IV.8. CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
Notre travail avait comme objectif général
d'évaluer le niveau des connaissances, attitudes et pratiques des
élèves des écoles secondaires de l'aire de santé de
Kabaya en matière du VIH/SIDA. Pour vérifier nos
hypothèses, nous nous sommes posé au préalable trois
questions à savoir :
Les élèves des écoles secondaires de l'aire de
santé de Kabaya sont- ils informés du VIH/SIDA ?
Quelles sont les attitudes des élèves des écoles
secondaires de l'aire de santé de Kabaya face aux aspects aux lié
au VIH/SIDA ?
Y a-t-ils des pratiques sexuelles courantes risquées dans les
écoles secondaires de l'aire de santé de Kabaya ?
Pour vérifier nos hypothèses, un questionnaire
auto administré a été soumis à 168
élèves issus de trois écoles secondaires que compte
l'aire de santé de Kabaya. Les données récoltées
ont été traitées grâce au logiciel d'informations
épidémiologiques «Epi Infos» et saisies à
l'aide de Microsoft office Word 2007 et Microsoft Excel 2007.
Après analyse des données, les résultats
suivants ont été obtenus :
Pour ce qui est du niveau de connaissances des
élèves des écoles secondaires de l'aire de santé de
Kabaya en matière du VIH/Sida, les résultats de notre tableau
synthétique ont montré que 78,26% de nos enquêtés
ont une connaissance suffisante en matière du VIH/Sida.
S'agissant des attitudes des élèves des
écoles secondaires de l'aire de santé de Kabaya face aux aspects
liés au VIH/Sida, les résultats de notre enquête ont
prouvé que 22.60% des nos enquêtés ont des attitudes
négatives face à celui-ci. Les mêmes résultats ont
montré que 90.30% de nos enquêtés n'ont jamais passé
un test de dépistage volontaire et la raison majeure reste l'absence
d'un centre de dépistage dans l'aire de santé de Kabaya
cité à 69.07%, suivi du risque de discrimination,
marginalisation et stigmatisation cité à 21.58%, Enfin la
dépression rapide vers la mort cité à 9.35%.
Pour ce qui concerne les pratiques des élèves
des écoles secondaires de l'aire de santé de Kabaya en
matière du VIH/Sida, les résultats ont prouvé que 46,60%
de nos enquêtés ont eu des pratiques sexuels risquées.
80.60% de nos enquêtés n'utilisent jamais le préservatif
lors des rapports sexuels et la raison majeure reste le faite que le
préservatif interfère avec le plaisir sexuel selon 66.40% de
nos enquêtés.
Pour clore ce travail, il est opportun de signaler qu'il
existe une relation étroite entre l'absence d'un centre de
dépistage volontaire et les attitudes négatives associées
aux pratiques sexuelles risquées observées chez les
élèves des écoles secondaires de l'aire de santé de
Kabaya.
Au vu de ce qui précède, nous recommandons ce
qui suit :
Au gouvernement :
1) D'instaurer une paix durable pour permettre une
stabilité de la population ;
2) Intégrer la lutte contre le VIH SIDA dans le
programme d'enseignement national.
3) De voter une loi protégeant les PVV
A l'inspection provinciale de la
santé :
1) De doter le centre de santé de Kabaya le statut d'un
centre de santé de référence pour lui permettre d'exercer
l'activité de dépistage du VIH/SIDA ;
2) De tenir compte de l'accessibilité
géographique dans le découpage des aires de santé.
A la communauté
1) D'éviter les pratiques susceptibles de propager le
VIH/Sida comme
* Le sororat : Elle consiste à épouser la
soeur cadette de l'épouse suite à la stérilité ou
au décès de celle-ci ;
* Le lévirat : Mariage d'une veuve avec un cadet,
un cousin, un neveu, ou un cadet de l'époux
décédé ;
* Mutilation sexuelle ;
* Rites de purifications sexuelles (La veuve se purifie en
ayant des rapports sexuels avec un frère de son marie pour lui
permettre de reprendre la vie normale) ;
* Rétrécissement vaginal, l'encadrement sexuel
des visiteurs en mission ;
* Le déni de l'existence du VIH/SIDA (La
communauté pense que le VIH /SIDA n'est qu'une construction imaginaire
destinée à détruire la race noire).
2) De reconnaître que le VIH/SIDA existe et ne s'agit
nullement d'une stratégie de l'homme blanc pour éliminer la race
noire.
3) De reconnaître que le VIH/SIDA n'a aucun traitement,
ni vaccin mais peut être évité
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En définitif ceci fait penser que l'implantation d'un
programme de lutte contre le VIH/SIDA dans l'aire de santé de Kabaya
reste la meilleure solution pour modifier les attitudes négatives et
les comportements sexuels risqués des élèves des
écoles secondaires de celle-ci.
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Enfin, nous ne prétendons pas avoir érigé
un monument qui résiste aux intempéries. Les études
ultérieures restent les bienvenues et espérons qu'on ne nous
tiendra pas rigueur sur les éléments qui ont pu échapper
à notre attention et souhaitons d'en considérer les conclusions
auxquelles nous sommes abouties.
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