ABSTRACT
The frantic search for fuel wood and its derivatives, the
invasion of forests by the people of Hollis and Mahi, the development of char
are all factors that contribute to the degradation of classifieds forests
Dogo-Kétou.
This study is part of the evaluation of the dynamics of forest
land classified Dogo-Kétou in the Republic of Benin to contribute to the
recovery of these forests. Remote sensing techniques fused with Digital Terrain
Model (DTM), in the Geographic Information Systems (GIS) have been the
methodology used. The various processes have achieved the maps of land for
forests from 1986 to 2000, the slope map and detect changes from 1986 to 2000.
For sustainable management of forests areas favorable for agroforestry and
sites that promote the use of improved charcoal kilns (a common phenomenon in
these forests) have been proposed. The development and management of protected
areas is one way to ensure the conservation of natural resources, it is
necessary that the forest resource managers have knowledge of the various
possibilities of remote sensing and GIS to identify adequate means for the
restoration of forests.
Keywords : Classified forests, sustainable
management, protected areas, remote sensing, Geographic Information Systems
(GIS)
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE
1.1-Introduction
L'importance des forêts est incontestable dans les pays du
monde entier dans la mesure oüelle intervient comme ressource
alimentaire et protectrice, comme habitat, comme pourvoyeur de papier, de
matériaux de construction et de combustion ainsi que des
plantes médicinales. Elle constitue un maillon clé entre
l'atmosphère, la géosphère et
l'hydrosphère (CCT, 2008).
Comme la plupart des pays au sud du Sahara, le Bénin
s'est doté depuis Août 1938 d'un service des Eaux et Forêts
pour gérer au mieux le patrimoine forestier national. Cette
administration était régie par un décret du 04 Juillet
1935 fixant le régime forestier de l'Afrique Occidentale Francophone, et
de 1935 à 1990, elle a connu plusieurs modifications suivant le contexte
politique et socio-économique du pays. C'est ainsi que depuis 1993, le
pays dispose d'une politique forestière participative assortie d'un
programme d'actions prioritaires de développement du secteur
forestier.
L'objectif d'une telle politique, est la conservation, la
gestion participative et rationnelle des ressources forestières afin
d'assurer la pérennité du patrimoine écologique national.
Il s'agit de garantir une production durable des biens et services pour le
bénéfice des générations actuelles sans
compromettre ceux des générations futures et à travers une
responsabilisation accrue de tous les acteurs (populations riveraines et
pouvoir public).
Au Bénin, environ 65% du territoire sont couverts par
une végétation arbustive et arborée, fortement
dégradée. Seulement environ 200.000 ha peuvent être
considérés comme formations climaciques sur les 2,7 millions ha
(24% de l'ensemble du territoire) que constituent les domaines classés :
les forêts classées (1,3 million d'ha), les parcs nationaux (0,777
millions d'ha), les zones cynégétiques, (0,58 millions d'ha) et
les périmètres de reboisement (0,042 millions d'ha).
Des superficies considérables de ces zones dites
classées sont soumises à une dégradation continue sous les
effets conjugués des actions anthropiques et climatiques. Ainsi
l'agriculture itinérante, l'élevage extensif
caractérisé par la transhumance avec pour corollaire le
surpâturage, les feux de brousse et l'exploitation anarchique du bois,
dégradent dangereusement les écosystèmes forestiers. Le
taux de recul de la couverture forestière est estimé à
environ 70.000 ha par an (Etudes FAO Foréts, 2000) et représente
l'un des plus forts taux de la région.
Dans le méme temps au niveau du domaine
protégé de l'Etat, le ruissellement s'intensifie sur les sols
dénudés, l'érosion s'accélère. Les nappes
d'eau, les sources et les puits sont de plus en plus mal alimentés et
l'envahissement des retenues artificielles et des lacs devient
préoccupant. La productivité des terres longtemps, soumise
à une exploitation sans restitution de matières organiques
diminue pendant que la pression démographique s'accentue.
L'Inspection Forestière (IF), la structure
déconcentrée de la Direction Générale des
Forêts et des Ressources Naturelles (DGFRN), est chargée de la
mise en oeuvre des stratégies de contrôle et de gestion durable
des forêts, de la faune et autres ressources naturelles
inféodées aux forêts, ainsi que la restauration et la
conservation des zones dégradées. Cette structure dans le
département de l'Ouémé et du Plateau est installée
à Porto-Novo et gère un nombre relativement important d'aires
protégées. Plusieurs actions sont menées pour
protéger et conserver les ressources forestières, cependant, le
problème de maîtrise et de contrôle de l'espace forestier et
de ses ressources demeure toujours un facteur hypothéquant le processus
d'une gestion soutenue du domaine classé. Un bon aménagement de
ces aires protégées nécessite assez de moyens que
malheureusement, l'Etat n'a pas toujours la possibilité de mettre
à la disposition des acteurs d'où leurs prises en compte par des
projets et programmes spécifiques.
Par conséquent, la plupart des forêts sur
lesquelles aucune information n'est disponible actuellement sont celles qui ne
sont pas prises en compte par les projets.
Compte tenu des différentes difficultés
observées dans le processus de gestion de ces aires
protégées et des avantages qu'offrent les nouvelles technologies
spatiales dans ce domaine, nous avons orienté notre recherche sur le
thème :» Utilisation de la
Télédétection et des SIG dans la gestion durable des aires
protégées : cas des forêts classées de
Dogo-Kétou au Bénin `'.
Qu'entend-t-on alors par Télédétection et
Systèmes d'Information Géographique ?
Quelle est leur contribution dans la gestion durable des
forêts classées de Dogo-Kétou ? Ce sont là des
questions auxquelles nous essayerons de donner des réponses
significatives dans le développement de cette étude.
1.2- Contexte 1.2.1- Historique
Au cours de la période précoloniale, les
forêts étaient gérées par les autorités
traditionnelles. Certaines ont été par la suite classées
par l'Administration Coloniale, souvent sans compensation significative pour
les populations. Leurs droits d'usage étaient surtout limités au
ramassage du bois mort, à la coupe de paille et à la cueillette
des fruits.
Au début de leur classement, ces forêts ont
bénéficié des mesures de protection strictes. Mais, du
fait de la faiblesse des moyens humains et matériels de l'Administration
Forestière, l'accroissement démographique et la pauvreté
généralisée des populations à la recherche de
meilleures conditions de vie ; les foréts ont été prises
d'assaut. Elles sont constamment soumises aux actions anthropiques telles que :
les feux de brousse, l'exploitation illégale de bois, la culture
itinérante sur brülis, le pâturage, le braconnage, etc., au
point où aujourd'hui, elles se trouvent dans un état de
dégradation très inquiétant.
L'ampleur du phénomène a entraîné
la prise de conscience de l'Etat Béninois qui justifie l'option de la
nouvelle politique forestière de gestion durable, mettant l'accent sur
la participation des communautés riveraines, seule gage de garantie de
la pérennité du patrimoine écologique national et de la
satisfaction des besoins en produits et services forestiers des
générations présentes et futures.
Cette option est traduite dans les faits par :
· l'élaboration et l'adoption du Plan d'Action
Environnemental en juin 1993 ;
· la promulgation de la loi 93-009 portant Régime
des Forêts en République du Bénin en juillet 1993 ;
· l'adoption d'une nouvelle politique forestière en
novembre 1994 ;
· la prise du décret d'application 96-271 du 2
juillet 1996 de la loi précitée ;
· l'élaboration et la mise en oeuvre de plans
d'aménagement participatif des forêts depuis 1996 ;
· l'élaboration et la mise en oeuvre de plans
d'aménagement des Aires Protégées depuis 2002 ;
· la promulgation de la Loi 2002/16 du 18 octobre 2004
portant régime de la faune au Bénin.
La première expérience en matière de
gestion participative des forêts remonte dans les années 90,
avec l'appui du Projet de Gestion des Ressources Naturelles (PGRN). Elle
s'est
matérialisée par l'élaboration du tout
premier Plan de Gestion Participative des Forêts Classées de
Tchaourou et Toui-Kilibo. Le concept a été ensuite
développé notamment pour les foréts classées de
l'Ouémé Supérieur, de N'Dali, de la Sota, de Goungoun, de
Goroubi, de Pénéssoulou et de Bassila. Dans les années
2000 les forêts classées d'Agoua, des Monts Kouffé et de
Wari-Maro ont aussi bénéficié de leur plan
d'aménagement participatif avec la prise en compte de la dimension
décentralisation, devenue effective depuis 2003. Le concept de gestion
participative forestière a été aussi introduit dans
l'aménagement des plantations domaniales par l'Office National du Bois
(ONAB) qui permet aujourd'hui aux Collectivités Territoriales
Décentralisées, communautés locales, secteur privé
et à l'administration forestière de co-gérer ces
plantations à travers l'élaboration et la mise en oeuvre de plans
d'aménagement de ces foréts plantées.
Le processus d'aménagement des Forêts
Classées Dogo-Kétou a été initié par le
VAF/PGRN en 1997 et a permis de conduire des actions test avec les
communautés locales jusqu'à la clôture du projet en juin
1999. La limitation des activités au strict minimum dans la
période de préparation du PGFTR, c'est-à-dire de 2000
à 2003 correspondant au démarrage effectif de ce programme,
explique la trop longue durée de préparation du PAPF FC/DK. A
partir de l'année 2003, le PGFTR a pris le relais et appuie depuis lors
les communautés villageoises et la commune de Kétou dans
l'aménagement de ces foréts.
1.2.2- Cadre juridique et institutionnel de la gestion
des ressources forestières 1.2.2.1- Politique forestière
nationale
Depuis 1994, le Bénin dispose d'une politique
forestière assortie d'un programme d'actions prioritaires de
développement du secteur forestier. L'objectif global de la politique
forestière nationale est de contribuer à l'amélioration
des conditions de vie des populations du Bénin en favorisant le
développement durable et une gestion rationnelle de ces ressources
naturelles.
Les grandes orientations et priorités de cette politique
forestière se présentent comme
suit :
· promotion de l'adhésion des populations à
la gestion des ressources forestières et au développement des
communautés à la base ;
· gestion rationnelle des ressources forestières
afin de garantir la pérennité du patrimoine forestier ;
· conservation du patrimoine forestier et protection des
ressources fauniques ;
· renforcement du cadre institutionnel et
réorganisation du service forestier.
Ces orientations impliquent:
· une intégration des populations dans la gestion
des ressources forestières pour la lutte contre la pauvreté, le
développement de la foresterie rurale, la création
d'activités génératrices de revenus, l'implication de la
femme et la promotion de l'agroforesterie ;
· l'élaboration et la mise en oeuvre des plans
d'aménagement des foréts pour une exploitation rationnelle des
ressources et une meilleure valorisation des produits forestiers ;
· la promotion du secteur privé au
développement des ressources forestières ;
· la conservation et la protection des ressources
forestières par le maintien d'un taux optimal de couverture
forestière permanente, protection et développement des aires
protégées, contribution à la mise en oeuvre d'une
politique d'aménagement du territoire et de planification de l'espace
rural ;
· le renforcement des capacités d'intervention du
service forestier pour une meilleure intégration de la politique du
développement rural ;
· le respect des textes législatifs du secteur ;
· la mobilisation des moyens financiers nécessaires
au développement du secteur forestier, et ;
· la création d'un cadre de concertation
intersectoriel, la promotion de la participation des ONG et autres structures
d'appui au monde rural.
Les axes stratégiques d'intervention pour le
développement du Secteur sont :
· assurer le maintien des diverses fonctions
environnementales, économiques et sociales des peuplements forestiers
;
· promouvoir de nouvelles filières de valorisation
économique des ressources forestières ;
· rechercher l'efficience dans la gestion du domaine
classé de l'Etat ;
· stabiliser la superficie forestière classée
par le contrôle de son occupation ;
· élargir la base d'approvisionnement du
marché en bois d'oeuvre ;
· assurer un développement durable de la
filière bois d'oeuvre ;
· mieux exercer le contrôle sur la gestion des
ressources par la responsabilisation des acteurs non gouvernementaux ;
· contribuer à la promotion de la foresterie urbaine
pour améliorer l'environnement urbain ;
· renforcer les capacités institutionnelles des
différents acteurs non étatiques.
Afin de permettre à l'administration forestière
d'assurer au mieux ces nouvelles fonctions, celle-ci a fait l'objet de
profondes réformes en vue du renforcement de ses capacités. Au
nombre de ces réformes, on peut citer :
· le nouvel ancrage de l'administration forestière
au MEPN ;
· le passage de la Direction des Forêts et Ressources
Naturelles (DFRN) à la Direction Générale des Forêts
et des Ressources Naturelles (DGFRN).
1.2.2.2- Mission et structure de la DGFRN
Conformément au Décret n° 2006-460 du 07
septembre 2006 portant attributions, organisation et fonctionnement du
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature, la
Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles
(DGFRN) a pour mission d'assurer la gestion durable et rationnelle des
ressources naturelles. A ce titre, elle est chargée de :
· l'élaboration des politiques et
stratégies de l'Etat en matière de gestion durable des
forêts, de la faune et des ressources naturelles ainsi que de la
conservation des zones sensibles et de la restauration des sites
dégradés ;
· le suivi de la mise en oeuvre de la politique, des
stratégies, des plans et de la réglementation en vigueur ;
· la coordination du secteur forestier ;
· la coordination des projets et programmes du secteur
forestier ;
· l'élaboration des stratégies et plans de
valorisation des ressources naturelles ;
· l'élaboration des stratégies et plans de
protection contre toutes les formes de dégradation des
écosystèmes forestiers et de leurs ressources naturelles ;
· l'élaboration des instruments de gestion
forestière ;
· la promotion de la recherche en vue d'une gestion durable
des ressources naturelles ;
· la gestion et le suivi des conventions internationales
relatives à la protection des écosystèmes forestiers et
des ressources forestières et fauniques ;
· l'animation des points focaux nationaux en matière
de gestion des ressources naturelles ;
· l'initiation et la participation à
l'élaboration des textes législatifs et règlementaires
dans les domaines de compétence du Ministère ;
· la constitution et le suivi du domaine forestier de
l'Etat ;
· la mobilisation du financement durable pour le secteur
forestier ;
· l'appui aux Directions Départementales de
l'Environnement et de la Protection de la Nature (DDEPN) dans la mise en oeuvre
de leurs compétences relatives à la protection et à la
gestion durable des forêts et ressources naturelles.
Pour accomplir sa mission, la Direction Générale
des Forêts et des Ressources Naturelles (DGFRN) est organisée au
niveau central de la manière suivante :
· une Direction des Politiques, du Suivi et du
Contrôle de l'Exploitation Forestière (DPCEF) ;
· une Direction de la Conservation et de la Promotion des
Ressources Naturelles (DCPRN) ;
· une Direction des Services de l'Intendance (DSI).
Au niveau départemental, la DGFRN est
représentée par des services déconcentrés
dénommés Inspections Forestières (I.F) chargées de
la mise en oeuvre des politiques et stratégies du sous secteur
forestier.
Le cadre institutionnel de cogestion des forêts
classées de Dogo-Kétou par l'administration forestière se
présente comme suit :
Direction des Politiques, du Suivi et du Contrôle
de l'Exploitation Forestière (DPCEF)
Unités d'Aménagement (UA)
Cellule Technique d'Aménagement
Forestier (CTAF)
Direction Générale des Forêts et Ressources
Naturelles (DGFRN)
Sections Communales de l'Environnement et de la
Protection de la
Nature (SCEPN)
Cantonnement Forestier
Postes Environnementaux et Forestiers (PEF)
Direction de la Conservation et de la Promotion des
Ressources Naturelles (DCPRN)
Inspection Forestière (I.F)
Sections Communales de l'Environnement et de la
Protection de la Nature (SCEPN)
Cantonnement Forestier
Postes Environnementaux et Forestiers (PEF)
Direction des Services de l'Intendance (DSI)
Figure 1: Cadre institutionnel de cogestion des
forêts classées de Dogo-Kétou au niveau
de l'administration forestière
Au niveau des communes et de certains arrondissements et
villages, se trouvent les Cantonnements Forestiers, les Sections Communales de
l'Environnement et de la Protection de la Nature et les Postes Environnementaux
et Forestiers.
Par ailleurs, pour mener à bien certaines actions
spécifiques, la Direction Générale des Forêts et des
Ressources Naturelles s'est dotée d'un certain nombre de projets ou
programmes à autonomie de gestion.
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