6.3.3. Gestion des ressources animales : espèces
animales en voie de disparition
Dans tous les villages enquêtés, il a
été signalé que la richesse spécifique animale de
l'aire protégée était très grande et variée
il y a plus de 20 ans. Mais de nos jours, certaines espèces deviennent
de plus en plus rares. Cette situation trouve son explication dans la
destruction abusive de la faune sauvage et de son habitat par l'homme.
En effet parmi tant d'autres, le lion,
l'éléphant, la panthère, le buffle, l'hyène, le
porc-épic, ont été reconnues par les populations
riveraines comme des espèces en voie de disparition dans la forêt
classée des Monts Kouffé. Cette disparition a été
constatée il y a plus de 15 ans. Le Tableau VIII donne ici, la
fréquence de ces animaux, estimée par les populations
riveraines.
Tableau VIII: Fréquence des espèces
animales en voie de disparition dans le milieu
d'étude.
Nom vulgaire et Scientifique
|
Nom local
|
Fréquence
|
Buffle (Sincerus cafer)
|
Effon
|
*
|
Hyène (Crocuta crocuta)
|
Okéko
|
**
|
Lion (Panthera leo)
|
Kini Oun
|
***
|
Eléphant(Loxodonta africana)
|
Adjinakou
|
***
|
Panthère (Panthera pardus)
|
Djanta
|
***
|
Porc-épic (Hystrix cristata)
|
-
|
*
|
Oryctérope (Orycteropus afer)
|
-
|
**
|
Source : Résultats d'enquête
(février 2005).
* = existe peu, ** = rare,
*** = très rare
A partir des données du Tableau VIII nous constatons
que les espèces comme le lion, l'éléphant et la
panthère sont des espèces qu'on ne rencontre plus facilement dans
le milieu d'étude. Il en est de méme de l'hyène et de
l'oryctérope, mais dans une moindre mesure. Aussi, si une lutte
anti-braconnage n'est pas très tôt engagée, le cas du
buffle sera pareil aux cas précédents.
6.3.4. Facteurs de dégradation des ressources
naturelles
La dégradation des ressources naturelles de la
forêt classée des Monts Kouffé est due à plusieurs
facteurs. Parmi tant d'autres on peut citer: l'exploitation anarchique du bois,
le braconnage et la transhumance. Mais les populations riveraines du milieu
d'étude reconnaissent l'exploitation anarchique du bois et le braconnage
comme principaux facteurs qui s'équivalent.
6.3.4.1. Exploitation anarchique du bois
Les résultats de nos investigations concernant la
gestion des ressources végétales dans le milieu d'étude,
révèlent que le bois subi une exploitation anarchique de la part
des populations locales. Il est utilisé comme bois d'oeuvre et bois de
feu. La Figure 15 présente village par village les réponses des
populations riveraines sur la dégradation des ressources
végétales face à l'exploitation anarchique du bois.
Figure 15 : Points de vue des populations riveraines
sur la dégradation des ressources végétales de la
forêt classée des Monts Kouffé face à l'exploitation
anarchique du bois
De l'analyse de la Figure 15, il ressort que la perception des
populations locales sur cette question varie très peu entre les
villages. De façon décroissante, il y a respectivement 94,02% ;
93,33% ; 86,67% et 75,81% pour Banon, Bobè et Okouta Ossé, Pira
Adjigo et Djagbalo. Cette variation de pourcentage montre que ces
résultats obtenus par interviews auprès des populations
reflètent sans doute l'importance de l'exploitation du bois ou de son
trafic dans ces localités.
La Photo 8 montre la souche d'un pied de Khaya senegalensis
abattu à l'intérieur de la forét classée des Monts
Kouffé, dans la zone d'Okouta Ossé.
Photo 8 : Souche d'un pied de Khaya senegalensis
coupé dans la forêt classée des Monts Kouffé
(Zone Okouta Ossé).
Cliché : InoussaTOKO, Février
2005
Constater qu'un déblayage systématique a
été d'abord fait au coupe-coupe, autour de l'arbre, mettant ainsi
fin à la vie des espèces végétales en
régénération. Du côté droit de la souche,
vous avez des résidus de madriers abandonnés.
|