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Le "système jatropha" pour l'écodevellopement au sahel.

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par Abdoul Karim ALPHA GADO
Université SENGHOR d'Alexandrie - Master de développement spécialité gestion de l'environnement 2011
  

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Introduction

Le défi de l'indépendance énergétique est a notre humble avis le plus urgent pour les Etats africains. Ceci dans le sens communément admis qu'aucune industrialisation ne peut se réaliser et prospérer sans une réelle et conséquente abondance d'énergie. En effet ce secteur conditionne les multiples productions dont regorgent les sociétés industrialisées. On peut donc au Sahel entrevoir un lien entre la faible disponibilité énergétique (surtout en carburant) et les productions agricoles inadéquates. Par ailleurs, les changements climatiques aggravent cette situation avec l'irrégularité des pluies. Il en ressort que le Sahel ne saurait désormais réaliser une autosuffisance alimentaire durable sans la forte mécanisation de son agriculture. Cette étape passe par la vulgarisation d'une panoplie d'engins (tracteurs, moissonneuse-batteuses, motoculteurs, motopompes, etc.). Cependant le recours aux éléments du machinisme agricole qui est indispensable à toute révolution verte est lui même fortement conditionné par le cout des carburants. Ainsi on peut admettre que dans n'importe quel pays sahélien le développement d'une filière énergétique a la base aiderait pour beaucoup a éradiquer la faim. C'est dans cet ordre d'idées que se trouve la première justification de notre thème.

En substance nous proposons la promotion d'un agrocarburant. De son nom francais Pourghère, le jatropha curcas est principalement connu pour ses graines riches en huile. Ces dernières servent a la production de biodiésel comme source alternative d'énergie. Il existe aussi de nombreuses applications secondaires et plusieurs sous-produits. La seconde justification de notre sujet réside au niveau des vertus écologiques de cette plante. En effet contrairement aux biocarburants plus répandus (Huile de palme, Canne a sucre etc...) le jatropha ne nécessite pas forcement des terres fertiles et permet de lutter contre la désertification.

Sur tout un autre plan, les questions énergétiques se trouvent toujours liées aux conditions environnementales qui peuvent conforter le choix de la filière ou soulever des inquiétudes la rendant nuisible. C'est ainsi que les impacts négatifs sur l'environnement des filières traditionnelles (charbon, pétrole...) constituent un argument en faveur des bioénergies. Dans l'exemple plus précis du jatropha le monde paysan a la chance de voir ses besoins privilégiés. Ce qui n'est pas du tout le cas même quand un pays produit de grandes quantités de pétrole, de gaz, de charbon et d'Uranium. Généralement c'est la manne pétrolière qui est comparée aux biocarburants pour montrer ses limites. Ceci est d'autant plus logique car les produits dérivés de l'or noir (gasoil et essence) sont sollicitées pour les mêmes applications que le biodiésel et l'éthanol. Donc il serait normal de penser qu'un pays producteur de pétrole pourrait plus simplement développer une agriculture mécanisée qu'un autre dépourvu de cette ressource. Pourtant cet argument n'est pas du tout évident dans la pratique. Par exemple le Gabon malgré ses immenses productions de brut continue d'être tributaire des produits agricoles du Cameroun qui possède pourtant beaucoup moins de pétrole. Rapporter au Sahel, le même raisonnement peut être développé.

Le Mali et le Burkina Faso ont tous des performances agricoles trés loin de celles du Tchad qui pourtant produit 173 000 barils par jour depuis 20031. On en déduit de ces deux exemples que la manne pétroliére ne profite généralement pas directement au monde rural. Pourtant nos Etats africains même ceux qui à ce jour ne disposent pas de ressources pétroliéres restent trés inféodés au pétrole. Par exemple le Sénégal qui assure 90% de son électricité par le circuit de ses centrales thermiques en mobilisant plus de 42% de ses revenus d'exportations2. Avec ce schéma les zones reculées de ce pays resteront longtemps sans électricité. Cette situation est inacceptable en ces temps oü de nombreux projets d'électrification rurale avec des générateurs fonctionnant à l'huile de jatropha connaissent des succés dans plusieurs localités du Burkina Faso et du Mali3.

Dans la même lancée de la présentation d'arguments en faveur de la culture du jatropha, il est important de rappeler que le pétrole est trés connu pour les nombreux problémes liés à son exploitation. On doit admettre que des questions de gouvernance sont liées à cette situation dont entre autres le fait que les exploitations des gisements se font avec des capitaux étrangers provenant de structures privilégiant d'abord leurs profits. Sans également compter le manque de transparence qui caractérise le plus souvent les contrats d'exploitations d'oü de grands scandales de corruptions dans ce domaine empêchant aux populations de bénéficier des retombées de cette filiére pourtant trés rentable. A ce niveau on peut se résoudre à admettre qu'il est urgent d'initier et de vulgariser les sources d'énergies dont les paysans seront les producteurs afin de les placer en position de premiers bénéficiaires. Surtout que ces derniers pourraient efficacement contribuer à un développement économique pour peu que des ressources énergétiques conséquentes leur soient allouées. C'est sur ce point que le systéme jatropha innove car c'est l'exploitation du pourghére pour le développement rural.

Au titre de preuve de progression de cette filiére, le Global Exchange for Social Investisments (GEXSI) dans le rapport de son étude commandée par WWF4, chiffrait à prés de 900 000 ha les espaces plantés en pourghére sur tous les continents dont au moins 120 000 en Afrique. L'engouement majeur autour de cette espéce végétale a pour raison sa capacité à résister à la sécheresse et ses faibles exigences en eau. Cette sobriété fait du pourghére la source de biocarburant la plus adaptée au contexte sahélien oü les terres fertiles sont en proie à la désertification. On comprend donc aisément pourquoi des pays comme le Ghana leader du jatropha en Afrique de l'ouest (GEXSI, 2008), le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal possédent déjà de vastes projets d'exploitation du Jatropha. Du moment oü cette culture permet une mise en valeur des terres érodées et incultes tout en rendant les paysans autonomes sur le plan énergétiques donc plus efficients alors il ne manque plus qu'à envisager de résoudre les questions problématiques propres à cette filiére en vue d'aborder son développement avec le moins de risques possibles.

1 [ http://www.rfi.fr/actufr/articles/080/article_45788.asp] (Consulté le 25 mars 2011)

2 www.helio-international.org/VARSenegal.Fr.pdf (consulté le 25 mars 2011).

3 http://www.jatropha.de/mali/keleya.pdf (consulté en fevrier 2011).

4 Global Market Study on Jatropha paru en 2008.

A l'image de toutes spéculations de rente, il est a redouter le délaissement des filieres alimentaires a son profit. Surtout que l'on est témoin des offensives des multinationales sur les terres africaines pour produire le jatropha. Ce n'est pas la réglementation de l'UE, prévoyant d'imposer l'utilisation de 20% d'énergie renouvelable sur la consommation totale a partir de 20205, qui réduirait les investissements dans ce domaine. C'est dans ce sens que la question principale que nous proposons de traiter est : Comment intensifier les cultures industrielles de Jatropha curcas en Afrique sans concurrencer les spéculations alimentaires ?

A cet effet, nous allons présenter le role que peut jouer le vaste sahel a travers ses grandes étendues de terres arides qui constitue notre hypothese principale. Cette option est réalisable avec des partenariats dans le cadre du Mécanisme pour le Développement Propre (MDP). Le chapitre suivant explicitera ce point. Ensuite suivra le cadre théorique of., nous avons présenté les réalités en faveur de notre projet. Puis nous présenterons la méthodologie au centre de ce travail et enfin la derniere partie présente d'abord des résultats encourageants de quelques projets jatropha en cours au Sahel et une proposition de projet basé sur des innovations tant dans le fond (production de biodiésel, d'électricité et de briquettes écologiques) que dans sa forme (haute responsabilisation des producteurs, coopérative agricole spécialisée dans le développement rural).

5

http://www.erec.org/fileadmin/erec_docs/Documents/Publications/Feuille_de_route_des_energies_renouvelables_. pdf (consulté le 26 mars 2011).

1 Contexte et justification

1.1 Contexte international

De toutes les caractéristiques que comporte notre monde d'aujourd'hui, le véritable rapprochement entre les peuples nous paraIt la plus emblématique. Dans ce sens, le grand spécialiste français des sciences génétiques Albert JACQUARD, avertissait déjà en 1998 dans son livre intitulé : A toi qui n'es pas encore né, que le 21ème siècle sera celui des «RENCONTRES». On peut dès aujourd'hui confirmer cette assertion en lui rétorquant que les dernières décennies du 20ème siècle (70,80 et 90) en ont aussi produit et pas des moindres. Celles qui sont à notre sens les plus symboliques et spécifiquement dédiées à la Terre sont la Conférence de Stockholm en 1972, de Nairobi en 1982, de RIO en 1992 et celle de 2002 à Johannesburg. Toutes celles-ci dans l'ultime but universellement partagé consistant à impulser une force sure venant des décideurs d'oü le nom de "sommet", en direction des mouvements pour un développement durable mondial. Le symbole reste très marquant à plus d'un titre du moment ou il est révélateur d'une vision de promotion du concept de l'environnement et de sa prise en compte de plus en plus importante dans les politiques de développement sur tous les continents. Puis ces rendez-vous ont le grand mérite d'être la démonstration de la capacité de l'humanité à se concerter sur les problèmes planétaires dans l'espoir de les résoudre de la façon la plus efficace qui puisse exister.

D'une manière générale on peut remarquer que ces rencontres, se sont intensément déroulées depuis la fin de la seconde guerre mondiale à nos jours. A ce titre cet évènement des plus sombres de l'histoire humaine peut être vue comme ayant laissé ce réflexe à titre d'héritage. Echanger avec tous sur les urgences de toutes sortes dont le règlement devait aboutir à l'établissement d'une süreté mondiale voici un créneau porteur d'espoirs. Suivra donc, tout naturellement des facilités dans les mobilisations des sociétés civiles autour des questions citoyennes car celles -ci sont interconnectées et poursuivent les mêmes objectifs fondamentaux. Cet état de fait à plus d'un titre encourageant car gage de stabilité a été rendu possible d'une part par l'accroissement du nombre d'intellectuels dans tous les pays du monde et d'autre part grace aux progrès technologiques enregistrés dans le domaine des voies et moyens de communications. Ainsi on peut se permettre de ne plus se borner à trouver au niveau local et national des solutions à des problèmes qui se trouvent être partagés à l'échelle de toute la planète. Les réponses aux situations problématiques du 21ième siècle dans tous les domaines ne sauraient être durables, ni même réellement efficaces sans avoir été prises soit dans un cadre international ou par une entité régionale ou tout au moins sous-régionale d'oü notre choix de raisonner à la dimension sahélienne.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand