4-C/LA THEOPHYLLINE
L'intoxication à la théophylline et ses
dérivés est fréquente et souvent iatrogène, en
raison de leur faible index thérapeutique. Une interaction
médicamenteuse est fréquemment impliquée (anti-H2,
érythromycine, vérapamil...). Plus rares sont les intoxications
aiguës, survenant chez des sujets non traités habituellement par
xanthines. La théophylline est un inhibiteur de la
phosphodiestérase et accumule donc l'AMP cyclique intracellulaire. Le
surdosage se caractérise par une irritabilité, de l'agitation,
des vertiges, des tremblements, des céphalées, des troubles
digestifs et des douleurs épigastriques. Le patient est tachycarde (avec
arythmies supra ventriculaires ou ventriculaires) et modérément
hypotendu, parfois polyurique. Dans les cas sévères, le patient
peut
présenter des convulsions, souvent rebelles au
traitement, évoluant en état de mal. Une rhabdomyolyse et une
hyperthermie peuvent se développer. Sur le plan biologique, des
anomalies métaboliques (hyperglycémie, hypokaliémie,
hypomagnésémie, hypophosphatémie, déshydratation)
sont souvent présentes. Les troubles acido-basiques consistent en une
alcalose respiratoire secondaire à l'hyperventilation dans les
intoxications modérées, et une acidose métabolique
lactique dans les intoxications plus graves. Il existe une assez bonne
corrélation entre la concentration plasmatique et le risque de
complications cardiaques ou neurologiques majeures. Il faut se méfier
des formes de plus en plus répandues à libération
progressive qui donnent un pic de toxicité retardé ou des pics
répétés. Des concentrations de pic de 20 40 ug/mL ne sont
généralement associées qu'à des signes toxiques
mineurs. Une intoxication sévère (en particulier, un mal
convulsif peut être observé pour des taux de plus de 100
ug/mL).
En cas de surdosage chronique, la relation taux/effets est
moins prévisible, et d'autres facteurs comme l'âge ou
l'état clinique préalable du patient doivent être pris en
compte. Néanmoins, une toxicité sévère
(hypotension, convulsions, arythmies) est souvent observée pour des taux
entre 40 et 70 ug/mL.La caféine a la même toxicité que les
autres xanthines. Une dose de 10 g peut être mortelle.
Traitement
La prévention de l'absorption est primordiale : le
charbon activé adsorbant est très actif. Son administration doit
être répétée en cas de forme « retard ».
Le patient doit être étroitement surveillé et
monitorisé. Les troubles hydro électrolytiques doivent être
corrigés. Les convulsions sont parfois rebelles, notamment à la
diphantoïne.Chez le sujet non asthmatique, les bêta-bloquants
corrigent la plupart des manifestations toxiques cardiaques. L'hypotension
répond généralement au
remplissage. Une épuration active est indiquée
en cas d'intoxication grave. L'hémoperfusion sur charbon est la
technique d'épuration de choix, mais l'hémodialyse est efficace,
avec moins d'effets secondaires. On recommande l'épuration active pour
des taux supérieurs à 100 ug/mL (selon qu'il s'agit
d'intoxication aiguë) ou 40-50 ug/mL (intoxication chronique), en cas
d'état de mal convulsif, d'instabilité hémodynamique
Ou d'arythmie rebelle. En l'absence de troubles digestifs
majeurs, l'entérodialyse réduit notablement la demi-vie. L'usage
de l'irrigation intestinale totale pour éliminer les comprimés
à libération progressive est controversé.
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