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Problématique d'indemnisation des biens volés ou détruits lors du génocide des Tutsis de 1994 et le processus de réconciliation. cas du secteur Nyundo (2005-2010)

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par Jean-Berchmans RUTAGAMBWA
Université Libre de Kigali/Campus de Gisenyi - Licence en Sciences Administratives 2010
  

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I.3. Généralités sur les juridictions gacaca

Dans cette partie, nous allons parler de l'historique des juridictions gacaca, des réflexion sur le recours au système de justice participative «gacaca », des principaux objectifs attendus des juridictions gacaca ainsi que de la catégorisation de crimes en rapport avec le génocide.

I.3.1. Historique

Au lendemain des événements tragiques de 1994 qui ont endeuillé le Rwanda, le pays s'est trouvé confronté à plusieurs défis majeurs en résultant dont principalement, dans le domaine judiciaire, éradiquer la culture de l'impunité et faire justice aux nombreuses victimes du génocide et des massacres qui venaient d'être commis.

Dans ce contexte, il fut procédé à l'arrestation de personnes sur lesquelles pesaient des soupçons de participation à la tragédie. Le nombre de détenus ne cessa de croître jusqu'à dépasser les capacités de l'appareil judiciaire qui ne peut les assurer l'application des règles procédurales habituelles de détention se rapportant aux titres couvrant l'incarcération, à la durée de validité de tels titres et au délai, impératif de comparution devant le juge, des procédures conçues pour les périodes normales. Ledit appareil avait été lui-même laissé, en état de délabrement quasi complet.

A ces éléments, s'ajoutait le devoir de reconstituer le tissu social totalement décomposé par la tragédie. Pour faire face à la situation, le Rwanda, appuyé par des partenaires étrangers intervenant dans le domaine judiciaire, procéda, dès 1995, à la remise sur pied de l'appareil judiciaire par le recrutement en grand nombre et la formation de nouveaux agents. En outre, un cadre particulier de poursuite et de jugement des auteurs des infractions constitutives du crime de génocide et des crimes contre l'humanité fut mis sur pied aux fins non seulement de pouvoir poursuivre et punir l'entièreté des personnes impliquées mais aussi pour accélérer leur jugement et récupérer les exécutants repentis, et cela dans un souci de récollection de la société rwandaise. Ce cadre est fonctionnel depuis décembre 1996.

Mais, malgré tous les efforts de renforcement des capacités de l'appareil judiciaire en ressources tant humaines que matérielles, malgré le dispositif du cadre légal de poursuite et de jugement conçu pour assurer la rapidité de la procédure, les affaires jugées pendant 4 années n'atteignaient que près de 1/50ème de l'ensemble en attente.

Telle situation qui interpellait le Gouvernement, a amené celui-ci à envisager d'autres voies alternatives. Les réflexions engagées à cet effet dans le cadre d'une large concertation avec la population ont amené à retenir, comme solution alternative et, partiellement complémentaire de la justice classique, le recours à la justice participative, faisant appel à la population devant laquelle les crimes à juger ont été commis.

Cette justice participative a déjà des traces au Rwanda. Elle tire ses sources dans le système traditionnel de règlements des conflits appelé «Gacaca » ; lequel a donné son nom aux «Juridictions Gacaca ».

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld