3.2.
Les concepts fondamentaux de la pragmatique
Un concept est l'ensemble des termes qu'un auteur utilise pour
fixer sa théorie. Il s'agit des termes techniques comme contexte,
performance, argumentation, acte.
3.2.1.
Le concept de contexte
Le contexte, c'est la situation concrète dans
laquelle le discours est émis. Pour Eba'a (2003 :157), le contexte
est perçu comme l'ensemble des principes qui déterminent la
situation de communication et qui motivent la production de l'acte
d'énonciation dans un discours. Avec Kerbrat-Orécchioni
(2005 :72-73), on entend par contexte, d'abord le cadre extérieur
au dialogue proprement dit, cadre dont les divers ingrédients ont fait
l'objet de descriptions également diverses. De ces ingrédients
figurent entre autres les connecteurs discursifs qui introduisent
différentes nuances de discours, la conséquence comprise. Dans
l'étude de ce fait, le connecteur qui l'introduit dans le discours est
analysée non pas isolément, mais en tenant compte du
contexte ; et pour cela, l'auteur pense que le contexte d'un
élément X étant défini très largement comme
ce qui entoure X et exerce une influence sur X, il comprend de nombreuses
composantes, [...]. Une composante interne qui représente la
relation entre les séquences d'un même discours, l'auteur parle de
contexte séquentiel ou intra-interactionnel ou encore
cotexte ; et pour le contexte externe, cela va de la
situation, c'est-à-dire de l'environnement immédiat, à
la société dans son entier. Il englobe donc tout ce qui est
extérieur au langage et qui, pourtant, fait partie d'une situation
d'énonciation. L'objet de la pragmatique serait de traiter des rapports
les plus généraux entre l'énoncé et
l'énonciation, entre les phrases et leurs contextes de production. Le
contexte englobe les individus existant dans le monde réel. C'est
l'identité des interlocuteurs, leur environnement physique et social, le
lieu et le temps où les propos sont tenus. Aussi Maingueneau (1997:3)
déclare-t-il
qu'il y a pragmatique linguistique si l'on
considère que l'utilisation du langage, son appropriation par un
énonciateur s'adressant à un allocutaire dans un contexte
déterminé, ne s'ajoute pas de l'extérieur à un
énoncé en droit autosuffisant, mais que la structure du langage
est radicalement conditionnée par le fait qu'il est mobilisé par
des énoncés singuliers et produits un effet à
l'intérieur d'un certain contexte, verbal ou non-verbal.
Le langage est donc considéré dans sa force
agissante à travers ses réalisations concrètes. Les
interlocuteurs s'en servent pour s'influencer mutuellement dans une situation
de communication.
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