1. DÉFINITION DU
SUJET
Il peut paraître superflu d'envisager une étude
de l'expression de la conséquence en français car les grammaires
ont déjà exploré tous les aspects de cette notion. Elles
ont notamment rendu commune l'idée selon laquelle la conséquence
est exprimée par des formes bien répertoriées et
communément admises. Ces formes grammaticales pour l'essentiel,
sont : de telle sorte que, de sorte que, en sorte que, de telle
manière que, de manière que, au point que, si bien que, si...que,
tellement... que, à tel point que, de peur que, jusqu'à ce que,
tant que, trop... pour que, assez... pour que, sans que, à telle
enseigne que, tant et si bien que, il en résulte, il s'ensuit que,
ça fait que, etc. La conséquence est également
exprimée dans des phrases simples par les
expressions : de façon à, de manière à, au
point de, assez...pour, trop...pour suivies de l'infinitif. Cependant,
suivant le contexte, certaines conjonctions (et, donc) et adverbes de
liaison (alors, ainsi, aussi, par conséquent, du coup, partant, par
suite, en conséquence, de ce fait, par suite, etc.) peuvent
exprimer la conséquence. Dans l'un ou l'autre cas, ces marqueurs ont
pour rôle d'établir le lien logique entre un fait et le
résultat qu'il entraîne. Les grammaires mettent de ce fait au
même pied d'égalité les différents moyens
d'expression de la consécution.
Cependant, la langue subit, dans son évolution, des
influences qui remettent en cause son système. Certains faits sont donc
appelés à disparaître alors que de nouveaux suscitent une
attention particulière par la complexité de leur application. Il
faut ajouter à cela les modifications syntaxiques, morphologiques et
même sémantiques qui compliquent davantage l'étude de la
langue française. Sur ce point, nombre de travaux visent à rendre
cette langue accessible à tous. La maîtrise de la langue par le
locuteur ne se limitant plus simplement à un agencement
contrôlé des différents éléments de la phrase
comme le veut les grammaires, il importe aussi de prendre en compte un ensemble
de paramètres énonciatif, sémantique et même
pragmatique qui accompagnent chaque prise de parole. Du coup, les outils
d'analyse du discours s'adaptent en mettant à la disposition des
utilisateurs de la langue de nouveaux instruments efficaces, des appareils
d'étude susceptibles de relever l'ensemble des paramètres qui
entrent dans la production d'un discours. C'est pourquoi, Plantin
(1990 :40) pense que
[...] le langage courant n'offre pour définir la
cause que des notions d'une complexité au moins égale. Pour
approcher ce concept, on dispose d'une famille de termes dont le degré
d'équivalence ne peut s'apprécier que contextuellement.
Nous sommes tenté d'ajouter et selon la visée du
discours.
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