1.4.2- La Commission Economique pour l'Afrique
La Commission Economique pour l'Afrique réalise
régulièrement des études sur l'environnement
économique du Cameroun. La CEA propose ainsi des rapports sur la
compétitivité des entreprises et celle des PME en particulier. Le
rapport 2004 de la CEA sur le renforcement de la compétitivité
des PME africaines montre que l'encadrement est un facteur essentiel de la
compétitivité des PME du fait de la fragilité de leurs
activités.135
La compétitivité des PME requiert donc la mise
en place des moyens technologiques et commerciaux inhérents aux
entreprises. Ces efforts de performance doivent être encadrés par
un cadre règlementaire favorable et un appui institutionnel au profit
des PME pour une assistance à leurs activités. Le graphique
suivant présente le cadre pour l'appui au développement des PME,
qui combine les moyens technologiques internes à l'appui institutionnel
externe favorisant la compétitivité des PME.
135 Commission Economique pour l'Afrique, rapport sur le
renforcement de la compétitivité des PME africaines, CEA 2004.
Graphique 6 : cadre pour l'appui au
développement des PME.
NIVEAU B : NIVEAU EXTERNE
NIVEAU A NIVEAU INTERNE
RESEAUX ET REGROUPEMENT
Apports à l'apprentissage
Propriétaire directeur
Préalables pour l'apprentissage
Moyens technologiques
COMPETITIVITE
Moyens de commercialisations
Efforts technologiques
Main d'oeuvre
APPUI INSTITUTIONNEL :
· Règlement et politique
· Intervention directe
I Assistance financière I Service non financier
Source : rapport sur le renforcement de la
compétitivité des PME africaines, CEA 2004
2. Les mesures d'appui à la
compétitivité des PME camerounaises.
Les PME éprouvent de nombreuses difficultés
à affronter la concurrence instituée par l'ouverture des
marchés. La plupart des pays qui ont développé leur
secteur privé ont mis en place des moyens et instruments d'appui aux
petites et moyennes entreprises.136 Ainsi, pour que les PME jouent
pleinement leur rôle au sein de l'économie camerounaises, et
être
136 J. SCHAER, Le chech-up de la PME, nouvelle
édition, Les éditions d'organisation, Paris 1983, p. 42.
compétitives dans leurs différents
marchés de plus en plus concurrentiels, des appuis à leur
développement doivent les permettre de survivre dans un environnement
trés concurrentiel. La promotion et l'encadrement des PME
nécessitent la mise en place et le déploiement d'un ensemble
réfléchi d'appuis et de soutiens en direction des PME en vue de
favoriser leur compétitivité.137 Les mesures d'appui
à la compétitivité des PME camerounaises portent
essentiellement sur des appuis aux financements, la mise à niveau des
PME et le développement des infrastructures favorisant
l'évolution de leurs activités.
2.1- L'appui aux financements des PME.
La plupart des PME camerounaises souffrent d'un accès
limité au financement, ce qui hypothèque leur émergence et
leur développement. En effet, Le financement des PME est en amont de
toute stratégie de compétitivité de ce type d'entreprises.
Les exigences de personnel qualifiés, l'acquisition du matériel
de production approprié, ou l'extension des activités sur un
grand espace géographique nécessitent des moyens financiers
importants pas toujours à la disposition des PME. L'accès aux
financements formels en faveur des PME reste faible du fait du manque de
confiance des banquiers, des craintes de non remboursement et de forte
garanties exigées aux dirigeants des PME.138
L'appui aux financements des PME consistera pour le
Gouvernement et les institutions orientées vers l'encadrement des PME
à favoriser l'accès effectif des PME aux services financiers,
particulièrement au capital de départ et au fond de roulement. Le
soutien aux PME camerounaises dans le domaine financier consistera à
aider ces entreprises à satisfaire aux exigences de la finance formelle,
et de rendre le système financier plus accessible aux PME. En effet,
depuis la disparition des fonds de garantie comme le FOGAPE ou le FONADER, le
financement des petites entreprises est difficile du fait de l'absence d'une
véritable politique de la part des pouvoirs publics. Le soutien actuel
pour le financement des PME doit rendre le système financier plus
accessible à ce type d'entreprise. Pour résoudre efficacement ce
problème crucial pour la compétitivité des PME
camerounaises, il convient d'envisager la création d'une banque de PME,
accordant et encadrant le crédit à ce type d'entreprises, qui ont
également besoin que leurs capacités soient renforcées.
137 Comité de compétitivité/GTZ, Etude
diagnostique de la compétitivité de l'économie
camerounaise, Volume 1, Yaoundé 2003.
138 Conseil Economique et Social, Promotion et financement
des PME nationales, op cit, p.142
2.2- La mise à niveau des PME
camerounaises.
L'encadrement des PME pour assurer leur
compétitivité passe nécessairement par un appui au
développement de leurs capacités. En effet, l'ouverture des
marchés et le démantèlement des frontières
économiques qui se profile avec la mise en application des Accords de
Partenariat Economique avec l'Union Européenne nécessite de la
part des PME camerounaises une structuration nouvelle afin de s'intégrer
dans ce nouvel environnement et d'être compétitives au niveau
international.
La vulnérabilité des petites entreprises
nécessite le développement des mesures de mise à niveau
des activités des PME et de formation des promoteurs. Les mesures de
soutien en direction des PME visent en effet un appui multiforme pour
promouvoir une dynamique de norme et qualité au sein des PME, vulgariser
et mettre à la disposition des PME l'information à
caractère industriel, commercial, économique, professionnel et
technologique relative aux secteurs d'activité identifiés. Dans
ce sens, le développement du potentiel des PME camerounaises leur permet
de mettre en oeuvre des sous-traitances en faveur des grandes entreprises, et
diversifier leurs domaines d'activité stratégique. La
sous-traitance apparait en effet comme un moyen de compétitivité
et de développement des activités des PME dans un marché
dominé par les grandes entreprises.139 Certaines PME
camerounaises comme CEGELEC, opérant dans le secteur de
l'électromécanique a pour principal marché les grandes
entreprises dont elle est un sous-traitant. Dans cette logique un appui
institutionnel peut porter sur le développement des partenariats avec
les grandes entreprises pour la mise en oeuvre des activités de
sous-traitance en faveur des PME évoluant dans des domaines
d'activité clairement identifiés.
Au Cameroun, les mesures de mise à niveau des PME sont
principalement développés par le MINPEESA, et s'orientent vers
les besoins d'appui au financement, à l'amélioration de la
production, le respect des normes et qualité, la formation des
ressources humaines adaptées au domaine d'activité, le
renforcement des capacités managériales des dirigeants, et
surtout le développement des infrastructures favorisant l'accès
des PME aux marchés, de même que faciliter la participation des
PME camerounaises à des fora nationaux et internationaux afin qu'elle
développent des possibilités d'internationaliser leurs
activités.
139 Jean NGANDJEU, L'Afrique contre son indépendance
économique, diagnostic de la crise actuelle, L'harmattan, Paris
1988, p.217
2.3- Le développement des
infrastructures.
Le manque d'infrastructures est l'un des principaux facteurs
néfastes à la compétitivité de l'économie
camerounaise.140 La compétitivité des PME passe
fortement par la disponibilité des infrastructures en qualité et
en quantité pour favoriser le développement des activités
des PME et faciliter leur accès aux différents marchés. En
effet, un appui important à la compétitivité des PME
camerounaises consiste pour les pouvoirs publics à développer des
infrastructures industrielles. La conquête des marchés
extérieurs est une condition essentielle pour l'industrialisation des
entreprises et de l'économie camerounaise.141
Au Cameroun, il apparait cependant que le manque
d'infrastructures limite fortement le développement des entreprises. La
stratégie de diversification de la croissance repose sur le
développement du capital humain, accompagné d'une
amélioration comparable du volume et de la qualité du capital
physique, particulièrement les infrastructures de base qui constituent
le socle essentiel sur lequel se bâtit la compétitivité
d'une économie.142 Ainsi, le développement des
infrastructures qui est le fait des pouvoirs publics contribue à
l'accroissement et à l'optimisation des activités des petites
entreprises camerounaises. En effet, l'absence d'infrastructures à
caractère économique comme les infrastructures de transport
(routes, ponts, chemin de fer, aéroports, ports) ou les infrastructures
de production (énergie, réseaux d'adduction d'eau,
télécommunication) agissent dans la performance des PME, et
facilitent leur accès à de nouveaux marchés. De
même, le manque d'infrastructures reliant les marchés de la sous
région CEMAC limite le développement international de ces
entreprises. Les mesures d'appui visent également la mise à la
disposition des PME camerounaises d'une information compétitive afin
d'améliorer leur connaissances des marchés, ainsi que les moyens
de leurs compétitivité.
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