A- LES LIMITES DE L'OUVERTURE DES MARCHES.
Les activités des PME sont principalement
orientées vers la satisfaction d'un besoin clairement identifié,
avec des moyens limités. L'ouverture des marchés entraine
l'intensification de la concurrence qui modifie l'espace d'intervention des
petites entreprises. Les effets néfastes de l'ouverture des
marchés sur les activités de PME se ressentent dans la baisse des
activités des PME, la disparition des petites entreprises, la
dépendance de l'économie nationale.
1. La diminution des activités des PME.
Les PME camerounaises développent des activités
dans plusieurs secteurs de l'économie nationale. La forte concurrence
induite par l'ouverture des marchés affecte fortement les
activités des PME. En effet, la PME camerounaise n'est pas prête
pour affronter
113 Ibid. p. 748
la concurrence internationale.114 La
difficulté à obtenir du capital fragilise les désirs de
développement et de croissance des PME. Les activités des PME
sont très fragiles du fait de la qualité des produits, de la
technologie utilisée, et du manque d'action marketing afin de renforcer
leur proximité avec les clients. Les PME évoluant au sein d'un
marché précis dans une région donnée,
l'introduction de nouveaux produits très concurrentiels dans ces
marchés fragilise les positions acquises et déstabilise les
activités des PME du secteur.
Les PME du secteur agroalimentaire par exemple font face
à une concurrence avec la présence de plusieurs produits
concurrents sur les marchés. La baisse de la rentabilité des
entreprises rend précaire leurs activités de production. En
effet, l'ouverture des marchés pousse les PME à se concentrer
davantage sur leur domaine d'activité stratégique pour y
concentrer tous leurs efforts techniques, marketing et commerciaux pour
résister à la concurrence et y faire face sur le long terme afin
de résister aux possible changement des équilibres et conserver
des parts de marchés acquises depuis longtemps. Ainsi, la
fragilité et la diminution des activités de nombreuses PME
peuvent entrainer la disparition de plusieurs petites unités de
production qui ne peuvent pas survivre dans un contexte de concurrence
intense.
2. La disparition des petites entreprises.
La forte concurrence induite par l'ouverture des
marchés fragilise fortement les activités des PME. En effet, la
PME africaine souffre du manque d'organisation interne, qui a pour corollaire
une gestion défectueuse dans les petites entreprises.115 Dans
cette optique, l'adaptation de leurs activités aux changements de
l'environnement notamment en termes de qualité des produits est
difficile. Plusieurs PME fragilisées et non rentables sont
appelées à arrêter leurs activités.
Les conséquences de la disparition des PME sont
importantes notamment sur le plan social. En effet, les entreprises qui
arrêtent leurs activités pour non rentabilité mettent leurs
personnels au chômage. Les PME jouent un rôle important dans
l'absorption de la main d'oeuvre, la répartition des richesses et
l'amélioration des conditions de vie des populations.116 En
effet, contrairement aux grandes entreprises qui sont concentrées dans
les grandes métropoles, les PME sont reparties sur l'ensemble du
territoire, dans les campagnes comme dans les villes. Ainsi la diffusion de la
technologie, la promotion de l'emploi et la stabilité
114 David FONGANG, op cit, p. 45
115 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de
l'Afrique, op cit, p.59
116 Conseil Economique et Social, promotion et financement
des PME nationales, op cit p.42
sociale des régions sont fortement assurées par
les PME. Dans ce sens, l'ouverture des marchés et la
déstabilisation des équilibres acquis entraine une
précarité certaine pour les activités des petites
unités de production. L'ouverture des marchés peut favoriser la
disparition des PME, rendant l'économie nationale dépendante des
grandes entreprises étrangères et des firmes multinationales.
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