La compétitivité et l'internationalisation des PME camerounaises face à l'ouverture des marchés( Télécharger le fichier original )par Guy Samuel NTOH Institut des Relations Internationales du Cameroun-IRIC - Master en Marketing International 2009 |
2- L'environnement dans lequel évoluent les PME.L'environnement dans lequel évoluent les PME camerounaises est marqué par un cadre institutionnel peu favorable et une pression fiscale étouffante. Le cadre institutionnel actuel est peu favorable à la création et au développement des PME, du fait notamment d'un environnement législatif et réglementaire inadapté caractérisé par système fiscal peu incitatif et inadapté aux PME. Parmi les obstacles les plus coriaces à la conduite des affaires au Cameroun, les incertitudes liées à l'environnement juridique sont les plus décriées, tant par les produits locaux. Les PME doivent déposer leurs projets aux délégations départementales du MINPMEESA, afin d'être acheminés vers les délégations régionales où un comité technique sélectionne les plus pertinents, qui sont envoyés au Ministère pour étude de financement. Le PACD/PME a permis le financement de plusieurs dizaines de PME du secteur agroalimentaire. 58 Conseil Economique et Social, promotion et financement des PME nationales, Rapport de synthèse CES du Cameroun, Yaoundé 1984, P.13 59 David FONGANG, La PME africaine face à la mondialisation, op cit, p.67 60 Ibidem. acteurs eux mêmes, l'Etat, les investisseurs, que par l'ensemble des observateurs nationaux et internationaux.61 Le rang du Cameroun au classement du « doing business » du groupe de la banque mondiale témoigne de l'environnement peu propice au développement des affaires au Cameroun.62 Il apparaît après analyse que le problème ne se pose pas dans l'inexistence ou le mauvais contenu des lois, mais plutôt dans leur application dans un contexte où la dérive des principaux partenaires du système judiciaire parait presque enracinée et généralisée. Ceci est un facteur dissuasif pour l'entrepreneur camerounais en général et le petit ou moyen entrepreneur en particulier. De même, avec l'absence d'un cadre de concertation entre le MINPMEESA et les autres administrations pour le développement des PME, et l'absence de vulgarisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur, très peu d'opérateurs économiques sont au courant des différents textes qui régissent leur secteur d'activité. Par ailleurs, les limites du cadre institutionnel découlent d'un environnement administratif peu propice aux affaires, marquées par une absence de vision et de politique de promotion des PME susceptible de définir à long terme un cadre d'orientation cohérant des actions concertées à mener pour le développement des PME ; une multiplicité de formalités dans la création des entreprises est également à noter. D'autre part, l'environnement administratif souffre de lourdeurs et de l'absence d'un système d'information sûr et pour les PME susceptible de définir les meilleurs conditions d'accès aux sources d'information et d'exploitation de ces informations par les utilisateurs que sont les promoteurs, les entrepreneurs, les administrateurs, les investisseurs et les organes d'appui à la PME. Sur le plan fiscal, le secteur privé en général, et les PME en particulier, déplorent une pression étouffante pour leurs activités. En effet selon le « doing business » in Cameroun du Groupe de la Banque Mondiale, les impôts et taxes absorbent au Cameroun 47,6% des bénéfices bruts des entreprises et le chef d'entreprise et son staff effectuent 51 paiements dont 12 pour la TVA, y consacrent 1 300 heures par an.63 S'agissant de la qualité du service, il existe des lenteurs et des lourdeurs dans certaines procédures administratives, notamment en 61 Document de stratégie de développement des Petites et Moyennes Entreprises de l'Economie Sociale et de l'Artisanat, op cit. 62 Le Groupe de la Banque Mondiale publie un classement « doing business » qui mesure la règlementation des affaires dans 183 pays ( www.doingbusiness.org). Le classement 2009 présente le Cameroun comme le 171e en facilité de faire des affaires,174e en création d'entreprise, 164e en octroi des permis de construire, 126e en embauche des travailleurs, 143e en transfert de propriété, 135e en obtention de prêt, 119e en protection des investissements,170e en paiements des impôts, 149e en commerce transfrontalier, 174e en exécution des contrats, 98e en fermeture d'entreprises. 63 Doing business 2009. ce qui concerne les questions de délivrance des quittances et des dépôts de déclaration, malgré des mesures prises dans le cadre de la simplification des procédures. En Afrique en général, plusieurs facteurs externes expliquent les obstacles à la compétitivité des PME. La compétitivité et le développement des PME impliquent la combinaison de plusieurs facteurs améliorant l'environnement des affaires dans lequel évoluent les petites entreprises. La banque africaine de développement identifie ainsi plusieurs obstacles en fonction du niveau de revenu des pays. Graphique 2 : principaux obstacles ressentis par
les PME africaines, variations selon le Source : Rapport sur la compétitivité en Afrique 2007- Banque africaine de développement Tous ces facteurs internes et externes combinés, nuisent aux capacités des PME camerounaises à suivre les progrès des méthodes de gestion et à innover pour mieux s'adapter aux contraintes du marché et aux besoins des clients. La compétitivité de ce type d'entreprises nécessite l'optimisation des forces et des qualités présentes au sein des PME. |
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