ANNEE SCOLAIRE : 2009
PROGRAMME : ESC
CURSUS : ESC
Date du mémoire : décembre 2009
MEMOIRE DE RECHERCHE
Nom, prénom de L'ELEVE :
PHILIPON Aymeric
|
SUJET DU MEMOIRE :
Techniques e-marketing et entreprenariat ; entre
opportunités et barrières à l'entrée.
« L'utilisation des techniques e-marketing par les
entreprises dans le développement de leur activité sur Internet
est il perçu comme une opportunité ou une barrière
à l'entrée ? »
|
Nom, prénom du PROFESSEUR SUIVEUR :
Ballereau, Valérie
|
NOTE /20
Le Groupe ESC Dijon Bourgogne n'entend donner aucune
approbation ni improbation aux opinions émises dans les mémoires
des élèves : ces opinions doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
MEMOIRE DE RECHERCHE :
« Techniques E-marketing
et Entreprenariat :
entre opportunités et
barrières à l'entrée »
Auteur : Aymeric
PHILIPON
Professeur suiveur :
Valérie BALLEREAU Décembre 2009
Résumé :
Depuis plus de dix ans le média Internet connaît
une croissance incomparable. Mais le Web n'est plus un simple vecteur de
communication, il est aujourd'hui en passe de devenir le plus grand
réseau commercial, sans limite, que l'humanité ait jamais connu.
Tous les entrepreneurs en sont désormais conscients et aspirent à
développer leur activité sur Internet. A ce titre, les techniques
e-marketing représentent d'excellentes opportunités d'assurer le
développement de ces cybers-entreprises malgré toutes les
contraintes qu'elles peuvent supposer et qui peuvent constituer, pour
l'entrepreneur, de véritables barrières à l'entrée.
Nous verrons ici comment les entreprises peuvent utiliser ces techniques en les
détaillant, puis nous tâcherons d'identifier les raisons pour
lesquelles elles peuvent constituer une contrainte en nous adressant
directement aux professionnels qui ont déjà franchi le pas du
cyber entreprenariat.
Mots clefs :
E-marketing, Internet, Web, E-mail marketing, blogs, 2.0,
réseaux sociaux, référencement, SEO, SEM, Affiliation,
Display, sites communautaires, entrepreneur, e-marketer, business model, ROI,
Buzz.
Sommaire
Remerciements
8
Introduction
9
1 Les techniques de
l'E-marketing
11
1.1 La création de trafic sur
le site Internet
11
1.1.1 Le référencement naturel
(SEO ; Search Engine Optimization)
11
Figure 1 - Top 5 des moteurs de recherches en parts
de visites
12
1.1.2 Le référencement payant
ou SEM (Search Engine Marketing)
14
Figure 2 - dépenses de liens
sponsorisés en Europe
15
Figure 3 - Liens commerciaux
15
Figure 4- Exemple de Google Adsense
16
1.1.3 Les échanges de liens : la
prescription e-marketing
16
1.1.4 Les
« Analytics » ; interprétation marketing des
statistiques
17
1.2 E-mail marketing
18
1.2.1 Définition du concept
18
1.2.2 L'Acquisition de la base de
données
19
1.2.3 L'enjeu qualitatif du message
22
1.2.4 L'élaboration du message
22
1.2.5 Le cadre légal de la
LCEN : une contrainte nécessaire
23
Figure 5- exemple de lien obligatoire de
désinscription.
24
Figure 6 - Exemple de processus
d' « optinisation »
25
1.2.6 Permission et interruption
marketing
25
1.3 La publicité en ligne
26
1.3.1 La publicité en ligne : un
bouleversement du marché de la communication
26
Figure 7 - répartition des investissements
publicitaires par média.
26
Figure 8 - révisions des budgets Internet
des annonceurs entre 2008 et 2009
27
1.3.2 Les formats publicitaires sur le
site
27
1.3.3 Le display et les régies
publicitaires
28
1.3.4 L'affiliation ; la
révolution de la publicité à la performance
28
1.3.5 Les oppositions display /
affiliation
30
1.4 Le marketing 2.0
31
1.4.1 Définition du concept
31
1.4.2 La fin du marketing
« classique » ?
31
1.4.3 Du consommateur au
« Consom'acteur »
32
1.4.4 Le e-marketing communautaire
35
1.4.5 Les blogs
35
1.4.6 Les flux RSS : simplifier le
contenu
36
1.4.7 Les réseaux sociaux :
« les amis de mes amis sont mes amis »
36
Figure 9 - Notoriété des
réseaux sociaux auprès des internautes français.
37
1.4.8 Les sites communautaires
38
1.4.9 Le Buzz marketing
38
2 « Les
Cybers entreprises » et l'utilisation des techniques e-marketing
41
2.1 Les modèles économiques
d'Internet
41
2.1.1 Marchand ou
éditorial ?
41
2.1.2 Les 7 modèles
économiques sur Internet
41
2.2 La culture du ROI (retour sur
investissement)
42
2.3 Sollicitation des professionnels
43
2.3.1 Présentation des entrepreneurs
interrogés
43
2.3.2 Questions posées aux
entrepreneurs :
44
2.3.3 Présentation des e-marketers
interrogés
45
2.3.4 Questions posées aux
e-marketers
46
2.4 Interprétation et analyse des
résultats.
46
2.4.1 Utilisation et perception des
techniques e-marketing.
46
2.4.2 Les compétences reconnus des
cyberentrepreneurs
48
2.4.3 Transformer la barrière
à l'entrée en opportunité
48
Conclusion
50
Bibliographie
51
Littérature :
51
Listes des Sites Internet cités :
51
Autres sources utilisées :
53
Remerciements
Je tiens à remercier tout particulièrement
Valérie Ballereau, sans qui ce travail de recherche n'aurait jamais vu
le jour. Je tiens aussi à remercier toutes les personnes qui y ont
contribué d'une façon ou d'une autre : Hina de Soultrait,
Stéphane Dunand, Cyril Poulayer Fouqué, Denis Marchant, Didier
Colombier, Vianney Poissonnier, Thomas Wolf, Antoine Delacroix, Xavier Panel,
Pierre Lacape, Charles Henri Waquet, Arnaud Ponchelet, Alexine Philipon et
Joffrey Cattyn.
Introduction
Pas un jour ne se passe sans que nous ne consultions nos
e-mails. Pas une journée sans vérifier quelque chose sur le Web
en passant par un ordinateur portable, celui du bureau, du domicile ou via un
des smart phones dernière génération... Pas de
réseau téléphonique ni de
« 3G » ? Connectons-nous en
« wifi » à l'une des nombreuses bornes qui nous
entourent ! L'heure est à la connectivité et l'internaute
d'aujourd'hui a parfaitement intégré la spectaculaire
évolution technologique d'Internet. Et bien sûr, les entreprises
n'y sont pas insensibles. Chaque jour, toujours plus de sites e-commerce voient
le jour sur la « toile » ; on y trouve tout, et
surtout ce qu'on ne trouve pas sur les canaux de distribution offline. Mais il
suffit de comparer les différents médias avec Internet pour
comprendre que les entreprises sont encore très loin d'avoir
exploité l'immense eldorado qui s'ouvre à elles.
A quoi cela est-il dû ? Comment expliquer que des
entreprises leaders sur leur secteur offline perdent aujourd'hui des parts
importantes de leur marché face à des nouveaux entrants
« pure-players online », partis de rien ou presque ?
Nous verrons pourtant que toutes les entreprises disposent d'une palette de
techniques e-marketing adaptées et très performantes pour se
développer sur Internet. Ces techniques sont elles
considérées par les entrepreneurs comme des opportunités
et des leviers de développement ou sont-elles au contraire
assimilées à des barrières à l'entrée de par
leur technicité ?
Nous nous intéresserons dans un premier temps aux
techniques e-marketing majeures utilisées par les entrepreneurs ;
- le référencement : qu'il soit naturel ou
payant, il est la clef incontournable de la rencontre de l'offre et la demande
sur Internet.
- L'e-mail Marketing : il permet tantôt une
sollicitation du prospect en marketing amont, tantôt une sollicitation du
client existant en marketing aval.
- La publicité en ligne : elle peut être
traditionnelle (display) ou révolutionnaire : l'affiliation innove
et surprend en permettant à ses annonceurs de communiquer
« à la performance ».
- le marketing 2.0 : issu directement du Web 2.0, il
regroupe toutes les nouvelles techniques de e-marketing dont les perspectives
d'évolution sont encore très importantes : réseaux
sociaux, Buzz marketing, sites communautaires, blogs...
Nous irons ensuite à la rencontre des cybers
entreprises. Nous décrirons les modèles économiques
existants avant de nous intéresser directement à des
entrepreneurs qui ont opté pour le online, afin de comprendre leur
utilisation des différentes techniques et leur niveau de maîtrise
de celles-ci. Nous identifieront précisément celles qui
prévalent sur les autres par leur importance, celles qui n'ont qu'un
intérêt limité ou encore celles qui sont les plus
difficilement manoeuvrables et où les entreprises envisagent
d'être accompagnés par un spécialiste. Enfin, nous
étudierons les grandes tendances à venir de l'utilisation de ces
techniques.
1 Les techniques de l'E-marketing
1.1 La création
de trafic sur le site Internet
La création de trafic sur le site Internet de
l'entreprise est la clef de la réussite. En effet, c'est le trafic qui
valorise un site Internet, assimilable à l'audience pour d'autres
médias. Un site Internet est ainsi comparable à la vitrine d'un
magasin, et le trafic des internautes au passage des chalands. A ceci
près que contrairement à une devanture de magasin, on
n'achète pas un emplacement sur Internet afin de s'assurer des
visites ; on peut créer ce trafic. C'est comme si une entreprise
basée au fin fond de la Creuse pouvait s'octroyer la clientèle
qu'elle aurait sur les Champs Elysées. L'entrepreneur, aussi
nécessairement marketer dans sa stratégie de développement
de l'entreprise, dispose de plusieurs techniques e-marketing qui lui permettent
de développer la notoriété de son site Internet et de
créer le trafic dont il tirera profit. Le référencement,
qu'il soit naturel ou payant, est bien sûr le premier levier à
mettre en oeuvre. L'analyse du trafic permettra aussi d'ajuster au mieux les
facteurs déterminants du trafic sur le site Internet.
1.1.1 Le référencement naturel (SEO ;
Search Engine Optimization)
Le référencement est aujourd'hui l'un des
principaux leviers e-marketing (cf. ANNEXE 1) et certainement celui qui
s'avère le plus technique. Il n'est pas question ici de décrire
de façon détaillée cette « science »
du référencement. Car il s'agit bel et bien d'une discipline
scientifique à part entière : le référencement
a pour vocation d'optimiser le lien d'identification entre un code source et un
algorithme. Le référencement est ainsi une technique purement
e-marketing ; on ne trouve pas son réel équivalent offline.
Des prestataires peuvent bien se faire référencer chez leurs
clients ou sur des annuaires généralistes tels que les pages
jaunes1(*), ils n'auront
jamais la visibilité que peut offrir un référencement sur
les meilleurs moteurs de recherche d'Internet. Le plus connu d'entre eux et le
plus utilisé en France est Google2(*). Viennent ensuite, Live Search (nouvellement
rebaptisé Bing3(*))
le moteur de recherche de Microsoft et yahoo4(*) qui atteint la troisième position.
Figure 1 - Top 5 des moteurs de
recherches en parts de visites
Il devient de plus en plus rare qu'un internaute se rende sur
le site d'une entreprise qui l'intéresse en tapant directement son
adresse (son url) dans la barre de navigation. Il suffit d'observer les
statistiques de fonctionnement de n'importe quel site Internet pour constater,
à l'instar de toutes les études réalisées sur le
sujet, que les visiteurs proviennent très majoritairement des moteurs de
recherche. Le premier réflexe de l'internaute est devenu de
« Googler » un mot, une entreprise voire un individu. Non
seulement car c'est le plus sûr moyen de trouver l'adresse Internet de
l'entreprise concernée, mais aussi car cela permet de prendre
connaissance très rapidement de l'ensemble de l'information disponible
sur le net qui la concerne. A titre d'exemple, il n'est pas rare de trouver,
juste avant ou juste après le lien de redirection vers l'entreprise
recherchée, un commentaire (pas toujours favorable) posté par un
internaute sur un forum. Le référencement permet de se faire
connaître, mais surtout, de se rendre accessible. Ne pas être
visible sur l'un des principaux moteurs de recherches est un handicap. C'est
occulter l'une des règles fondamentale du marketing : mettre en
relation offre et demande.
1.1.1.1 L'enjeu du
référencement naturel : la visibilité et
l'accessibilité au site
Mais il ne s'agit pas non plus d'être seulement
référencé, encore faut-il l'être convenablement en
apparaissant dans les premiers résultats de la recherche,
idéalement dans la première ou seconde page de résultats.
Au-delà, peu d'internautes se donneront réellement la peine de
chercher plus loin... Non seulement parce qu'ils penseront certainement que
l'entreprise ou le service qu'ils recherchent n'existe pas sur le Web, mais
aussi et surtout parce qu'ils auront sûrement découvert les
services et les entreprises concurrents, référencés sur le
même segment de produits ou les mêmes critères.
Négliger le référencement revient donc
à commettre deux erreurs :
- Ne pas être accessible aux clients qui cherchent
à entrer en contact avec l'entreprise ou avec les produits qu'elle
offre.
- Donner une chance
supplémentaire aux concurrents de s'octroyer une part de marché
à laquelle l'entreprise peut prétendre.
Nous verrons que ces deux erreurs visant les finalités
du référencement, font de lui le levier e-marketing le plus
important dans la stratégie de développement des entreprises sur
Internet. Des entreprises vont s'effondrer ou au contraire s'imposer uniquement
grâce à cette technique.
1.1.1.2 Les outils d'un bon
référencement naturel
- La mise à jour : plus un site
met à jour son contenu, plus les moteurs de recherche tiendront compte
de leur récence dans leur indexation et feront donc remonter le site
dans les hauteurs du classement. Un site régulièrement mis
à jour est primordial pour rendre le référencement
efficace. Les répétitions de mots, les titres, le placement dans
la configuration de la page, sont autant de facteurs que l'algorithme prendra
en compte.
- L'utilisation des métas mots clefs
(« Meta Key Words » ou Tags) : en les liant aux produits,
aux services, à la marque, aux promotions ou bien encore à des
évènements. Une étude doit être menée pour
chaque entrepreneur afin de savoir réellement quelle va être la
stratégie à adopter ; chaque mot clef, chaque titre, chaque
élément qui sera référencé sur le site doit
être pensé et optimisé. Il est possible de découvrir
via Internet de nombreuses solutions qui permettent et orientent cette
optimisation. Le référencement dit
« naturel » est majoritairement dépendant de
compétences techniques, davantage que du sens marketing : les
algorithmes des moteurs de recherche définissent les règles du
jeu, il appartient donc à l'entrepreneur d'établir un cahier des
charges qui dans l'architecture du site, dans sa conception même,
permettra le référencement.
- L'adjonction de keywords dans les
différentes balises du code source, des différents fichiers du
site (images, vidéos, « Gifs » animés...) et
dans le choix du nom de domaine interviennent à leur tour ainsi que la
sémantique utilisée pour les adresses de pages (en effet les url
contenant les mots clefs augmentent la valeur de référencement).
Il ne faut pas hésiter à multiplier les
répétitions, mais le faire avec cohérence, sans jamais que
cela ne puisse paraître redondant à l'internaute.
1.1.1.3 Le
référencement : une compétence technique
indispensable au e-marketing
Le référencement est vital pour l'entreprise et
son optimisation reste la clef de voûte de l'accessibilité d'une
entreprise sur Internet. Il appartiendra aux entrepreneurs de confier cette
mission à un responsable possédant les compétences
techniques et le « bon sens » marketing. Bien souvent les
entreprises et en majorité les PME font appel à des agences
spécialisées dans ce domaine.
1.1.2 Le référencement payant ou SEM (Search
Engine Marketing)
Il est possible d'être référencé et
mis en évidence par les moteurs de recherche en lançant des
campagnes d'achats de mots clefs, communément appelés
« Adwords». Tous les moteurs de recherche proposent ce genre de
services. Il s'agit pour l'entreprise d'identifier un ou plusieurs mots clefs
pour lesquels elle va acheter une quantité donnée de clics.
1.1.2.1 Procédé des achats
de mots clefs
A chaque fois qu'un internaute lancera une recherche sur le
mot clef ou la suite de mots clefs concernés, le moteur de recherche
proposera automatiquement un résultat pointant vers le site de
l'entreprise. L'entreprise ne paiera que lorsque l'internaute aura
cliqué sur le lien et se sera donc rendu sur le site de l'entreprise.
Voilà donc la possibilité pour toute entreprise de se placer en
bonne position dans les résultats des moteurs de recherches à un
coût raisonnable... A ceci prêt que tout dépend du secteur
d'activité dans lequel évolue l'entreprise. Les moteurs de
recherche et tout spécialement Google, ont mis en place un
système d'enchères pour pouvoir équilibrer la demande.
C'est le plus offrant qui est affiché en pôle position et les prix
d'achats de ces liens commerciaux peuvent ainsi démarrer à 0,01
cts d'euro par clic, pour atteindre parfois des sommes astronomiques ; il
est facile d'imaginer que certains Adwords concernant des prestations ou des
produits de grande valeur ajoutée puissent se négocier à
des tarifs importants. A ce titre au vu de l'évolution du marché
des achats de mots clefs, les investissements des annonceurs atteindront 6,9
milliards d'euros en 2012 contre 3,3 milliards d'euros en 20075(*), les tarifs moyens des Adwords
devraient augmenter proportionnellement.
Figure 2 - dépenses de liens
sponsorisés en Europe
A leurs débuts, les liens commerciaux rendaient les
internautes méfiants car trop facilement assimilés à
de la publicité. Aujourd'hui il semblerait que les internautes aient
bien saisi, eux aussi, l'intérêt de la démarche Adwords. On
pourrait comparer cette technique à la criée sur un
marché : celui qui crie le plus fort pour vendre sa marchandise a
bien souvent une offre intéressante et au juste prix !
1.1.2.2 Le référencement
payant : une alternative efficace à un référencement
naturel faible
Le référencement payant doit renforcer le
référencement naturel, là où ce dernier se
révèle inefficace. Un site Internet qui arrive en tête des
résultats de moteurs de recherche n'a aucun intérêt
à lancer une campagne payante sur les mêmes mots clefs.
Figure 3 - Liens commerciaux
(encadrés rouges) apparaissant lors de la recherche « agence
référencement » sur le moteur de recherche
www.Google.com en décembre 2009
L'achat de mots clefs permet aussi de s'afficher dans les
résultats de recherche d'autres sites, coopérant avec les moteurs
de recherche. En effet, il est possible de suggérer des liens
commerciaux à l'internaute en se basant sur le vocabulaire
prédominant de la page qu'il visite. Exemple : si un internaute
consulte une page concernant le désert des Bardenas sur le site
tripadvisor.fr, des offres promotionnelles s'afficheront automatiquement
concernant l'endroit pour lequel il recherche des renseignements.
Figure 4- Exemple de Google Adsense
diffusés sur un site partenaire de Google :
ici sur le site 2.0 de tourisme
Tripadvisor6(*)
(encadrés orange)
1.1.2.3 Un levier facile à
actionner mais des règles à respecter
Enfin, bien que l'achat de mots clefs présente un
avantage concurrentiel important et surtout facile à mettre en oeuvre
pour qui sait l'utiliser, des règles draconiennes doivent être
respectés dans le respect des marques. Un concurrent mal
intentionné qui souhaiterait apparaître dans les liens commerciaux
des résultats de recherche d'un internaute qui chercherait une marque
concurrente serait immédiatement sanctionnée par Google. En effet
les moteurs de recherche, établissent eux même et gère
souvent ce genre de débordement. Pour un annonceur qui chercherait
à « frauder » les sanctions
développées par les moteurs de recherche sont sans
précédent. On a ainsi pu voir des firmes telles que BMW,
sanctionnées d'un mois de sortie du référencement de
Google pour avoir déployé un stratagème permettant
d'optimiser leur référencement en multipliant les pages
fantômes.
1.1.3 Les échanges de liens : la prescription
e-marketing
Au même titre que la prescription tient une place
importante dans un plan marketing traditionnel, on peut aborder les
échanges de liens comme un véritable placement de produit.
L'entrepreneur doit identifier les sites qui peuvent lui apporter du trafic
(sous réserve que ceux-ci ciblent la même clientèle, en
veillant toutefois à ne pas être directement concurrents) et
collaborer en échangeant des liens d'un site Internet vers l'autre.
L'opération crédibilise les entreprises entre elles, en apportant
une garantie de fiabilité tacite à l'internaute. Plus tard, il
sera judicieux de multiplier ces collaborations notamment dans le cadre
d'échanges de bannières publicitaires et d'enrichissements
mutuels des bases de données.
1.1.4 Les
« Analytics » ; interprétation marketing des
statistiques
L'analyse du trafic est primordiale ; elle permet de
déceler les failles et de réagir en conséquence.
Contrairement au offline, on peut (quasiment) tout connaître du
comportement de l'internaute lorsqu'il est sur le site. Au même titre que
l'on peut savoir si un e-mail marketing a été ouvert, lu et
cliqué, on peut savoir comment s'est comporté l'internaute sur le
site, les pages qu'il a visité, celles qui ont suscité son
intérêt, celles qui au contraire l'ont fait fuir, le temps qu'il a
passé... Les « Analytics », données
statistiques recueillies par un analyseur de trafic (le plus connu est Google
Analytics7(*)) permettent
de connaître non seulement l'ensemble des données comportementales
des visiteurs mais aussi les mots clefs qu'ils ont formulés pour
accéder au site, la répartition géographique des
visiteurs, le site de provenance et la dernière page visitée. Les
Analytics permettent toutes sortes d'ajustements sur les leviers que nous avons
observés.
1.2 E-mail
marketing
1.2.1 Définition du concept
Lorsque l'on sait que « les 2/3 des achats post
e-mailing sont réalisés sur Internet » (cf. ANNEXE 2)
cela devrait amplement suffire à motiver toutes les entreprises vendant
sur Internet à s'intéresser très sérieusement
à cette technique e-marketing si elles ne la pratiquent pas encore.
On pourrait définir l'e-mail marketing comme la
transposition simple du mailing. En effet, le mailing, action de marketing
direct, consiste à router un courrier postal aux prospects et clients
d'une entreprise. Ce procédé a fait la renommée de grands
groupes de la VAD (Vente A Distance) tels que les 3 Suisses ou La Redoute et
leurs célèbres catalogues. L'e-mail marketing est une
transposition de cette technique adaptée au média Internet...
Mais la différence ne s'arrête pas là, car l'e-mail
marketing trouve son principal avantage dans son coût (souvent 100 fois
inférieur à celui du mailing
« papier ») et dans son
efficacité 8(*);
- Des frais d'acheminement extrêmement faibles (en
moyenne 0,75 cts d'euros pour 1000 envois en passant par un prestataire
externe).
- Une réactivité appréciable en temps
réel : les outils d'e-mailing, qu'il s'agisse de logiciels tels que
Sarbacane9(*), ou des
intranets de routeurs tels qu'Experian10(*) ou E-mailvision11(*), permettent tous de suivre en direct les statistiques
d'une campagne e-mailing.
- Des taux de retour bien supérieurs à tous les
autres canaux (13% d'ouverture en moyenne dans le monde en 200812(*)).
- L'inexistence des frais de production et des frais annexes.
En effet, élaborer un e-mail demande certes quelques compétences
informatiques mais aucune ressource particulière.
- L'interaction entre e-mailing et accessibilité
immédiate au Web. Grâce aux hyperliens placés dans un
e-mail, l'internaute peut passer directement, sans délai, à
l'acte d'achat.
- Une fréquence d'envoi illimitée. En
réalité, le coût n'étant plus une contrainte, seule
la saturation du prospect aux messages et l'observation de sa
réactivité doivent inciter l'entreprise à modérer
cet usage.
1.2.2 L'Acquisition de la base de
données
Avant de mener des actions d'e-mail marketing, l'entreprise
doit avant tout se préoccuper d'acquérir une base de
données. Quel que soit son modèle économique (e-commerce
ou éditorial), plusieurs solutions sont disponibles pour procéder
à l'acquisition de « BDD ».
1.2.2.1 La location
de fichiers : la qualité au prix fort.
La première consiste à louer des fichiers
e-mailing. Plusieurs agences e-marketing appelés
« brokers » sont spécialisés dans ce domaine,
encore une fois directement transposé du métier de loueurs de
fichiers d'adresses postales au Web. Il s'agit d'ailleurs souvent des
mêmes sociétés. Ces agences sont le meilleur
intermédiaire qui existe entre les sites éditoriaux qui
possèdent des bases de données importantes (un site comme
aufeminin.com13(*) ou
encore cuisineaz.com14(*))
et qui cherchent à rentabiliser leur base de données et les sites
« annonceurs » e-commerce qui trouvent ici une solution
simple et rapide de s'adresser à une cible qualifiée. Ces
fichiers sont loués sur une base de coût au volume appelée
aussi « coût pour mille » (cpm),
généralement sans obligation de performance. Un annonceur comme
le fabricant de cosmétiques L'oréal15(*) peut ainsi louer plusieurs
fois un volume de 50 000 adresses d'internautes inscrits sur le site de
beauté test16(*)
(site éditorial spécialisé dans les tests de produits de
beauté), très qualifiées (critères
démographiques, adresses postales, habitudes de consommation) et ayant
donné leur agrément pour recevoir les offres des partenaires du
site (l'agrément optin que nous aborderons par la suite). Pour capter
les adresses, le procédé utilisé le plus couramment est de
diffuser un jeu concours sur la base louée. Les internautes s'inscrivent
au jeu et en même temps à la newsletter du site annonceur. La
location de fichiers reste la solution la plus rapide mais aussi la plus
onéreuse pour l'annonceur.
1.2.2.2 Campagne de
collecte par l'affiliation et l'e-pub
Une autre possibilité consiste à engager une
campagne de collecte d'adresses e-mails. L'enjeu de l'acquisition est de
transformer le trafic d'un site en inscriptions. Il s'agit de proposer à
l'internaute de s'inscrire à la newsletter de l'entreprise afin de
le faire entrer dans la base de données ; cela peut se faire au travers
d'un jeu concours ou d'une offre particulière (coupon, réduction,
vente flash). L'entreprise peut se servir de la publicité en ligne pour
diffuser sur un maximum de sites Web sa campagne de collecte. L'affiliation est
l'une des techniques e-marketing parfaitement adaptée à ce genre
de campagnes. En effet, elle permet de rétribuer les diffuseurs au
nombre d'adresses collectées (au « coût par
lead » ou cpl) permettant ainsi à l'annonceur d'optimiser ses
dépenses et son ROI. Cependant, les diffuseurs des programmes
d'affiliation ont conscience qu'en diffusant une campagne de collecte sur leur
site, ils « vendent » leur audience. Cela est encore plus
valable lorsque ces sites diffusent la campagne sur leur base de
données ; ils peuvent avoir l'impression
« d'exposer » leur clientèle à des
sollicitations supplémentaires et auront tendance à
négocier une rétribution en conséquence. Pour cette
même raison les campagnes de collecte sont peu relayées en
display ; les diffuseurs tolèrent ces actions avec parcimonie.
1.2.2.3 La
coregistration : la technique de collecte par excellence
Dans la même lignée que l'affiliation il existe
enfin une technique e-marketing spécifiquement dédiée
à l'acquisition de bases de données e-mailing : la
coregistration. Elle permet à l'annonceur de cibler les sites
éditeurs qui vont collecter pour lui des adresses e-mails parmi un
réseau de partenaires et donc d'optimiser la qualification des adresses
collectées. Le procédé est simple : l'internaute
participe à un jeu concours auquel il s'inscrit en renseignant divers
champs de qualifications (nom, prénom, adresse e-mail, adresse postale,
téléphone). A l'issue, et avant de valider son inscription
définitive au jeu, le module de coregistration apparaît. Il
présente jusqu'à quatre sites annonceurs et propose à
l'internaute de « profiter de l'occasion » pour s'y
inscrire à grand renfort d' « Incentives » et
d'accroches marketing. En moyenne, un participant sur deux s'inscrit au moins
à l'un des sites présentés. L'annonceur recueille alors
les informations communiquées par l'internaute lors de son inscription
au jeu, au même titre que le site diffuseur qui enrichit
éventuellement sa base de données avec de nouvelles
qualifications. Enfin, l'annonceur rétribue le diffuseur pour chaque
adresse collectée. L'intérêt de cette technique est qu'elle
permet de collecter des volumes très importants (certaines agences,
comme Optin Solution17(*)
en France, peuvent collecter jusqu'à 50 000 adresses e-mails par
mois pour leurs annonceurs), d'excellente qualité (sous réserve
que le ciblage initial soit bon) et à un coût très
compétitif (en moyenne il faut compter 0,30 cts d'euros par adresse
collectée).
1.2.2.4 Capter le
trafic directement sur le site de l'entreprise
La meilleure base de données reste celle qui reprend
les coordonnées des visiteurs du site de l'entreprise, qui ont donc
été intéressés par l'offre et sont donc des clients
potentiels. Mais comment obtenir les coordonnées d'un visiteur ? Il
faut simplement lui donner l'opportunité de les transmettre. Plusieurs
« capteurs » peuvent donc être mis en place
directement sur le site. L'inscription à la newsletter doit être
proposée et visible facilement, en évidence et sans artifice, sur
le site. Si le visiteur cherche à garder un lien avec le site de
l'entreprise il cherchera à s'y inscrire. Une autre occasion de proposer
à l'internaute de s'inscrire à la newsletter est de lui proposer
à l'enregistrement nécessaire par exemple dans le cas d'un achat
ou lors de la création d'un profil. Un autre moyen consiste à
diffuser un jeu concours ou des offres exceptionnelles directement sur la home
page du site. Ces pratiques sont de loin les plus efficaces et rien
n'empêche l'entreprise de les associer aux techniques décrites
auparavant.
1.2.2.5 La collecte
offline ; une transposition du online
L'entreprise peut appliquer toutes les techniques online au
offline. Par exemple, elle peut très bien proposer une inscription
à la newsletter en diffusant un jeu concours sur un support physique, ou
recueillir des inscriptions à l'occasion d'un évènement.
1.2.2.6 Acheter une
base de données : attention danger !
Enfin, il existe une dernière technique, cette fois
très peu conseillée ! Il s'agit tout simplement d'acheter
une base de données : cette technique peut surprendre car elle est
totalement illégale. Et pour cause, le commerce de données
personnelles est une infraction pénale18(*), passible d'une peine de cinq ans d'emprisonnement et
pouvant atteindre 300 000 euros d'amende. Il ne faut pourtant pas s'en
cacher, c'est une technique répandue dans l'e-business, utilisée
par les entrepreneurs peu scrupuleux qui cherchent à acquérir une
base de données à moindres frais... Et il n'est pas rare au
détour d'un salon professionnel, par exemple, de se voir proposer l'une
de ses bases de données illégales. D'où
proviennent-elles ? Plusieurs moyens permettent aux
« hackers » (pirates informatiques) de s'approprier des
données nominatives telles qu'adresses e-mail, dates de naissances,
adresses postales et autres critères démographiques. Plus grave,
il peut aussi s'agir parfois de données financières ou bancaires.
La technique la plus couramment utilisée est tout simplement le vol de
fichier dans des entreprises détentrices de bases de données.
Supposées tiers de confiance par les sites qui les leur confient, un
salarié mal intentionné peut sans difficulté extraire une
copie de fichier Excel incognito. Les autres techniques relèvent du
« hacking » (piratage informatique). L'une des plus connues
consiste à pirater à distance un serveur de données non
sécurisées. En effet, il est surprenant de se rendre compte
à quel point il est facile (pour un informaticien
chevronné !) de pénétrer l'un de ces sites internet
chargés de compiler les informations des clients d'une entreprise (un
serveur est sécurisé lorsque l'url du site commence par https et
non pas http). Des bases de données illégales sont aussi
alimentées par des robots chargés
« d'aspirer » les adresses e-mail exposées sur des
sites Web. Une autre technique consiste à récupérer les
mailings-list diffusées par des chaines d'e-mails. L'internaute lambda
ne pense pas forcément qu'en renvoyant un message concernant la
disparition inquiétant d'une petite américaine, ou le message de
désespoir d'un père en quête de moelle osseuse pour sa
fille soit disant sur le point de mourir, diffuse en fait un canular et expose
tout son carnet d'adresses aux activités mercantiles illégales de
spammeurs sans scrupules. Ces messages sont des « Hoax19(*) ». Enfin, n'oublions
pas le « phishing » qui consiste à piéger
l'internaute et obtenir de sa part des informations confidentielles, tels que
des codes secrets bancaires. Ces informations sont aussi
commercialisées. Les pôles géographiques de la piraterie
informatique se situent aujourd'hui en Russie et en Afrique Equatoriale,
où Abidjan fait désormais office de capitale mondiale de la
contrebande de données informatiques et du
« malvertising ».
1.2.3 L'enjeu qualitatif du message
Bien que cela puisse paraître simple, la conception d'un
message électronique doit répondre à des normes
qualitatives strictes. En effet, la multiplicité des
procédés de blocage des e-mails commerciaux et des solutions anti
spam (tels que Vade Retro20(*)), et les politiques de lutte contre le courrier
indésirable menées par les FAI (Fournisseurs d'Accès
Internet) forcent aujourd'hui les marketers à suivre un
véritable cahier des charges dans leur communication commerciales via
l'e-mailing. Il faut veiller notamment à éditer le message en
HTML (« Hypertext Markup Language », le langage le plus
utilisé sur le net aujourd'hui) mais aussi en texte afin de s'assurer
qu'il puisse être lu par tous.
1.2.4 L'élaboration du
message
- Le lien de redirection : il permet à
l'internaute qui clique dessus de se rediriger directement vers une page Web
qui héberge une copie du message.
- L'expéditeur : il est judicieux de penser
à donner une identité à l'expéditeur au lieu de
laisser une simple adresse e-mail apparaître.
- L'adresse de retour : c'est sur cette adresse que
seront reçus les éventuels messages de retour mais surtout les
messages non aboutis (« NPAI »).
- L'objet : Il doit être incitatif et doit donner
envie d'ouvrir le message sans toutefois exagérer. L'utilisation des
majuscules est proscrite (sur les forums on observe souvent cette même
interdiction qui équivaut à utiliser un ton
supérieur !) Il est aussi fondamental de penser à encoder
les accents et caractères spéciaux ; par exemple le symbole
€ devra s'inscrire « € » afin de s'assurer
qu'il soit bien interprété par tous les supports de lecture. Une
personnalisation peut être envisagée (en faisant apparaître
le prénom ou le nom du prospect dans l'objet par exemple).
- Le corps du message. Un message électronique doit
comporter du texte. S'il ne comporte que des images, le message aura peu de
chances d'aboutir. Tous les navigateurs et les services de messageries
électroniques en ligne tels que Hotmail21(*) ou Gmail22(*) bloquent quasi systématiquement les images
dans les messages. Le texte ne doit cependant pas être trop long ;
le message doit être clair, évident et comprendre des hyperliens
qui redirigeront le lecteur vers le site Internet. Il faut faciliter et inciter
le processus d'achat. Une personnalisation du message du type
« bonjour X » est toujours la bienvenue.
- Les mentions légales et le lien de
désinscription : l'e-mail doit répondre aux exigences
légales en affichant notamment le numéro de déclaration de
la base de données fourni par la CNIL23(*) (Commission Nationale de l'Informatique) et le lien
de désinscription.
A l'issue de son élaboration, l'entreprise peut
évaluer son spam score24(*); un scoring indicatif très appréciable
de la capacité d'aboutissement du message en boite de réception.
1.2.5 Le cadre légal de la
LCEN : une contrainte nécessaire
En France, La LCEN (Loi sur la confiance en l'Economie
Numérique) détermine le cadre légal de l'activité
de l'e-mailing. Cette loi est le seul rempart qui empêche notre pays de
ne pas « sombrer », à l'instar de nombreux autres
pays occidentaux comme les Etats-Unis, qui n'en sont pas dotés, dans le
« spaming » de masse (le spam est un courrier
indésirable). En France, le cadre légal impose des obligations
aux entreprises souhaitant utiliser ce levier de prospection e-marketing.
Avant tout, il faut que les internautes qui reçoivent
des e-mails commerciaux aient obligatoirement donné sur tel ou tel site
qu'ils ont fréquenté, ou sur tel ou tel jeu auquel ils ont
participé, un accord manifeste de leur volonté de recevoir des
communications commerciales via leur messagerie. On parle alors d'accord
proactif du prospect. Cela signifie que l'internaute doit être averti des
sollicitations auxquelles il s'expose en « cochant » la
case « optin ». Cette case ne peut en aucun cas être
pré-cochée et une distinction doit exister entre recevoir les
communications de l'entreprise émettrice du message et recevoir les
communications commerciales de ses partenaires (soit une case newsletter et une
case partenaire). A tout moment, l'internaute peut et doit avoir
l'opportunité de résilier son abonnement à la newsletter
ou aux offres des partenaires de l'entreprise. C'est le principe de l'
« Opt-out ». Cette opération doit être simple,
réalisable en moins de trois clics et n'engager aucune démarche
supplémentaire ou de frais annexes pour l'internaute. De plus, elle doit
prendre effet au plus vite. Chaque envoi e-mailing doit donc comprendre un lien
de désinscription (généralement situé en fin de
message) comprenant un hyperlien qui permet à l'internaute de
« sortir » instantanément son adresse e-mail de la
base de l'annonceur. La CNIL s'assure du bon respect de ces lois. On aurait
tort de croire que son faible effectif et la multiplicité de ses
compétences l'empêche de sévir. En juin 2008, après
plusieurs plaintes déposées auprès de la CNIL par des
internautes qui ne parvenaient pas à se désinscrire de la base de
données du célèbre site e-commerce c-discount25(*), et après une mise en
demeure à laquelle le site n'a pas daigné répondre, la
CNIL a condamné le site à une amende substantielle de 30 000
euros 26(*).
Figure 5- exemple de lien
obligatoire de désinscription sur la newsletter (encadré rouge).
Il est situé après
les mentions légales et le numéro de déclaration CNIL.
Figure 6 - Exemple de processus
d' « optinisation » sur une page d'inscription
à une newsletter.
1.2.6 Permission et interruption
marketing
Les coûts d'une campagne d'e-mail-marketing étant
si faibles qu'ils ne constituent plus une contrainte, tout marketer pourrait
légitimement penser qu'il a tout intérêt à maximiser
les fréquences de sollicitations de sa base de données. Mais
très vite, les taux de réactivité (taux d'ouverture et
taux de clic) de ses messages vont s'effondrer. Cependant, ils ne seront
certainement jamais nuls, et l'opération sera toujours plus ou moins
rentable. En comblant les désinscrits par les nouveaux inscrits (issus
des campagnes de collecte) certaines entreprises parviennent d'ailleurs
à trouver un certain équilibre dans cette stratégie...
Exercice précaire car rien ne sera jamais plus efficace qu'un ciblage
optimisé ; proposer le bon produit, le bon service, au bon prix, et
au bon moment au consommateur qui le demande. C'est ce que Seth Godin nomme la
« permission marketing » versus « l'interruption
marketing 27(*)». L'interruption marketing explique simplement
que plus le prospect est sollicité, moins il est attentif à la
sollicitation et plus on lui propose de produits, plus son budget d'achat
s'amenuise. Le marketer s'évertuera à multiplier ses
dépenses publicitaires qui seront de moins en moins rentables. La
« permission marketing » doit être la
stratégie à privilégier. Godin la décrit selon
trois critères indissociables. Le message marketing doit
être :
- Attendu : le destinataire désire recevoir le
message, il en est demandeur.
- Personnalisé : le contenu du message et l'offre
doivent être adaptés au prospect.
- Pertinent : il faut que le message cadre aux attentes
du consommateur et soit cohérent aux promesses données
initialement par l'entreprise.
1.3 La
publicité en ligne
1.3.1 La publicité en
ligne : un bouleversement du marché de la communication
Il est fondamental d'aborder les techniques de la
publicité en ligne. Les entrepreneurs doivent prendre conscience du
bouleversement que représente le média Internet dans l'univers de
la publicité. Doit-on rappeler qu'il n'y a pas si longtemps la
publicité sur Internet n'apparaissait pas dans les axes majeurs des
médiaplannings. Bien au contraire, elle était
considérée comme de la communication hors média... Au
même titre que la PLV (Publicité le Lieu de Vente) ! En l'an
2000 elle ne représentait qu'une infime proportion des investissements
publicitaires, proche de 0%. En 2007 elle représente 13,6% des
investissements pluri médias avec une croissance de 43,4 % par rapport
à 2006 avec un volume d'affaires estimé à 185,3 millions
d'euros (cf. ANNEXE 3).
Figure 7 - répartition des investissements
publicitaires par média.
Et
la tendance ne va pas s'inverser dans les prochaines années ; 3
annonceurs sur 4 vont maintenir ou accroitre leur enveloppe publicitaire sur le
média Internet28(*).
D'autre
part il apparaît que les consommateurs consacrent 20% du temps qu'ils
passent sur l'ensemble des médias après la
télévision et la radio (respectivement). Il faut donc s'attendre
à ce que les investissements croissent jusqu'à s'aligner à
cette statistique.
Figure 8 - révisions des budgets Internet des
annonceurs entre 2008 et 2009
Le
point clef de cette croissance est que les investissements dans la
publicité Internet ne sont (comparativement aux autres médias)
pas à la hauteur de l'audience que représente Internet. Vu le
faible coût que représente de nos jours la publicité online
par rapport aux campagnes de communication orchestrées via les media
traditionnels cela représente une opportunité
phénoménale pour les entreprises.
Outre
les techniques e-marketing que nous avons abordés aux autres chapitres
(e-mail marketing, et surtout les achats de mots clefs qui représentent
près de la moitié des dépenses publicitaires online) qui
sont aussi des techniques de l'e-pub, nous verrons quels sont les formats
publicitaires que l'on retrouve régulièrement sur le site de
l'entreprise, puis nous nous consacrerons aux deux techniques principales
permettant de diffuser la publicité sur Internet via le display d'une
part, et l'affiliation d'autre part.
1.3.2 Les formats publicitaires sur le
site
On
retrouve quasi systématiquement, sur tous les sites Internet, l'un ou
l'autre des éléments de diffusion publicitaires suivants :
-
Les bannières publicitaires (« banners »)
existent en plusieurs formats. On les retrouve le plus souvent au sommet des
pages Web (les « letterboards ») et sur le
côté droit de la page (les « skyscrapers »).
Lorsque la page Web peut être « scrollée »
(entendre défilée) on peut placer aussi un carré
(« IMU ») au centre de la page.
-
Les fenêtres « push » et les
« popups » s'ouvrent automatiquement et se superposent
à la page Web. Ces fenêtres s'ouvrent de façon intempestive
et déroutent souvent l'internaute. Il faut savoir les utiliser
raisonnablement. Une publicité simple sera souvent jugée trop
intrusive par l'utilisateur et il vaut mieux privilégier par exemple une
proposition d'inscription à la newsletter du site dont l'enjeu est plus
important.
- La
vidéo en ligne : de plus en plus présente, la vidéo
est très communicative. Le placement d'une fenêtre vidéo
(avec les options de lecture habituelles) doit inciter l'internaute à
cliquer. Là encore, il faut savoir agir avec mesure ; pas question
de positionner une fenêtre vidéo dont le son par exemple, se
diffuserait automatiquement à l'ouverture de la page. Un tel
procédé s'avèrera souvent trop envahissant et poussera
l'internaute à quitter le site avant même de comprendre comment
couper le son ou de découvrir d'où il provient.
Notons
que les différents formats supportent une multiplicité de
langages techniques ; tantôt en flash, tantôt en image fixe ou
en « Gif » animé, il n'existe pas de limite à
la créativité ! Seul le temps de chargement de la page ne
doit pas corrompre son affichage rapide.
1.3.3 Le display et les régies
publicitaires
En
offline, le display désigne un support publicitaire qui met en valeur le
produit sur le lieu de vente. L'arrêté du 24 janvier 1983, qui
traite de l'enrichissement du vocabulaire de l'audiovisuel et de la
publicité évoque l'utilisation du terme « carton
publicitaire ».... Et c'est bien de cela dont il s'agit aussi sur le
Web ! Le display n'est autre que la transposition de l'affichage sur le
Web. « C'est la version en ligne de la publicité classique. On
dispose les messages sur des supports : les sites29(*). » Les sites mettent
en vente leur espace publicitaire auprès de régies publicitaires
qui « louent » ces espaces comme on louerait un panneau
d'affichage. A chaque affichage, le site diffuseur de la publicité est
rétribué. On parle de rétribution au coût par mille
(cpm). L'annonceur doit négocier un volume d'affichages auprès de
la régie qui assure le dispatching auprès des diffuseurs. A noter
que le ciblage n'est pas toujours optimisé dans les faits.
1.3.4 L'affiliation ; la
révolution de la publicité à la performance
A
contre-pied du display et de cette forme classique de la publicité,
l'affiliation intègre la notion de « publicité à
la performance ». Partant du principe que toutes les actions de
l'internaute peuvent être connues et analysées par le marketer,
pourquoi l'entreprise devrait payer une publicité qui ne lui rapporte
rien ? Il est techniquement possible de savoir si l'internaute a
affiché la publicité sur une page Web, c'est le principe
utilisé par le display (cpm). En poussant plus loin le concept, il est
donc tout à fait possible de savoir lorsque l'internaute clique sur la
publicité mais aussi lorsqu'il se rend sur le site de l'annonceur. On
peut aussi le suivre lorsqu'il passe à l'acte d'achat connaître le
montant de son panier et la date de sa commande. Ou encore lorsqu'il transmet
ses coordonnées en répondant à une offre commerciale ou en
participant à un jeu concours. Ce sont les
« cookies » qui permettent la remontée des
statistiques ; ce procédé technique, tel un ticket de
passage, fixe dans le navigateur l'historique des actions menées par
l'internaute qui peuvent être interprétées en temps
réel par les agences de publicité. Autant de critères de
traçabilité qui permettent de rétribuer les diffuseurs
selon différents critères de transformation. Ainsi on retrouve
les modes de rémunérations suivants :
1.3.4.1 La
rémunération au CPC (coût par clic)
- Le
diffuseur est payé à chaque clic d'un internaute sur la
publicité diffusée sur son site. Ce mode de
rémunération est souvent décrié car il engendre de
temps à autre des fraudes aux clics par certains diffuseurs malveillants
qui peuvent utiliser des robots ou des scripts pour multiplier les
clics.
1.3.4.2 La
rémunération au CPL (coût par lead)
- Le
diffuseur est cette fois payé à chaque adresse e-mail
envoyée à l'annonceur (via un jeu concours par exemple ou
l'abonnement à une newsletter.) Une distinction est établie
généralement entre les adresses e-mails optin newsletter et les
adresses e-mails optin partenaires (aussi appelées double optin) ;
le coût est généralement du simple au double.
1.3.4.3 La
rémunération au CPA (coût par acquisition)
- Le
diffuseur est rétribué au pro rata des achats que l'internaute a
réalisé en cliquant directement sur la publicité du site.
Une rétribution fixe peut aussi être mise en oeuvre. Certains
annonceurs appliquent une distinction entre les achats des clients
déjà présents dans leur base de données et les
nouveaux clients. Par exemple, les 3Suisses30(*) ne rétribueront leurs affiliés (les
sites qui diffusent leur publicité), qu'à hauteur de 3% du
Chiffre d'affaires réalisé par les clients déjà
enregistrés chez l'annonceur (la BDD 3 Suisses) et à hauteur de
6% du Chiffre d'affaires réalisé pour les nouveaux clients.
1.3.4.4 La
rémunération mixte
-
Elle combine les modes précédents. Par exemple un site de vente
privée qui communique sur une l'une de ses ventes rétribuera ses
diffuseurs à hauteur de 9 euros (CPA fixe) par commande passée
et 0,35 cts d'euros par e-mail des nouveaux inscrits.
Les
plateformes d'affiliation (dont Netaffiliation31(*), Zanox32(*), et Trade doubler33(*) sont les plus connues) travaillent aujourd'hui comme
de véritables agences de publicité. Elles permettent aux
annonceurs de diffuser leur publicité sur l'ensemble de leurs
réseaux d'affiliés (aussi appelés sites éditeurs).
Il ne faut toutefois pas se leurrer : même si aujourd'hui les
annonceurs et les plateformes sont en permanence à la recherche de
nouveaux annonceurs, se sont bien eux qui imposent les lois du marché.
N'importe quel annonceur peut contester les résultats d'une campagne
d'affiliation et c'est bien souvent le diffuseur qui devra assumer le manque
à gagner.
1.3.5 Les oppositions display /
affiliation
L'affiliation
a ceci d'avantageux qu'elle permet, contrairement au display, de mener une
campagne de publicité avec un faible budget pour l'annonceur selon ses
exigences de rentabilité. De facto, elle permet aussi aux diffuseurs de
commercialiser leur espace publicitaire et de valoriser leur audience en
choisissant les annonceurs et les rémunérations qui les
intéressent. Pour bénéficier de l'offre d'une plateforme
d'affiliation, nul besoin d'être un géant. Un site qui
débute peut très bien devenir affilié. Pour les jeunes
entreprises c'est une source de revenus non négligeables. D'ailleurs,
des entreprises telles que meteocity.com34(*) ou radins.com35(*) ont basé leur business model
presqu'exclusivement sur les revenus de l'affiliation.
D'ici
peu on peut penser que le display disparaitra au profit de l'affiliation. En
effet, il parait encore illogique que les annonceurs n'aient pas compris tout
l'intérêt de rentabilité de la publicité à la
performance. D'ores et déjà, le display souffre de la croissance
de la publicité online (effondrement du CPM) tandis que l'affiliation
(et notamment le CPC) continue à croître.
1.4 Le marketing
2.0
1.4.1 Définition du
concept
« Markets
are conversations. Talk is Cheap. Silence is fatal36(*) » : les
marchés sont des conversations. Parler ne coûte rien. Le silence
est fatal. Cet extrait de « The Cluetrain Manifesto »
Pourrait définir à lui seul l'enjeu que représente le Web
2.0 pour les cybers entreprises.
En
effet, la première décennie du 21ème
siècle marque sans conteste l'apogée du Web 2.0
« L'expression « Web 2.0 »
désigne l'ensemble des technologies et des usages du World Wide Web
qui ont suivi la forme initiale du Web, en particulier les interfaces
permettant aux internautes ayant peu de connaissances techniques d'interagir de
façon simple à la fois avec le contenu et la structure des pages
et aussi entre eux, créant ainsi notamment le Web social. »
définition de Wikipédia37(*).
L'expression
Web 2.0 est utilisée par Tim O'Reilly dans son position paper
« What Is Web 2.038(*) » lors d'une conférence en 2005.
Depuis 2007, le Web 2.0 est devenu le terme le plus courant pour
désigner l'orientation dominante de l'Internet actuelle vers son
utilisateur.
L'existence
du Web 2.0 implique désormais l'émergence d'un marketing 2.0,
basé à son tour sur le pouvoir marketing de l'utilisateur. A
l'image de la révolution qu'a pu provoquer le consumérisme des
années 60 au coeur de la société de consommation, le Web
2.0 change irrémédiablement les règles du marketing tel
que nous le connaissons.
1.4.2 La fin du marketing
« classique » ?
Nombreux
sont ceux qui annoncent la fin du marketing classique tel que nous l'avons
appris sur les bancs des universités et des grandes écoles. Et
à vrai dire, si l'on compare le mix marketing traditionnel aux nouvelles
techniques dont disposent les entreprises pour se développer sur
Internet, plusieurs adaptations et ajouts seraient nécessaires.
Cependant,
le Web est encore loin de supplanter les médias traditionnels.
L'Internet permet seulement, via le e-marketing et ses différentes
techniques, de disposer de nouveaux outils : la sollicitation à
moindre coût des prospects par l'e-mailing, l'optimisation du ROI via
l'affiliation et la publicité à la performance, la
création de trafic, la rentabilisation de l'audience et de l'espace
publicitaire, l'acquisition de base de données via les jeux concours et
la coregistration... Toutes ces techniques ont un point commun qui
séduit de plus en plus les jeunes entrepreneurs comme les grandes
entreprises : le coût.
Avec
toujours plus de produits commercialisés « on estime à
15 000 le nombre de produits alimentaires lancés chaque
année dans le monde 39(*)», on assiste à une véritable
explosion des médias et des supports de communication. La
publicité est omniprésente. Via les médias traditionnels
tout d'abord ; pas une séance de cinéma sans son quart
d'heure de publicité, pas de film sans placement de produits, pas de
radio sans interruption publicitaire, pas de JT sans son lot de spots de
publicité, pas de bus sans affichage ni même de sportif sans ses
sponsors « auto collées » ! Mais aussi sur
Internet, tant par le spaming et ses méfaits que nous avons
évoqués précédemment que par l'affichage
déraisonnable de publicités par des marketers peu consciencieux
de la perception de l'internaute. La conséquence logique est une perte
de crédibilité des messages marketing. « All marketers
are liars40(*) ! », annonce Seth Godin, pourtant
lui-même l'un des plus célèbres marketer de notre
ère. Outre les nombreux français qui inscrivent désormais
explicitement sur leur boite aux lettres (physique) qu'ils ne veulent plus de
publicité papier et autres catalogues promotionnels de
supermarchés de la zone de chalandise dont ils dépendent, il
suffit d'observer le succès impressionnant des filtres anti
publicité (anti-popup : fenêtres publicitaires qui s'ouvrent
de façon intempestive sur les pages Internet du navigateur). Le fait est
que les consommateurs tolèrent de moins en moins la publicité,
d'autant plus lorsqu'elle s'immisce dans leur vie privée. Le
consommateur ne croit plus désormais tout ce que lui préconise le
responsable marketing ; les trois quarts des consommateurs pensent que les
marques leur mentent41(*) ! La permission marketing est arrivée
à saturation.
1.4.3 Du consommateur au
« Consom'acteur »
Au
cours de la dernière décennie, Internet a provoqué des
changements technologiques qui bouleversent le comportement du consommateur.
Les plus importants sont la démocratisation du e-commerce, la
connectivité et l'interactivité.
1.4.3.1 La
démocratisation du e-commerce
En
effet, le e-commerce connaît une croissance toujours plus grande. Les
chiffres parlent d'ailleurs d'eux même : de 5,5 milliards d'euros de
chiffre d'affaires en 2004 le e-commerce B to C est passé à 25
milliards d'euros en 2009 et devrait atteindre 30,9 milliards d'euros en 2010
(cf. ANNEXE 4 et ANNEXE 5). La France compte aujourd'hui 22,5 millions de cyber
consommateurs (cf. ANNEXE 6) Selon un sondage Ifop, 76% des Français ont
prévu d'acheter et de passer commande sur Internet pour Noël
200942(*).
1.4.3.2 La
connectivité
De
plus, la connectivité, c'est-à-dire la possibilité de se
connecter à un réseau de communication est aujourd'hui
facilitée et quasi permanente. Le taux d'équipement des
ménages en micro-ordinateurs ayant accès à l'Internet en
2007 était de 49% et de 43% bénéficiant d'une connexion
haut débit43(*).
Les nouvelles générations de téléphones portables
permettant de « surfer » sur les réseaux très
haut débit (« 3G » et « GPRS »)
ou sur les réseaux de téléphonie cellulaire classique
(« edge »), ainsi que l'accessibilité aux
innombrables relais wifi (connexion radio à un modem) qui couvrent
l'hexagone sont autant d'options qui permettent aux internautes de se connecter
en tout temps et tout lieu à leurs sites Internet
préférés, à leur messagerie électronique, de
recueillir de l'information et d'en diffuser.
Enfin,
et c'est là la dernière innovation technologique majeure due
à Internet, le consommateur peut à son tour communiquer. C'en
est fini des lettres d'insatisfaction pour un produit qui ne remplit pas ses
promesses sans réponse des services clients. Le Web devient un exutoire.
Jusqu'alors, personne ne pouvait commenter une offre promotionnelle
affichée en plein paris. Internet le permet aujourd'hui. Une
idée, Une actualité, Une information, Une vidéo, une
photo ; TOUT peut être commenté, critiqué,
ridiculisé, vanté, réfuté, légitimé,
« buzzé » (cf. chapitres suivants) par les
internautes.
1.4.3.3 Changements
technologiques et saturation marketing
L'addition
de la saturation marketing et des changements technologiques modifient le
comportement du consommateur dans sa globalité. On pensait à la
fin des années 90 que l'avènement des technologies pousserait
l'humanité à perdre le contact. On imaginait les hommes de
demain, vissés sur leur fauteuil face à un écran
d'ordinateur. Mais bien heureusement, il n'en est rien. Au contraire, le
consommateur et l'internaute en général, désormais
observe, écoute, raisonne, analyse, s'exprime pour être
écouté à son tour. Le Web 2.0 est le Web communautaire.
Quoi de plus humaniste que la notion de communauté. Bien plus que la
publicité et le marketing classique, le consommateur se fie maintenant
à l'avis des autres et en retour, fait partager son expérience
aux autres afin qu'ils en tirent une opinion. De consommateur lambda, il
devient acteur de sa consommation... Consom'acteur44(*) !
Le marketing 2.0 doit donc s'évertuer à
intégrer cet aspect social du Web 2.0. : Accepter que les
consommateurs puissent s'exprimer, et en tirer profit le plus judicieusement
possible.
1.4.3.4 Le Web 2.0
au service de l'internaute
Le premier problème qui se pose est simple : On a
évidemment plus tendance à parler de ce qui ne va pas avant
d'évoquer ce qui se passe bien ; les messages de
mécontentement sont toujours plus courants que les messages de
satisfaction.
Dans les secteurs de l'e-tourisme, il est un exemple des plus
probants : la création de tripavisor. Stephen Kaufer (Cofondateur
de TripAdvisor interrogé par Jessica Livingston à l'occasion de
son livre les plus grandes réussites du Web45(*) ») explique
l'idée extrêmement simple qui l'a poussé à
créer ce site qui fait aujourd'hui office de référence
pour le conseil touristique à destination des internautes et des
voyageurs. En 2000, Stephen Kaufer et plusieurs de ses amis recherchent des
renseignements sur une destination de vacances et les hôtels que leur ont
proposé plusieurs agences de voyage. Il trouve, non sans
difficulté, plusieurs commentaires sur des « sites
persos » (ancêtres des blogs) qu'il imprime afin d'en faire une
compilation et les présenter à ses compagnons de voyage. Le
constat qu'ils établissent est surprenant ; ils découvrent
ensemble que l'hôtel dans lequel ils prévoient de séjourner
ne ressemble en rien aux photos transmises par l'agence, et anticipent ainsi de
nombreux petits désagréments et mauvaises surprises qui peuvent
transformer un voyage en odyssée. Stephen Kaufer décide alors de
créer un site dédié aux commentaires de voyages.
Aujourd'hui, pas un hôtel, pas une plage ni même un monument
historique qui n'échappe aux commentaires des voyageurs du monde
entier ! 9 ans après sa création l'efficacité de ce
procédé est impressionnante. Tripadvisor joue le trouble
fête de l'e-tourisme ! ce site est l'exemple même du site Web
2.0. Très vite, les entreprises opérant dans le secteur de
l'e-tourisme ont très vite compris l'intérêt de surveiller
de très près ce site. Certaines ont décidé
d'interagir eux même en leur faveur en « postant »
des commentaires positifs sur leurs prestations. Bien mal leur en a pris :
les usagers et les administrateurs du site sont rompus à ces techniques
de propagande peu discrètes. D'autres entreprises ont su au contraire
exploiter au maximum cette vitrine supplémentaire ; ils ont
optimisé leur relation client, tenu compte des commentaires
négatifs, compléter leur présentation en y ajoutant photos
et détails sur les prestations proposées tant sur les sites
partenaires qui diffusent leur offre que sur leur propre site Web.
1.4.3.5
L'autorégulation
Mais les avis des consommateurs ne sont pas toujours
très objectifs ; l'internaute peut ainsi véhiculer des
informations incomplètes, non fondées, voire calomnieuses afin de
nuire à une entreprise. En France, il reste de la responsabilité
de l'hébergeur de vérifier la validité des informations
diffusées sur son site. Bien souvent les utilisateurs eux même
jouent ce rôle de modérateurs et de vérificateurs. La
communauté assure elle-même sa pérennité et
s'autorégule. Nous prendrons comme exemple le site e-commerce leader en
France46(*), le site de
commerce en ligne C to C (vente entre particuliers) E-Bay. Grâce à
son système d'évaluations, les mauvais payeurs, les vendeurs trop
audacieux et les receleurs sont très vite identifiés. Une seule
évaluation négative prévient toute mauvaise surprise et
les administrateurs légaux du site disposent ainsi d'un ingénieux
système d'alarme, débouchant sur des exclusions ponctuelles ou
perpétuelles.
Les entreprises doivent veiller en permanence à ce qui
peut se dire sur elles... et doivent éventuellement être en mesure
d'intervenir.
1.4.4 Le e-marketing communautaire
Ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un site communautaire que
les entreprises ne doivent pas être présentes. Rappelons que la
majorité des sites Web cherchent d'ailleurs à rentabiliser leur
espace publicitaire et à valoriser leur trafic. L'enjeu est d'adapter le
message au support. Il serait ainsi malvenu de diffuser un jeu concours avec
des places à gagner pour le prochain grand prix de formule 1 sur un site
traitant du développement durable ou des démarches éco
responsables ! D'une part, les commentaires à ce sujet nuiraient
tant au site diffuseur qu'à l'annonceur, et d'autre part, il est
probable que le jeu concours n'emporterait pas le succès
escompté !
1.4.5 Les blogs
Les blogs ou « Weblogs », sont des sites
Web rédigés de façon informelle, sommaire et
régulière par un ou plusieurs chroniqueurs. Ceux-ci y postent des
« billets », articles qui peuvent être ensuite
commentés par les lecteurs. On retrouve dans le blog l'aspect
communautaire et l'interactivité du Web 2.0.
Le nombre de blogs a explosé ces dernières
années ; de 5 millions de blogs en décembre 2004, on atteint
près de 63 millions de blogs en décembre 2006. (cf. ANNEXE 7)
1.4.5.1
L'intérêt e-marketing du blog pour les entreprises
Dans une idée générale, entretenir un
blog permet de se rapprocher du consommateur. Non seulement, cela permet de
communiquer de façon plus détaillée sur la marque,
l'entreprise en général, sa philosophie et son identité,
mais cela tisse aussi un lien informel avec les clients. L'interactivité
et le recueil des commentaires des internautes est une source
privilégiée d'informations dont l'entreprise devra bien
évidemment tenir compte en plus de la disponibilité et de la
réactivité que cela impose.
D'autre part, les blogs sont les meilleurs viviers de veille
technologique et concurrentielle. Etre à l'écoute de la
« blogosphère » permet de décrypter le
marché sur lequel l'entreprise évolue, d'en percevoir les
tendances, d'en découvrir les innovations, d'en connaître les
acteurs et notamment les nouveaux entrants. Cela permet aussi et surtout de
connaître ce que l'on dit de sa propre entreprise. Le blog renoue une
forme de relation one to one avec le consommateur.
1.4.6 Les flux RSS : simplifier le
contenu
Les flux RSS (Rich Site Summary ou Really Simple Syndication)
permettent de générer automatiquement un contenu en provenance
d'un site Web à destination d'un lecteur de RSS ou d'une page Web d'un
autre site.
Dans le cas d'un lecteur RSS, l'internaute reçoit en
temps réel des informations émises par un site Web auquel il
s'est préalablement abonné. Plus simple et plus succinct que
l'e-mail, les flux permettent à l'internaute de s'abonner et de se
désabonner très facilement. Idem pour l'émetteur des flux
pour qui la démarche est beaucoup moins contraignante que l'envoi
d'e-mails.
Lorsqu'ils sont destinés à un autre site Web,
l'information est publiée automatiquement sur un emplacement visuel qui
leur sont destiné. Il est possible d'obtenir ce contenu (payant ou
gratuit) en marque blanches, c'est-à-dire que l'on peut le remettre aux
couleurs de l'entreprise qui le diffuse. Cela peut s'appliquer par exemple
à un service météo ou aux cours de la bourse mais aussi
à des produits commercialisables.
L'entreprise peut se servir de ces flux pour compléter
son contenu et ajouter un intérêt supplémentaire à
sont site ou bien devenir à son tour émetteur et communiquer de
façon simplifiée avec ses internautes. Il faut toutefois noter
que les flux RSS connaissent une perte de vitesse et n'ont jamais
été très populaires.
1.4.7 Les réseaux sociaux :
« les amis de mes amis sont mes amis »
Les réseaux sociaux sont des sites Internet permettant
aux internautes d'y afficher leur « profil » personnel et
d'échanger avec les autres internautes membres du même
réseau. Photo, messages, vidéos, goûts musicaux ou hobbies,
tout est sujet à communiquer. Le point commun de tous ces sites est
qu'ils permettent de choisir et « d'ajouter » ses contacts
et de créer ainsi un réseau personnalisé au sein de la
communauté toute entière.
Les réseaux sociaux peuvent être professionnels
(LinkedIn47(*),
Viadeo48(*)) ou
généralistes (Facebook, ou en France Copains
d'avant49(*)) mais aussi
liés aux hobbies (Zefanclub50(*), Widiwici51(*)), aux religions (Holypal52(*) aux USA) ou aux
communautés raciales (comme le site désormais
célèbre Blackplanet53(*) dont le membre le plus fameux n'est autre que Barack
Obama).
Quasiment inconnus en France il y a encore deux ans, les
réseaux sociaux connaissent aujourd'hui une croissance incomparable. A
titre d'exemple, le plus célèbre d'entre eux
« Facebook » est désormais le deuxième site
au monde selon le site de classement Alexa.com54(*). Le marketing sur ces sites est encore mal
exploité. En effet, l'utilisation de données comportementales
pose un réel problème éthique. Peut-on exploiter les
données fournies par les membres à des fins marketing ? Les
réseaux sociaux seraient une opportunité pour les annonceurs de
cibler leur offre de façon optimale. Le marketing des réseaux
sociaux va évoluer dans les années à venir, de
façon à devenir incontournable. Toute entreprise doit s'y
intéresser.
Figure 9 - Notoriété
des réseaux sociaux auprès des internautes français.
Il faut bien comprendre que les réseaux sociaux n'ont
pas encore trouvé la solution miracle pour commercialiser leur audience.
Un site comme Facebook55(*), devrait pourvoir réaliser, en toute logique,
un chiffre d'affaires monumental. Et pourtant, il n'en est rien. Si Facebook
pouvait exploiter les données personnelles de chacun de ses membres, il
y a fort à parier que les taux de transformation seraient incroyablement
élevés. Mais ceci est impossible car l'éthique et la loi
l'interdisent... Et en France la CNIL veille. Les réseaux sociaux
payants tels que Viadeo ne sont pas concernés par ce probleme de
rentabilité mais ils sont aussi bien moins populaires. Pour l'instant,
force est de constater que les créateurs de réseaux tels que
Facebook sont assis sur un fabuleux trésor dont il n'ont pas encore la
clef.
1.4.8 Les sites communautaires
On entend par site communautaire, un site qui permet à
ses utilisateurs d'échanger autour d'une thématique
déterminée. Y a-t-il un seul hobby, un seul sport, une seule
profession qui n'ait pas son forum de discussion sur Internet ? Ces sites
véhiculent quantité d'informations, de conseils, de pratiques, de
bons plans et de commentaires. Doctissimo56(*), premier site français dédié
à la santé et au bien-être, appartenant au puissant groupe
Lagardère Active, annonce regrouper 169395230 messages et près de
2065396 membres enregistrés. Une audience hautement qualifiée
auprès de laquelle communiquer coûte cher : sur un forum
aussi populaire, pas de publicité à la performance, ici c'est le
CPM et le display qui prévalent ; une action e-marketing qui aura
donc un coût nettement plus engageant pour l'annonceur ! Mais il peut
être judicieux pour les entreprises de
« dénicher » des sites de tailles plus modestes et
encore plus spécialisés et d'y communiquer dans des conditions
bien plus avantageuses.
1.4.8.1 Les
« Wikis »
Un autre type de sites de communautés a fait son
apparition avec l'avènement de Wikipédia57(*), il s'agit
des « Wiki ». Ils consistent en une compilation
d'articles dont le contenu est géré librement par les membres du
site. Les wikis permettent de faciliter les collaborations d'élaboration
de contenus. Il est toutefois difficile voire impossible de communiquer
sur les wiki, dont le caractère associatif annihile toute forme d'e-pub.
Une présence de l'entreprise dans le contenu ou sa participation dans
l'élaboration de contenu en tant qu'expert peut lui donner une
crédibilité marketing auprès de la communauté.
1.4.9 Le Buzz marketing
Le principe du Buzz marketing est simple : il s'agit de
déployer une ou plusieurs opérations en vue de provoquer un
phénomène de bouche à oreille. « Le Buzz
marketing permet d'accélérer le processus d'adoption d'un produit
ou d'un service »58(*). Le Buzz a plusieurs niveaux de répercussion
mais la démarche la plus importante est de parfaitement cibler la
première phase de diffusion. En effet la première cible à
atteindre est celle qui va répercuter le phénomène, le
diffuser aux autres cibles, le crédibiliser et lui enlever sa dimension
marketing pour lui donner un caractère social qui le rendra authentique.
La première cible doit trouver le sujet du message intéressant.
L'enjeu du Buzz est donc d'établir un message assez intéressant
et motivant pour qu'il pousse les destinataires à le communiquer
à leur tour. Plusieurs idées peuvent être
utilisées : lancer un jeu concours avec des lots à gagner,
une promotion exceptionnelle (coupons, code, etc...), un service gratuit, un
message à caractère secret ou exclusif, ou encore un message
à portée sociale, éthique voire politique (terrain
glissant !) dont l'importance et les valeurs qu'il véhicule
poussent à le communiquer à l'entourage. Enfin, et c'est la
majorité des Buzz sur Internet, les messages distrayants ; leur
caractère humoristique ou esthétique les rend facilement
communicables. Le plaisir de communiquer un intérêt reste la
motivation de base.
Quelle que soit la technique utilisée, tous les Buzz
potentiels ont en commun l'élément
« scoop » ; qu'il s'agisse d'une part de
mystère ou de découverte, c'est l'ingrédient qui pousse
les internautes à diffuser... Et les pousse ainsi à prendre
connaissance du message dans son intégralité. A l'issue du
message, la marque apparaît en guise de bouquet final.
Le choix de la première cible est fondamental ; Il
existe des profils d'internautes préconisateurs, qui peuvent à
eux seuls lancer une tendance ou au contraire démentir une mode. On
les appelle les « Innovators ». Ils ne représentent
que 2% de la population. Il appartient à l'entreprise de les identifier.
1.4.9.1 Les quatre
étapes de la propagation du Buzz 59(*)
- « Igniting (conception) »
- « Teasing (taquiner) » ;
l'opération est lancée auprès du premier groupe de cible
en suscitant l'intérêt ou le mystère.
- « Seeding (ensemencement) » Le premier
groupe communique avec son entourage.
- « Spreading (dispersion) » La
propagation s'intensifie exponentiellement.
1.4.9.2 Les outils
du Buzz marketing
Le Buzz marketing peut utiliser tous les outils à la
disposition de l'e-marketer. Il peut s'agir aussi bien d'une communication par
e-mail ou par newsletter. Une vente privée exceptionnelle, ou un coupon
de réduction attrayant peuvent très vite se diffuser par
« fast forward » (transfert rapide d'un e-mail), ou en
mettant en place un dispositif de marketing viral. Idem pour les jeux concours.
Le Buzz a pour particularité qu'il s'auto-diffuse sur les
différents outils e-marketing. Une vidéo peut par exemple
être relayée sur différentes plateformes de vidéos
en ligne (you tube60(*),
dailymotion61(*)), et on
peut aussi bien retrouver son lien sur des blogs, des forums, des
réseaux sociaux, des e-mails personnels ou des sites d'entreprises
partenaires, des sites d'actualité spécialisés ou
d'informations généralistes. Et cela ne s'arrête pas au
média Internet puisqu'aujourd'hui de nombreuses chaines
télévisées relayent les Buzz du net (exemple : le
journal du Web sur LCI62(*), ou encore sur BFM TV 63(*)).
Enfin, Les entrepreneurs doivent retenir que le marketing 2.0
est assez difficile à mettre en oeuvre et qu'on ne peut espérer
les mêmes retours sur investissement qu'en utilisant les autres
techniques. Il est avant tout un marketing d'influence et d'image. On parle
souvent d'e-réputation liée au marketing 2.0... Et c'est
exactement de cela dont il s'agit : se servir des communautés et
des réseaux pour soigner son image de marque, communiquer avec ses
clients utilisateurs, lancer un Buzz de temps à autre... Mais ne pas
trop espérer vendre en direct !
2 « Les Cybers entreprises » et
l'utilisation des techniques e-marketing
2.1 Les
modèles économiques d'Internet
2.1.1 Marchand ou
éditorial ?
On peut distinguer deux catégories de business model
très généraux sur Internet :
- Les sites marchands, qui vendent quelque chose sur Internet,
qu'ils fonctionnent en Business to Consumer, en Business to Business ou en
Consumer to Consumer. Le chiffre d'affaires qu'ils réalisent est leur
principale source de revenu.
- Les Sites éditoriaux ou sites de contenu, qui
diffusent de l'information. Ils assurent leur rentabilité grâce
aux revenus publicitaires. Leur préoccupation première est donc
la création de trafic. La publicité online (affiliation et
display) et l'e-mail marketing sont leurs meilleures sources de revenus.
Bien que cette division usuelle facilite grandement la
compréhension, il serait très réducteur de définir
les business model des entreprises sur Internet à ce simple
schéma dualiste.
2.1.2 Les 7 modèles
économiques sur Internet
Dans une étude extrêmement
détaillée, Djamchid Assadi, véritable ponte de la
Stratégie sur Internet, définit « 7 modèles
économiques d'Internet 64(*)» :
- « La vente directe sur Internet » :
la forme la plus courante de vente sur le net, on choisit un produit, on le
commande et on se le fait livrer à domicile.
- « La vente numérique » : il
s'agit de vendre des produits virtuels, comme de la musique au format
numérique immédiatement disponible ou un logiciel
téléchargeable.
- « L'info médiation sur
Internet » : a pour but de collecter l'information et de la
rendre plus lisible pour l'internaute : les moteurs de recherche sont des
infomédiaires.
- « La vente du cyberespace » : un
site Internet peut avoir pour unique source de rentabilité la vente de
son espace publicitaire. Cela correspond d'ailleurs à une immense partie
des sites en ligne. C'est souvent le cas pour les sites dits éditoriaux
dont le but premier n'est pas, rappelons le, de vendre des produits mais de
développer au maximum leur trafic afin de pouvoir commercialiser et
rentabiliser leur espace publicitaire.
- « La facilitation
d'échanges » : a pour vocation de mettre en relation
offreur et demandeur. E-bay est un facilitateur d'échanges.
- « les économies de transaction sur
Internet » : véritables places de marché sur
Internet. Elles permettent directement aux acteurs de réaliser des
économies d'échelle et une réactivité optimale. Ces
entreprises oeuvrent principalement en B to B.
- « Le back office et le front office sur
Internet » : concernent l'externalisation des services.
N'importe quelle entreprise peut par exemple aujourd'hui faire appel à
un service externalisé pour assurer son paiement en ligne.
2.2 La culture du
ROI (retour sur investissement)
Dans tous les cas de business model, le développement
d'une ou plusieurs techniques de l'e-marketing que nous avons
étudiées auparavant est indispensable à la
pérennité de l'entreprise sur Internet. Sur le Web, on dit
souvent que le ROI (return on investment) est roi. Sa principale
caractéristique, sur des activités online, est qu'il est souvent
immédiatement appréciable. C'est le cas pour toutes les
techniques fonctionnant à la performance : pour l'affiliation et
l'achat de mots clefs mais aussi pour l'e-mailing, où les
remontées des taux de conversion sont disponibles en temps réel.
Contrairement au offline, on peut stopper à tout moment une campagne qui
ne fonctionne pas. Ici la réactivité à
l'échantillonnage permet d'orienter au mieux les décisions de
l'e-marketer, de limiter ainsi les coûts et donc d'optimiser le retour
sur investissement. Le ROI est le nerf de la guerre et légitimement le
seul objectif valable du cyberentrepreneur.
Dans cette optique, plusieurs questions se posent à
l'observation de l'utilisation des techniques e-marketing.
- Est il possible que toutes les techniques
e-marketing ne soient pas toutes aussi rentables et efficaces ?
- Existe-t-il une combinaison idéale de
plusieurs techniques pour les deux grandes catégories de modèles
économiques ?
- N'y a-t-il pas un facteur qui pousse les
entrepreneurs à ne pas utiliser tous les outils à leur
disposition malgré les promesses de ROI si élevées ?
- Malgré l'opportunité de
développement que représente ces techniques ne sont elles pas
parfois perçues comme des barrières à l'entrée du
fait de leur apparente complexité ?
2.3 Sollicitation
des professionnels
Afin de répondre à ces hypothèses et de
mieux cerner l'utilisation des techniques e-marketing par les
cyberentrepreneurs, il semble judicieux d'étudier leur témoignage
sur le sujet. Nous nous sommes donc adressés à un panel restreint
mais néanmoins représentatif de créateurs d'entreprises
sur le net, tantôt e-commerçants, tantôt créateurs de
sites éditoriaux. Puis nous nous sommes intéressés aux
experts en techniques e-marketing. L'un est spécialisé sur une
technique, l'autre est généraliste. Ils ne sont d'ailleurs pas
si loin du profil des nos entrepreneurs, car ils sont eux même fondateurs
des sociétés pour lesquelles ils travaillent aujourd'hui.
2.3.1 Présentation des
entrepreneurs interrogés
2.3.1.1 Denis
Marchant : cofondateur et directeur général de Cerise
média
Cerise media est un jeune groupe de presse en ligne
fondé en 2007 par Denis Marchant et Benjamin Tolman. Cerise média
regroupe plusieurs sites éditoriaux dont les plus connus sont
News-de-stars.com 65(*),
l'un des leaders sur Internet de l'actualité people en France, mais
aussi Zigonet66(*), site
de divertissement, et Maxisciences67(*) qui relaie les informations scientifiques. D'autres
projets de créations de sites sont en cours. Mais il est important de
constater que ces trois sites, tous trois construits sur une même
architecture et sur le même business model (ils assurent leur
rentabilité grâce à la vente d'espaces publicitaires) sont
tous plus ou moins devenus des champions, en un temps record, de la
création de trafic grâce à un positionnement
stratégique et à une politique de référencement
naturel optimal. Aujourd'hui la startup (qui n'en est plus une !) emploie
une quinzaine de salariés. Le secret de sa réussite réside
peut être dans la judicieuse combinaison des compétences de ses
deux directeurs généraux ; un gestionnaire, Denis Marchant,
et un technicien e-marketer, Benjamin Tolman.
2.3.1.2 Antoine
Delacroix : fondateur et gérant d'uniforces.fr 68(*)
Cet ancien cadre supérieur a décidé de
créer sa propre société de commerce d'articles et
d'équipements destinés aux forces de l'ordre et aux
métiers de la sécurité en juin 2009. A ce titre il a
développé un site e-commerce B to C et B to B. Il semble
intéressant de connaître son approche et sa conception des
techniques e-marketing qui diffèrent totalement du modèle
précédent.
2.3.1.3 Thomas
Wolf : Co-fondateur et gérant de Mykitesurf.com 69(*)
Issu de l'univers du marketing évènementiel et
créateur de plusieurs sociétés sur ce marché,
Thomas Wolf est un jeune entrepreneur passionné par Internet. Fervent
utilisateur de E-bay et mordu de kite-surf (sport de glisse aquatique qui
consiste à évoluer sur une planche en se faisant tracter par une
voile) à ses heures perdues, il a créé un site
d'enchères en ligne dédié à ce sport en 2009, selon
un business model C to C novateur.
2.3.2 Questions posées aux
entrepreneurs :
1. Parmi ces 5 grandes techniques e-marketing lesquelles
avez-vous utilisé pour développer votre entreprise ?
1/ Référencement naturel (optimisation
du site Web, politique de nom de domaine...) ? 2/
référencement payant (achats de mots clefs,
référencement, annuaires) ?
3/ E-mail marketing (newsletters, offres commerciales,
offres partenaires) ?
4/ Publicité online (campagnes d'affiliation /
display) ?
5/ Marketing 2.0 (Réseaux sociaux,
Buzz-marketing, sites communautaires, Blogs) ?
2. Quelle est selon vous la plus importante ?
3. Quelle est selon vous la plus difficile à mettre
en place ?
4. Quelle est selon vous la plus
coûteuse ?
5. Quelle est selon vous la moins
coûteuse ?
6. La quelle n'utiliserez vous jamais ?
7. Laquelle est la plus efficace ?
8. Feriez-vous appel ou avez-vous fait appel à un
prestataire externe pour développer ces techniques ou
préférez vous apprendre seul ? Si oui pour
lesquelles ?
9. Lesquelles avez-vous ou pouvez-vous maitriser
vous-même ?
10. Pour vous, d'un point de vue général,
les techniques e-marketing sont-elles une opportunité importante pour
développer votre entreprise ou au contraire une barrière à
l'entrée due à leur technicité ?
11. Quel est votre niveau de formation ?
2.3.3 Présentation des
e-marketers interrogés
2.3.3.1
Stéphane Dunand : co-fondateur et directeur général
d'Optin Solution
Opt-in Solution développe et met en place des solutions
d'e-mail marketing ; son coeur de métier repose sur l'acquisition
ou le développement de bases de données d'internautes, pour le
compte de ses clients. Créée en 2004, cette société
appartient au groupe Oxygem, célèbre dans le secteur du
e-marketing français, tant par ses agences ultra
spécialisées que par les sites de contenu qui lui appartiennent
tels que cuisineaz.com70(*) ou radins.com71(*). Après avoir fait ses armes en agence de
communication, cet entrepreneur talentueux est aussi l'un des experts les plus
reconnus du e-marketing.
2.3.3.2 Cyril
Poulayer Fouqué : Co-fondateur et gérant ECM
performance
ECM Performance (e-commerce performance) est une
société de conseil en e-marketing. Créée en 2009,
ses deux jeunes fondateurs sont de véritables enfants du
E-marketing : ils font partie de cette première
génération d'entrepreneur à avoir appris les techniques
e-marketing sur les bancs des universités, avant de les mettre en oeuvre
dans les entreprises. C'est la raison pour laquelle, malgré qu'il ne
soit pas encore trentenaire, Cyril est devenu un expert de l'e-marketing sous
toutes ses formes : il a évolué en agence, puis chez
différents annonceurs dont un site éditorial à très
grande audience et chez un des leaders français de la VAD en tant que
responsable e-marketing. Fort de son expérience, il apporte une
réponse éclairée à nos questions.
2.3.4 Questions posées aux
e-marketers
1. Parmi ces 5 techniques e-marketing lesquelles
développez vous pour les entreprises ?
1/ Référencement naturel (optimisation
du site Web, analyse de trafic) ?
2/ référencement payant (achats de mots
clefs, référencement annuaires) ?
3/ E-mail marketing (acquisition de BDD, newsletters,
offres commerciales) ?
4/ Publicité online (bannières, campagnes
d'affiliation / display) ?
5/ Marketing 2.0 (Réseaux sociaux,
Buzz-marketing, sites communautaires, Blogs) ?
2. Quelle est selon vous la plus importante ?
3. Quelle sont selon vous les plus difficiles à
mettre en place ?
4. Quelle est selon vous la plus coûteuse ou la
moins rentable ?
5. Quelle est selon vous la moins coûteuse ou
la plus rentable ?
6. La quelle a le plus d'avenir selon vous ?
7. Selon vous, Lesquelles les entrepreneurs sont ils
capables de mettre en place sans l'aide d'un prestataire externe ou d'un
spécialiste ?
8. Pour vous, d'un point de vue général, les
techniques e-marketing sont-elles une opportunité importante pour les
entrepreneurs ou au contraire une barrière à l'entrée due
à leur technicité ?
2.4
Interprétation et analyse des résultats.
Les questionnaires complets (questions / réponses)
constituent les ANNEXES 8 à 12.
2.4.1 Utilisation et perception des
techniques e-marketing.
2.4.1.1 Le
référencement naturel est la technique indispensable mais la
plus difficile à mettre en oeuvre
La première technique utilisée par les cybers
entreprises est le Référencement naturel : tous les
entrepreneurs interrogés ont utilisé cette technique et les
e-marketers la reconnaissent aussi comme la technique incontournable pour
lancer un site Internet. Ils admettent aussi néanmoins que c'est la
technique la plus difficile à maitriser. Pour nos deux sites e-commerce
elle n'est pas vraiment optimisée. L'intérêt pour eux est
de se rendre avant tout visible sur Internet. Le référencement
spécifique de certains mots clefs leur permet de donner une
visibilité supplémentaire à des produits sur un
marché, ce qui leur permet ainsi de capter de nouveaux clients. Pour le
site éditorial, le référencement est optimisé, il
est fondamental que le référencement naturel puisse lui permettre
de capter un maximum de trafic sur le site.
2.4.1.2 E-mail
marketing : facile et systématiquement utilisée
En seconde technique vient l'e-mail marketing : chaque
site dispose d'une base de données de clients ou d'abonnés
à une newsletter. L'e-mail marketing apparaît être aussi la
technique la plus facile à mettre en oeuvre et l'une des moins
coûteuses ; ils n'ont pas rencontré de difficulté
particulière à assimiler sa mise en oeuvre.
2.4.1.3 Le
référencement payant : idéal pour palier au
référencement naturet et pour obtenir une source de revenu
publicitaire
Le référencement payant fait office de second ex
aequo ; le site éditorial s'en sert pour rentabiliser son espace
publicitaire grâce à la technologie « Google
Adsense » tandis que les sites commerciaux s'en servent pour capter
un trafic qu'ils n'auraient pu toucher grâce à leur
référencement naturel. A l'instar des entrepreneurs, le
e-marketer ne déploie lui que des campagnes Google Adwords (notamment
pour la pertinence des résultats proposés par Google). Pour lui
les autres moteurs de recherche ne sont plus assez puissants.
2.4.1.4 La
performance de l'affiliation attire, tandis que le display parait inefficace et
coûteux
La Publicité online et notamment l'affiliation, semble
attirer les entrepreneurs et les experts la plébiscite pour sa
rentabilité assurée. Cependant peu d'entre franchissent le pas
à cause de l'aspect très technique et des besoins en
créations visuelles que cela implique. Idem dans tous les cas, la
sollicitation d'un prestataire pour les campagnes d'affiliation est
envisagée. On ne peut pas être aussi enthousiaste pour le display
qui s'impose comme la publicité la moins rentable et la plus
coûteuse. Les sites éditoriaux utilisent cependant les deux formes
de publicité pour rentabiliser leur espace ; display sur les sites
Internet, affiliation sur les newsletters, mais là encore, avec une
volonté affichée d'abandonner prochainement le display au profit
de l'affiliation.
2.4.1.5 Des avis et
des utilisations très partagées dur le 2.0 ; tantôt
meilleure technique, tantôt inutile
Le marketing 2.0 sépare. Si tous reconnaissent
l'utilité qu'il a à entretenir une relation consommateur /
entreprise, l'image de marque et l'e-réputation, et son formidable
potentiel, un seul d'entre eux a réellement pu tirer profit de sa
puissance. En effet, il s'est servi de Facebook, le célébrissime
réseau social, pour recruter ses clients et prospects en créant
un véritable Buzz entre son site placé sur un marché de
niche et les aficionados d'un sport de glisse en vogue. Les e-marketers quant
à eux ne voient pas encore de processus fiable, aucune
« recette », pour exploiter le précieux filon. Ils
préconisent de s'en servir avant tout comme outil relationnel. Il parait
difficile à mettre en place : « Faire du commerce sans
donner l'impression d'en faire, donner le pouvoir sans réellement le
leur donner » explique Stéphane Dunand. Son coût parait
aussi élevé, car la rentabilité ne répond pas
à la réalité du Web et aux critères des autres
techniques précitées : instantanéité et
performance. Certains des sondés ont déclarés qu'ils
n'investiraient peut être jamais dans cette technique à
l'opposé du seul qui a su s'en servir qui pense au contraire ne pas
développer davantage son référencement naturel.
2.4.2 Les compétences reconnus
des cyberentrepreneurs
Les entrepreneurs sont capables d'assurer eux même
l'activation de plusieurs techniques telles que l'e-mail marketing, l'achat de
mots clefs ou encore -sous réserve de temps- le marketing 2.0. Pour
d'autres techniques, tout dépend du degré d'affinité de
l'entrepreneur aux technologies. Ainsi ces derniers sont ils prêts
à faire appel à une entreprise externe pour les
problématiques suivantes :
- L'Optimisation du référencement
naturel
- L'acquisition de bases de données
- La publicité en ligne et la création
visuelle qui l'accompagne
Requérir aux services d'un prestataire externe permet
un gain de temps considérable et une efficacité qui ne souffre
pas des ajustements et des erreurs habituelles des débutants. Il est
conseillé d'affecter le développement des différentes
techniques e-marketing à des prestataires spécialisés par
techniques au lieu de confier un budget plus important à une agence
généraliste. Cela permet d'identifier nettement les techniques
qui s'accorderont le mieux au business model. Une fois les mécanismes
bien assimilés, et la rentabilité vérifiée, rien
n'empêchera l'entreprise de reprendre la main en acquérant la
ressource en interne par exemple. L'appropriation des techniques se fait
rapidement.
2.4.3 Transformer la barrière
à l'entrée en opportunité
Deux constats s'opposent et que tous reconnaissent : si
l'utilisation des techniques e-marketing offrent des perspectives de
développement quasi-illimitées elles restent difficilement
accessibles à cause des contraintes techniques qu'elles
représentent. En effet l'apprentissage technique, par son coût
mais aussi par l'investissement en temps qu'il induit est contraignant pour les
entrepreneurs. Il semblerait aussi que l'entrepreneur intègre une notion
de risque qui lui vient tout droit du offline, acceptant volontiers
l'idée du « ROI miracle » de l'Internet dans
l'absolu mais beaucoup moins dans les faits. Le principe de précaution
subsiste face à ce qu'on ne connaît pas !
L'intégration de la ressource en interne n'est pas non plus toujours
évidente ; les ressources humaines dans le domaine e-marketing sont
aujourd'hui parmi les plus convoitées du marché du travail. C'est
donc bien souvent à l'entrepreneur de traiter le
problème !
2.4.3.1 Ignorer le
facteur risque, accepter d'apprendre
Cependant tous les e-marketers conseillent eux-mêmes de
passer outre. « N'importe qui peut devenir leader de n'importe quel
marché ». Le ROI à la clef en vaut la chandelle, plus
que nul part ailleurs (vs offline !). Il parait indispensable de
s'attacher à l'assimilation de ces nouvelles techniques. Le niveau
d'études (élevé dans la majorité) des
cyberentrepreneurs permettra largement l'adaptation... Et les techniques ne
sont pas si complexes. L'Appréhension est légitime dans un
premier temps. Et la phase d'apprentissage est rapide. Un entrepreneur
entreprend, un entrepreneur apprend.
2.4.3.2 Le
comportemental : l'orientation e-marketing de demain
Pour nos e-marketers les techniques de demain s'orientent
toutes vers le même aspect : le comportemental. La connaissance de
l'internaute représente un enjeu majeur. Une réserve est tout de
même émise concernant le cadre légal du comportementalisme.
Il semble clair que malgré la récence de l'Internet, les
spécialistes aient bien compris le risque de l'Interruption marketing
(décrite en 1.2). Le comportemental s'accorde parfaitement à un
respect de la permission marketing de l'internaute.
Conclusion
Les entreprises qui se développent sur Internet
utilisent forcément au minimum une ou deux techniques e-marketing. Comme
tout business-plan induit une stratégie marketing, l'entreprise qui se
lance online fera toujours appel aux techniques e-marketing... Mais pas
à toutes ! Les plus couramment utilisées sont, ainsi que
nous l'avons constaté, le référencement naturel et
l'e-mail marketing. Nous avons vu à quel point les utilisations des
techniques diffèrent selon les modèles économiques ;
l'un, opérant sur un marché de niche, privilégiera
l'exploitation du 2.0 tandis que l'autre, s'adressant au grand public, optera
pour une optimisation de son référencement naturel. Et chacun de
dénigrer le levier de l'autre pour des raisons tout à fait
valables.
Il n'y a pas de conformisme dans l'utilisation de ces
techniques. Au contraire c'est la personnalité, le niveau
d'expérience et de compétences, et le « degré
d'affinités aux technologies » de chaque entrepreneur qui
oriente l'entreprise à favoriser l'utilisation de telle ou telle
technique. Les facteurs qui empêchent l'entrepreneur de
démultiplier les techniques e-marketing dans son développement
sont respectivement la contrainte que représente l'investissement en
temps pour assimiler soi même la technique et deuxièmement le
coût contraignant que cela induirait de faire intervenir un prestataire
externe ou une ressource à intégrer en interne. La notion
d'investissement risqué apparaît, aussi paradoxale que cela puisse
paraître, face à la maitrise des coûts induite par la
performance des techniques e-marketing. En fait, il semble que les
entrepreneurs aient tous pour point commun qu'ils préfèrent se
spécialiser sur un voire deux leviers avant de passer à une autre
technique.
La barrière à l'entrée que constituent
l'apprentissage et l'adaptation nécessaires aux techniques est
reconnue... Mais cependant tous savent qu'Internet n'est encore qu'à
l'aube de son apogée et que les opportunités sans limite que
permettent l'utilisation des techniques e-marketing réservent encore
bien des « success stories72(*) ».
Bibliographie
Littérature :
- Assadi, Djamchid, (2004) Les 7 modèles
économiques d'Internet pour vendre sur Internet en gagnant de l'argent,
Guide Pro, Gualino Editeur
- Dupin, Olivier, (2008), Jemelance.net, Dunod
- Gervais, Jean-François, (2007), Web 2.0 -
Les internautes au pouvoir, Dunod
- Godin, seth, (2005), All marketers are liars,
editions portfolio, Hardcover
- Godin, Seth, (2007) Permission Marketing ; la bible
de l'Internet marketing, éditions Maxima
- Laurent, François, (2008), Marketing 2.0,
L'Intelligence collective, M21 Editions
- Lendrevie, Jacques et de Baynast, Arnaud (2008),
Publicitor, 7ème édition, Dunod
- Livingston, Jessica, (2008), Les plus grandes
réussites du Web, ESF éditeur, traduit par Dhifallah, Hayet
et Strauser Judith, de l'édition originale (2007) Founders at
work, Apress
- Locke, Christophe et Levine, Rick (2000), The Cluetrain
Manifesto, Paperback
- O'Reilly, Tim (30 septembre 2005) position
paper « What Is Web 2.0 »
- Viot, Catherine, (2009), le E-marketing à l'heure du
Web 2.0, 2ème édition, Gualino Lextenso
Editions
- Vise, David et Malseed, Mark, (2007), Google Story,
Dunod.
- De Wasseige, Olivier, (2007), E-Commerce, E-Marketing,
E-Bay, 3 leviers de croissance pour les entreprises, Edipro
Listes des Sites Internet
cités :
- www.sarbacane.com
- www.tripadvisor.com
- www.c-discount.com
- www.experian-cheetahmail.fr
- www.e-mailvision.fr
- www.analytics.Google.com
- www.pagesjaunes.fr/
- www.Google.com
- www.bing.com
- www.yahoo.com
- www.aufeminin.com
- www.Cuisineaz.com
- www.loreal-paris.fr
- www.beaute-test.com
- www.optinsolution.fr
- www.hoaxbuster.com
- www.antispam.fr
- www.hotmail.com
- www.gmail.com
- www.cnil.fr
- www.mailingcheck.com
- www.wikipedia.org
- www.3suisses.fr
- www.netaffiliation.com
- www.zanox.fr
- www.trade-doubler.fr
- www.meteocity.com
- www.radins.com
- www.consom-acteur2-0.com
- www.culture-buzz.com
- www.linkedin.com
- www.viadeo.com
- www.zefanclub.com
- www.widiwici.com
- www.holypal.com
- www.blackplanet.com
- www.alexa.com
- www.facebook.com
- www.doctissimo.fr/
- www.wikipédia
- www.youtube.com
- www.dailymotion.fr
- www.bfmtv.com
- www.news-de-stars.com
- www.zigonet.com
- www.maxisciences.com
- www.uniforces.fr
- www.mykitesurf.com
- www.cuisineaz.com
- www.radins.com
-
http://copainsdavant.linternaute.com
- http://lci.tf1.fr/
Autres sources
utilisées :
- Code Pénal français - Article 226-18
- Crouzillacq, Philippe, (2009) « C-discount
condamné à verser 30000 euros pour du spam publicitaire)
01Net, article paru en ligne le 22/04/2009.
- Etude Mailer-Mailer, novembre 2008
- Sondage SNCD, décembre 2009
- Etude Médiamétrie net ratings pour la FEVAD
(2009)
- Sondage Ifop d'octobre 2009
- Dossier « l'équipement des
internautes » journal du net du 14/09/2009
- Etude Jupiter research, mars 2008
- Etude Digitas de mars 2009
NB : ces études sont disponibles en
annexes.
___________________________________________________
* 1
www.pagesjaunes.fr
* 2
www.google.com
* 3
www.bing.com
* 4
www.yahoo.com
* 5 (source Jupiter research,
mars 2008)
* 6
www.tripadvizor.com
* 7
http://www.analytics.google.com
* 8 Godin, Seth, (2007)
Permission Marketing ; la bible de l'Internet marketing,
éditions Maxima.
* 9
www.sarbacane.com
* 10
www.experian-cheetahmail.fr
* 11
www.e-mailvision.fr
* 12 Source Mailer-Mailer
novembre 2008
* 13
www.aufeminin.com
* 14
www.Cuisineaz.com
* 15
www.loreal-paris.fr
* 16
www.beaute-test.com
* 17
www.optinsolution.fr
* 18 Article 226-18 du Code
Pénal français -
www.cnil.fr
* 19
www.hoaxbuster.com
* 20
www.antispam.fr
* 21
www.hotmail.com
* 22
www.gmail.com
* 23
www.cnil.fr
* 24
www.mailingcheck.com
* 25
www.c-discount.com
* 26 Crouzillacq, Philippe,
(2009) « C-discount condamné à verser 30000 euros pour
du spam publicitaire) 01Net, article paru en ligne le 22/04/2009.
* 27 Godin, Seth, (2007)
Permission Marketing ; la bible de l'Internet marketing,
éditions Maxima.
* 28 Selon une Etude Digitas de
mars 2009
* 29 Lendrevie, Jacques et
de Baynast, Arnaud (2008), Publicitor, 7ème
édition, Dunod
* 30
www.3suisses.fr
* 31
www.netaffiliation.com
* 32
www.zanox.fr
* 33
www.trade-doubler.fr
* 34
www.meteocity.com
* 35
www.radins.com
* 36 Locke, Christophe et
Levine, Rick (2000), The Cluetrain Manifesto, Paperback.
* 37
www.wikipedia.org
* 38 O'Reilly, Tim (30
septembre 2005) position paper « What Is Web 2.0 »
* 39 De Wasseige, Olivier,
(2007), E-Commerce, E-Marketing, E-Bay, 3 leviers de croissance
Pour les entreprises, Edipro
* 40 Godin, seth, (2005),
All marketers are liars, editions portfolio, Hardcover.
* 41
www.culture-buzz.com
* 42 Sondage Ifop d'octobre
2009
* 43 source : dossier
« l'équipement des internautes » journal du net du
14/09/2009
* 44 Inspiré du site
www.consom-acteur2-0.com
* 45 Livingston, Jessica,
(2008), Les plus grandes réussites du Web, ESF éditeur,
traduit par Dhifallah, Hayet et Strauser Judith, de l'édition originale
(2007) Founders at work, Apress
* 46 Source :
Médiamétrie net ratings pour la FEVAD (2009)
* 47
www.linkedin.com
* 48
www.viadeo.com
* 49
www.copainsdavant.linternaute.com
* 50
www.zefanclub.com
* 51
www.widiwici.com
* 52
www.holypal.com
* 53
www.blackplanet.com
* 54 www.alexa.com
* 55 www.facebook.com
* 56
www.doctissimo.fr
* 57
www.wikipédia
* 58 De Wasseige, Olivier,
(2007), E-Commerce, E-marketing, EBay, 3 leviers de croissance
pour les entreprises, Edipro
* 59 De Wasseige, Olivier,
(2007), E-Commerce, E-Marketing, E-Bay, 3 leviers de croissance
pour les entreprises, Edipro
* 60
www.youtube.com
* 61
www.dailymotion.fr
* 62
http://lci.tf1.fr/
* 63
www.bfmtv.com
* 64 Assadi, Djamchid, (2004)
Les 7 modèles économiques d'Internet pour vendre sur Internet
en gagnant de l'argent, Guide Pro, Gualino Editeur
* 65
www.news-de-stars.com
* 66
www.zigonet.com
* 67
www.maxisciences.com
* 68
www.uniforces.fr
* 69
www.mykitesurf.com
* 70
www.cuisineaz.com
* 71
www.radins.com
* 72 Livingston, Jessica,
(2008), Les plus grandes réussites du Web, ESF éditeur,
traduit par Dhifallah, Hayet et Strauser Judith, de l'édition originale
(2007) Founders at work, Apress
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