O. INTRODUCTION GENERALE
O.1. Problématique
Tout comme les fondements en ciment d'une maison forment les
assises pour l'élaboration de la structure architecturale souligne
Gauthier et al., la problématique est ce sur quoi se fonde et
s'élabore une recherche. Elle est « [...] la structure
d'informations dont la mise en relation engendre chez un chercheur un
écart, se traduisant par un effet de surprise ou de questionnement assez
stimulant pour le motiver à faire une recherche »1(*). Elle est donc, l'aptitude
à saisir les enjeux d'une situation.
L'évaluation générale des
mentalités dans la société congolaise et kinoise en
particulier, a conduit les dirigeants de l'Etat à souhaiter un
changement pour la bonne marche du pays car, à côté des
grands maux d'ordre social ou économique qui handicapent le
développement de la République Démocratique du Congo, se
greffe aussi le problème d'ordre psychologique.
De ce fait, on peut noter que Kinshasa des années 60
et celui d'aujourd'hui sont deux réalités tout à fait
différentes car, le kinois contemporain a lui-même
complètement changé, en incarnant dans son être un esprit
de moins en moins humain qui, d'après cette nouvelle habitude, tout ce
qui est bien public ne vaut pas la peine d'être respecté et
protégé.
Si l'on peut s'arrêter sur l'un de ses désordres
psychologiques, on remarque sans moindre effort, comment est ce que la ville de
Kinshasa, sur le plan environnemental est en entrain de s'éteindre
à petit feu tout simplement, parce qu'il y a maintenant un esprit
poubelle dans le fort interne du public kinois, transformant de cette
façon tout espace public, caniveaux et petits ruisseaux en
dépotoir collectif. En revanche derrière cette négligence,
se colle toutes sortes des maladies qui rongent la population kinoise
notamment, la malaria et la fièvre typhoïde, qui sont devenues le
cantique des résultats médicaux à Kinshasa. Et face
à de pareilles situations, la population kinoise ne se sent pas
toujours interpeller des pratiques telles que celle-ci.
Par ailleurs, d'aucun n'ignore aujourd'hui que l'on parle de
la reconstruction de la République Démocratique du Congo à
travers un programme dénommé « Cinq chantiers de la
République » pour remettre la RDC sur le rail de
développement afin de promouvoir le bien être social.
Cependant, on ne peut pas développer un pays ou une
société sans toutefois songer avant tout à élever
le système des mentalités de la population, c'est-à-dire,
la rendre responsable et collaboratrice, en cherchant à construire
ensemble tout d'abord sur le plan d'idées et enfin sur le plan
d'actions.
C'est ainsi qu'un peu partout à travers le monde, les
différentes sociétés ont établi des
systèmes éducationnels ayant pour but de former des citoyens qui
se comportent de façon saine et responsable2(*).
Et aujourd'hui à Kinshasa, l'on dénombre parmi
ces structures des ONG, comme Search for Common Ground (SFCG) qui a mis en
place une stratégie de communication pour le changement des
mentalités à travers son émission
téléréalité « Tosalel'ango ». Mais en
regardant de plus près cette stratégie, l'émission
téléréalité « Tosalel'ango »
reçoit-elle réellement une attention soutenue auprès du
public kinois conditionnant ainsi un changement des mentalités ?
C'est cette question qui constitue l'essentielle de notre
problématique.
O.2. Hypothèses
En tant que difficulté à surmonter, le
changement des mentalités se focalise avant tout, sur la
compréhension profonde des enjeux et des stratégies.
Dans son évaluation, il convient ainsi de mettre en
exergue la totalité des fonctionnements, des règles de jeu, des
méthodes et même des techniques car, le changement des
mentalités est mesurable en terme de progrès ou de
régression et non pas par sa définition.
Et au regard des réalités sur terrain d'un
simple point de vue, les campagnes de sensibilisation de l'émission
téléréalité « Tosalel'ango »
auprès de la population, donnent des résultats sur le plan
d'information, mais ne suscitent pas à accroître leur
participation ou tout simplement leur changement. On est tenter de dire que
cela peut se justifier pour de raison des stratégies de
communication.
O.3. Méthodes et techniques
Grawitz Madeleine définie les méthodes comme
étant « un ensemble d'opérations intellectuelles
par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre et les
vérifie ».3(*) C'est pour autant que toute oeuvre qui se veut
scientifique doit obéir à un certain nombre de principes et
à un certain ordre comme le souligne Yakem Tchouk, plusieurs voies
conduisent vers la réalité scientifique et toutes les
méthodes permettent d'appréhender la réalité
normative sans qu'il puisse être possible de dire avec exactitude
laquelle est la meilleure et sans qu'il soit nécessaire d'établir
une quelconque exclusivité.
Ainsi, tout travail scientifique nécessite une ou des
méthodes de recherche afin de mieux assurer son élaboration. Pour
ce faire, notre approche appelle une démarche méthodologique
quantitative où la descente sur terrain vise à décrire et
à vérifier en chiffre notre hypothèse de par la collecte,
l'analyse et l'interprétation des données quantitatives. Bien
entendu, la réalisation de ce travail nous renvoi aussi aux techniques
vivantes d'une part et non vivantes d'autre part. La technique vivante
notamment l'enquête, nous aidera à mesurer et à
évaluer la perception de l'émission
téléréalité Tosalel'ango ainsi que son impact dans
le processus de changement de mentalité. Quant à la technique non
vivante ou documentaire, ce qu'il faut recourir spécialement aux
ouvrages et autres documents relatifs au sujet traité afin de
réunir les opinions de divers auteurs.
O.4. Cadre théorique
D'après Kuhn, le cadre théorique
« sert donc en partie à justifier la
« scientificité » d'une recherche et à
légitimer celle-ci dans un paradigme reconnu selon le fonctionnement de
la science normale »4(*). Il a comme objectif d'insérer une
problématique particulière dans un ou plusieurs systèmes
d'explications reconnu par la communauté scientifique. Il consiste
à cimenter en quelque sorte l'orientation définitive de la
recherche.
Et à cet effet, notre travail s'inspire sur le
modèle d'Harold Dwight Laswell, politologue et psychiatre
américain, qui s'est fait un nom en modélisant la communication
de masse en 1948.
Pour créer sa propre formule, Laswell s'inspire de
celle qu'Aristote et Quintilien utilisaient pour former les orateurs. Il
décrit ainsi, en une phrase réunissant cinq questions, les
éléments qui composent un acte de communication.
Qui
Dit quoi
Par quel canal
A qui
Avec quel effet
Il associe de cette façon un type d'analyse
spécifique à chaque étape du processus :
Ø La question « Qui » :
renvoie à l'émetteur ainsi qu'à l'analyse tant des
facteurs qui motivent et guident l'acte de communication que des
différents aspects au contrôle des organisations.
L'émetteur peut être un individu ou une entreprise
médiatique.
Ø La question « Dit quoi » :
se rapporte au message proprement dit et à l'analyse de son contenu.
Ø La question « Par quel
canal » : désigne l'ensemble des techniques qui,
à moment donnée et pour une société
déterminée, diffusent à la fois l'information et la
culture.
Ø La question « A qui » : vise
l'audience, ou le public avec des analyses selon des différentes
variables (sexe, âge, structure...)
Ø La question « Avec quel
effet » : examine les problèmes de l'influence du message
sur l'auditoire.
Dans ce schéma, l'idée générale
est celle d'une domination de celui qui émet le message. Le
destinataire est secondaire dans la mesure où, il est perçu sous
contrôle de l'émetteur. Ce modèle conçoit la
communication comme étant un processus d'influence et de persuasion,
très proche de la publicité. Il dépasse la simple
transmission du message (même s'il est centré) et envisage la
communication comme un processus dynamique avec une suite d'étapes
ayant chacune leur importance, leur spécificité et leur
problématique, aussi leur finalité et leurs effets (ses
enjeux).
Laswell résume selon lui que, la communication remplit
trois fonctions essentielles pour le maintien de l'équilibre de
système :
a) La surveillance de l'environnement, en d'autre terme, la
mise en évidence de ce qui peut menacer une société ou
ce dont elle peut tirer profit.
b) La corrélation entre les différents
composants de la société.
c) La transmission de l'héritage socioculturel d'une
génération à l'autre.
Sa perspective suppose que l'on tienne pour acquis que le
communicateur a l'intention d'influencer le récepteur et que les
messages ont toujours un effet5(*).
O.5. Délimitation du sujet
Le sujet dont il est question ici est limité
principalement aussi bien dans le temps, dans l'espace que dans la
matière. Quant à la délimitation temporelle, la
présente étude est focalisée sur la période allant
de 2007 à nos jours, la période pendant laquelle
l'évaluation générale des mentalités dans notre
pays, a conduit les dirigeants à souhaiter une transformation.
Concernant la délimitation spatiale, notre cadre de
recherche correspond à la limite provinciale de la ville de Kinshasa
car, l'emprunt étranger ne peut dans le souci d'objectivité
élucider les données de notre recherche. Et partant de la
délimitation sur la matière, celle-ci s'atèle à
étudier le pouvoir d'influence de l'artiste musicien comme leader
d'opinion parmi tant d'autres.
O.6. Intérêt du sujet
L'on peut s'interroger sur le point de savoir pourquoi une
évaluation sur les stratégies relatives au processus de
changement des mentalités, la réponse ce que les obstacles
à contourner pour parvenir restent encore énormes car, l'homme
est malléable que face à ce qu'il juge intéressant,
d'où l'importance à user des toutes les stratégies pour
qu'il s'empare effectivement de ce projet.
Au demeurant, notre motivation n'est pas seulement pour de
raison d'actualité que revêt ce sujet, mais aussi et surtout parce
que nous sommes tous concernés en tant que membre effectif de cette
société qui s'enfonce de plus en plus dans l'inconscience
aujourd'hui. C'est donc pour nous, une façon de rendre chacun
responsable à son niveau afin de pouvoir mettre la main dans la patte de
ce chantier de reconstruction de notre pays.
O.7. Division du travail
Considérant l'étendu de notre champ de
réflexion, ce dernier est subdivisé en trois chapitres, de telles
sortes qu'une conclusion et quelques suggestions boucleront notre travail. Dans
le premier chapitre intitulé : « Clarification des
concepts opératoires », il sera question de définir
les différents concepts, qui constituent l'assise de notre dissertation
afin de mieux assiéger le cadre de son analyse. Le deuxième
chapitre portant sur la «Présentation de Search For Common Ground
(SFCG) et son contexte d'émergence en RD Congo », consistera
à décliner ici, l'identité de cette structure où se
produit l'émission Tosalel'ango. Et le troisième chapitre
reposera sur «L'analyse de la perception et de l'impact de
l'émission Tosalel'ango dans le processus de changement des
mentalités à Kinshasa», en cherchant à
découvrir l'importance et la place que celle-ci occupe auprès du
public.
CHAPITRE I : CLARIFICATION DES CONCEPTS
OPERATOIRES
Le travail scientifique étant une réflexion
individuelle, revêt dans sa nature une sémantique cachée,
qui nécessite avant tout un éclaircissement afin de mieux
l'orienter. Et notre effort dans le présent chapitre, consiste à
esquisser les principaux concepts qui sont considérés comme
l'assise de notre réflexion.
I.1. Stratégie
Le vocable stratégie se définit mieux dans le
contexte militaire que tout autre. En effet, dans ce cas, « la
stratégie est l'ensemble des dispositions et des mesures à
prendre, des précautions à observer pour conduire une
armée dans les meilleures conditions jusqu'en présence de
l'armée ennemie »6(*).
La sociologie des stratégies quant à elle,
notifie que toute stratégie tend à l'élucidation et
à la maîtrise d'une réalité sociale. Ainsi, ramener
au domaine de la communication, Noreau, Tessier et Tremblay estiment
que « la stratégie est l'ensemble des moyens et des
tactiques mis en oeuvre et des actions engagées par un agent sur un
terrain donné en vue d'y atteindre un objectif
spécifique »7(*).
Et d'après Jean-Philippe Faive, « la
stratégie se présente d'abord comme le choix des moyens les plus
appropriés pour atteindre un objectif fixé »8(*).
Pour compléter ces définitions, Pierre
Collerette et Gilles Delisle précisent que la stratégie est
caractérisée par le choix de moyens d'actions qui ont
été privilégiés par rapport à d'autres qui
auraient pu être retenus. Elle prend ainsi très souvent la forme
d'un plan d'ensemble qui, en s'inscrivant dans une approche
particulière, identifie une gamme des moyens et des tactiques qui sont
utilisés de préférence à d'autres et
orchestrés ainsi, les uns par rapport autres.
I.2. Communication
Aldo Falconi définit la communication comme
étant « un mécanisme par lequel les relations humaines
existent et se développent, et le mécanisme de la
société s'organise grâce à un double aspect de la
communication : physique ou matériel, psychique ou
intellectuel »9(*).
Dans un autre sens, la communication est « un
processus de transmission d'information d'un émetteur vers un
récepteur. Elle implique un codage puis un décodage, pour
espérer déclencher la réaction recherchée chez le
consommateur par l'émetteur annonceur.
Et dans une acceptation plus large, le mot communication
comprend, tous les procédés par lesquels un esprit peut en
affecter un autre. A l'évidence, cela inclut non seulement le langage
écrit et parlé, mais aussi la musique, les arts visuels, le
théâtre, le ballet et, en fait, tous les comportements
humains ».10(*)
En rapprochant ainsi toutes ces définitions, l'on peut
retenir toute suite que la communication est liée à la nature
humaine depuis son existence. C'est dans cette logique qu'elle couvre un champ
immense et revêt multiple aspect. Mais dans tout les cas, elle vise un
but et met toujours en relief deux acteurs, entre autre l'émetteur d'une
part et le récepteur d'autre part en interaction. Et la qualité
de la communication se mesure donc par un effet direct auprès du
destinataire.
I.2.1. Type de communication
La communication comme souligner ci-haut intervient
aujourd'hui à plusieurs niveaux dans la vie humaine, mais de
façon fondamentale, nous pouvons la classer en trois catégories
à savoir :
- La communication interpersonnelle ;
- La communication institutionnelle ;
- La communication de masse.
· La communication
interpersonnelle : Elle s'intéresse aux échanges
des informations moyennant l'usage de la parole. Et s'effectue sous forme d'un
face à face entre deux ou plusieurs personnes.
· La communication
institutionnelle : Elle est aussi dite organisationnelle, et
s'intéresse à la circulation des informations au sein des
organismes et entreprises. Il s'agit de faire connaître l'organisation,
d'identifier ses activités et de donner une bonne image
d'elle-même, à ses publics tant internes qu'externes.
· La communication de masse : Elle
s'intéresse à la transmission des informations par les
médias de masse.
I.3. Stratégie de communication
Ce concept associé se définit à
première vue par Lamizet et Silem comme « une modalité
propre à un acteur social particulier, de la régulation
symbolique de l'espace public. Mais de manière plus large, une
stratégie de communication est un ensemble programmé et
structuré d'interventions symboliques (discours, images, manifestations
diverses), destinés à permettre au destinateur de prendre une
décision et, ultérieurement, de mettre en oeuvre cette
décision par une action effective dans le réel. Tandis que la
parole se déroule dans l'espace intersubjectif de la communication, les
stratégies de communication se mettent en oeuvre dans un espace
institutionnellement structuré. Il s'agit des formes
médiatisées et politiques de la
communication »11(*).
Cela étant, la communication comme un fait
d'émettre un message à des destinataires pour un but visé,
dépende totalement de sa stratégie car, l'élaboration
d'une stratégie de communication s'inscrit pour contourner les obstacles
que peuvent présenter le projet.
C'est pour cette raison qu'elle est suivie jour après
jour, mesurée, améliorée, transformée et
adaptée pour parvenir au but recherché.
Et sa réalisation est donc l'affaire « des
professionnels, dotés de moyens techniques et se caractérisant
par des compétences artistiquement formelles »12(*)
I.4. Mentalité
La notion de mentalité peut sembler floue, car elle
appartient à un champ interdisciplinaire relevant de l'histoire, de la
sociologie, de la psychologie sociale et de la psychologie.
Etymologiquement, le terme mentalité vient du latin
« mentis, mens » qui signification esprit ; la
mentalité est donc une qualité de ce qui est mental.
Pris au sens psychologique du terme, elle peut être
définie comme un ensemble des manières d'agir, de penser de
quelqu'un ou un état d'esprit. Et en sociologie, elle est
appréhendée comme un ensemble des habitudes intellectuelles, des
croyances, des comportements caractéristiques d'un groupe13(*).
Par ailleurs, dans le langage courant, une mentalité se
définie comme un état d'esprit associé automatiquement
à des moeurs observées dans des comportements. Et en sa
qualité d'état d'esprit, une mentalité permet de
définir des groupes sociaux et des individus adhérant aux
manières d'être et de penser de ces groupes14(*)
Boutoui quant à lui considère qu'une
mentalité est un élément irréductible, d'ordre
psychologique stable fait de jugement, de concept et des croyances auxquels
adhérent au fond tous les individus d'une même
société. Cet ensemble forme une structure mentale sous-tendant et
déterminant les comportements et les pensées individus de ladite
société15(*).
Et selon Mucchieli, une mentalité est un système
de références, de principes ou des règles qui servent de
point de départ aux délibérations sur lesquelles
s'appuient les comportements typiques, c'est-à-dire, les comportements
communs aux autres membres du groupe16(*).
De ce qui précède, l'idée de
mentalité évoque la conformité à des usages et des
moeurs communes, à une sensibilité collective, l'adhésion
à une culture spécifique et s'exprime par des réactions
et comportements propres à un groupe, une classe sociale, une nation.
Ces sensibilités collectives sont fortement durables, dans la mesure
où elles se fondent sur la mémoire de toute une structure. La
mentalité peut être ainsi assimilée à une sorte
d'identité préservée caractérisant un groupe ou un
individu, parfois d'origine inconsciente.
La mentalité étant une notion
interdisciplinaire, la mentalité sous cette forme désigne une
tendance lourde des croyances et des représentations qu'une
collectivité se fait du social, de la politique et du religieux. Par
nature, elle se prolonge, et elle oeuvre à un temps plus long, dans
lequel le sociologue et l'historien peuvent distinguer la part du
conservativisme et de la nouveauté17(*).
I.4.1 Comportement
Tout comme la mentalité, la signification du mot
comportement varie selon les différentes perspectives. Au sens propre,
il se défini comme une façon d'agir, et le comportement dans ce
sens est une suite d'actions ou réactions d'un individu18(*). Ceci étant le
comportement au sens large, est une manière d'être et d'agir des
Animaux et des Hommes, manifestations objectives de leur activité
globale19(*)
Pour certains psychologues, le comportement est tout
mouvement, activité ou manifestation observable et mesurable (ou
potentiellement observable) d'un organisme, soit de manière directe
(geste, parole), soit par le biais d'instrument spécifique
(réponses psychologiques internes)20(*). Norbert Sillamy ajoute ce même fil
d'idées que le comportement est une réaction d'un individu dans
un milieu et dans une unité de temps donné21(*).
Saisissant la pertinence de toutes ces définitions, le
comportement comme on peut le constater, exprime une forme de
représentation et de construction d'un monde particulier, traduisant en
action l'image de la situation telle qu'elle est élaborée avec
ses outils propres, par l'être que l'on étudie. Il est une
réalité appréhendable sous forme d'unité
d'observation, des actes dont les fréquences et les enchaînements
sont susceptibles de se modifier22(*).
I.4.2. Relation entre mentalité et comportement
La relation entre mentalité et comportement n'est pas
bien précise. Seulement d'un simple avis, les deux expressions sont
étroitement unis dans la mesure où, la mentalité
étant un état d'esprit, prend véritablement sens dans le
comportement qui est une continuation d'actions ou réactions
dérivant du mental.
En d'autres termes, la mentalité se manifeste et
s'observe dans le comportement ; la mentalité commandite donc les
actions humaines, et en ce sens, il peut être considéré
comme un indicateur du comportement.
I.5. Changement
Pierre Collerette et Gilles Delisle définissent le
vocable changement comme étant toute modification
d'un état quelconque à un autre, qui est observée
dans l'environnement et qui a un caractère relativement
durable23(*).
Pour ces auteurs comprendre le changement, c'est tenter de
comprendre un ensemble complexe des phénomènes, des
événements, parmi d'autres mouvements. C'est en fait tenter
d'expliquer un processus continu qui se situe au centre de la
réalité des organismes vivants et qu'il est difficile d'isoler
entre deux points.
Et le mérite d'un changement, n'appartient pas
à sa définition, mais plutôt au jugement de celui qui
l'observe, dans le sens que la valeur d'un changement est mesurée en
terme de progrès et de régression. Le progrès entant
l'atteinte d'un état plus adéquat par rapport à ce qui
existait antérieurement et la régression étant l'inverse
(toujours perçu par celui qui l'observe24(*).
I.5.1. Changement de mentalité et changement de
comportement
Ces deux concepts associés parlent tous un même.
La notion de changement de mentalité s'inscrit ici dans la logique
même de la formulation de notre problématique et quant à
celle de changement de comportement, utilisée actuellement dans
l'approche de Communication pour le Changement des Comportements (CCC), vienne
de manière explicite accompagné le premier concept, en mettant un
accent particulier sur certains points en rapport avec ce processus
Mais avant tout, en s'inspirant aux différentes
définitions du vocable mentalité vu dans les lignes
précédentes, le changement de mentalité dans ce contexte
peut s'agir en fait de changement : d'état d'esprit,
d'échelle de valeur et de mesure, de dynamique collective, de logique de
pensée et d'action et, au bout du compte un changement, au moins
relatif, d'identité et de conscience collective25(*).
Et de manière plus générale, le
changement des mentalités peut être compris comme un élan
intérieur d'un individu ou d'un groupe d'individus, visant à
renoncer ses comportements qualifiés de négatifs, l'acquisition
des nouvelles orientations désirées.
Le changement de mentalité ou mieux de comportement
comme les stipulent Ajzen et Fishbein est donc caractérisé par la
modification d'une action et d'une façon de se comporter26(*)
Dans cette logique, le changement de comportement étant
un long cheminement, passe du comportement non-désiré au
comportement souhaité, en observant la démarche avec laquelle
l'individu modifie ses actions et les étapes qu'il suit pour arriver
à ce but. Pour être réussi, le changement de comportement
doit être maintenu et nécessite ainsi une somme
considérable de temps, d'effort et d'énergie car, l'individu peut
adopter un certain comportement pour l'abandonner au bout de quelques temps.
I.5.2. Processus de changement
Par extension Pierre Collerette et Gilles Delisle
« pensent que l'expression processus de
changement réfère à comment, le système en
cause vit le changement qui est entrain de s'implanter. Le changement se situe
donc au niveau du ressenti par celui ou ceux qui les
vivent »27(*).
Et la démarche de changement réfère aux
différentes phases qui doivent être franchies pour initier,
promouvoir et implanter un changement dans un système, cela pour
s'assurer de la matérialité du changement.
I.5.3. Les étapes d'un processus de changement de
comportement
Plusieurs chercheurs s'étendent pour dire que l'une des
étapes les importantes du processus de changement de comportement est
l'amorce, et que la difficulté à combattre l'inertie et
l'indifférence, causées par les habitudes de vie de l'individu,
s'avère souvent la plus grande barrière qui soit
rencontrée28(*).
Et analysant de façon global le processus de tout
changement, Pierre Collerette et Gilles Delisle29(*) en se référant à la
théorie de Kurt Lewin et par analogie avec la chimie souligne que le
processus de changement tel que vécu par le système qui change
se caractérise par trois étapes plus ou moins distinctes,
longues, difficile et intenses selon les personnes et les groupes
concernés. Ces étapes sont :
- La décristalisation ;
- Le mouvement ;
- La recristalisation.
I.5.3.1. La décristalisation
Elle correspond à la période où un
système, qu'il s'agisse d'un individu, d'un groupe ou d'une plus grande
collectivité commence, à remettre en question volontairement ou
non ses perceptions, ses habitudes ou comportements et qu'il accepte que ses
façons de faire doivent être abandonnés aux profits
d'autres.
I.5.3.2. Le mouvement
C'est cette phase du processus de changement où le
système se rend plus ou moins perméable à de nouveaux
modes de comportement, à de nouvelles possibilités d'attitudes.
La nécessité de changement étant désormais
ressentie, le système oriente son regard vers les éléments
de son environnement qui sont susceptibles de lui apporter des solutions ou des
alternatives à sa situation actuelle.
I.5.3.3. La recristalisation
Les enjeux de cette troisième phase sont
essentiellement des enjeux d'intégration. Et cette intégration
peut se faire soit au niveau intra-système, soit au niveau
inter-systémique.
a) L'intégration
intra-système
C'est l'intégration du nouveau comportement à
l'intérieur du système, dans le but de trouver une harmonie avec
les caractéristiques des autres sous-systèmes, de façon
à éliminer les sources des conflits ou dissonance.
b) L'intégration
inter-systémique
Elle pose la question de savoir jusqu'à quel point le
système qui a changé sera désormais soutenu par les autres
systèmes avec lesquels il est en contact.
En dehors de cela, Prochaska et DiClemente30(*) dans le modèle
transthéorique suggèrent de leur côté que, le
changement de comportement s'effectue au cours d'une démarche
constituée des différents stades ordonnés de
manière chronologique, soient :
- La précontemplation ;
- La contemplation ;
- La préparation ;
- L'action ;
- Le maintien ;
- La terminaison.
a) La précontemplation : pendant
ce stade, les sujets n'ont pas l'intention de modifier leur comportement
à risque élevé dans un avenir proche, c'est-à-dire
au cours des 6 prochains mois. Autrement dit, à ce niveau l'individu est
inconscient du problème et ne considère pas le changement.
D'où la nécessité d'augmenter la conscientisation face au
besoin de changement en fournissant de l'information sur les
bénéfices possibles qui peuvent y découler.
b) La contemplation : c'est le stade au
cours duquel les individus songent au changement et le considère dans un
avenir plus ou moins rapproché. Mais en dépit de cette prise de
conscience, on estime qu'en moyenne, les sujets restent dans cette phase
relativement stable pendant au moins 2 ans. Cela implique à motiver et
à encourager les individus à faire un plan spécifique.
c) La préparation : c'est le
stade pendant lequel les individus se préparent à entreprendre le
changement de comportement désiré, ce qui nécessite de
l'information, des méthodes pour y arriver, les habilités
nécessaire, etc. L'action peut ainsi inclure des discussions avec les
gens dans l'entourage de l'individu pour voir comment, ils sentent face au
changement.
d) L'action : est le stade au cours
duquel les individus font des changements, en servant de leur
expérience, de l'information dont-ils disposent, de leurs nouvelles
habiletés et de leurs motivations personnelles. Il est toutefois
susceptible que c'est pendant cette même phase la moins stable que les
sujets courent les plus grands risques de retomber dans leur comportement
antérieur. Il faut donc à ce niveau assister les individus en
assurant la rétroaction, la résolution des problèmes, la
gratification et les éléments de renforcement.
e) Le maintien : c'est la période
qui commence 6 mois après l'atteinte de l'objectif. Le nouveau
comportement est adopté, maintenu et intégré dans le
répertoire comportemental des individus et, est accessible à tout
moment. La réussite à ce stade nécessite une assistance
dans la recherche d'alternatives, en évitant les rechutes et les
écarts de conduite.
f) La terminaison : c'est le stade au
cours duquel les sujets n'est sont plus tentés de retomber dans leurs
comportements antérieurs et leur auto efficacité est de 100 %
dans toutes les situations qui représentaient auparavant une
attention.
I.6. Téléréalité
Francis Balle entend par
téléréalité, « un spectacle de la vraie
vie avec des vrais gens qui jouent sur le registre de la proximité avec
les téléspectateurs, les invitant à agir ou
interagir »31(*).
Elle est de même, une exhibition massive de modes de vie
ou des comportements certifiés authentiques.
En restant dans cette logique, la
téléréalité est donc un genre
télévisuel de proximité qui s'inspire des situations
réelles d'une société quelconque, présentées
sous forme de spectacle et cela en mettant en exergue d'un côté
des individus ordinaires et des célébrités de l'autre
côté pour de raisons de rapprochement. Elle revêt ainsi un
caractère éducatif.
I.7. Développement social
Le souci majeur de tout changement au sein d'une structure est
de promouvoir le bien être social. C'est cette promotion que l'on
désigne par le développement social qui vaut tout son sens en
rapport avec notre travail.
Et le développement social est à comprendre
« comme un processus participatif de production sociale. Il
désigne ainsi l'évolution qualitative d'un territoire et se
construit avec le plus grand nombre des acteurs d'un même territoire
(population, institution, pouvoirs publics, acteurs économiques) qui
militent pour une transformation ou un changement social et part d'une
dynamique de projet »32(*).
Reposant sur une approche participative, les centres sociaux
et socioculturels assurent dans cette démarche, l'éducation et
l'engagement des citoyens de par le diagnostic, l'action et
l'évaluation.
Conclusion partielle
Le décorticage terminologique de ce premier chapitre,
visait à faire saisir d'une manière assez large la signification
et la valeur de chaque concept et ce à quoi, il renvoi dans l'imaginaire
collectif, afin de plonger chaque lecteur dans le bain de notre
problématique.
CHAPITRE II : PRESENTATION DE SEARCH FOR COMMON GROUND
(SFCG) ET SON CONTEXTE D'EMERGENCE EN RDC
L'émission téléréalité
« Tosalel'ango » autour duquel s'articule notre
étude, est l'oeuvre de Search for Common Ground (SFCG),
communément appelé Centre Lokole. Et dans cette logique, le
deuxième chapitre de notre travail, est consacré essentiellement
à décliner l'identité de cette institution, afin de
retracer de façon globale, sa vision et son rôle en
République Démocratique du Congo (R.D.C).
II.1. Contexte du pays
Depuis près d'une décennie, la RD Congo est
plongée à de gigantesques crises sociopolitiques dont la guerre
civile qui a handicapée le bon fonctionnement du pays, jusqu'à
l'intervention du Dialogue inter-congolais de 1999 à Sun City, pierre
angulaire de processus de paix, qui a conduit à la mise en place d'un
gouvernement de transition, le 30 Juin 2003
En dépit de l'instauration d'un gouvernement de
transition démocratique, la paix reste fragile et le pays toujours
fragmenté. Et après trente mois de gouvernement de gouvernement
de transition, le processus électoral bat son plein avec le lancement du
referendum constitutionnel du 18 Décembre 2005 et le début
d'enregistrement des candidats aux élections présidentielles et
parlementaire cependant, les retards continus rendent difficile le respect de
l'échéance électoral. Les tensions ne cessent d'augmenter
par rapport à une possible prolongation de la transition, et
l'approbation d'un nouveau calendrier électoral proposé par la
Commission Electorale Indépendante (CEI). Et malgré l'acceptation
des résultats du referendum par l'opposition, UDPS, refuse toujours de
s'impliquer pleinement dans le processus ; le RCD-Goma menace
également de se retirer du processus à cause du territoire de
Minembwe (Sud-Kivu) qui n'a pas été reconnu par la loi
électorale, promulguée en Mars 2005.
Par ailleurs, la situation sécuritaire et humanitaire
reste extrêmement préoccupante, en particulier dans les Kivu, en
Ituri et dans le Nord du Katanga avec des bataillons dissidents qui se sont
opposés aux forces armées de la RDC soutenues logistiquement par
la Monuc pour le retrait des groupes armées rwandais et ougandais qui
refusent de quitter la RDC en dépit des ultimatum nationaux et
internationaux. D'autres violences sont du au refus de Maï-Maï
d'adhérer au brassage (l'unification de l'armée). Le retour de
d'environ 150.000 réfugiés congolais des camps tanzaniens vers le
Sud-Kivu lancé en Septembre 2005, continuent à rythme de 1.000
réfugiés par semaine.
Et de l'autre côté, des conflits liés
à la terre et à la propriété risquent d'intensifier
la violence si une assistance suffisante n'est pas possible à ce
processus. « La fragile transition est arrivée à un
stade crucial. Si elle échoue, le déclenchement d'un conflit
régional semble probable. Si elle réussit elle pourrait
résoudre certaines tensions profondes au sein des groupes et des
communautés à travers le pays, et contribuer à la
stabilité régionales».
C'est dans ce contexte de crises que Search for Common Ground
(SFCG) s'est constitué pour instaurer la paix dans l'ensemble du
territoire national en développant une approche qui met au devant
« la recherche d'un terrain d'entente ».
II.2. Localisation
SFCG se situe à Kinshasa, au numéro 5 de
l'avenue Bandoma dans le Quartier GB, Commune de Ngaliema, aux environs
même du super marché GB et plus précisément à
l'arrêt 7 maison sur l'avenue de l'OUA, comme référence
principale. SFCG dispose six bureaux en RDC dont un siège à
Kinshasa et une antenne opérationnelle pour l'Est du Congo à
Bukavu située sur l'avenue Kalehe, au numéro 4, dans la commune
d'Ibanda. Les quatre autres antennes locales sont celles d'Uvira et Baraka dans
le Sud-Kivu, de Moba dans le Nord-Katanga et de Goma dans le Nord-Kivu.
SFCG a son siège social à Washington DC, et un
bureau européen en Belgique. Et de par le monde, SFCG est actif en
Angola, au Burundi, en Côte d'Ivoire, en Guinée-Conakry, au
Libéria, au Nigéria, au Rwanda et en Sierra-Leone pour l'Afrique.
Il est également présent au Macédoine, au Moyen-Orient en
Indonésie et en Ukraine.
II.3. Statut juridique
SFCG est une organisation non gouvernementale internationale
belgo américaine, à but sans lucratif, oeuvrant pour la
construction de la paix à travers l'humanité. Elle travaille en
République Démocratique du Congo après avoir signée
un accord cadre avec le gouvernement.
II.4. Bref aperçu historique
Littéralement, Search For Common Ground, signifie la
« recherche d'un terrain d'entente ». SFCG fut fondé
en 1982 par John Marks et a pour but de transformer la manière dont les
individus, organisations et gouvernements gèrent les confits, passant
d'une approche adversative à une approche plus collaborative.
En R.D.Congo, SFCG est connu localement sous le nom de
Centre Lokole; le « lokole » est un tambour congolais en
bois servant à la communication. Il est l'un des instruments de
communications traditionnelles, utilisé pour rassembler des gens en
conflit ou pour annoncer un événement, voire un message
capital.
Grâce à son expérience acquise dans les
médias et dans la construction de la paix à travers les autres
pays, SFCG fut de contacté par le bureau du facilitateur pour le
Dialogue Inter congolais afin de trouver des mécanismes quant à
l'utilisation des médias en faveur du dialogue.
Après avoir effectué une mission
d'évaluation pour la recommandation d'une stratégie de
communication globale destinée au bureau du facilitateur du dialogue
inter congolais, SFCG ouvre alors ses bureaux en RD Congo en 2001 pour soutenir
la communication autour du dialogue inter congolais, dans le but d'amener la
population à participer largement à ce forum pour le retour de
la paix. Et dès la mise en place du gouvernement de transition, SFCG
s'est attribué le mandat d'améliorer la connaissance de la
population au sujet de ce processus et à encourager sa participation
informée dans la prise de décision à tous les niveaux qui
affectent l'avenir du pays.
A l'approche des élections, SFCG s'est
approprié l'éducation civique en produisant
systématiquement des programmes sur le processus électoral visant
les questions sensibles, susceptibles de provoquer des conflits. Ces trois
programmes hebdomadaires produits au studio de Kinshasa ont soulevé la
question de la loi électorale, le problème des circonscriptions
électorales, le rôle des médias dans la campagne
électorale, le calendrier électoral et l'échéance
du 30 Juin 2005.
Collaboration avec la CEI et d'organisations telles que
l'Institut Panos Paris, SFCG a contribué à la distribution des
documents critiques, des textes légaux et des informations
d'éducation civique à ses 80 radios partenaires de
l'époque, à travers le pays. SFCG a assuré la formation
des journalistes de ses radios partenaires sur le processus électoral
afin de diminuer le risque de désinformation, de propagation des
rumeurs et de leur manipulation par les leaders politiques. Pour
prévenir des conflits et des tensions pendant la campagne
électorale, SFCG a mis en place une série de spots courts de 60
secondes afin de promouvoir des comportements constructifs et responsables chez
les politiciens et les citoyens ordinaires.
Ce sont là de manière non exhaustive quelques
grandes lignes ayant marquées l'histoire de SCFG en RD Congo
II.5. Missions et objectifs
Dans un sens plus général, SFCG a pour
mission de désamorcer les conflits en créant un consensus afin de
les résoudre de manière collaborative pour une cohabitation
pacifique car, selon sa vision, ce n'est pas le conflit qu'il faut changer puis
que celui-ci, nait de la différence et que chaque être humain est
différent, mais bien la manière de l'approcher, afin qu'il
génère une dynamique de progrès. SFCG aide ainsi les
parties en conflit à accepter leurs différences tout en trouvant
leurs points communs. Les projets de SFCG ont pour but la prévention des
conflits et la réconciliation, en diminuant d'une manière
significative la méfiance et la violence qui règnent de par le
monde, notamment dans les pays où SFCG est actif. Son objectif est celui
de mettre fin aux conflits et aux guerres, en reposant sur le principe selon
lequel « Comprendre les différences, Agir sur les points
communs ».
Et en RD Congo le Dialogue Inter congolais n'étant
pas le seul problème auquel était secoué le pays, et
depuis la mise en place d'un gouvernement de transition démocratique,
SFCG a ensuite élargi sa mission qui incluse de nombreuses questions
liées à la bonne gouvernance et à la construction de la
paix.
SFCG s'atèle également à la
réduction des tensions et au renouvellement des relations sociales qui
ont été brisées par des guerres interminables dans l'Est
du Congo, en assurant le développement d'une paix durable. SFCG estime
que l'acceptation de l'autre commence par l'accès aux bonnes
informations. Dans l'Est de la RD Congo, pourtant, l'information est souvent
partiale et manipulée à des fins politiques et propagandistes, ce
qui empêche davantage une vraie connaissance mutuelle. Les zones les plus
éloignées n'ont cependant souvent que peu d'accès aux
informations, une situation qui aide à créer un environnement
où les rumeurs, mythes et les fausses croyances peuvent
proliférer. C'est à travers la communication et le dialogue que
SFCG, essaye d'assurer la consolidation de cette paix entre les
communautés divisées.
II.6. Approche et la gamme d'outils
SFCG se veut avant tout une organisation de paix. Il
développe dès lors des méthodes qui sont adaptées
aux environnements uniques. Et bien qu'il y ait une certaine
amélioration depuis la fin de la guerre civile en 2002, la RD Congo
reste néanmoins un pays affaibli qui abrite une société
fragmentée. Dans cette optique et pour s'approcher davantage de ses
objectifs de pacification, de consolidation et de bonne gouvernance, SFCG-RDC
utilise une approche intégrée, à multiples facettes, en
reliant simultanément des efforts populaires et des campagnes nationales
qui touchent plusieurs couches de la société et visent la
résolution de divers conflits à la fois, tout en gardant une
flexibilité dans le repositionnement stratégique selon les
circonstances, autrement dit, pour répondre rapidement aux
problèmes et aux besoins qui émergent. Le travail de SFCG-RDC se
focalise particulièrement sur les zones urbaines et les populations
rurales avec une cible comme, les jeunes, les femmes et les populations
vulnérables entre autres les réfugiés et les victimes des
violences sexuelles.
SFCG-RDC met ainsi en place, un large éventail d'outils
des productions médiatiques - radio, TV, cinéma et presse
écrite à l'échelon national et régional en
coproduction avec ses partenaires, des médiations et facilitations, des
formations, de l'organisation communautaire, du sport, de la musique et du
théâtre et cela en synergie avec d'autres acteurs.
La section médias de SFCG a pour but de susciter un
nouveau rôle pour la radio et la télévision, un rôle
de réduction de la violence. SFCG considère que, les
médias sont particulièrement importants comme canal de
communication et d'éducation entre les groupes, dans un pays aussi vaste
et qui manque d'infrastructures de base.
Grâce à des techniques participatives
renommées, les scénarios s'adaptent aux conflits réels qui
doivent être transformés pacifiquement à l'aide des
suggestions de l'audience. Le théâtre participatif est l'un de ces
outils importants pour les zones qui ne sont pas desservies par les
médias. Les acteurs formés dans l'analyse des conflits se mettent
à l'écoute des communautés pour identifier les conflits
les plus pertinents, et ensuite créent un scénario qui
reflète cette situation. Pendant le spectacle, les spectateurs sont
invités à remplacer les acteurs sur la scène. L'absence
de toute forme de loisirs dans les villages rend ces séances de
théâtre extrêmement populaires, et amènent des gens
à se conformer aux recommandations qui ressortent du
théâtre participatif.
SFCG a mis en place un système de suivi et
d'évaluation pour analyser l'impact sur le changement d'attitudes dans
le long terme. Et depuis 2005, les comédiens de SFCG ont joué
plus de 1.000 spectacles devant plus de 1,2 million de spectateurs dans le
Sud-Kivu et le Nord-Katanga.
Dans ce même fil d'idées, SFCG, travaille pour
une sensibilisation de masse sur la stratégie des violences sexuelles,
à travers le cinéma mobile en collaboration avec l'Amnistie
International, utilisant des projections publiques du film « Briser
le silence ». La version intégrale du film de 60 minutes est
présentée à un large public, alors que les trois versions
courtes visent surtout les jeunes, les militaires et les couples. Après
chaque projection, les animateurs facilitent des discussions pour renforcer les
messages du film.
En outre, SFCG assure une formation continue aux radios
partenaires, en particulier pour promouvoir un journalisme responsable en vue
d'améliorer les reportages sur les questions conflictuelles et pour
éviter que les radios contribuent à enflammer davantage les
tensions. C'est la technique dite de « Common Ground »,
c'est-à-dire, « la recherche d'un terrain
d'entente », afin de rendre le contexte médiatique plus
responsable et plus sensible à la transformation des conflits.
Les bandes dessinés et les feuilletons radiophoniques
restent de même un moyen essentiel pour transmettre de l'information et
soulever des questions importantes, attirantes et accessibles.
Cette approche multimédia avec inventivité et
créativité soutient donc la transformation des conflits avec une
audience de masse. SFCG combine des actions concrètes de construction
de la paix avec le pouvoir des mass medias, afin d'informer et d'encourager la
participation des congolais dans le processus de paix, ainsi que d'influencer
les connaissances, les attitudes et comportements de l'audience de façon
à faciliter la paix, en clarifiant les enjeux et façonnant des
exemples positifs de construction de la paix.
Et bien entendu avant le lancement de chaque nouveau projet,
SFCG adopte une même méthodologie participative d'analyse de
réceptivité, d'étude de terrain et de recherche de
collaborateurs. Après la mise en route d'un projet, SFCG travaille
activement avec des évaluateurs selon une méthodologie qui allie
des savoirs en matière de médias et de résolution des
conflits, en vue de mesurer son impact sur le terrain et, au besoin de
rectifier les techniques utilisées.
SFCG travaille ainsi en étroite collaboration avec des
partenaires locaux, dans le but de s'imprégner de la culture ambiante et
trouver les moyens appropriés de renforcer la capacité à
résoudre les conflits de façon constructive.
II.7. Activités en R.D.Congo
Search for Common Ground-Centre Lokole en RD Congo, produit
des émissions radiophoniques et télévisées
hebdomadaire en synergie avec d'autres acteurs, dans ses studios de production
de Kinshasa et de Bukavu. Ces programmes se focalisent sur la bonne gouvernance
d'une part et sur la consolidation de la paix d'autre part, et sont
diffusées sur 100 stations de radio partenaires dans toutes les
provinces de la R.D.Congo et sur 12 chaînes de télévision
à Kinshasa avec un relais dans 7 provinces. Et cela, dans toutes les 4
langues officielles du pays (Lingala, Swahili, Kikongo, Tshiluba) y compris le
français.
II.7. a. Emissions radiophoniques
· Arbre à Palabre : C'est un
magazine multimédia de 30 minutes en français, qui traite des
questions sensibles et des thématiques clés, par rapport au
processus de consolidation de la paix. Cette émission est
composée de discussions avec des experts et décideurs, de
micros-trottoirs réalisés par les correspondants du Centre Lokole
à travers les différentes provinces. Et de temps en temps, avec
une intervention d'un journaliste depuis une ville du pays autre que Kinshasa.
Arbre à Palabre permet ainsi au congolais d'exprimer leurs
préoccupations vis-à-vis du processus de la
démocratisation et de la bonne gouvernance.
· Boyoka pe Biso
(« Ecoutons-nous Aussi ») : Ce magazine en
lingala d'une durée de 12 minutes, offre la possibilité aux
citoyens d'exprimer leurs opinions sur des questions spécifiques
liées au processus de la paix. Boyoka pe Biso travaille avec un
réseau de 25 correspondants dans toutes provinces. Des
inquiétudes et des questions de gens interviewés trouvent leur
réponse au cours de l'émission avec une interview d'un expert ou
une autorité qui éclaircit et précise les informations par
rapport à la thématique.
· Mopila
(« Conducteur ») : C'est un feuilleton
éducatif à caractère théâtrale. Ce sketch
radiophonique de 8 minutes tourne autour d'un personnage principal qui est un
chauffeur de taxi. Mopila « guide » donc les auditeurs en
illustrant d'une façon divertissante et informative. Ce sketch traite
des éléments clés du processus de paix, en clarifiant des
aspects souvent sujet de la manipulation et division. Le point de départ
de ce sketch, c'est d'illustrer le sujet à travers la manière
dont la population perçoit la thématique, en montrant une
façon collaborative d'aborder les conflits et
mécompréhension. L'émission Mopila est produite en
français, lingala, swahili, kikongo et tshiluba.
· Jirani ni Ndugu (« Mon
voisin, C'est mon frère ») : C'est un feuilleton
radiophonique réalisé en swahili. Cette émission aborde
les vécus dans la vie quotidienne de la population, en montrant comment
aborder avec une approche collaboratrice au lieu d'adversité. Chaque
épisode de 30 minutes, illustre un conflit, en se basant sur des
personnages très célèbres dans la zone swahiliphone de
l'Est du pays. Le format du feuilleton qui, après trois ans est
très connu y compris les personnages du feuilleton, permet de
présenter des attitudes et comportements existants variés, en
modélisant les comportements positifs et les moyens de réponse
alternative à la violence dans les conflits de chaque jour.
· Sisi Watoto (« Nous les
Enfants ») : C'est un programme produit par les jeunes reporters
de moins de 18 ans formés par le Centre Lokole, pour les enfants, et sur
les enfants, qui se penche sur les droits et les défis des enfants dans
le contexte congolais. Cette émission de 15 minutes en swahili fait une
attention particulière aux expériences des enfants liés
aux groupes armés qui réintègrent dans la vie civile,
ainsi que les autres enfants vulnérables (chefs de ménage,
orphelin, enfants sans abris). L'émission incluse les interviews et les
reportages réalisés à travers l'Est du pays, avec un
sketch joué par une troupe composée d'ex-enfants soldats.
· Lobi Mokolo ya Sika - Kesho ni siku
Mpya (« Demain est un nouveau jour ») : Ce
feuilleton de 15 minutes produit en lingala et en swahili, vise à
informer la population et les ex-combattants sur le processus de DDR
(Désarmement, Démobilisation et Réinsertion), en mettant
un accent sur la réinsertion sociale des ex-combattants (adultes et
enfants) dans leur communautés. En 2006, le Centre Lokole a
ajouté un story line illustrant divers messages sur le processus du
brassage et une meilleure collaboration entre militaires et civiles.
· Wote Tukutane Tena (« Nous
nous réunissons encore ») : C'est une émission en
swahili de 20 minutes, produite en collaboration avec l'UNHCR afin d'assurer le
retour en paix des réfugiés congolais au Sud-Kivu. A travers
l'information exacte et le dialogue, cette émission cherche à
clarifier le processus de rapatriement et aider la résolution pacifique
des conflits liés à la terre et à la
propriété entre les réfugiés retournés et
résidents.
· Génération Grands Lacs :
Chaque samedi à 14h00, les jeunes de la région des
Grands Lacs traversent les frontières pendant 60 minutes à
travers cette émission interactive, diffusée simultanément
en RD Congo, au Rwanda et au Burundi. Cette émission met un accent sur
le renforcement des capacités des jeunes de comprendre les conflits et y
répondre avec collaboration à la place de la violence. A travers
le webstreaming, la Génération Grands Lacs est une nouvelle
innovation qui permet aux jeunes de la sous-région de se dialoguer
ensemble, se connaître, et chercher comment construire ensemble la
région. Les auditeurs qui appellent s'expriment librement dans la langue
de leur choix, souvent connu des animateurs du jour. L'émission est
présentée alternativement chaque semaine par deux animateurs des
nationalités différentes et va en directe d'une ville à
une autre, la semaine suivante. Elle se produit en français.
· Duel des Jeunes Démocrates
(DJD) : Ce jeu radiophonique de 30 minutes produit en
français, est un « Quiz » s'adressant aux
élèves du secondaire. Chaque semaine, il est produit dans un
collège, un lycée ou un institut différent et ce d'une
province à une autre. Le programme repose sur des
« duels » entre différentes écoles. Il
propose d'apprécier les compétences et les connaissances des
élèves sur la marche du pays et la démocratie en RD
Congo.
· Face à la Justice : C'est
un programme en français, lingala et swahili de 15 minutes, coproduit
par Search for Common Ground (SFCG) et Institute for War and Peace Reporting
(IWPR), visant à clarifier le processus et le procès en cours
à la CPI. L'émission cherche à donner une information
impartiale aux auditeurs congolais à travers les interviews avec les
experts et personnes ressources, travaillant à la CPI afin d'expliciter
les opportunités et défis liés avec la justice
internationale.
II.7.b. Emissions télévisées
· Tosalel'ango : (Détail
voir le point II.9)
· L'Equipe : C'est un feuilleton
télévisé centré autour de l'intrigue d'une
équipe de football féminine. Cette série met au devant la
force d'une approche collaborative, comme facteur de réussite d'une
équipe, d'une communauté, car avec le tribalisme, la corruption,
le divisionnisme, l'équipe ne gagne pas. A travers des personnages
captivants et des intrigues, elle transmet ainsi le message sur la bonne
gouvernance, la participation citoyenne, le genre et la transformation des
conflits.
II.8. Structure organisationnelle
Avec ses deux bureaux de Kinshasa et de Bukavu, SFCG-RDC,
travaille avec une large structure administrative où l'on trouve
à sa tête, une Directrice nationale siégeant
à Kinshasa et son Directeur national adjoint, chargé
de l'administration et de finance résident à Bukavu.
A leur côte s'ajoute, le Coordinateur national de
programme médias, secondé par le Chargé de
programme médias Kinshasa et le Chargé de programme
médias Bukavu.
On y trouve tout de même le Coordinateur de
théâtre radiophonique, le Coordinateur de
théâtre participatif et, le Coordinateur de suivi et
évaluation.
Cette architecture s'étend jusqu'au Chargé
administratif et financier pour Kinshasa et le Chargé
administratif et financier pour Bukavu, incluant dans chacun d'eux un
assistant.
Et en dehors de ceci, l'on compte aussi le Chargé
de la logistique Kinshasa et le Chargé de la logistique
Bukavu. Cette structure se complète par les Chefs de sous
bureaux de Goma, Moba et Uvira.
II. 9. Aperçu sur l'émission
téléréalité Tosalel'ango
II.9.1. Synopsis
Tosalel'ango est une émission
téléréalité innovatrice, qui montre une jeunesse en
action pour un changement dans leurs communautés. Elle est basée
sur un enregistrement de Tribune d'Expression Populaire (TEP) entre les
autorités et des citoyens sur une question en rapport avec la
gouvernance. Le programme est fait sous forme de table ronde intégrant
des extraits de questions réponses de la TEP et des clarifications d'un
invité au studio. Pendant 30 minutes, des jeunes de Kinshasa face aux
défis dans leur communautés essayent d'aborder des
problèmes tels que la violence, les coupures d'eau et de
l'électricité, la pollution, la corruption etc., en y proposant
quelques solutions potentielles. Cette émission en bilingues
(français et lingala) est diffusée sur 5 chaînes de
télévisons à Kinshasa et sur les chaînes
provinciales à Kisangani, Bukavu, Matadi, Mbandaka, Mbuji-Mayi,
Lubumbashi et Katanga.
II.9.2. Déroulement et processus du casting des
challengers
Tosalel'ango en tant qu'une émission
téléréalité de proximité, puise les sujets
autour de laquelle tourne sa production, auprès de la population
elle-même. Ainsi avant, pendant et après l'émission, le
présentateur lance un appel aux téléspectateurs entre
autre les jeunes, désirant opérer un changement, en fournissant
l'adresse e-mail, téléphonique et physique de SFCG-Centre Lokole,
afin de soumettre leurs sujets.
Les jeunes potentiels appelés
« challengers » que Tosalel'ango recherche, sont des
personnes entre 16 et 30 ans habitant Kinshasa, ayant une vision et qui sont
déterminés à opérer un changement.
Les challengers ayant envoyé un courrier
électronique ou une lettre décrivant le changement qu'il souhaite
réaliser, sont contactés par Tosalel'ango après toute une
série de casting.
Le thème choisi par ces challengers est
fondamentalement un problème présent dans le quotidien de la
société congolaise. Ceci pour permettre aux
téléspectateurs à s'allier à la même cause
que les challengers, en contemplant ainsi leur démarche afin de
favoriser un changement participatif.
Et chaque numéro présente deux challengers,
travaillant ensemble pour relever le même défi. Ces challengers
peuvent être des bons amis, d'une même famille, ou de parfaits
étrangers qui un objectif commun. Leur relation est cruciale durant ces
moments où ils font face à leur défi.
Le présentateur qui est un jeune kinois
branché, interagisse avec les challengers, le guident et énonce
les différents défis à relevé car, chaque
émission aborde un thème, autour duquel, les challengers
remplissent trois tâches qui sont décries sur support graphique.
Ces tâches les aident à atteindre leurs buts, tout en montrant aux
spectateurs, les processus qui peuvent être suivis pour effectuer le
changement. Après chaque défi, le présentateur et les
challengers analysent les progrès effectués puis jettent un
regard sur le prochain défi. Les animations graphiques quant à
elles, apportent un contenu éducatif supplémentaire.
Les défis sont parfois insurmontables, mais les
challengers sont conseillés sur le meilleur moyen de procéder et
sont encouragés à ne pas baisser les bras. A travers les
thèmes explorés et les défis à relever, chaque
émission démontre que l'on peut opérer un changement d'une
manière ou d'une autre33(*).
Conclusion partielle
Le tour d'horizon de ce chapitre, avait pour finalité
de situer Search for Common Ground (SFCG) dans son contexte, de par sa mission
en général et son apport en particulier dans la bonne gouvernance
et dans « la recherche d'un terrain d'entente » pour la
consolidation de la paix et le bon fonctionnement de la RD Congo, dès le
dialogue inter-congolais, à la mise en place du gouvernement de
transition, jusqu'à l'accompagnement du gouvernement élu de la
troisième République. Il consistait aussi, à mettre un
accent particulier sur les grandes lignes de Tosalel'ango,
l'élément principal de notre analyse à côté
de SFCG.
Mais nous ne pouvons pas clore ce chapitre sans toutefois
relever certaines difficultés auxquelles nous avons fait face pendant
notre recherche. Il s'agit des difficultés d'ordres documentaires
relatives à l'entrée en possession des informations de SFCG. Car,
il a fallu attendre pendant longtemps et parfois sans succès. C'est dans
cette perspective que l'on peut constater ici dans ce chapitre, l'absence des
détails sur le fonctionnement de sa structure organisationnelle ainsi
que celle de son organigramme.
CHAPITRE III : ANALYSE DE LA PERCEPTION ET DE
L'IMPACT DE
L'EMISSION TOSALEL'ANGO DANS LE
PROCESSUS
DE CHANGEMENT DES MENTALITES A
KINSHASA.
Chaque communication associée à une
stratégie de communication, vise des effets mesurables auprès du
public pour lequel le message est destiné. Ces effets sont les fruits
d'une confiance méritée et déterminent ainsi, le sens de
relation existant entre l'émetteur et le récepteur. Reposant sur
une analyse quantitative, ce troisième chapitre fait appel à une
enquête par questionnaire afin d'approfondir notre problématique,
de par les différents points de vue de la population.
III.1. Objet d'enquête
Par nature, l'enquête tente toujours à
répondre à une question de recherche, en décrivant une
réalité et en mesurant quantitativement ses résultats.
Sous cet angle, notre enquête telle qu'inscrit dans ce travail, cherche
à déceler l'intérêt que bénéficie
l'émission téléréalité Tosalel'ango dans le
processus de changement des mentalités à Kinshasa, afin
d'évaluer les résultats dérivant de cette stratégie
de communication, mise en place par l'ONG Search for Common Ground.
III.2. Echantillon
Etant donné que le but poursuivi par une enquête
est la généralisation des résultats à partir d'un
échantillon ou une fraction de l'ensemble de la population de
référence, notre enquête s'attèle sur
l'échantillon stratifié représentatif et a comme
population d'étude, les étudiants de l'Université
Catholique du Congo(UCC) ex-Facultés Catholiques de Kinshasa qui a un
effectif total de 2.681 étudiants pour l'année académique
2009-2010, reparti de manière suivante : 190 étudiants
en Théologie, 29 en Droit canonique, 146 en
Philosophie, 1.116 en Economie et développement, 972 en Communications
sociales et 228 en Droit et sciences politiques.
Et le choix de cet échantillon se justifie par souci de
représentativité, dans la mesure où au sein d'un cadre de
recherche tel que celui-ci, on retrouve une base de sondage bien
déterminée avec des individus représentant tous la
même valeur, mais identifiés en sous-population. S'agissant de sa
taille, celle-ci est de 50 étudiants, dont 4 à la faculté
de Théologie, 1 à la faculté de Droit canonique, 3
à la faculté de Philosophie, 20 à la faculté
d'Economie et développement, 18 à la faculté des
Communications sociales et 4 à la faculté de Droit et science
politique.
III.3. Dépouillement
Le dépouillement de ces données fait l'objet de
traitement manuel suivant d'abord une lecture de l'ensemble des protocoles
d'enquête, vient ensuite le repérage des mots-clés retenus
et enfin la classification des discours en fonction des niveaux explicatifs de
la problématique.
III.3.1 Déterminants sociaux
Tableau I : Répartition selon le sexe des
enquêtés
Sexe
|
Nombre
|
%
|
M
|
21
|
42
|
F
|
29
|
58
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Données de l'enquête 2010
La majorité des étudiants enquêtés
sont des filles et ces dernières sont au nombre de 29, soit une valeur
relative de 58 %, contre 21 garçons, soit 42 %. Cet écart peut
s'expliquer démographiquement car, une grande partie de la population
kinoise est du genre féminin. Aussi parce que les filles sont plus
disponibles que les garçons.
Tableau II : Répartition selon l'âge
des enquêtés
Age
|
Nombre
|
%
|
17 - 20 ans
|
7
|
14
|
21 - 28 ans
|
27
|
54
|
24 - 27 ans
|
7
|
14
|
28 - 31 ans
|
8
|
16
|
32 ans et plus
|
1
|
2
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Donnés d'enquête 2010
Sur un échantillon de 50 enquêtés, ceux
dont l'âge varie entre 21-23 ans, sont plus nombreux, soit 54 %, suivi de
16 % des enquêtés se situant entre 28-31 ans, puis 14 % se
trouvant entre 17-20 ans aussi entre 24-27 ans enfin, 2 % se
caractérisant entre 32 ans et plus.
Dans ce tableau les étudiants compris entre 21-23 ans
battent le record parce que c'est vers cet âge qu'on retrouve plus des
jeunes à l'université. Par ailleurs, nous avons mis en exergue le
groupe d'âge de 17-20 ans, 24-27 ans, 28-31 ans, 32 ans et plus, pour
déterminer les étudiants qui sont en avance ou retard quant
à leur cursus académique.
Tableau III : Répartition selon
l'état-civil des enquêtés
Catégorie
|
Nombre
|
%
|
Célibataire
|
48
|
96
|
Union libre
|
2
|
4
|
Marié
|
0
|
0
|
Divorcé
|
0
|
0
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Donnés d'enquête 2010
La plupart des étudiants enquêtés sont
célibataire comme nous le révèle ce tableau. On retrouve
ici 96 % des étudiants célibataires, contre 4 % vivant dans
l'union libre. Par contre, les déterminants comme
« marié ou divorcé » ne sont pas
représentés dans cette population.
Le pourcentage élevé des célibataires
s'explique par le fait qu'en en tant qu'étudiant, les jeunes ne
disposent pas des moyens financiers pour abriter la vie conjugale. Aussi, la
faible figuration des unions libres ainsi que l'absence des mariés et
des divorcés peut se justifier qu'actuellement, les jeunes
préfèrent continuer leurs études jusqu'à un certain
âge.
Les résultats de ce tableau nous poussent à
émettre un point de vue selon lequel, si dans les sociétés
traditionnelles les jeunes se mariaient très tôt et aujourd'hui
avec les études qui durent aussi longuement, les réalités
de la société moderne, nous montre que les jeunes peuvent rester
plus ou moins longtemps avant de se jeter dans l'aventure de la vie
conjugale.
III.3.2. Objet d'enquête
Tableau I : Répartition selon la
consommation de la télévision
Affirmation
|
Nombre
|
%
|
Régulier
|
41
|
82
|
Non régulier
|
9
|
18
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Données d'enquête 2010
Ceux qui consomment la télévision
régulièrement priment dans ce tableau avec 82 %, contre 18 % qui
en consomment de façon non régulière. La cible de notre
échantillon étant les jeunes, le pourcentage élevé
sur la consommation régulière de la télévision
s'explique aussi mieux auprès de celui-ci car, de nos jours la
télévision est l'un des médias le plus consommé par
les jeunes pour de raisons de divertissements.
La faible représentativité sur la consommation
non régulière de la télévision de son
côté, peut être compris des causes de coupures intempestives
de l'électricité, de même parce qu'une bonne partie de la
capitale n'est pas servi en énergie électrique.
Tableau II : Répartition selon la
connaissance de Tosalel'ango
Affirmation
|
Nombre
|
%
|
Oui
|
44
|
88
|
Non
|
6
|
12
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Données d'enquête 2010
Sur un échantillon total de 50 enquêtés,
44 personnes, soit 88 % affirment connaître l'émission
Tosalel'ango, opposé par 6 personnes, soit une valeur relative de 12 %
se disant ne pas la connaître.
Ce petit écart en rapport avec la connaissance de
Tosalel'ango montre à suffisance que cette émission qui n'est pas
étrangère pour les kinois.
Tableau III : Répartition selon le suivi
de Tosalel'ango
Affirmation
|
Nombre
|
%
|
Oui
|
44
|
88
|
Non
|
6
|
12
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Données d'enquête 2010
Comme dans le tableau précédent, 88 % des
répondants sont ceux qui ont déjà suivie Tosalel'ango,
contre 12 %, ceux qui ne l'on jamais suivie. Ce gigantesque pourcentage
justifie ici que Tosalel'ango ne souffre en aucun doute de problème de
suivi.
Tableau IV : Fréquence de suivi de
Tosalel'ango dans différentes chaînes
Chaînes
|
Fréquences
|
%
|
CCTV
|
9
|
18
|
CNTV
|
14
|
18
|
AA
|
18
|
36
|
COULEURS TV
|
11
|
22
|
LA2
|
10
|
20
|
Autres
|
0
|
0
|
Total
|
62
|
100
|
Source : Données d'enquête 2010
Parmi les chaînes de télévision sur
lesquelles est diffusée Tosalel'ango, ce chapitre nous indiquent que la
plus suivie est l'Anne A avec 36 % puis, la Cntv avec 28 %, suivi de Couleur TV
avec 22 %, de La2 avec 20 % et enfin le CCTV avec 18 %.
Il ressort de la lecture de ce tableau que l'audience de
Tosalel'ango auprès du public, dépende aussi totalement de
l'audience de ses chaînes partenaires, dans la mesure où la lutte
entre les médias eux-mêmes est celle de l'audience.
Tableau V : Répartition selon la nature de
Tosalel'ango
Catégorie
|
Fréquence
|
%
|
Emission musicale
|
0
|
0
|
Emission politique
|
0
|
0
|
Emission de changement de mentalité et de bonne
gouvernance
|
43
|
86
|
Emission de promotion des valeurs
|
7
|
14
|
Autres
|
0
|
0
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Données d'enquête 2010
Sur les 50 personnes interrogées, 86 % estiment que
Tosalel'ango est une émission de changement des mentalités et de
bonne gouvernance et 14 % des répondants pensent qu'elle est aussi une
émission de promotion des valeurs
En revanche, les variables telles qu'émission
« musicale, politique, » n'ont pas trouvé de place
dans les réponses des enquêtés tout comme, la
modalité « Autres ».
Restant dans la logique de ce tableau, il convient de
souligner que la vision et les ambitions de Tosalel'ango sont belles et bien
connues du public kinois.
Tableau VI : Répartition selon ce qui
intéresse les enquêtés dans Tosalel'ango
Catégorie
|
Fréquence
|
%
|
Contenu
|
40
|
80
|
Animateur
|
2
|
4
|
Qualité de production
|
10
|
20
|
Challengers
|
6
|
12
|
Intervenants
|
4
|
8
|
Autres
|
0
|
0
|
Total
|
62
|
100
|
Source : Donnés d'enquêtes 2010
La majeure partie des personnes enquêtées se
disent être intéressés par le contenu de Tosalel'ango. Cela
est attesté avec un effectif de 40/50 enquêtés, soit 80 %.
La qualité de production est notifiée avec 20 % des personnes
interrogées, suivi de 12 % intéressés par les challengers
puis, 8 % sur les intervenants et 4 % en l'endroit de l'animateur.
Comme le signifie ce tableau, le pourcentage en rapport avec
le contenu ne peut être qu'au sommet, parce que ce contenu est une
série de sélection des sujets proposés par le public
lui-même et le 20 % relatifs à la qualité de production
témoignent ici le sens professionnalisme. Aussi bien que léger,
les 12 % d'intérêt apporté auprès des challengers
peut se traduire tout simplement parce qu'ils proviennent tout même parmi
le public partant d'une sélection. Les 8 % s'adressant aux intervenants
ayant, la plupart un certain niveau dans la hiérarchie sociale,
s'expriment clairement l'absence d'interaction existant entre ce deux camps.
Et les 4% d'attention en l'endroit de l'animateur, prouve à suffisance
le degré de son leadership. La modalité
« Autres » quant à elle n'a rien
représentée.
Tableau VII : Répartition selon
l'utilité de Tosalel'ango
Affirmation
|
Fréquence
|
%
|
Elle aborde les réalités Kinoises
|
13
|
26
|
Elle prône le changement des mentalités
|
17
|
34
|
Elle associe la population dans l'identification de
problèmes et la recherche des solutions.
|
11
|
22
|
Elle met les autorités devant leur
responsabilité
|
8
|
16
|
Autres
|
1
|
2
|
Elle conscientise la population
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Donnés d'enquêtes 2010
Sur les 50 personnes enquêtées, 17
répondants, soit 34 % soulignent Tosalel'ango est utile parce qu'elle
préconise le changement des mentalités, suivi de 26 %
précisant que parce qu'elle aborde les réalités kinoises.
22 % pensent qu'elle est utile parce qu'elle associe la population dans
l'identification de ses problèmes et à la recherche des solutions
potentielles. On y ajoute 16 % stipulant que parce qu'elle met les
autorités face à leur défi. Et 2 % dans la modalité
« Autres », a fait savoir qu'elle est aussi bonne, parce
qu'elle conscientise la population.
Au regard de la lecture de ce tableau, ces résultats
justifient donc l'importance de l'émission Tosalel'ango dans la lutte
pour le changement des mentalités.
Tableau VIII : Répartition selon la
critique faite à Tosalel'ango
Critique
|
Fréquence
|
%
|
Absence de politique de suivi
|
13
|
26
|
Absence de politique marketing
|
7
|
14
|
Objectif non atteint
|
10
|
20
|
Heures des diffusions inadaptées
|
3
|
6
|
Présentateur moins influent
|
5
|
10
|
Contre l'animation par un artiste musicien
|
2
|
2
|
Contre la domination du Français sur le Lingala
|
2
|
2
|
Sans objet
|
8
|
16
|
Total
|
50
|
100
|
Source : Données d'enquêtes 2010
Dans ce tableau, nombreux sont ceux qui reprochent à
Tosalel'ango de manque de suivi, exprimé ici avec 26 %, puis 20 % des
répondant soulignent de leur côté que son objectif est non
atteint. Cependant, 16 % est la représentation des
enquêtés qui n'ont pas émis de critique, mais à cela
s'ajoute, 14 % de notre échantillon faisant savoir l'absence de
politique marketing, suivi de 10 % relevant le problème du
présentateur moins influent, de 6 % s'exprimant sur l'inadaptation des
heures de diffusions et enfin, 4 % s'opposent à la fois sur la
présentation de cette émission par un artiste musicien aussi, la
domination du français sur le lingala pendant l'émission.
Ce tableau est assez révélateur et suscite une
nouvelle approche permettant à Tosalel'ango d'atteindre ses
objectifs.
Répartition selon les propositions des
enquêtés
Si 40 % de la population interrogée n'a pas
donné son avis final pour boucler le débat autour de
Tosalel'ango, 24 % au contraire recommandent à celle-ci de mettre en
place une structure de suivi et de contrôle pour sauvegarder les nouveaux
comportements qu'elle prône. 12 % la suggèrent de sa part
à multiplier ses stratégies de communication, suivi de 10 % qui
pensent qu'elle doit aussi inclure d'autres leaders d'opinion.
L'on note, 4 % souhaitant la nationalisation de cette
émission et 3 % estiment qu'elle doit cibler toutes les couches
sociales.
Ces résultats issus de la modalité
« Autres chose à ajouter » où les
enquêtés se sont exprimés librement de façon non
orientée sont ainsi assez déterminant comme enjeu.
III.4. Analyse et interprétation des résultats
d'enquête
Ces tentatives d'explication permettent pour ainsi dire
d'examiner le niveau des stratégies de communication de SFCG à
travers son émission téléréalité
Tosalel'ango, un programme à vocation de changement des
mentalités afin d'établir une liaison entre notre question de
départ et les résultats obtenus, ceci pour vérifier nos
hypothèses préétablies.
En effet s'agissant de prime à bord de la connaissance
de Tosalel'ango, nos enquêtés l'on attesté sans moindre
hésitation. Cette affirmation est signifiée dans le Tableau I de
la deuxième partie de notre enquête, avec un effectif de 44/50
personnes, soit une valeur relative de 88 %, contre seulement 6/50, soit 12 %
se disant encore l'ignorer.
Une relation d'implication se retrace aussi entre le Tableau I
et le Tableau II venant appuyer le Tableau précédent en assurant
de la même manière que 88 % de la population interrogée
indique avoir déjà suivie Tosalel'ango cependant, 12 % fait
savoir de son côté, de ne l'avoir pas encore suivie.
Dans cette même perspective, toute confusion quant sa
nature est loin d'être en accord avec la connaissance des
enquêtés, comme le démontre le Tableau V avec 86 % des
personnes précisant que Tosalel'ango est une émission pour le
changement des mentalités et bonne gouvernance suivi de 7 % estimant
qu'elle est aussi une émission de promotion des valeurs
Tous les qualificatifs en rapport avec la nature de
Tosalel'ango a permis donc l'effacement dans ce tableau des variables telles
que émission « musicale, politique, de consolidation de la
paix » ainsi que la modalité « Autres »,
qui sont restés sans figuration.
Ceci explique de cette manière, le plus grand
intérêt du public pour cette émission, une attention
orientée sur son contenu, telle que le révèle le Tableau
IV, avec un effectif total de 40/50 ou 80 %, aussi sa qualité de
production illustrée ici avec un faible pourcentage, soit 20 %
simplement.
Par contre, aucun des acteurs de cette émission ne
bénéficient une large attention de la par de cette population,
sinon les challengers avec 12 %, suivi des intervenants avec 8 % et l'animateur
qui ne jouit que de 4 % de ce regard.
En s'attelant sur la représentativité majeure
sur le contenu de Tosalel'ango, les motivations de cet intérêt
sont clairement justifiés dans le Tableau VII, où 34 % des
répondants ont avoués que cette émission est utile, parce
qu'elle préconise le changement des mentalités puis, 26 % les
certifient tout de même que parce qu'elle aborde les vécus
quotidiens de la population kinoise, suivi de 22 % des réponses
indiquant qu'elle est importante, parce qu'elle associe la population à
l'identification de ses problèmes et à la recherche des solutions
durables. L'on dénombre aussi, 8 % des personnes enquêtées
signifiant que cette émission est utile, parce qu'elle met les
autorités face à leur défi et dans la modalité
« Autres », 2 % de notre échantillon stipulent que
Tosalel'ango est également importante, parce qu'elle conscientise la
population.
A l'inverse, même si les résultats
précédents se rapportant à la connaissance de Tosalel'ango
se montrent jusque là adéquats, l'enquête nous apprend par
ailleurs, certains insuccès de ces connaissances, quant à la
vérification ses retombées auprès du public face au
changement des mentalités.
Cela apparait en clair dans le Tableau VIII où des
enquêtés se sont exprimés relativement à la critique
faite à Tosalel'ango. Et un effectif de 13/50, soit 26 % des personnes
enquêtées reprochent à cette émission de manque de
politique de suivi, 20 % de notre échantillon remarque que son objectif
est jusque là non atteint, à ceci s'ajoute le manque de politique
marketing attestée par 14 % des répondants, suivi de 10 %
qualifiant de moins influent, le présentateur de cette émission,
6 % reprochent aux programme de Tosalel'ango, d'inadaptation aux heures de
diffusion, et 4 % se disent au moment contre l'animation de Tosalel'ango par un
artiste musicien et la domination du français sur le lingala pendant
l'émission
Le Tableau précédent cause ainsi ces
propositions des enquêtés, dans la modalité
« Autres chose à ajouter ». Sur un
échantillon de 50 enquêtés, 24 % signifient que pour
atteindre ses objectifs, Tosalel'ango doit mettre en place une structure de
suivi et de contrôle, 12 % la recommande pour sa part à multiplier
ses stratégies.
L'on relève de la même façon, 10 %
souhaitant l'implication des autres leaders d'opinion dans leur domaine
respectif, suivi de 8 % désirant nationalisation de cette
émission étant donné que les mêmes problèmes
sont un peu partout, et 6 % des répondants pensent qu'elle doit cibler
les problèmes de toutes les couches sociales.
Conclusion partielle
Les résultats des données recueillis sur terrain
et analysés tout au long de ce troisième chapitre, sont donc
manifestes car, ils nous ont permis à vérifier notre
hypothèse s'agissant de la perception et de l'influence de
Tosalel'ango.
IV. CONCLUSION GENERALE
Le principal objectif de ce travail était d'examiner
les stratégies de communications de l'ONG belgo-américaine Search
for Common Ground (SFCG), connue localement sous le nom de centre Lokole qui,
depuis un certain temps essaye d'affronter les de changement des
mentalités à Kinshasa, à travers son programme
téléréalité Tosalel'ango, basé sur un
enregistrement de Tribune d'Expression Populaire entre les autorités et
des citoyens, sur une question en rapport avec des faits se présentant
comme obstacles pour la bonne marche de notre société.
Cette étude nous a exigé une descente sur
terrain de par une méthode quantitative et la technique d'enquête
par questionnaire, afin de déceler son image et ses résultantes
relativement au changement des mentalités comme souhaité.
Et l'impression qui se dégage au sortir de notre
étude est que les connaissances de la population enquêtée
en rapport avec l'émission Tosalel'ango dans son
intégralité sont adéquates. Ces résultats sont
attestés avec un effectif de 44/50, soit 88 % des répondants se
disant bien la connaître et certifient tout de même l'avoir
déjà suivie. Ce qui est assez remarquable ce que les
résultats concernant son contenu, sont aussi très
représentés avec 80 % et ceci correspond avec sa nature car,
Tosalel'ango se veut une émission de changement des mentalités,
et de bonne gouvernance, aussi des promotions des valeurs, exprimée
respectivement dans le Tableau V, par 43 et 7 %.
Eu égard à ce qui précède, nous
avons eu le risque de mettre en exergue l'influence de ses connaissances
suffisantes de Tosalel'ango sur les comportements du public et, il ressort de
cette démarche que l'objectif de Tosalel'ango est jusque là loin
d'être atteint, comme le démontre 20% de notre échantillon
dans le Tableau VIII. Ceci se justifie bien avant, par le manque de politique
de suivi pour garantir les comportements recherchés, comme le
précise 26 % de cet échantillon. Cette faillite s'explique
également par l'absence d'une politique de marketing, marquée
avec 14 %, aussi la moins influence de son animateur signifiée par 10
%.
Fort de tous ces constats, nous pouvons donc au terme de cette
analyse confirmer notre hypothèse comme préalablement
établie que les campagnes de sensibilisation de Tosalel'ango
auprès du public donnent les résultats sur le plan d'information,
mais ne suscitent pas à accroître leur participation ou tout
simplement leur changement. Et c'est cette vérité qui se laisse
voir, au regard de la constance des anciens comportements
déplorés jour au jour à Kinshasa.
Mais aussi, malgré la confirmation de ce dernier aspect
de notre hypothèse, il s'avère important de souligner
qu'au-delà des efforts que peut fournir Tosalel'ango, la
pérennisation des comportements tel que préconisés par
cette émission ne peut être également effectif qu'avec
l'apport de l'Etat congolais car, SFCG en tant qu'une structure non
gouvernementale n'a pas de pouvoir d'appliquer certaines décisions entre
autre sanctionner certaines conduites voulues en âme et conscience de la
population.
En définitive, loin de nous toute prétention
d'avoir épuisé ce sujet qui nous tient à coeur, mais nous
osons croire modestement, avoir contribué scientifiquement à des
nouvelles perspectives pour Tosalel'ango et l'oeuvre humaine ayant toujours ses
limites, nous sommes ouverts à toutes les critiques pour son
perfectionnement.
V. SUGGESTIONS
Ce point tel qu'inscrit ici, a comme fondement l'analyse des
résultats recueillis sur terrain, qui nous a révélé
en outre quelques problèmes liés aux stratégies de
communication de l'ONG SFCG à travers son programme Tosalel'ango. Et ces
propositions faites en la lumière des certains avis de nos
enquêtés, a comme finalité de rendre plus efficace cette
émission téléréalité dans son combat pour le
changent des mentalités.
Et tout compte fait, l'objectif de Tosalel'ango ne peut
être atteint que grâce à une bonne stratégie de
communication réunissant en son sein tous les enjeux. Parmi ceux-ci,
Tosalel'ango doit mettre en place une politique de marketing très
agissant.
Le nécessaire est avant tout de réviser son spot
publicitaire en utilisant les grands leaders d'opinion connus du public qu'on
peut retrouver dans le monde de la musique, de la comédie et du sport
notamment, le football car, ces derniers ont le mérite d'exercer une
forte influence sur notre population, ceci pour emboîter les pas du
marketing commercial, convaincu de leur expertise.
La seconde proposition est celle d'organiser une antenne
ouverte, le 7ème jour après sa diffusion successive,
autrement le dimanche. Cette antenne ouverte aura comme finalité de
créer un espace d'interaction entre les acteurs sur le plateau et les
téléspectateurs. Ainsi, l'on doit associer à
côté de l'animateur principal et des challengers, d'autres
invités de marque qui peuvent être également un artiste
musicien, comédien et tant d'autres. Sur le plateau tout commencera par
la projection en quelques minutes du numéro diffusé tout au long
de la semaine. Après le balancement de cette séquence,
l'animateur principal orientera le dialogue entre tous acteurs sur le plateau.
Les téléspectateurs qui entrent en ligne doivent donner leurs
impressions sur le problème traité et expliqueront aussi comment
ils vont y faire face dans leurs milieux respectifs, après s'être
informés par Tosalel'ango. Et les messages des leaders d'opinion sur le
plateau doivent aller dans le sens d'encouragement et d'émulation.
La troisième recommandation est celle d'opérer
un meilleur choix des chaînes de télévision ayant une
grande audience, pour le partenariat quant à sa diffusion car,
l'audience de Tosalel'ango dépende aussi de celles-ci. A
côté de ceci doit s'ajouter la pondération des heures de
diffusions.
Pour des sujets en rapport avec la salubrité, la
santé... Tosalel'ango peut tout de même procédée
à des diffusions publiques, selon un calendrier bien
déterminé
Enfin, la mise en place d'une structure de suivi et de
contrôle s'avère capital pour maintenir les comportements
aspirés. Et plus loin, elle peut aller jusqu'à la création
de « Clubs Tosalel'ango » dans les différents coins
de la capitale.
VI. BIBLIOGRAPHIE
I. DICTIONNAIRES
1. BARREYRE, J.Y. et BOUQUET, B., Nouveau dictionnaire
critique d'action sociale, Paris, Bayard, 2006.
2. LAMIZET, B., et SILEM, A., Dictionnaire
encyclopédique des sciences de l'information et de la
communication, France, ellipses, 1997.
3. Le Petit Larousse Illustré, Paris
Malesherbes, 2005.
4. LEHU, J.M., L'encyclopédie du Marketing,
Paris, Edition d'organisation, 2005.
5. SILLAMY, N., Dictionnaire de psychologie, Paris,
Libraire, Larousse, 1978.
II. OUVRAGES
1. BALLE. F., Médias et société,
Paris, Montchrestien E.J.A, 2003.
2. COLLERETTE, P. et DELISLE, G., Le changement
planifie, une approche pour intervenir dans les systèmes
organisationnels, Ottawa, Edition Agence d'ARC Inc, 1982.
3. FALCONI, A., Histoire de la communication, Ses origines
à la connaissance du journalisme, Kinshasa, Médias Paul,
Vol. I, 1997.
4. GRAWITZ, M., Méthode des sciences
sociales, Paris, Dalloz, 1986.
5. LARAMEE, A. et VALEE, B., La recherche en
communication. Elément méthodologique, PUQ, Canada,
2002.
6. MALCUIT, G., et al., Psychologie de
l'apprentissage. Termes et concepts, Québec,
Edisem Inc, 1995.
7. WILLET, G., La communication
modélisée, une introduction aux concepts, aux
modèles et aux théories, Canada, Editions du Renouveau
Pédagogique, 1992.
III. NOTES DE COURS
1. KANGA, J., Cours de psychologie des groupes,
Unikin, Faculté de psychologie et des sciences de
l'éducation, 2005. (Inédit).
IV WEBOGRAPHIE
1. BOUDREAU, G., Le changement de mentalité en
général, [En ligne],
http://www.umoncton.ca/ecosage/Gaston2.rtf
(Page consultée, le 16/04/2010).
2. Changement de mentalités dans les entreprises et
les organisations, [En ligne],
http://www.journal.coherences.com/article181.html
(Pg. consultée, le 21/11/2009).
3. Comportement,[Enligne],
http://psychologie.ouvaton.org/articles/txt-06.20-definitioncomportement.htm
(Page consultée, le 16/04/2010).
4. Développement social, [En ligne],
http://lude.noyeraie.free.fr/social,
(Page consultée, le 06/06/2010).
5. http://
www.centrelokole.org
6. http://www.sfcg.org
7. Le modèle de Laswell, [En ligne],
http://www.businesspme.com
/articles/communication/6/le modele-de-laswell.html (Page
consultée, le 07/12/2009).
8. UMWELT,comportement,[Enligne],
http://psychologie.ouvaton.org/articles/txt-06.20-definitioncomportement.htm
(Page consultée, le 16/04/2010).
VII. TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
DEDICACE ii
AVANT PROPOS iii
ABREVIATIONS iv
O. INTRODUCTION GENERALE
1
O.1. PROBLÉMATIQUE
1
O.2. HYPOTHÈSES
3
O.3. MÉTHODES ET TECHNIQUES
3
O.4. CADRE THÉORIQUE
4
O.5. DÉLIMITATION DU SUJET
6
O.6. INTÉRÊT DU SUJET
6
O.7. DIVISION DU TRAVAIL
7
I.1. STRATÉGIE
8
I.2. COMMUNICATION
9
I.2.1. Type de communication
9
I.3. STRATÉGIE DE COMMUNICATION
10
I.4. MENTALITÉ
11
I.4.1 Comportement
12
I.4.2. Relation entre mentalité et
comportement
13
I.5. CHANGEMENT
13
I.5.1. Changement de mentalité et
changement de comportement
14
I.5.2. Processus de changement
15
I.5.3. Les étapes d'un processus de
changement de comportement
16
I.5.3.1. La décristalisation
16
I.5.3.2. Le mouvement
16
I.5.3.3. La recristalisation
17
I.6. TÉLÉRÉALITÉ
19
I.7. DÉVELOPPEMENT SOCIAL
19
CHAPITRE II : PRESENTATION DE SEARCH
FOR COMMON GROUND (SFCG) ET SON CONTEXTE D'EMERGENCE EN RDC
21
II.1. CONTEXTE DU PAYS
21
II.2. LOCALISATION
22
II.3. STATUT JURIDIQUE
23
II.4. BREF APERÇU HISTORIQUE
23
II.5. MISSIONS ET OBJECTIFS
25
II.6. APPROCHE ET LA GAMME D'OUTILS
26
II.7. ACTIVITÉS EN R.D.CONGO
28
II.7. a. Emissions radiophoniques
29
II.7.b. Emissions
télévisées
32
II.8. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
32
II. 9. APERÇU SUR L'ÉMISSION
TÉLÉRÉALITÉ TOSALEL'ANGO
33
II.9.1. Synopsis
33
II.9.2. Déroulement et processus du
casting des challengers
33
CHAPITRE III : ANALYSE DE LA PERCEPTION ET DE L'IMPACT DE
L'EMISSION TOSALEL'ANGO DANS LE PROCESSUS
DE CHANGEMENT DES MENTALITES A KINSHASA
.36
III.1. OBJET D'ENQUÊTE
36
III.2. ECHANTILLON
36
III.3. DÉPOUILLEMENT
37
III.3.2. Objet d'enquête
39
III.4. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS D'ENQUÊTE
46
IV. CONCLUSION GENERALE 50
V. SUGGESTIONS
51
VI. BIBLIOGRAPHIE
54
VII. TABLE DES MATIERES
56
* 1 Gauthier et al. ,
Cité par A. LARAMEE et B. VALLEE, La recherche en
communication.
Elément méthodologique, PUQ, Canada,
2002, p. 129-130.
* 2 HUNGERFORD et VOLK,
cité par G. BOUDREAU, Le changement de mentalité en
général, [En ligne],
http://www.umoncton.ca/ecosage/Gaston2.rtf
(Page consultée, le 16/04/2010)
* 3 M. GRAWITZ,
Méthode des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1986, p. 360.
* 4 KUHN, Cité par A.
LARAME et B. VALLEE, Op. Cit, p. 165.
* 5 LASWELL Cité par
G. WILLET, La communication modélisée, une introduction aux
concepts, aux modèles et aux théories, Edition du
Renouveau Pédagogique, Canada, 1992, pp. 410-412- 460 ; Le
modèle de Laswell, [En ligne],
http://www.businesspme.com/articles/communication/6/le-modele-de-l
aswell.html (Page consultée,
le 07/12/2009)
* 6 J. Y BARREYRE et B.
BOUQUET, Nouveau dictionnaire critique d'action social, Paris, Bayard,
2006, p. 557.
* 7 J. NOREAU et al.,
Cité par P. COLLERETTE et G. DELISLE, Op. cit, p. 173.
* 8 J. P FAIVE, Cité
par J.M LEHU, L'Encyclopédie du marketing, Paris, Editions
d'Organisation, 2005, p. 755.
* 9 A. FALCONI, Histoire
de la communication. Ses origines à la reconnaissance du
journalisme, Kinshasa, Medias Paul, Vol. I, 1997, p.5
* 10 J.M. LEHU, Op. Cit., p.
163.
* 11 B. LAMIZET et A. SILEM,
Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de
la
Communication, France, Ellipses, 1997, pp.
529-530.
* 12 Idem, pp. 529-530.
* 13 Le Petit Larousse
illustré, Paris, Malesherbes, 2005, p. 181.
* 14 J. KANGA, Cours de
psychologie des groupes, Unikin, Faculté de psychologie et des sciences
de l'éducation, 2005, p. 63, Inédit.
* 15 G. BOUTOUI, Cité
par J. KANGA, Op. Cit., p. 63.
* 16 A. MUCCHIELI,
Cité par J. KANGA, Op.Cit., p. 63.
* 17 G. MALCUIT et al.
Psychologie de l'apprentissage. Termes et concepts, Québec,
Edisem Inc, 1995, p.334.
* 18 A. AKOUN et P. ANSART,
Op. cit., p. 198.
* 19 Comportement, [Enligne],
http://psychologie.ouvaton.org/articles/txt-06.20-definitioncomportement.htm
(Page consultée, le 16/04/2010).
* 20 G. MALCUIT et al.,
Op.cit., p. 13.
* 21 N. SILLAMY,
Dictionnaire de psychologie, Paris Librairie Larousse, 1978, p. 71.
* 22UMWELT,
Comportement,[Enligne],
http://psychologie.ouvaton.org/articles/txt-06.20-definitioncomportement.htm
(Page consultée, le 16/04/2010).
* 23 P. COLLERETTE et G.
DELISLE, Le changement planifié, une approche pour intervenir dans
les systèmes organisationnels, Ottawa, Editions Agence d'ARC Inc,
1982, pp. 25-26.
* 24 Idem p. 26
* 25Changement de
mentalités dans les entreprises et les organisations, [En ligne],
http://www.journal.coherences.com/article
181.html (Page consultée, le 21/11/2009).
* 26 AJZEN et FISHBEIN,
cité par G. BOUDREAU, Op.Cit. p.2
* 27 Idem p.27.
* 28 SULLIVAN, cité
par G.BOUDREAU, Op. Cit., p. 3.
* 29 P. COLLERETTE et G.
DELISLE, Op.Cit, pp. 28-34-41-42.
* 30 J. PROCHASKA et C.
DICLEMENTE, cité par G. BOUDREAU, Op. cit,. p. 6.
* 31 F. BALLE,
Médias et société, Paris, Montchrestien E.J.A,
2003, pp. 705-706.
* 32 Développement
social, [En ligne],
http://lude.noyeraie.free.fr/social,
(Page consultée, le 06/06/2010)
* 33 Pour plus de
renseignements sur Search for Common Ground, voir le site du Centre Lokole
www.centrelokole.org ou le site de
SFCG, www.sfcg.org
|