III.3.1.2. Analyse bivariée entre les capacités
linguistiques et la situation face à l'emploi.
Fort du faible niveau de scolarisation de la majorité
des unités statistiques observées ci haut, nous voudrions bien
examiné la situation de ces dernières vis-à-vis de
l'emploi. Cependant, n'ayant trouvé aucun moyen efficace pour
évaluer l'emploi en générale par rapport aux
capacités linguistiques, nous nous proposons de voir du coté de
ceux qui n'ont pas travaillé au cours des 7 (sept) derniers jours ayant
précédé le passage des enquêteurs. En effet,
à cette dernière catégorie d'individus, il a
été posé la question suivante : Bien que (NOM) n'ait
pas travaillé au cours des 7 derniers jours, a-t-il un emploi ? De
ce fait deux possibilités de réponse revenaient à
l'enquêté, à savoir dire `'Oui'' ou `'Non''.
En lisant le tableau 3.5 relatif au croisement des
capacités linguistiques et l'emploi, on peut facilement se rendre compte
que sur 6879 individus n'ayant pas travaillé au cours de la semaine
précédent l'enquête (ce qui représente environ un
tiers des populations échantillonnées de plus de 15 ans), 6548
n'ont pas un emploi (soit 95,2% des concernés) et 4 ont renoncé
de se prononcer sur leurs capacités linguistiques.
Toujours selon ce tableau, sur les 6879 unités
statistiques n'ayant pas travaillé au cours de la semaine d'avant le
passage de l'enquête, il y' a tout de même 228 analphabètes
qui ont un emploi (soit 3,3% de l'ensemble) contre seulement 103
alphabètes (ce qui représente 1,5% de l'ensemble).
Ces informations, quelque peu confuses, ne traduisent pas
l'entièreté de la situation dans l'emploi des deux groupes ;
car il s'agit uniquement des personnes qui n'ont pas travaillé une
semaine avant l'enquête. Un raisonnement qui s'appuie sur la
probabilité d'être employé désoeuvré sachant
les capacités linguistiques de l'individu et que
l'intéressé n'a pas travaillé au cours de la semaine
précédent l'enquête, serait plus intéressant et
enrichissant. Ainsi, il ressort de la lecture de la figure suivante et surtout
de la crédibilité des enquêtés, qu'au Mali et plus
précisément chez les personnes qui n'ont pas travaillé au
cours de la dernière semaine, qu'il y'ait plus de chance de trouver des
employés désoeuvrés chez les analphabètes que chez
les alphabètes (respectivement 5,5% contre 3,8%).
Bien que cet écart en terme de probabilité soit
relativement faible entre les deux groupes, l'information à retenir, est
que chez les personnes employés désoeuvrés, il y'a plus
d'analphabètes (228 sur 331) que d'alphabètes (voir tableau 3.5
en Annexes A).
Figure 3.2 : Proportion d'employés
désoeuvrés selon les capacités linguistiques et
l'inoccupation.
Source: ELIM
II/DNSI.
Suite à cette illustration et à tout ce qui a
été dit, une explication peut etre plausible, certainement que
les personnes analphabètes opèrent le plus dans des milieux
où l'emploi est saisonnier ou encore que set écart ne serait pas
significatif et ne serait expliquable qu'à partir des fluctuations
d'echantillonnage.
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