8.3 LA RESISTANCE DES
BACTERIES AUX ANTIBIOTIQUES
La résistance des bactéries aux antibiotiques
est soit naturelle, soit acquise. La résistance naturelle d'une
espèce ou d'un genre est une caractéristique propre, appartenant
à l'ensemble des souches de cette espèce ou de ce genre, quelles
qu'en soient les conditions d'isolement. Elle est toujours transmissible
à la descendance (transmission verticale). La résistance
naturelle détermine les phénotypes
« sauvages » des espèces bactériennes
vis-à-vis des antibiotiques.
Pour des raisons diverses, certaines bactéries qui
auparavant étaient sensibles aux antibiotiques, cessent de l'être
(on parle de résistance acquise). Ce qui veut dire que le
médicament devient moins efficace au traitement de l'infection. Cette
forme de résistance ne concerne qu'une proportion plus ou moins
importante de souches d'une espèce On peut expliquer l'augmentation de
la résistance par une utilisation abusive (par exemple lors de maladies
virales), en excès ou de façon mal-appropriée
(interruption de traitements). On doit aussi prendre en considération
l'intelligence du micro-organisme pour expliquer l'augmentation de la
résistance.
De manière spécifique, les trois
catégories de mécanismes qui rendent compte de la
résistance acquise des bactéries aux antibiotiques sont :
· la diminution de la quantité
d'antibiotique atteignant la cible par diminution de la
perméabilité : la baisse de la
perméabilité concerne surtout les bactéries à Gram
(membrane externe) dont les porines s'obturent partiellement ou totalement ou
alors disparaissent ;
· la modification de la cible de
l'antibiotique : ce type de mécanisme peut aller
jusqu'à l'absence de cible. Ces modifications se font soit par mutations
dans les gènes pour la cible de l'antibiotique ;
· l'inactivation de
l'antibiotique : c'est le mécanisme le plus
fréquent en pathologie infectieuse Il peut s'agir d'une destruction de
l'antibiotique.
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