2) Les bourgs-centres ruraux
En milieu rural, deux groupes de bourgs autonomes sont
identifiés : les bourgs-centres insérés dans une
dynamique locale et les bourgs centres à tradition
industrielle.
Appartenant au premier groupe, Auvillar et
Saint-Nicolas-de-la-Grave, positionnés au milieu du triangle
Castelsarrasin, Moissac et Valence, profitent du dynamisme économique de
la vallée de la Garonne.
En effet, ces deux bourgs connaissent, en dépit d'une
présence de deux fois plus d'actifs que d'emplois, une augmentation de
l'emploi (10% à Saint-Nicolas-de-la-Grave et 30 % sur Auvillar)
Le cadre de vie privilégié, grâce à
la présence d'un patrimoine (tour de l'horloge et halle circulaire
atypique d'Auvillar ; château du XIIe à Saint-Nicolas-de-la-Grave)
et d'aménités (base de loisirs) rend ces bourgs attractifs.
L'évolution de la population y est positive par le solde
migratoire important.
Les bourgs centres à tradition industrielle, regroupant
Laguépie et Montaigu-de-Quercy, connaissent depuis une vingtaine
d'années des difficultés économiques. La concurrence
mondiale dans les produits manufacturés fragilise les petites industries
traditionnelles qui n'arrivent pas à rester compétitives. Ces
deux bourgs au passé industriel important, qui comptent encore
aujourd'hui plus de 40 % des emplois dans le secteur de l'industrie,
connaissent donc une baisse d'emploi. Montaigu-de-Quercy reste encore moins
touché grâce à la présence d'une importante
filière bois (tissu de PME et PMI lié à la production de
bois : menuiseries, charpenteries).
N
Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs
dans un espace en voie de métropolisation ? 92
C) Les bourgs dépendants
Caractéristiques
générales
Economie
|
Services
|
- faible bassin d'emploi externe
- rapport emplois/actifs bas (inférieur
à 0,6)
- caractère résidentiel dominant
|
- emplois déficients dans les services,
commerces et secteur public par rapport à la population
- peu d'équipements et d'aménités
|
Les bourgs dépendants
1) Les bourgs périurbains
Les bourgs périurbains, en constante augmentation
démographique, rassemblent de nombreux actifs travaillant pour la
majorité sur Montauban. En moyenne, deux actifs sont présents sur
ces bourgs pour un emploi local.
La fréquentation et l'utilisation d'équipements
publics, commerces ou encore services plus importants et variés sur le
pôle urbain, nuit à la centralité des petites villes
périurbaines. Cependant, même si la prestation en services et
commerce est faible par rapport au nombre d'habitants, l'économie locale
de ces bourgs périurbains repose en grande partie sur la sphère
résidentielle. Ainsi une grande partie des communes limitrophes à
Montauban se caractérise par plus de 90 % d'emplois salariés dans
le secteur des administrations publiques et des services à la
personne.
Un premier groupe : bourgs périurbains
émergeants, se distingue par son dynamisme économique
lié à la présence proche de Montauban. En effet les trois
bourgs qui composent cette classe connaissent une augmentation importante de
l'emploi. Villebrumier a vu par exemple ses emplois croître de 35 % entre
2000 et 2006. De même le fort taux de création de nouvelles
entreprises, en moyenne autour de 40 % entre 2000 et 2006 confirme
l'émergence économique de ces bourgs. Ces nouveaux
établissements sont souvent spécialisés dans le service
aux entreprises : transport, maintenance, entreposage ou encore logistique.
Le deuxième groupe : bourgs périurbains
à forte dynamique résidentielle, rassemble des communes
qui présentent une évolution démographique importante
à l'image de SaintEtienne-de-Tulmont qui a gagné 580 nouveaux
habitants, soit une augmentation de 20 % entre 2000 et 2004. Les nouvelles
constructions, sous la forme principale de pavillons (dont plus de 75 % des
ménages sont propriétaires), suivent l'évolution
démographique. Outre la présence de nombreuses maisons
individuelles, le parc de logements se caractérise par un taux bas de
logements sociaux (moins de 3% en moyenne) : Corbarieu ne propose, par exemple,
que 2 logements sociaux pour un parc total de 650 habitations.
Petit bourg de 970 habitants dans les années 70,
Saint-Etienne-de-Tulmont s'est depuis développé pour atteindre en
2006 les 3 200 habitants. L'augmentation moyenne est de 3 % par an. Cette
explosion démographique généralisée sur les
communes périurbaines de Montauban s'explique par un solde migratoire
important.
Le nombre de nouvelles constructions suit globalement
l'évolution démographique (moyenne de 39 logements/an). Le parc
qui compte 75 % de propriétaires (sur 95 % de résidences
principales) est composé à 72 % de logements T4 à T5
organisés en lotissements. Ces types de logements couplés au taux
faible de logements sociaux (2%) sont généralement significatifs
de la forte présence de catégories socioprofessionnelles
aisées sur la commune. Par ailleurs, l'INSEE indique une augmentation de
150 % des cadres et professions intellectuelles supérieures entre 1990
et 1999.
L'urbanisation en « dent-de-scie » de
Saint-Etienne-de-Tulmont
Evolution de la population 1968 - 2006
Source INSEE
De même cette forme d'urbanisation fait perdre le
rôle central et stratégique au centre-ville. En effet, l'ancien
centre très peu dense ne regroupe qu'une infime partie des commerces qui
préfèrent se positionner le long de la route où une
clientèle de passage est assurée.
Par ailleurs, le patrimoine ancien (église, château
de Pousiniés) a été oublié à cause des
nombreuses nouvelles constructions, hétérogènes par leurs
tailles et leurs architectures, qui ont envahi les anciennes
propriétés.
Mais la particularité de Saint-Etienne-de-Tulmont est
l'urbanisation le long de la RD 115 incontestable sur la photo aérienne.
Le bourg ancien proche de la route s'est développé au fil des
années en « dent de scie » autour de l'axe de circulation.
Cette disposition induit de nombreuses difficultés comme les
problèmes de sécurité causés par les nombreux
accès des habitations à la route, les nuisances sonores
provoquées par le trafic important ou encore les coûts
élevés pour la collectivité qui doit rallonger constamment
les réseaux.
Urbanisation « en dent de scie » le long de la
RD 115
Source IGN-Géoportail
Administrativement, Saint-Etienne-de-Tulmont est tiré
entre Montauban et Nègrepelisse. Ainsi au niveau de la communauté
de communes et du canton, Saint-Etienne-de-Tulmont travaille avec
Nègrepelisse alors que pour le schéma de cohérence
territoriale, la commune est tournée vers le pôle urbain.
Enjeux de développement pour Saint-Etienne-de-Tulmont et
les autres communes périurbaines :
- centrer les principales fonctions autour du centre ancien
- assurer le principe de mixité et de diversité
sociale et d'habitat
- affirmer une identité visuelle prenant en compte le
patrimoine
- développer malgré la concurrence du pôle
urbain des espaces publics (parcs de loisirs, places,...)
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