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Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs dans un espace en voie de métropolisation : analyse du cas tarn-et-garonnais

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par Cédric VANDAELE
Université de Toulouse-le-Mirail - M1 IUP Aménagement et développement territorial 2008
  

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2) Les bourgs-centres ruraux

En milieu rural, deux groupes de bourgs autonomes sont identifiés : les bourgs-centres insérés dans une dynamique locale et les bourgs centres à tradition industrielle.

Appartenant au premier groupe, Auvillar et Saint-Nicolas-de-la-Grave, positionnés au milieu du triangle Castelsarrasin, Moissac et Valence, profitent du dynamisme économique de la vallée de la Garonne.

En effet, ces deux bourgs connaissent, en dépit d'une présence de deux fois plus d'actifs que d'emplois, une augmentation de l'emploi (10% à Saint-Nicolas-de-la-Grave et 30 % sur Auvillar)

Le cadre de vie privilégié, grâce à la présence d'un patrimoine (tour de l'horloge et halle circulaire atypique d'Auvillar ; château du XIIe à Saint-Nicolas-de-la-Grave) et d'aménités (base de loisirs) rend ces bourgs attractifs.

L'évolution de la population y est positive par le solde migratoire important.

Les bourgs centres à tradition industrielle, regroupant Laguépie et Montaigu-de-Quercy, connaissent depuis une vingtaine d'années des difficultés économiques. La concurrence mondiale dans les produits manufacturés fragilise les petites industries traditionnelles qui n'arrivent pas à rester compétitives. Ces deux bourgs au passé industriel important, qui comptent encore aujourd'hui plus de 40 % des emplois dans le secteur de l'industrie, connaissent donc une baisse d'emploi. Montaigu-de-Quercy reste encore moins touché grâce à la présence d'une importante filière bois (tissu de PME et PMI lié à la production de bois : menuiseries, charpenteries).

N

Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs dans un espace en voie de métropolisation ? 92

C) Les bourgs dépendants

Caractéristiques générales

Economie

Services

- faible bassin d'emploi externe

- rapport emplois/actifs bas (inférieur

à 0,6)

- caractère résidentiel dominant

- emplois déficients dans les services,

commerces et secteur public par rapport à la population

- peu d'équipements et d'aménités

Les bourgs dépendants

1) Les bourgs périurbains

Les bourgs périurbains, en constante augmentation démographique, rassemblent de nombreux actifs travaillant pour la majorité sur Montauban. En moyenne, deux actifs sont présents sur ces bourgs pour un emploi local.

La fréquentation et l'utilisation d'équipements publics, commerces ou encore services plus importants et variés sur le pôle urbain, nuit à la centralité des petites villes périurbaines. Cependant, même si la prestation en services et commerce est faible par rapport au nombre d'habitants, l'économie locale de ces bourgs périurbains repose en grande partie sur la sphère résidentielle. Ainsi une grande partie des communes limitrophes à Montauban se caractérise par plus de 90 % d'emplois salariés dans le secteur des administrations publiques et des services à la personne.

Un premier groupe : bourgs périurbains émergeants, se distingue par son dynamisme économique lié à la présence proche de Montauban. En effet les trois bourgs qui composent cette classe connaissent une augmentation importante de l'emploi. Villebrumier a vu par exemple ses emplois croître de 35 % entre 2000 et 2006. De même le fort taux de création de nouvelles entreprises, en moyenne autour de 40 % entre 2000 et 2006 confirme l'émergence économique de ces bourgs. Ces nouveaux établissements sont souvent spécialisés dans le service aux entreprises : transport, maintenance, entreposage ou encore logistique.

Le deuxième groupe : bourgs périurbains à forte dynamique résidentielle, rassemble des communes qui présentent une évolution démographique importante à l'image de SaintEtienne-de-Tulmont qui a gagné 580 nouveaux habitants, soit une augmentation de 20 % entre 2000 et 2004. Les nouvelles constructions, sous la forme principale de pavillons (dont plus de 75 % des ménages sont propriétaires), suivent l'évolution démographique. Outre la présence de nombreuses maisons individuelles, le parc de logements se caractérise par un taux bas de logements sociaux (moins de 3% en moyenne) : Corbarieu ne propose, par exemple, que 2 logements sociaux pour un parc total de 650 habitations.

Petit bourg de 970 habitants dans les années 70, Saint-Etienne-de-Tulmont s'est depuis développé pour atteindre en 2006 les 3 200 habitants. L'augmentation moyenne est de 3 % par an. Cette explosion démographique généralisée sur les communes périurbaines de Montauban s'explique par un solde migratoire important.

Le nombre de nouvelles constructions suit globalement l'évolution démographique (moyenne de 39 logements/an). Le parc qui compte 75 % de propriétaires (sur 95 % de résidences principales) est composé à 72 % de logements T4 à T5 organisés en lotissements. Ces types de logements couplés au taux faible de logements sociaux (2%) sont généralement significatifs de la forte présence de catégories socioprofessionnelles aisées sur la commune. Par ailleurs, l'INSEE indique une augmentation de 150 % des cadres et professions intellectuelles supérieures entre 1990 et 1999.

L'urbanisation en « dent-de-scie » de Saint-Etienne-de-Tulmont

Evolution de la population 1968 - 2006

Source INSEE

De même cette forme d'urbanisation fait perdre le rôle central et stratégique au centre-ville. En effet, l'ancien centre très peu dense ne regroupe qu'une infime partie des commerces qui préfèrent se positionner le long de la route où une clientèle de passage est assurée.

Par ailleurs, le patrimoine ancien (église, château de Pousiniés) a été oublié à cause des nombreuses nouvelles constructions, hétérogènes par leurs tailles et leurs architectures, qui ont envahi les anciennes propriétés.

Mais la particularité de Saint-Etienne-de-Tulmont est l'urbanisation le long de la RD 115 incontestable sur la photo aérienne. Le bourg ancien proche de la route s'est développé au fil des années en « dent de scie » autour de l'axe de circulation. Cette disposition induit de nombreuses difficultés comme les problèmes de sécurité causés par les nombreux accès des habitations à la route, les nuisances sonores provoquées par le trafic important ou encore les coûts élevés pour la collectivité qui doit rallonger constamment les réseaux.

Urbanisation « en dent de scie » le long de la RD 115

Source IGN-Géoportail

Administrativement, Saint-Etienne-de-Tulmont est tiré entre Montauban et Nègrepelisse. Ainsi au niveau de la communauté de communes et du canton, Saint-Etienne-de-Tulmont travaille avec Nègrepelisse alors que pour le schéma de cohérence territoriale, la commune est tournée vers le pôle urbain.

Enjeux de développement pour Saint-Etienne-de-Tulmont et les autres communes périurbaines :

- centrer les principales fonctions autour du centre ancien

- assurer le principe de mixité et de diversité sociale et d'habitat

- affirmer une identité visuelle prenant en compte le patrimoine

- développer malgré la concurrence du pôle urbain des espaces publics (parcs de loisirs, places,...)

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