II) Adaptation de l'étude aux mutations des
statistiques
Le choix des différents indicateurs s'appuie sur des
travaux anciens mais résulte également d'une adaptation face aux
changements des modes de création et de diffusion des organismes
statistiques.
A) Des données du recensement anciennes ou
partielles
L'étude gersoise menée en 2003 a permis de
mettre en place une typologie à partir des données du recensement
1999. Cependant les méthodes employées par T.CANTIN sont
aujourd'hui difficilement applicables. En effet, suite à la modification
du procédé de recensement de l'INSEE, de nombreuses
données n'ont pas été mises à jour.
La période transitoire entre les anciens recensements
décennaux et la mise en place de la nouvelle collecte annualisée
de l'INSEE crée un vide statistique pour de nombreuses études.
Bon nombre d'acteurs de l'aménagement du territoire ont des
difficultés pour trouver des chiffres récents et à une
échelle fine.
En effet, afin de mesurer les nouveaux enjeux
socio-démographiques de la population (accroissement de la
mobilité, recomposition familiale,...), l'INSEE a mis en place une
nouvelle méthode de recensement plus adaptée à
l'évolution de la société. Concrètement deux
dénombrements ont lieu sur cinq ans : l'un sur les communes de moins de
10 000 habitants où une commune sur cinq est enquêtée
exhaustivement chaque année (soit 100 % des habitants au bout de cinq
ans) et l'autre sur les communes de plus de 10 000 habitants où un
échantillon est choisi chaque année pour recenser 8 % de la
population « urbaine » (soit 40 % au total). L'objectif de ce nouveau
procédé d'enquête est d'apporter par l'estimation des
chiffres annuels sur des grandes zones géographiques. A échelle
plus fine (niveau communal) l'INSEE pourra par recoupement spatial et par
comparaison avec d'autres bases de données (taxe d'habitation,
Assedic,...) apporter des informations « fiables » tous les 3 ans.
Pourtant, M. BUSSI, géographe, s'inquiète de ce
nouveau procédé d'enquête : « que donneront les
« extrapolations spatiales », encore actuellement à
l'état de test pour l'INSEE ?
La photographie statistique d'une zone sera-t-elle
crédible à un temps « T », sachant qu'elle est issue de
données collectées à cinq dates différentes ?
Comment pourra-t-on « extrapoler » les migrations alternantes entre
des communes sondées à cinq ans d'intervalle ? » avant
de conclure « dans cette nouvelle méthode de recensement, le
progrès en fraîcheur de l'information semble donc être
gagné « sur le dos » de la finesse, et surtout de la
cohérence géographique »1.
Dès 2005, l'INSEE a commencé à diffuser
des résultats statistiques des communes de moins de 10 000 habitants
(2006 pour les communes de plus de 10 000 habitants). Mais ces premiers
chiffres communaux très synthétiques (démographie,
activité, logements,...) ne sont pas comparables avec les
périmètres géographiques semblables. C'est à partir
de 2009 que des données détaillées à toutes les
échelles du territoire seront disponibles.
Une étude territoriale menée durant cette
période transitoire doit donc se confronter à la
difficulté de trouver des données statistiques fines, actuelles
et comparables.
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