Institut Universitaire Professionnalisé «
Aménagement et Développement Territorial »
UFR
Géographie et Aménagement Daniel Faucher - Université
Toulouse-Le Mirail
Master 1 - juillet 2008
Comment mesurer la capacité de
structuration des bourgs dans un espace
en voie de métropolisation :
Analyse du cas tarn-et-garonnais
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-1.png)
Cédric Vandaele
Rapport de stage Stage effectué auprès
de la DDE de Tarn-et-Garonne - Bureau de l'Observation des Territoires
-
|
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-2.png)
Ces villes s'animent et vivent de leurs relations avec les
campagnes environnantes, les jours de marché, de concours agricoles, de
foiresexpositions. Mais elles ont chaque année d'avantage de
difficultés à sauvegarder leurs fonctions, d'abord par-ce
qu'autour d'elles la population rurale diminue ou vieillit ; ensuite parce que
le progrès jouant, la grande ville fait sentir directement son influence
sans plus avoir besoin du relais de la petite ville-marché. Une
déviation routière qui n'incite plus les automobilistes à
s'arrêter, la fermeture de la ligne ferroviaire, la fermeture d'un
tribunal, celle d'une usine, et l'équilibre biologique de la ville est
compromis. [...] Cette évolution peut se retourner avec une ou plusieurs
implantations industrielles, la découverte d'une vocation touristique,
l'amélioration des équipements scolaires, sanitaires et
hôteliers.
P.PINCHEMEL La France, Tome 2, 1981 (p. 339)
Remerciements
Je tiens à remercier :
Mon maître de stage Patrice Cancet et tout le personnel
du Bureau de l'Observation des Territoire : Marilyne Belloc, Tony
Béréni, Pascal Delacourt, Brigitte Deltorn et Claire Portet
(MISA) pour leur disponibilité, leur conseil et leur aide ;
Ma directrice de mémoire Mariette Sibertin-Blanc pour ses
encouragements, corrections et conseils ;
Ainsi que ma famille et mes proches pour leurs relectures.
Sommaire
Remerciements 7
Sommaire 9
Introduction 11
PARTIE 1 : Contexte
La définition générale du bourg 14
Quel rôle joue le bourg dans le département du
Tarn-et-Garonne ? 17
Un département en voie de métropolisation 23
Un point d'appui pour les politiques publiques 27
PARTIE 2
: Méthodologie
Construction d'une méthodologie en fonction des enjeux
tarn-et-garonnais36
Adaptation de l'étude aux mutations des statistiques
50
PARTIE 3 : Résultats
Les résultats thématiques et intermédiaires
62
Typologie finale 80
Etude approfondie de l'organisation urbaine par découpages
territoriaux 97
Conclusion 105
Bibliographie 111
Annexes 115
Introduction
Le Tarn-et-Garonne connaît depuis une trentaine
d'années de nombreux changements qui affectent le territoire. Le
phénomène de métropolisation, qui se caractérise
par une concentration des emplois, équipements et services sur les
pôles urbains, s'est accentué sur les deux plus grandes villes de
la région Midi-Pyrénées : Toulouse et Montauban. Cette
métropolisation modifie les logiques territoriales. En effet, à
proximité des centres urbains importants, de nombreuses petites communes
n'arrivent pas à créer un développement économique
ou proposer des services à leur population. Le pôle urbain, par la
concentration d'activités économiques et de services, rend ainsi
les territoires limitrophes dépendants.
Subissant l'attractivité des pôles urbains, de
nombreuses petites villes et bourgs ont des difficultés à
maintenir les emplois et les services de proximité sur leur
territoire.
Hors des grandes agglomérations, les territoires ruraux
s'organisent, généralement, autour de bourgs-centres qui
détiennent un certain poids dans l'animation locale. En effet, on y
trouve, à des degrés divers, les emplois et les services
nécessaires à la vie courante. Ces véritables noeuds
stratégiques arrivent, selon les conjonctures locales et leur
disposition géographique, à opposer une résistance plus ou
moins grande à l'encontre des grandes villes.
C'est dans ce contexte que la Direction Départementale
de l'Equipement (DDE) du Tarn-etGaronne a souhaité mener une
étude sur les bourgs pour connaître leur structuration sur le
territoire et en déduire leurs capacités de résistance
face aux phénomènes de métropolisation.
Les bourgs-centres et les petites villes du département,
qui ont longtemps structuré l'espace rural, ont-ils encore, aujourd'hui,
un rôle à jouer ?
Des études semblables ont été
menées sur différents territoires, notamment sur le
Département du Gers. L'analyse de l'armature urbaine gersoise a ainsi
permis d'éclairer les acteurs qui interviennent dans
l'aménagement de ce territoire.
Ainsi, l'enjeu de cette étude est de montrer les
développements hétérogènes des bourgs à
partir de leur propre histoire et des influences extérieures qu'ils
subissent pour orienter l'intervention des politiques publiques.
Cette analyse de l'armature urbaine départementale se
déroule cependant dans un contexte particulier, puisque depuis 2004,
l'Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques (INSEE) a
modifié sa collecte de recensement. Les premiers résultats,
encore très précaires, ne permettent pas, à ce jour,
d'avoir une image statistique récente et homogène du
territoire.
Cette carence statistique est une problématique
actuelle pour toutes les études territoriales. Pour obtenir l'image la
plus objective possible du territoire, l'observateur doit donc rechercher
d'autres sources et utiliser de nouveaux instruments.
L'étude des bourgs s'inscrit dans cette
démarche. Nous avons pris le partie d'exploiter de nouvelles bases de
données pour les confronter à des statistiques encore aujourd'hui
disponibles. Ce travail expérimental a nécessité une
analyse approfondie sur la qualité, la pertinence ou encore le mode de
constitution des indicateurs choisis.
Pour analyser la capacité de structuration des bourgs
dans le Tarn-et-Garonne, nous avons utilisé plus d'une centaine
d'indicateurs que nous avons organisés suivant une méthodologie.
Nous avons souhaité ouvrir le plus possible le spectre d'observation
afin d'analyser et comprendre les différentes facettes des bourgs. A cet
effet le « dire-d'experts » des acteurs de l'aménagement du
territoire rassemblés au sein d'un comité technique a
été nécessaire pour suivre et valider l'étude.
Ce travail s'organise en trois parties :
- Une première partie précise le contexte de
l'étude : elle rappelle les notions des bases
utilisées et
positionne le département de Tarn-et-Garonne dans le contexte
régional.
- La deuxième partie s'attache à
détailler la méthodologie employée pour mesurer la
capacité de structuration des bourgs de Tarn-et-Garonne à partir
d'indicateurs construits sur la base de différentes bases de
données.
- La dernière partie détaille les
résultats obtenus, d'abord de façon thématique, puis
synthétique. Enfin les résultats obtenus sont analysés
à échelle plus fine pour mettre en évidence les logiques
d'organisation des bourgs par territoire.
Partie 1 :
Contexte
I) La définition générale du
bourg
A) Une délimitation statistique difficile
La définition du bourg en France n'est pas claire : la
présence de plus de 36 000 communes sur le territoire français
avec 80 % d'entre elles qui recueillent moins de 2 000 habitants (mais ne
regroupant qu'un 1/4 de la population française) complexifie la lecture
du territoire.
Quelle différence y a-t-il entre un bourg, un village
ou encore une petite ville ? La définition de l'objet bourg n'est pas
évidente et elle peut varier selon les caractéristiques du
territoire. Un bourg isolé du massif central n'aura pas les mêmes
spécificités qu'un bourg dans la périphérie
parisienne et cela autant par la différence du poids
démographique que par les fonctions variées qu'ils peuvent
exercer.
L'INSEE ne prend pas en compte dans ses analyses
l'échelon du bourg mais l'intègre plus généralement
dans l'appellation d'unité urbaine : une agglomération comportant
sur son territoire une zone bâtie d'au moins 2 000 habitants où
aucune habitation n'est séparée de la plus proche de plus de 200
mètres.
Ce manque de précision a amené différents
chercheurs à développer des définitions, selon des seuils
ou des fonctions, pour décrire le bourg.
R.BRUNET caractérise le bourg ainsi : « Entre
ville et village, [il] est une petite agglomération qui se
distingue des villages voisins par la tenue régulière d'un
marché, par des magasins et des services élémentaires. Le
réseau des bourgs se distribue plus ou moins selon le modèle des
lieux centraux »1. Statistiquement J.RENARD situe le bourg
: « entre les communes rurales au nombre de 30 000 et les villes qui
ont entre 5 000 et 20 000 habitants au nombre de 500/600 »2.
Cet « être hybride » entre campagne et ville est
délimité plus précisément par J.P LABORIE qui le
détermine dans une fourchette allant de 2 500 à 5 000 habitants.
F. BRAUDEL pour sa part définit le bourg à partir des fonctions
qu'il exerce : il possède un « niveau d'équipements
capable de satisfaire la population du bourg et
1 BRUNET R. Les mots de la géographie,
dictionnaire critique, collection Dynamiques du territoire, La
documentation française, 2005
2 LABORIE
J-P. et RENARD J. (dir.) Bourgs et
petites villes, collection Villes et territoires, Presses universitaires
du Mirail, 1998
l'espace environnant « là où se tient le
marché » ; le bourg rural est « au sortir du village,
la première dénivellation sur le chemin de la vraie ville
» 1.
Le bourg a exercé historiquement une fonction
importante dans la structuration de l'espace rural et peut être
comparé au chef lieu de canton. Le chef lieu de canton, subdivision
administrative du département, regroupe en majorité des services
que n'ont pas les autres communes rurales. Il est l'échelon
d'élection des conseillers généraux et on peut souvent y
trouver une gendarmerie ou encore un centre de perception, des services que
n'ont pas d'autres communes de plus petite taille.
B) La prise en compte de l'espace environnant
Même si la qualification du bourg reste incertaine,
beaucoup de chercheurs semblent adhérer à l'idée que le
bourg, intégré dans une armature urbaine
hiérarchisée, structure et organise son territoire environnant.
Ainsi le bourg ne peut pas être considéré valablement sans
la prise en compte de son environnement.
Le géographe W.CHRISTALLER et l'économiste
A.LOSCH ont élaboré en 1933 la théorie des lieux centraux.
Ils intègrent le bourg au sein d'une organisation
hiérarchisée d'un réseau de villes selon un niveau de
services qu'elles offrent et leur disposition spatiale. La petite ville
regroupe des fonctions essentielles pour satisfaire les besoins et donc attirer
une population rurale de proximité. Ce modèle est significatif
dans un espace géographique homogène avec des
caractéristiques semblables. Les phénomènes
exogènes comme la mondialisation ou la métropolisation et les
spécificités locales ne sont pas pris en compte dans ce
modèle.
L'aire d'attraction des bourgs, semblable au modèle des
aires urbaines des grandes agglomérations, est indispensable à
prendre en compte pour mesurer sa capacité de structuration afin de le
différencier des autres communes.
La DATAR a commandé en juillet 2003 à une
équipe pluridisciplinaire regroupant l'Institut National de la Recherche
Agronomique (INRA), le ministère de l'agriculture, l'Institut
Français de l'Environnement (l'IFEN) et l'INSEE une étude
mesurant la capacité de structuration des bourgs et petites villes au
sein de l'espace rural. L'objectif est d'arriver à
1 BRAUDEL F. L'identité de la France Tome
1, Espace et Histoire, Arthaud, 1986
délimiter des territoires dépassant les
frontières administratives, où une population effectue la
majorité de ses actes « courants ».
Pour cela deux critères ont été pris en
compte : l'accès à l'emploi et aux services à la
population.
A la suite de cette étude, le territoire de la France
métropolitaine, en dehors des grandes agglomérations, a
été divisé en 1 745 bassins de vie des bourgs et petites
villes.
Regroupant 21 millions de français, ces espaces
d'attraction des bourgs sont peuplés en moyenne de 1 200 habitants. Mais
le travail commandé par la DATAR apporte surtout des informations sur la
grande diversité des bassins de vie de l'espace rural qui se
différencient par leur degré d'équipements et les
facilités d'accès.
A une échelle plus large, la notion de pays constitue
une entité homogène qui a une cohérence
socio-économique. J.RENARD le définit comme : « un
territoire fortement cimenté par des interactions complexes de nature
socio-économiques, culturelle et patrimoniale ». A ce jour, il
existe deux notions de pays. Le pays de taille importante (regroupant plusieurs
communautés de communes), initié en 1995 par la Loi d'Orientation
de l'Aménagement du Territoire (LOADT), qui sert aux politiques locales
de territoire de projets. Quatre ans plus tard, la loi d'orientation de
l'aménagement et du développement durable du territoire (LOADDT)
complète les premiers textes législatifs en préconisant la
constitution des Pays sur une « cohésion géographique,
économique, culturelle et sociale suffisante » et de les organiser
« sur la trame de l'armature urbaine, les pôles ruraux, les villes
petites et moyennes ».
L'autre pays à taille plus modeste (à
l'échelle cantonale ou intercommunale) est organisé autour d'un
bourg qui joue le rôle d'intégrateur. « Le pays est alors
la création des hommes qui entretiennent entre eux des relations
essentielles et qui trouvent régulièrement leurs
concrétisation au bourg dans le cadre d'échanges
»1. Le pays, vu sous cet angle correspond à la zone
d'influence qui gravite autour d'un bourg-centre.
Cette définition générale montre, que le
bourg détient une place centrale au sein de l'espace rural en l'animant
et en le structurant.
Cependant le département du Tarn-et-Garonne,
historiquement organisé par l'activité agricole
connaît
depuis une trentaine d'années d'importantes mutations. En effet, la
croissance des
grandes villes régionales à l'image de la
métropole toulousaine, modifie les territoires
1JACOB N. Bassins de vie et notion de pays in
J.P LABORIE et J.RENARD (dir.) Bourgs et petites villes, collection
Villes et territoires, Presses universitaires du Mirail, 1998, pp. 109-116
environnants. Les bourgs centres et petites villes du
département, qui ont longtemps structuré l'espace rural, ont-ils
encore un rôle à jouer ?
II) Quel rôle joue le bourg dans le
département
du Tarn-et-Garonne ?
Le département du Tarn-et-Garonne situé au
centre de la région Midi-Pyrénées
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-3.png)
Source : IGN
A) Une activité agricole prédominante
Le Département du Tarn-et-Garonne a été
crée en 1808, par décret impérial de Napoléon I,
sur la réunion de fragments détachés des
départements voisins : Aveyron, Haute-Garonne, Gers, Lot et
Lot-et-Garonne. Du coup, le département comporte des entités
paysagères variées coupées par les trois cours d'eau que
sont la Garonne, le Tarn et l'Aveyron. Les bourgs tarn-et-garonnais
présentent donc des profils différents par leur architecture : de
la brique dans le Sud et le long de la vallée de la Garonne et de la
pierre dans
les gorges de l'Aveyron et sur les pré-causses du Nord
; les grandes propriétés de la Lomagne architecturalement proches
du modèle gascon n'ont rien en commun avec les pavillons à la
toulousaine des Coteaux de Monclar.
Cette diversité est également perceptible au
niveau de l'économie départementale. Après avoir connu au
début du XIXe siècle une prospérité comparable, ou
même supérieure à celle des autres régions
française, l'activité économique est restée
relativement à l'écart du mouvement d'industrialisation de la fin
du XIXe. Les activités traditionnelles prédominent comme la
minoterie, le textile, la métallurgie ou encore la faïencerie.
Le Département d'une superficie de 3 720 hectares (l'un
des plus petits de France - 8,2 % de la superficie de Midi
Pyrénées) est cependant principalement tourné vers
l'agriculture (60% de la surface départementale est valorisé par
l'agriculture) ce qui peut masquer le potentiel industriel.
D'une part, les nombreuses terrasses et vallées
fertiles de la Garonne et du Tarn sont propices à l'arboriculture
fruitière avec une prédominance du pommier et la culture
extensive de céréales (40 % de la Surface Agricole
Utilisée - SAU). Le développement de la production de bois se
localise également aux abords des cours d'eau avec la plantation de
peupliers (55% de la production régionale). Ces grandes cultures en
croissance ces dernières années et la production fruitière
sont ventilées en circuits longs.
D'autre part, les zones arides, pentues et accidentées
comme celles des Causses du Quercy blanc sont plutôt vouées
à l'élevage de bovins et les terrasses de la Garonne et du Tarn
offrent des conditions idéales pour le développement de la vigne
labellisée.
De nombreux villages et bourgs situés sur la partie
Nord et Ouest présentent donc des profils typiquement agricoles. Ces
bourgs agricoles « éloigné[s] de l'influence
des villes [jouent] souvent un rôle déterminant
»1. Ainsi J.P POUSSOU souligne que la petite ville
représente un maillage essentiel de l'espace à partir du XIIe car
elle est le premier degré de la hiérarchie urbaine et elle est
indispensable à l'espace rural. Ces petites villes peuvent regrouper des
services : équipements de collecte, de conditionnement, de production et
proposer une main d'oeuvre locale. Historiquement, la polyculture des
agriculteurs servait à l'autosuffisance du bourg et de son
environnement. Le bourg avec ses infrastructures de base, jouait alors une
1 POUSSOU J.P. Bourgs centres et espaces
fragiles in LABORIE J.P et RENARD J. (dir.) Bourgs et petites villes
in op. cite
place déterminante et permettait aux agriculteurs de
revendre leur production en circuit court. L'ouverture des marchés et
l'avènement de l'agriculture « industrielle », dans les
années soixante-dix en recherche constante de rendement et de
compétitivité, a modifié le rôle et la place des
bourgs ruraux. Ainsi selon J.P LABORIE : « la ville n'est même
plus un premier relais dans le circuit de commercialisation
»1 mais elle développe par la mutation de l'agriculture
de nouvelles fonctions.
En effet la reconfiguration des exploitations par le
remembrement, le besoin croissant d'intrants ou encore l'augmentation des
transactions financières créent de nouveaux services et
métiers qui permettent de diversifier l'économie de ces villes
(magasins de matériels, coopératives, services,...) et fixer les
populations tentées par l'exode rural.
Répartitions des exploitations agricoles selon
leurs productions principales
(En % de l'ensemble des exploitations)
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-4.png)
Source : DDAF 82/DRAF (SRISE) - enquête Structure
2005
Aujourd'hui, à l'image de la France le nombre
d'exploitations en Tarn-et-Garonne a tendance à diminuer alors que les
surfaces augmentent : le nombre de celles de plus de 50 hectares a
doublé entre 1988 et 2000 pour atteindre 20 % de l'ensemble des
exploitations.
La réduction des effectifs dans l'agriculture
(effondrement de 31 % des emplois agricoles en Tarn-et-Garonne entre 1990 et
1999) a incité au développement de coopératives qui
permettent de mutualiser les moyens et proposer des produits compétitifs
sur le marché mondial.
1 LABORIE J.P Les petites villes, Edition du
CNRS, 1979
B) Une industrie qui se développe tardivement
Cette dominance agricole a été l'un des leviers
du développement de l'industrie. La fabrication au XIXe des balais en
sorgho autour de Grisolles et la manufacture du chapeau de paille à
Septfonds et Caussade ont participé entre autre, à
l'émergence industrielle du département. D'autres
activités se sont développées durant l'ère
industrielle comme la cimenterie dans les gorges de l'Aveyron, la
métallurgie à Castelsarrasin, la papeterie à Montech ou
encore les usines de fonderie sur Caussade.
Mais les crises industrielles et la mondialisation ont eu des
répercussions sur de nombreuses petites villes et bourgs du
Tarn-et-Garonne. « La deuxième moitié du XIXe est pour
le Tarnet-Garonne une période de déclin. En 50 ans, le
département perd un habitant sur quatre. [...] Les industries
qui faisaient la richesse de la région au XVIIIe ont fortement
décliné. »1. Cette crise est marquée
par le recul de l'activité dans les branches des industries
intermédiaires suite aux conséquences de l'automatisation de
certains procédés de fabrication et aux délocalisations
dans des pays à main d'oeuvre à bas coût.
Pour faire face à ces difficultés
économiques, la production industrielle se recentre sur des branches
à forte valeur ajoutée où la recherche de
rentabilité et de productivité domine. Cette tendance va selon
J.P LABORIE « à l'encontre de la valorisation des avantages de
la localisation [des usines et des entreprises] dans les petites
villes »2. Ce sont les industries traditionnelles
(textile, habillement, cuir, chapellerie,...) liées aux
potentialités locales qui sont les plus touchées car elles
proposent une faible valeur ajoutée et emploient une main d'oeuvre peu
qualifiée.
Néanmoins de grands équipements comme la
centrale nucléaire de Golfech ou encore l'usine d'aluminium
Tréfimétaux sur Castelsarrasin ont eu un effet levier
sur le territoire. La centrale nucléaire de Golfech, construite dans les
années 80, a par exemple mobilisé de nombreuses entreprises du
bâtiment pour sa construction et elle emploie 670 personnes pour son
fonctionnement (données EDF). Néanmoins ces grandes implantations
accentuent le caractère mono-industriel des bourgs ce qui accroît
la fragilité d'un territoire.
1 KAYSER B. Atlas régional et
départemental de Midi-Pyrénées, Edition
Tarn-et-Garonne, 1985
2 LABORIE
J-P. et RENARD J. (dir.) Bourgs et
petites villes in op. cite
En guise d'illustration, la fermeture en 2002 de l'usine
Valéo, localisée sur la commune de
Labastide-Saint-Pierre et spécialisée dans les câblages
électriques pour automobiles, a par exemple bouleversé le bassin
d'emploi local par le licenciement de 450 salariés.
Les différentes crises ont changé le tissu
industriel. Les grandes entreprises et usines héritées de
l'ère industrielle ont souvent été remplacées par
des petites et moyennes entreprises. Leur émergence est une
réponse au processus d'externalisation de nombreuses grandes entreprises
et à la demande croissante de « services à la personne
». Parfois regroupées en Systèmes Productif Locaux (SPL),
les PME et PMI peuvent être le moteur d'un territoire. L'intervention des
politiques locales est généralement indispensable pour structurer
et aider l'implantation et le fonctionnement de ces entreprises. Grâce
aux évolutions technologiques (TIC), à la tertiarisation
générale de l'économie et aux facilités de
communication, les bourgs peuvent rendre leur territoire attractif et attirer
des nouvelles entreprises.
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-5.png)
Localisation des établissements industriels de 50
salariés et plus en Tarn-et-Garonne
Source : INSEE Midi-Pyrénées, Regards sur
Tarn-et-Garonne, n°22-82, février 2006
Le dynamisme économique du grand sud-ouest porté
en partie par le pôle aéronautique
toulousain a su
développer et conforter l'économie sur un large territoire et
notamment en
Tarn-et-Garonne : depuis les années 90 on assiste
à la création de nombreux emplois (4 000 nouveaux emplois en 14
ans- + 6 %). L'INSEE comptabilise début 2004 sur l'ensemble du
Département 75 700 emplois (11 800 emplois non-salariés) dont un
sur deux dans les métiers des services.
Ainsi de nombreux sous traitants en construction
aéronautique et spatiale se localisent dans le corridor
Toulouse-Montauban. Le département bénéficie
également d'une localisation favorable au croisement de deux grands axes
de circulation : Narbonne-Bordeaux et Toulouse-Paris. Ce carrefour
stratégique a été favorable au développement de
nombreuses zones d'activités. Ainsi la plateforme multimodale
Eurocentre qui se trouve à la limite du département,
dispose de 300 hectares de terrains équipés d'activités
industrielles, de transport, de logistique et de services. A ce titre, l'agence
de développement économique 82 fait savoir qu'elle étudie
un projet de plateforme logistique internationale « d'une surface de
300 hectares [qui] se réalisera au sud du département
sur les communes de Montbartier, Labastide Saint-Pierre et Campsas en liaison
directe avec le carrefour autoroutier A 20/A 62 »1.
Répartition des emplois selon les secteurs
d'activités
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-6.png)
Source : INSEE Midi-Pyrénées, Regards sur
Tarn-et-Garonne, n°29-82, avril 2008
Mais le moteur industriel du département dépend
principalement de l'activité agricole. En
effet début 2004
l'industrie emploie dans le département 8 600 salariés dont 31 %
dans les
1 Schéma départemental
d'organisation économique, L'agence de développement
économique 82, juin 2006
branches de l'agroalimentaire. Cette branche industrielle est
particulièrement dynamique comme le montre l'augmentation spectaculaire
des effectifs (40 % en quatorze ans) 1. L'activité fruitière a
induit le développement de nombreux emplois dans le stockage,
conditionnement, transformation et le transport localisés principalement
sur les grandes villes comme Moissac, Castelsarrasin et Montauban.
Le pôle fruitier de Moissac a orienté une grande
partie de sa production sur la démarche qualité, illustrée
par l'AOC Chasselas, ce qui a permis de rester compétitif et
d'accéder au marché national et international via les groupes de
grande distribution.
La force économique départementale s'accompagne
cependant d'un taux de chômage des plus importants de la Région
Midi-Pyrénées et de France (11 %). Ceci peut s'expliquer d'une
part, par l'obligation d'ouverture de certaines industries traditionnelles
très spécialisés au marché mondial et d'autre part
par l'afflux important de nouveaux arrivants sur le département que le
marché du travail n'arrive pas à absorber.
III) Un département en voie de
métropolisation
Une grande partie du Tarn-et-Garonne est sous l'influence de
la métropole toulousaine. La forte croissance de la population en est
l'un des indicateurs. Le Département connaît une croissance
démographique (croissance de 1,2 % entre 1999 et 2004) due
principalement à l'arrivée de nouvelles populations :
l'excédent migratoire atteint 2 400 personnes par an en moyenne depuis
1999. Ainsi les derniers recensements montrent que le Tarn et Garonne a
gagné 12 300 nouveaux habitants entre 1999 et 2004 pour arriver en 2005
à 221 300 habitants avec une densité de 60
habitants/km2. Les projections démographiques de
l'INSEE2 prévoient selon un scénario central
(prolongement des tendances démographiques récentes en
matière de fécondité, mortalité et migrations
externes) un gain de 37 000 nouvelles personnes d'ici 2030 (soit une hausse de
17%).
Cet afflux a pour conséquence une augmentation des
constructions sous forme pavillonnaire
(8 150 logements individuels purs
autorisés entre 1999 et 2004) et sous les formes collectives
1 Regards sur Tarn-et-Garonne, INSEE
Midi-Pyrénées Publications, numéro 22-82, février
2006
2 INSEE Midi-Pyrénées Projections de
population départementales en Midi-Pyrénées à
l'horizon 2030, Dossier de l'INSEE n° 143, octobre 2007
et individuelles groupées (6 200 logements
autorisés entre 1999 et 2004)1 localisées
principalement sur la partie sud du département et plus
particulièrement dans la périphérie de Montauban et le
long des axes de communication.
Les bourgs touchés par cette dynamique
résidentielle se caractérisent généralement par une
population jeune qui provoque une hausse de natalité. L'arrivée
de nouveaux ménages bouleverse la structure traditionnelle de la
population d'origine.
Mais la métropole toulousaine influence le sud du
département surtout par l'attraction d'actifs. L'étude «
Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous l'influence croissante de
Toulouse »2 réalisé par l'INSEE
Midi-Pyrénées montre qu'en 2004 près de 20 % des 66 000
salariés qui résident en Tarn-et-Garonne travaillent à
l'extérieur du département. La majorité de ces actifs
sortants se rendent en Haute-Garonne (six sur dix) ce qui confirme le dynamisme
du couloir Toulouse-Montauban. Ces échanges importants entre l'aire
urbaine et le faisceau nord ont tendance à augmenter entre 2001 et 2006
de 13 % sur l'autoroute A62 (soit 12 800 déplacements en 2001 et14 500
en 2006) et de 18,5 % sur la RD 813 (soit 36 000 déplacements en 2001 et
43 000 en 2006)3.
L'augmentation de l'attractivité de Toulouse sur les
territoires environnants s'explique par la confrontation des territoires
à la mondialisation qui induit le processus de métropolisation.
L'ouverture des territoires à la mondialisation a modifié les
logiques économiques locales et a recomposé l'organisation des
territoires proches des métropoles. En effet, le phénomène
de la mondialisation analysé par P.MOREAU DEFARGES4 se
décompose principalement en :
· La production de masse où toutes les
activités humaines s'inscrivent dans un système global
d'échange. Cela contribue à transformer ce qui est sacré,
exceptionnel, particulier, artisanal, réservé à un cercle
restreint en quelque chose de banal, compétitif et facilement
accessible.
· La globalisation de l'argent induit par l'augmentation
des mouvements financiers internationaux facilités par l'ordinateur,
Internet et la dématérialisation des titres au sein d'un
système bancaire mondialisé.
1 Source SITADEL
2 INSEE Midi-Pyrénées
Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous l'influence croissante de
Toulouse, 6 pages de l'INSEE, n°110, mai 2008
3 Déplacements totaux entre 2001 et
2006
4 MOREAU DEFARGES P. La mondialisation, Que
sais-je ?, Presses Universitaires de France, 1997
· L'internationalisation des entreprises, rendue
facile par l'effondrement des prix de transport et la réduction des
barrières aux investissements étrangers. L'intégration de
nouveaux pays dans les circuits internationaux avec des coûts de main
d'oeuvre compétitif incite certaines entreprises à
délocaliser.
· La volatilité des investissements qui a pour
conséquence de développer des entreprises temporaires sans
attaches territoriales. Les entreprises qui ont une histoire sur un territoire
se font de plus en plus rares.
· L'externalisation du système productif. De
nombreuses grandes entreprises lèguent certains champs de production ou
des services à des sous traitants. Ces firmes réseau en
interrelation peuvent fragiliser tout un bassin d'emploi lors de crises
économiques.
Toutes ces manifestations ont des répercussions sur
les territoires dont le phénomène de métropolisation.
Ainsi selon P.CLAVAL1 « la métropolisation est
analysée comme le résultat des changements du système
productif lié à la mondialisation et à diverses crises
industrielles ». S.LEROY2 précise que « la
ville se transforme, passant progressivement du mode « d'urbanisation
» au régime de la métropolisation. Alors que les grandes
agglomérations urbaines acquièrent une centralité mondiale
spécialisée (financière, économique, culturelle,
politique) et tendent à constituer un réseau métropolitain
planétaire, apparaît une fragmentation accrue en termes de
ségrégation socio-économique et une croissance des
inégalités spatiales intra-métropolitaines ».
Les transformations fonctionnelles et la concentration
démographique des métropoles bouleversent le « hinterland
» proche en réorganisant les aires urbaines en espaces discontinus
et hétérogènes avec des centralités secondaires.
Les unités inférieures, comme la petite ville et le bourg-centre
s'intègrent au même titre que les autres communes banales dans
cette large sphère sans réelle destination des différents
rôles à jouer et des particularités de chacune de ces
entités géographiques.
Les effets de la métropolisation sur les communes
périurbaines sont nombreux, mais deux tendances sont
particulièrement caractéristiques : la métropolisation des
achats et l'extension pavillonnaire des bourgs.
1 CLAVAL P. (dir.) Mondialisation et
Métropolisation, Géographes et Cultures, n°48, 2004
2 LEROY S. Sémantiques de la
métropolisation, L'espace géographique, n°1, 2000
L'accessibilité, les facilités de transport et
la création de grandes surfaces proposant une diversité de choix
et de prix encouragent de nombreux habitants des communes périurbaines
à effectuer leurs achats sur les grandes villes. De ce fait les achats
alimentaires de base, créneau des commerces de proximité des
bourgs, se font souvent en même temps que les achats plus rares sur les
zones commerciales avec la présence de spécialistes vendeurs.
Cette « métropolisation des achats »1
modifie l'offre en service et commerce des bourgs qui est en concurrence avec
les aires de chalandise des grandes zones commerciales.
Par ailleurs, de nombreux actifs travaillant sur une
métropole voisine s'installent dans les bourgs proches des grandes
agglomérations. Ces nouveaux arrivants sont attirés par
l'attractivité des espaces ruraux, un foncier abordable et les
facilités de déplacements. L'accueil des nouvelles populations a
singulièrement modifié la morphologie urbaine et paysagère
de certains bourgs. J.M FREYDEFONT2 liste une partie des
conséquences de la phase d'urbanisation pavillonnaire : le creusement
des déséquilibres démographiques et sociologiques,
l'élévation des coûts fonciers, l'écart grandissant
entre le niveau d'équipements/services et les attentes de la population
ou encore l'inadéquation du réseau de voirie pour les flux
pendulaires créant des nuisances sur le centre-ville. Du point de vue
paysager (forme, architecture, densité,...), les nouvelles zones
pavillonnaires peuvent contraster avec le bourg historique et traditionnel. F.
CHIGNER-RIBOULON résume cette situation en considérant ces bourgs
périurbains comme « des espaces en mutation entre une
urbanité reconnue, mais pas toujours acceptée, et une
ruralité quelque peu mythifiée, mais en voie de disparition
»3.
Le Tarn-et-Garonne et plus particulièrement la partie
sud du département, est touché par l'attractivité et le
rayonnement de la métropole régionale toulousaine. L'augmentation
de la population, de la construction et des migrations pendulaires dans le
corridor Toulouse-Montauban en sont des indicateurs significatifs.
L'implantation de la future gare TGV au sud de Montauban et la plateforme
logistique de Montbartier sont autant de grands projets qui devraient accentuer
à court terme l'importance de cette entrée de l'aire urbaine de
Toulouse.
1 EDOUARD J.C. Les mutations commerciales des
petites villes face à la métropolisation in CERAMAC
L'avenir des petites villes, actes du colloque international de
Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, novembre 2003
2 FREYDEFONT Projet urbain et petites villes
d'agglomération : spécificités ou
généralisation ?
3 CHIGNER-RIBOULON F. Les petites villes
d'agglomération entre représentations d'hier et
intégration à l'espace urbain in CERAMAC L'avenir des
petites villes in op. cite.
Ce développement transforme le rôle et les
fonctions des bourgs : arrivée de populations avec des
caractéristiques socio-économiques nouvelles, construction de
larges zones pavillonnaires, accroissements des déplacements, apparition
de nouvelles attentes de la part des populations (services de proximité,
équipement sportif, manifestations culturelles,...).
A l'inverse, le phénomène de
métropolisation fait évoluer le rôle des bourgs
isolés des grandes voies de communication. La population de ces centres
ruraux a tendance à vieillir, stagner voire à diminuer.
Cependant, le manque d'influence des grandes villes permet à ces bourgs
de proposer des équipements, des services et des emplois à une
population locale. De même, la qualité du cadre de vie appelle de
nouveaux migrants en recherche de « nature » à repeupler
certains lieux retirés. Martin MALVY président de l'Association
des Petites Villes de France (APVF) souligne l'importance des bourgs ruraux et
petites villes : « Héritage du passé, ce réseau
des petites villes n'est pas dépassé. Au contraire, ces petites
agglomérations à « taille humaine » sont un atout pour
notre pays. Elles constituent un irremplaçable rempart contre la
désertification rurale, en même temps qu'elles offrent une
alternative réaliste au terrible processus de concentration urbaine
»1
IV) Un point d'appui pour les politiques publiques
Le bourg tient une place importante sur des territoires
variés. Sur des espaces ruraux, le bourg-centre structure l'espace local
en garantissant à une population environnante des services et des
emplois, mais celui-ci peut également résister, sur des zones
périurbaines, à l'influence des grandes villes en menant des
politiques d'autonomisation.
Dans les discours et les représentations sociales le
bourg détient de nombreux atouts qui peuvent être mis a profit
pour favoriser son développement :
- Présence d'une certaine qualité de vie : faibles
nuisances sonores, convivialité, relations humaines ;
- Prestations de services de proximité : loisirs, sports,
culture ;
- Un cadre de vie attrayant par les paysages et le patrimoine
souvent ancien ; - Proximité spatiale des acteurs politiques.
1 Discours d'ouverture des troisièmes assises
de l'APVF réunie à Figeac les 29 et 30 septembre 1995
L'intervention des pouvoirs publics en faveur des petites
villes et bourgs est assez récente.
La politique des petites villes fut lancée en 1975
autour des notions de pays, de développement local et de partenariat.
L'intervention en faveur des petites villes se trouve dans la continuité
de la politique des métropoles d'équilibre (1963) et des villes
moyennes (1973 à 1979).
Ce sont les Lois Pasqua (1995) et Voynet (1999) qui donnent
à la petite ville un rôle déterminant. Ces lois favorisent
le développement local autour de pays. Définis à partir
des notions de bassin de vie, ces pays doivent favoriser l'émergence de
la petite ville comme cellule de base du maillage rural. Ces pays et villes,
soutenus principalement par les politiques régionales,
bénéficient d'aides financières et de l'implantation
d'équipements.
La procédure de l'intercommunalité,
impulsée dans les années 90, a également donné des
outils aux petites communes qui en mutualisant leurs moyens peuvent faire
émerger des projets.
Plus généralement, l'intervention des
politiques publiques à l'échelle du bourg, peut être un
levier pour la politique d'aménagement en milieu rural. Le bourg-centre
bien équipé en services et équipements constitue un sous
pôle économique qui a la capacité de créer des
emplois et de fixer une population environnante.
Enfin, en milieu périurbain, le bourg peut tendre
à organiser l'accueil des nouvelles populations et éviter les
conséquences néfastes d'une urbanisation anarchique. Par une
politique volontariste, ces bourgs périurbains ont la possibilité
de densifier leur centre afin d'éviter le mitage des espaces alentours.
Ils peuvent également, par leur taille humaine, créer des
solidarités en favorisant une mixité sociale.
L'enjeu pour les collectivités territoriales et l'Etat
est de pouvoir mesurer la « santé » des bourgs afin d'apporter
des politiques appropriées face aux problématiques
territoriales.
En effet les territoires et les bourgs influencés par
des facteurs externes doivent constamment s'adapter et se défendre.
Etudier les bourgs peut donner une vision du territoire et dévoiler
leurs capacités de résistance face aux mutations actuelles ou
révéler les prémisses d'un déclin. Une typologie
met ainsi en évidence la perte d'influence d'anciennes villes-temoins ou
l'émergence d'autres par la situation favorable proche des voies de
communication ou bénéficiant d'une bonne conservation du
passé. Ainsi peuvent apparaître de nouveaux lieux qui se
découvrent par exemple une vocation touristique et culturelle.
Comprendre la capacité de structuration des bourgs
permet également, d'affiner, avec l'aide d'une typologie, le spectre
entre le bourg rural et périurbain. Les politiques publiques peuvent
ainsi mesurer localement les spécificités et les
caractéristiques des lieux centraux pour ensuite en déterminer
les enjeux d'aménagement.
Partie 2 :
Méthodologie
Après avoir posé le contexte
départemental des bourgs tarn-et-garonnais, relatif aux mutations de
l'agriculture, de l'industrie et à l'avènement de
phénomènes comme la métropolisation, cette deuxième
partie propose une méthodologie de mesure sur la capacité des
bourgs à structurer leur espace proche. Ce travail, déjà
réalisé sur de nombreux territoires, se base
généralement sur différentes entrées
thématiques (économie, démographie,...). L'étude
menée par la DDE du Gers « Quelle place pour les bourgs-centres
dans la structuration de l'espace rural ? » analyse par exemple
l'emprise des bourgs avec l'aide de la délimitation des bassins
d'emplois (migrations domicile-travail) et du niveau d'attractivité en
services et commerces. Cependant, la carence en données statistiques,
suite à la modification des modalités de recensement de l'INSEE,
nécessite de repenser certains indicateurs pour lesquels on ne dispose
pas de statistiques récentes. Face à ces difficultés et
aux spécificités du Tarn-etGaronne, il est essentiel de proposer
une nouvelle méthodologie d'analyse s'appuyant en partie sur
l'étude du Gers mais intégrant également de nouveaux
indicateurs de mesure issus de bases de données nouvelles.
Au préalable, il semble essentiel de présenter
l'échantillon des bourgs étudiés. Sachant que la
délimitation du bourg est complexe et varie selon le territoire
étudié, nous avons choiside prendre en compte plusieurs
critères de sélection. Pour correspondre à l'objet
d'étude, les 195 communes du Tarn-et-Garonne doivent répondre
à au moins l'un de ces trois critères :
· Un seuil démographique d'au moins 1 200
habitants
· Un marché de travail local proposant plus de 250
emplois
· Une fonction administrative en tant que chef lieu de
canton
37 communes, dont 22 chefs lieux de canton, ont
été sélectionnées et considérées
comme « bourg » en correspondant au moins à l'un des trois
critères. La ville de Montauban, préfecture du
département, a été délibérément
enlevée de l'échantillon. Ses caractéristiques
démographiques, économiques et fonctionnelles l'érigent
plutôt comme ville régionale (Montauban est la deuxième
ville de la Région Midi-Pyrénées après
Toulouse).
Echantilon des bourgs étudiés
Communes
|
Cantons
|
Population 99
|
Emplois 99
|
Albias
|
Nègrepelisse
|
2 338
|
704
|
Auvillar
|
Auvillar
|
876
|
210
|
Beaumont-de-Lomagne
|
Beaumont-de-Lomagne
|
3 690
|
1 563
|
Bourg-de-Visa
|
Bourg-de-Visa
|
430
|
115
|
Bressols
|
Montech
|
2 663
|
1 107
|
Castelsarrasin
|
Castelsarrasin
|
11 352
|
4 415
|
Caussade
|
Caussade
|
5 971
|
2 923
|
Caylus
|
Caylus
|
1 324
|
611
|
Cazes-Mondenard
|
Lauzerte
|
1 237
|
363
|
Corbarieu
|
Villebrumier
|
1 288
|
136
|
Golfech
|
Valence
|
710
|
1 084
|
Grisolles
|
Grisolles
|
2 917
|
983
|
L' Honor-de-Cos
|
Lafrançaise
|
1 329
|
243
|
La Ville-Dieu-du-Temple
|
Montech
|
1 744
|
268
|
Labastide-Saint-Pierre
|
Grisolles
|
3 043
|
1 027
|
Lafrançaise
|
Lafrançaise
|
2 692
|
861
|
Laguépie
|
Saint-Antonin-Noble-Val
|
720
|
302
|
Lauzerte
|
Lauzerte
|
1487
|
555
|
Lavit
|
Lavit
|
1570
|
591
|
Moissac
|
Moissac
|
12 321
|
4 421
|
Molières
|
Molières
|
1044
|
288
|
Monclar-de-Quercy
|
Monclar-de-Quercy
|
1 265
|
295
|
Montaigu-de-Quercy
|
Montaigu-de-Quercy
|
1 440
|
508
|
Montbeton
|
Montech
|
2 111
|
376
|
Montech
|
Montech
|
3 491
|
919
|
Montpezat-de-Quercy
|
Montpezat-de-Quercy
|
1 378
|
451
|
Nègrepelisse
|
Nègrepelisse
|
3 487
|
1 071
|
Réalville
|
Caussade
|
1 541
|
336
|
Reyniès
|
Villebrumier
|
816
|
266
|
Saint-Antonin-Noble-Val
|
Saint-Antonin-Noble-Val
|
1 887
|
634
|
Saint-Etienne-de-Tulmont
|
Nègrepelisse
|
2 556
|
429
|
Saint-Nauphary
|
Villebrumier
|
1 225
|
149
|
Saint-Nicolas-de-la-Grave
|
Saint-Nicolas-de-la-Grave
|
2 009
|
501
|
Septfonds
|
Caussade
|
1 860
|
312
|
Valence
|
Valence
|
4 783
|
2 315
|
Verdun-sur-Garonne
|
Verdun-sur-Garonne
|
3 067
|
755
|
Villebrumier
|
Villebrumier
|
915
|
166
|
|
Source : INSEE 99
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-7.png)
Nb. habitants
500/1000
6
1000/1500
Le nombre de bourgs par classe
démographique
10
1500/2000
5
2000/2500
3
2500/3000
4
3000/3500
4
> 3 500
5
Le nombre de critère(s)
par
bourg
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-8.png)
10
9
18
1 critère
2 critères
3 critères
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-9.png)
Source : INSEE 1999
Le graphique « nombre de critère(s) par bourg
» montre que la majorité des communes a été
sélectionnée en remplissant plusieurs critères. Ceci
conforte l'hypothèse qu'un bourg tient une place stratégique sur
le territoire par le nombre d'habitants et l'offre en emplois. De plus, la
totalité des chefs lieux de canton, sauf Bourg-de-visa, Villebrumier et
Auvillar remplissent les trois critères de sélection : ils
regroupent au moins 1 200 habitants et offrent au minimum 250 emplois.
Sur l'échantillon, certaines communes
présentent des profils atypiques et ont été souvent
sélectionnées à partir d'un seul critère. Ainsi
Bourg-de-visa, petite localité rurale du Pays de Serres, compte moins de
500 habitants et offre tout juste une centaine d'emplois mais son
positionnement isolé lui vaut d'être un chef-lieu de canton du
département. La commune de Golfech, quant à elle, détient
une centrale nucléaire et propose beaucoup d'emplois par rapport au
nombre d'habitants.
Enfin la majorité des communes périurbaines de
la couronne montalbanaise regroupe un nombre important d'habitants par rapport
à l'offre d'emplois.
Le graphique : « nombre de bourgs par classe
démographique » met en évidence que la plupart des communes
sélectionnées regroupe plus de 1 200 habitants (moyenne
démographique de l'échantillon : 2 500 habitants). Au minimum on
trouve Bourg-de-visa, Golfech et Laguépie avec moins de 700 habitants
alors que les communes les plus peuplées sont Castelsarrasin
(sous-préfecture) et Moissac, deux villes relais du département,
qui rassemblent chacune plus de 10 000 habitants.
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-10.png)
Source : DDE du Tarn-et-Garonne
Carte de l'échantillon des bourgs
I) Construction d'une méthodologie en
fonction
des enjeux tarn-et-garonnais
La méthodologie mise en place pour mesurer la
capacité des bourgs à structurer leur espace environnant s'appuie
sur plusieurs entrées thématiques. Ces sujets d'analyse ont
été choisis à partir des enjeux du département et
en fonction des leviers de développement des bourgs.
Par ailleurs, la méthodologie s'inspire
d'études antérieures. Ainsi la DDE du Gers a mené une
étude semblable sur le département gersois. L'objectif de cette
étude : « Quelle place pour les bourgs-centres dans la
structuration de l'espace rural ? Analyses et perspectives : le cas
gersois »1 a été de dresser une typologie
permettant une lecture stratégique du territoire. Ce travail s'est
basé sur une méthode, créée par M.COHOU, ancien
maître de conférences de l'Université du Mirail, pour
mesurer la capacité de structuration des bourgs par l'emploi et
l'économie.
Cette étude constitue un apport intéressant pour
la présente démarche, qui se développe néanmoins
dans un nouveau contexte territorial et institutionnel.
L'organisation des différentes entrées
thématiques au sein d'une méthodologie a été
ensuite nécessaire pour assurer la cohérence de
l'étude.
A) Choix des thématiques de recherche à
partir d'anciennes études et des spécificités
territoriales
1) L'importance des bassins d'emploi et du rapport
emplois/actifs
M. COHOU a travaillé sur les bourgs de
Midi-Pyrénées et a développé une méthode
fondée sur l'activité et les mobilités qui donne
l'aperçu du niveau d'attractivité des bourgs sur leur espace
environnant.
Ce procédé d'analyse s'appuie sur les
indicateurs statistiques de l'INSEE issus des recensements
généraux de la population. Pour évaluer la capacité
du bourg à structurer l'espace en tant que centre économique
local, M. COHOU a travaillé sur deux indicateurs inter-reliés
:
1 CANTIN T. Quelle place pour les bourgs-centres
dans la structuration de l'espace rural ? Analyses et perspectives : le cas
gersois, Mémoire de maîtrise IUP, septembre 2003
Schéma de la méthode de M.
COHOU
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-11.png)
Source : DDE du Gers
· Un indicateur économique :
l'étude du rapport emploi/actif et de son évolution dans le
temps. Un bourg bénéficiant d'un rapport emploi/actif faible est
généralement dépendant d'un pôle d'emploi voisin
puisqu'il compte plus d'actifs que d'emplois. A l'inverse, un rapport
emploi/actif élevé est un indicateur clé pour
caractériser les bourgs pôles d'emplois.
· Indicateur de mobilité :
l'analyse des migrations domicile-travail des actifs. En identifiant les lieux
de résidence et de travail des actifs, les recensements de l'INSEE
donnent la possibilité de délimiter les bassins d'emplois des
bourgs. La prise en compte des flux d'échanges domicile-travail entre
les communes permet d'analyser les rôles respectifs des pôles et
des autres bourgs et d'identifier les différents niveaux de
dépendance.
Par conséquent, en mesurant le nombre d'emplois
disponibles sur un bourg et l'origine
résidentielle de ceux qui
l'occupent, M.COHOU compare le nombre d'actifs travaillant sur le
bourg provenant de l'espace environnant, les actifs
résidant et travaillant sur le bourg et enfin les actifs résidant
dans le bourg mais travaillant dans les pôles urbains proches.
Cette méthode appliquée dans le Gers doit
être adaptée au département du Tarn-et-Garonne. En effet
pour être pertinents, ces indicateurs doivent être récents
et coller au plus près des réalités territoriales. Or
l'INSEE depuis 1999 ne publie plus la donnée des migrations
domicile-travail. Ainsi l'approche développée par M.COHOU ne peut
être reprise que partiellement pour analyser la capacité de
structuration des bourgs en Tarn-et-Garonne. Le rapport emploi/actif peut
être réutilisé mais l'indicateur de mobilité, faute
de données récentes, doit être adapté.
De ce fait, nous avons choisi d'observer les flux
d'échanges 1999 en tant que tendance mais pas en valeur absolu. A
l'échelle régionale, le nombre d'actifs exerçant des
migrations pendulaires entre leur domicile et leur lieu de travail a
augmenté ces dernières années ; cependant, nous
émettons l'hypothèse que les limites des zones d'influences
préférentielles de chaque bourg n'ont que peu
évolué depuis 1999.
L'étude des bassins d'emplois se base sur les liaisons
domicile-travail (recensement 1999). Ces données sont
bipolarisées : pour une commune A, on connaît le nombre d'actifs
sortant avec le lieu de destination (communes B,C,D...) et le nombre d'actifs
entrants originaires des différentes communes. Ce fichier nous renseigne
également sur le nombre d'actifs travaillant sur leur propre commune.
Le département tarn-et-garonnais est globalement
influencé par les deux pôles urbains que sont Montauban et
Toulouse. En effet, à l'image de la carte des aires urbaines, une
majorité des communes du sud du département envoie plus de 40 %
de leurs actifs sur ces deux pôles d'emplois. On note également
une frange de communes multipolarisées « communes situées
hors des aires urbaines, dont au moins 40 % de la population résidente
ayant un emploi travaille dans plusieurs aires urbaines, sans atteindre ce
seuil avec une seule d'entre elles, et qui forment avec elles un ensemble d'un
seul tenant »1, qui sert de frontière entre ces deux
aires urbaines géographiquement très proches.
1 Définition INSEE commune
multipolarisée
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-12.png)
Le couloir Toulouse-Montauban : un territoire
métropolitain
Source : INSEE 1999
L'approche par aires urbaines explicite de façon claire
le phénomène de métropolisation. Cependant nous avons
délibérément souhaité analyser les bassins
d'emplois à échelle plus petite afin d'avoir des indicateurs sur
le niveau de structuration des bourgs sur leur environnement proche.
Ainsi pour toutes les communes du département nous
avons regardé le lieu de destination dominant des actifs sortants sur
les bourgs de notre échantillon. Les flux d'actifs les plus importants
à destination des bourgs sélectionnés ont
été matérialisés par un lien.
Cette analyse des bassins d'emplois des bourgs doit cependant
être maniée avec prudence, puisqu'on ne perçoit pas
l'attractivité de Montauban ni des pôles d'emplois qui se trouvent
en dehors du département. Toutefois l'influence de Montauban est
indirectement perceptible, comme le montre la densité importante de
bourgs sans attractivité autour de cette ville-centre.
Les sous-bassins d'emplois du Tarn-et-Garonne
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-13.png)
Réalisation DDE 82, Source : INSEE 99
La carte des sous-bassins d'emplois du Tarn-et-Garonne,
confirme les diagnostics économiques antérieurs du
département, à savoir que les bourgs de taille
démographique importante comme Castelsarrasin, Moissac,
Beaumont-de-Lomagne, Valence et Caussade attirent de nombreux actifs sur un
large espace, alors que la majorité de bourgs proches de Montauban
n'exerce aucune attractivité sur les espaces environnants.
La localisation particulière de la commune de La
Ville-Dieu-du-Temple, située entre deux grandes villes, explique qu'elle
ne possède pas une grande capacité à attirer des actifs
extérieurs. Ce bourg envoie donc la majorité de ses actifs, sans
prise en compte de Montauban, sur la commune de Castelsarrasin.
Face à l'ancienneté des chiffres et la non
matérialisation de l'influence de Montauban, l'étude des
sous-bassins d'emplois a été enrichie d'autres indicateurs pour
rendre compte du potentiel économique et de la santé de l'emploi
sur les bourgs.
Ainsi nous avons souhaité ajouter l'examen de l'appareil
productif ou encore la prise en compte de la création de nouvelles
entreprises.
2) Structuration des bourgs par les commerces et
services
Les spécificités du territoire du Gers ont
conduit T.CANTIN à adapter la méthodologie d'origine tout en
apportant des indicateurs de mesure en plus. En effet la baisse significative
des emplois agricoles sur le territoire gersois a biaisé la typologie
initiale et a pu exagérer les difficultés économiques
rencontrées par certains bourgs.
Ainsi l'analyse s'est enrichie de nouveaux indicateurs afin de
nuancer la classification des bourgs.
Pour dépasser l'approche strictement économique,
l'étude gersoise ajoute la thématique services à la
personne. Le niveau d'attractivité et la capacité de relais des
bourgs sur les populations environnantes sont calculés à partir
de l'offre commerciale et en services : nombre d'emplois dans les commerces et
les services à la personne sur la population du bourg.
L'évolution de cet indicateur est également étudiée
pour rendre compte du dynamisme des bourgs-centres. « L'analyse des
commerces et des services a permis d'apporter des éléments qui
viennent compléter la typologie précédente. On constate
que les bourgs qui étaient considérés comme structurants
dans la typologie initiale sont, pour la plupart, des pôles de commerces
et de services importants »1.
L`étude de l'offre des bourgs en services semble
essentielle à ajouter au volet économique. En effet, on peut
rencontrer certains bourgs économiquement attractifs qui offrent de
nombreux emplois mais qui sont précaires en offre de services pour la
population.
L'implantation de grandes entreprises non reliées avec
le bourg peut par exemple fausser le caractère structurant d'un bourg au
niveau des services.
L'approche par les emplois dans les services et commerces est
reprise dans l'étude du Tarnet-Garonne mais enrichie par le
dénombrement de certains équipements considérés
comme structurants, c'est-à-dire capables d'attirer une population des
communes limitrophes. D'une part, les équipements de proximité,
comme la boulangerie, l'école ou encore le tabac-presse n'ont
délibérément pas été pris en compte car ils
ne sont pas discriminants sur l'échantillon.
1 CANTIN T. Quelle place pour les bourgs-centres
dans la structuration de l'espace rural ? Analyses et perspectives : le cas
gersois in op. Cite.
D'autre part, les équipements « rares » qui
ne sont pas nécessaires aux besoins de la population locale ont
été laissés de coté. Beaumont de Lomagne accueille,
par exemple, une grande clinique de rééducation cardiaque qui ne
bénéficie, en premier lieu, pas aux habitants du bassin de
vie.
La difficulté de l'exercice a été de
définir les équipements structurants et puis d'en faire
l'inventaire.
L'inventaire communal, procédure pilotée par
l'INSEE, se charge de recueillir les équipements des communes de moins
de 30 000 habitants. C'est à l'appréciation du maire et d'une
commission communale de remplir un questionnaire envoyé par l'INSEE pour
décrire le nombre d'équipements et de services de la commune mais
aussi noter le comportement de la majorité des habitants lorsqu'un
équipement n'existe pas. En mesurant la densité d'implantation et
la proximité d'accès des services et équipements
fréquentés, l'inventaire communal dresse une carte
hiérarchique d'attraction entre les bourgs.
Cette donnée reste malgré tout discutable
puisqu'elle est constituée sur les simples déclarations de la
commune sans contrôle a posteriori de la part de l'INSEE. De plus, datant
de 1998, le dernier inventaire communal ne permet pas d'avoir des informations
récentes sur le profil des communes étudiées.
Faute de pouvoir s'appuyer sur l'inventaire communal, nous
avons donc choisi un échantillon d'équipements structurants
mesurables et dont l'information est actualisée (nombre de
collèges, lycées,...). Ainsi, nous partons de l'hypothèse
que les équipements, selon leur nombre et leur importance sur les
différents bourgs, peuvent être représentatifs des aires
d'influence des bourgs.
L'analyse de la structuration des bourgs par les services
à la personne en Tarn-et-Garonne se base donc, d'une part, sur le nombre
et l'évolution des emplois dans les services et commerces et d'autre
part, sur une sélection d'équipements discriminants.
3) L'attractivité résidentielle et le cadre
de vie
Pour répondre à la diversité des enjeux
tarn-et-garonnais, la capacité de structuration des bourgs doit
être étudiée au-delà de l'économie et des
services à la personne. Il semble nécessaire de chercher de
nouvelles entrées pour faire apparaître le développement
diversifié
des bourgs. Ainsi la prise en compte de leur attractivité
résidentielle et de leur cadre de vie peut enrichir l'étude et
donner une image complète des bourgs.
Une grande partie du territoire tarn-et-garonnais
connaît depuis les années 80-90 une forte augmentation de
l'étalement urbain : la proximité de l'agglomération
toulousaine modifie certains territoires qui doivent affronter une forte
croissance démographique et résidentielle.
A l'inverse, les zones rurales sont confrontées
à d'autres problèmes comme la difficulté de maintenir les
populations et voient les logements vacants augmenter.
Nous avons voulu prendre en compte les caractéristiques
démographiques afin d'analyser l'aptitude de structuration et
d'organisation des bourgs face à des phénomènes divers
comme la périurbanisation ou encore la désertification rurale. En
parallèle nous avons souhaité croiser et comparer ces
données démographiques avec l'évolution de la construction
et la politique d'habitat menée par le bourg. Ce dernier indicateur,
plus qualitatif, peut exposer la façon dont les différents bourgs
arrivent à développer l'urbanisation : est-ce que la politique
d'habitat d'un bourg va, par exemple, encourager le développement de
pavillons individuels ou alors favoriser la rénovation du patrimoine des
logements ?
Enfin, l'apparition de nouvelles aspirations sociales, comme
l'envie d'habiter dans des villes plus petites où « il fait bon
vivre », peut être un nouveau facteur d'attraction pour les communes
rurales. Beaucoup d'urbains recherchent en effet des valeurs qu'ils ne trouvent
pas toujours dans les villes. Le bourg, par sa « taille humaine » est
souvent valorisé comme un lieu de solidarité et de lien social :
« Small is beautiful ». Son environnement rural est
idéalisé grâce aux paysages agricoles ou encore au
patrimoine bâti. De nombreuses communes ont pris conscience de ces
nouveaux enjeux et multiplient les opérations d'aménagement
fondées sur le patrimoine et ses valeurs. Les municipalités
s'investissent en menant des actions de réhabilitation du patrimoine des
logements avec des opérations programmées d'amélioration
de l'habitat (OPAH) ou en conservant certains quartiers historiques par des
zones de protection du patrimoine architectural, urbanistique et paysager
(ZPPAUP). Mais en même temps beaucoup de nouveaux habitants souhaitent
pouvoir accéder facilement à des services urbains, initialement
absents dans les campagnes, comme des infrastructures de culture ou encore des
espaces publics aménagés (petites zones commerciales, pistes
cyclables, terrain de jeux,...). « Ces espaces de petite
taille
démographique se présentent, et sont
perçus, comme des havres de paix [...]. En définitive
c'est une forme de ville rurale ou de campagne urbanisée qui est
recherchée »1.
La qualité du cadre de vie et la présence
d'aménités sont importants à analyser et prendre en compte
puisqu'ils sont susceptibles de favoriser l'installation de nouveaux habitants
mais peuvent également indiquer le potentiel touristique du bourg.
L'ouverture de l'étude sur plusieurs thématiques
vise à donner une représentation plus complète du
développement et de la capacité d'attraction des bourgs
tarn-et-garonnais.
La multiplication des approches permet de mesurer les
différents rôles joués par les bourgs sur le territoire.
Pourtant, la prise en compte de plusieurs sujets et d'un
foisonnement d'indicateurs pour décrypter les différents
phénomènes d'un territoire peut conduire à la dispersion
du travail. Ainsi il est important d'organiser les indicateurs entre eux au
sein d'une méthodologie et d'en connaître les sources
statistiques.
B) Méthodologie employée : d'une étude
par entrées sectorielles à une approche transversale
1) Méthodologie
Les différentes morphologies des bourgs et leurs logiques
de développement variées nécessitent une analyse large et
la prise en compte de plusieurs thématiques.
L'objectif est de traiter simultanément, par une
analyse multivariée, un ensemble de variables différentes. Le
groupe CHADULE2 définit l'analyse multivariée comme
« une famille de traitements statistiques dont le but est de rendre
intelligible un ensemble d'observations dont la structure profonde n'est pas
immédiatement décelable. Cette analyse condense cette collection
d'observations pour en donner une représentation simplifiée et
organisée ». En effet il a fallu dans un premier temps
mobiliser de la statistique sur l'ensemble des bourgs soumis à des
observations identiques pour les rendre comparables, pour ensuite organiser et
hiérarchiser ces données pour regrouper les bourgs au sein
d'ensembles thématiques. Sur un regroupement thématique, les
statistiques qualitatives et quantitatives ont été
traitées de manière différenciée.
1 CHIGNIER-RIBOULON F. Les petites villes
d'agglomération entre représentations d'hier et
intégration à l'espace urbain in op. Cite.
2 Groupe CHADULE Initiation aux pratiques
statistiques en géographie, Armand Colin, 1997
2) La capacité de structuration des bourgs
étudiée à partir de quatre thématiques
La structuration des bourgs a été
étudiée par quatre thématiques qui regroupent
différents indicateurs sur la base communale. De nombreux indicateurs
ont été construits à partir de statistiques issues de
nouvelles bases de données. L'exploitation et le traitement des
statistiques sont explicités dans la deuxième partie.
Néanmoins pour plus de lisibilité les sources ont
été mentionnées entre parenthèses.
a) Structuration par l'emploi et l'économie
? Analyse du profil à partir :
- Bassin d'emploi (INSEE 1999)
- Ratio emploi/actif (COMETE)
- Secteur d'activité (CLAP)
- La valeur ajoutée de l'agriculture (COMETE)
- Emploi industriel (CLAP, COMETE)
- Emplois dans les services aux entreprises (COMETE, CCI))
? Analyse du dynamisme économique sur la
période 2000-2006 par : - L'évolution de l'emploi (COMETE)
- L'évolution du rapport emploi/actif (COMETE)
- La création d'entreprises (CCI)
b) Structuration par les services rendus à la
population
? Prise en compte des emplois par secteurs
ramenés à la population :
- Les services aux particuliers
(ASSEDIC, COMETE)
- Les commerces (COMETE)
- Le public (CLAP)
? Equipements structurants :
- Education : Collèges (CG 82), Lycées
(Région MP)
- Sanitaire et social : Cliniques, Hôpitaux, Maisons de
retraite (DDASS)
- Centres commerciaux (CCI)
- Sport (DDJS)
- Culture : Cinémas, Médiathèques,
Musées (CDT, CG 82, recherches personnelles)
Au niveau des Collèges et Lycées, ce sont toutes
les formations privées, publiques, générales et
professionnelles qui ont été prises en compte.
Pour les équipements sportifs n'ont été
sélectionnés que ceux considérés comme
réellement structurants et capables d'attirer une population
extérieure. Par exemple les terrains de foot, de basket ou encore de
pétanque présents dans la majorité des bourgs
étudiés ont été mis de côté, alors que
la fosse de plongée de Golfech ou encore le complexe hippique de
Beaumontde-Lomagne ont été sélectionnés dans la
liste des équipements sportifs.
Enfin les données relatives aux centres commerciaux,
fournies par la CCI, ont été étudiées
qualitativement, à savoir l'analyse des genres de produits vendus dans
ces commerces, mais aussi quantitativement par rapport à leur nombre sur
un bourg.
c) Structuration par l'accueil résidentiel
? Dynamique résidentielle :
- Evolution de la population (COMETE)
- Le solde migratoire et naturel (Etat Civil, COMETE)
- Evolution de la construction (DDE 82)
- Accessibilité : temps d'accès à un
échangeur autoroutier, un pôle urbain et une gare (prise en compte
de la fréquence des trains) (DDE 82, SNCF)
? La politique d'habitat :
- La part de logements conventionnés (DDE 82)
- Existence de procédures OPAH, PLH et PIG (DDE 82) -
Evolution de la vacance (FILOCOM)
d) Structuration par le cadre de vie et les
aménités
? Le patrimoine :
- Evaluation par le dire d'experts CAUE et ABF sur l'architecture
et le potentiel paysager
? Les aménités
- Evaluation du site Internet de la commune en tant qu'outil de
service public pour la population (recherches personnelles)
- Nombre et fréquentation des piscines et cinémas
(CDT)
- Présence de voies vertes ou sentiers pédestres
(recherches personnelles)
? La qualité urbaine
- Investissement des politiques publiques : Charte
paysagère, ZPPAUP et Opérations façades (DDE 82, CAUE)
- Aménagement et requalification d'espaces publics
(CAUE)
- Nuisances sonores (DDE 82)
- Evolution de la vacance structurelle de plus d'un an
(FILOCOM)
? La renommée
- La qualité et la fréquentation des Offices de
Tourisme (CDT)
- Présence de lacs de tourisme, bases de loisirs et ports
de loisirs (CDT) - Festivals et manifestations (CDT)
- Label « plus beau village de France » (CDT)
- Appréciation du Guide vert (recherches personnelles)
Cette dernière thématique globalement plus
qualitative a rendu difficile l'élaboration de la synthèse
finale. De plus l'analyse du cadre de vie et des aménités reste
une approche assez subjective selon les visions des différents acteurs
du terrain.
Pour éviter de complexifier l'étude,
l'échantillon des bourgs a été ventilé pour
chaque
indicateur en trois classes (0,1,2). Les bornes des classes n'ont pas
été positionnées à
intervalles réguliers mais plutôt par analyse
exploratoire et par observation des paramètres de la distribution. Ainsi
généralement ce sont souvent les écarts importants entre
les différentes classes de bourgs qui nous ont servi de
délimitation des classes (cf. annexe 3).
3) Organisation des données
Le travail de traitement des statistiques a été
organisé en deux temps. Premièrement, une analyse «
sectorielle » par groupes thématiques a été
effectuée afin d'identifier des tendances similaires qui affectent les
bourgs. Par exemple sur la thématique « structuration par l'emploi
et l'économie » nous avons essayé de déterminer les
bourgs qui ont à la fois un bassin d'emploi important, un rapport
emploi/actif élevé et une évolution positive de l'emploi
entre 2000 et 2006.
Etude sectorielle
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- Bourgs éco. structurants - Bourgs
éco. autonomes - Bourgs éco. dépendants
- ...
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Economie
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Services à la population
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- Bourgs structurants en services
- ...
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Accueil résidentiel
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Analyse par thématique
des caractéristiques des bourgs
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Cadre de vie/ Aménités
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Réalisation personnelle
Dans un deuxième temps, une fois finies les
classifications thématiques, nous avons voulu confronter les premiers
résultats entre eux pour aboutir à une approche «
transversale ». Ce travail consiste à comparer les
différentes classifications thématiques pour déterminer la
place du bourg dans la typologie finale.
Étude transversale
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-18.png)
Economie
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-19.png)
Services à la population
Accueil résidentiel
Cadre de vie/ Aménités
- Bourgs structurants - Bourgs autonomes - Bourgs
dépendants - ....
Croisement des
classifications
thématiques
pour
aboutir à la typologie
Réalisation personnelle
II) Adaptation de l'étude aux mutations des
statistiques
Le choix des différents indicateurs s'appuie sur des
travaux anciens mais résulte également d'une adaptation face aux
changements des modes de création et de diffusion des organismes
statistiques.
A) Des données du recensement anciennes ou
partielles
L'étude gersoise menée en 2003 a permis de
mettre en place une typologie à partir des données du recensement
1999. Cependant les méthodes employées par T.CANTIN sont
aujourd'hui difficilement applicables. En effet, suite à la modification
du procédé de recensement de l'INSEE, de nombreuses
données n'ont pas été mises à jour.
La période transitoire entre les anciens recensements
décennaux et la mise en place de la nouvelle collecte annualisée
de l'INSEE crée un vide statistique pour de nombreuses études.
Bon nombre d'acteurs de l'aménagement du territoire ont des
difficultés pour trouver des chiffres récents et à une
échelle fine.
En effet, afin de mesurer les nouveaux enjeux
socio-démographiques de la population (accroissement de la
mobilité, recomposition familiale,...), l'INSEE a mis en place une
nouvelle méthode de recensement plus adaptée à
l'évolution de la société. Concrètement deux
dénombrements ont lieu sur cinq ans : l'un sur les communes de moins de
10 000 habitants où une commune sur cinq est enquêtée
exhaustivement chaque année (soit 100 % des habitants au bout de cinq
ans) et l'autre sur les communes de plus de 10 000 habitants où un
échantillon est choisi chaque année pour recenser 8 % de la
population « urbaine » (soit 40 % au total). L'objectif de ce nouveau
procédé d'enquête est d'apporter par l'estimation des
chiffres annuels sur des grandes zones géographiques. A échelle
plus fine (niveau communal) l'INSEE pourra par recoupement spatial et par
comparaison avec d'autres bases de données (taxe d'habitation,
Assedic,...) apporter des informations « fiables » tous les 3 ans.
Pourtant, M. BUSSI, géographe, s'inquiète de ce
nouveau procédé d'enquête : « que
donneront les
« extrapolations spatiales », encore actuellement à
l'état de test pour l'INSEE ?
La photographie statistique d'une zone sera-t-elle
crédible à un temps « T », sachant qu'elle est issue de
données collectées à cinq dates différentes ?
Comment pourra-t-on « extrapoler » les migrations alternantes entre
des communes sondées à cinq ans d'intervalle ? » avant
de conclure « dans cette nouvelle méthode de recensement, le
progrès en fraîcheur de l'information semble donc être
gagné « sur le dos » de la finesse, et surtout de la
cohérence géographique »1.
Dès 2005, l'INSEE a commencé à diffuser
des résultats statistiques des communes de moins de 10 000 habitants
(2006 pour les communes de plus de 10 000 habitants). Mais ces premiers
chiffres communaux très synthétiques (démographie,
activité, logements,...) ne sont pas comparables avec les
périmètres géographiques semblables. C'est à partir
de 2009 que des données détaillées à toutes les
échelles du territoire seront disponibles.
Une étude territoriale menée durant cette
période transitoire doit donc se confronter à la
difficulté de trouver des données statistiques fines, actuelles
et comparables.
B) L'exploitation de différentes bases de
données
La réforme du recensement et la volonté
d'élargir l'étude, demandent un important travail de recherche de
données statistiques. De nombreuses questions ont émergé
durant l'étude : avec quelle donnée peut-on mesurer un
phénomène particulier ? Est-ce que cette donnée est assez
pertinente ou doit-on la croiser avec d'autres chiffres ? Où peut-on
trouver ce genre d'informations ? Comment construire un indicateur ?
Mais une fois trouvé une statistique
caractérisant convenablement un phénomène, de nouvelles
interrogations sont apparues. G. CHEMALA illustre les difficultés
fréquemment rencontrées lors de l'exploitation d'une base de
donnée : « L'exploitation des données, souvent assez
longue, retarde la publication des documents, de sorte qu'il est parfois
difficile d'obtenir des informations récentes. De plus, les
renseignements disponibles suivent souvent un découpage administratif
officiel qui ne correspond pas toujours à l'unité
géographique étudiée [...] il est donc indispensable, dans
tous les cas, de procéder à un examen critique des sources et de
la fiabilité des données. »2
1 BUSSI M. Quand l'INSEE projette d'enterrer le
recensement de la population...et la Géographie avec !
Cybergéo, juin 1999
2 CHEMALA G. Statistique appliquée à
la géographie, coll. Fac Géographie, Nathan
Université, 1995
Pour caractériser les bourgs tarn-et-garonnais, nous
nous sommes appuyés d'une part sur des statistiques créées
par des administrations pour leurs propres intentions et d'autre part sur des
nouvelles bases données payantes.
1) Des bases de données conçues à des
fins particulières
De nombreuses données de mesure sont produites au sein
de collectivités territoriales, des services de l'Etat, des entreprises
ou encore des associations. Cependant les résultats ne sont souvent pas
publiés ou sont facturés. Par ailleurs, l'établissement
qui organise et tient à jour une base de données, oriente la
collecte d'informations selon ses compétences et sa politique. La
collecte des statistiques, selon les administrations, peut donc s'appuyer sur
des sujets précis, des découpages administratifs divers et des
périodes différentes.
a) UNISTATIS
L'Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans
l'industrie et le commerce (UNEDIC), organisme qui gère les assurances
chômage et coordonne au niveau national les Assedic, produit par le biais
de la Direction d'Etudes Statistiques des informations et des études sur
le chômage dont UNISTATIS qui est une base de données sur les
établissements économiques employant des salariés. La
statistique est construite à partir des déclarations annuelles
des entreprises sur les sommes versées à l'assurance
chômage. « L'affiliation à l'assurance chômage est
obligatoire pour tout établissement du secteur privé industriel
et commercial, employant au moins un salarié en vertu d'un contrat de
travail, et ce quelle que soit la branche d'activité
»1. Une partie du bordereau de déclaration renseigne le
nombre d'employés, sans distinction du temps de travail (partiel, temps
plein) et du statut (contrat à durée indéterminé ou
déterminé), de l'établissement au 31 décembre de
l'année écoulée.
Le fichier UNISTATIS permet donc d'avoir des informations sur
le nombre et le sexe des salariés d'une entreprise localisées sur
base communale et dont l'activité économique principale est
indiquée selon la nomenclature d'activité française (NAF).
La Direction d'Etudes Statistiques de l'UNEDIC prend également en compte
les personnes non liées à l'entreprise par un contrat de travail
(PDG, administrateurs,...) tant qu'un salarié cotise à
l'assurance chômage.
1 Fichier de la statistique annuelle des
établissements affiliés,
http://info.assedic.fr/unistatis
Cette base de données riche en informations sur
l'emploi présente néanmoins certaines limites. Tout d'abord,
certains emplois ne sont pas comptabilisés comme par exemple les
libéraux, les agriculteurs, les salariés de l'Etat, des
collectivités territoriales, des établissements publics à
caractère administratif et des entreprises publiques à
caractère industriel et commercial (EDF, SNCF,...). Ensuite les
données représentent une situation au 31 décembre et ne
considèrent pas les variations intervenues au cours de l'année.
Cela peut présenter une importance pour les entreprises qui emploient
des salariés saisonniers. Enfin, certaines entreprises exerçant
des activités sur plusieurs territoires déclarent parfois leurs
salariés uniquement sur le lieu du siège social ce qui peut
surévaluer certaines communes au détriment d'autres.
Le fichier UNISTATIS a permis de donner une image partielle de
l'activité économique des bourgs. Pour plus de facilités,
nous avons décidé d'exploiter les données par la
nomenclature économique de synthèse (NES) en 16 sections (cf.
Annexe 4). Cette « nomenclature nationale d'activités
économiques et des produits, agrégée et pertinente pour
l'analyse économique »1, utilisée par
l'INSEE sur trois niveaux de finesse 16, 34 et 114 diffère de la NAF qui
est quant à elle plus précise.
Les informations sur les établissements
économiques privés nous ont surtout servi pour mesurer les
services à la personne.
b) FILOCOM
Le fichier des logements par communes (FILOCOM) est une base
de données sur les logements et leur occupation. Ce fichier construit
par la Direction Générale des Impôts (DGI) se
réfère à des concepts répondant à des
impératifs fiscaux, mais il est repris par le ministère de
l'équipement pour la richesse de l'information en matière de
logements.
FILOCOM, mis à jour annuellement, est construit
à partir du fichier de la taxe d'habitation (TH), fichier de base valide
pour 99 % de l'information, et par l'apport du fichier foncier sur les
propriétés bâties, les fichiers des propriétaires et
les informations de l'impôt sur le revenu des personnes physiques.
La constitution de la base se fait par le Service
Économique et Statistique de la direction des affaires
économiques et internationales pour être diffusée aux
cellules statistiques régionales
1 Nomenclatures, Définitions,
Méthodes - Nomenclature économique de synthèse
http://www.insee.fr
des DRE. Les autres services déconcentrés doivent
faire leurs demandes d'extraction aux DRE.
Les variables disponibles sont organisées en 5 grandes
parties :
- les logements (quantitatif, qualitatif : classement selon
confort, luxe, entretien) - l'occupation des logements
- les occupants des résidences principales
- les propriétaires des logements
- les mutations
FILOCOM ne couvre que les logements assujettis à la
taxe d'habitation. Cependant certains locaux non identifiables dans un premier
temps comme les maisons de retraite, résidences universitaires et foyers
d'hébergement ont été ajoutés au fichier.
Lorsque des foyers ne sont pas imposables à la TH, les
logements correspondant sont classés en tant que logements vacants.
(Même s'ils sont réellement occupés comme par exemple :
locations saisonnières, logements des élèves internes des
écoles, colonies de vacances, résidences universitaires
gérées par le CROUS - dégrevées depuis 1999).
Cette donnée statistique a principalement servi
à donner des informations sur la vacance des logements dans les bourgs.
Les logements considérés comme vacants par la DGI
diffèrent néanmoins de ceux définis par l'INSEE. Ainsi
sont considèrés comme vacants les logements non assujettis
à la taxe d'habitation et à l'inverse de l'INSEE, FILOCOM
assimile les logements insalubres et inhabitables. De plus lors d'un changement
d'occupant, le délai de mise à jour de la TH peut créer de
la vacance fictive. Du coup la vacance de FILOCOM est supérieure
à celle de l'INSEE mais « si l'on compare plusieurs
territoires, les hiérarchies des territoires qui découlent de la
comparaison des taux de vacance pour une même source statistique, sont
très comparables quelle que soit leur source. Pour les trois fichiers
testés (FILOCOM, INSEE, EDF) les taux les plus faibles et les plus forts
correspondent aux mêmes territoires, ce qui fiabilise les comparaisons
entre territoires. »1.
Enfin, d'autres statistiques produites par différents
organismes ont servi à l'étude des bourgs.
La CCI de
Tarn-et-Garonne a par exemple mis à disposition des fichiers
d'informations sur
1 Le fichier FILOCOM : Une base de données
sur les logements et leur occupation, Direction des Affaires
économiques et internationales, juillet 2001
les entreprises de plus de cinq salariés (date de
création, nombre de salariés, activité principale) ou
encore sur les centres commerciaux (surface, spécialité de vente,
nombre).
2) Nouvelles bases de données
Face à la carence statistique des recensements, de
nouvelles bases de données ont été créées
pour les décideurs locaux. L'accroissement de la mobilité, les
mutations économiques ou encore les modifications rapides des
comportements sociologiques ont quotidiennement des répercussions sur
les territoires. Les acteurs de l'aménagement doivent donc pouvoir lire
les phénomènes agissant sur le territoire pour apporter des
solutions appropriées. La donnée statistique, outil non
négligeable pour l'aménagement du territoire, est ainsi produite
par de nouvelles entreprises comme par exemple Jljeco ou alors
retravaillée et adaptée par l'INSEE par rapport aux nouvelles
demandes des acteurs locaux.
a) COMETE
J.L JULIA statisticien à l'INSEE durant vingt ans et
ancien responsable d'études sur l'économie infrarégionale
à la DRE de Midi-Pyrénées a crée en 2005 la
société Jljeco spécialisée dans
l'information socio-économique localisée. A ce titre J.L JULIA a
développé une base de données : connaissance
macro-économique des territoires (COMETE) qui aborde des thèmes
concernant la démographie et l'économie d'un territoire. Cette
base de donnée fournit 73 séries de base réparties sur
plusieurs thématiques (démographie, revenus, consommation, emploi
et production) au niveau communal sur les années 1990-2006.
La constitution du fichier COMETE est faite à partir
d'estimations sur des statistiques françaises publiques publiées
par différents organismes tel que l'INSEE, les ASSEDIC, la DGI ou encore
les ministères. Le travail de J.L JULIA consiste donc à mettre en
cohérence les nombreuses informations hétérogènes
disponibles sur un territoire. Cela nécessite d'harmoniser les
différents champs, dates et périodicités des statistiques
pour tendre à une cohérence temporelle et spatiale. «
Mon ambition est d'offrir aux acteurs locaux une information intelligente
sur leur territoire, certes estimée mais comparable aux agrégats
habituellement utilisés sur des ensembles géographiques plus
importants »1
Cette base de données très riche en informations
fines a été un support conséquent pour palier
le manque
des publications du recensement. Ainsi nous avons mobilisé
principalement trois
1
http://jljeco.free.fr
données COMETE pour travailler sur les bourgs : les
données démographiques (population 2006), les données sur
l'emploi avec une analyse plus précise sur la répartition
sectorielle et les données sur la production dont la valeur
ajoutée des grands secteurs d'activité.
Cependant le manque d'informations et de transparence sur la
construction des estimations peut mettre en doute la fiabilité des
données. Ainsi la comparaison des données démographiques
partielles de l'INSEE et les chiffres de la population 2006 de COMETE montre
certains écarts.
Les différentes évolutions
démographiques entre COMETE et l'INSEE
Commune
|
INSEE 99
|
INSEE 06/07
|
Evolution INSEE
|
COMETE 06
|
Evolution COMETE
|
Albias
|
2340
|
2608
|
11,45%
|
2789
|
19,19%
|
Labastide-du-Temple
|
802
|
1020
|
27,18%
|
839
|
4,61%
|
Montech
|
3505
|
5056
|
44,25%
|
4114
|
17,38%
|
Saint-Nauphary
|
1225
|
1592
|
29,96%
|
1405
|
14,69%
|
Source : INSEE 2006/2007 et COMETE
Les chiffres statistiques publiés par COMETE sur la
démographie sont en règle générale comparables aux
données du recensement. Cependant des écarts importants existent
et sont matérialisés dans le tableau ci-dessus. Les
décalages d'évolutions démographiques entre 1999 et
2006/2007 entre COMETE et l'INSEE sont sur ces exemples conséquents,
puisqu'on peut avoir 1 000 personnes de différence sur la commune de
Montech entre les deux procédés de mesure. La dissemblance
d'évolution de Labastide-du-Temple est également importante.
COMETE a sous-estimé le dynamisme démographique de cette commune
périurbaine de Montauban, alors qu'elle avait déjà
gagné 200 nouveaux habitants entre 1982 et 1999.
La construction de données par estimations montre donc
certaines limites, car elle ne peut prendre en compte les évolutions
conjoncturelles ou inhabituelles des communes. Le « miracle »
démographique Montechois n'a pu être mesuré par COMETE,
puisque cette commune gagnait entre 1982-1999 seulement une quarantaine
d'habitants par an, alors que sur la dernière période de
recensement 1999-2007, Montech a reçu 190 nouveaux habitants par an.
Ces exemples montrent que le recensement exhaustif demeure
indispensable pour mesurer dans le temps le développement
hétérogène des communes.
Cette base de données, achetée par la DRE
Midi-Pyrénées, est actuellement en phase expérimentation.
L'étude des bourgs doit en partie tester la fiabilité de ces
statistiques. Nous ne nous sommes pourtant appuyés que sur une infime
partie de cette base de données. En effet, nous avons utilisé
COMETE d'une part pour observer l'évolution de la population, des actifs
et de l'emploi en général et d'autre part, afin d'examiner le
nombre d'emplois dans les services et commerces. Enfin, la donnée sur la
valeur ajoutée agricole nous a aidé à caractériser
les bourgs dont le profil économique est lié à
l'agriculture.
b) CLAP
Le transfert de compétences aux collectivités
territoriales ces dernières années a induit des besoins accrus
pour les décideurs locaux en informations statistiques localisées
afin de mener des politiques d'aménagement éclairées. En
conséquence : « pour faire face aux besoins d'informations,
toujours plus nombreux qui émanent des décideurs locaux et
régionaux, l'INSEE a entrepris, dans plusieurs domaines, le
développement ou le renforcement de ses sources de données
locales. »1. La connaissance localisée de
l'appareil productif (CLAP), construit par l'INSEE, s'inscrit dans cette
démarche et doit apporter des nouvelles informations sur les
territoires. Ce système d'information, alimenté par
différentes sources, a pour objectif de fournir des statistiques
localisées au lieu de travail au niveau communal et de renseigner
l'emploi salarié et les rémunérations pour les
différents secteurs d'activité.
Les données CLAP permettent donc de savoir au niveau
communal le nombre d'établissements et d'emplois salariés au 31
décembre d'une année et la masse salariale brute, ventilés
pour les niveaux 5 à 114 de la NES. Cette base de données apporte
également des informations sur les postes de travail en
détaillant leur nombre, la catégorie socioprofessionnelle, le
sexe ou encore le type d'emploi (stagiaire, apprentis, CDD,...). La
construction du fichier résulte d'une mobilisation de plusieurs
données.
L'avantage de CLAP est de fournir des renseignements sur les
rémunérations des salariés et de couvrir les trois
fonctions publiques (territoriale, hospitalière et d'Etat).
1 Connaître l'activité
économique locale avec CLAP, INSEE Actualité Magazine,
n°47, juillet 2007
Cependant CLAP, tout comme UNISTATIS, ne renseigne pas quant au
nombre de salariés dans l'agriculture et de non-salariés.
Nous avons utilisé la base CLAP pour améliorer
l'analyse économique des bourgs. Pour plus de lisibilité, nous
avons choisi de décomposer le nombre des salariés et la masse
salariale en trois sphères : productive, résidentielle et
publique et représenter les résultats par un diagramme
triangulaire (cf. annexe 5).
Définitions de CLAP :
- La sphère "productive" est
composée de l'industrie, des services aux entreprises, de la logistique
et plus généralement des établissements dont
l'activité économique est orientée vers les marchés
extérieurs au territoire local ;
- La sphère "résidentielle"
correspond aux services à la population présente sur le
territoire dès lors qu'ils ne sont pas rendus par des
établissements de la sphère " publique ".
Elle inclut également le secteur de la construction et les
entreprises publiques constituées en établissements publics
à caractère industriel et commercial comme la SNCF et la Poste
;
- La sphère "publique " comprend les
administrations et collectivités publiques. Sont comptabilisés
les agents en poste dans les établissements recrutant sur la base du
droit public : administrations de l'Etat, collectivités territoriales,
établissements publics à caractère administratif
(hôpitaux, universités, ...)
Source : INSEE 2004
|
L'utilisation de toutes ces bases de données,
spécifiques, nouvelles ou à l'état expérimental,
nécessite un contrôle critique et permanent. Les résultats
obtenus par les statistiques doivent être confrontés avec les
réalités du terrain.
C) Mise en place d'un Comité technique : validation
par des « experts »
La DDE a constitué un comité technique,
composé de professionnels de l'aménagement, pour accompagner
l'étude des bourgs. Le regard des acteurs locaux amène une
réelle plus-value pour l'étude : « La statistique
propose des outils qu'il est indispensable d'utiliser, de maîtriser,
notamment pour travailler sur des grands nombres et pousser plus loin
l'exploitation des informations [...] Il ne faut toutefois tomber dans
le travers du tout quantitatif [car cela peut conduire] à des
aberrations, c'est-à-dire à des résultats
complètement déconnectés des réalités du
terrain auquel le géographe doit se référer en
dernière analyse »1. Ce comité de pilotage,
composé de la CCI, du CAUE, du CDT, de la DDAF, du service habitat et
des subdivisions territoriales de la DDE (cf. Annexe 6), s'est réuni
mensuellement pour accompagner les différentes étapes de
l'étude. En effet le regard de spécialistes du territoire a
permis de tester les différentes typologies thématiques et
d'approuver le diagnostic final des bourgs tarn-et-garonnais. Cette critique
extérieure a par exemple modifié plusieurs fois les indicateurs
retenus et la méthodologie de la thématique « cadre de vie
et aménités ». Ce sujet a suscité de nombreux
débats passionnés a cause de son caractère subjectif
reposant principalement sur des indicateurs qualitatifs et qui est donc
perçu différemment selon les acteurs. L'objectif est alors de
prendre en compte les différents points de vues et intérêts
des acteurs pour négocier des accords satisfaisant toutes les
parties.
Le comité de pilotage permet alors de créer une
appropriation de l'étude par chacun. En effet les nombreux débats
interactifs ont fait émerger, à la fin de chaque réunion,
des solutions collectives.
La construction d'une méthodologie empirique reposant
sur des croisements de statistiques n'a pas été évidente
à réaliser. L'information et les renseignements apportés
par le groupe d'experts sur les réalités territoriales ont permis
de confronter la statistique avec le terrain. Lors d'écarts importants,
nous avons pu retravailler les statistiques en les étoffant avec des
nouveaux indicateurs ou des visites de terrain.
1 CHEMLA G. Statistique appliquée à
la géographie, in Op. Cite
Rôle du comité de pilotage :
? Favorise la concertation entre les
différents partenaires institutionnels concernés
? Suscite la coopération et la coproduction autour d'un
projet commun
? Suit l'état d'avancement et veille
à la cohérence globale de l'étude ?
Procède à l'évaluation en continu
Par ailleurs, hebdomadairement une réunion a
été prévue au sein du Bureau de l'Observation du
Territoire, pour suivre l'avancement de l'étude. Ces rencontres ont
favorisé les débats et l'apport de points de vue
différents pour construire la méthodologie et approuver les
résultats intermédiaires.
Enfin, différentes rencontres avec les acteurs du
terrain ont été organisées. L'entretien ave le responsable
du CAUE a par exemple permis de travailler, avec précision, sur tous les
aspects du cadre de vie et aménités des bourgs.
Partie 3 :
Résultats
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-20.png)
N
Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs
dans un espace en voie de métropolisation ? 62
I) Les résultats thématiques et
intermédiaires
A) Une économie départementale
diversifiée
Pour traiter de la structuration des bourgs par
l'économie et l'emploi, nous avons tout d'abord mesuré
l'importance des bassins d'emploi des bourgs à partir des liaisons
domicile-travail et observé le rapport emploi/actif. Nous avons ensuite
ajouté de nouveaux indicateurs comme le nombre de créations
d'entreprises ou encore l'analyse des secteurs d'activités.
Cette typologie se décompose en 6 classes non
hiérarchisées : les pôles d'emplois, les pôles
intermédiaires à évolution positive, les pôles en
recomposition, les bourgs émergents, les bourgs industriels fragiles
et les bourgs ruraux.
Capacité de structuration des bourgs par l'emploi
et l'économie
Groupe
|
Caractéristiques
générales
|
Communes
|
Pôles d'emplois
|
- Bassin d'emploi important
- Nombre d'emplois supérieurs
au nombre d'actifs (tendance qui s'accentue entre 00-06)
- Évolution positive de l'emploi (00-06)
|
Beaumont-de-Lomagne Bressols
Castelsarrasin
Caussade Caylus
Lafrançaise
Lauzerte Lavit
Moissac Montpezat-de-Quercy Nègrepelisse
Saint-Antonin-Noble-Val Valence
|
Pôles intermédiaires à évolution
positive
|
- Bassin d'emploi restreint aux
communes limitrophes
- Rapport emplois/actifs équilibré
(évolution positive du rapport 00- 06)
- Évolution positive de l'emploi
- Dynamique dans la création de
nouvelles entreprises (00-06)
|
Auvillar
Monclar-de-Quercy Montbeton
Montech Saint-Nicolas-de-la-Grave Septfonds
Verdun-sur-Garonne
|
Pôles en recomposition
|
- Bassin d'emplois important
- Rapport emplois/actifs équilibré
(évolution négative du rapport)
- Chute importante de l'emploi 00- 06
- Dynamique dans la création de
nouvelles entreprises (00-06)
|
Golfech Labastide-Saint-Pierre
|
Bourgs émergents
|
- Bassin d'emploi limité
- Rapport emplois/actifs négatif
(plus d'actifs que d'emplois) mais augmentation du rapport
00-06
- Évolution positive de l'emploi
- Dynamique dans la création de
nouvelles entreprises (00-06)
|
Corbarieu La-Ville-Dieu-du-Temple Saint-Etienne-de-Tulmont
Saint-Nauphary
Villebrumier
|
Bourgs industriels fragiles
|
- Bassin d'emploi restreint aux
communes limitrophes
- Chute/stagnation de l'emploi 00-
06
- Rapport emplois/actifs équilibré
(évolution négative du rapport) - Forte proportion
d'emplois industriels (plus de 20 %)
- Secteur productif dominant
|
Albias
Grisolles Laguépie
Montaigu-de-Quercy Réalville
Reynies
|
Groupe
|
Caractéristiques
générales
|
Communes
|
Bourgs ruraux
|
- Bassin d'emploi restreint aux
|
Bourg-de-Visa
|
|
communes limitrophes
|
Cazes-Mondenard
|
|
- Chute/stagnation de l'emploi 00-
|
L'Honor-de-Cos
|
|
06
|
Molières
|
|
- Rapport emplois/actifs équilibré
|
|
|
(évolution négative du rapport)
|
|
|
- Valeur ajoutée agricole importante
|
|
1) Des pôles d'emplois répartis de
façon homogène sur l'ensemble du département
L'étude du profil économique des bourgs
tarn-et-garonnais fait ressortir 13 pôles d'emplois. Ceux-ci
sont répartis de façon homogène sur tout le territoire. En
effet, même si l'on retrouve Castelsarrasin-Moissac, Valence et Caussade
le long des grands axes de communication, des bourgs plus isolés comme
Saint-Antonin-Noble-Val, Montpezat-deQuercy ou encore Lavit possèdent un
certain dynamisme économique.
L'emploi de ces bourgs ruraux repose néanmoins sur des
spécificités territoriales et des conjonctures locales. Ainsi
Lavit, particulièrement isolé, dispose par exemple d'importants
équipements médico-sociaux : maison de retraite, foyer et maison
médicalisés pour patients handicapés, qui captent à
eux seuls 70 % des 560 emplois.
Par ailleurs Montpezat-de-Quercy accueille l'entreprise
Dalta spécialisée dans la fabrication de lingettes
nettoyantes utilisées sans eau pour l'entretien des voitures. Cet
établissement emblématique, récompensé par le prix
innovation Midi-Pyrénées, a été créé
par E.BERNISSON qui est originaire de la région. Face à une
proposition d'OPA d'une grande multinationale, le PDG a refusé l'offre
en argumentant : « Je n'ai pas voulu vendre car je souhaite garder la
centaine d'emplois ici à Montpezat-de-Quercy »1.
Ces exemples montrent que pour de nombreux bourgs ruraux, le
développement économique dépend d'initiatives souvent
individuelles et d'opportunités locales.
Plus généralement, on peut constater que les
pôles d'emplois géographiquement éloignés des
grandes villes arrivent à résister face à la
métropolisation et proposent ainsi des emplois variés et
indispensables au bon fonctionnement de la vie locale. En effet, à
l'exception de Bressols qui concentre de nombreuses entreprises, tous les
pôles d'emplois sont situés au nord et à l'ouest de
Montauban.
1 G.REVALLAT « Montpezat. Il lave les
voitures sans eau » Ladépeche du Midi, 13 décembre
2007
Un peu moins dynamique, la classe pôles
intermédiaires à évolution positive, regroupe des
bourgs influencés par des grands bassins d'emplois tel que ceux de
Montauban, Castelsarrasin ou encore Caussade. La situation économique
favorable du département profite néanmoins à ces bourgs,
puisqu'ils arrivent, malgré leur situation géographique, à
créer de nouveaux emplois et à augmenter le rapport
emplois/actifs. Une grande partie des nouveaux emplois provient des secteurs du
commerce, des services et du secteur public.
La classe bourgs en recomposition qui rassemble
Labastide-Saint-Pierre et Golfech met en avant deux bourgs
économiquement fragiles mais qui présentent une certaine
importance. Ces deux communes ont connu un dynamisme économique durant
les années 80-90, d'une part grâce à la centrale
nucléaire de Golfech et d'autre part par l'implantation de
Valeo, entreprise spécialisée dans la fabrication et la
vente de composants pour l'automobile, sur LabastideSaint-Pierre. Cependant la
délocalisation de cette usine en 2003 a fragilisé le bassin
d'emploi par la suppression de 450 emplois. De même, la mise en service,
dans les années 90, de la centrale nucléaire de Golfech a
nécessité d'abord un grand nombre d'emplois dans
différents secteurs pour la construction et le bon fonctionnement de
cette nouvelle activité mais après vingt années de
fonctionnement, le dynamisme économique impulsé par la centrale
nucléaire semble s'atténuer.
Néanmoins ces deux bourgs commencent à
reconstituer leur appareil productif autour de nouvelles logiques
économiques comme le montre le nombre important de créations de
nouvelles entreprises (création de 27 nouvelles entreprises sur
Labastide-Saint-Pierre entre 2000 et 2006). Ces nouveaux établissements
évoluent principalement dans les secteurs des services aux entreprises
et aux particuliers.
2) Des bourgs en difficulté économique entre
les mailles des pôles
Le nombre important de pôles d'emplois plutôt
dynamiques répartis de façon équilibrée sur le
Tarn-et-Garonne ne gomme cependant pas certaines difficultés
économiques rencontrées par des bourgs dont l'économie
reste souvent spécialisée dans un secteur d'activité
particulier, ce qui de ce fait freine les possibilités de
développement.
Les communes de Réalville, Reynies ou encore de
Montaigu-de-Quercy dont l'économie
repose principalement sur
l'activité industrielle, regroupées au sein de la classe
bourgs
industriels fragiles, en sont des exemples. Ainsi le
nombre d'emplois baisse ces dernières années, à l'image de
Reynies qui a par exemple perdu 25 % des emplois entre 2000 et 2006.
Néanmoins la situation géographique favorable de certains bourgs
comme Grisolles, Albias et Réalville le long des axes de communication
peut permettre d'envisager un renouveau économique.
L'activité agricole prépondérante de
Cazes-Mondenard ou de Bourg-de-visa, regroupés dans la classe des
bourgs ruraux, affaiblit également le dynamisme
économique de ces lieux. En effet, on remarque une stagnation, voire une
baisse des emplois sur ces bourgs comme à Cazes-Mondenard (-5% entre
2000 et 2006). Cette baisse est liée aux mutations de l'agriculture qui
se caractérisent par le recul du nombre d'agriculteurs et de
salariés agricoles. Ces bourgs à dominante rurale sont
localisés de façon générale sur le nord du
département (Pays de Serre-Quercy) où les effets des grandes
métropoles se font peu ressentir. En même temps, l'insuffisance
des réseaux de communication isole ces bourgs et amplifie les
difficultés économiques déjà présentes.
Enfin, de nombreuses communes proches de Montauban,
rassemblées dans la classe bourgs émergents ont la
particularité d'accueillir d'avantage d'actifs que d'emplois. La
proximité de grands pôles d'emplois rend la croissance
économique de ces communes difficile. On remarque toutefois que
l'activité résidentielle se développe sur ces communes
périurbaines et du coup impulse la création de nouvelles
entreprises et de nouveaux emplois.
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-21.png)
N
Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs
dans un espace en voie de métropolisation ? 67
B) Des pôles de services irrigant de larges bassins
de vie
A l'inverse de la thématique économique,
l'analyse de la structuration par les services à la personne est une
classification hiérarchique. En effet, après avoir comparé
le nombre d'emplois dans le commerce, les services et le secteur public par
rapport à la population communale et comptabilisé les
équipements structurants, nous sommes arrivés à une
typologie en quatre classes : les pôles de services, les
bourgs autonomes, les bourgs intermédiaires et les
bourgs dépendants/fragiles.
Capacité de structuration des bourgs par les
services rendus à la population
Groupe
|
Caractéristiques
générales
|
Communes
|
Pôles de services
|
- Rapport emplois/population
importants dans le commerce, les services et le secteur public
(évolution positive 00-06)
- Présence d'équipements structurants
|
Beaumont-de-Lomagne Castelsarrasin
Caussade
Grisolles
Moissac
Nègrepelisse Saint-Antonin-Noble-Val Valence
|
Bourgs autonomes
|
- Rapport emplois/population
importants dans le commerce, les services et le secteur public
(évolution positive 00-06)
- Equipements assurant l'autonomie
au bourg
|
Caylus
Golfech Labastide-Saint-Pierre Lafrançaise
Laguépie Lauzerte
La Ville-Dieu-du-Temple Lavit
Monclar-de-Quercy Montaigu-de-Quercy Montech
Verdun-sur-Garonne Villebrumier
|
Bourgs intermédiaires
|
- Rapport emplois/population
moyen à faible dans les secteurs
des commerces et des services (évolution positive
00-06)
- Rapport emplois/population faible
dans le secteur public
- Niveau d'équipement moyen
|
Auvillar
Molières
Montbeton Montpezat-de-Quercy
|
Bourgs fragiles/dépendants
|
- Rapport emploi/population faible
dans le commerce, les services et le secteur public (faible
évolution 00-06)
- Niveau d'équipement faible
|
Albias
Bourg-de-visa
Bressols Cazes-Mondenard
Corbarieu L'Honor-de-Cos
Réalville Reyniès
Saint-Etienne-de-Tulmont Saint-Nauphary
Septfonds
|
Par rapport à la précédente carte, on
note que les pôles de services sont moins nombreux que les
pôles d'emplois : 13 pôles d'emplois contre 8
pôles de services. Les communes qui remplissent les deux
fonctions sont Saint-Antonin-Noble-Val, Caussade, Castelsarrasin, Moissac,
Nègrepelisse, Valence et Beaumont-de-Lomagne. Ce recoupement confirme
leur place centrale sur le département. Caussade ou encore Valence
possèdent par exemple de nombreux équipements, tels qu'une
médiathèque, un cinéma, des collèges et des
lycées ou encore une maison de retraite, qui sont susceptibles d'attirer
les populations des territoires environnants.
Les emplois dans les services et commerces des pôles
de services sont en général élevés, mais sur
Moissac, Nègrepelisse et Valence, l'évolution des emplois dans
les commerces entre 2000 et 2006 ne suit pas l'augmentation
démographique. A l'inverse sur Caussade et Beaumont-deLomagne le nombre
d'emplois dans les commerces et services augmente, parfois plus rapidement que
la croissance démographique.
Le cas de Grisolles est intéressant. Ce bourg
était considéré dans la précédente typologie
comme bourg industriel fragile caractérisé par la baisse
de l'emploi alors qu'au niveau des services à la population, il est
identifié comme pôle grâce à la présence
d'importants équipements, commerces et services. Ainsi, certains bourgs
bénéficient aujourd'hui encore d'une dynamique passée, et
l'enjeu pour ces territoires plutôt en crise est de conserver ces atouts
afin d'en faire la base d'un nouveau développement.
A l'échelon inférieur, les bourgs
autonomes rassemblent des communes de profils différents. Ainsi
Verdun-sur-Garonne, Labastide-Saint-Pierre et Montech, trois bourgs
situés dans le couloir Toulouse-Montauban et qui regroupent chacun plus
de 3 500 habitants, arrivent à assurer une autonomie en services de
proximité pour la population locale. La taille démographique
importante de ces bourgs garantit la présence d'une gamme de commerces
et services dans un espace en voie de métropolisation.
De taille plus réduite et situés sur des
territoires retirés, les bourgs autonomes tels que
Laguépie, Lauzerte ou encore Montaigu-de-Quercy arrivent à
proposer des équipements et des services structurants. Grâce
à leur situation géographique, la concurrence des grands
pôles urbains est amoindrie, ce qui profite au développement des
commerces et services de proximité.
Enfin, les classes bourgs intermédiaires et
bourgs dépendants définissent les
communes
fragilisées dans l'offre en services à la population.
La concentration de ces bourgs autour de
Montauban est significative. En effet l'offre importante en
services diversifiés à Montauban (L'INSEE y a recensé la
totalité des équipements les plus rares dits «de la gamme
supérieure», dont les quatre hypermarchés et les trois
maternités du département) attire les populations des communes
environnantes. Cette fatalité géographique s'atténue
néanmoins sur certaines communes comme par exemple à Montbeton
où des projets sont menés à terme par les pouvoirs locaux
: la municipalité a par exemple aménagé une petite zone
commerciale regroupant des petits commerces de première
nécessité. De même la récente mise en service d'une
clinique à Saint-Nauphary en décembre 2007 devrait dynamiser le
secteur des services et des commerces sur ce secteur.
C) Un département coupé en deux au niveau de
l'accueil résidentiel
Par rapport à la récente étude de l'INSEE
« Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous l'influence
croissante de Toulouse »1 qui analyse la structuration des
bourgs par l'emploi et les équipements, les deux prochaines
thématiques - l'accueil résidentiel et le cadre de vie -
apportent des informations supplémentaires sur l'analyse de l'armature
urbaine départementale. Ces apports caractérisent avec plus de
précision les logiques de développement et de structuration des
bourgs. Afin de mesurer la dynamique résidentielle des bourgs, nous
avons mobilisé des indicateurs classiques, comme l'évolution
démographique ou la progression des nouvelles constructions, auxquels
nous avons ensuite associé le niveau d'accessibilité et la
politique d'habitat. L'accessibilité a été définie
d'une part à partir du temps d'accès aux échangeurs
autoroutiers et aux trois grandes villes que sont Toulouse, Montauban et Agen
et d'autre part par le niveau de desserte en trains. La politique d'habitat,
quant à elle, doit informer sur la capacité d'un bourg à
pouvoir organiser et digérer un afflux important de nouvelles
populations. Nous partons ainsi de l'hypothèse qu'un bourg qui arrive
à contrôler l'urbanisation en diminuant la vacance, en proposant
des logements sociaux, publics ou privés ou encore en densifiant son
centre pour éviter l'étalement urbain, rend son territoire plus
attractif et mieux structuré.
Cette typologie fait ressortir quatre classes : les bourgs
attractifs avec une politique d'habitat diversifiée, les bourgs
attractifs, les bourgs à croissance modérée
et les bourgs à faible dynamique résidentielle.
1 Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous
l'influence croissante de Toulouse, INSEE Midi-Pyrénées 6
pages, n° 110, mai 2008
Capacité de structuration des bourgs par l'accueil
résidentiel
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-22.png)
N
Groupe
|
Caractéristiques
générales
|
Communes
|
Bourgs attractifs avec
|
- Bonne accessibilité
|
Labastide-Saint-Pierre
|
politique d'habitat
|
- Augmentation importante de la
|
La Ville-Dieu-du-Temple
|
diversifiée
|
population par le solde
|
Montech
|
|
migratoire et naturel (00-06)
|
Verdun-sur-Garonne
|
|
- Rythme de construction élevé
|
|
|
- Politique d'habitat face à la
dynamique résidentielle
|
|
Bourgs attractifs
|
- Bonne accessibilité
|
Albias
|
|
- Augmentation importante de la
|
Bressols
|
|
population par le solde migratoire
|
Corbarieu
|
|
(00-06)
|
Golfech
|
|
|
L'Honor-de-Cos
|
|
|
Monclar-de-Quercy
|
|
|
Montbeton
|
|
|
Nègrepelisse
|
|
|
Saint-Etienne-de-Tulmont
|
|
|
Saint-Nauphary
|
|
|
Villebrumier
|
Groupe
|
Caractéristiques
générales
|
Communes
|
Bourgs à croissance modérée
|
- Bonne accessibilité
- Augmentation modérée de la
population
- Rythme de construction moyen
|
Auvillar Castelsarrasin
Caussade Grisolles Lafrançaise
Lavit
Réalville Reyniès Valence
|
Bourgs à faible
|
- Accessibilité contraignante
|
Beaumont-de-Lomagne
|
dynamique résidentielle
|
- Faible augmentation ou recul
|
Bourg-de-Visa
|
|
démographique
|
Caylus
|
|
- Rythme de construction bas
|
Cazes-Mondenard
|
|
|
Laguépie
|
|
|
Lauzerte
|
|
|
Moissac
|
|
|
Molières
|
|
|
Montaigu-de-Quercy
|
|
|
Montpezat-de-Quercy
|
|
|
Saint-Antonin-Noble-Val
|
|
|
Saint-Nicolas-de-la-Grave
|
|
|
Septfonds
|
1) Attractivité de Montauban et du couloir
toulousain
La carte fait clairement ressortir une scission entre le
sud-est et le reste du département. Ainsi on retrouve les bourgs ayant
la plus importante croissance démographique (supérieure à
10 % en moyenne) et un rythme de construction soutenu à la
périphérie de Montauban et sur le couloir toulousain.
Saint-Etienne-de-Tulmont et Villebrumier, deux communes
périurbaines de Montauban connaissent, par exemple, un accroissement de
plus de 20 % de leur population entre 2000 et 2006. Plus spectaculaire encore
est l'augmentation de 40 % de la population de Montech qui est passée de
3 600 habitants (2000) à plus de 5 000 habitants (2006). Le rythme de
construction confirme ce dynamisme puisque Montech et Villebrumier enregistrent
une augmentation de 20 % des autorisations de permis de construire.
Ces bourgs attractifs se distinguent par rapport à leur
politique d'habitat. En effet, la classe bourgs attractifs avec politique
d'habitat diversifiée regroupe des bourgs qui mènent une
politique volontariste au niveau de l'urbanisation et de l'habitat. Ainsi on
observe par exemple une réduction générale de la vacance
sur cette classe. De même Verdun-sur-Garonne et Montech ont
bénéficié d'une OPAH qui a permis la réhabilitation
de vieux logements dans
le centre du bourg. Au niveau de l'habitat
conventionné, La Ville-Dieu-du-Temple et Labastide-Saint-Pierre ont par
exemple un taux plus important de logements sociaux que les autres communes
périurbaines.
L'attractivité du couloir Toulouse-Montauban ne semble
cependant pas profiter à Grisolles et Reynies, tous deux appartenant
à la classe bourgs à croissance modérée.
Cette situation s'explique, d'une part, par la présence de nombreuses
zones interdites à la construction à cause des risques de crues
de la Garonne et du Tarn et de la présence de coteaux aux sols
instables. D'autre part, la présence de bourgs plus attractifs au niveau
du foncier ou offrant un cadre de vie supérieur peut créer une
concurrence entre les bourgs. Enfin la municipalité de Grisolles a eu
des difficultés à concrétiser un projet de ZAC. Ce retard
a désavantagé Grisolles qui n'a pu bénéficier d'une
dynamique résidentielle.
2) Une dynamique résidentielle plus
modérée sur le reste du département
Très concentrée sur le sud, la dynamique
résidentielle est toutefois moins importante sur le reste du
Tarn-et-Garonne. On remarque ainsi que les pôles identifiés comme
structurants au niveau de l'emploi et des services connaissent une faible
attractivité au niveau de la démographie et de la construction.
Ce constat est encore plus frappant sur Moissac et Beaumont-de-Lomagne, qui
tous deux sont regroupés dans la classe bourgs à faible
dynamique résidentielle. Notamment Beaumont-de-Lomagne qui est l'un
des rares bourgs à perdre de la population entre 2000 et 2006 (-40). Le
solde naturel très déficitaire n'est pas équilibré
par le solde migratoire, ce qui montre l'importance de la localisation des
bourgs selon les axes de communication et leurs facilités
d'accessibilité.
La différence d'attractivité entre
Castelsarrasin et Moissac, deux villes pourtant proches, est notoire au niveau
de l'évolution du nombre d'habitants. Castelsarrasin a par exemple
gagné 1 400 nouveaux habitants contre une perte de 170 habitants sur
Moissac (2000-2006). Ceci peut s'expliquer par la situation géographique
et la topographie locale. En effet, la commune de Moissac se trouve
enclavée entre des coteaux et le Tarn et souffre d'une large zone
inondable, ce qui limite considérablement l'extension urbaine. A
l'inverse, Castelsarrasin profite d'une zone de plaine et d'un accès
rapide aux grandes voies de communication (A 62).
En dehors des pôles de services et d'emplois, les autres
bourgs du nord du département
oscillent entre les deux classes :
bourgs à croissance modérée et bourgs
à faible dynamique
résidentielle. Cependant on remarque que les
bourgs à croissance modérée, excepté pour
Lavit, se trouvent proches de voies de communication.
En effet, les bourgs à faible dynamique
résidentielle sont généralement situés en
milieu rural avec des temps d'accès contraignants pour rejoindre les
grandes villes. Ces communes rurales voient leur population
décroître, à l'image de Saint-Antonin-Noble-Val qui a perdu
5 % de sa population (2000-2006). De même ces bourgs connaissent un
vieillissement de leur population et une faible valorisation de l'habitat
ancien, plus marquants que sur les autres territoires.
D) Le cadre de vie et les aménités
La dernière thématique « cadre de vie et
aménités » doit apporter des renseignements
supplémentaires sur les profils des bourgs. Cette approche plus
qualitative s'appuie sur une multitude d'indicateurs qui sont organisés
selon quatre entrées : le patrimoine, les aménités, la
qualité urbaine et la renommée. Mais pour éviter une trop
grande discrimination entre les
bourgs sur un sujet sensible1, nous avons
préféré présenter trois classes : les bourgs de
qualitévalorisée, les bourgs à cadre
de vie attractif et les bourgs à faible niveau
d'aménités.
Capacité de structuration des bourgs par le cadre
de vie et les aménités
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-23.png)
N
1 La sensibilité de ce sujet provient de la
grande subjectivité de cette thématique. Celle-ci peut être
perçue différemment selon les représentations et le regard
de l'observateur.
Groupe
|
Caractéristiques
générales
|
Communes
|
Bourgs de qualité valorisés
|
- Présence d'un patrimoine
(paysages et architectures) de caractère
- Renommée départementale
- Haute qualité urbaine
- Niveau d'aménités important
|
Auvillar Beaumont-de-Lomagne Caussade
Caylus
Lafrançaise
Lauzerte Moissac
Montpezat-de-Quercy Saint-Antonin-Noble-Val
Saint-Nicolas-de-la-Grave Verdun-sur-Garonne
|
Bourgs à cadre de vie attractif
|
- Potentiel en patrimoine
- Faible renommée
- Qualité urbaine
- Niveau d'aménités important
|
Bourg-de-Visa
Castelsarrasin Cazes-Mondenard
Golfech Grisolles Laguépie Lavit
Molières Monclar-de-Quercy Montaigu-de-Quercy Montech
Nègrepelisse
Réalville Septfonds Valence Villebrumier
|
Bourgs à faible niveau d'aménités
|
- Potentiel du patrimoine faible
- Peu de renommée
- Faible niveau d'aménités
|
Albias
Bressols
Corbarieu
L'Honor-de-Cos Labastide-Saint-Pierre
La Ville-Dieu-du-Temple Montbeton
Reyniès Saint-Etienne-de-Tulmont Saint-Nauphary
|
La carte « Capacité de structuration des bourgs
par le cadre de vie et les aménités » fait ressortir les
bourgs précédemment identifiés comme les moins attractifs
au niveau de l'accueil résidentiel en bourgs de qualité
valorisée. En effet, les bourgs bénéficiant d'un
patrimoine et d'une haute qualité urbaine sont globalement situés
en milieu rural et du coup en dehors de l'espace en voie de
métropolisation. Ce décalage entre cadre de vie et dynamique
résidentielle montre que les nouvelles populations ne recherchent pas
spécialement un cadre de vie urbain exceptionnel pour leur installation.
En effet certaines mesures de protection comme les zones de protection du
patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) peuvent engendrer des
contraintes pour les habitants. Pour garantir une certaine
homogénéité du bâti, les habitants doivent par
exemple respecter des normes strictes pour les nouvelles constructions ou les
réhabilitations. Sur Saint-Antonin-Noble-Val, la municipalité a
notamment interdit la circulation dans le centre du bourg sur certaines plages
horaires, afin de garantir le calme pour les visiteurs. Ces contraintes,
parfois justifiées pour la valorisation et la protection du patrimoine,
amputent cependant une certaine liberté des résidents locaux.
Plus généralement, la présente carte fait
ressortir les hauts lieux touristiques du département. Ainsi on retrouve
Lauzerte et Auvillar, deux communes, qui détiennent le label « plus
beau village de France », le patrimoine exceptionnel de Moissac (Abbatiale
Saint-Pierre) et de Beaumont-de-Lomagne (Bastide du XIIIe) ou encore les
paysages de la vallée de l'Aveyron et de ses villages
médiévaux (Saint-Antonin-Noble-Val, Caylus,...).
Verdun-sur-Garonne, Molières et Monclar-de-Quercy,
trois bourgs qui n'ont pas spécialement une vocation touristique,
arrivent néanmoins par leur qualité urbaine et par les
aménités à rejoindre la classe bourgs de
qualité valorisée. Monclar-de-Quercy bénéficie
par exemple d'un lac de loisirs, d'un maillage important en sentiers
pédestres qui desservent la toute proche vallée de l'Aveyron et
présente un centre-ville récemment rénové.
Les bourgs à faible niveau d'aménités
sont tous concentrés dans la périphérie de Montauban. Ces
trente dernières années les communes périurbaines ont
connu un accroissement spectaculaire de leur population qui a modifié la
morphologie du bourg ancien. La trame historique de la commune est souvent
bouleversée par les zones pavillonnaires. Toutefois, depuis quelques
années, les municipalités essayent de réagir et
développent des projets de requalification des centres-villes. «
Les opérations se caractérisent par une volonté d'unifier
le
centre et le distinguer du reste de la ville [...] Mais le centre
réaménagé ne doit pas seulement être un décor
: il se doit de porter l'histoire [et ainsi créer une identité
pour les habitants] »1
1 PERIGOIS S La mobilisation du champ patrimonial
dans l'élaboration d'une identité « petite ville »
in. EDOUARD J.-Ch (dir.) Les petites villes françaises entre
développement local et métropolisationmondialisation,
Bulletin de l'Association de Géographes Français, mars 2008
II) Typologie finale
Après avoir traité séparément les
quatre thématiques, nous avons souhaité croiser ces
résultats intermédiaires pour arriver à une typologie
unique et précise pour pouvoir mettre en évidence les
différents profils des bourgs.
Nous avons dans un premier temps fait ressortir les bourgs aux
comportements proches dans des groupes pour ensuite les intégrer
à échelle plus large dans des classes. Enfin, les
différentes classes ont été associées dans trois
catégories : les pôles structurants, les bourgscentres autonomes
et les bourgs dépendants.
Les pôles structurants sont des communes capables
d'attirer, par leur économie et leur niveau de services, des populations
environnantes.
Les bourgs-centres autonomes, pour leur part, arrivent
à garder une certaine autonomie en services et en termes d'emplois. Ils
animent et structurent cependant un bassin plus limité. Enfin, les
bourgs dépendants, qui souffrent souvent de leur localisation en
périphérie d'un pôle urbain ou sont isolés en milieu
rural, n'arrivent pas à créer un dynamisme et sont, de ce fait,
dépendants des autres bourgs au niveau de l'économie, des
services et des loisirs.
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-24.png)
N
Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs
dans un espace en voie de métropolisation ? 81
A) Les pôles structurants
Caractéristiques
générales
Economie
|
Services
|
- évolution positive de l'emploi
(augmentation de 8 % en moyenne)
- bassin d'emploi large
- rapport emplois/actifs élevé
(supérieur à 1)
|
- nombre important d'emplois dans les
services, commerces et secteur public - présence
d'équipements structurants
|
Les pôles structurants
1) Les pôles majeurs
La typologie finale fait ressortir, en dehors de Montauban, 5
pôles majeurs. Ces communes ont une véritable aura
départementale par leurs services et le nombre d'actifs qu'elles
attirent. Ces noeuds stratégiques correspondent aux 5 pôles
d'emplois définis par l'INSEE qui « animent l'espace rural. Les
plus importants, Castelsarrasin, Moissac, Caussade et Valence offrent de
l'ordre de 3 000 à 4 000 emplois salariés. Beaumont-deLomagne, le
plus petit de ces pôles, compte 1 400 emplois. Ces pôles d'emploi
sont au centre de bassins de vie, zones d'influences définies par
l'accès des habitants à l'emploi et à un ensemble de
services les plus usuels. »1. Ces pôles
majeurs se trouvent sur les grands axes de communication du
département. Ainsi le long de la vallée de la Garonne, Moissac,
Castelsarrasin et Valence semblent profiter de l'axe de communication
Montauban-Agen. De même Caussade, positionné sur l'axe
Montauban-Cahors, joue le rôle de pivot entre deux grandes villes
régionales et le Quercy-Rouergue. Beaumont-de-Lomagne, pour sa part,
tire avantage de la liaison Montauban-Auch et structure, de ce fait, fortement
la partie nord de la Lomagne. Le poids du secteur agricole et les logiques de
circuits de productions semblables au Gers, positionnent Beaumont-de-Lomagne
comme grand pôle agricole.
Plus précisément, les pôles
majeurs se distinguent par leurs dynamiques de développement
différentes. En effet, Valence, Castelsarrasin et Caussade
bénéficient d'une évolution résidentielle plus
importante que Beaumont-de-Lomagne et Moissac, qui sont quant à eux plus
tournés sur le patrimoine.
Caussade, un centre rural historique
Caussade (6 268 habitants en 2004) est chef lieu de canton de
onze communes et fait partie de la communauté de communes du Quercy
Caussadais qui regroupe 17 400 habitants.
A l'image des pôles structurants dynamiques, la population
de Caussade connaît une évolution faible depuis les années
80 lestée par un solde naturel négatif. Cependant les
|
1 Tarn-et-Garonne, un territoire multipolaire sous
l'influence croissante de Toulouse, INSEE Midi-Pyrénées in
op. Cite
nouvelles constructions au nombre de 25/an entre 1990 et 2002 ont
explosé ces dernières années avec 66 nouveaux
logements/an.
Evolution de la population 1968 - 2004
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-25.png)
Source INSEE
La localisation sur l'itinéraire de l'autoroute A 20,
entre Montauban et Cahors, est un réel atout pour Caussade.
Déjà au XVIIIe siècle, lors de la construction de la route
Paris-Toulouse, cette commune a su profiter de cette opportunité pour
développer le commerce de nombreux produits locaux dont la fabrication
de chapeaux.
En effet, en 1857 A.REY industrialise le procédé
de fabrication de chapeau à partir d'une variété de paille
locale, solide et fine. Grâce à la route puis à
l'arrivée du chemin de fer en 1884, l'industrialisation du chapeau
emploie 3 000 à 4 000 personnes sur Caussade et Septfonds. Beaucoup
d'autres métiers se sont adaptés à cette activité :
le teinturier teintait la paille à l'état brut, le formier
fabriquait les formes de chapeau en bois et les ateliers confectionnaient les
garnitures (pompons, fleurs, papillons,...).
Aujourd'hui pour des raisons de mode et de concurrence, la
fabrication de chapeaux a quasiment disparu et un tissu de PME a
remplacé les vieilles usines : constructions métalliques,
poutres, bennes, agro-alimentaire, semences, viandes ou encore appareillages
électriques de précision. Mais ce passé industriel de la
chapellerie est mis en valeur grâce à l'association Chapeau
Caussade qui organise chaque année dans le parc public le festival
« les estivales du chapeau » qui anime le bourg avec des
expositions, concours, défilés ou
encore spectacles. La communauté de communes du Quercy
Caussadais mène actuellement un projet de scénographie autour du
chapeau labellisé comme Pôle d'Excellence Rurale.
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-26.png)
Les estivales du chapeau 2007 à Caussade
Au-delà du poids économique, Caussade est aussi
un véritable centre rural par les services proposés à la
population. Ainsi se tient chaque lundi matin, dans le centre-ville, un grand
marché reconnu qui attire les populations de tout le Midi-Quercy. En
effet, les populations du nord-est du département qui désirent
des services particuliers doivent se rendre soit à Caussade soit
à Villefranche-de-Rouergue.
Mais Caussade dispose également d'équipements
structurants comme un gymnase, une piscine ou encore un cinéma, qui
confirment son statut de pôle.
La proximité de Caussade avec la commune voisine
Monteils, matérialisée par la continuité du bâti,
oblige les deux municipalités à travailler ensemble pour garantir
une cohérence des aménagements.
2) Les pôles secondaires
Structurants à échelle plus locale, mais jouant
une importance dans l'animation d'un bassin de vie, les pôles
secondaires sont au nombre de dix. Ils présentent des profils
variés et leur capacité de structuration relève souvent
d'un secteur particulier.
Sur la partie nord du département, on retrouve,
très explicitement, les pôles secondaires ruraux à
dominante patrimoniale. Ces bourgs se situent dans des zones souvent
difficiles d'accès ce qui peut handicaper leur développement.
Toutefois, un important patrimoine préservé, légué
par l'histoire, y est présent. Cette richesse architecturale et
paysagère est souvent mise à profit pour le développement
de l'activité touristique.
Lafrançaise et Lavit, qui ont un comportement
économique proche, sont rassemblés dans le groupe pôles
secondaires ruraux à dominante économique. Ces deux bourgs
détiennent des entreprises ou activités importantes. L'entreprise
multinationale FAUCHE, spécialisée dans la fabrication
et la vente de composantes électriques, emploie par exemple 240
personnes sur la commune de Lafrançaise.
En milieu plus urbain, Bressols et Golfech,
considérés comme pôles secondaires à appareil
productif dominant, ont une capacité importante de structuration
qui s'appuie uniquement sur l'économie. Ces deux bourgs fonctionnent
étroitement avec les pôles d'emploi voisins : Valence pour Golfech
et Montauban pour Bressols. Par rapport à Lafrançaise et Lavit
qui se trouvent en milieu rural, ces pôles secondaires à
appareil productif dominant ne structurent pas le territoire au niveau des
services et commerces.
Enfin, Verdun-sur-Garonne et Montech sont deux pôles
secondaires d'équilibre dans une zone à forte
métropolisation. Ils accueillent un nombre important de nouveaux
habitants qui vont ensuite travailler principalement sur Montauban et Toulouse.
Moins dynamiques dans les services à la population et moins structurants
économiquement que les bourgs des groupes précédents, ils
détiennent cependant une place importante dans le couloir toulousain.
Ces pôles secondaires périurbains à
dominante résidentielle développent ainsi une politique
d'habitat diversifiée (baisse de la vacance, présence de
logements conventionnés,...) et disposent d'aménités et
d'un cadre de vie attractif. Montech jouit par exemple d'une forêt
importante et du canal latéral à la Garonne avec ses voies de
promenades et la fameuse pente d'eau.
A l'échelle départementale, on remarque que
certains territoires sont dépourvus de pôles structurants. En
effet, le Pays de Serre ne dispose que du pôle secondaire de Lauzerte
comme échelon relais. De même les coteaux de Monclar-de-Quercy
n'ont aucun bourg d'appui et les populations sont donc dépendantes de
Montauban, Toulouse ou encore d'Albi.
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-27.png)
N
Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs
dans un espace en voie de métropolisation ? 86
B) Les bourgs-centres autonomes
Caractéristiques
générales
Economie
|
Services
|
- évolution positive de l'emploi
(augmentation de 4 % en moyenne)
- bassin d'emploi limité
- rapport emplois/actifs équilibré (entre
0,5 et 1,2)
|
- nombre moyen d'emplois dans les
services, commerces et secteur public - niveau
d'équipement assurant l'autonomie
|
Les bourgs-centres autonomes
1) Les bourgs-centres résidentiels
Ces bourgs autonomes s'insèrent dans un espace en voie de
métropolisation. Le fonctionnement de ces communes est
étroitement lié aux grandes villes environnantes.
Les bourgs-centres résidentiels se décomposent en
deux groupes : ceux insérés dans un bassin d'emplois et les
autres qui sont en cours de structuration.
Le premier groupe, composé de Grisolles,
Nègrepelisse et Labastide-Saint-Pierre, se caractérise par un
rapport emplois/actifs inférieur à 1 et une augmentation ces
dernières années du nombre d'actifs travaillant en dehors de la
commune. Ces communes jouent donc en partie le rôle d'accueil d'actifs
travaillant sur les pôles d'emplois voisins. L'évolution
démographique positive et la dynamique de construction, plus
atténuées sur Grisolles, confirment ce mouvement et soumettent
ces bourgs aux phénomènes de périurbanisation comme par
exemple l'étalement urbain.
Nègrepelisse, plus en marge de la liaison
Montauban-Toulouse, connaît toutefois une évolution positive de
l'emploi.
Globalement les bourgs-centres résidentiels
insérés dans un bassin d'emplois sont influencés par
les grandes villes proches mais en même temps arrivent à
résister grâce à leur taille démographique
importante (plus de 3 500 habitants) qui leur assure un développement
économique et une offre en services et commerces face à la
demande de la population locale.
Situés près de Montauban, Montbeton et Albias
ont connu en premier les phénomènes de périurbanisation
avec une augmentation de la population dès les années 60. Albias
a connu par exemple une évolution globale de 3,21 % entre 1962et1968,
alors que les années suivantes l'évolution démographique
diminue : solde migratoire négatif entre 1990 et 1999. Cette
première génération commence donc aujourd'hui, à
l'inverse des autres communes périurbaines, à structurer son
territoire pour assurer une autonomie dans le développement
économique et dans l'offre en services. Montbeton dispose par exemple
d'une maison de retraite et d'une zone commerciale.
Enfin, Monclar-de-Quercy rattaché également au
groupe bourgs-centres résidentiels en cours de structuration
présente néanmoins un profil différent par sa localisation
plus éloignée de Montauban. Ce bourg moyen, regroupant 1 500
âmes, se trouve pourtant à même distance de Montauban que
Lafrançaise, mais il subit plus fortement l'influence de la
préfecture. Ainsi
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-28.png)
Grisolles se trouve dans la vallée de la Garonne,
à la limite sud du département entre Montauban et Toulouse. Ce
bourg bénéficie d'un positionnement stratégique par les
nombreuses voies de communication : autoroute A62, la D813, la D17
reliée à Grenade sur Garonne et le chemin de fer. Ce bourg de 3
160 habitants est chef-lieu de centon et membre de la Communauté de
communes des Terroirs de Grisolles et Villebrumier.
Pendant l'ère industrielle, Grisolles est
avantagée par le canal latéral à la Garonne qui permet
à la ville de prospérer. C'est grâce à
l'agriculture, notamment avec le sorgho que ce bourg se développe. En
effet, au début du XXeme une usine de fabrication de balais s'installe
sur Grisolles et emploie plus de 300 personnes.
Suite à la crise industrielle, ce bourg a su
diversifier son économie par une industrie locale : huisserie,
confection, menuiserie, construction mécanique,....
Actuellement, les deux zones d'activités englobent de
petites industries spécialisées dans l'agroalimentaire, la
mécanique ou encore dans le stockage-transport mais aucune d'elles ne
dépasse les 50 salariés. La délocalisation du centre
logistique de Décathlon en 2002 a fragilisé le bassin
local avec la perte de 200 emplois.
Grisolles, en recherche d'une identité dans un
espace métropolitain
Evolution de la population 1968 - 2006
même si le rapport emplois/actifs est supérieur
à 1, le nombre d'actifs travaillant hors de la commune augmente et la
progression de l'emploi stagne.
Source INSEE
Depuis les années 60, l'évolution
démographique positive est constante, grâce au solde migratoire
des années 70 (autour de 2 % d'évolution globale par le solde
migratoire). Le développement de nouvelles constructions est alors fort
: urbanisation du plateau et du flanc du coteau. L'implantation d'une nouvelle
population à Grisolles résulte souvent d'une double situation
professionnelle partagée entre les deux centres d'emplois (Montauban et
Toulouse) d'une part et du coût du foncier qui permet une accession plus
rapide à la propriété d'autre part.
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-29.png)
Dégradations au centre-ville de Grisolles
Cependant, le taux de croissance proche de 2 % sur la
période 1962-1968 a tendance à baisser puisqu'il n'est plus
qu'à 0,6 entre 1990-1999. Le solde migratoire réduit à
partir des années 80, alors que le solde naturel évolue
positivement ces dernières années. La restriction en
constructions sur les coteaux (la zone la plus attractive de la commune),
à cause de l'instabilité des sols et le potentiel
résidentiel des bourgs proches (Verdun-sur-Garonne, Grenade ou encore
Fronton, des bourgs qui ont requalifié leur centre) semble affaiblir
l'attractivité de Grisolles depuis les années 80. Au niveau des
services, Grisolles est bien structuré : écoles, collège,
centre médico-social, maison de retraite, Gendarmerie, Centre de
secours, gare SNCF, supermarché, espace socioculturel,
médiathèque, complexe sportif....
Le bourg offre à la population locale de nombreux services
et grâce à son positionnement carrefour attire également
des habitants des communes voisines.
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-30.png)
Le patrimoine, à l'image de la halle métallique
de style Baltard 1894 au milieu de la place, du vieux centre structuré
autour de l'église ou encore du château de Fontenas, n'est pas mis
en valeur et manque d'entretien. De même, l'existence d'une centrale
électrique composée d'énormes pylônes reliés
par des câbles électriques aériens à l'entrée
ouest de la ville dénature le paysage et semble réduire
l'attractivité de Grisolles (baisse des résidences secondaires).
Face à cette situation, la municipalité a réagi en
lançant un vaste projet d'aménagement urbain qui doit requalifier
le centre-ville de Grisolles. Ce projet, accompagné d'un nouveau plan de
circulation, doit offrir aux habitants et aux commerçants de nouveaux
espaces publics spacieux et polyvalents.
Centrale électrique de Grisolles (vue ouest)
2) Les bourgs-centres ruraux
En milieu rural, deux groupes de bourgs autonomes sont
identifiés : les bourgs-centres insérés dans une
dynamique locale et les bourgs centres à tradition
industrielle.
Appartenant au premier groupe, Auvillar et
Saint-Nicolas-de-la-Grave, positionnés au milieu du triangle
Castelsarrasin, Moissac et Valence, profitent du dynamisme économique de
la vallée de la Garonne.
En effet, ces deux bourgs connaissent, en dépit d'une
présence de deux fois plus d'actifs que d'emplois, une augmentation de
l'emploi (10% à Saint-Nicolas-de-la-Grave et 30 % sur Auvillar)
Le cadre de vie privilégié, grâce à
la présence d'un patrimoine (tour de l'horloge et halle circulaire
atypique d'Auvillar ; château du XIIe à Saint-Nicolas-de-la-Grave)
et d'aménités (base de loisirs) rend ces bourgs attractifs.
L'évolution de la population y est positive par le solde
migratoire important.
Les bourgs centres à tradition industrielle, regroupant
Laguépie et Montaigu-de-Quercy, connaissent depuis une vingtaine
d'années des difficultés économiques. La concurrence
mondiale dans les produits manufacturés fragilise les petites industries
traditionnelles qui n'arrivent pas à rester compétitives. Ces
deux bourgs au passé industriel important, qui comptent encore
aujourd'hui plus de 40 % des emplois dans le secteur de l'industrie,
connaissent donc une baisse d'emploi. Montaigu-de-Quercy reste encore moins
touché grâce à la présence d'une importante
filière bois (tissu de PME et PMI lié à la production de
bois : menuiseries, charpenteries).
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-31.png)
N
Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs
dans un espace en voie de métropolisation ? 92
C) Les bourgs dépendants
Caractéristiques
générales
Economie
|
Services
|
- faible bassin d'emploi externe
- rapport emplois/actifs bas (inférieur
à 0,6)
- caractère résidentiel dominant
|
- emplois déficients dans les services,
commerces et secteur public par rapport à la population
- peu d'équipements et d'aménités
|
Les bourgs dépendants
1) Les bourgs périurbains
Les bourgs périurbains, en constante augmentation
démographique, rassemblent de nombreux actifs travaillant pour la
majorité sur Montauban. En moyenne, deux actifs sont présents sur
ces bourgs pour un emploi local.
La fréquentation et l'utilisation d'équipements
publics, commerces ou encore services plus importants et variés sur le
pôle urbain, nuit à la centralité des petites villes
périurbaines. Cependant, même si la prestation en services et
commerce est faible par rapport au nombre d'habitants, l'économie locale
de ces bourgs périurbains repose en grande partie sur la sphère
résidentielle. Ainsi une grande partie des communes limitrophes à
Montauban se caractérise par plus de 90 % d'emplois salariés dans
le secteur des administrations publiques et des services à la
personne.
Un premier groupe : bourgs périurbains
émergeants, se distingue par son dynamisme économique
lié à la présence proche de Montauban. En effet les trois
bourgs qui composent cette classe connaissent une augmentation importante de
l'emploi. Villebrumier a vu par exemple ses emplois croître de 35 % entre
2000 et 2006. De même le fort taux de création de nouvelles
entreprises, en moyenne autour de 40 % entre 2000 et 2006 confirme
l'émergence économique de ces bourgs. Ces nouveaux
établissements sont souvent spécialisés dans le service
aux entreprises : transport, maintenance, entreposage ou encore logistique.
Le deuxième groupe : bourgs périurbains
à forte dynamique résidentielle, rassemble des communes
qui présentent une évolution démographique importante
à l'image de SaintEtienne-de-Tulmont qui a gagné 580 nouveaux
habitants, soit une augmentation de 20 % entre 2000 et 2004. Les nouvelles
constructions, sous la forme principale de pavillons (dont plus de 75 % des
ménages sont propriétaires), suivent l'évolution
démographique. Outre la présence de nombreuses maisons
individuelles, le parc de logements se caractérise par un taux bas de
logements sociaux (moins de 3% en moyenne) : Corbarieu ne propose, par exemple,
que 2 logements sociaux pour un parc total de 650 habitations.
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-32.png)
Petit bourg de 970 habitants dans les années 70,
Saint-Etienne-de-Tulmont s'est depuis développé pour atteindre en
2006 les 3 200 habitants. L'augmentation moyenne est de 3 % par an. Cette
explosion démographique généralisée sur les
communes périurbaines de Montauban s'explique par un solde migratoire
important.
Le nombre de nouvelles constructions suit globalement
l'évolution démographique (moyenne de 39 logements/an). Le parc
qui compte 75 % de propriétaires (sur 95 % de résidences
principales) est composé à 72 % de logements T4 à T5
organisés en lotissements. Ces types de logements couplés au taux
faible de logements sociaux (2%) sont généralement significatifs
de la forte présence de catégories socioprofessionnelles
aisées sur la commune. Par ailleurs, l'INSEE indique une augmentation de
150 % des cadres et professions intellectuelles supérieures entre 1990
et 1999.
L'urbanisation en « dent-de-scie » de
Saint-Etienne-de-Tulmont
Evolution de la population 1968 - 2006
Source INSEE
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-33.png)
De même cette forme d'urbanisation fait perdre le
rôle central et stratégique au centre-ville. En effet, l'ancien
centre très peu dense ne regroupe qu'une infime partie des commerces qui
préfèrent se positionner le long de la route où une
clientèle de passage est assurée.
Par ailleurs, le patrimoine ancien (église, château
de Pousiniés) a été oublié à cause des
nombreuses nouvelles constructions, hétérogènes par leurs
tailles et leurs architectures, qui ont envahi les anciennes
propriétés.
Mais la particularité de Saint-Etienne-de-Tulmont est
l'urbanisation le long de la RD 115 incontestable sur la photo aérienne.
Le bourg ancien proche de la route s'est développé au fil des
années en « dent de scie » autour de l'axe de circulation.
Cette disposition induit de nombreuses difficultés comme les
problèmes de sécurité causés par les nombreux
accès des habitations à la route, les nuisances sonores
provoquées par le trafic important ou encore les coûts
élevés pour la collectivité qui doit rallonger constamment
les réseaux.
Urbanisation « en dent de scie » le long de la
RD 115
Source IGN-Géoportail
Administrativement, Saint-Etienne-de-Tulmont est tiré
entre Montauban et Nègrepelisse. Ainsi au niveau de la communauté
de communes et du canton, Saint-Etienne-de-Tulmont travaille avec
Nègrepelisse alors que pour le schéma de cohérence
territoriale, la commune est tournée vers le pôle urbain.
Enjeux de développement pour Saint-Etienne-de-Tulmont et
les autres communes périurbaines :
- centrer les principales fonctions autour du centre ancien
- assurer le principe de mixité et de diversité
sociale et d'habitat
- affirmer une identité visuelle prenant en compte le
patrimoine
- développer malgré la concurrence du pôle
urbain des espaces publics (parcs de loisirs, places,...)
|
2) Les bourgs ruraux
Déjà identifiés comme bourgs ruraux par
la typologie économique, Bourg-de-visa, Cazes-Mondenard et
Molières présentent des comportements similaires. Leur poids
démographique faible (moins de 1 200 habitants) et leur isolement les
rendent fragiles économiquement. Par ailleurs, la présence de peu
de commerces et services oblige les habitants à se diriger vers un
pôle structurant proche pour exécuter leurs achats de base. Cette
dépendance comparable aux communes périurbaines est cependant
plus dramatique à cause du temps d'accès beaucoup plus important
aux équipements publics et services.
III) Etude approfondie de l'organisation urbaine
par découpages territoriaux
Après avoir établi la typologie finale, nous
avons souhaité faire des « zooms » sur des découpages
plus fins du département du Tarn-et-Garonne. Cette analyse territoriale
doit apporter des informations supplémentaires quant à
l'organisation de l'armature urbaine. Ainsi par territoire, l'importance de la
structuration des bourgs et leurs interactions peuvent être mises en
évidence
A partir de la carte de synthèse ci-dessous, nous avons
choisi de retenir cinq territoires d'études : La Lomagne, le Pays de
Serres, le Quercy-Rouergue, le couloir Toulouse-Montauban et la vallée
de Garonne.
Le choix de ces découpages infra-départementaux
s'inspire d'études antérieures et des opinions du comité
de pilotage.
Approche territoriale à partir de la carte de
synthèse
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-34.png)
A) Forte structuration des bourgs en Lomagne
La Lomagne
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-35.png)
La Lomagne située sur la partie sud-ouest du
Tarn-et-Garonne est une entité géographique qui se prolonge dans
le département du Gers. Les paysages et l'organisation urbaine sont donc
très comparables au territoire voisin.
Lavit et Beaumont-de-Lomagne ont été
identifiés tout deux comme pôles structurants du
département. Si Lavit semble désavantagé en services
à la population et commerces, Beaumont-de-Lomagne se caractérise
comme un bourg structurant de la partie sud du département. Ce bourg
offre une large gamme de services comme une maison de retraite, un complexe
hippique, des lycées et un collège. Au niveau de l'emploi, ce
pôle structurant attire des actifs de toute la Lomagne.
Au niveau de l'agriculture et de son organisation territoriale la
Lomagne est tournée vers le Gers avec qui elle entretient de liens
économiques forts.
B) Le Pays de Serres : un territoire à faible
armature urbaine
Le Pays de Serres
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-36.png)
A l'inverse de la Lomagne, le Pays de Serres possède
peu de pôles structurants. Ce territoire situé au nord du
département se caractérise par une topographie accidentée
qui se trouve en continuité avec le Quercy Blanc.
Sur les cinq bourgs étudiés, seul Lauzerte
semble détenir une structuration territoriale en offrant un minimum de
services et commerces à la population environnante. Bourg-de-Visa,
Cazes-Mondenard et Molières possèdent peu d'emprise sur le
territoire. Ces trois bourgs dépendants regroupent peu d'habitants ce
qui peut expliquer le développement faible de services à la
population. Ce territoire se trouve d'autant plus isolé que sur les
départements voisins (Lot et Lot-et-Garonne) aucune grande ville
n'étend son influence sur le Pays de Serres.
C) Le Quercy-Rouergue structuré grâce au
pôle pivot de Caussade
Le Quercy-Rouergue
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-37.png)
Ce territoire appartenant, pour sa partie est, à la
zone de Piémont du Massif Central comprend des altitudes importantes.
Globalement difficile d'accès à l'image du Pays de Serres, ce
territoire dispose cependant de nombreux pôles structurants : Caussade,
Montpezatde-Quercy, Caylus et Saint-Antonin-Noble-Val.
Caussade, l'un des trois pôles dynamiques du
département bénéficie d'une position géographique
favorable à l'intersection de l'autoroute A20 Paris - Montauban -
Toulouse et de la D928 dessert l'est du département.
Ce pôle détient de nombreux équipements et
emplois pour les populations du Rouergue. Il est également important de
noter la proximité de Villefranche-de-Rouergue en Aveyron, qui se trouve
dans la continuité de Caylus.
Ce territoire à dominante rurale semble donc assez bien
structuré au niveau de l'armature urbaine.
D) Prédominance de bourgs résidentiels dans
le couloir Toulouse - Montauban
Le couloir Toulouse-Montauban
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-38.png)
Le couloir Toulouse-Montauban connaît les effets de la
métropolisation. Alors que les grands centres urbains centralisent les
emplois et les services, les bourgs périphériques se voient
souvent confrontés à des fonctions résidentielles.
Nous pouvons d'abord observer que de nombreux bourgs sont
présents sur cette entrée nord de Toulouse. Autour de Montauban
on retrouve beaucoup de bourgs dépendants qui se caractérisent
souvent comme « communes dortoirs » pour des actifs travaillant et
consommant sur Montauban.
Cependant le long des grands axes de circulation se trouvent des
bourgs plus structurés qui appartiennent soit à la classe des
pôles soit à celle des bourgs-centres.
E) Dynamisme des bourgs dans la vallée de
Garonne
La vallée de Garonne
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-39.png)
La vallée de Garonne faisant le lien entre Toulouse,
Montauban et Agen se montre au travers de notre étude très
dynamique. En effet au niveau de l'armature urbaine ce territoire
bénéficie des deux grandes villes que sont Castelsarrasin et
Moissac mais aussi du pôle urbain Valence - Golfech.
Ces trois pôles majeurs connaissent un
développement favorable agrémenté par l'autoroute A62 et
offrent ainsi de nombreux emplois, services et équipements aux
populations environnantes.
Le dynamisme de ce territoire semble profiter aux bourgs plus
petits comme Saint-Nicolasde-la-Grave et Auvillar qui atteignent la classe des
bourgs-centres.
Pour ce qui est des échanges extérieurs deux
hypothèses sont envisageables. Soit le
développement des bourgs suit une logique de
vallée, partant du sud de Montauban jusqu'àAgen soit
leur dynamisme dépend de facteurs différents. Ainsi dans cette
deuxième hypothèse
le pôle Valence-Golfech serait plus
tourné vers Agen alors que Castelsarrasin entretiendrait
des relations avec Montauban et le couloir toulousain. Dans cette
situation Moissac se trouverait plus isolé que les deux autres
pôles majeurs.
Conclusion
Au travers de cette étude nous avons pu nous rendre
compte de la diversité des profils des bourgs tarn-et-garonnais et de
leurs façons différentes de structurer le territoire. Ces
informations peuvent éclaircir l'action publique qui peut ainsi mener
des opérations en lien avec les caractéristiques des
territoires.
Ainsi la présente étude fait ressortir des
caractéristiques différentes selon les territoires. On remarque
premièrement que la Lomagne et la vallée de Garonne sont tous
deux des territoires assez bien organisés avec la présence de
pôles structurants.
Plus isolé, mais tout de même organisé
autour de pôles structurants, le nord-est du département
bénéficie du pôle majeur de Caussade. Ce bourg central du
Quercy-Rouergue joue le rôle de pivot entre Cahors, Montauban et
Villefranche-de-Rouergue.
Néanmoins, le département du Tarn-et-Garonne
compte quelques territoires moins bien structurés.
Le Pays de Serre semble par exemple fragilisé au niveau
de son armature urbaine. Le manque d'accessibilité, une topographie
contraignante et le poids démographique faible des bourgs du nord du
département handicapent le développement de ce territoire.
Les acteurs de l'aménagement du territoire ont ainsi
tout intérêt à renforcer les solidarités
territoriales comme l'intercommunalité afin de mutualiser les moyens et
de créer une péréquation en faveur des communes les plus
fragiles.
Ce travail comporte toutefois certaines limites. Le choix
d'analyser les bourgs sur une base communale fait que l'étude ne prend
pas en compte les mécanismes de diffusion impulsés par
l'intercommunalité. Une délocalisation d'une zone
d'activité dans le cadre d'une coopération intercommunale sur une
commune voisine ne sera pas prise en compte dans l'analyse du bourg. Ainsi
Monteils, commune limitrophe de Caussade, dispose, par exemple, sur son
territoire d'une zone d'activité gérée conjointement avec
Caussade mais qui ne figure pas dans l'analyse économique de
Caussade.
En parallèle de ce travail initié par la DDE, le
Conseil Général a lancé en 2007 une démarche
prospective intitulé « Tarn-et-Garonne 2025 » qui a
pour objectif de définir des choix en matière
d'aménagement et de développement dans un souci de
cohésion du territoire départemental pour les prochaines
années. L'étude sur les bourgs apporte un éclairage sur
l'armature urbaine départementale et peut servir de document de travail
pour le Conseil Général.
Ces travaux complémentaires interviennent au moment
où les territoires connaissent de grands bouleversements.
En effet, la montée du coût des matières
premières comme le pétrole touche de nombreux ménages qui
doivent repenser leurs façons de se déplacer. Le
phénomène de l'étalement urbain, fondé en partie
sur les facilités de transports, devrait ainsi s'atténuer.
Cependant les personnes propriétaires de logements
éloignés des grandes villes mais qui doivent effectuer des
trajets domicile-travail importants vont être fragilisées par
cette montée des prix du pétrole.
Dans ce contexte, les bourgs ruraux et périurbains
peuvent peut-être tirer un avantage de la baisse d'attractivité
des métropoles. Ils peuvent d'une certaine manière redevenir des
centres locaux autonomes et proposer des services et emplois concurrentiels par
rapport aux grands pôles urbains.
A l'heure où l'on note également un
désengagement financier des pouvoirs publics, cette organisation locale
autour de bourgs-centres autonomes ou de pôles structurants devrait
permettre dans l'idéal de résister aux effets négatifs de
la mondialisation comme la dépendance croissante en matières
premières provenant des pays étrangers ou encore l'ouverture des
marchés qui crée une concurrence entre les territoires. Le
rôle des politiques locales sera déterminant pour guider
l'évolution des bourgs. La coopération autour de projets communs
facilitera le développement harmonieux des bourgs.
Partant de ce constat, les territoires vont certainement
connaître des changements et voir leurs rôles et leurs fonctions se
recomposer. La constitution d'une base de données (Annexe 7) rassemblant
tous les indicateurs utilisés pour l'étude devrait permettre de
renouveler le travail effectué sur les bourgs afin de connaître et
d'analyser leurs changements de comportement dans le temps.
Table des matières
Remerciements 7
Sommaire 9
Introduction 11
PARTIE 1 : Contexte
I) La définition générale du bourg 14
Une délimitation statistique difficile 14
La prise en compte de l'espace environnant 15
II) Quel rôle joue le bourg dans le département du
Tarn-et-Garonne ? 17
Une activité agricole prédominante 17
Une industrie qui se développe tardivement 20
III) Un département en voie de métropolisation
23
IV) Un point d'appui pour les politiques publiques 27
PARTIE 2 : Méthodologie
I) Construction d'une méthodologie en fonction des enjeux
tarn-et-garonnais36
A) Choix des thématiques de recherche à partir
d'anciennes études et des spécificités
territoriales 36
L'importance des bassins d'emploi et du rapport emplois/actifs
36
Structuration des bourgs par les commerces et services 41
L'attractivité résidentielle et le cadre de vie
42
B) Méthodologie employée : d'une étude par
entrées sectorielles à une approche
transversale 44
1) Méthodologie 44
2) La capacité de structuration des bourgs
étudiée à partir de quatre thématiques 45
Structuration par l'emploi et l'économie 45
Structuration par les services rendus à la population
45
Structuration par l'accueil résidentiel 46
Structuration par le cadre de vie et les aménités
47
3) Organisation des données 48
II) Adaptation de l'étude aux mutations des statistiques
50
A) Des données du recensement anciennes ou partielles
50
B) L'exploitation de différentes bases de données
51
1) Des bases de données conçues à des fins
particulières 52
UNISTATIS 52
FILOCOM 53
2) Nouvelles bases de données 55
COMETE 55
CLAP 57
C) Mise en place d'un Comité technique : validation par
des « experts » 59
PARTIE 3 : Résultats
I) Les résultats thématiques et
intermédiaires 62
A) Une économie départementale diversifiée
62
Des pôles d'emplois répartis de façon
homogène sur l'ensemble du département 64
Des bourgs en difficulté économique entre les
mailles des pôles 65
B) Des pôles de services irrigant de larges bassins de vie
67
C) Un département coupé en deux au niveau de
l'accueil résidentiel 71
Attractivité de Montauban et du couloir toulousain 73
Une dynamique résidentielle plus modérée sur
le reste du département 74
D) Le cadre de vie et les aménités 76
II) Typologie finale 80
A) Les pôles structurants 81
Les pôles majeurs 82
Les pôles secondaires 84
B) Les bourgs-centres autonomes 86
Les bourgs-centres résidentiels 87
Les bourgs-centres ruraux 90
C) Les bourgs dépendants 92
Les bourgs périurbains 93
Les bourgs ruraux 96
III) Etude approfondie de l'organisation urbaine par
découpages territoriaux 97
Forte structuration des bourgs en Lomagne 99
Le Pays de Serres : un territoire à faible armature
urbaine 100
Le Quercy-Rouergue structuré grâce au pôle
pivot de Caussade 101
Prédominance de bourgs résidentiels dans le couloir
Toulouse - Montauban 102
Dynamisme des bourgs dans la vallée de Garonne 103
Conclusion 105
Bibliographie 111
Annexes 115
Bibliographie
Ouvrages généraux
BARREA M. et TAULELLE F. « Des pays pour quoi faire ?
» Continuité ou renouvellement des politiques territoriales,
GEODOC Documents de Recherches de l'institut Daniel Faucher Département
Géographie-Aménagement, Université de Toulouse - Le
Mirail, mai 2004
BRAUDEL F. L'identité de la France Tome 1, Espace
et Histoire, Arthaud, 1986
BRUNET R Les mots de la géographie, dictionnaire
critique, collection Dynamiques du territoire, La documentation
française, 2005
CERAMAC L'avenir des petites villes, Actes du colloque
international de Clermont-Ferrand Novembre 2002, Presses Universitaires
Blaise Pascal Clermont-Ferrand, 2003
CHADULE (Groupe) Initiation aux pratiques statistiques en
géographie, Armand Colin, 1997
CHEMALA G. Statistique appliquée à la
géographie, coll. Fac Géographie, Nathan Université,
1995
EDOUARD J-C. (dir.) Les petites villes françaises
entre développement local et métropolisation-mondialisation,
Bulletin de l'Association de Géographes Français, mars 2008
LABORIE J.P. et RENARD J. (dir.) Bourgs et petites villes,
Actes du colloque de Nantes, collection Villes et Territoires, Presses
Universitaires du Mirail, 1998
LABORIE J.P Les petites villes, Edition du CNRS, 1979
MOREAU DEFARGES P. La mondialisation, Que sais-je ?,
Presses Universitaires de France, 1997
Ouvrages spécialisés
DOMECQ C. (dir.) Diagnostic des petites communes,
Service technique de l'urbanisme, Direction de l'Agriculture et de l'Urbanisme,
1990
GRANIER R. La vie d'autrefois en Tarn-et-Garonne,
Editions Sud-Ouest, 2000
GRANIER R. Connaître le Tarn-et-Garonne, coll.
Villes et Régions, Editions Sud-Ouest, 2001
KAYSER B. Atlas régional et départemental de
Midi-Pyrénées, Edition Tarn-et-Garonne, 1985
Articles de presse et publications
AMBLAUD E., BLANC M. et SCHMITT B. Les bassins de vie des
bourgs et petites villes : une économie résidentielle et souvent
industrielle, INSEE Première, n°954, avril 2004
BUSSI M. Quand l'INSEE projette d'enterrer le recensement de
la population...et la Géographie avec ! Cybergéo, juin
1999
CERTU (Analyse Concertée des Transformations et des
équilibres urbains) Méthode d'analyse transversale pour
l'observation des mutations urbaines, Ministère de l'Equipement,
des Transports et du Logement, novembre 2001
CLAVAL P. (dir.) Mondialisation et
Métropolisation, Géographes et Cultures, n°48, 2004
Comité Départemental du Tourisme 82
L'économie touristique 2006 en Tarn-et-Garonne, Observatoire
Départemental, du Tourisme Conseil Général du
Tarn-et-Garonne, 2006
CRP Consulting Schéma départemental
d'organisation économique, Agence de développement
économique, Conseil Général du Tarn-et-Garonne, juin
2006
INSEE Connaître l'activité économique
locale avec CLAP, INSEE Actualité Magazine, n°47, juillet
2007
INSEE Midi Pyrénées Le Département de
Tarn et Garonne au recensement de 1999 : aperçu des principaux
résultats, INSEE Midi Pyrénées Publications,
numéro 43-82, octobre 2000
INSEE Midi-Pyrénées Projections de population
départementales en Midi-Pyrénées à l'horizon
2030, Dossier de l'INSEE n° 143, octobre 2007
INSEE Midi-Pyrénées, Regards sur
Tarn-et-Garonne, n°22-82, février 2006 INSEE
Midi-Pyrénées, Regards sur Tarn-et-Garonne,
n°29-82, avril 2008
INSEE Midi-Pyrénées Tarn-et-Garonne, un
territoire multipolaire sous l'influence croissante de Toulouse, 6 pages,
n° 110, mai 2008
INSEE Alsace CLAP : l'observation de l'activité
économique locale, INSEE Chiffres pour l'Alsace, revue n°28,
septembre 2005
JULIEN P. et POUGNARD J. Les bassins de vie, au coeur des
bourgs et petites villes, INSEE Première n°953, avril 2004
LEROY S. Sémantiques de la
métropolisation, L'espace géographique, n°1, 2000
Rapports
La Cours des Comptes La déconcentration des
administrations et la réforme de l'état, rapport au
président de la république suivi des réponses du premier
ministre et des ministres intéressés, novembre 2003
LAMBERT A. Les relations entre l'Etat et les
collectivités territoriales, révision générale
des politiques publiques, décembre 2007
Rapport du Conseil de modernisation des politiques publiques du
Mercredi 12 décembre 2007
Sites Internet
Conseil National de l'information statistique
www.cnis.fr
COMETE www.jljeco.fr/
Comité Départemental du Tourisme 82
www.tourisme82.com/
Conseil Général de Tarn-et-Garonne
www.cg82.fr
INSEE
www.insee.fr
Tarn-et-Garonne 2025
www.tarnetgaronne2025.com
UNISTATIS
info.assedic.fr/unistatis/
Mémoires
CANTIN T. Quelle place pour les bourgs-centres dans la
structuration de l'espace rural ? Analyses et perspectives : le cas
gersois, Mémoire de maîtrise IUP, septembre 2003
DUCHON B. Etude socio-économique du centre bourg de
Saint-Antonin-Noble-Val, septembre 1996
DUFOUR C. Les bourgs à 30 minutes de Toulouse,
septembre 1994
LAGARDE B. Les petites villes face à leurs services.
L'intercommunalité de projet, une solution ?, juin 1998
NADAL S. Recherche sur les dynamiques locales : bourgs
centres et petites villes, Tome II La dynamique locale d'un bourg centre
l'exemple de Montech, juin 1996
Annexes
Table des illustrations 117
Liste des sigles 119
Annexe 1 Décret n°2004-1053 du 5 octobre 2004
relatif aux pôles régionaux de l'Etat et à l'organisation
de l'administration territoriale dans les régions. 121
Annexe 2 Organigramme de la DDE du Tarn-et-Garonne
123
Annexe 3 La constitution de classes : l'exemple de
l'emploi 124
Annexe 4 La nomenclature économique de
synthèse (NES) en 16 sections 126
Annexe 5 Exploitation des données de CLAP par un
diagramme triangulaire 127
Annexe 6 Les partenaires des comités de pilotages
129
Annexe 7 Annuaire des bourgs sous Access 130
Table des illustrations
Le département du Tarn-et-Garonne situé au centre
de la région Midi-Pyrénées 17
Répartitions des exploitations agricoles selon leurs
productions principales 19
Localisation des établissements industriels de 50
salariés et plus en Tarn-et-Garonne 21
Répartition des emplois selon les secteurs
d'activités 22
Carte de l'échantillon des bourgs 35
Schéma de la méthode de M. COHOU 37
Le couloir Toulouse-Montauban : un territoire
métropolitain 39
Les sous-bassins d'emplois du Tarn-et-Garonne 40
Etude sectorielle 48
Étude transversale 49
Les différentes évolutions démographiques
entre COMETE et l'INSEE 56
Capacité de structuration des bourgs par l'emploi et
l'économie 62
Capacité de structuration des bourgs par les services
rendus à la population 67
Capacité de structuration des bourgs par l'accueil
résidentiel 72
Capacité de structuration des bourgs par le cadre de vie
et les aménités 76
Les pôles structurants 81
Les bourgs-centres autonomes 86
Les bourgs dépendants 92
Approche territoriale à partir de la carte de
synthèse 98
La Lomagne 99
Le Pays de Serres 100
Le Quercy-Rouergue 101
Le couloir Toulouse-Montauban 102
La vallée de Garonne 103
Liste des sigles
APVF Association des Petites Villes de France
CAUE Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement
CCI Chambre de Commerce et d'Industrie
CDT Comité Départemental du Tourisme
CLAP Connaissance Locale de l'Appareil Productif
COMETE COnnaissance Macro-Economique des TErritoires
DATAR Délégation à l'Aménagement du
Territoire et à l'Action Régionale
DDE Direction Départementale de l'Equipement
DDAF Direction Départementale de l'Agriculture et de la
Forêt
DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et
Sociales
DIREN Direction Régionale de l'Environnement
DGI Direction Générale des Impôts
DRE Direction Régionale de l'Equipement
DRIRE Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche
et de l'Environnement
FILOCOM Le FIchier des LOgements par COmmunes
INSEE Institut National des Statistiques et des Etudes
Economiques
LOADDT Loi d'Orientation de l'Aménagement et du
Développement Durable du
Territoire
LOADT Loi d'Orientation de l'Aménagement du Territoire
LOLF Loi Organique de la Loi de Finance
MEEDAT Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du
Développement Durable et de
l'Aménagement du Territoire
NAF Nomenclature d'Activité Economique
NES Nomenclature Economique de Synthèse
OPAH Opération Programmée d'Amélioration de
l'Habitat
RGPP Révision Générale des Politiques
Publiques
SAU Surface Agricole Utilisée
SCOT Schéma de Cohérence Territorial
SIRENE Système Informatique pour le Répertoire des
ENtreprises et leurs
Etablissements
SPOT Service de la Planification et de l'Observation
Territoriale
UNEDIC L'Union Nationale interprofessionnelle pour l'Emploi Dans
l'Industrie et le
Commerce
ZPPAUP Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et
Paysager
Annexe 1
Décret n°2004-1053 du 5 octobre 2004
relatif aux pôles régionaux
de l'Etat et à
l'organisation de l'administration territoriale dans
les
régions.
NOR: INTA0400254D
version consolidée au 06 octobre 2004
Article 1
Les pôles régionaux de l'Etat sont au nombre de huit
:
- un pôle "éducation et formation", dont le
responsable est le recteur d'académie. Dans les régions
comportant plus d'une académie, chaque recteur est responsable du
pôle pour l'académie qu'il dirige ;
- un pôle "gestion publique et développement
économique", dont le responsable est le trésorier-payeur
général de région ;
- un pôle "transport, logement, aménagement" ou
"transport, logement, aménagement et mer" pour les régions
littorales, dont le responsable est le directeur régional de
l'équipement ;
- un pôle "santé publique et cohésion
sociale", dont le responsable est le directeur régional des affaires
sanitaires et sociales ;
- un pôle "économie agricole et monde rural", dont
le responsable est le directeur régional de l'agriculture et de la
forêt ;
- un pôle "environnement et développement
durable", dont le responsable, désigné par arrêté du
préfet de région, peut être le directeur régional de
l'environnement ou le directeur régional de l'industrie, de la recherche
et de l'environnement ;
- un pôle "développement de l'emploi et insertion
professionnelle", dont le responsable est le directeur régional du
travail, de l'emploi et de la formation professionnelle ;
- un pôle "culture", dont le responsable est le directeur
régional des affaires culturelles.
Annexe 2
Organigramme de la DDE du Tarn-et-Garonne
Annexe 3
La constitution de classes : l'exemple de
l'emploi
|
|
Emploi
|
|
|
|
|
INSEE
|
Commune
|
emploi 00
|
emploi 06
|
Evolution emploi
|
%
|
Classes
|
82079
|
Labastide-SaintPierre
|
1065
|
601
|
-464
|
-43,5
|
0
|
82150
|
Reyniès
|
314
|
231
|
-83
|
-26,4
|
0
|
82149
|
Réalville
|
391
|
344
|
-47
|
-12,0
|
0
|
82075
|
Grisolles
|
1115
|
1001
|
-113
|
-10,2
|
0
|
82072
|
Golfech
|
515
|
482
|
-33
|
-6,4
|
0
|
82076
|
L' Honor-de-Cos
|
214
|
201
|
-12
|
-5,8
|
0
|
82042
|
Cazes-Mondenard
|
347
|
329
|
-18
|
-5,1
|
0
|
82088
|
Laguépie
|
308
|
293
|
-15
|
-4,8
|
0
|
82022
|
Bourg-de-Visa
|
96
|
92
|
-5
|
-4,7
|
0
|
82002
|
Albias
|
781
|
765
|
-16
|
-2,0
|
0
|
82117
|
Montaigu-deQuercy
|
507
|
502
|
-5
|
-0,9
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
82113
|
Molières
|
276
|
277
|
1
|
0,5
|
1
|
82013
|
Beaumont-deLomagne
|
1512
|
1524
|
12
|
0,8
|
1
|
82025
|
Bressols
|
1531
|
1567
|
36
|
2,3
|
1
|
82190
|
Verdun-surGaronne
|
724
|
743
|
19
|
2,6
|
1
|
82037
|
Caussade
|
2837
|
2932
|
96
|
3,4
|
1
|
82179
|
Septfonds
|
325
|
341
|
16
|
5,0
|
1
|
82094
|
Lauzerte
|
527
|
555
|
28
|
5,3
|
1
|
82125
|
Montech
|
997
|
1055
|
59
|
5,9
|
1
|
82112
|
Moissac
|
4262
|
4554
|
293
|
6,9
|
1
|
82186
|
Valence
|
2256
|
2414
|
158
|
7,0
|
1
|
82155
|
Saint-AntoninNoble-Val
|
555
|
595
|
41
|
7,3
|
1
|
82096
|
La Ville-Dieu-duTemple
|
287
|
309
|
22
|
7,8
|
1
|
82097
|
Lavit
|
518
|
561
|
43
|
8,3
|
1
|
82033
|
Castelsarrasin
|
4426
|
4826
|
400
|
9,0
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
82169
|
Saint-Nicolas-dela-Grave
|
505
|
555
|
50
|
10,0
|
2
|
82115
|
Monclar-deQuercy
|
293
|
329
|
37
|
12,5
|
2
|
82134
|
Nègrepelisse
|
1067
|
1251
|
184
|
17,2
|
2
|
82087
|
Lafrançaise
|
960
|
1139
|
179
|
18,6
|
2
|
82167
|
Saint-Nauphary
|
144
|
173
|
29
|
20,3
|
2
|
82161
|
Saint-Etienne-deTulmont
|
423
|
521
|
98
|
23,1
|
2
|
82038
|
Caylus
|
590
|
733
|
143
|
24,3
|
2
|
82044
|
Corbarieu
|
137
|
173
|
36
|
26,6
|
2
|
82008
|
Auvillar
|
220
|
283
|
63
|
28,4
|
2
|
|
Montpezat-de-
|
|
|
|
|
|
82131
|
Quercy
|
432
|
565
|
133
|
30,8
|
2
|
82124
|
Montbeton
|
429
|
573
|
144
|
33,6
|
2
|
82194
|
Villebrumier
|
155
|
210
|
55
|
35,6
|
2
|
2 = augmentation forte de
l'emploi
1 = stabilité/augmentation de l'emploi 0 =
diminution de l'emploi
Annexe 4
La nomenclature économique de
synthèse (NES) en 16 sections
NES 16
|
|
Code
|
Libellé
|
EA
|
Agriculture, sylviculture, pêche
|
EB
|
Industries agricoles et alimentaires
|
EC
|
Industrie des biens de consommation
|
ED
|
Industrie automobile
|
EE
|
Industries des biens d'équipement
|
EF
|
Industries des biens intermédiaires
|
EG
|
Energie
|
EH
|
Construction
|
EJ
|
Commerce
|
EK
|
Transports
|
EL
|
Activités financières
|
EM
|
Activités immobilières
|
EN
|
Services aux entreprises
|
EP
|
Services aux particuliers
|
EQ
|
Éducation, santé, action sociale
|
ER
|
Administration
|
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-40.png)
Secteur public
Appareil productif
Economie résidentielle
Annexe 5
Exploitation des données de CLAP par un
diagramme
triangulaire
Le diagramme triangulaire permet de représenter des
phénomènes ternaires. Le triangle support doit être
équilatéral et où la somme des distances d'un point
quelconque du triangle à chacun des côtés est une
constante. Chaque côté gradué en pourcentage, dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre, porte une modalité. La
représentation à l'aide de cette forme de graphique a l'avantage
rendre immédiatement perceptible le positionnement de chaque bourg et
mettre ainsi en avant la surreprésentation d'une modalité.
Numéros des communes
1 Albias
2 Auvillar
3 Beaumont-de-Lomagne
4 Bourg-de-Visa
5 Bressols
6 Castelsarrasin
7 Caussade
8 Caylus
9 Cazes-Mondenard
10 Corbarieu
11 Golfech
12 Grisolles
13 L'Honor-de-Cos
14 Labastide-Saint-Pierre
15 Lafrançaise
16 Lauzerte
17 Lavit
18 Moissac
19 Laguépie
20 Molières
21 Monclar-de-Quercy
22 Montaigu-de-Quercy
23 Montbeton
24 Montech
25 Montpezat-de-Quercy
26 Nègrepelisse
27 Réalville
28 Reynies
29 Saint-Antonin-Noble-Val
30 Saint-Etienne-de-Tulmont
31 Saint-Nauphary
32 Saint-Nicolas-de-la-Grave
33 Septfonds
34 Valence
35 Verdun-sur-Garonne
36 Villebrumier
37 Ville-Dieu-du-Temple
Annexe 6
Les partenaires des comités de pilotages
Annexe 7 :
Annuaire des bourgs sous Access
![](Comment-mesurer-la-capacite-de-structuration-des-bourgs-dans-un-espace-en-voie-de-metropolisation-41.png)