· L'offre de biens publics
différenciés.
Dans l'approche de Jean-Marc Siroën, les biens publics
sont différenciables et chaque territoire géographique ou
communauté a un bien idéalement défini. Par exemple, en
Europe, les consommateurs craignent plus l'usage des hormones dans la viande
que les consommateurs américains plus sensibles aux
caractéristiques environnementales. Garantir l'absence d'hormone est un
bien public. Celui-ci ne semble pouvoir être fourni internationalement
car l'utilité sociale d'une certification sans hormone pourrait
même être négative sur des consommateurs américains
qui considèreraient que l'utilisation des hormones est secondaire par
rapport au prix.
Il faut donc pour permettre l'adéquation entre un
besoin précis et sa fourniture, avoir une approche moins globale et plus
proche des goûts et moeurs locales. Mais ceci augmenterait le coût
de cette production plus diverse car elle bénéficierait alors
d'une économie d'échelle plus restreinte.
Si l'on accepte par contre la fourniture d'un bien public
unique ou en nombre insuffisant pour des raisons d'économie, alors ce
choix sera source d'une diminution de bien-être. L'État serait
contraint dans ce cas de déléguer cette fourniture, engendrant
ainsi une crainte pour la population de voir apparaître la
suprématie culturelle du pays leader, une crainte d'inadaptation des
normes « universelles » à la
spécificité nationale et une crainte de voir l'abandon des
demandes spécifiques à une région.
D'un point de vue économique, on peut donc
considérer que la création des États à pour but de
baisser le coût des biens publics tout en gardant une adéquation
entre l'offre et la demande. L'état bénéficie alors des
effets de dimensions dans la fourniture.
Ce phénomène peut être transposé au
niveau régional. L'abandon d'une fourniture nationale de certains biens
publics est acceptable si on trouve une cohérence de la demande dans la
région en question.
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