Compatibilité du régionalisme et du multilatéralisme : le cas de l'ALENA( Télécharger le fichier original )par Benoit ILLINGER Université Pierre Mendès France (Grenoble II Sciences Sociales) - Maà®trise Sciences économique Mention économie et Gestion des Entreprises 2001 |
1.3 Effets à nuancer.A partir des conséquences dynamiques que nous venons de présenter et du fait que le modèle de Viner repose sur des hypothèses restrictives voire « méthodologiquement contestable33(*) », la nouvelle économie propose donc dans les années 1980 un nouvel examen des effets de l'intégration régionale. Ces nouveaux modèles réévaluent à la hausse les gains engendrés. Ce changement s'explique notamment par le fait que les nouvelles analyses prennent en compte comme nous l'avons vu, les nouveaux éléments dynamiques : les économies d'échelle, la remise en cause des monopoles et oligopoles... De plus, elles minimisent les évaluations de détournement de commerce par rapport aux modèles précédents, dans les cas où les accords préférentiels se passent entre pays proches et développés. Ceci s'explique par le fait que les pays voisins ont une tendance naturelle à commercer entre eux. Il en va de même pour des pays identiquement développés. Ce sont les modèles économiques dit « gravitationnels » qui ont mis en avant le fait que les volumes d'échange bilatéraux sont déterminés essentiellement par des variables comme le produit des PNB des pays (effet gravitationnel qui comme en physique pose l'attraction des masses c'est à dire deux grands pays s'attirent plus que deux petits) et par la distance économique (écarts des PNB par habitant). Pourtant ces modèles qui réhabilitent les zones d'intégration régionale en réévaluant leurs bénéfices et en minimisant leurs effets négatifs sont toujours en concurrence avec un courant opposé34(*). C'est ce que nous allons voir en étudiant les visions reliant les accords d'intégration régionale et le multilatéralisme. * 33 Jean-Marc SIRÖEN entend par-là : Petit pays, équilibre partiel, statique comparative... * 34 Pour Frankel et Alii par exemple, grâce aux progrès des techniques les coûts de transport ont tellement baissé que la distance n'est plus à prendre en compte. Ainsi, les zones de libre-échange dites « super-naturelles » (Terme utilisé par référence et en opposition aux zones « naturelles » de Paul Krugman définies en introduction ) n'ont pas de raisons d'être car elles n'augmentent pas le bien-être conformément au modèle Vinérien. |
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