2.1.2 Difficultés rencontrées.
Une des premières difficultés que j'ai
rencontrées étaient d'ordre linguistique. Tous les documents et
sites internet sur lesquels j'ai travaillé étaient en anglais.
Même si j'avais des bonnes bases en anglais, je savais que les premiers
temps seraient difficiles puisque la pratique quotidienne me manquait Mais je
me suis beaucoup plus vite habituée à l'usage quotidien de
l'anglais qu'à la langue tibétaine. En effet les ressources sur
lesquelles je travaillais étaient bien en anglais, mais tous les noms de
personnes, de lieux étaient en tibétain auxquels je
n'étais absolument pas habituée auparavant. Concrètement
cela s'est traduit par une lenteur dans ma lecture comparative des
différentes sources. L'objectif était de donner l'image la plus
complète sur la situation tout en évitant les doublons. N'ayant
pas l'habitude des noms en tibétain, il m'était très
difficile de m'en souvenir s'il s'agissait bien des événements,
des lieux et des personnes différents ou pas pour une même date.
Faute de pouvoir apprendre le tibétain en quelques
semaines, j'ai remédié à ce problème par
l'utilisation de la fonction "Trouver" du logiciel Word mais non fiable
à 100% car il s'est avéré que les différentes
organisations utilisent des orthographes différentes pour les
mêmes noms de lieu ou de personne. Il fallait donc relire de nombreuses
fois pour éviter les doublons ou les faux doublons.
N'ayant jamais rédigé auparavant un document
aussi volumineux et à destination du grand public j'ai pris conscience
pour la première fois des nombreuses difficultés que l'on peut
rencontrer. J'ai du le relire au moins 20 fois et à chaque relecture je
trouvais quelque chose à corriger.
La deuxième difficulté était d'ordre
méthodologique. Comme je l'ai précisé plus tôt ce
qui fait la force du CTDDH est sa fiabilité. J'ai également
précisé que l'une des sources complémentaires qui
m'apportait le plus d'information était le TIN. Le problème avec
le TIN était qu'il ne précisait pas suffisamment leurs sources.
Les informations publiées n'étaient accompagnées que du
nom de l'organisation et de la date à laquelle les
événements ont été rapportés par la source
en question mais sans l'auteur, sans la date de publication, sans le lien exact
auquel on pouvait le retrouver. Ainsi pour pouvoir respecter le protocole de
toute publication et qui est aussi celui du CTDDH, j'ai du rechercher la source
première et exacte de plus de 80 paragraphes sur Internet.
Au delà des problèmes de droit d'auteur, un
enjeu plus important était la fiabilité des informations
provenant des autres sources. En effet, beaucoup d'événements
publiés par les autres organisations dont le CTDDH en avait
également connaissance n'ont pas été publiés par le
Centre en raison de l'absence d'une confirmation suffisante. C'est pour cette
raison, qu'une fois rassemblées toutes les informations que j'ai
trouvé pertinentes, la moitié de l'équipe a du relire
plusieurs fois le document avant d'accepter une version finale.
La troisième difficulté n'était pas
directement liée à la rédaction du rapport mais
plutôt à sa publication et a relevé un problème
d'organisation qui à mon avis aurait pu être évité.
En effet, au mois de mai, on m'a annoncé que le CTDDH devait être
présent à la session de juin 2008 du Conseil des Droits de
l'Homme des Nations Unies (CDHNU) et que le document de base de sa
présentation serait la brochure d'information sur laquelle
j'étais en train de travailler. Je continuais donc dans cette optique,
l'inquiétude commençait à me gagner, le délai
approchant et le travail loin d'être terminé. Une des raisons du
retard était que la vérification de mon travail par mes
collègues a pris plus de temps que cela n'aurait du. Depuis le 10 Mars
2008 le Centre avait un travail urgent ce qui explique un relatif manque de
temps mais n'explique pas qu'e l'un de mes collègues se soit
littéralement endormi sur mon rapport pour finalement ne me donner que
très peu de conseils pertinents. Heureusement un autre collègue
s'y est attelé avec beaucoup plus de sérieux et j'ai enfin pu
commencer à refaçonner le rapport, conformément aux
exigences réelles du Centre.
Malheureusement le passage devant le CDHNU a été
annulé à cause d'une mauvaise organisation En effet deux voyages
devaient être organisés ensemble : le premier à
Genève pour passer devant le CDHNU et le deuxième en Allemagne
pour des discussions avec la Fondation Heinrich Böll. Le visa pour la
Suisse a pu être obtenu dans les temps mais pas celui pour l'Allemagne
J'ai trouvé cela frustrant non seulement parce qu'on m'a laissé
dans l'ignorance mais également et surtout parce une belle occasion de
s'exprimer devant une instance internationale a été ratée
à un moment ou toute l'attention internationale se trouvait
concentré sur la cause tibétaine.
Au bout d'un certain temps je me suis rendu compte que ce
travail est le plus important de mon stage. Pour la première fois en
charge d'un travail aussi volumineux, j'ai eu du mal à évaluer si
la lenteur du processus était justifiée ou pas. J'en ai
parlé au directeur qui m'a "réconforté" en me disant qu'un
chapitre du rapport annuel demandait plusieurs mois de travail d'une personne
et comme toutes les publications sont les résultats d'un travail
d'équipe, le temps nécessaire aux corrections et
vérifications s'ajoutait ; le collègue qui m'a le plus
aidée a confirmé en me précisant que la nature du rapport
sur lequel je travaillais demandait encore plus de temps que d'habitude, en
raison de la quantité des informations et des vérifications
à effectuer. J'ai pris conscience de la nature complexe du travail de
recherche et d'investigation. C'est un processus qui demande beaucoup de
rigueur, de patience et de temps.
Néanmoins, les deux autres stagiaires, se plaignait
également de l'absence de surveillance et de suivie de leur travail.
J'ai l'impression que le directeur n'a pas très bien compris son
rôle dans mon stage. Lors de mes recherches sur Internet je suis
tombée sur une de leur page où ils ont publiés la
démission de deux anciens employés l'année
dernière. Les deux femmes ont démissionnés en raison d'une
bourse qu'elles ont obtenu pour aller au Etats Unis et avant
l'échéance des trois ans auquel elles étaient tenues par
leur contrat de travail. Lorsque j'ai demandé à un de mes
collègues ce que signifié l'obligation de trois ans, il m'a
répondu que c'était un moyen de garder suffisamment longtemps les
employés pour que le Centre puisse en profiter de la formation qu'il
leur a fournit. En partant de ces faits je me dis que peut être ils
pensent que ca vaut pas la peine d'investir du temps et de l'énergie sur
la formation d'une stagiaire qui vas rester que pour quelques mois. En tout cas
même sans la connaissance de tout le règlement du Centre
concernant les employés, je considère que la publication des
informations sur les circonstances de démission des employés
n'est pas très éthique même si ils ont commis des
fautes.
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