SECTION II- L'EVALUATION DU STAGE
En dépit des difficultés rencontrées
(paragraphe II), les six semaines passées au sein du MINATD nous aurons
permis d'acquérir de nombreuses connaissances (paragraphe I).
Paragraphe I- Les connaissances acquises et les
tâches accomplies.
Notre principale tâche lors du séjour au MINATD
aura surtout consisté à donner un avis ou un point de vue sur des
questions lorsqu'ils étaient requis par les chargés
d'études assistants dans le cadre du traitement de certains dossiers. La
grande partie de notre emploi du temps aura été consacré
à des échanges avec les cadres au sein des différentes
structures
14 Notre séjour à la DPC a surtout
consisté en la lecture des rapports et documents, un peu à
l'écart du quotidien de la direction, de ses réalités et
difficultés.
15 Rapport sur l'état de la protection
civile au Cameroun 2006 A l'école de la protection civile,
Yaoundé, DPC/MINATD, P85.
d'accueil et à la lecture des documents pouvant
satisfaire notre curiosité ou éclairer notre lanterne sur des
questions précises.
Sur le plan administratif, le stage nous aura permis
d'appréhender la procédure administrative de traitement des
dossiers, de formulation d'un avis ou encore de rédaction de notes
à l'attention de la hiérarchie.
Sur le plan académique, le stage aura été
bénéfique tant pour notre formation de juriste que sur les
questions ayant un lien direct avec la formation actuelle à l'IRIC.
Ainsi à la DAJ, nous avons pu saisir les modalités et les moyens
de défense des intérêts de l'Etat devant le
prétoire, redécouvrir et vivre dans la pratique la contentieux
électoral16, de découvrir les modalités
pratiques d'organisation des élections avec un accent particulier sur la
procédure d'accréditation, de l'organisation de la mission des
observateurs internationaux.
A la DPC il aura été fort intéressant et
édifiant de découvrir la politique gouvernementale en
matière de protection civile, la nature des crises et catastrophes
auxquelles est exposé le Cameroun, les mesures pratiques à
prendre en cas de sinistre ou de catastrophe afin de protéger son
entourage, et surtout la gestion internationale des catastrophes et
calamités.
Toutes choses qui n'ont pas été sans quelques
difficultés.
Paragraphe II- Les difficultés
rencontrées et propositions de solutions.
Dès notre arrivée au MINATD, nous avons
été confrontés au problème de l'opportunité
de notre présence. En effet, pour la plupart des cadres tant de la DPC
que de la DAJ, l'IRIC est une école qui forme uniquement des diplomates
et la filière contentieux international leur est totalement inconnue.
Pour eux, nous devions nous trouver au Ministère des relations
extérieures et n'avions rien à faire chez eux.
L'autre difficulté dérive des termes même
de l'Autorisation de stage sus évoquée. En effet, bien que la
demande de stage adressée au Minatd ne précise pas une direction
particulière, la réponse favorable du ministre d'Etat indiquait
que le stage se déroulerait à la DAJ. Précision qui a
été interprétée quelques fois comme excluant le
déroulement du stage dans d'autres structures. Ce qui a eu pour
conséquence de nous fermer l'accès à certaines directions
traitant des questions éveillant notre curiosité.
16 A ce sujet il aura été
particulièrement intéressant de préparer et d'assister le
Jeudi 28 Août 2008 à l'audience de l'Assemblée
plénière de la cour suprême au sujet du contentieux en
appel des élections municipales de 2004.
Enfin le MINATD étant selon les termes de ses agents
« un ministère de souveraineté », il nous aura
été très difficile d'avoir accès à certaines
informations ou même de traiter un seul dossier. Le stage aura donc
été pour l'essentiel théorique.
La solution de notre point de vue viendrait de la signature
d'un partenariat entre l'IRIC et le MINATD. D'abord l'IRIC devra sur la base
des textes organisant le dit ministère recenser les questions et les
matières susceptibles d'intéresser ses étudiants en
indiquant chaque fois les directions concernées17. Ensuite le
partenariat IRIC-MINATD préciserait les informations et les
activités auxquelles pourra être assujetti le stagiaire. Le cadre
ainsi aménagé permettrait sans nul doute au ministère
d'avoir le regard et l'opinion des stagiaires sur des questions
spécifiques ayant trait à leur formation et aux stagiaires
d'acquérir de l'expérience professionnelle tout en examinant des
questions qui retiendraient leur attention comme ce fut le cas pour nous avec
la question de la mise en oeuvre de solidarité internationale dans la
gestion des catastrophes.
17 Par exemple coopération internationale
décentralisée à la direction des collectivités
territoriales décentralisées, gestion des réfugiés
à la direction des affaires politiques, différends frontaliers
à la direction de l'organisation du territoire...
DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN OEUVRE DE LA SOLIDARITE
INTERNATIONALE DANS LA GESTION DES CATASTROPHES PAR LE CAMEROUN.
D'après les Lignes directrices relatives à la
facilitation et à la réglementation nationales des
opérations internationales de secours et d'assistance au
relèvement initial en cas de catastrophe18, «par
catastrophe, on entend une perturbation grave du fonctionnement de la
société, constituant une menace réelle et
généralisée à la vie, à la santé, aux
biens ou à l'environnement, que la cause en soit un accident, un
phénomène naturel ou une activité humaine et qu'il
s'agisse d'un évènement soudain ou du résultat de
processus se déroulant sur de longues périodes
»19.
En fonction de leur origine, on peut donc distinguer les
catastrophes naturelles (séismes, éruptions volcaniques, raz de
marée, inondations, infestations acridiennes, épizooties...), les
catastrophes technologiques qui résultent de l'impact de
l'industrialisation sur l'environnement matériel et humain (accidents de
circulation, pollution, nuages toxiques...) et les catastrophes sociales
résultant de confrontations violentes ou de l'action des
hommes(rassemblements de foule, guerres, attentats, manifestations de masse,
mouvements de panique...)20. Dans tous les cas et quelles qu'en
soient les causes, les catastrophes ont toujours pour conséquence des
dommages considérables appelant une mobilisation allant au delà
de la communauté touchée pour interpeller les communautés
voisines dans un élan de solidarité, de fraternité et
d'humanité. Dans le cadre d'une communauté internationale, les
Etats se mobilisent pour répondre à l'appel de l'un de ses
membres. En toute logique, le Cameroun en tant que membre de cette
communauté doit connaître l'expérience de cette
solidarité internationale aussi bien comme victime (chapitre III) que
comme Etat solidaire (chapitre IV).
18 Il s'agit d'un document rendu public par le FICR
sans force obligatoire et sans effet direct sur les droits et obligations
établis dans le droit national. Son but est de contribuer à la
préparation juridique nationale en donnant des orientations aux Etats
souhaitant améliorer leurs cadres juridique, directif et institutionnel
nationaux activités internationales de secours et d'assistance au
relèvement initial en cas de catastrophe.
19 Lignes directrices relatives à la
facilitation et à la réglementation nationales des
opérations internationales de secours et d'assistance au
relèvement initial en cas de catastrophe P2 (2.1)
20 Une autre classification peut également
être faite en fonction de l'ampleur des catastrophes. On distinguera les
catastrophes majeurs qui provoquent des destructions importantes très
étendues dans l'espace entraînant de nombreuses victimes
provoquant une destruction totale ou partielle du réseau social, les
catastrophes à effets limités mois dévastatrices
caractérisés par une superficie toujours plus réduite de
la zone atteinte même si les dégâts humains et
matériels peuvent être importants, les accidents catastrophiques
qui quelque soit le nombre de victimes sont les plus nombreux dans la mesure
où ils sont liés à des activités quasi quotidiennes
et très répétitives.
CHAPITRE III: LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTE
INTERNATIONALE AU CAMEROUN EN MATIERE DE GESTION DES CATASTROPHES.
Comme l'a rappelé le Secrétaire
général de l'ancien Ministère de l'administration
territoriale, prédécesseur de l'actuel MINATD, lors du passage du
Secrétaire général de l'OIPC au Cameroun en Septembre
2000, « le Cameroun généralement présenté
comme l'Afrique en miniature semble également refléter dans sa
complexité le continent en matière de risques naturels et
technologiques »21. En effet, le Cameroun a connu rien que dans
la décennie 1990-2000 plus de quatre vingt catastrophes et
sinistres22 pour un coût approximatif total de près de
cinq milliards de francs CFA soit près de cinq cent millions de francs
par an. Pour faire face à ces catastrophes, le gouvernement camerounais
n'a pas hésité à faire appel à l'aide
internationale (section II) conformément aux règles
internationales en la matière (section I).
SECTION I- LE CADRE JURIDIQUE DE L'INTERVENTION
INTERNATIONALE EN CAS DE CATASTROPHES.
La protection civile qui vise la sécurité et la
sauvegarde des personnes, des biens et de l'environnement contre les risques
d'accidents graves, de calamités ou de catastrophes ainsi que contre les
effets de ces sinistres, constitue un domaine prioritaire et
réservé de l'action de l'Etat. Toutefois eu égard aux
revers de fortune que les catastrophes tendent à engendrer, en induisant
la pauvreté subite, assortie de nombreux sans abris qui accroissent la
frange de la population vulnérable, les Etats ont dû admettre
l'intervention internationale lorsque leurs capacités de réaction
sont dépassées ou insuffisantes. La volonté d'instituer
une contingence et une couverture efficiente des catastrophes (paragraphe I)
n'a pas empêché les Etats dans un souci de préservation de
leur souveraineté d'encadrer étroitement l'intervention
internationale (paragraphe II).
21 La protection civile au Cameroun Aide
mémoire de l'autorité administrative Op. Cit. P17.
22 On peut citer de façon globale 03
émanations de gaz, 02 éruptions volcaniques, 16 tornades, orages
et foudres, 06 inondations, 09 glissements de terrain, 20 incendies, 05
conflits armés et vandalismes, 03 destructions par des pachydermes, 07
épidémies, 02 crashs aériens, 02 invasions de criquets,
famine et sécheresse, plusieurs accidents routiers mortels. Ibid. PP
75-76.
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