Paragraphe II- L'apport de la coopération
bilatérale interétatique.
Si la solidarité internationale semble bien
présente et se met en branle entre Etats en vertu d'une convention (A),
elle est davantage proche de l'élan naturel poussant les hommes à
s'accorder une aide mutuelle dont parle Le Petit Larousse illustré 2001
lorsqu'elle se fait en dehors de tout cadre préétabli (B).
A- Le soutien dans un cadre préétabli.
En dépit de l'existence de nombreux partenariats et
accords liant le Cameroun à d'autres Etats en matière de gestion
des catastrophes45, nous nous appuierons sur les seuls exemples de
la France et du Japon pour illustrer cette coopération.
Le partenariat entre la France et le Cameroun repose sur une
convention signée entre le service de coopération et d'action
culturelle de l'Ambassade de France et le gouvernement camerounais. Les
objectifs globaux de cette convention sont le renforcement de la protection
civile, l'amélioration de la prévention des risques naturels, la
rationalisation de la gestion des situations de crise. A titre d'illustration,
le projet Gestion des risques naturels et protection civile ayant fait l'objet
de la convention de financement N° 2002-5 entre la France et le Cameroun
bénéficie du concours financier de la France pour un montant de
deux millions quatre cent mille (2 400 000) euros sur une période de 36
mois afin d'améliorer la gestion de
45 On peut citer outre la France et Le Japon, la
Grande Bretagne, l'Allemagne, la Chine, le Canada, la Belgique, les Etats-Unis,
l'Italie, Israël, les Pays Bas, la Suisse, certains pays d'Amérique
latine et africains exposés aux risques et catastrophes similaires
à ceux du Cameroun.
l'information et la prévention dans les zones à
risques naturels majeurs, à sécuriser les zones des lacs Nyos et
Monoun, à renforcer l'efficacité et les capacités
d'intervention de la protection civile. La France a mené des actions
concrètes à travers la coopération française
notamment la construction de deux casernes de sapeurs pompiers dans les villes
de Bamenda et Maroua, le déblocage des fonds pour le
développement de la composante protection civile du projet de
coopération Gestion des risques naturels et protection civile dont les
cadres d'action sont la formation des personnes, l'augmentation des moyens
matériels et la mise en place des services adéquats. On pourrait
également citer dans le cadre des mesures de prévention
après l'annonce par le gouvernement camerounais de la découverte
du virus H5N1 sur un canard trouvé mort à Maroua l'appui de la
France au centre Pasteur de Yaoundé, ou encore la mission d'audit
française de la protection civile au Cameroun du 16 Novembre au 24
Novembre 2007.
Au cours de la deuxième conférence mondiale pour
la prévention des catastrophes (CMPC-II) de Janvier 2005 au Japon, la
délégation camerounaise a eu des rencontres bilatérales
avec les autorités de Tokyo en vue de développer un projet de
coopération avec le Japon pour le renforcement des capacités des
structures de réponse de protection civile. Cela a aboutit à la
conclusion d'un partenariat entre le Cameroun et le Japon qui porte sur le
renforcement des capacités du Cameroun en terme de logistique, des
échanges d'expertise en matière de prévention et
d'intervention, de la formation des personnels des structures de protection
civile et la création des banques des données
géophysiques. Concrètement il s'agit pour le Japon de fournir des
matériels de prévention et d'intervention, l'organisation des
forums et des séminaires d'échanges d'expériences,
l'organisation des voyages d'études « in situ ». Depuis 2005,
l'Agence japonaise pour la coopération internationale (JICA) accepte des
stagiaires camerounais dans le domaine de la gestion des catastrophes
naturelles. Mais déjà bien avant le début de cette
coopération, le Japon a apporté une aide de cinquante deux
millions (52 000 000) de Yens soit environ deux cent cinquante millions (250
000 000) de Francs CFA pour les victimes de la catastrophe du lac Nyos. Il
s'agissait là de la manifestation d'une véritable
solidarité internationale, spontanée et ne s'embarrassant pas de
formalisme.
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