Conclusion
L'objectif de ce travail a été de créer
une carte de la bathymétrie au toit du socle rocheux dans la partie
orientale du golfe du Morbihan. A partir d'un semis de 461 points observation,
il était demandé d'estimer la valeur (profondeur de la roche sous
la couche sédimentaire) des points d'une grille de 3611 points. Une
recherche bibliographique a permis d'étudier les bases des techniques
d'interpolations spatiales et notamment celle du krigeage ordinaire. Cette
dernière a été présentée d'un point de vue
théorique et appliquée. Les fondements mathématiques du
krigeage et de son étape préalable, l'analyse variographique, ont
été examinés et discutés. Le choix de cette
méthode a été motivé par le manque de
données disponibles de la variable à interpoler. Le cokrigeage
(généralisation multivariable du krigeage) est une des rares
techniques d'interpolation qui permette d'intégrer des variables
auxiliaires dans la modélisation. Nous avons pu ainsi profiter de
l'information apportée par le modèle numérique de terrain,
fait par le SHOM, pour estimer plus précisément la profondeur de
la roche sous la couche sédimentaire. Toute fois, les estimations
produites auraient pu être encore améliorées par d'autres
variables auxiliaires comme la bathymétrie au début du
XXème siècle ou la force du courant. Mais à
l'heure actuelle, ces données n'existent pas dans un format
numérique exploitable.
Cette application concrète a
révélé l'importance de l'analyse variographique. Elle fait
la force et la faiblesse du krigeage. Elle permet en effet à l'instar
des méthodes déterministes, de modéliser la structure
spatiale de la variable régionalisée (anisotropie,
dépendance et corrélation spatiale entre les observations) ; mais
elle ne peut pas être automatisée. Un mauvais ajustement du
variogramme ne pourra jamais donner de bonnes estimations et entraîne par
ailleurs une mauvaise approximation des erreurs. C'est un point délicat
car l'avantage du krigeage par rapport à d'autres méthodes, est
qu'il permet justement de mesurer la précision de l'estimation
fournie.
Les méthodes déterministes, comme celles
d'interpolation par partitionnement de l'espace, sont automatisées et
peuvent par conséquent être facilement intégrées aux
logiciels de système d'information géographique (SIG). Certaines
permettent d'interpoler des variables qualitatives (méthode du plus
proche voisin, méthode de Thiesen), ce que ne propose pas le krigeage.
C'est ainsi que l'on a pu tracer une carte du territoire occupé par des
crépidules sur la base d'un échantillon de
prélèvements localisés.
Suivant le nombre de sites d'observation, leur dispersion
géographique, les modalités de la variable observée, il se
peut qu'une méthode d'interpolation soit préférable
à une autre. Il n'en reste pas moins que l'utilisateur ne pourra pas
faire l'économie de tester plusieurs méthodes d'interpolation et
utiliser la validation croisée pour valider ses résultats.
Ainsi au fil des chapitres, des méthodes
déterministes et une méthode stochastique, notamment
géostatistique ont été approfondi, illustré et
comparé. C'est ainsi que les objectifs du stage, à savoir
proposer des méthodes pour créer un modèle
numérique de terrain à partir d'un échantillon de
données, ont été atteints.
Il aurait aussi été intéressant,
d'étudier le suivi spatio-temporel de la couverture sédimentaire,
ou encore analyser la propagation des crépidules dans le temps. Des
cartes à différentes époques permettraient de mieux
comprendre le déplacement des sédiments ou crépidules
à l'échelle du golfe et de localiser les zones critiques ainsi
que leurs origines. Malheureusement les données en notre possession ne
sont pas assez détaillées pour profiter de ces techniques.
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