CHAPITRE II : FAIBLESSES
2.1 Contraintes techniques
2.1.1 Maîtrise de l'eau sur les grands
périmètres
A part les contraintes liées à la gestion
des infrastructures hydro agricoles, la maîtrise
de l'eau à l'intérieur d'un
périmètre est indispensable aussi surtout dans le grand
périmètre où l'on pratique le SRI. Par rapport au petit
périmètre, les travaux relatifs au planage sont difficiles
à réaliser à cause de la taille de la rizière
particulièrement pour les grands périmètres. La solution
possible, c'est de morceler la rizière en plusieurs parcelles, pour
permettre une bonne maîtrise de l'eau à l'intérieur du
périmètre. Par contre cette division de la parcelle
entraîne une perte considérable au niveau de la superficie
rizicole (estimée à 10 % par rapport à la superficie
totale pour un hectare de rizière).
2.1.2 Surcroît du travail lié à
l'adoption de l'itinéraire technique SRI Moser et Barret ont fait
remarquer que le SRI est plus exigeant en travail : de 38 et 54%
de travail supplémentaire par rapport à
la riziculture traditionnelle, 62% du travail supplémentaire
étant consacré au sarclage, et 17% au repiquage. Le repiquage de
jeunes plants en SRI demande beaucoup de temps et de soins, par rapport au
repiquage en foule. Le temps de planage supplémentaire occasionné
par le SRI est estimé à 150 h/ha, et le temps de repiquage
supplémentaire occasionné par le SRI est estimé à
91 h/ha.
L'irrigation au minimum demande une surveillance plus
assidue, une organisation particulière dans le cadre d'une
rizière en terrasse. Pour pouvoir vider et irriguer la rizière,
il faut une bonne entente avec les propriétaires des rizières en
amont et en aval. Le surcroît de travail dans la pratique de la
riziculture intensive intervient pendant la période de soudure durant
laquelle le nombre de repas quotidien diminue et influe sur la
possibilité de pratiquer l'intensification du travail.
2.1.3 Disponibilité de la main
d'oeuvre
Le calendrier cultural serré et le surcroît
de travail lié à l'intensification obligent les
producteurs à recourir à la main d'oeuvre
extérieure. La quantité de la main d'oeuvre rurale disponible
à Madagascar varie d'une localité à une autre.
La recherche de revenu monétaire a une
conséquence sur la disponibilité de main d'oeuvre
nécessaire à la pratique de l'intensification.
La pénurie de main d'oeuvre commence à
se ressentir dans le milieu rural à Madagascar à cause de la
migration et le développement des activités extra agricoles,
seuls les
agriculteurs les plus pauvres qui vendent leurs forces
de travail en surplus sur place pendant la période de
soudure.
2.2 Contraintes économiques
2.2.1 Insuffisance saisonnière de
liquidités
Les sources de revenu monétaire des
producteurs constituent un facteur clé dans l'adoption du SRI. La
plupart des ménages ruraux rencontrent des difficultés
financières tout au long de l'année, cependant disposer un
capital supplémentaire est indispensable dans la mise en oeuvre d'un
processus d'intensification agricole qui requiert plus de revenus par rapport
au mode de production habituelle. La majorité de la population rurale
vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le revenu agricole moyen annuel
oscille entre 180.000 et 480.000 Ariary. Les grands exploitants qui disposent
du capital suffisant sont intéressés par l'intensification
agricole.
|