2.2.2 Coût d'opportunité lié à
l'affectation de la main d'oeuvre
Par rapport à la riziculture traditionnelle,
l'intensification par l'adoption du système de riziculture intensive
requiert du temps de travail supplémentaire. Ce temps
supplémentaire est estimé à 273 jours en SRI contre 160
jours en riziculture traditionnelle.
La notion de coût d'opportunité tient
une place importante dans la poursuite des objectifs d'une unité de
production rurale. L'affectation de la main d'oeuvre dans une branche
d'activité donnée fait l'objet d'un arbitrage. La dichotomie
entre la riziculture et les cultures vivrières conduisent à une
gestion difficile du calendrier de travail durant la période de
soudure9. Il faut procéder à un arbitrage entre
l'intensification et la pluriactivité qui permet d'assurer à la
fois le revenu monétaire et l'autoconsommation. Pour affecter la main
d'oeuvre familiale, l'exploitant effectue une évaluation des gains
procurés par l'affectation et le coût d'opportunité de
l'affectation face à d'autres activités. Le coût
d'opportunité entre le gain immédiat et le gain futur conditionne
l'affectation de la main d'oeuvre dans l'intensification.
La grande vulnérabilité de petits
producteurs tend à ne pas accepter toute proposition technique
coûteuse financièrement et en terme de main d'oeuvre. Les
producteurs adoptent facilement les techniques culturales qui tendent à
diminuer le temps de travail.
9 La période de soudure c'est la période qui
se situe entre le début des travaux rizicoles et la moisson.
Généralement la période de soudure corresponde à la
période de consommation réduite
2.2.3 Coût d'opportunité des activités
extra- agricoles
« L'agriculture n'est plus
l'activité maîtresse quasi-exclusive de l'espace et de la
société
rurale » (PISANI, 199410).
La subsistance englobe l'ensemble des moyens et des activités
employés par des ménages pour subvenir aux besoins
élémentaires de leurs membres. En dehors de l'activité
agricole les ménages ruraux pratiquent d'autres activités
(artisanat, migrations saisonnières,). Les activités extra
agricoles fournissent des revenus supplémentaires aux producteurs. La
contradiction au sein du système de production domestique se situe
à la fois entre l'exploitation agricole et la recherche de revenus
extérieurs indispensables à l'ensemble de la survie de
l'exploitant, ce qui réduit le processus d'intensification. Donc cette
recherche de revenu monétaire a une conséquence sur la
disponibilité de main d'oeuvre nécessaire à la pratique de
l'intensification.
Les opportunités extra agricoles
présentent des avantages pour le paysan du fait que la production
rizicole est destinée à assurer l'auto- consommation seulement.
Les activités extra agricoles sont très
rémunératrices et procurent des revenus immédiats avec une
forte productivité du facteur travail.
2.3 Contraintes socio- organisationnelles liées
à la diffusion de la technique
2.3.1 Importance du suivi et accompagnement des
pratiquants SRI
Les riziculteurs ont besoin de plusieurs années
de pratique pour maîtrise la technique.
Le suivi et l'accompagnement constituent un des
facteurs importants pour l'adoption du SRI. La technique SRI, à cause de
ses principes nécessite des adaptations suivant les contraintes
rencontrées dans les différentes Régions.
L'itinéraire SRI comprend des difficultés qui nécessitent
l'appui des techniciens permanents pour accompagner les nouveaux adoptants.
L'absence du suivi et accompagnement permanent des pratiquants augmente le taux
d'abandon du fait que les paysans ne sont pas en mesure de trouver des
solutions adaptées aux contraintes rencontrées.
2.3.2 Absence de coordination entre les acteurs dans la
diffusion du SRI Différents acteurs SRI travaillent isolement pour la
promotion de la technique, depuis
des années à Madagascar, sans que les
limites entre ces approches soient aussi claires sur le terrain.
Le Ministère tutelle (MAEP) ne dispose d'une
réelle stratégie, d'un système de collecte et
d'enregistrement des données sur les résultats obtenus par
rapport à la promotion du SRI à Madagascar.
10 .PISANI, E; Pour une agriculture marchande et
ménagère, Territoires et sociétés, p 119,
1994
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