1.1.4 Améliorer l'accès des producteurs au
financement rural
L'insuffisance de la trésorerie de l'exploitant
au moment de la période de soudure reste parmi les contraintes
rencontrées par les producteurs de même cette période
corresponde aussi à une forte demande d'argent afin d'assurer les
dépenses relatives à la riziculture. L'adoption d'une technique
d'intensification comme le SRI tend à modifier la combinaison au niveau
de facteurs de production. Pour accompagner les paysans
dans cette voie, l'accès au crédit
agricole constitue un préalable indispensable pour permettre le passage
d'une agriculture traditionnelle vers une agriculture intensive. La mise en
oeuvre de cette transition requiert des financements.
1.1.5 Augmenter le taux de pénétration de la
microfinance
Le taux de pénétration du micro finances
reste en dessous de 20 % à Madagascar. La majorité des
institutions de micro finance s'est surtout développé à la
périphérie des villes et plus particulièrement des
agglomérations, les zones enclavées sont très mal
desservies.
Les palettes des produits et services financiers
offerts par ces institutions sont peu adaptées au besoin du monde rural.
Les produits financiers ne tiennent pas compte de la spécificité
de l'activité rurale (risque élevé, cycle de
production,...).
Les opérateurs en micro crédit exigent une
garantie matérielle qui peut atteindre 150 % du montant de crédit
demandé par le prêteur.
Le taux d'intérêt sur le crédit
est de l'ordre de 2 à 3 % par mois. Le taux d'intérêt
représente la rémunération du capital. Les institutions de
micro finance mobilisent un nombre élevé des ressources par
rapport à ceux des banques. Elles octroient de très petits
prêts qui en retour occasionnent des coûts élevés en
termes de suivi et de gestion de portefeuille. Il y a donc un arbitrage
délicat à faire entre la viabilité financière des
institutions de micro finance et leur mission de réduction de la
pauvreté. Le taux d'intérêt élevé permet
difficilement à l'accumulation de capital et reste parmi les obstacles
pour l'accès au financement rural. Dans la pratique, le marché de
crédit fonctionne imparfaitement et exclut généralement
les pauvres.
L'amélioration du cadre économique
légal et réglementaire est indispensable pour le
développement harmonieux du secteur de la micro finance à
Madagascar. Il faut mettre en place une offre viable et pérenne de
produits et services financiers répondant au critère
spécifique de l'activité rurale (cycle de
production).
La bonification du taux d'intérêt et
l'appui dans le cadre de la décentralisation des IMFs dans les zones
rizicoles potentielles sont importants pour faciliter l'adoption du SRI. Il
faut que le crédit agricole soit reconstitué sur des bases
entièrement nouvelles.
1.1.6 Développer les Coopératives et les
Organisations paysannes
L'analyse des structures de financement existantes a
montré l'inadéquation entre l'offre des services financiers et
l'attente des producteurs ruraux. La création des coopératives de
crédit rural constitue une alternative face aux besoins de
crédit. Le renforcement de capacité des producteurs augmente leur
pouvoir de négociation vis-à-vis du marché. Les
coopératives apparaissent comme une des solutions pour les
producteurs.
L'élaboration d'une politique nationale sur les
coopératives s'avère plus qu'urgente pour Madagascar.
Il faut appuyer également les organisations
paysannes pour permettre à l'organisation de cette dernière.
Ainsi le rôle de l'alphabétisation est toujours nécessaire
pour permettre un meilleur fonctionnement des organisations
paysannes.
Après avoir identifié les facteurs
à améliorer dans l'environnement en amont de la filière
riz dans le premier chapitre, le deuxième chapitre sera consacré
à l'identification des facteurs à l'intérieur de la
filière même tels que : l'infrastructure, l'accès aux
intrants, le renforcement de capacité, l'accès aux services de
vulgarisation, la coordination pour la promotion de la technique
SRI.
CHAPITRE II : AMELIORER L'ENVIRONNEMENT A L'INTERIEUR DE
LA FILIERE RIZ 2.1 Améliorer et renforcer les infrastructures hydro
agricoles
La maîtrise de l'eau constitue un des principes
de base du SRI. La mise en place du capital public est à
privilégier pour accompagner l'adoption du système de riziculture
intensive. L'investissement dans l'aménagement et la
réhabilitation des infrastructures hydro agricoles s'inscrit comme une
solution face aux contraintes relatives à la maîtrise de l'eau.
Les investissements importants en matière d'infrastructures agricoles
nécessitent la contribution du pouvoir public, ou une
société privée, ou des organisations non gouvernementales
qui peuvent mettre en oeuvre des moyens pour réaliser ces
investissements (infrastructures et aménagements).
Afin d'améliorer la disponibilité et
l'utilisation efficace de l'eau, Il faut mettre l'accent sur la
réhabilitation des infrastructures d'irrigation, et assurer
l'appropriation de structure d'irrigation (AUE, techniciens,..) par les
bénéficiaires. Le renforcement de capacité des
entités concernées par la gestion de l'irrigation est
indispensable afin de pérenniser les infrastructures.
Du point de vue institutionnel, il faut améliorer
les textes régissant la gestion, l'entretien et la police des
eaux.
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