4.8 Accès aux crédits
4.8.1 Accès au financement informel
Le financement informel s'est développé
suite à l'exclusion de certains agents
économiques aux finances formelles comme les
banques et les institutions de micro finance. La finance informelle se
présente donc comme une alternative à l'exclusion du
système financier formel. La majorité des familles rurales sont
vulnérables, elles sont confrontées à des
difficultés financières. Pour faire face à ces
difficultés financières, la majorité des producteurs passe
par les crédits informels. Les taux d'intérêt avoisinent
les 200%.
4.8.2 Accès au financement formel
L'accès aux crédits reste encore un
handicap pour financer l'activité rurale. L'accès au
service financier formel reste faible pour le milieu
rural à Madagascar. L'enquête effectuée par le
ROR15 en 2000 a montré que sur 23% (2014 sur 8848
ménages) des ménages ruraux enquêtés : 66 % des
ménages se positionnent comme demandeurs de crédit, contre 34 %
qui ne sollicitent pas, 56 % confirment que leurs besoins n'ont pas
été satisfaits suite à une contrainte d'accès,
alors que 16 % des ménages pensent que le taux d'intérêt
constitue une contrainte.
Le taux d'intérêt et l'exigence de
garanties empêchent l'accès des paysans au crédit. Les
garanties remplissent trois fonctions au niveau du prêteur, elles
réduisent à la fois le coût supporté par le
prêteur en cas de défaut de paiement et l'aléa moral. Elles
réduisent aussi le phénomène de sélection adverse
en permettant aux prêteurs d'identifier les emprunteurs ayant la
probabilité la plus forte de faire défaut.
L'exclusion financière pour l'activité
agricole par les banques s'explique par le fait que, l'activité rurale
en elle-même comporte des risques élevés, le coût de
l'organisation de petit crédit, la taille de l'activité rurale,
ainsi que les contraintes liées aux problèmes des impayés
et des frais de recouvrement excessifs n'encouragent pas les banques à
prêter aux petits producteurs.
4.9 Aléas climatiques
L'agriculture en général se présente
comme une activité qui présente une entreprise
à
haut risque. Pour Madagascar, plusieurs
calamités naturelles (cyclone, sécheresses ;...) constituent des
menaces permanentes pour les producteurs. Les petits exploitants sont
confrontés à des risques affectant non seulement l'ensemble des
activités économiques mais aussi la sécurité et la
survie des ménages ruraux. L'existence d'un niveau
élevé
15 Réseau des Observatoires Ruraux
d'incertitude et de risque affecte les performances de
production et le comportement des producteurs. La persistance de risque
entraîne une baisse considérable des rendements. Les
mécanismes institutionnels susceptibles d'atténuer les risques
liés à la production restent limités. Les producteurs
minimisent l'investissement et l'utilisation d'intrants en situation de
risque.
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