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Etude de l'impact des politiques de réduction des risques (rdr) des drogues injectables sur le VIH/SIDA

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par Cyicarano Solange, Lamy sophie
Université d'Auvergne - Master Economie de la Santé 2006
  

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Master Professionnel

Economie de la santé

dans les pays en Développement et en Transition.

RAPPORT D'ECONOMÉTRIE

ETUDE DE L'IMPACT DES POLITIQUES DE REDUCTION DES RISQUES DE DROGUES INJECTABLES SUR LE VIH/SIDA

LAMY Sophie

CYICARANO Solange

Année 2006- 2007

Cerdi - Université d'Auvergne, 65 Bd F. Mitterand, 63000 Clermont-Fd, France - www.cerdi.org SOMMAIRE

I PARTIE 1

I.A. INTRODUCTION 1

I.B. LES RISQUES LIES A L'USAGE DES DROGUES INJECTABLES 3

I.C. REPONSE A LA CONSOMMATION DES DROGUES : LES POLITIQUES DE REDUCTION DE RISQUES 5

I.C.1. Les traitements de substitution 5

I.C.2. PROGRAMME D'ECHANGE DE SERINGUES 6

II. PARTIE : PRESENTATION DE L'ETUDE ECONOMETRIQUE 10

II.A. JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE 10

II.B. LE CHOIX DES VARIABLES DU MODÈLE. 10

II.B.1. La variable dépendante: 10

II.B.2. Les variables indépendantes: 10

II.C. LE MODÈLE INITIAL 12

II.C.1. Le modèle final 12

II.C.2. II.3.2 Les tests d'hypothèses économétriques 13

II.C.3. Les tests économiques 16

III. INTERPRETATION ET DISCUSSIONS DES RESULTATS 17

III.B. LES VARIABLES D'INTÉRÊT 17

III.B.1. La variable «PES» 17

III.B.2. La variable «TRAITEMENT» 17

III.B.3. La variable «CENTRE» : 17

III.B.4. La variable «CLIENTS» : 18

III.B.5. Les variables de contrôle 18

III.C. LIMITES DE L'ÉTUDE 19

III.D. TENDANCES RÉCENTES DES NOUVEAUX CAS DÉCLARÉS DE VIH 20

IV. CONCLUSION 21

V. BIBLIOGRAPHIE 22

VI. ANNEXES 24

LISTE DES ABBREVIATIONS

EMCDDA European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction

IDH Indice de Développement Humain

IDU Utilisateurs de Drogues injectables

MCO Moindres Carrés Ordinaires

OFDT Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies

PECO Pays d'Europe Centrale et Orientale

PPA Parité de Pouvoir d'Achat

RdR Réduction des Risques

VIH Virus de l'Immunodéficience Humaine

UNAIDS United Nations Programme on HIV/AIDS

UE Union Européenne

UNODC United Nations Office on Drugs and Crime

I. PARTIE

I.A. INTRODUCTION

L'une des conséquences les plus graves pour la santé de la consommation de substances illicites, et en particulier de l'usage de drogue par voie intraveineuse, est la transmission du VIH et d'autres maladies infectieuses, notamment l'hépatite B et C. Le rapport entre l'injection de drogue et la transmission de l'infection est bien établi.

En effet, cette relation est liée à l'utilisation commune de seringues ou d'autres matériels d'injection contaminés. Les études mettent également en évidence un lien entre la consommation de drogue et une activité sexuelle à haut risque.

Parmi les 40 millions de personnes infectées par le VIH dans le monde, environ 3,3 millions l'ont été par suite de l'injection de drogues (UNAIDS, 2001). Le nombre de pays rapportant une épidémie de VIH au sein de leur population d'utilisateurs de drogues par injection (UDI) a plus que doublé entre 1992 et 1999, passant de 52 à 114 (Needle et al., 2001). Le taux de prévalence du VIH chez les UDI varie largement d'un pays à un autre. Ces variations reflètent le début plus ou moins récent de l'épidémie de VIH dans la population d'UDI ainsi que l'intensité des mesures de réduction des méfaits qui ont été implantées. Des taux de prévalence allant jusqu'à 70 % ont été rapportés chez les UDI de certains pays (UNAIDS, 2002 ; Cohn, 2002 ; Des Jarlais et al., 1999). En 2000, 61 % de l'ensemble des cas d'infection à VIH dans la Fédération de Russie étaient la conséquence de l'injection de drogues par voie intraveineuse, contre 23 % en moyenne dans dix pays d'Europe occidentale, 22 % aux États-Unis et 8 % en Australie.

Fig1.

Face à ce problème, les interventions préventives chez les UDI se sont heurtées et se heurtent encore dans certains pays aux lois répressives contre les drogues illicites ce qui affecte leur faisabilité. Depuis les années 1980, certains pays de l'Europe Occidentale (comme la France en 1987) ont vu naître des décrets autorisant la vente libre de seringues. C'est ainsi qu'est née la stratégie de politiques de réduction de risques (RdR).

Les politiques RdR, traduction approximative de l'expression anglaise « harm reduction », peuvent être définies comme « toutes les actions individuelles et collectives, médicales, sociales, visant à minimiser les effets négatifs liés à la consommation des drogues dans les conditions juridiques et culturelles actuelles ». La réduction des risques est donc une politique pragmatique qui propose de réduire l'ensemble des risques sociaux et sanitaires liés à l'usage de drogues en les hiérarchisant .

Ces politiques consistent en un accès facilité aux seringues (sensibilisation des pharmaciens, vente libre de seringues), à l'administration de traitements de substitution et à des programmes d'informations et de sensibilisation auprès de la population cible. Dès le milieu des années 90, les traitements de substitution étaient disponibles dans tous les États membres de l'UE. Dans certains pays toutefois, la substitution reste un sujet délicat.

De nombreuses études ont pu démontrer que la mise en application de ces politiques RdR contribuerait à réduire la criminalité, la propagation des maladies infectieuses ainsi qua la mortalité liée à la toxicomanie. Parmi ces études, on peut citer le rapport de la Cochrane Collaboration(c) 2007 Organisation mondiale de la santé. Ce rapport évalue l'efficacité du traitement de substitution par voie orale chez les toxicomanes par voie intraveineuse dépendants aux opiacés. L'efficacité se mesure en terme de taux d'infection à VIH, de prévalence et de fréquence des comportements associés au risque élevé de transmission du VIH. Parmi ces comportements, il convient de mentionner l'injection de drogues par voie intraveineuse, l'échange de dispositifs d'injection, les relations sexuelles à risque et les partenaires sexuels multiples.

Dans la plupart des pays développés, la réduction de l'usage de drogue par voie intraveineuse et du partage du matériel d'injection est donc devenue l'objectif premier des actions de santé publique dans ce domaine. Cette politique est l'un des six objectifs du Plan d'action en matière de lutte contre la drogue (2000-2004) de l'UE et constitue une priorité manifeste des pays de l'UE.

Par ailleurs, la propagation du VIH chez les usagers de drogues injectables peut stimuler la transmission du virus dans la population générale.

I.B. LES RISQUES LIES A L'USAGE DES DROGUES INJECTABLES

A travers le monde, la majorité des nouveaux injecteurs de drogues sont des jeunes. Certaines sous populations comme les jeunes de la rue, les jeunes détenus et les jeunes sans protection sont particulièrement à risques de s'initier à l'injection. L'âge moyen de l'initiation à l'injection varie d'une population à une autre mais la majorité s'initie à la fin de l'adolescence. Dans plusieurs études, la précocité de l'initiation est associée à plus de comportement à risques pour la transmission du VIH.

Chez les IDU, le partage de matériel d'injection est l'un des principaux comportements à risque pour la transmission du VIH. Des études ont démontré que 27 à 66 % des jeunes injecteurs avaient emprunté ou prêté une seringue au moins une fois dans leur vie (Hien, 2001; Mullen & Barry, 2001 ; Louie et al., 1996 ; Hahn et al., 2001 ; Cassin et al., 1998) et qu'entre 34 et 54 % avaient partagé des seringues récemment, soit au cours du dernier mois ou des six derniers mois (Fennema et al., 1997 ; Roy et al., 2000). Le partage des autres matériels d'injection, soit la cuillère, le filtre ou l'eau, était également très fréquent. En effet, selon les études, de 67 à 87 % des jeunes rapportaient en avoir partagé au moins une fois, dans leur vie (Hah et al., 2001 ; Smyth et al., 2001) et 64 à 87 % récemment (Cassin et al.,1998 ; Smyth et al., 2001 ; Roy et al. 2000).

Les conditions sociales et environnementales dans lesquelles les jeunes s'injectent des drogues peuvent avoir un impact négatif sur leurs pratiques d'injection. Par exemple, dans plusieurs pays, une grande proportion des jeunes rapporte s'être injectée des drogues à l'extérieur, ce qui peut mener à des conditions d'injection dangereuses et non hygiéniques et augmenter les risques d'infection. Comme le montre le schéma ci-dessous, les risques sociaux se traduisent par l'absence d'activité professionnelle ainsi que toutes les conséquences comme l'instabilité du logement, l'exclusion sociale, etc...

Fig2.

Bien qu'une large proportion des recherches sur les comportements à risque des jeunes injecteurs menées au cours de la dernière décennie se soient penchées sur leurs comportements d'injection, leurs comportements sexuels doivent également être pris en considération. Malgré le fait que ces jeunes aient grandi à une époque où la promotion du préservatif était largement répandue, une grande proportion d'entre eux ne l'utilisent pas de façon constante. Les jeunes injecteurs rapportent également divers autres comportements sexuels à risque (multiplicité des partenaires, expérimentation sexuelle y compris expériences homosexuelles et bisexuelles). À la lumière de ces multiples comportements sexuels à risque, il n'est pas surprenant de constater une fréquence élevée des maladies sexuellement transmissibles (MST). En plus de causer des MST, les comportements sexuels non protégés sont aussi sources de grossesses imprévues. Ces grossesses présentent un potentiel important de transmission du VIH de la mère à l'enfant. La présence combinée de comportements sexuels à risque et de comportements d'injection à risque, combinaison qui semble caractériser les jeunes UDI, serait particulièrement importante chez ceux qui sont polytoxicomanes. En effet, la polytoxicomanie, très présente notamment chez les jeunes injecteurs, serait associée à la fois à un risque accru de pratiques d'injection non sécuritaires et de comportements sexuels non protégés.

Il est particulièrement important de tenir compte des contraintes légales dans le développement d'interventions pour les IDU. L'environnement juridique, politique, socio-économique, le contexte culturel variant d'un pays à l'autre peuvent par la gravité des sanctions, rendre difficile la faisabilité des interventions préventives et ainsi priver les IDU d'un accès à l'information nécessaire pour la protection contre l'infection à VIH.

I.C. REPONSE A LA CONSOMMATION DES DROGUES : LES POLITIQUES DE REDUCTION DE RISQUES

Plusieurs interventions de santé publique se sont révélées utiles pour réduire la transmission des maladies infectieuses parmi les usagers de drogue, et le consensus est de plus en plus large pour affirmer qu'une approche globale de la fourniture de services en ce domaine est la plus susceptible de porter des fruits. Historiquement, le débat s'est, dans une large mesure, concentré sur la prévention de l'infection par le VIH parmi les UDI.

La réduction des risques est apparue dans les années 80, à Amsterdam et à Rotterdam, en Hollande, et dans la région de Merseyside, en Angleterre et s'est traduit par la mise en place d'actions telles que:

· un ensemble de textes législatifs et réglementaires incitatifs : vente libre en pharmacie, autorisation faite aux associations de distribuer les seringues.

· des programmes de distribution et d'échange de seringues, financés par les pouvoirs publics, menés également par des associations au contact des toxicomanes les plus marginalisés.

· un accès aux traitements de substitution.

I.C.1. LES TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION

Le traitement de substitution consiste en une de prise en charge thérapeutique proposée à des personnes dépendantes aux opiacés (essentiellement des usagers d'héroïne) basée sur une substance analogue ou identique à la drogue normalement consommée.

Ce traitement peut prendre deux formes différentes:

· la maintenance qui consiste à procurer au sujet une dose suffisante de la substance pour réduire tout comportement à risque ou dangereux

· la désintoxication qui consiste à réduire progressivement la quantité jusqu'à suppression complète de la consommation.

Deux médicaments sont utilisés dans le cadre d'un traitement de substitution aux opiacés : la Méthadone (sirop) , dont la prescription ne peut être initiée que dans les établissements de soins, et la Buprénorphine Haut Dosage (BHD) ou Subutex® ( comprimés), qui peut être prescrite d'emblée par tout médecin. Le traitement est généralement assorti d'un soutien psychosocial.

Les traitements de substitution sont largement utilisés pour traiter le problème de drogues au sein de l'Union européenne.

Force est de constater que les preuves les plus solides de l'efficacité des interventions concernent la prévention de l'infection par le VIH chez les injecteurs de drogue. Un ensemble de données solides montre que les interventions peuvent être considérées comme efficaces et que l'accès aux traitements de tout type offre une protection. Depuis le milieu des années 1990, la réponse européenne s'est caractérisée par un développement de l'offre de traitement de la dépendance à la drogue et, dans l'ensemble, cette approche semble avoir été l'un des éléments qui a contribué à la situation relativement encourageante que l'on observe aujourd'hui en Europe en ce qui concerne la transmission du VIH chez les UDI.

Le traitement n'est qu'un volet d'une approche exhaustive de la prévention du VIH. Parmi les autres éléments figurent diverses techniques d'information, d'éducation et de communication, des conseils et le dépistage volontaire des maladies infectieuses, une vaccination et la distribution de matériel d'injection stérile et d'autres moyens prophylactiques. Ces mesures, alliées à la fourniture de services de traitement médical dans les structures à bas seuil, voire parfois dans la rue, peuvent contribuer à établir ou à améliorer la communication avec des usagers de drogue actifs et avec leurs partenaires sexuels au sujet des risques liés à l'usage de drogue et de la prévention des effets sur la santé.

I.C.2. PROGRAMME D'ECHANGE DE SERINGUES

Un accès facile aux seringues est une condition nécessaire de la réduction de la transmission du VIH. Une large disponibilité des seringues doit conduire à réduire encore les diverses formes de partage des seringues ou leur réutilisation même personnelle, le nombre de seringues usagées en circulation ou abandonnées sur les lieux publics et l'incitation à des pratiques sexuelles à moindre risques.

Par définition, les PES sont des projets animés par une équipe d'intervenants divers (travailleurs sociaux, médecins, infirmiers, ex-usagers de drogues) et destinés aux usagers de drogues ne fréquentant pas ou peu les lieux de soins et les circuits médico-sociaux institutionnels auxquels ils offrent un premier contact sans contrainte. Les PES oeuvrent dans des conditions variables (sur site fixe et fermé ou en milieu ouvert de façon itinérante type bus/travail de rue).

Bien que la plupart des pays d'Europe distribuent désormais du matériel d'injection stérile, la nature et l'étendue du service varient selon les pays. Le modèle le plus courant est la fourniture de ce service dans un endroit fixe, généralement une structure spécialisée, mais souvent, l'offre est complétée par des services itinérants (bus) qui tentent d'atteindre les usagers de drogue dans des lieux communautaires. L'échange de seringues et les distributeurs de seringues complètent les services PES disponibles dans huit pays, même si l'offre semble limitée à une poignée de sites, l'Allemagne et la France étant les seuls pays à faire état d'une activité importante dans ce domaine (respectivement 200 et 250 automates environ). L'Espagne est le seul pays de l'UE où des programmes d'échange de seringues sont disponibles dans les prisons, ce service existant dans 27 prisons en 2003. Le seul autre État membre de l'UE à faire état d'une activité dans ce domaine est l'Allemagne, où le service est limité à une seule prison.

La mesure de la couverture des programmes d'échange de seringues est un aspect important pour comprendre les effets probables de la distribution de seringues sur la prévention des maladies et évaluer les besoins non satisfaits. Cependant, pour interpréter ces données, il convient de tenir compte de la distribution de seringues dans le cadre des ventes en pharmacie (prix, densité du réseau de pharmacies) ainsi que des habitudes comportementales des UDI et de facteurs environnementaux. D'autre part, l'achat de seringues en officine peut constituer une source importante de contact avec le service sanitaire pour certains usagers de drogue par voie intraveineuse et il existe clairement une possibilité d'exploiter ce point de contact pour mener à d'autres services. Le travail de motivation et de soutien des pharmaciens à développer les services qu'ils offrent aux usagers de drogue pourrait être un volet important de l'extension du rôle des pharmacies mais, à ce jour, seuls la France, le Portugal et le Royaume-Uni semblent investir véritablement dans ce sens

Il est notoire que de nombreux facteurs influencent la fréquence d'injection chez les usagers de drogue, comme les habitudes de consommation, le degré de dépendance et le type de drogue consommée. Une étude récente portant sur la relation entre la prévalence du VIH et la couverture des programmes de distribution de seringues suggère que des facteurs comportementaux, par exemple la fréquence d'injection et la réutilisation personnelle de seringues, influencent fortement le niveau de distribution de seringues nécessaire pour parvenir à une diminution sensible de la prévalence du VIH (Vickerman et al., 2006). Tous les UDI ne s'exposent pas aux mêmes risques de transmission du VIH et n'ont pas la même motivation à se protéger. Aussi, les interventions en prévention du VIH peuvent cibler les UDI selon leur niveau de risque et leur motivation à adopter des comportements préventifs.

En résumé, au-delà de l'accès aux seringues stériles, d'autres mesures peuvent être adoptées pour permettre de lutter efficacement contre la transmission du VIH chez les UDI. Par exemple, des mesures visant à réduire l'exclusion sociale des UDI, des interventions visant une prise en charge personnelle et de groupe, l'accès à des locaux d'injection supervisés, à des programmes de prescription médicale d'héroïne peuvent faire toute la différence pour un UDI qui tente désespérément de rattraper le fil de sa vie. Ces expériences, qui ont été tentées avec succès (Dolan et al, 2000 ; Wood et al, 2001 ; Comité FPT, 2001), s'avèrent utiles pour la prévention du VIH, mais aussi pour limiter les autres effets néfastes liés à la consommation de drogues par injection comme la criminalisation, la marginalisation et la désorganisation sociale des individus.

Il faut cependant préciser qu'un engagement général en faveur d'une approche globale ne signifie pas que les différents services sont développés ou soutenus de la même manière au niveau national. Pourtant, un certain consensus semble se dégager. Dans une enquête menée auprès des points focaux nationaux, trois personnes interrogées sur quatre jugeaient que les programmes d'échange de seringues combinés à des conseils et une orientation étaient une priorité de la politique nationale concernant la propagation des maladies infectieuses parmi les usagers de drogue par voie intraveineuse. La reconnaissance explicite par autant de pays du rôle joué par la fourniture de matériel d'injection propre dans le cadre de leurs stratégies de prévention du VIH illustre bien le fait que ce type de service est devenu essentiel dans la majeure partie de l'Europe et n'est plus considéré comme un sujet de polémique dans la plupart des pays. Cela ne signifie pas pour autant qu'il existe un consensus général sur les avantages de ce type de service. La Grèce et la Suède, par exemple, n'en ont pas fait une priorité politique, même si, dans l'ensemble, l'image qui se dégage en Europe en termes de mise en oeuvre d'interventions dans ce domaine est relativement homogène, tous les pays, à l'exception de Chypre, ayant déclaré l'existence de programmes d'échange ou de distribution de matériel d'injection stérile

Cas de la France:

En France, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) estime entre 170 000 et 190 000 le nombre d'usagers de drogues (UD), dont un peu plus de la moitié pourraient être des injecteurs actifs. Afin de minimiser le risque d'infections en lien avec l'usage de drogues, une politique de réduction des risques a été mise en place en France, il y a une dizaine d'années. Le premier outil de la réduction des risques est la libéralisation de la vente des seringues en pharmacie en 1987, suivie au début des années 1990 des programmes

d'échange de seringues, de la diffusion des traitements de substitution aux opiacés (le Subutex® ou Buprénorphine en 1994 et la méthadone en 1995), et de l'accès aux soins avec la création des premiers dispositifs bas seuil à partir de 1993. Implantés à titre expérimental dès 1989, les PES sont reconnus officiellement depuis 1995 dans le cadre de la politique de réduction des risques. En France, les officines fournissent la majeure partie des seringues aux usagers injecteurs (treize millions de seringues vendues en pharmacies pour deux millions distribuées par les associations).

Enfin, concernant la plupart des Pays en Développement (qui ne font partie de notre étude par manque ou absence de données) où la consommation de drogue s'est développée, des problèmes similaires à ceux que connaissent les pays industrialisés émergent. Les conditions socio-économiques et le manque de connaissances sur les risques liés à l'usage de substances psychotropes rendent les toxicomanes plus vulnérables. La consommation de drogue a pris une ampleur et des formes d'autant plus inquiétantes que ces pays sont moins armés que les pays industrialisés pour y faire face. Les études montrent que le VIH s'est développé de façon extrêmement rapide dans les populations de consommateurs de drogues. Ainsi à Bangkok, la prévalence a grimpé de 2% à 40% en moins de deux ans. Le VIH est particulièrement dangereux dans ces pays car il interagit avec des infections communes comme la tuberculose et avec la malnutrition. Le contexte ne facilite pas non plus une prise en charge nationale du problème de la toxicomanie. Enfin, l'obstacle le plus évident à une prise en charge des toxicomanes reste celui des moyens disponibles. Il existe un manque évident d'infrastructures et de compétences, la priorité n'étant souvent pas donnée aux secteurs de la santé et encore moins à ce type de besoins spécifiques.

Le but de notre travail est de produire des résultats économiques utiles pour les chercheurs et les décideurs économiques pour renforcer les politiques RdR et endiguer l'incidence du VIH chez les toxicomanes.

L'exploitation de ces résultats pourrait constituer un argument politique fort pour la mise en place de ces programmes dans les pays en développement.

II. PARTIE : PRESENTATION DE L'ETUDE ECONOMETRIQUE

II.A. JUSTIFICATION DE L'ÉTUDE

L'objectif de cette étude est de produire des résultats économiques utiles pour les chercheurs et les décideurs économiques pour renforcer les politiques RDR afin d'endiguer l'incidence du VIH chez les toxicomanes.

Pour réaliser cette étude, nous avons construit un modèle théorique qui par la suite a été testé sur un échantillon composé de 50 pays qui possèdent le plus grand nombre de toxicomanes par voie intraveineuse. En effet, selon le rapport de UNDCP de 2004, environ 13 millions de consommateurs de drogues injectables était dénombrés à travers le monde dont 8,8 millions vivent en Europe orientale, centrale et Sud et en Asie du Sud-est, 1,4 million en Amérique du Nord et un 1million en Amérique latine (ONUDC, 2004).

II.B. LE CHOIX DES VARIABLES DU MODÈLE.

Les données utilisées pour cette étude proviennent des bases de données del'Observatoire Européen des Drogues et de Toxicomanie (EMCDDA), l'ONUSIDA ainsi que du Bureau régionale l'OMS de l'Europe Centrale et Orientale

II.B.1. LA VARIABLE DÉPENDANTE:

«PREVIDU» désigne le taux de prévalence de l'infection à VIH chez les UDI pour l'année 2003.

II.B.2. LES VARIABLES INDÉPENDANTES:

a) Les variables d'intérêt

1. La variable «PES» désigne l'accessibilité aux seringues ou matériel d'injection stérile. Dans de nombreux pays développés, les programmes d'échange de seringue sont un des éléments clefs de la politique de réduction des risques chez les usagers de drogues. La plupart des études sur les PES tendent à montrer qu'ils sont protecteurs vis-à-vis de la transmission du virus du sida (VIH) à condition d'être complétés par d'autres actions de réduction des risques.

2. La variable «TRAITEMENT » désigne la quantité de produit de substitution consommée.

3. La variable «CENTRE» désigne le nombre de centre de traitement de toxicomanie dont dispose le pays. Cette variable a été choisie par le fait que tous les pays n'ont pas le même nombre de ces centres de détoxification.

4. La variable «CLIENTS» désigne le nombre d'IDU qui reçoivent un traitement de substitution.

b) Les variables de contrôle

Ces variables sont maintenus constantes ou «raisonnement toutes choses égales par ailleurs» afin de mesurer l'impact de nos variables d'intérêt sur la variable dépendante. Le choix des variables de contrôle s'est basé sur les déterminants du VIH notamment :

c) Les déterminants liés aux caractéristiques et comportement à risque des UDI

1. La variable «INCIDRATE» désigne le taux d'incidence du VIH/Sida dans la population générale.

2. La variable «IDUEFFECTIF» désigne le nombre d'utilisateurs de drogues injectables dans notre échantillon.

3. La variable «MEANAGE» désigne l'âge moyen des UDI. Selon l'OMS et UNAIDS plus de 80 % ont moins de 30 ans » (décembre 2004)En introduisant cette variable, on voir quelle tranche d'âge est corrélée avec l'incidence du VIH/Sida.

4. La variable «OVERDOSE» désigne le nombre total de décès survenus par overdose chez les toxicomanes.

d) Les déterminants socio économiques du VIH sida.

5. La variable « VALEURIDH» qui désigne l'indice du niveau de développement humain qui comprend l'espérance de vie, le revenu et le niveau d'instruction. Cette variable a été introduite dans le modèle comme outil de comparaison entre les différents pays. En outre, elle donne une idée sur la mortalité à travers l'espérance de vie.

6. La variable « CHOMAGE » qui désigne le taux de chômage de longue durée. En effet, l'exclusion du marché du travail et/ou l'absence de qualification professionnelle sont des principaux facteurs qui favorisent la consommation de drogues. En effet, le chômage prolongé entraîne l'instabilité du logement ainsi que l'exclusion sociale dont de nombreuses études ont prouvé une forte corrélation avec la prévalence du vih.

Tableau 1. Analyse descriptive des variables utilisées dans le modèle

Variable | Obs Mean Std. Dev. Min Max

-------------+--------------------------------------------------------

previdu | 50 27.735 26.78016 .7 93

idueffectif | 50 286606.2 541780.9 10000 3500000

incidrate | 50 4.372 8.46143 .1 55.53

meanage | 50 28.44 4.148125 21.7 37.4

overdose | 50 204.74 336.9037 5 1718

-------------+--------------------------------------------------------

chomage | 50 9.94 5.602441 2.8 36.7

pibhabppa | 50 16212.06 12788.77 980 61190

valeur_idh | 50 .85648 .086701 .671 .98

traitement | 50 645.82 2067.181 2 10084

clients | 50 15847.56 42463.65 15 259000

-------------+--------------------------------------------------------

centre | 50 148 240.5159 1 905

pes | 50 1294593 2882686 15012 1.35e+07

II.C. LE MODÈLE INITIAL

Pour saisir l'impact des politiques RDR sur l'infection du VIH sida, on a choisi le modèle linéaire suivant :

PREVIDU = + 1 IDUEFFECTIF +2 INCIDRATE +3 MEANAGE + 4OVERDOSE + 5 CHOMAGE + 6 PIBHABPPA + 7 VALEURIDH + 8 TRAITEMENT+ 10 CLIENTS +11 CENTRE +12 PES +

Pour estimer les différents paramètres (désignés par les ), on fait un certain nombre d'hypothèses. Une de ces hypothèses est que la relation entre la variable endogène et la variable exogène est linéaire. Une autre hypothèse est que la variable endogène observée possède un élément aléatoire qui doit remplir les conditions de Gauss-Markov.

Dès lors que toutes ces conditions seront remplies, l'estimateur des Moindres Carrés Ordinaires ou MCO sera non biaisé et à variance minimale.

II.C.1. LE MODÈLE FINAL

L'échantillon d'étude a été analysé en coupe instantanée ou analyse transversale. Certaines variables ont dû être transformées avant d'être intégrées dan le modèle. En effet, certaines ont été transformées en logarithme népérien afin de minimiser les écarts entre les valeurs, tandis que d'autres ont dû être transformées en puissances pour mieux saisir l'effet seuil. Pour estimer les paramètres, nous avons utilisé la régression multiple par l'estimateur MCO consiste à minimiser la somme des écarts entre les valeurs observées.

Les résultats de la régression finale sont les suivantes (annexe 1) :

PREVIDU = 163,8215 + 0,000011 IDUEFFECTIF + 1.2012 INCIDRATE - 0,0257 MEANAGE + 0,00567 OVERDOSE - 0,15951 CHOMAGE + 0,0000994 PIBHABPPA - 173,11 VALEURIDH -0.00314 TRAITEMENT + 0,000426 CLIENTS + 0,241 CENTRE -3,87.10-6 PES +

Le pouvoir explicatif est de 0.501. Les variables explicatives du modèle expliquent à 50 % la variabilité du taux d'incidence du VIH/Sida.

II.C.2. II.3.2 LES TESTS D'HYPOTHÈSES ÉCONOMÉTRIQUES

Pour estimer les différents paramètres du modèle par la méthode MCO, il convient de réaliser un certain nombre des tests économétriques car cet estimateur est sans biais et convergent sous certaines conditions.

a) Le test de normalité.

Le test de normalité des résidus qui permet de voir la distribution de l'écart aléatoire. Ce test s'avère très nécessaire étant donné qu'on est en présence d'un échantillon très réduit et que la valeur aberrante aurait plus d'influence sur les résultats (annexe 2).

Le coefficient d'asymétrie ou «skewness» est égal à 0,6315624 tandis que celui qui mesure l'épaisseur de la queue de distribution ou « kurtosis » est égal à 2.929241.

Ces deux coefficients nous permettent de calculer la statistique de Jarque-Bera donnée par la formule : JB = N[B1/6 + (B2-3)²/24] qui est égale à 5,27.

Cette statistique étant inférieur à celle lu dans les tables du ChiDeux à deux degrés de liberté qui est de 5,99.On accepte l'hypothèse nulle de normalité des résidus, avec un risque de 5%. La figure ci-dessous montre que la distribution de l'écart aléatoire de notre échantillon est normale

On conclut que l'élément aléatoire est distribué suivant une loi normale. Ce qui satisfait à un des conditions de Gauss Markov.

b) II.2.3.2.Le test d'hétéroscédasticité

Ce test consiste à vérifier la constance de la variation des écarts aléatoires.Ce test s'avère important afin de pouvoir utiliser les T -Student pour tester le pouvoir explicatif d'une variable dans le modèle. En cas d'hétéroscédasticité, la variance de l'élément aléatoire n'est pas constante, et par conséquent les T de Student sont biaisés. Dans le cas contraire, (hypothèse d'homoscédasticité) la variance de l'élément aléatoire est constante et par conséquent l'estimateur MCO peut être utilisé pour estimer les coefficients.

Dans le cas contraire, (hypothèse d'homoscédasticité) la variance de l'élément aléatoire est constante et par conséquent les T-Student permettent l'interprétation des coefficients.

Pour tester l'homoscédasticité nous avons fait le test de Breush-Pagan qui consiste à régresser le carré des résidus sur les variables explicatives du modèle. La statistique de Breush-Pagan est donnée par la formule:

BP=NR² ? X²(k)

Les détails de calculs sont reportés dans l'annexe N°4.

X²c (11) =19 < X²lu5% = 19.67. On ne peut donc pas rejeter H0, l'hypothèse nulle de l'homoscédasticité des résidus pour un risque de 5%. Pour un risque de 10%, le modèle est hétéroscédastique (X²c (11) =19 > X²lu10%). Ce qui justifie donc la correction de White qu'on applique à chaque régression.

c) Le test d'endogenéité

En absence d'endogénéité des variables explicatives, l'estimateur MCO reste convergent et à variance minimale.

A partir des résultats de la régression, la variable « IDHVALEUR » a été soupçonnée d'endogénéité (corrélé avec le résidu); elle est peut être corrélée avec une autre variable pertinente qui a été omise dans le modèle.

Pour résoudre ce problème, la variable «TX BRUTSCOL» a été choisi comme instrument.

Cette variable désigne le taux brut de scolarisation combiné (dans le primaire, le secondaire et le supérieur) et exprime le niveau d'instruction futur dans le pays. C'est le rapport entre le nombre d'élèves inscrits pour chaque niveau d'enseignement et la population totale du groupe d'âge correspondant.

On va montrer que le taux de scolarisation est fortement corrélé avec IDH-valeur par l'équation d'instrumentation. La variable instrumentale est bien corrélée avec IDH valeur. L'équation d'instrumentation donne un coefficient significatif égal à 0,002418 avec une P-value de 0,006. L'hypothèse nulle est rejetée pour un risque de 5%, on en conclue à la significativité du coefficient, l'instrument est donc valide.

Enfin, le Test de Nakamura & Nakamura (test d'endogénéité) consiste à introduire le résidu de l'équation d'instrumentation dans la régression initiale. Ce test a donné un coefficient égal à -94,28 et une P-value de 0,583. On ne peut donc pas rejeter l'hypothèse nulle pour un risque de 5%. La variable IDHVALEUR est donc exogène; on peut appliquer les MCO sans biais (annexe 4).

d) Le test de Chow réduit

Le test de Chow pour tester la stabilité des coefficients. Il permet de démontrer l'hétérogénéité ou l'homogénéité des comportements selon les pays.

Pour le faire, nous avons choisi la variable «PIBHABPPA» pour divise notre échantillon selon le niveau de richesse. Ainsi, on distingue les pays à haut revenu des pays à revenu intermédiaire et bas revenu.

Etant donné que notre échantillon est réduit, nous avons opté pour le Test de Chow réduit dont la statistique nous est donnée par la formule suivante:

CHOW = ( SCR-SCR1/SCR1) ( n1-k/n-n1) ? F( n-n1; n1-k)

On calcul la statistique de Chow réduit:

SCR = 17290.8603

SCR1 = 820.2917

La statistique de Chow est égale à 0,340 qui est inférieur à la statistique de Fisher de la table qui est de 2,70. On en conclue qu'on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle de la stabilité des coefficients pour un risque de 5%.

Flu (28, 10) 5% = 2,70 > Fc (28,10) = 0.340

Les détails de calculs sont reportés dans l'annexe N°5.

II.C.3. LES TESTS ÉCONOMIQUES

a) Le test de forme fonctionnelle

Pour tester la bonne spécification du modèle on a utilisé le test de Ramsey-Reset qui consiste à introduire les valeurs prédites (de la variable dépendante) élevées au carré, au cube et à la puissance quatre comme variables explicatives.

Ramsey-Reset = ( SCR-SCR1/SCR1) ( n-k/r) ? F( n-n1; n1-k)

Calcul de la statistique de Ramsey Reset:

SCR = 17290,8603

SCR1 = 10325,809

Pour tester la bonne spécification du modèle, la statistique de Ramsey Reset donne 0,92 qui est inférieure à la statistique de la table de Fisher (3,39) qui est de 2.84.

Ceci nous amène à conclure qu'on ne peut pas rejeter l'hypothèse nulle de la bonne spécification du modèle. Le modèle est bien spécifié.

Les détails de calculs sont reportés dans l'annexe N°6.

I. III. INTERPRETATION ET DISCUSSIONS DES RESULTATS

Variable

Coefficient

(i) P-value

PES

TRAITEMENT

CENTRES

CLIENTS

VALEURIDH

INCIDRATE

IDUEFFECTIF

-3,8710-6

- 0,00314

+ 0,02418

+ 0,000426

- 173,1131

+ 1,20123

+ 1,11.10-5

0,003 **

0,031*

0,041*

0,000***

0,024*

0,013*

0,047*

III.B. LES VARIABLES D'INTÉRÊT

III.B.1. LA VARIABLE «PES»

A un seuil de 5%, cette variable est significative et le coefficient a un signe négatif comme prévu par la littérature. Les programmes d'échanges de seringues ont donc un impact négatif sur la prévalence du VIH chez les IDU: c'est un facteur protecteur malgré que ce coefficient ait une valeur relativement faible.

En effet, bien que la distribution de seringues stériles ait un effet, le partage de seringues semble persister et des attitudes à risques sont encore existantes (réutilisation du matériel d'injection).

III.B.2. LA VARIABLE «TRAITEMENT»

Le traitement a un coefficient négatif et significatif pour un seuil de 5%. C'est un facteur protecteur conformément à la littérature (cf introduction).

L'accès aux traitements limite les pratiques d'injection à risques, donne un accès facilité aux informations, aux personnels soignants et permet aux IDU de se raccrocher au système social.

Le développement de l'offre de traitement de la dépendance à la drogue semble donc être l'un des éléments contribuant à une diminution de la transmission du VIH chez les UDI.

III.B.3. LA VARIABLE «CENTRE» :

désigne le nombre de centre de traitement de toxicomanie dont dispose le pays.

Cette variable est significative pour un risque de 5%. Son coefficient a un signe positif contrairement à ce qu'on attendait.

La qualité de ces centres peut varier d'un pays à l'autre notamment concernant la dispensation de programmes de sensibilisation et d'informations.

De plus, dans certains pays où les lois sont très répressives, la fréquentation de ces centres est limitée.

Cela pourrait expliquer l'impact positif sur la prévalence du VIH.

C'est pourquoi l'impact de cette variable sur la prévalence du VIH peut être

III.B.4. LA VARIABLE «CLIENTS» :

représente le nombre d'IDU qui reçoivent un traitement de substitution.

Cette variable est significative pour un risque de 5%. Son coefficient a un signe positifcontrairement à ce qu'on attendait.

Cette variable peut apparaitre donc comme un risque. Comme pour la variable «centre», la variabilité du contenu des politiques RdR peut modifier son impact selon les pays. D'autre part, la tendance générale à une augmentation de la consommation d'héroïne, des attitudes de polytoxicomanie et de ses pratiques à risques peut limiter son impact. Enfin, le mésusage des traitements de substitution (pratiques d'injection du Subutex et de la Méthadone) peut accentuer cette tendance.

III.B.5. LES VARIABLES DE CONTRÔLE

a) La variable INCIDRATE 

Cette variable qui représente l'incidence du VIH dans la population générale a un coefficient positif et significatif pour un risque de 5%.

En effet, une augmentation de l'incidence dans la population générale peut entraîner une augmentation de la prévalence du VIH chez les IDU.

b) La variable IDUEEFFECTIF

Pour un risque de 5%, le coefficient de cette variable est positif et significatif. Le nombre des IDU influence la prévalence du VIH chez les IDU. Du fait de leurs pratiques à risques et de leurs situations précaires, la corrélation peut paraitre évidente.

En Europe Orientale et en Asie Centrale, le nombre de personnes vivant avec le VIH a atteint en 2005 un chiffre estimé à 1,6 million [990 000-2,3 millions] - une multiplication par 20 en moins d'une décennie - et la majeure partie des cas infectés provenait des UDI.

c) La variable IDHVALEUR

Cette variable a un coefficient négatif et significatif pour un risque de 5%. Elle a donc un effet protecteur important. Un faible niveau de développement humain implique un faible niveau de protection sociale et accentuer la précarisation des personnes les plus vulnérables. C'est pourquoi dans les pays les moins développés la prévalence du VIH augmente très fortement.

Remarque : cette étude nous a demandé beaucoup de travail concernant la recherche d'un bon modèle. Nous avions trouvé un modèle intéressant qui reliait le taux d'incidence dans la population générale à nos variables. Les trois variables étaient significatives dans le sens attendu. Cependant, sa distribution n'était pas normale. Nous aurions pu aller plus loin en envisageant un modèle TOBIT car notre variable à expliquer est un pourcentage (annexe 6)...

III.C. LIMITES DE L'ÉTUDE

Biais de simultanéité

La double causalité peut être supposée pour la variable IDHVALEUR.

Comme nous l'avons expliqué précédemment, l'IDH agit sur l'incidence du VIH par le biais de l'espérance de vie.

Réciproquement, le VIH entraîne un recul du développement humain. En effet la chute de l'espérance de vie est l'un des indicateurs de l'impact du VIH.

En outre cette épidémie touche non seulement la santé, mais également la sécurité alimentaire et l'éducation, entre autres.

En parallèle, le VIH touche aussi le travail. Outre les ménages, le VIH affaiblit l'infrastructure sociale et économique.

Problème de multicolinéarité

Le problème de multi colinéarité quand il existe une relation linéaire entre les différentes variables explicatives. Il devient difficile de déterminer les paramètres de chacune de ces variables sur la variable dépendante. Statistiquement la multicolinéarité conduit donc à de très grands intervalles de confiance d'où la non robustesse des coefficients estimés.

En ajoutant ou en retirant une variable, on modifie considérablement les coefficients des autres variables explicatives.

Toutefois la multicolinéarité n'entraîne en elle même aucun biais dans l'estimation des coefficients. Elle a les mêmes conséquences qu'un petit nombre d'observations. Elle n'est donc pas très gênante pour effectuer des prédictions globales.

Pour éviter la multicolinéarité, il est nécessaire de ne travailler qu'avec un nombre réduit de variables explicatives que nous savons indépendantes les unes par rapport aux autres ce qui malheureusement, appauvri le modèle.

Problème de recueil de données

Ce sujet a donné lieu à des recherches longues et fastidieuses. Les études concernant la toxicomanie sont limitées et les données ne sont pas systématiquement accessibles.

La toxicomanie est un sujet sensible à la fois pour recueillir des données sur les personnes concernées et pour les pays de communiquer leurs statistiques non seulement sur le VIH mais aussi et surtout sur la toxicomanie.

Il peut donc exister des biais (biais d'information, de mesure).

III.D. TENDANCES RÉCENTES DES NOUVEAUX CAS DÉCLARÉS DE VIH

À l'heure actuelle, la plupart des pays font état de faibles pourcentages de nouveaux cas diagnostiqués d'infection par le VIH due à l'usage de drogue par voie intraveineuse. En France, les cas de VIH ne sont enregistrés que depuis 2003 et l'on observe une hausse de l'incidence du VIH chez les UDVI (quoique le niveau soit bas), qui est passée, selon les estimations, de 2,3 cas par million d'habitants en 2003 à 2,9 cas en 2004. Bien que, de manière générale, ces chiffres soient conformes aux données d'étude disponibles, il convient de rappeler que les nouveaux systèmes de signalement de cas sont souvent instables au départ. Au Portugal, la baisse apparente du nombre de nouveaux cas diagnostiqués de VIH parmi les UDI enregistrés antérieurement est remise en question par les données de 2004, qui mettent en évidence une incidence de l'infection par le VIH de 98,5 cas par million d'habitants, soit le taux le plus élevé de l'Union européenne. Au Royaume-Uni, l'incidence du VIH chez les UDI a lentement augmenté, mais s'est désormais stabilisée à un peu moins de 2,5 cas par million d'habitants et par an. En Irlande, l'incidence a augmenté durant les années 1990 et a culminé à 18,3 cas par million d'habitants et par an en 2000, avant de retomber à 9,8 cas par million d'habitants en 2001 et de remonter à 17,8 cas par million d'habitants en 2004.

Des foyers de VIH associés à l'usage de drogue par voie intraveineuse sont apparus récemment en Estonie et en Lettonie (2001) et en 2002 en Lituanie. Depuis, les taux ont fortement baissé. Par ailleurs, il convient de s'attendre à une diminution du nombre de nouveaux cas déclarés après une phase épidémique initiale, dès lors qu'un niveau d'infection endémique est atteint

Par ailleurs, bien que nous ayons visé la plus large couverture possible, notre propre stratégie de recherche présente aussi ses limites. Elle se trouve, en effet, biaisée en faveur des pays développés et qui possèdent plus de moyens. Dans ces pays, les données sont plus largement publiées, donc plus faciles à obtenir. Elle est aussi biaisée en faveur des pays où l'épidémie de VIH est plus ancienne. En effet, ces pays ont eu plus de temps pour implanter et évaluer des interventions. Même si les 10 PECO ont désormais mis en oeuvre des mesures de prévention et de réduction des risques, les services qu'ils ont créés et leurs couvertures semblent trop limitées pour la plupart d'entre eux compte tenu de la prévalence de la consommation problématique de drogue, des comportements à risques et de l'ampleur de conséquences potentielles.

Finalement, nous n'avons pas été en mesure de faire cette étude pour certaines régions du monde, notamment pour la majorité des pays d'Asie qui sont concernés par ce phénomène.

IV. CONCLUSION

Sur les PED et les PECO

Les consommateurs de drogues par injection représentent la majorité des personnes atteintes d'infection à VIH ou de sida en Europe de l'Est et en Asie centrale. Pour endiguer cette épidémie, il est urgent d'accroître largement la couverture des services de réduction des risques dans tous les pays. Les stratégies de risques comprennent :

Afin de pouvoir fonctionner correctement, les stratégies de réduction des risques impliquent souvent la réforme des lois nationales sur les drogues et la modification des pratiques des policiers. En effet, les consommateurs de drogues ne se rendent pas dans les centres de soins s'ils risquent d'être arrêtés rien qu'en s'y rendant.

Les politiques RDR sont maintenant devenus partie intégrante des stratégies de santé publique dans de nombreux pays, mais demeurent souvent des programmes pilotes à petit échelle en raison de financements insuffisants, d'un manque de soutien politique adéquat et de failles dans les lois nationales relatives aux drogues. C'est le cas des pays de l'Europe de l'Est tels que la République Tchèque, la Slovénie, la Pologne. Ainsi, ces programmes ne couvrent pas une population suffisante pour réduire efficacement le taux de contamination par le VIH.

... et ce sont eux qui ont le plus besoin de traitements antirétroviraux et de soins adaptés, déclare le docteur Marc Danzon, directeur régional de l'OMS pour l'Europe. Malheureusement, la plupart de ces personnes n'y ont pas accès et sont exclues du système de santé, qui est incapable de dispenser des services aux groupes vulnérables.

V. BIBLIOGRAPHIE

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18. Luc Behagel. Lire l'économétrie. Collection Repères. Août 2006.

VI. ANNEXES

ANNEXE I. Tableau des résultats de la régression initiale

Regress previdu idueffectif incidrate meanage overdose chomage pibhabppa valeur_idh traitement clients centre pes,r

Regression with robust standard errors Number of obs = 50

F( 11, 38) = 19.14

Prob > F = 0.0000

R-squared = 0.5080

Root MSE = 21.331

---------------------------------------------------------------------------

| Robust

previdu | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

-------------+-------------------------------------------------------------

idueffectif | .0000111 5.43e-06 2.05 0.047 1.31e-07 0000221

incidrate | 1.201233 .4606312 2.61 0.013 .2687337 2.133732

meanage | -.0257832 .8705752 -0.03 0.977 -1.78817 1.736604

overdose | .0056711 .0095543 0.59 0.556 -.0136706 .0250127

chomage | -.1595139 .5879769 -0.27 0.788 -1.349811 1.030783

pibhabppa | .0000994 .0003841 0.26 0.797 -.0006782 .0008769

valeur_idh | -173.1131 73.51714 -2.35 0.024 -321.9408 24.28543

traitement | -.0031496 .0014054 -2.24 0.031 -.0059947 .0003045

clients | .0004263 .0000801 5.32 0.000 .0002641 .0005884

centre | .0241874 .0114346 2.12 0.041 .0010393 .0473355

pes | -3.87e-06 1.21e-06 -3.20 0.003 -6.32e-06 1.42e-06

_cons | 163.8215 66.60221 2.46 0.019 28.9924 298.6507

---------------------------------------------------------------------------

ANNEXE II. Test de normalité

Regression with robust standard errors Number of obs = 50

F( 11, 38) = 19.14

Prob > F = 0.0000

R-squared = 0.5080

Root MSE = 21.331

---------------------------------------------------------------------------

| Robust

previdu | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

-------------+-------------------------------------------------------------

idueffectif | .0000111 5.43e-06 2.05 0.047 1.31e-07 .0000221

incidrate | 1.201233 .4606312 2.61 0.013 .2687337 2.133732

meanage | -.0257832 .8705752 -0.03 0.977 -1.78817 1.736604

overdose | .0056711 .0095543 0.59 0.556 -.0136706 .0250127

chomage | -.1595139 .5879769 -0.27 0.788 -1.349811 1.030783

pibhabppa | .0000994 .0003841 0.26 0.797 -.0006782 .0008769

valeur_idh | -173.1131 73.51714 -2.35 0.024 -321.9408 24.28543

traitement | -.0031496 .0014054 -2.24 0.031 -.0059947 .0003045

clients | .0004263 .0000801 5.32 0.000 .0002641 .0005884

centre | .0241874 .0114346 2.12 0.041 .0010393 .0473355

pes | -3.87e-06 1.21e-06 -3.20 0.003 -6.32e-06 1.42e-06

_cons | 163.8215 66.60221 2.46 0.019 28.9924 298.6507

---------------------------------------------------------------------------

Residuals

-------------------------------------------------------------

Percentiles Smallest

1% -31.57689 -31.57689

5% -25.5694 -29.72784

10% -23.73396 -25.5694 Obs 50

25% -12.12354 -24.08225 Sum of Wgt. 50

50% -4.075961 Mean -1.37e-08

Largest Std. Dev. 18.78496

75% 11.42489 33.88633

90% 25.83068 40.23976 Variance 352.8747

95% 40.23976 41.40499 Skewness .6315624

99% 47.37689 47.37689 Kurtosis 2.929241

ANNEXE III. Le test d'hétéroscédasticité

Regress previdu idueffectif incidrate meanage overdose chomage pibhabppa valeur_idh traitement clients centre pes

. predict resbp, resid

. generate resbp2=resbp^2

Regress resbp2 idueffectif incidrate meanage overdose chomage pibhabppa valeur_idh traitement clients centre pes

Source | SS df MS Number of obs = 50

-------------+------------------------------ F( 11, 38) = 2.12

Model | 4383996.98 11 398545.18 Prob > F = 0.0430

Residual | 7151854.66 38 188206.702 R-squared = 0.3800

-------------+------------------------------ Adj R-squared = 0.2006

Total | 11535851.6 49 235425.544 Root MSE = 433.83

---------------------------------------------------------------------------

resbp2 | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

-------------+-------------------------------------------------------------

idueffectif | -.0000351 .0001575 -0.22 0.825 -.0003539 .0002837

incidrate | 3.935181 8.291757 0.47 0.638 -12.8506 20.72097

meanage | 11.14967 16.66308 0.67 0.507 -22.58297 44.88231

overdose | -.2653693 .4473032 -0.59 0.557 -1.170887 .6401487

chomage | -12.22165 12.58458 -0.97 0.338 -37.6978 13.25449

pibhabppa | -.0096393 .007913 -1.22 0.231 -.0256585 .0063798

valeur_idh | -2308.746 1187.322 -1.94 0.059 -4712.353 94.86097

traitement | .027644 .0598373 0.46 0.647 -.0934902 .1487782

clients | -.001334 .0036402 -0.37 0.716 -.0087032 .0060353

centre | -.0238316 .5391229 -0.04 0.965 -1.115229 1.067566

pes | .0000249 .0000489 0.51 0.614 -.0000741 .0001239

_cons | 2305.629 1075.128 2.14 0.038 129.1453 4482.112

---------------------------------------------------------------------------

ANNEXE IV. Test d'endogénéité

Regress valeur_idh tx_brut_de_scolarisation idueffectif incidrate meanage overdose chomage pibhabppa traitement clients centre pes,r

Regression with robust standard errors Number of obs =50

F( 11, 38) =11.43

Prob > F = 0.0000

R-squared = 0.7065

Root MSE = 0.05334

---------------------------------------------------------------------------

| Robust

valeur_idh | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

-------------+-------------------------------------------------------------

tx_brut_de~n | .002418 .000827 2.92 0.006 .0007437 .0040922

idueffectif | 4.46e-08 9.17e-09 4.86 0.000 2.60e-08 6.31e-08

incidrate | -.0008902 .0005294 -1.68 0.101 -.0019619 .0001815

meanage | -.0008009 .0018737 -0.43 0.671 -.0045941 .0029923

overdose | -.0000294 .0000309 -0.95 0.348 -.0000919 .0000332

chomage | -.0009041 .0016853 -0.54 0.595 -.0043158 .0025076

pibhabppa | 3.31e-06 1.02e-06 3.25 0.002 1.25e-06 5.37e-06

traitement | -6.78e-07 4.00e-06 -0.17 0.866 -8.77e-06 7.42e-06

clients | -1.05e-07 2.39e-07 -0.44 0.663 -5.90e-07 3.80e-07

centre | .0000155 .0000357 0.43 0.667 -.0000568 .0000878

pes | 1.47e-09 3.19e-09 0.46 0.648 -4.99e-09 7.93e-09

_cons | .6255717 .0703957 8.89 0.000 .4830631 .7680803

---------------------------------------------------------------------------

. predict resinstr,resid

Regress previdu idueffectif incidrate meanage overdose chomage pibhabppa valeur_idh traitement clients centre pes resinstr,r

Regression with robust standard errors Number of obs = 50

F( 12, 37) = 17.45

Prob > F = 0.0000

R-squared = 0.5132

Root MSE = 21.503

---------------------------------------------------------------------------

| Robust

previdu | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

-------------+-------------------------------------------------------------

idueffectif | 7.13e-06 6.31e-06 1.13 0.265 -5.64e-06 .0000199

incidrate | 1.214726 .4570347 2.66 0.012 .2886857 2.140766

meanage | .0317762 .8494158 0.04 0.970 -1.689304 1.752856

overdose | .0094068 .0107482 0.88 0.387 -.0123712 .0311848

chomage | -.0446534 .6671568 -0.07 0.947 -1.396441 1.307135

pibhabppa | -.0002331 .0004868 -0.48 0.635 -.0012193 .0007532

valeur_idh | -96.76065 116.4929 -0.83 0.412 -332.7978 139.2765

traitement | -.0034893 .001481 -2.36 0.024 -.0064901 .0004885

clients | .0004683 .0000937 5.00 0.000 .0002785 .0006582

centre | .0200383 .0118306 1.69 0.099 -.0039327 .0440093

pes | -4.33e-06 1.36e-06 -3.17 0.003 -7.09e-06-1.56e-06

resinstr | -94.2836 170.4148 -0.55 0.583 -439.5767 251.0095

_cons | 102.1134 94.5675 1.08 0.287 -89.49854 293.7254

ANNEXE V. Test de Chow

Source | SS df MS Number of obs = 50

-------------+------------------------------ F( 11, 38) = 3.57

Model | 17850.8105 11 1622.80096 Prob > F = 0.0017

Residual | 17290.8603 38 455.022638 R-squared = 0.5080

-------------+------------------------------ Adj R-squared = 0.3655

Total | 35141.6708 49 717.176955 Root MSE = 21.331

---------------------------------------------------------------------------

previdu | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

-------------+-------------------------------------------------------------

idueffectif | .0000111 7.74e-06 1.44 0.159 -4.56e-06 .0000268

incidrate | 1.201233 .4077045 2.95 0.005 .3758781 2.026588

meanage | -.0257832 .8193212 -0.03 0.975 -1.684412 1.632846

overdose | .0056711 .0219938 0.26 0.798 -.0388531 .0501953

chomage | -.1595139 .6187819 -0.26 0.798 -1.412172 1.093144

pibhabppa | .0000994 .0003891 0.26 0.800 -.0006883 .000887

valeur_idh | -173.1131 58.38044 -2.97 0.005 -291.2981-54.92807

traitement | -.0031496 .0029422 -1.07 0.291 -.0091058 .0028065

clients | .0004263 .000179 2.38 0.022 .0000639 .0007886

centre | .0241874 .0265086 0.91 0.367 -.0294765 .0778512

pes | -3.87e-06 2.41e-06 -1.61 0.116 -8.74e-06 1.00e-06

_cons | 163.8215 52.86391 3.10 0.004 56.80415 270.8389

Regress previdu idueffectif incidrate meanage overdose chomage pibhabppa valeur_idh traitement clients centre pes if pibhabppa>18000

Source | SS df MS Number of obs = 22

-------------+------------------------------ F( 11, 10) = 9.85

Model | 8887.34153 11 807.940139 Prob > F = 0.0006

Residual | 820.291705 10 82.0291705 R-squared = 0.9155

-------------+------------------------------ Adj R-squared = 0.8226

Total | 9707.63323 21 462.268249 Root MSE = 9.057

---------------------------------------------------------------------------

previdu | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

-------------+-------------------------------------------------------------

idueffectif | -.0000102 .0000136 -0.75 0.470 -.0000404 .00002

incidrate | 4.094068 1.012481 4.04 0.002 1.838119 6.350016

meanage | 1.125665 1.255657 0.90 0.391 -1.672112 3.923443

overdose | .0011097 .0124186 0.09 0.931 -.0265606 .0287801

chomage | 1.48155 1.411707 1.05 0.319 -1.66393 4.62703

pibhabppa | .0001381 .0003228 0.43 0.678 -.0005811 .0008573

valeur_idh | -114.5285 122.3645 -0.94 0.371 -387.1737 158.1167

traitement | -.0025899 .0022812 -1.14 0.283 -.0076728 .0024929

clients | .0004796 .0000998 4.81 0.001 .0002574 .0007019

centre | .0285544 .0186532 1.53 0.157 -.0130075 .0701164

pes | -3.84e-06 1.25e-06 -3.08 0.012 -6.61e-06-1.06e-06

_cons | 56.72072 112.6078 0.50 0.625 -194.1851 307.6265

---------------------------------------------------------------------------

ANNEXE VI. Test de Ramsey Reset

Source | SS df MS Number of obs = 50

-------------+------------------------------ F( 11, 38) = 3.57

Model | 17850.8105 11 1622.80096 Prob > F = 0.0017

Residual | 17290.8603 38 455.022638 R-squared = 0.5080

-------------+------------------------------ Adj R-squared = 0.3655

Total | 35141.6708 49 717.176955 Root MSE = 21.331

---------------------------------------------------------------------------

previdu | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. interval]

-------------+-------------------------------------------------------------

idueffectif | .0000111 7.74e-06 1.44 0.159 -4.56e-06 .0000268

incidrate | 1.201233 .4077045 2.95 0.005 .3758781 2.026588

meanage | -.0257832 .8193212 -0.03 0.975 -1.684412 1.632846

overdose | .0056711 .0219938 0.26 0.798 -.0388531 .0501953

chomage | -.1595139 .6187819 -0.26 0.798 -1.412172 1.093144

pibhabppa | .0000994 .0003891 0.26 0.800 -.0006883 .000887

valeur_idh | -173.1131 58.38044 -2.97 0.005 -291.2981 54.92807

traitement | -.0031496 .0029422 -1.07 0.291 -.0091058 .0028065

clients | .0004263 .000179 2.38 0.022 .0000639 .0007886

centre | .0241874 .0265086 0.91 0.367 -.0294765 .0778512

pes | -3.87e-06 2.41e-06 -1.61 0.116 -8.74e-06 1.00e-06

_cons | 163.8215 52.86391 3.10 0.004 56.80415 270.8389

---------------------------------------------------------------------------

. predict previduest

(option xb assumed; fitted values)

. g previduest2= previduest^2

. g previduest3= previduest^3

. g previduest4= previduest^4

Regress previdu idueffectif incidrate meanage overdose chomage pibhabppa valeur_idh traitement clients centre pes previduest2 previduest3previduest4

Source | SS df MS Number of obs = 50

-------------+------------------------------ F( 14, 35) = 6.01

Model | 24815.8618 14 1772.56156 Prob > F = 0.0000

Residual | 10325.809 35 295.023114 R-squared = 0.7062

-------------+------------------------------ Adj R-squared = 0.5886

Total | 35141.6708 49 717.176955 Root MSE = 17.176

---------------------------------------------------------------------------

previdu | Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

-------------+-------------------------------------------------------------

idueffectif | -.0000268 .0000176 -1.52 0.137 -.0000625 8.93e-06

incidrate | 4.790416 2.149717 2.23 0.032 .4262576 9.154574

meanage | .2726361 .6878789 0.40 0.694 -1.123832 1.669105

overdose | .0015743 .022081 0.07 0.944 -.0432524 .046401

chomage | .4855452 .5657022 0.86 0.397 -.6628913 1.633982

pibhabppa | -.0002491 .0003297 -0.76 0.455 -.0009185 .0004203

valeur_idh | -52.96368 249.2496 -0.21 0.833 -558.9672 453.0399

traitement | -.0028901 .0047903 -0.60 0.550 -.012615 .0068348

clients | .0005808 .000626 0.93 0.360 -.0006901 .0018517

centre | .0038469 .0419211 0.09 0.927 -.0812576 .0889513

pes | -1.86e-06 5.64e-06 -0.33 0.744 -.0000133 9.60e-06

previduest2 | -.0699248 .0842013 -0.83 0.412 -.2408626 .101013

previduest3 | .003237 .0018172 1.78 0.084 -.0004522 .0069261

previduest4 | -.0000314 .0000123 -2.54 0.016 -.0000564-6.30e-06

_cons | 48.01249 231.2964 0.21 0.837 -421.5442 517.5692

---------------------------------------------------------------------------

ANNEXE VI: autre modèle

Regress incidrate previdu idupercent meanage traitement clients pes centre overdose chomage pibhabppa valeur_idh traitementcarre,r

Regression with robust standard errors Number of obs = 50

F( 12, 37) = 4.28

Prob > F 0.0003

R-squared 0.3378

Root MSE 7.9239

---------------------------------------------------------------------------

| Robust

incidrate | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%ConfInterval]

-------------+-------------------------------------------------------------

previdu | .186336 .0897284 2.08 0.045 .0045291.368143

idupercent | -.3601886 .6187677 -0.58 0.564 -1.613931.8935539

meanage | -.2066356 .2507545 -0.82 0.415 -.7147125 .3014413

traitement | -.0012841 .0007177 -1.79 0.082 -.0027383 .00017

clients | -.0000783 .0000427 -1.83 0.075 -.0001649 8.23e-06

pes | 6.78e-07 6.24e-07 1.09 0.284 -5.86e-07 1.94e-06

centre | -.0087584 .0032708 -2.68 0.011 -.0153856 -0021311

overdose | .0021907 .0044452 0.49 0.625 -.0068162 111975

chomage | -.0483714 .1225859 -0.39 0.695 -.2967539 .2000112

pibhabppa | 9.04e-06 .0000726 0.12 0.901 -.000138 0001561

valeur_idh | 44.41831 21.21018 2.09 0.043 1.44241 7.39421

traitement~e | 1.59e-07 7.46e-08 2.13 0.040 7.77e-09 3.10e-07

_cons | -30.59444 14.37229 -2.13 0.040 -59.71546-1.473414

--------------------------------------------------------------------------

. sum res,detail

Residuals

-------------------------------------------------------------

Percentiles Smallest

1% -9.64874 -9.64874

5% -7.24662 -7.538783

10% -6.289858 -7.24662 Obs 50

25% -2.76622 -6.990764 Sum of Wgt. 50

50% -.4493213 Mean -2.50e-08

Largest Std. Dev. 6.885615

75% 1.651354 3.698311

90% 3.249649 5.016016 Variance 47.41169

95% 5.016016 5.620093 Skewness 4.43267

99% 41.72096 41.72096 Kurtosis 28.29055






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