I.D.Rôle fonctionnel des afférences
périphériques dans le contrôle de la Posture :
Le rôle des afférences
périphériques dans la régulation de l'équilibre est
reconnu de longue date et les résultats expérimentaux font
toucher du doigt la variété des afférences
périphériques mis en jeu et les multiples expressions motrices de
ce contrôle. La régulation posturale concerne deux
catégories de valeur de référence : l'orientation du corps
et la stabilisation de l'équilibre. Ces valeurs reposent sur l'existence
d'un schéma corporel ou représentation interne du corps construit
à partir d'entrées multi sensorielles. Les
référentiels spatiaux sont au coeur de la cognition spatiale et
du contrôle postural .
L'équilibre est le résultat de l'interaction
entre l'homme et son environnement.Nous possédons un appareil
ostéo-musculaire qui réalise le mouvement et des informations,des
capteurs,qui renseigne en permanence notre cerveau sur la positon et le
mouvement de notre corps ainsi que sur la nature de son environnement. Les
capteurs internes sont situés dans les muscles,les articulations et le
vestibule de l'oreille interne.
Les capteurs externes sont situés d'une part dans la
peau pour nous renseigner sur notre contact avec l'environnement (debout c'est
la voûte plantaire qui donne les caractéristiques du sol,assis
c'est la partie postérieure du corps)et,d'autre part,dans la
rétine pour nous renseigner sur l'environnement visuel proche et
lointain.
Le système visuel joue un rôle primordial
d'informateur permettant la stabilité posturale grâce à la
vision périphérique ou centrale suivant l'orientation des
mouvements (avant - arrière ou gauche - droite).
Le système vestibulaire est en relation directe avec
l'équilibration et les problèmes de vertiges lorsqu'il est
défaillant ; il donne des renseignements sur les déplacements et
la vitesse de déplacement de la tête dans l'espace ainsi que sur
la position de la tête par rapport à l'axe de gravité. Le
système vestibulaire est situé dans l'oreille interne
ainsi que dans le temporal et est composé de l'utricule et
du saccule sensibles à la pesanteur et à
l'accélération linéaire, et des canaux semi-circulaires
sensibles aux accélérations angulaires.
Le système podal proprioceptif est la troisième
source d'information pour l'individu de sa position dans son environnement ; il
recueille ses informations par des mesures de pression au niveau de la
voûte plantaire et du degré d'étirement des muscles de la
jambe et du pied.
Les endocapteurs vont permettrent de mettre en relation les
informations des exocapteurs ainsi que de donner des informations sur la
position d'une partie du corps par rapports aux autres parties (systèmes
oculomoteurs et nucaux).
Ces informations parviennent alors au cerveau et sont
traitées, comparées et synthétisées essentiellement
par le cervelet pour réguler, moduler et coordonner les informations
recueillies en entrée et celles transmises en sortie. En sortie la
réponse est la contraction des muscles antigravitaires concernés
et la mobilité de l'oeil par rapport à la tête.
La stabilisation posturale est donc fortement liée aux
informations provenant des capteurs périphériques et au temps
nécessaire de « calage » de ceux-ci pour prélever
l'information. Les possibilités d'éducation de la stabilisation
posturale à l'effort devront donc s'orienter vers ces voies.
Pour se stabiliser,l'homme va utiliser en boucle et en permanence
son système complexe,tant en situation passive qu'en situation de
mouvement.
Le contrôle postural est un processus complexe qui
nécessite l'intégration de nombreux indices sensoriels provenant
à la fois du corps et de l'environnement. Plusieurs études ont
mis en évidences l'importance des systèmes
proprioceptifs,vestibulaire et visuels dans ces
mécanismes(Paulus&al,(1984) ;Horak& al,(1990) ;Allum&
al,(1998) mais très peu se sont intéressées à
l'impact des entrées auditives sur la posture. Pourtant,ces informations
sensorielles pourraient être impliquées dans des processus de
régulation posturale et fournir les bases pour l'orientation du corps
dans l'espace puisque l'environnement est rarement dépourvu d'indices
auditifs.
Le système postural au repos est lié au tonus
musculaire et à sa régulation qui fonctionne essentiellement en
rétroaction et sans mouvement du corps ou de membres. La
régulation de tonus se fait par la contraction des muscles
antigravitaires qui réalisent des réajustements
réactionnels permettant au squelette de former un bloc stable et
équilibrer. Le réflexe myotatique trouvant sa source dans la
sensibilité des muscles à l'étirement réalise une
contraction tonique de celui-ci permettant le maintien de la posture. Evidement
chaque action d'ajustement influe sur l'ensemble et c'est pourquoi toute ces
informations sont traitées de façon centralisé par le
système nerveux qui va à nouveau réajuster l'ensemble en
envoyant des ordres de contractions
vers de nouveaux muscles. Christophe F. L'équilibre
nécessite la coordination d'un ensemble de système complexe
nerveux et sensoriels. Brunet F.(2003)
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