Il s'agit en premier lieu de décrire le milieu physique,
deuxièmement d'évoquer le milieu humain et sa dynamique.
L'arrondissement de Moloundou est situé à
l'extrême Sud-est du Cameroun, il est né de l'érection de
la région de Boumba et Ngoko en département en 1959. En 1996, il
a été crée au sein de l'arrondissement de Moloundou, le
district de Salapoumbé. L'arrondissement compte actuellement deux
collectivités locales décentralisées : la commune de
Moloundou et celle de Salapoumbé. La collectivité territoriale de
Moloundou couvre une superficie de 15 000 km2. La
particularité de cette circonscription communale est qu'elle
possède des limites nationales et internationales. Les limites
nationales sont celles du nord et de l'ouest qu'elle partage respectivement
avec le district de Salapoumbé et l'arrondissement de Ngoïla dans
le département du Haut-Nyong. Les limites internationales, quant
à elles, sont constituées par le fleuve Ngoko au sud qui la
sépare du Congo. La ville de Moloundou se trouve à 850 km de
Yaoundé, capitale politique du Cameroun ; 530 km de Bertoua, chef lieu
de la région de l'est et à 230 km de Yokadouma, chef-lieu du
département de la Boumba et Ngoko.
L'éloignement de cette localité d'avec les
grandes métropoles rend difficile l'approvisionnement des populations en
biens économiques, relevant de ce fait le coût du niveau de
vie53. La distance représente un handicap pour le
développement économique de la commune. L'arrêt des
activités de la société ALPICAM dans le site de
Kika54 en est parfaitement illustratif. A cause du ralentissement
des activités de la filière bois, le partenaire d'exploitation a
opté pour la minimisation de ses coûts de production en conservant
uniquement en activité le site d'exploitation de Mindourou, qui est plus
proche de Yaoundé et de Douala. Cette situation induit deux
conséquences. Premièrement, l'institution communale est
contrainte à revoir ses prévisions budgétaires à la
baisse, deuxièmement la hausse du taux de chômage et la baisse des
revenus des populations. De plus, l'éloignement associé au
mauvais état de la route, constituent un frein à
l'écoulement de la production agricole locale. Toutefois, la
proximité du Congo est un marché potentiel pour les produits
forestiers non ligneux et ceux issus de l'agriculture.
La région de Moloundou subit dans son ensemble
l'influence du climat équatorial de type guinéen classique. La
mousson et l'harmattan, qui forment le front intertropical, donnent au climat
son rythme saisonnier, qui se caractérise par quatre périodes
bien distinctes :
- La grande saison des pluies, qui s'étale de la
mi-août jusqu'à la mi-novembre ; - La grande saison sèche,
qui s'étale entre la mi-novembre et mi-mars.
Il est important de noter que les changements climatiques, qui
affectent la plupart des régions du monde, n'épargnent pas cette
localité. Le climat de la zone subit de nombreuses mutations dues
à une exploitation forestière soutenue55. Les
températures sont de plus en plus élevées, de même
que le niveau des précipitations, les activités des populations
locales subissent des modifications. Les femmes interrogées
déclarent être dans l'impossibilité de pratiquer la
pêche à la nasse, à cause du niveau des eaux qui est
constamment élevé dans les
rivières. Ces fortes précipitations
entraînent les pourritures dans les plantations de cacao, diminuant ainsi
la production cacaoyère et par ricochet les revenus des populations.
· Géologie et
pédologie
La région est composée de formations
précambriennes de la série du Dja inférieur ; les
formations géologiques56 rencontrées sont :
- Les schistes et les grès quartzites du Bek. Ces
formations sont observées sur l'axe Moloundou- Yokadouma ;
- Les intrusions doléritiques, orientés
sud-ouest, nord-ouest traversent la forêt communale dans sa partie
nord-ouest : Ces intrusions doléritiques se présentent sur les
aspects très variés allant du gabbro doléritique à
la dolérite franche avec des faciès schisteux dans les bas
fonds.
- Un complexe lithique dans la partie sud de la
région, où on retrouve les schistes bruns foncés à
clivage ardoisier et des schistes argileux détritiques à
intrusion de quartz et feldspath.
Ces formations géologiques sont rencontrées en bas
relief par des alluvions d'âge quaternaire.
Trois types de sols peuvent être distingués dans la
localité de Moloundou, à savoir :
- Les sols ferralitiques rouges dérivés des roches
métamorphiques qui représentent l'essentiel des sols de la zone
;
- Les sols ferralitiques rouges dérivés des roches
basaltiques ;
- Les sols à Gley ou alluviaux et les sols hydromorphes
rencontrés en bordure inondable.
La zone de Moloundou enregistre une importante production
agricole, à cause de la fertilité de ses sols, la période
de jachère se situant entre une et trois années57. Cet
atout géographique permet aux populations de jouir d'une autosuffisance
alimentaire et de supporter l'approvisionnement du nord du Congo-Brazzaville en
produits vivriers58.
· Hydrographie
56 La forestière veko, Plan
d'aménagement de la forêt communale de Moloundou, Janvier 2006, p
4.
57 Source : notre enquête de mai-juillet
2009.
58 Source : notre enquête de mai-juillet
2009.
![](Gestion-decentralisee-des-forts-au-Cameroun-cas-de-la-fort-communale-de-Moloundou37.png)
La région de Moloundou est arrosée par un
important réseau de cours d'eau. Les fleuves Boumba et Dja sont des
affluents de la Ngoko. On dénombre également un important nombre
de rivières, à savoir : Beck, Mbandjani, Malapa, Lobeké et
Lopondji59.
· Végétation
Les formations forestières sur sol ferme appartiennent
au secteur forestier semi caducifolié du domaine de la forêt dense
humide semi caducifolié guinéo congolaise,
représenté par deux types de formations
forestières60 :
- Les forêts semi caducifoliées à
Sterculiacée et Ulmacée ;
- Les forêts mixtes, semi caducifoliées et des
forêts toujours vertes du Dja avec prédominance
d'éléments des forêts caducifoliées.
Parmi les principales essences61 rencontrées,
on a : l'Ayous (triplochyton scleroxylon), le Fraké
(terminalia superba), le sapelli (entandrophragma
cylindricum), le Padouk rouge
(pterocarpus soyauxii), le Tali (Erytrophleum
ivorense), le Kotibé (nesohordinia
papaverifera), le Diana Z (celtis zenkeri), le Kossipo
(entandrophragma candolei) et le Dibetou (lovoa
trichilioides).
Les formations végétales sur sols hydromorphes,
constituées de forêts marécageuses inondées
temporairement, se retrouvent dans les zones affaissées, ainsi
qu'à la périphérie des zones marécageuses. Les
forêts marécageuses inondées en permanence sont
caractérisées par la présence de différents types
de raphia, dont les plus rencontrés sont le raphia Hookeri et le raphia
Mombuttorum. Ces formations sont caractérisées par la
présence des essences, telles que le Bahia (migragyna ciliata),
le Rikio (uapaca guineensis), l'Odjobi (xylopia staudtii) et
le Nsangomo (allamblackia floribunda).
La localité de Moloundou est
caractérisée par une biodiversité riche et
diversifiée. Pour ce qui est de ses forêts, elles regorgent de
nombreuses essences de bois commercialisables ainsi qu'une forte
diversité de produits forestiers non ligneux (PFNL) comestibles. La
richesse de la végétation constitue la principale source de
revenu des populations forestières.
59 Source : notre enquête de mai-juillet
2009.
60 Robert Letouzey, Notice de la carte
phytogéographique du Cameroun au 1/500 000, Institut de la cartographie
internationale de la végétation, Toulouse, France, 1985.
61 La forestière veko, Plan
d'aménagement de la forêt communale de Moloundou, Janvier 2006, p
40.
![](Gestion-decentralisee-des-forts-au-Cameroun-cas-de-la-fort-communale-de-Moloundou38.png)
36
· La faune
Les études et observations, faites dans la zone
où se situe la forêt communale de Moloundou, font ressortir que la
densité de la population faunique est très élevée
dans cette zone. Elles ont permis d'identifier62 :
- 96 espèces de papillons appartenant à 17
sous-familles ;
- 194 espèces d'oiseaux ;
- Plusieurs espèces de mammifères
(éléphant, buffle, chimpanzé, gorille, panthère,
statuga)
Malheureusement, la densité de cette faune a
diminué, à cause de la chasse intensive, surtout pour celle des
mammifères. L'exploitation forestière est un catalyseur du
braconnage. Le déviergement des forêts, à travers les
activités liées au prélèvement du bois, facilite
l'accès au milieu de vie des animaux. En effet, les pistes
forestières créées pour l'exploitation aident les
braconniers à atteindre facilement les animaux.
2. Le milieu humain et sa dynamique
La population de la commune de Moloundou est composée
en majorité de Baka et de Bantou. Les sources orales disent que les Baka
sont les premiers habitants de la zone forestière en provenance des
plateaux de l'Oubangui (République centrafricaine). Leur période
précise d'installation reste encore difficile à préciser.
On compte plusieurs ethnies parmi les Bantou, à savoir : les Bangando,
les Bakwéle .et les Sangha-sangha. L'installation des Bangando dans la
région a été forcée par l'administration coloniale
allemande lors de la création de la route Moloundou-Yokadouma entre 1900
et 1915. Le peuple bakwelé s'est installé dans la zone en deux
vagues. La première est venue du Congo vers les années 1910,
fuyant les travaux forcés de la construction du chemin de fer. La
deuxième vague, quant à elle, serait venue en amont du fleuve
Ngoko pour s'installer, à la demande de l'administration, sur l'axe
Moloundou-Ndongo, au début des années 1960. La population
allogène est constituée des Maka, Kounabembe, Bamoun,
Bamilékés et peuls. Elle est concentrée dans la ville de
Moloundou et dans certains villages carrefours, comme Nguilili et
Mambélé. Leur arrivée dans la zone s'expliquerait par la
recherche de l'emploi dans les
62Désiré Nzooh, Daniel Koulbout,
Bene Bene, Paul Konje, Evaluation des potentiels fauniques des zones
d'intérêts cynégétiques à gestion
communautaires N° 1, 2, 3, 8, et 9 au Sud-est Cameroun, In WWF-SE, Jengi
Forest Project, Yokadouma, 2003, p 12.
![](Gestion-decentralisee-des-forts-au-Cameroun-cas-de-la-fort-communale-de-Moloundou39.png)
sociétés forestières et le commerce. On
compte aussi des personnes d'autres nationalités parmi ces populations.
Elles sont pour la plupart des congolais et des centrafricains.
Les statistiques sur les effectifs de la population de la
commune sont indisponibles, à cause de la non publication des
résultats du dernier recensement de la population. Toutefois, des
informations obtenues auprès de l'autorité administrative,
l'estimation de la population de la commune de Moloundou serait de 40 000
habitants. Une estimation en 200363 indique que la commune comptait
à cette période 20 264 âmes. En terme de
répartition, on constate que :
La population masculine représente 51% alors que la
population féminine est de 49%. La tranche de 15-64 ans est la franche
la plus représentative, soit 56% de la population totale. La population
disponible active est estimée à 43% de la population
totale64. La population de la commune est en majorité jeune,
ce qui constitue un atout pour les chantiers forestiers et la pratique de
l'agriculture. La disponibilité d'une main d'oeuvre locale jeune
représente une opportunité pour le développement des
activités autres que le prélèvement du bois, que sont la
récolte des PFNL et l'éco-tourisme.
B. Etat des lieux du développement dans la
commune
Le diagnostic sur le développement dans la commune de
Moloundou se penche d'une part sur les activités économiques et
d'autre part sur les infrastructures sociales de base.
1. Les activités économiques
Le secteur primaire est le plus dominant parmi les
activités de production menées dans la Commune. Les principales
sont : l'agriculture, l'élevage, la pêche, la chasse, l'artisanat
et l'exploitation forestière. L'agriculture, pour sa part, y prend deux
formes : une agriculture vivrière et une agriculture de rente.
Les opérations culturales se font en grande partie par
la main d'oeuvre familiale. Les hommes s'occupent généralement du
défrichage et de l'abattage, dans une moindre mesure du nettoyage. Le
reste des opérations (nettoyage, semis, entretien, récolte) est
conduit par les femmes et les enfants. Par ailleurs, la main d'oeuvre baka est
de plus en plus sollicitée par les bantous pour les activités
champêtres. Le système cultural est l'association de plusieurs
cultures. On retrouve sur la même parcelle, à des proportions
variables : manioc, banane plantain, arachides, maïs, macabo, igname,
patate, ananas. Les produits agricoles sont auto-
63 Etude de faisabilité du projet d'adduction
d'eau de la commune rurale de Moloundou, Août 2003.
64 Source : notre enquête de mai-juillet
2009.
![](Gestion-decentralisee-des-forts-au-Cameroun-cas-de-la-fort-communale-de-Moloundou40.png)
38
consommés et une partie est destinée à la
commercialisation. L'activité agricole dans la commune connaît
beaucoup de difficultés. La première est celle de
l'écoulement difficile de la production. La destruction des plantes par
des ravageurs (chimpanzés, gorilles) en est la seconde. Et la
troisième est liée à la production, qui connaît des
problèmes d'étroitesse des parcelles mises en valeur et de manque
d'assistance technique et matérielle.
La principale culture de rente dans la localité est le
cacao. Celle-ci est essentiellement la propriété des Bantous. La
culture du cacao est souvent pratiquée seule. On lui associe parfois
quelques arbres fruitiers, tels que l'avocatier, le safoutier, les orangers,
les manguiers sauvages. La culture du cacao reprend de l'importance ; à
cause de la revalorisation des prix, on constate un renouvellement des
anciennes plantations. Cependant, cette culture connaît des
problèmes de baisse de production, à cause du vieillissement des
plantations, du manque d'assistance technique, et du manque de produits
phytosanitaires.
Toutefois, il faut relever la diminution des surfaces
cultivables, au profit des différents titres d'exploitation et des aires
protégées65. Les restrictions juridiques interdisant
la pratique de l'agriculture dans les forêts communales et les UFA
induisent une raréfaction des terres cultivables, ainsi des conflits
éclatent au sein de la population. La production agricole a une tendance
baissière, à cause de la destruction les plantations de cacao et
de champs vivriers qui n'a pas fait suite à un remplacement de ceux-ci.
A titre d'exemple, dans tous les villages riverains à la forêt
communale, il y a eu aucune création de nouvelles plantations de
cacao66, afin de remplacer celles détruites par
l'aménagement du massif forestier.
La chasse est une activité principale, elle vient
après l'agriculture et son intensité s'explique par la richesse
de la faune dans la région. Cependant, la faune suscite un regard
particulier des pouvoirs publics et des ONGs dont l'objectif est de la
protéger. On retrouve donc deux types de chasse dans la zone : la chasse
contrôlée ou sportive et la chasse traditionnelle de subsistance.
La chasse sportive est pratiquée dans les zones d'intérêts
cynégétiques (ZIC) et les zones d'intérêts
cynégétiques à gestion communautaire (ZIGGC). La commune
de Moloundou compte deux (02) ZICs et trois (03) ZICGCs.
La chasse traditionnelle de subsistance est exercée
par les populations riveraines pour la satisfaction de leurs besoins. Les
Bakas, les Bakwelés et les Bangandos sont des chasseurs de tradition,
mais les Bakas le sont davantage. Les principales espèces
chassées sont : le rat de Gambie (cricetomys sp), l'atherure
(atherurus africainus), le pangolin à longue queue (manis
tetradactyla) et le céphalophe bleu.
65 UFA, les forêts communales et communautaires.
66 Source : notre enquête de mai-juillet
2009.
![](Gestion-decentralisee-des-forts-au-Cameroun-cas-de-la-fort-communale-de-Moloundou41.png)
L'industrie est un secteur très limité dans la
commune de Moloundou. La seule activité industrielle tourne autour de la
transformation industrielle du bois. Les activités du secteur tertiaire
qu'on retrouve dans la Commune de Moloundou sont : la micro-finance,
l'éco-tourisme et le commerce. Ces activités sont
caractérisées au Cameroun par une forte prédominance du
secteur informel. L'analyse de la répartition des emplois par secteur
institutionnel met en évidence la place prépondérante du
secteur informel : plus de 90 % des actifs occupés y sont
employés67. Cette structuration du marché du travail
s'explique notamment à travers la place occupée par l'emploi
informel agricole, qui occupe à lui seul 55,2 % de l'emploi global,
tandis que l'emploi informel non agricole en représente 35, 2
%68. Ces statistiques reflètent la situation de l'emploi dans
la commune de Moloundou, où le secteur agricole et les petits
métiers69 sont les principaux pourvoyeurs d'emplois.
2. Les infrastructures sociales de base
· Le logement
On observe une forte prédominance des logements en
matériaux locaux dans la commune de Moloundou. En milieu rural comme en
milieu urbain, près de 80% des maisons sont en matériaux
locaux70. La plupart des maisons est construite en terre battue et
quelques fois avec des planches, issues des déchets des scieries de
transformation du bois. Toutefois, ce type de construction se
caractérise par une durée de vie très limitée en
raison des attaques par les termites. On note tout de même quelques
logements construits en briques, surtout dans la zone urbaine de Moloundou. Les
baka vivent dans des huttes construites à l'aide des branches de jeunes
arbres et des feuilles trouvées en forêt. Le mode d'habitat de ces
derniers n'a pas beaucoup évolué, à cause du manque de
moyens financiers. Quelques baka rencontrés nous ont confiés ces
propos : « l'exploitation de la forêt communale est une bonne
chose, car nous pourrons désormais aussi avoir des maisons en planches
comme les bantous ». La tendance observée sur le terrain
montre que de nombreux baka aspirent à la modernisation de leur milieu
de vie. Ainsi, l'exploitation du massif forestier peut servir d'alternance, eu
égard au coût élevé des matériaux et
matériel de construction pour les populations.
67 Richard Walther, La formation professionnelle en
secteur informel : rapport sur l'enquête de terrain au Cameroun,
Document de travail AFD n° 17, mai 2006, p
10.
68 Op cit. , p 10.
69 Motos taxis, salon de coiffure, call box,
revendeurs
70 Source : Notre enquête de mai-juillet
2009.
![](Gestion-decentralisee-des-forts-au-Cameroun-cas-de-la-fort-communale-de-Moloundou42.png)
40
· L'eau
La couverture en eau est insuffisante dans commune. Les
données sur la situation générale sont inexistantes.
Toutefois, les observations faites sur 23 villages71 montrent que 03
seulement sont pourvus en points d'eau fonctionnels : trois (03) puits
aménagés et deux (02) forages. L'approvisionnement en eau dans la
ville de Moloundou est assuré par des forages et des puits. L'absence
d'eau potable est à l'origine d'une recrudescence des maladies
hydriques, qui occupent le troisième rang en ce qui les maladies les
plus récurrentes72. Toutefois, la commune a initié un
projet d'adduction d'eau dans la ville de Moloundou depuis le mois de juillet
2009. Malheureusement, le projet ne concerne que le centre urbain de Moloundou,
à cause de l'insuffisance des moyens financiers communaux. Ainsi, la
mise en oeuvre de la forêt communale constitue une potentielle source de
financement pour la réalisation des forages dans les villages.
· L'électricité
Le ravitaillement en énergie électrique est le
privilège des populations de la ville de Moloundou. Il est assuré
par AES-Sonel. Dans la majorité des villages, les populations utilisent
des bougies ou des lampes à pétrole. Elles sont, par
conséquent, dans l'impossibilité de disposer des
médicaments et des vaccins qui ne se conservent qu'au froid. L'absence
d'énergie électrique exclut ces populations de la
communauté internationale par défaut de communication. En somme,
cette situation retarde fortement le développement dans la
localité.
· L'éducation
Malgré les efforts consentis par l'Etat, la
municipalité, les missionnaires et les communautés, beaucoup
reste encore à faire pour assurer l'accès à
l'éducation pour tous dans La commune de Moloundou. Plusieurs maux
minent l'enseignement dans la commune de Moloundou. L'enseignement primaire
fait face à un manque d'écoles et d'infrastructures dans de
nombreux villages. En outre, on relève une insuffisance criarde du
personnel enseignant. Les statistiques présentées dans la carte
scolaire du Cameroun de 2004 montrent que les provinces de l'Est, de
l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-nord ne reçoivent qu'une
toute
71 Dioula, Mbatéka, Mindourou, Ekelemba,
Leke, Bangoye I, Bangoye II, Mingombé , Yenga, Mambélé,
Banana,
MakokaI, MakokaII, Adjala, Guilili I, Guilili II, Bahad, Tembe
rivière, Ndongo, Legoue, Malapa, Kika et Socambo.
72 Source : entretien avec le docteur de
l'hôpital de district de Moloundou du 25 mai 2009.
![](Gestion-decentralisee-des-forts-au-Cameroun-cas-de-la-fort-communale-de-Moloundou43.png)
petite minorité du personnel enseignant formé et
qualifié73. Le recours aux maîtres communaux et
maîtres de parents d'élèves est l'astuce utilisée
afin de palier au déficit.
L'accès à l'éducation de base pour
toutes les sensibilités sociales notamment le peuple baka, reste
marginal. Ce constat est beaucoup plus alarmant pour les jeunes filles baka,
comme l'atteste les informations récoltées auprès des
services de l'éducation de base de Moloundou.
Tableau N°2 : Répartition des
effectifs d'élèves dans la commune de Moloundou à la
rentrée 2008/2009