SECTION I : CONCEPT DE LA MOTIVATION
Dans cette section, nous essayerons de définir le
concept de la motivation d'une part, et de préciser ses
caractéristiques d'autre part.
1.1- HISTORIQUE DU CONCEPT DE LA MOTIVATION
L'idée de motivation est déjà
présente dans la division tripartite de l'âme chez Platon. Le
point de vue général de la philosophie antique, exprimé
particulièrement par l'eudémonisme, considère que la
recherche du bonheur est l'exigence impérative à la base de la
motivation ; les autres attentes n'en étant que des objectifs partiels
et isolément insuffisants.
Il est difficile de retracer l'histoire du concept
général de motivation, du fait qu'il n'a pas vraiment
été étudié entre l'antiquité et le XXe
siècle. Cependant, nous pouvons faire un parallèle avec
l'histoire de
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l'organisation du travail, qui utilise (pas toujours de
façon directe) le concept restreint de motivation au
travail.
Au Moyen Âge comme aujourd'hui, le type
d'organisation est en relation avec le type de métier
considéré. Ainsi, on peut prendre l'exemple de l'artisan. Le
savoir-faire artisanal, lui donnait la possibilité d'organiser son
travail comme il le souhaitait. On peut penser que la motivation était
donc relativement importante, de par le fait que l'artisan menait son oeuvre du
début à la fin, et cela à son rythme (motivation
intrinsèque). Plus tard, à la fin du Moyen Âge, on assiste
à la création d'ateliers et de grandes entreprises, ce qui
coïncide au passage à l'époque moderne. Dès lors, le
mode d'organisation change, et ainsi on peut concevoir que la motivation des
salariés diminue en conséquence. À partir de ce moment,
l'art de l'organisation et du management deviendra rapidement une
nécessité.
Au XVIIIe siècle, Jeremy Bentham conçoit
l'individu comme répondant à l'utilitarisme, en particulier en se
livrant à une subtile arithmétique des plaisirs. Kant exprime
deux origines de la motivation. La première étant le devoir,
tandis que la seconde est la satisfaction du désir ou motivation
sensible.
Dans son journal, MAINE DE BIRAN semble
considérer la liberté intérieure comme la
caractéristique d'une motivation fondamentale ; motivation sans objet
particulier mais avec laquelle toutes les autres devraient entretenir des
rapports de dépendance ou de conciliation. Il écrit : « Il
est vrai qu'il y a en nous une force propre qui se donne à
ellemême sa direction et ne la reçoit qu'autant qu'elle le veut
», de nombreuses pages après avoir utilisé une
métaphore de circonstance : « L'homme vertueux porte en
lui-même une monarchie où toutes les forces sont
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soumises à une seule ; où tout
fléchit devant la liberté intérieure ». Cette «
force propre » et en quelque sorte « royale » n'est autre que
l'âme ; celle-ci ayant pour vassales les différentes puissances de
l'être et ses motivations.
Dans sa conception de rivalité des motifs
d'action, Arthur Schopenhauer qualifie le motif vainqueur comme celui qui
répond le mieux au vouloir vivre de la personne. Au début du XXe
siècle, le taylorisme, et un peu plus tard le fordisme, ont mis en place
l'OST (organisation scientifique du travail). Pour Taylor, la motivation est la
conséquence du salaire, et il ne tient pas compte des motivations
intrinsèques du salarié, ce qui déshumanise le
travail.
Au milieu du XXe siècle, la motivation a
été étudiée en France par la « psychologie des
tendances » ou « inclinations » : « tendances primitives
» voisines de l'instinct, « tendances sociales », «
tendances idéales », etc.
1.2- LE BESOIN : SOURCE DE LA MOTIVATION
Ce genre de motivations, est vu comme telle, par la
théorie de la pulsion de Hull (1943, 1952). Les plus faciles à
analyser, au moins superficiellement, sont celles basés sur des besoins
physiologiques évidents. Cela inclut la faim, la soif et le désir
d'échapper à la douleur.
L'analyse des processus qui sous-tendent de telles
motivations peut utiliser les recherches sur les animaux, en éthologie,
en psychologie comparative et en psychologie physiologique, et celle des
processus hormonaux et du cerveau dans ce qui semble commun au moins pour tous
les mammifères et probablement tous les vertébrés.
Cependant :
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· chez les humains, ces motivations de bases
sont modifiées et transformées par des influences sociales et
culturelles de plusieurs genres : par exemple, aucune analyse de la faim chez
les humains ne peut ignorer le problème des troubles de l'appétit
comme l'anorexie et l'obésité, pour lesquels les
parallèles chez les autres animaux est peu clair ;
· même chez les animaux, il est clair que
les modèles antérieurs homéostasies «
manque-approvisionnement » ne sont plus adéquats car de nombreux
animaux se nourrissent par précaution plutôt que sur la base de
réactions, le cas le plus évident étant celui de la
préparation à l'hibernation.
Ainsi, l'activation de l'hypothalamus, qui
déclenche des comportements innés, ne peut se faire que par la
présence de stimuli intérieurs, couplés à des
stimuli environnementaux. Cependant, ces derniers peuvent prendre des formes
très complexes (culture...), ce qui démontre que la motivation
même des comportements innés n'est pas si simple qu'on pourrait le
croire au premier abord.
À un autre niveau, on trouve d'autres
motivations ayant une base biologique évidente mais qui ne sont pas
nécessaires pour autant à la survie immédiate de
l'organisme. Cela inclut les motivations puissantes pour le sexe, le soin
parental et l'agression : là encore, les bases physiologiques sont
similaires chez les humains et les autres animaux, mais les complexités
sociales sont plus grandes chez les humains (ou peut-être comprenonsnous
mieux ceux de notre propre espèce).
Dans ces domaines, des analyses à partir de
l'écologie comportementale et de la sociobiologie ont offert de
nouvelles approches
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dans les dernières décennies du
XXe siècle, mais restent controversées.
Peut-être similaire, mais à un autre niveau, est la motivation
pour rechercher une stimulation nouvelle appelée exploration,
curiosité ou recherche d'une excitation.
Un problème crucial dans l'analyse de telles
motivations se pose quand elles ont un composant homéostatique, qui peut
augmenter avec le temps s'il n'est pas déchargé ; cette
idée fut un composant clé des analyses du début du
XXe siècle comme, par exemple, chez Freud et Konrad Lorenz,
et elle est un facteur important de la psychologie populaire de la motivation.
« La perspective psycho dynamique cherche à découvrir les
motifs et les influences inconscientes qui s'organisent autour des pulsions
sexuelles et agressives pour orienter le comportement (Freud 1915)
».
Les décennies ultérieures, mieux
informées au niveau biologique cependant, impliquent que de telles
motivations sont situationnelles et apparaissent quand elles sont (ou semblent
être) nécessaires pour assurer la bonne forme de l'animal ; elles
se résorbent sans conséquence quand leur occasion
passe.
Les besoins biologiques secondaires importants
tendent à engendrer des émotions plus puissantes et donc des
motivations plus importantes que d'autres besoins. L'une des études les
plus connues est celle d'ABRAHAM MASLOW avec sa célèbre pyramide
des besoins. Une distinction peut être faite entre motivation directe et
indirecte. C'est par exemple le cas entre un cadre de travail agréable
et la rémunération liée à cette
activité
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1.3- DEFINITION DE LA MOTIVATION
Pour définir le concept de motivation, nous
allons nous référer à la définition qui ressort du
modèle de MASLOW et celui de HERZBERG.
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