I- 3 Revue de littérature
La situation du jeune étudiant et surtout
l'éducation a attiré l'attention de plusieurs auteurs qui
décrivent le contexte dans lequel il évolue.
Selon AKA N'GUESSAN Koukougnon Flaubert, l'une des vocations
de tout système éducatif est de s'assurer la plus large
représentation territoriale possible, par l'étendue de ses
structures, pour espérer faire profiter tous les enfants des savoirs
utiles, conformément au devoir régalien de l'État dont il
émane. Cette performance, relative aux autres institutions de
l'État, lui vaut d'être, bien souvent, la plus grande victime de
la guerre. Il dépeint les raisons majeures de la défaillance du
système éducatif ivoirien qui est influencé par les
discours et actions des politiciens, et qui s'est
détérioré davantage avec la guerre. Ainsi il permet de
contextualiser notre recherche en lui offrant les éléments
caractéristiques de la crise au niveau du système scolaire et qui
pourraient constituer les motifs de départ des étudiants vers le
Sénégal.
Ainsi, tel qu'il a été décrit dans son
ouvrage, on peut classer les incidences de la guerre sur le système
éducatif en trois catégories : - La destruction
physique du champ éducatif ; - La
détérioration du champ de la politique éducative ;
- La dégradation du champ psycho socio
démographique qui réside dans le fait que la situation a
causé bien des traumatismes. Les établissements scolaires ont
fermés. Et pour résoudre ce problème, des
établissements dits « relais en zone libre » ont du
accueillir des effectifs pléthoriques d'élèves et
d'étudiants "déplacés de guerre".
Moustapha TAMBA (2005) soutient que les écoles
privées à Dakar ne seraient pas aussi nombreuses, aujourd'hui,
sans les étrangers en provenance de la sous région (Ivoiriens,
Mauritaniens, Guinéens, Maliens, Nigériens, Togolais et
Béninois) mais également d'Afrique Centrale (Gabonais,
Camerounais, Congolais, Tchadiens, Centrafricains) et d'Afrique Orientale
(Djiboutiens, Comoriens, Malgaches, Mauriciens). Par ailleurs, il faut ajouter
que les crises cycliques (année blanche, année invalide, session
unique, etc.) ont amené certains parents fortunés
étrangers à inscrire leurs enfants à Dakar principalement
dans ces établissements privés. Ces étudiants sont
généralement issus de familles aisées comme leurs
camarades sénégalais. Cependant, ces écoles rencontrent
d'énormes difficultés aussi bien sur le plan institutionnel que
sur le plan pédagogique. Ces difficultés sont liées
à l'absence de textes législatifs et réglementaires, qui
pourraient réguler le mode de recrutement du personnel enseignant et la
qualité des diplômes délivrés. Cette étude
menée par cet auteur est axée sur l'analyse des structures
d'accueil privées et non sur les étudiants étrangers.
Par ailleurs, la situation sociale du jeune étranger a
été abordée par KOUASSI Serges Kouamé, (2004). Il
relève les difficultés que rencontrent les étudiants
étrangers vivant au Sénégal. Il met l'accent sur les
difficultés d'intégration dans le système social
sénégalais, dues au frein de la langue, à la cherté
de la vie, à la stigmatisation et aux préjugés de part et
d'autres. Cette situation s'inscrit dans un contexte global et ne touche
cependant pas une réalité que vivent certains étudiants
notamment la situation que vit leur pays d'origine décrite souvent par
les guerres telles qu'elles sont vécues en Côte d'Ivoire ; au
Rwanda, en République Démocratique du Congo... En effet, depuis
la crise ivoirienne en septembre 2002, on note une grande affluence
d'étudiants étrangers vers le Sénégal :
Ivoiriens, Gabonais, Comoriens, Marocains, Mauritaniens, Burkinabé,
Maliens et bien d'autres Africains. Il nous permet ainsi d'élaborer plus
précisément les difficultés d'intégration que
rencontre le jeune étudiant ivoirien face au contexte de crise que vit
son pays.
BOGUIFO Assoah Yolande (1995), stipule que pour bien prendre
en charge les besoins des ivoiriens au Sénégal, la
création d'un service social au niveau de l'ambassade de la Côte
d'Ivoire s`avère nécessaire. Cela représenterait un atout
dans la résolution des problèmes auxquels est confrontée
la colonie ivoirienne vivant en particulier au Sénégal. Elle fixe
alors les objectifs d'une telle initiative dans le but d'offrir à cette
représentation diplomatique les pistes à explorer pour
l'efficience et l'efficacité au niveau de sa population. En
réalité aucune structure n'a été mise en
place au niveau de l'ambassade pour prendre en charge les problèmes
des ressortissants ivoiriens. Cette étude a été
menée dans un contexte où la Côte d'Ivoire jouissait d'un
climat de paix. La nouvelle donne de la guerre tient une place importante dans
l'argumentaire pour justifier la création imminente d'une telle
structure.
CHAPITRE II
OBJECTIFS- HYPOTHESE- CADRE THEORIQUE
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