IV.4
Voyage à l'étranger
La vie à l'étranger constitue une source
d'accommodation à la terre d'accueil même si il est de courte
durée. Cela facilite aux jeunes ivoiriens de pouvoir s'intégrer
facilement dans la société sénégalaise
contrairement à celui qui n'a jamais effectué un voyage à
l'étranger.
Le Sénégal est un pays membre de la CEDEAO,
pays séparé de la Côte d'Ivoire par le Mali et la
Guinée. Ces pays jouissent des accords de libre circulation des
personnes et des biens.
Tableau 4 : Voyage à l'étranger
Avez-vous été à l'extérieur du
pays?
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OUI
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pays africain
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13
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pays européen
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3
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NON
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21
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total
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37
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On note néanmoins que moins de la moitié (16)
avait déjà fait un voyage à l'étranger que ce soit
de courte ou de longue durée. Tous les étudiants
enquêtés ne foulaient la terre sénégalaise que pour
la première fois. Ce qui signifie que la majorité (21) ne
connaissait aucun pays avant d'arriver au Sénégal. C'était
pour eux, la première fois de sortir de l'environnement familial et du
cercle des amis qu'ils avaient et dans lesquels ils ont vécu
jusqu'alors.
Cette situation accentue le sentiment de solitude et les
problèmes d'isolement. L'un d'entre eux
révèle, concernant leur plus grande difficulté
d'adaptation: « je n'ai pas d'amis ici et c'est difficile pour moi de
communiquer en wolof quand je pars faire des courses ».
V.2.5-
Le financement des études
Les études supérieures sont coûteuses
même si les politiques actuelles prônent l'école gratuite
pour tous. Cela n'est appliqué aujourd'hui que dans l'enseignement
primaire public. Dans ce contexte de crise économique, ces
étudiants avant leur arrivée au Sénégal ont pu
s'appuyer sur les capacités financières de leurs parents ou ont
dû rechercher des fonds nécessaires capables de soutenir leur
formation et leur entretien.
Figure 3 : Financement du séjour au
Sénégal
![](Les-conditions-socioeducatives-des-etudiants-ivoiriens-au-Senegal-apres-le-declenchement-de-la4.png)
Très peu d'étudiants (2)
bénéficient d'une subvention ou une prise en charge. Le
coût élevé des études et la cherté de la vie
à l'étranger particulièrement à Dakar font
qu'ils dépensent entre 60 000 ET 200 000 francs CFA par mois. Ce qui
représente au moins le tiers du salaire d'un cadre moyen de plus petit
échelon qui gagne autour de 130 000 (cent trente mille) francs CFA en
Côte d'Ivoire.
Les frais de scolarités sont très
élevés. Les droits d'inscription s'élèvent à
150000 francs CFA pour les étrangers contre 50 000 francs pour les
Sénégalais en ce qui concerne l'université Cheikh Anta
DIOP, et autres établissements tels que l'Ecole Nationale des
travailleurs sociaux spécialisés ont les frais de
scolarités qui s'élèvent à 600 000 francs CFA
contre 50 000 francs pour les nationaux. Ces coûts élevés
constituent certes l'accès des études à l'étranger
pour une minorité d'étudiants privilégiée mais
pourrait constituer aussi un désavantage pour la sélection des
nationaux dans les établissements de Dakar. D'ailleurs c'est l'une des
remarques faite par Moustapha TAMBA (2005) parlant des établissements
privés au Sénégal.
Ainsi, les étudiants dont les parents n'ont pas de
ressources suffisantes se voient exclus de cette opportunité de
continuer les études dans un climat plus favorable à
l'étranger. Ils restent alors sur place attendant que la situation se
décante un jour ou pire encore, abandonnent les études dont les
frais deviennent de plus en plus élevés dans un pays où
la situation économique est difficile.
La poursuite des études est réservée
à une certaine catégorie sociale d'individus disposant des moyens
financiers créant ainsi un environnement propice aux études. Les
étudiants issus de familles moins aisées quant à eux,
comptent sur les bourses d'études qui ne sont allouées
qu'à une infime partie. Cela paraît donc un paradoxe surtout pour
les Etats qui prônent la politique de l'éducation pour tous.
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