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Les conditions socioéducatives des étudiants ivoiriens au Sénégal après le déclenchement de la guerre du 19 septembre 2002 en Côte d'Ivoire

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par Nonlourou Marie Paule COULIBALY
Université Cheikh Anta Diop de Dakar: Institut de formation et de recherche en population, développement et santé de la reproduct - Maà®trise en population, développement et santé de la reproduction 2006
  

Disponible en mode multipage

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Thème:

LES CONDITIONS SOCIOEDUCATIVES DES ETUDIANTS IVOIRIENS AU SENEGAL

Sous la Direction de :

Dr Philippe Antoine

IRD

Présenté par :

Marie- Paule COULIBALY Nonlourou Natogoma
Juillet 2006

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP

DAKAR (UCAD)

INSTITUT DE FORMATION EN POPULATION DEVELOPPEMENT ET SANTE DE LA REPRODUCTION

Maîtrise en population développement

Et de la santé de la reproduction

Promotion : 2005- 2006

MEMOIRE DE MAÎTRISE

 

REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple - Un But - Une Foi

DEDICACES

A toi SEIGNEUR, Trinité Sainte en qui je me fis,

A toi papa, COULIBALY Zana, arraché à notre affection si tôt,

A toutes les personnes affectées par les conséquences désastreuses de la guerre,

Retrouvez en ce travail ma modeste contribution pour vous soutenir et vous encourager à lutter et à espérer au delà de toute espérance une vie de paix et de joie.

REMERCIEMENTS

Nous tenons à exprimer notre gratitude à tous ceux qui nous ont aidé à la réalisation de ce travail notamment au

- Professeur Guelaye SALL, directeur de l'Institut de population, développement et santé de la reproduction (IPDSR);

- Docteur Philippe ANTOINE notre directeur de mémoire qui nous prodigué son savoir en matière de recherche, son ardeur au travail et qui n'a ménagé aucun effort pour nous permettre de mener cette étude, ainsi qu'à son équipe du camp Jérémi,

- Docteur Papa SAKHO, directeur des études à l'IPDSR, et à mesdames MAIGA et SALL, secrétaires dans le dit institut, pour l'encadrement et les conseils prodigués au cours de notre formation,

A Jean Emmanuel Clément AKOBE, modérateur général de la Communauté Mère du Divin Amour ; au Père Raoul MAMBO notre supérieur, à tous les membres de la Communauté spécialement à mes Consoeurs Marceline EBIA et Monique LESSAN, nous voulons adresser nos remerciements leur confiance, leur soutien et leurs ferventes prières.

A ma mère; veuve COULIBALY Lamongnima Elisabeth, pour tout son amour manifesté et pour le modèle de courage qu'elle nous donne en dépit des pertes subit au cours de cette guerre, de même qu'à mes grandes soeurs et petit frère : Félicité, Alice, Céline et Désiré, j'adresse mes remerciements les plus chaleureux.

Nous remercions de tout coeur toute notre famille du Sénégal pour l'accueil et le soutien reçu, ainsi qu'aux frères dominicains et frère Jean SORO pour la fraternité manifestée.

Nous ne saurions terminer sans faire mention de tous nos collègues et amis : les étudiants de maîtrise de l'IPDSR de 2005- 2006 avec qui la convivialité et les échanges d'expériences furent très riches et bénéfiques.

TABLE DES MATIERES

DEDICACES ........................................................................................... 2

REMERCIEMENTS 3

INTRODUCTION.........................................................................................5

I. PROBLEMATIQUE 7

I-1 POSITION DU PROBLÈME 7

I- 2 JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 10

I- 3 REVUE DE LITTÉRATURE 11

II. OBJECTIFS- HYPOTHESES- CADRE THEORIQUE........................15

II.1. OBJECTIFS DE L'ETUDE 15

II.1.1 OBJECTIF GENERAL 15

II.1.2 OBJECTIFS SPÉCIFIQUES 15

II.2. CADRE THEORIQUE 15

II.3. HYPOTHESE 17

III. METHODOLOGIE 18

III.1 CADRE D'ETUDE 19

III. 2 POPULATION MERE 19

III.3 STRATEGIES DE RECHERCHE 20

III. 4 ECHANTILLONNAGE 20

III. 5 CHOIX DES INSTRUMENTS ...................................................................................21

III.6 MODE D'ADMINISTRATION......................................................................................22

IV. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS D'ENQUETE .. 23

IV.1. SITUATION DE VIE MATRIMONIALE ET VIE FAMILIALE EN COTE D'IVOIRE 24

IV.2 APPARTENANCE POLITIQUE ET GROUPE ETHNIQUE 24

IV.3 L'INITIATIVE DE LA DÉCISION DE DÉPART ET SES MOTIVATIONS 26

IV.4 VOYAGE À L'ÉTRANGER 30

V.5- LE FINANCEMENT DES ÉTUDES 31

IV.6 COMPARAISON DES NIVEAU D'ÉTUDES ACTUEL ET AVANT LE DÉPART 33

I V.7 - PROBLÈMES RENCONTRÉS AU SÉNÉGAL 34

- Problème de restauration 35

- Problèmes financiers 36

- Problème de logement 36

- Problèmes de la santé 36

- Difficulté d'adaptation 37

- Problèmes d'isolement 37

- Problèmes de papiers 38

- Problèmes scolaires 38

IV.8 PROJETS ENVISAGES ...............................................................................40

IV.9 PORTEE DU PROJET ET LIMITES DE LA RECHERCHE 42

IV.9.1 Portée de la recherche..............................................................42

IV.9.2 Limites de la recherche..............................................................43

CONCLUSION..........................................................................................44

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES..................................................................................................46

ANNEXES............................................................................ ...................49

INTRODUCTION

Depuis l'avènement du multipartisme en 1990, la Côte d'Ivoire a été sujette de troubles répétés qui ont affecté sa stabilité politique et économique. La crise économique, la dévaluation du francs CFA, le coup d'état du 24 décembre 1999 et la situation de guerre déclenchée depuis le 19 septembre 2002 ont accentué les conditions de vie des populations déjà difficiles. Les problèmes politiques vécus par celles-ci vont élargir le champ des problèmes sociaux à tous les niveaux.

A cet effet, le domaine de l'éducation, va être atteint par ces troubles causant une instabilité du système éducatif. Ce dernier souffre des aléas de la situation socio-politique du pays.

Pour faire face à cette dégradation du système éducatif, certains jeunes ivoiriens vont s'orienter davantage vers des structures d'éducation à l'étranger pour entamer ou poursuivre leurs études supérieures. Plusieurs écoles et universités du Sénégal vont donc accueillir de plus en plus ces étudiants.

Cette étude nous amène à réfléchir sur les conséquences émanant de la guerre en Côte d'Ivoire. Ces conséquences se répercutent-elles sur les conditions de vie des étudiants ivoiriens venus au Sénégal après le 19 septembre 2002 ?

Nous avons mené une enquête auprès des jeunes étudiants ivoiriens vivant à Dakar pour mieux connaître la situation qui prévaut. Notre travail sera subdivisé en quatre chapitres.

D'abord, le chapitre I, qui porte sur la problématique nous permettra de circonscrire la question de recherche, les raisons qui l'ont motivé, et la revue de littérature.

Ensuite, dans le chapitre II, il sera question de définir les objectifs de cette étude, le carde théorique et l'hypothèse de départ qui ont guidé cette recherche.

Par la suite, au niveau du chapitre III concernant la méthodologie, nous exposerons la démarche et les outils qui ont servi à la collecte des données de l'enquête.

Enfin, au chapitre IV, nous ferons la présentation et l'analyse des résultats de l'enquête que nous avons menée.

CHAPITRE I

PROBLEMATIQUE

I. PROBLEMATIQUE

I-1 Position du problème

La mobilité des populations est devenu de plus en plus un sujet récurrent dans l'actualité mondiale. Ces populations se déplacent, soit en groupe, soit de façon individuelle d'un pays à l'autre pour maintes raisons. En effet, diverses causes constituent les motifs de déplacement de ces populations : les situations de conflits; les catastrophes naturelles et climatiques, le manque de moyens économiques ou encore les difficultés liées à l'inégale répartition et la redistribution des populations sur les territoires. ...

Il s'agit de personnes déplacées, exilées à la suite de l'instabilité politique de leur pays, de réfugiés en raison des situations de conflits ou de persécution, de réfugiés économiques qui souhaitent améliorer leur condition de vie ou ceux qui se déplacent pour des raisons purement professionnelles ou dans le désir de découverte et d'esprit d'aventure.

Certes ces déplacements s'inscrivent en majeure partie dans le cadre des migrations internationales parmi lesquelles se trouvent les migrations clandestines qui interpellent l'ensemble de la communauté internationale. Cette situation entraîne la réduction du taux d'émigration surtout dans les dans les Etats européens. Face à cet état de faits, certains pays africains vont connaître de plus en plus des cas d'immigrations sous régionales. Et cela est du à deux raisons.

D'une part devant le flux croissant des migrants dans les pays développés et l'acuité des problèmes rencontrés à cause des conditions de vie difficiles, plusieurs pays du Nord vont se doter de politiques restrictives à l'immigration.

D'autre part, les pays africains tels que la Côte d'Ivoire, le Zaïre (actuelle république démocratique du Congo), le Cameroun qui offraient aussi des opportunités d'emploi, de formations universitaires et professionnelles, et possédant des ressources exploitables vont être déstabilisés par la crise économique et / ou les conflits internes ou frontaliers.

Ainsi, face à ces conditions de vie de plus en plus difficiles, certains Africains vont alors se tourner davantage vers d'autres pays d'Afrique qui présentent des conditions de vie plus favorables.

Parmi ces personnes vivant à l'étranger, les étudiants constituent une catégorie spécifique. Ils vont se retrouver dans un engrenage qui ne leur est pas propice et ils devront s'orienter malgré eux vers les pays qui leur offre plus d'opportunités pour mener des études sans encombre. Les mesures restrictives à l'accueil des étudiants étrangers dans les pays du Nord (c'est à dire les conditions à remplir devenues trop exigeantes, contraignantes et sélectives et surtout coûteuses), conduisent à s'orienter vers d'autres destinations.

Aussi l'instabilité notée dans le système éducatif ou encore l'acquisition d'un diplôme professionnel ou académique, sans année invalide dans certains pays africains sont des motifs de déplacement de ses étudiants dans la sous -région. C'est en effet le cas des jeunes étudiants ivoiriens venus au Sénégal au lendemain de la crise sociopolitique en Côte d'Ivoire.

La Côte d'Ivoire qui jadis, était considérée comme destination d'accueil de plusieurs étudiants étrangers avec ses 7 universités nationales, 76 grandes écoles supérieures et 144 écoles de formation professionnelle agréés par l'Etat1(*), va perdre de plus en plus ce statut à cause de la détérioration du climat sociopolitique et économique. La Côte d'Ivoire, longtemps reconnue pour sa stabilité sociopolitique et économique est confrontée depuis près de quatre (4) ans à une série de crises. Survenue le 19 septembre 2002, la guerre a conduit à la partition du pays et a accéléré la déstabilisation de l'économie nationale, tout en remettant en cause la relative stabilité, la cohésion sociale et les avancées significatives enregistrées sur le plan socioéconomique. Les étudiants originaires des pays limitrophes et même des autres pays d'Afrique francophone ou anglophone en occurrence le Maroc, le Gabon, le Burkina Faso, le Mali, le Cameroun etc.... vont de moins en moins s'orienter vers la Côte d'Ivoire. De même, des jeunes ivoiriens vont aussi sortir du pays pour poursuivre leurs études.

C'est dans ce contexte de climat sociopolitique fragilisé que certains étudiants ivoiriens vont s'orienter vers le Sénégal. Les écoles et universités, surtout à Dakar, accueillent depuis lors, un plus grand nombre d'étudiants ivoiriens. De 2002 à janvier 2006, l'université Cheikh Anta DIOP de Dakar a enregistré un peu plus de 100 nouveaux étudiants. Le nombre est passé de 92 à 229 étudiants ivoiriens2(*).

Depuis lors, les soubresauts de la guerre avec les conséquences désastreuses des conflits ne demeuraient pas sans encombre sur la vie sociale et universitaire de ces étudiants à l'étranger. Une fois en terre sénégalaise, ils rencontrent des difficultés qu'ils ignoraient avant leur départ. Ainsi le problème récurrent du «leurre de la vie à l'étranger » se pose. La terre d'accueil ne livre pas toujours au nouvel arrivant des conditions de vie bien meilleures à celles qu'ils ont vécue dans leur pays d'origine ou du moins, elle présente des réalités bien divergentes, des informations recueillies sur elle à leur arrivée.

Eric LANOUE (2002) partage cette idée sur bien des points. Il montre que le système éducatif à ses exigences qui font qu'il «s'impose de plus en plus comme un système classificatoire répartissant les individus le long d'un axe intégration/ exclusion qui se décline en une série d'oppositions fortes et récurrentes : bon/mauvais, méritant/ médiocre, soumission/ contestation, conformité/ marginalité, ordre/ désordre ».

Par ailleurs, bien de préoccupations et de problèmes demeurent ainsi sans réponse chez le jeune étudiant étranger, faute d'orientation et de ressources. En dépit de cela, comme le stipule l'article sur les besoins des jeunes : l'entourage valorise et stimule le potentiel des jeunes pour réussir, les jeunes en général, demeurent des agents principaux de leur propre réussite, de ce fait ils ont tous des besoins communs qu'il faut élucider et les aider à résoudre 3(*)

Il nous revient alors de se pencher sur les interactions entre la situation de crise en Côte d'Ivoire qui perdure depuis quatre ans et les conditions de vie des étudiants ivoiriens arrivés au Sénégal depuis cette date. Cette situation de guerre a t- elle des répercutions sur la vie des étudiants ivoiriens vivant au Sénégal ? Ou encore conscients des problèmes que traversent leur pays d'origine, comment les étudiants ivoiriens arrivent- ils à mener leur vie tant au niveau universitaire et social, à l'étranger plus précisément dans la ville de Dakar capitale du Sénégal ?

I- 2 Justification du choix du sujet

Les problèmes que pose le déplacement des jeunes s'inscrivent dans le vaste champ des questions sur la population surtout en raison des facteurs qui entraînent cette situation : pauvreté, situation de crise politique et sociale... Le jeune étudiant représente une catégorie clé de la population qui dans bien des cas vit une situation qui reflète le climat politique et social des états4(*). Parmi cette population se trouve des jeunes encore mineurs âgés de moins de 21 ans, considérés comme des personnes vulnérables.

Le contexte de crise politico-militaire qui sévit en Côte d'Ivoire est un sujet récurrent. « Du fait de la situation de guerre et d'insécurité, prés de 700 000 enfants du primaire et du secondaire ont vu leur scolarisation perturbée voire interrompue »5(*). Il en est de même pour les étudiants où l'université de Bouaké a dû être fermée pendant des mois avant d'être re-localisée à deux reprises. Fuite ou recherche de formation pourrait se poser à tord ou à raison pour justifier cette présence fort remarquée de ces étudiants âgés, en majorité, entre 17 ans et 25 ans au Sénégal, au lendemain du déclenchement de la guerre en Côte d'Ivoire. Aussi, ces jeunes étudiants, sont confrontés à maints problèmes qui constitueraient un frein à l'objectif de réussite qu'ils se sont fixé, avant d'envisager un quelconque retour dans leur pays.

L'éducation demeure l'un des moteurs de développement. Le rapport de l'ONU sur la situation de crise du pays (Novembre 2005) ajoutera à cet effet : «des milliers de jeunes peuvent jouer un plus grand rôle dans le développement de leur pays et, par suite, créer un monde meilleur pour eux-mêmes et les générations à venir »6(*).  Cela stipule que des conditions éducatives favorables aux jeunes contribueraient à promouvoir ce développement.

Face à un tel enjeu pour la jeunesse et les perspectives de développement humain durable, comment assurer un tel devenir si le pays n'offre pas un climat de paix stable? Ainsi pour ce faire, il s'avère opportun de connaître les relations intrinsèques qu'entretiennent les conditions socio-éducatives de ces étudiants au Sénégal et le contexte de crise que vit la Côte d'Ivoire.

I- 3 Revue de littérature

La situation du jeune étudiant et surtout l'éducation a attiré l'attention de plusieurs auteurs qui décrivent le contexte dans lequel il évolue.

Selon AKA N'GUESSAN Koukougnon Flaubert, l'une des vocations de tout système éducatif est de s'assurer la plus large représentation territoriale possible, par l'étendue de ses structures, pour espérer faire profiter tous les enfants des savoirs utiles, conformément au devoir régalien de l'État dont il émane. Cette performance, relative aux autres institutions de l'État, lui vaut d'être, bien souvent, la plus grande victime de la guerre. Il dépeint les raisons majeures de la défaillance du système éducatif ivoirien qui est influencé par les discours et actions des politiciens, et qui s'est détérioré davantage avec la guerre. Ainsi il permet de contextualiser notre recherche en lui offrant les éléments caractéristiques de la crise au niveau du système scolaire et qui pourraient constituer les motifs de départ des étudiants vers le Sénégal.

Ainsi, tel qu'il a été décrit dans son ouvrage, on peut classer les incidences de la guerre sur le système éducatif en trois catégories :
- La destruction physique du champ éducatif ;
- La détérioration du champ de la politique éducative ;

- La dégradation du champ psycho socio démographique qui réside dans le fait que la situation a causé bien des traumatismes. Les établissements scolaires ont fermés. Et pour résoudre ce problème, des établissements dits « relais en zone libre » ont du accueillir des effectifs pléthoriques d'élèves et d'étudiants "déplacés de guerre".

Moustapha TAMBA (2005) soutient que les écoles privées à Dakar ne seraient pas aussi nombreuses, aujourd'hui, sans les étrangers en provenance de la sous région (Ivoiriens, Mauritaniens, Guinéens, Maliens, Nigériens, Togolais et Béninois) mais également d'Afrique Centrale (Gabonais, Camerounais, Congolais, Tchadiens, Centrafricains) et d'Afrique Orientale (Djiboutiens, Comoriens, Malgaches, Mauriciens). Par ailleurs, il faut ajouter que les crises cycliques (année blanche, année invalide, session unique, etc.) ont amené certains parents fortunés étrangers à inscrire leurs enfants à Dakar principalement dans ces établissements privés. Ces étudiants sont généralement issus de familles aisées comme leurs camarades sénégalais. Cependant, ces écoles rencontrent d'énormes difficultés aussi bien sur le plan institutionnel que sur le plan pédagogique. Ces difficultés sont liées à l'absence de textes législatifs et réglementaires, qui pourraient réguler le mode de recrutement du personnel enseignant et la qualité des diplômes délivrés. Cette étude menée par cet auteur est axée sur l'analyse des structures d'accueil privées et non sur les étudiants étrangers.

Par ailleurs, la situation sociale du jeune étranger a été abordée par KOUASSI Serges Kouamé, (2004). Il relève les difficultés que rencontrent les étudiants étrangers vivant au Sénégal. Il met l'accent sur les difficultés d'intégration dans le système social sénégalais, dues au frein de la langue, à la cherté de la vie, à la stigmatisation et aux préjugés de part et d'autres. Cette situation s'inscrit dans un contexte global et ne touche cependant pas une réalité que vivent certains étudiants notamment la situation que vit leur pays d'origine décrite souvent par les guerres telles qu'elles sont vécues en Côte d'Ivoire ; au Rwanda, en République Démocratique du Congo... En effet, depuis la crise ivoirienne en septembre 2002, on note une grande affluence d'étudiants étrangers vers le Sénégal : Ivoiriens, Gabonais, Comoriens, Marocains, Mauritaniens, Burkinabé, Maliens et bien d'autres Africains. Il nous permet ainsi d'élaborer plus précisément les difficultés d'intégration que rencontre le jeune étudiant ivoirien face au contexte de crise que vit son pays.

BOGUIFO Assoah Yolande (1995), stipule que pour bien prendre en charge les besoins des ivoiriens au Sénégal, la création d'un service social au niveau de l'ambassade de la Côte d'Ivoire s`avère nécessaire. Cela représenterait un atout dans la résolution des problèmes auxquels est confrontée la colonie ivoirienne vivant en particulier au Sénégal. Elle fixe alors les objectifs d'une telle initiative dans le but d'offrir à cette représentation diplomatique les pistes à explorer pour l'efficience et l'efficacité au niveau de sa population. En réalité aucune structure n'a été mise en place au niveau de l'ambassade pour prendre en charge les problèmes des ressortissants ivoiriens. Cette étude a été menée dans un contexte où la Côte d'Ivoire jouissait d'un climat de paix. La nouvelle donne de la guerre tient une place importante dans l'argumentaire pour justifier la création imminente d'une telle structure.

CHAPITRE II

OBJECTIFS- HYPOTHESE- CADRE THEORIQUE

II OBJECTIFS- HYPOTHESE- CADRE THEORIQUE

II.1. OBJECTIFS DE L'ETUDE

II.1.1 Objectif général

Montrer les répercussions de la guerre qui sévit en Côte d'Ivoire sur les conditions de vie socio éducatives des étudiants ivoiriens arrivés à Dakar après le 19 septembre 2002.

II.1.2 Objectifs spécifiques

1. Décrire le contexte socio politique et éducatif actuel que vit la Côte d'Ivoire.

2. Expliquer les motivations qui poussent les étudiants à venir étudier au Sénégal après le déclenchement de la guerre.

3. Analyser les conditions de vie sociale et éducative de ces étudiants au Sénégal en relation avec la crise en Côte d'Ivoire depuis ces quatre dernières années.

II.2. CADRE THEORIQUE

Parler du cadre dans lequel se trouve notre sujet, concernant les relations entre les conditions socioéducatives des étudiants ivoiriens arrivés au Sénégal après le 19 septembre 2002, nous renvoie à clarifier le champ de notre étude. Le statut du jeune étudiant ivoirien se décrit ici comme étant celui du jeune âgé entre 17 et 25 ans et qui représente la population la plus importante.

Cette population sujette à notre étude relève d'une importance majeure dans la place qu'elle joue dans la population générale. Dans le système éducatif de tous les pays de la CEDEAO7(*), l'étudiant est détenteur en général du Baccalauréat8(*) sanctionnant au moins 7 années d'études secondaires au minimum. Au Sénégal, diplôme est reconnu par l'admission à un programme d'études universitaires ou d'enseignement supérieur. En outre, cette tranche d'âge est d'autant plus importante qu'il est possible d'envisager leur participation à la reconstruction de la nation au sortir de cette crise dès leur retour effectif en Cote d'Ivoire.

Ces étudiants ivoiriens qui sont concernés par notre étude ont quitté la Côte d'Ivoire après le 19 septembre 2002, date qui marque le déclenchement de la guerre. Les affrontements armés se sont certes estompés, mais où la paix n'est pas instaurée ; le pays est divisé en deux parties par le centre : le nord encore sous le contrôlé par les forces belligérantes et le sud sous le contrôle des forces armées nationales. C'est donc dans cette atmosphère de troubles que ces jeunes sont arrivés à Dakar pour poursuivre leurs études.

Les conditions de vie socioéducatives des étudiants ivoiriens regroupent deux situations :

- D'une part, celle de leur vie sociale : il s'agit pour nous de voir les caractéristiques de la vie qu'il mène en terre sénégalaise : adaptation et intégration sociale, habitat, environnement, loisirs...).

Abondant dans ce sens, Amadou BÂ (1994) illustre les termes d'intégration, d'assimilation, d'acculturation, d'ajustement ou d'adaptation, en référence au nouveau milieu socioculturel de l'étranger. En effet, ces éléments constituent en effet, les principaux obstacles à l'épanouissement de celui-ci et illustrent la complexité du problème rencontré par les étrangers. Beaucoup de paramètres environnementaux et sociaux sont impliqués dans le processus d'adaptation : la participation sociale, l'état psychologique ainsi que les mécanismes d'adaptation physiologique, biologique, climatique et environnementale vécu dans la société hôte.

- Et d'autre part, celle de leur vie scolaire et estudiantine dans les établissements et universités de Dakar. L'étudiant ivoirien s'adapte t-il dans ce nouveau système éducatif ? Il est certes probable que le système éducatif ivoirien ne se recoupe pas en tous les points avec celui du Sénégal. Il est d'autant plus remarquable que ces étudiants vivent des années scolaires bien différente et qui pourraient être entachées de difficultés qui prennent leur source dans la crise ivoirienne.

II.3. HYPOTHESE

Afin de mieux orienter nos investigations nous posons une hypothèse suivante:

La situation de guerre en Côte d'Ivoire a des répercussions sur les conditions de vie des étudiants ivoiriens au Sénégal. Les conséquences déplorables de la guerre affectent non seulement pas les conditions de vie des habitants du pays mais aussi agissent à plusieurs niveaux sur la vie des étudiants ivoiriens vivant à l'étranger en occurrence ceux de la ville de Dakar.

CHAPITRE III

METHODOLOGIE

III. METHODOLOGIE

Cette étude se veut être une recherche quantitative basée sur une étude descriptive et rétrospective par l'analyse des données obtenues.

III.1.1. Cadre d'étude

Notre enquête s'est faite dans la ville de Dakar (Sénégal) auprès des étudiants fréquentant les établissements d'enseignements supérieurs privés ou publics.

III.1. 2 Population mère

Les informations ont été recueillies auprès des étudiants ivoiriens âgés de 17 à 25 ans et ayant quitté la Côte d'Ivoire après la date du 19 septembre 2002 pour poursuivre leurs études supérieures à Dakar. Cette population qui fait l'objet de notre enquête est constituée de jeunes de tout sexe confondu et étant inscrits dans l'un des établissements de formation supérieure de Dakar pour le compte de l'année académique 2005-2006.

III.1.3 Stratégie de recherche

Cette étude se fonde sur les principes d'une recherche qualitative ; l'objectif est de décrire les conditions de vie des étudiants. La description des problèmes auxquels ils sont confrontés permettrait d'établir le rapport entre leur vécu et la situation de crise en Côte d'Ivoire. Une enquête menée auprès des étudiants ivoiriens à Dakar, des entretiens faits avec les responsables d'associations et d'amicales, avec un professeur enseignant à l'université nationale de Côte d'Ivoire et avec certains responsables diplomatiques de l'ambassade ainsi que la recherche documentaire, nous permettront d'avoir des informations sur ce sujet.

III.1. 4 Echantillonnage

Notre échantillon est constitué de 37 étudiants ivoiriens et les critères de sélection sont les suivants :

- Etre étudiant ivoirien inscrit en cette année académique 2005- 2006 dans une école supérieure ou à l'université de Dakar.

- Avoir au moins 17 ans et 25 ans au plus.

- Avoir quitté la Côte d'Ivoire après le déclenchement de la guerre et avoir passé au moins 6 mois au Sénégal (durée que nous nous fixons au minimum afin de mieux apprécier les conditions d'adaptation et d'intégration).

Cet échantillon possède en lui-même une disparité de caractéristiques à savoir le sexe, le niveau et le type de formation, la religion, l'ethnie...Le choix des enquêtés s'est fait selon un échantillonnage stratifiée suivant une proportion d'étudiants définis par établissement de formation. On divise la population en groupes homogènes (appelés strates), qui sont mutuellement exclusifs, puis on sélectionne à partir de chaque strate des échantillons indépendants. Ainsi, environ 60% sont inscrits à l'université Cheikh Anta DIOP, contre 10% au centre africain d'études supérieures en gestion, 10 % à l'école inter- états de médecine vétérinaire et 20% aux écoles privées.

III. 1. 5 Choix des instruments

Le questionnaire nous a permis de relever les données concernant la situation sociale et éducative des étudiants avant et après leur arrivée au Sénégal, à identifier leurs moyens de subsistance et les difficultés qui sont liées à leur statut d'étranger, les problèmes rencontrés dans leurs études et de connaître leur mode de vie à Dakar. Ce questionnaire regroupait alors quatre (4) rubriques suivant un ordre précis. Il part de la description de la vie menée en Côte d'Ivoire, suivie des questions se référant au voyage. Ensuite, il aborde les questions concernant leur vécu au Sénégal, pour terminer avec le sujet concernant les projets d'avenir envisagés par ces étudiants

Parallèlement à ce fait, nous avons aussi recueilli des informations sur trois ordres :

1. Les facteurs qui provoquent l'échec de certains aux examens,

2. Les motivations des étudiants inscrits à la faculté des sciences médicales,

3. Les activités de l'association des étudiants pour l'intégration des jeunes étudiants ivoiriens.

Le support utilisé est un guide d'entretien abordant certains volets du questionnaire à un niveau plus général à savoir, les facteurs précipitants le départ et l'orientation vers le Sénégal, les avantages de poursuivre les études à l'étranger, mais aussi connaître les possibilités d'amélioration des conditions des jeunes ivoiriens.

III.1.6. Mode d'administration

Nous avons administré ce questionnaire à chaque étudiant ivoirien membre des différents strates que nous avons défini selon l'établissement de fréquentation. Après la sensibilisation sur l'enjeu de cette étude, les étudiants ont répondu aux questions posées en remplissant eux même ledit questionnaire à leur domicile respectif.

CHAPITRE IV

PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

IV. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 9(*)

Notre échantillon s'élève à 37 étudiants dont 20 étudiants sont de sexe masculin représentant (54%) et 17 sont de sexe féminin représentant 46% de cette population enquêtée. Cette population est composée de 37,8 % d'étudiants mineurs ayant entre 17 ans et 21 ans et de 62,2% étudiants majeurs âgés entre 21et 25 ans.

IV.1 Situation matrimoniale et milieu de vie

La condition de vie familiale est un déterminant non négligeable dans la poursuite des études. La nécessité d'avoir un programme extra scolaire alléger par les tâche et responsabilités familiales constitue l'une des conditions favorables pour la réussite.

Figure 1:Situation matrimoniale et de vie familiale en Côte d'Ivoire

A la lecture de cette figure, nous constatons que la majorité (35) est constituée de célibataires et 2 étudiants sont mariés. Les responsabilités familiales et conjugales peuvent être des blocages pour la poursuite des études universitaires. C'est pourquoi le statut de célibataire est propice pour mener à terme les études.

Avant leur arrivée au Sénégal, 27 vivaient chez leur père/ mère, 4 vivaient chez d'autres parents (oncle tante). Une infime partie, 4 vivaient en dehors du cercle familial soit seul, en cité universitaire ou avec des colocataires.

Il ressort donc que la majorité bénéficiait d'un climat familial, source d'intégration sociale, de soutien moral et d'affection.

Catégorie socioprofessionnelle des parents

Catégorie socio professionnelle des parents

Effectifs

ménagère/ Sans emploi

3

cadre moyen

4

cadre supérieur

29

total

37

Pour la majeure partie de ces étudiants, (29) les parents sont des cadres supérieurs et prennent en charge ces derniers ; 3 ont des parents sans revenus (ménagère et sans emploi). Cela démontre que les étudiants issus de familles aisées ont plus l'opportunité d'étudier à l'étranger.

IV.2 Appartenance politique et groupe ethnique

La Côte d'Ivoire constitue une véritable mosaïque d'ethnies, car on y dénombre plus de 60 ethnies différentes qu'on peut regrouper en quatre grands groupes (selon des critères linguistiques):

1) Le groupe Mandé : localisé dans le nord-ouest du pays ; il est appelé aussi mandingue, et regroupe surtout les Malinké, les Bambara, les Dioula, les Foula, etc.

2) Le groupe Gour (Voltaïque): au nord-est, ce groupe constitue l'un des plus anciens peuples du pays, avec les Sénoufo et les Lobi, qui  habitent le Nord. 

3) Le groupe Krou : au centre sud et au sud-ouest résident les Krou ou Magwé, l'ethnie dominante est le Bété.

4) Le groupe Akan : à l'est, au centre et au sud-est se trouvent les Akan, l'ethnie la plus nombreuse, et que l'on divise en Akan du Centre (principalement Baoulé), en Akan frontaliers (Agni, Abron, etc.) et en Akan lagunaires (Ebrié, Abouré, Adioukrou, Apolliniens ou Nzima etc.).

Depuis le 19 septembre 2002, le pays est divisé en 2  à partir du centre par la ligne d'interposition neutre séparant les rebelles et les forces gouvernementales, de même que l'ensemble des mandé et des voltaïque au nord, des krou et akan au sud.10(*)

Tableau 1 : Appartenance politique et groupe ethnique

 

région

parti politique

zone avant le 19 septembre

groupe ethnique

nord 11(*)

sud

FPI

PDCI

RDR

zone Nord

zone Sud

Akan

0

22

1

1

0

21

1

Krou

0

4

0

0

1

4

1

mandé

4

0

1

0

0

2

0

voltaïque GÜR

7

0

0

1

1

7

0

Total

12

26

2

2

2

35

2

Il ressort de ce tableau que sur les 37 étudiants venus au Sénégal après cette date, 12 sont originaires du nord contre 26 du sud dont la majeure partie est représentée par les Akan (21). Cela révèle indirectement le faible taux de scolarisation au nord de la Côte d'Ivoire, ce qui fait que les nordistes sont peu représentés dans le cadre des études universitaires.

Par ailleurs, l'hypothèse soutenue comme motif de la guerre concernant l'appartenance politique qui serait fonction de la région d'origine et du groupe ethnie des différents leaders, classant ainsi les nordistes avec le RDR12(*), les Akan avec le PDCI13(*) est et les Mandé avec le FPI14(*) n'est pas vérifiée ici. L'appartenance à un quelconque parti politique n'a pas de lien avec le groupe ethnique ou la région d'origine.

Lors du déclenchement de la guerre, deux (2) étudiants étaient en zone sous contrôle des rebelles ; ce qui montre qu'ils ont été au coeur des affrontements lors de la guerre et on dû d'une manière ou d'une autre se déplacer de façon furtive pour venir en zone libre. Cela explique en effet les causes des problèmes psychologiques traumatismes évoqués par ceux- ci lors de l'enquête.

IV.3 L'initiative de la décision de départ et ses motivations

Voyager à l'étranger nécessite un temps de préparation préalable. La définition de la destination, les conditions à remplir, la planification du budget et le moment du départ sont les principaux éléments qui constituent cette préparation. Il y a toujours des facteurs de "push" qui représentent les causes du départ tels que les répercussions de la guerre. Les facteurs de "pull" attirent ainsi l'étranger vers l'extérieur du pays.

D'ailleurs ces facteurs sont à l'origine de nombreux départs de la Côte d'Ivoire vers l'étranger. Et ce sont ceux qui disposent de moyens financiers suffisants qui peuvent réaliser une telle entreprise.

Figure 2 : Décision de départ

Il y a au total 23 étudiants qui ont préparé leur voyage pour le Sénégal en moins de 6 mois. Seulement 5 parmi les 28 dont les parents ont été à l'initiative du voyage ont mis plus de 6 mois pour préparer le voyage contre 5 qui ont été eux- même à l'origine de son initiative. Ce qui montre que le temps de préparation est relativement court (moins de 6 mois). La courte durée de préparation justifie les difficultés d'adaptation que nous avons relevées.

La majorité (28) est venue au Sénégal sur décision des parents. Ces derniers sont en général, les initiateurs- clé des voyages à l'étranger de leurs enfants même s'ils sont majeurs (âgés d'au moins 21 ans).

Devant la situation de crise et d'insécurité qui prévaut et les interruptions des cours répétées, les parents agissent assez rapidement pour assurer leurs études supérieures. A plusieurs reprises les calendriers scolaires et universitaires ont été perturbés en Côte d'Ivoire à cause des mesures de sécurité prises telles que les couvre- feu, les états d'urgence  pour rétablir la paix dans les villes; aussi et surtout à cause des grèves orchestrées par les étudiants d'une part et celles des professeurs et enseignants d'autre part. La dernière grève date du mois de mars 2006 et a duré plus de deux mois et a été menée par les enseignants du supérieur15(*). Tous ces éléments motivent la décision prompte des parents qui ont les moyens de faire partir leurs enfants.

Tableau 2 Répartition des étudiants venus au Sénégal en fonction des causes du départ socio-politique et éducatif

Les étudiants ont répondu conjointement aux questions concernant leur motif de départ indépendamment l'une de l'autre.

- Système éducatif

situation socio-politique

causes de la venue au Sénégal

Oui

non

TOTAL

Système éducatif

oui

13

5

18

non

3

16

19

Total

1 6

21

37

Au sujet du motif du départ 16 sont venus pour des raisons liées à la situation politique. Parmi eux, le plus grand nombre (13) vont venus à cause du système éducatif et 10 sont inscrits en Faculté des sciences médicales. Cette formation regroupe la majorité des étudiants inscrits à l'université.

En effet, le système universitaire à Abidjan appliqué en 1ère année d'études en sciences médicales avec le tronc commun ne les encourage pas à s'y inscrire. Il s'agit d'un concours où intervient le numerus clausus, c`est à dire, qu'il y a un nombre limité de places disponibles chaque début d`année. Par exemple, en 2003, 298 places sur 350 ont été pourvues pour un total de 1200 candidats. En 2004, 350 places pour un effectif de 1 500 étudiants pendant que 149 autres étudiants admis appelés « reçus collés » ont eu la moyenne requise mais ne figuraient pas parmi les 350 premiers16(*). En effet, malgré la performance et les résultats très appréciables des candidats, seuls prévalent le quota fixant par le nombre de places disponibles en 2ème année, l'obtention d'une moyenne supérieure ou égale à dix (10) et la non obtention de note éliminatoire inférieure ou égale à 5/20 dans chaque matière. C'est d'ailleurs, ce qui a valu péjorativement le surnom de « tombeau commun» au tronc commun des premières années d'études en sciences médicales. Après deux années infructueuses l'étudiant est automatiquement renvoyé de l'université.

Cette sévère sélection minutieuse, décourage aussi le choix de cette formation peut causer ainsi des mauvaises orientations vers la filière choisie ou pire le manque de vocation professionnelle à l'avenir; motif de performance réduite dans l'exercice du métier futur.

Par ailleurs, lors de nos entretiens avec certains étudiants de la faculté des sciences médicales de l'université Cheikh Anta DIOP, il ressort que celle- ci présente de meilleurs avantages pour la réussite. Le nombre d'années de formation est réduit d'un an par rapport à celui en vigueur en Côte d'Ivoire. Elle est de 7 ans en l'occurrence pour la faculté de médecine au Sénégal. Aussi, les risques de renvois au 1er cycle des études sont moindres: le système de validation des unités de valeurs sur deux sessions en une année académique reste valable à toutes les années d'études. De plus, dès la première année, les étudiants bénéficient de travaux dirigés, de travaux en laboratoire et de partiels leur permettant d'évaluer le niveau de connaissance au fur et à mesure que les cours sont dispensés. Cela permet aux étudiants d'exploiter leur chance de réussir en comptant sur leurs efforts au travail et non en étant éjecté par un système trop exigeant et peu sûr. Certains iront jusqu'à témoigner que certains de leurs camarades de lycée qui étaient major de leur promotion ont été renvoyés après deux années passées au tronc commun en Côte d'Ivoire.

A ce sujet, les données statistiques de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, montrent que le nombre des étudiants ivoiriens qui viennent étudier dans ses structures est de plus en plus croissant et a doublé en 2 ans (2001- 2003 : de 92 à 186 étudiants) et jusqu'à janvier 2006 il a atteint 229. Bien que ces effectifs ne soient pas très importants devant le nombre élevé d'étudiants Ivoiriens vivant en Côte d'Ivoire, nous remarquons que ces formations à l'étranger sont surtout l'apanage de ceux qui ont un soutien financier appréciable.

Il est à remarquer qu'une quinzaine d'étudiants ne sont pas venus à cause de la situation socio-politique du pays ce qui stipulerait qu'ils seraient venus au Sénégal même si le pays jouissait d'une certaine stabilité. Leur venue n'est inhérente pas à cette situation, les causes pourraient donc se situer à un autre niveau .

Tableau 3: Répartition des étudiants venus au Sénégal en fonction des causes du départ socio-politique et désir d'élargir le champ de la formation

situation socio-politique

causes de la venue au Sénégal

Oui

non

TOTAL

élargir le champ de la formation

oui

3

 15

18

non

13

 6

19

Total

16

21

37

Ceux qui viennent pour élargir le champ de leur formation représentent la moitié des étudiants. Ils fréquentent principalement des écoles interafricaines qui ne sont donc pas présentes sur le territoire ivoirien. Nous avons l'école des sciences médicales et vétérinaires, et le centre africain d'études supérieur en gestion (CESAG).

La situation de crise qui sévit en Côte d'Ivoire est à point nommée, un motif de départ des étudiants du pays. Cette crise pourrait causer à la longue un démantèlement du système éducatif et avoir des répercussions graves sur la population jeune si le climat de paix n'est pas instauré effectivement. Par la suite elle pourrait accentuer « la fuite de cerveaux ». Cela représente donc une menace pour le développement humain et durable.

IV.4 Voyage à l'étranger

La vie à l'étranger constitue une source d'accommodation à la terre d'accueil même si il est de courte durée. Cela facilite aux jeunes ivoiriens de pouvoir s'intégrer facilement dans la société sénégalaise contrairement à celui qui n'a jamais effectué un voyage à l'étranger.

Le Sénégal est un pays membre de la CEDEAO, pays séparé de la Côte d'Ivoire par le Mali et la Guinée. Ces pays jouissent des accords de libre circulation des personnes et des biens.

Tableau 4 : Voyage à l'étranger

Avez-vous été à l'extérieur du pays?

OUI

pays africain

13

pays européen

3

NON

21

total

37

On note néanmoins que moins de la moitié (16) avait déjà fait un voyage à l'étranger que ce soit de courte ou de longue durée. Tous les étudiants enquêtés ne foulaient la terre sénégalaise que pour la première fois. Ce qui signifie que la majorité (21) ne connaissait aucun pays avant d'arriver au Sénégal. C'était pour eux, la première fois de sortir de l'environnement familial et du cercle des amis qu'ils avaient et dans lesquels ils ont vécu jusqu'alors.

Cette situation accentue le sentiment de solitude et les problèmes d'isolement. L'un d'entre eux révèle, concernant leur plus grande difficulté d'adaptation: « je n'ai pas d'amis ici et c'est difficile pour moi de communiquer en wolof quand je pars faire des courses ».

V.2.5- Le financement des études

Les études supérieures sont coûteuses même si les politiques actuelles prônent l'école gratuite pour tous. Cela n'est appliqué aujourd'hui que dans l'enseignement primaire public. Dans ce contexte de crise économique, ces étudiants avant leur arrivée au Sénégal ont pu s'appuyer sur les capacités financières de leurs parents ou ont dû rechercher des fonds nécessaires capables de soutenir leur formation et leur entretien.

Figure 3 : Financement du séjour au Sénégal

Très peu d'étudiants (2) bénéficient d'une subvention ou une prise en charge. Le coût élevé des études et la cherté de la vie à l'étranger particulièrement à Dakar font qu'ils dépensent entre 60 000 ET 200 000 francs CFA par mois. Ce qui représente au moins le tiers du salaire d'un cadre moyen de plus petit échelon qui gagne autour de 130 000 (cent trente mille) francs CFA en Côte d'Ivoire.

Les frais de scolarités sont très élevés. Les droits d'inscription s'élèvent à 150000 francs CFA pour les étrangers contre 50 000 francs pour les Sénégalais en ce qui concerne l'université Cheikh Anta DIOP, et autres établissements tels que l'Ecole Nationale des travailleurs sociaux spécialisés ont les frais de scolarités qui s'élèvent à 600 000 francs CFA contre 50 000 francs pour les nationaux. Ces coûts élevés constituent certes l'accès des études à l'étranger pour une minorité d'étudiants privilégiée mais pourrait constituer aussi un désavantage pour la sélection des nationaux dans les établissements de Dakar. D'ailleurs c'est l'une des remarques faite par Moustapha TAMBA (2005) parlant des établissements privés au Sénégal.

Ainsi, les étudiants dont les parents n'ont pas de ressources suffisantes se voient exclus de cette opportunité de continuer les études dans un climat plus favorable à l'étranger. Ils restent alors sur place attendant que la situation se décante un jour ou pire encore, abandonnent les études dont les frais deviennent de plus en plus élevés dans un pays où la situation économique est difficile.

La poursuite des études est réservée à une certaine catégorie sociale d'individus disposant des moyens financiers créant ainsi un environnement propice aux études. Les étudiants issus de familles moins aisées quant à eux, comptent sur les bourses d'études qui ne sont allouées qu'à une infime partie. Cela paraît donc un paradoxe surtout pour les Etats qui prônent la politique de l'éducation pour tous.

IV.6 Comparaison des niveau d'études actuel et avant le départ

Figure 4 : Niveau d'études

Niveau d'étude en Côte d'Ivoire

Niveau d'étude au Sénégal

BAC+1

BAC+2

BAC+3

BAC+4 et plus

TOTAL

BAC

11

13

2

3

29

BAC+ 1

 
 

1

 

1

BAC+2

 
 
 

3

3

BAC+3

 

2

 

1

3

BAC+ 4

 
 
 

1

1

TOTAL

11

 

3

8

37

Il ressort de tableau que la majorité (29) n'avait pas encore entamé des études universitaires en arrivant au Sénégal. Ce qui explique leur double difficulté d'adaptation liée d'une part au changement d'environnement ; car ils vivaient pour la plupart dans la cellule familiale (tableau 1) alors qu'au Sénégal aucun d'entre eux ne bénéficie de la proximité des parents, de même que la différence de culture. Et d'autre part, cette difficulté d'adaptation est liée au changement de système éducatif : le système universitaire est fort différent de celui du secondaire qu'ils ont côtoyé jusque là. En dépit du fait qu'il soit à l'étranger, les nouveaux bacheliers qui restent même dans leur pays éprouvent bien souvent des difficultés à pouvoir s'adapter à ce système éducatif. La dispense de cours magistraux, l'effectif pléthorique des étudiants par faculté, le système d'évaluation avec les unités de valeurs à valider alors qu'ils avaient besoin de la moyenne pondérée de 10 pour passer en classe supérieure, l'accent mis sur a responsabilité personnelle de l'étudiant à assister aux cours...constituent bien des facteurs qui rendent difficile l'adaptation des jeunes bacheliers au système des études supérieures.

V.2.7 - Problèmes rencontrés au Sénégal

Les étudiants ivoiriens ont relevé les divers problèmes sociaux et scolaires qu'ils rencontrent au Sénégal. Ainsi selon l'ampleur, nous relevons au travers de ce tableau ci- dessous les problèmes majeurs relatifs à la restauration, au logement, aux finances, à l'adaptation, au logement, au système éducatif, aux papiers d'identification administrative, à l'isolement et à la santé.

Tableau 4 : problèmes rencontrés au Sénégal

Rencontrez vous des problèmes au Sénégal?

oui

non

total

problèmes de restauration

OUI

20

1

21

NON

8

8

16

problèmes financiers

OUI

15

1

16

NON

13

8

21

Difficultés d'adaptation

OUI

13

1

14

NON

15

8

23

problèmes d'isolement

OUI

9

1

10

NON

19

8

27

Problèmes de logement

OUI

7

1

9

NON

21

8

29

problèmes de papiers

OUI

6

1

7

NON

22

8

30

problèmes de santé

OUI

5

1

6

NON

23

 8

32

problèmes scolaires

OUI

4

1

5

NON

24

 8

32

- Problème de restauration

La grande partie des étudiants ivoiriens (21) se plaint de problèmes liés à la restauration. Les régimes alimentaires accessibles à leur bourse sont peu variés, cela est dû en partie au manque de variétés de denrées alimentaires à moindre coût et disponible à proximité de leur logement. Pour donc se restaurer ils devront se déplacer sur de longues distances ou faire eux même la cuisine empiétant sur leurs heures libres qui devraient être en principe consacrées à la recherche et aux révisions et aux loisirs....

- Problèmes financiers

Les étudiants rencontrent principalement des problèmes financiers (16). Seulement 2 sont boursiers et logés. Les retombées de la crise économique vécue depuis les années 80, accentuées par la guerre ont réduit le pouvoir économique des parents qui ont la charge de leur séjour. Selon l'enquête, leurs charges mensuelles sont comprises entre 60 000 et 200 000 Francs CFA hormis les frais d'inscription et de scolarité.

Cela ne leur permet pas pour autant de subvenir à tous leurs besoins. Certains sont obligés la plupart du temps à solliciter des aides ou à faire des emprunts le temps de percevoir leur mandat.

- Problème de logement

Le quart de ces étudiants rencontrent des problèmes de logement, qui se traduisent par les déménagements répétés : l'un a effectué cinq déménagement en quatre années de séjour au Sénégal. Seulement 2 sont logés par le centre des oeuvres universitaires. Ces problèmes résultent de la raréfaction des appartements à proximité de leur établissement, de la cherté des loyers et des décisions imprévues des propriétaires tendant à faire augmenter leurs charges et caractérisent cette situation problème. Ils vivent alors dans des appartements à la hauteur de leur capacité financière quand bien même qu'ils soient situés dans des quartiers populeux et parfois bruyants alors qu'ils ont vécu jusqu'alors dans des quartiers résidentiels en Côte d'Ivoire. Malgré cet état de faits, ils s'accommodent tant bien que mal à vivre dans ces conditions désobligeantes afin d'éviter les dépenses en matière de transport et prévenir les retards au cours dus aux embouteillages fréquents dans la vile de Dakar. Ils habitent dans des quartiers tels que Fann- Hock, Gueule Tapée, Médina, Fass et Amitié2.

- Problèmes de la santé

Certains (6) affirment avoir des problèmes de santé dus à la difficulté d'adaptation au climat et au régime alimentaire. Les variations climatiques constituent un facteur de détérioration de la santé de certains étudiants. Ils ne sont pas accommodés encore au climat et souffrent de pathologies digestives liées à l'alimentation peu variée et surtout la difficulté à pouvoir se restaurer. En période de froid d'autres se plaignent de rhumatismes. Cette santé défaillante s'avère être un motif d'absentéisme à l'école et un frein à la poursuite des études.

- Difficulté d'adaptation

Nous relevons que plusieurs facteurs déjà précités y contribuent en occurrence le changement de milieu, la courte durée de la préparation du voyage (moins de 6 mois) alors qu'ils n'avaient jamais quitté leur pays natal auparavant pour la plupart. A cela s'ajoute aussi un aspect culturel auquel ils ne sont pas habitués : l'utilisation de la langue nationale qui est le « wolof » constitue un élément de dépaysement : en effet l'usage d'une langue nationale n'existe pas en Côte d'Ivoire. La communication avec certains nationaux sénégalais lors des discussions en dehors des cours s'avère difficile. Ce qui entraîne l'isolement et la difficulté d'intégration chez certains étrangers.

Sept (7) étudiants ont du mal à s'adapter au système académique universitaire dont 6 viennent de la terminale, un seul a le niveau BAC+2 (voir données d'enquête). Ce qui montre l'importance d'une longue préparation et d'information avant leur arrivée et même en terminale par l'organisation des journées de carrières.

- Problèmes d'isolement

Parmi ces étudiants, 9 se sentent isolés parmi lesquels 7 n'adhèrent pas à une association.

L'association ou l'amicale constitue un lieu de socialisation et un canal d'intégration de l'étudiant ce qui évite les situations d'isolement et de solitude. Il existe en effet des amicales des étudiants ivoiriens au Sénégal en occurrence « AMEESIS17(*)» qui rassemble l'ensemble de toutes les autres associations au niveau des facultés et écoles dakaroises. Elle se réunit trimestriellement au niveau d'un amphithéâtre de l'université. Cependant selon les propos recueillis auprès du président en exercice, le 28 mars 2006, celle-ci souffre d'un démembrement qui agit sur le dynamisme de la structure et l'intégration des étudiants qui vivent en autarcie.

- Problèmes de papiers

Nous notons à la lecture de ce tableau que 6 étudiants ont des problèmes de papiers dont 4 viennent des zones sous contrôle des forces nouvelles. Deux d'entre eux n'ont pu venir au Sénégal qu'avec des pièces d'identité ivoirienne, ont peur d'être stigmatisés. L'un d'eux avance que n'étant pas d'origine ivoirienne, il craint de se rendre à l'ambassade de peur d'être rejeté car il a quitté le pays par voie routière en passant par le Mali sans qu'il n'ait de pièce à sa portée. Cependant une dizaine affirme n'avoir pas été recensés au niveau de l'ambassade faute de temps ou de «  négligence » selon leurs propres termes. Cette situation de faits rejoint en effet, les problèmes d'acquisition des pièces d'identité qui prévalent en Côte d'Ivoire depuis le déclenchement de la guerre et constitue un problème majeur d'accès à certaines prestations de services dans l'administration Sénégalaise et même pour effectuer des opérations monétaires.

- Problèmes scolaires

Il s'agit ici des problèmes liés au frais d'études tels que l'acquisition de documents de travail qui ne sont pas toujours à la portée de leur bourse. Ils recourent à la photocopie des ouvrages malgré leur reproduction interdite. Certains connaissent par ailleurs des cas d'échecs.

Figure 4 : Echecs scolaires

Il y a 10 sur 27 étudiants ivoiriens arrivés avant novembre 2004, (c'est-à-dire ayant passé au moins deux années académiques) qui ont déjà connu au moins un échec scolaire leur faisant reprendre l'année ; 6 ont repris deux années scolaires en 3 ou 4 ans depuis leur arrivée, parmi eux 4 viennent de la faculté des sciences médicales. Ce qui montre une difficulté pour ces derniers à passer le cap du 1er cycle en faculté des sciences médicales alors que la plupart voulaient contourner pour la plupart l'échec du tronc commun en première année d'étude médicale en Côte d'Ivoire18(*). Cela révèle donc l'excellence requise pour la poursuite des études en sciences médicales.

A l'issu de cette enquête, nous relevons que 28 sollicitent l'aide de leurs amis ou tuteurs une aide en cas de problèmes rencontrés, mais seulement les 2 boursiers ont recours à l'ambassade.

A cet effet, l'ambassade n'est point sollicitée par la majeure partie des étudiants afin de répondre à leur préoccupation. L'un avancera parlant de ses attentes face à l'ambassade et de son personnel : « je n'ai rien à attendre d'eux, ils n'ont même pas le temps de s'occuper de nos problèmes, qu'ils restent là où ils sont... »19(*). Il n'y a pas en effet de structures au niveau de l'ambassade pour répondre aux préoccupations des étudiant. Ces étudiants font référence à elle que pour fournir une lettre de recommandation exiger lors de la constitution des dossiers de candidature à l'université. Cela montre qu'il y a une nécessité d'offrir un cadre de résolution des problèmes des étudiants.

IV. 8 Projets envisagés en cas d'instauration de la paix en Côte d'Ivoire et intérêt des étudiants à s'informer sur l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire

Plusieurs sont venus au Sénégal à cause de la situation sociopolitique en Côte d'Ivoire. Au début de la crise, la recherche quotidienne des informations sur l'évolution de la situation occupait une place importante dans la vie des ivoiriens. Cependant, depuis septembre 2002 jusqu'à nos jours la situation ne s'est pas décantée. Le climat politique souffre encore de plusieurs maux : la moitié du pays reste encore aux mains des forces nouvelles alors que l'échéance pour les élections présidentielles approche (fin octobre 2006). Cette situation fragilise la paix et constitue un motif majeur de découragement des étudiants à définir des projets d'avenir la fin de leurs études pour le bénéfice du pays. Ainsi à la question de savoir qu'est ce qu'ils envisagent faire si la situation se décante nous avons relevé :

Figure 6 : Projets envisagés en cas d' instauration de la paix en Côte d'Ivoire et

intérêt des étudiants à s'informer sur l'évolution de la situation en Côte d'Ivoire

Une quinzaine a fréquemment des informations sur l'actualité ivoirienne. Les autres ne le font rarement ou quand il y a des événements ou pas du tout. Hormis le football ivoirien, ils ne s'intéressent vraiment pas à l'actualité ivoirienne concernant les sujets abordés sur la situation de crise du pays.

Cela représente pour ceux -ci une façon d'éviter de perturber leurs études pour se focaliser sur l'objectif de réussite qu'ils poursuivent au Sénégal. Ces informations sont obtenues via l'Internet principalement, par la radio et dans les journaux. Un seul tient compte de la rumeur, qui pourtant, a du poids à Abidjan où elle circule très rapidement d'un individu à un autre sans en connaître pour autant la source véritable. Il se lit un désintéressement à suivre l'actualité ivoirienne surtout politique et cela décrit la déception des uns et des autres sur la situation de guerre qui subsiste depuis près de 4 ans.

Sur les 7 qui se sentaient proches d'un parti politique seulement 3 continuent de l'être et à contrario 4 qui ne l'étaient pas le sont maintenant

Concernant leurs projets d'avenir la majeure partie désire retourner en Côte d'ivoire si la situation se décante.

Cependant quelques uns (5) sont en transit vers un autre pays et sont venus à cause de la situation socio- politique dont 3 n'ont pas le désir de retourner à cause des incertitudes au rétablissement effectif de la paix et les difficultés de relance économique en Côte d'Ivoire à laquelle ils auraient pu contribuer à la fin de leurs études.

En somme, nous notons à l'issue de enquête menée auprès des étudiants ivoiriens diverses conclusions :

1. Il n'existe pas de liens directs entre les conséquences de la guerre en Côte d'Ivoire et les conditions de vie des étudiants ivoiriens à Dakar, mais ces conséquences se répercutent plutôt sur le système éducatif ivoirien. La situation de crise en Côte d'Ivoire n'influe certes pas directement sur leur réussite scolaire mais elle constitue un facteur de départ des étudiants à l'étranger et de réductions de leur capacité à améliorer leurs conditions de vie au Sénégal.

2. Les problèmes rencontrés par ces derniers sont principalement liés de la restauration, aux finances et à l'adaptation au nouveau milieu de vie.

3. Les opportunités pour s'offrir des études à l'étranger demeure l'apanage de famille à situation économique fort appréciable. Les frais liés au séjour et aux études étant très élevés. Les enfants issus de famille pauvres se voient exclus de cette possibilité à continuer les études hors de la Côte d'Ivoire.

IV. 9 PORTEE DU PROJET ET LIMITES DE LA RECHERCHE

IV.9.1. Portée du projet

Cette étude voudrait être une contribution à la recherche dans le domaine de la migration qui constitue aujourd'hui une problématique actuelle avec les problèmes d'insertion et de fuite de cerveaux qu'elle décrit dans les pays en développement.

Au niveau de la cellule des étudiants, cela permet de leur donner une plus grande vue des réalités que vivent les uns et les autres et pouvant aboutir à la création d'un réseau d'accueil et d'intégration de l'étudiant depuis son idée de départ de la Côte d'Ivoire jusqu'au terme de ses études.

Au niveau diplomatique, la situation socioéducative des étudiants ivoiriens au Sénégal entachée de difficultés pourrait constituer un argumentaire pour la création d'un service social consulaire qui offrirait à ces derniers un cadre d'écoute et de prise en charge de leurs préoccupations majeures. Cela contribuerait ainsi à favoriser l'atteinte de leur objectif de réussite scolaire.

VII.9.2. Limites de la recherche

Cette étude menée auprès des jeunes étudiants ivoiriens arrivés au Sénégal ne s'est pas passée sans encombre. L'une des difficultés majeure a été la contrainte de temps au niveau de leur disponibilité. Il fallait mener cette enquête pendant les périodes où ils n'étaient pas en congés scolaire ou en vacances car ils se déplacent pour la plupart à ces périodes. Cela ne coïncidait pas cependant avec les horaires disponibles que nous avions à l'institut pour mener cette enquête.

A cet effet, nous n'avons pas pu administrer les questionnaires nous même ce qui à causer la perte de plusieurs données qui auraient été bénéfiques et auraient augmenter le nombre de notre échantillon à 50. Ce sont les étudiants eux-même qui ont rempli le questionnaire et plusieurs questions comportaient des non- réponses.

En outre, il s'est avéré que très peu d'ouvrages ont abordé le sujet des conditions de vie des étudiants tant au niveau local qu'au niveau de pays étranger. Cela a donc limité le recueil d'informations nécessaire à une étude plus efficiente concernant le sujet.

La situation de guerre en Côte d'Ivoire a occasionné des souvenirs traumatisants à bien d'échelon aux habitants. Delà, certains de ceux qui ont été au coeur des affrontements marquaient une réserve à être interrogés. La délicatesse du sujet a pour ainsi restreint notre échantillon qui se voulait être au départ inscrit dans une recherche quantitative.

CONCLUSION

Il ressort de cette recherche que les conditions de vie socio-éducatives des étudiants ivoiriens venus au Sénégal dans le contexte de la guerre en Côte d'Ivoire ont en partie un lien avec la situation de crise que traverse le pays. Les étudiants viennent surtout à cause de la dégradation du système éducatif. Cette dégradation est due à la détérioration du climat socio- politique. Cette motivation est d'autant plus constatée chez les étudiants inscrits en faculté des sciences médicales.

Face aux coûts élevés liées aux études et à l'entretien, il apparaît qu'une minorité d'étudiants privilégiés a accès aux études supérieurs à l'étranger en référence au pouvoir économique élevé de leurs parents. De plus, les étudiants rencontrent aussi des problèmes au plan éducatif, certes inhérents à la situation de crise en Côte d'Ivoire, mais qui nécessitent une action concertée des différents acteurs tant au niveau politique, qu'au niveau social.

Ainsi promouvoir un cadre pour mieux les orienter à leur arrivée en terre sénégalaise, grâce à l'instauration d'un réseau d'étudiants et/ ou un renforcement des potentialités des amicales et associations pour l'accueil et l'encadrement des nouveaux arrivant est une nécessité. Cela constituerait un atout majeur pour réduire l'ampleur de ces problèmes rencontrés et améliorer les conditions de vie de ceux- ci.

Cependant, les actions menées au niveau des instances gouvernementales pour assurer la réussite de ses étudiants tant au plan national qu'à l'échelle internationales ne pourront être efficace sans l'instauration de la paix en Côte d'Ivoire et la pérennité d'une stabilité du système éducatif ivoirien. Ces éléments constituent malgré tout, les maillons clés pour offrir aux jeunes ivoiriens le cadre propice pour mener des études sans grand dommage.

La stabilité du climat socio-politique d'un pays est de près un facteur de propension de la réussite scolaire par le biais des conditions favorables d'un système scolaire stable et accessible à toutes les couches sociales. Cette stabilité

contribuerait ainsi à la reconstruction de la nation au sortir de cette crise pour laquelle ces étudiants, agent de développement potentiel y participeraient de façon efficace, prévenant à cette enseigne, la "fuite de cerveaux" des acteurs économiques du pays vers les pays développés.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

SITES WEB :

- Réussir http : / www.csdm.qc.ca / /thème 4.htm

- Tableau 6: estimation de la Côte d'Ivoire, http://www.afristat.org/Côte-d'Ivoire

- http://www.fratmat.net

- UNFPA: Situation des jeunes en Côte d'Ivoire, http://cotedivoire.unfpa.org/jeunes

- Conditions d'admission à l'UCAD, http : / www.ucad.sn/ htm

- Lettre ouverte du Pr. EHILE Etienne Président, Le président de l`Université d`Abobo-Adjamé s`insurge contre les ennemis du tronc commun, http:/www.abidjan.net/ lettre ouverte du jeudi 7 avril 2005.

- Chronologie des mouvements étudiants en France depuis 1945à nos jours Mouvements- étudiants fr.wikipedia.org/wiki/Mouvementsétudiants.

DICTIONNAIRES

1 Dictionnaire universel, Hachette 1995

2 Le petit Larousse grand format, Paris 2004

3 Le dictionnaire usuel, Quillet Flammarion, édition Paris 1990

MEMOIRES ET RAPPORT

1- BÂ Amadou, Migration et santé des populations à Bamako (Mali), collection de thèses et mémoire sur le Sahel, N°37, janvier 1994.

2- KOUASSI Serges Kouamé, L'intégration des étudiants étrangers à Dakar (Sénégal) : analyse à partir de la langue, des relations et des perceptions, mémoire de fin de cycle Dakar ENTSS 2004.

3- BOGUIFO Assoah Yolande, Le service social consulaire, une réponse possible aux problèmes des ressortissants ivoiriens au Sénégal, ENTSS 1995.

4- Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Rapport mensuel sur la situation humanitaire en Côte d'Ivoire du 15 octobre au 15 novembre 2005.

AUTRES REFERENCE S BIBLIOGRAPHIQUE S

1- Éric LANOUE; Laurence PROTEAU; Passions scolaires en Côte-d'Ivoire ; École, État et société. Paris, Karthala 2002, 388p.
2- BJEN Ellesfsen, HAMEL Jacques, WILKINS Maxime dans Sociologie et sociétés : La citoyenneté et le droit de cité des jeunes vol XXXI, N°2, automne 1999.

3- Suzie GUTH, Les collégiens et la guerre au Congo, Cahiers d'études africaines, P169-170, 2003.

4- Fabienne FORTIN, Elisabeth TAGGART, Suzanne KEROUAC, Serge NORMAND, Introduction à la recherche, université de Montréal 1988.

5- Moustapha MBODJ, Méthodologie de recherche en sciences sociales, processus de recherche, ENTSS 1998.

6- Chantal BOUYAT, Guide de présentation des mémoire et thèses, UQAM, Montréal.

7- Madeleine GRAVITCH, Méthodologie en sciences sociales, 10ème édition Dalloz, Paris 2000, p 697- 740.

8. Mouvement international ATD- Quart monde, Famille, enfant et développement en Afrique, UNESCO, Paris, 1988.

9 AKA N'GUESSAN Koukougnon Flaubert, Les efforts d'adaptation des systèmes éducatifs nationaux face aux incidences de la guerre : le cas des établissements de relais en Côte d'Ivoire, mars 2006.

10- Moussa SAMB, Mamadou DIONG, Babacar THIAW ; Etude sur le suivi des diplômes de l'université cheikh Anta Diop de Dakar UCAD Sénégal) dans le milieu du travail.

11. Françoise BRIOT, Gilles VERBUNT, Immigrés dans la crise, édition Ouvrières 1980, 189P.

12. Moustapha TAMBA, L'enseignement privé au Sénégal, Dakar 2005

13. Fraternité Matin : Crise dans le supérieur : les revendications de la CNEC examinées en conseil de gouvernement aujourd'hui,  du 13 Juin 2006, Côte d'Ivoire.

ANNEXES I

SUPPORT METHODOLOGIQUE

QUESTIONNAIRE POUR LES ETUDIANTS IVOIRIENS AU SENEGAL

(ville de DAKAR)

Inscrivez le numéro de la réponse dans la case correspondante ou répondre par écrit à la question posée.

Date :...........................................................................??????

Commune......................................................................................??

Quartier...................................................... ............................. ...??

Enquêté(e) ..................................................................................??

Numéro d'identification : .............................................???????

IDENTIFICATION

IDE 01: Vous êtes de sexe ?............................................................... ??

01= masculin 02= féminin

IDE 02: Quel est votre âge? (Mettre en clair l'âge réel)............................... ??

1- CARACTERISTIQUES EN COTE D'IVOIRE

CACI 01 : Quelle était votre situation matrimoniale en CI ?........................................ ?

1=célibataire 3=Divorcée 5= union libre

2= marié(e) 4 =veuve

CACI 02 : Avec qui viviez- vous ?................................................................. ?

1 = Père / Mère 2= Autres parents 3= avec son partenaire 4= chez des tuteurs 5 = seule avec enfant(s) 6= seul (e) sans enfant(s) 7= avec des étudiants en cité universitaire 8 = en groupe avec des colocataires

CACI 03 : A quelle catégorie religieuse apparteniez vous en CI ? .................??

1= Musulman Chrétien (2= catholique ; 3= protestant ; 4= témoins de Jéhovah,

5= adventiste 6= autres chrétien, 7= Animiste 8= Autre.......................

CACI 04: Apparteniez vous à un mouvement religieux ? ..................................?

1= oui lequel......................................................... 2=non

CACI 05 : De quelle ville êtes vous originaire ?...................................................................

CACI 06: Etiez vous proche d'un parti politique? ...........................................?

1= oui lequel......................................................... 2=non

CACI 07: De quelle région êtes- vous? (Mettre la région correspondante)......... ??

1= Lagunes 8= Montagnes 14= Sud-Bandama

2= Sud-Comoé 9= Lacs 15= Marahoué

3=Agnéby 10= Zanzan 16= N'Zi Comoé

4= Haut-Sassandra 11= Bas-Sassandra 17= Fromager

5= Savanes 12= Worodougou 18= Cavally

6= Vallée du Bandama 13= Denguélé 19= Bafing 20=autre (précisez)

7= Moyen-Comoé

CACI 08 : Quelle est votre langue maternelle ?...................................................

CACI 09 : Dans quelle ville étiez-vous le 19 septembre 2002 ?................................. CACI 10 : Dans quel type de logement habitez- vous ?................................................ ?

1= baraquement 3= maison ouverte sur la rue 5 = villa ou appartement

2= cour commune 4= studio 6= hôtel 7= autre........................

CACI 11 : Avant votre arrivée au Sénégal, dans quelle ville viviez vous (au moins 2 mois avant le départ de la CI)? .............................................................................

CACI 12 : Dans quelle commune habitiez vous ? ..............................................

CACI 13 : Etiez vous scolarisé (e) en 2002 ? 1= oui 2= non ...........?

CACI 14 : Si oui, dans quel établissement scolaire étiez vous inscrit en 2002 ? ..............

................................................................................................................................................

CACI 15 : si non quelle était votre occupation ? ..................................................

CACI 16 : quel était votre niveau scolaire avant votre départ ? ...........................?

1= sanas le BAC 3=BAC +1 5= licence

2=BAC 4=BAC+2 6= maîtrise 7 = BAC+5 au moins

2- CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES EN CI

CES 01 : A combien s'élevait votre scolarité ?.............. ?????????

CECI 02 : Qui subvenait principalement à vos besoins ?.............................................. ?

1= père 2= mère 3= père / mère 4= conjoint

5=autre parents 6= vous-même 7= connaissances 8= autre ............

CECI 03 : Quelle était l'occupation de cette personne  ?............................................

CECI 04 : Cette personne contribue t-elle aujourd'hui à vos besoins actuelles ?......... ?

1= oui 2= non

CECI 05 : quelle est la situation socio professionnelle de vos parents ?...............................

CECI 06 : Combien de personnes aviez- vous à charge ?...................................... ??

CECI 07 : Qui en a la charge aujourd'hui ? Répondre si CECI>0.......................................

3- CARACTERISTIQUES DU VOYAGE

CAV 01: Qui a été à l'initiative de votre départ pour le Sénégal ? ........................?

1= père 2= mère 3= père / mère 4= conjoint

5=autre parents 6= vous-même 7= connaissances 8= autre ............

CAV 02 : De l'idée à votre départ ? Combien de mois cela vous a pris ?............. ??

CAV 03 : Pourquoi avez-vous émigré au Sénégal ? Racontez ........................................... ...................................................................................................................................................... .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

(système éducatif , troubles universitaires, problèmes liés à la guerre, des problèmes politiques, problèmes ethniques, problèmes de religions, souci de nouvelles formations parents affectés dans le cadre de leur travail ...)

CAV 04 : Qui a financé ce voyage ?..............................................................................?

1= père 2= mère 3= père / mère 4= conjoint

5=autre parents 6= vous-même 7= connaissances

8= autre................................................................................

CAV 05 : Racontez nous comment vous avez effectué ce voyage ? (Par quel moyen et quels sont les contacts préalables que vous avez eu avant votre arrivée, qui a fait les démarches ) ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

.................................................................................................................

CAV 06 : Aviez vous été à l'extérieur du pays auparavant ?.........................................?

1= oui ; inscrire lequel ...........................pendant combien de temps ............

2= non

4- CARACTERISTIQUES SOCIALES AU SENEGAL

CAS 01: Quand est ce que vous êtes arrivé(e) au Sénégal ? ...........??????

CAS 02 : Par qui étiez vous accompagné lors de votre voyage pour le Sénégal? ........?

1=personne 2= parents familiers 3= amis/ copains

4= autres parents 5= amis de vos parents 6=autre..................................

CAS 03 : Qui vous a accueilli à votre arrivée de voyage ? ...................................?

1=personne 2= parents familiers 3= amis/ copains

4= autres parents 5= amis de vos parents 6=autre..................................

CAS 04 : Où aviez vous logé dès votre arrivée ?.......................................................... ?

1= chez des parents 2= chez des amis 3= à l'hôtel 4= autre.................

CAS 05 : Avec qui viviez vous dès votre arrivée ?........................................................?

1= seul(e) 2= parents (père- mère- oncle- tante) 3= soeur /frère /cousin(e) 4= amis/ copains 5= amis de vos parents 6=autre..................................

CAS 06 : Combien de fois avez-vous changé de logement ?...................................... ?

CAS 07 : Quel est votre lieu de résidence actuelle...............................................................

CAS 08: Dans quel type de logement habitez- vous ?................................................... ?

1= baraquement 3= maison ouverte sur la rue 5 = villa ou appartement

2= cour commune 4= studio 6= hôtel 7= autre........................

CAS 09 : Avec qui vivez vous ? ...............................................................?

1= seul(e) 2= parents (père- mère- oncle- tante) 3= soeur /frère /cousin(e) 4= amis/ copains 5= amis de vos parents 6=autre..................................

CAS 10 : Vous avez contact avec vos parents en Côte d'Ivoire : ..................................?

1=nullement 2= rarement 3= souvent (1/mois) 4= fréquemment (1/sem) 5=Ne sait pas

CAS 11 : qui établit ce contact le plus souvent ?........................................................... ?

1= moi-même 2= parents 3= ne sait pas

CAS 12 : Est ce que vous rencontrez des problèmes au Sénégal ? ........................?

1= Oui 2= Non

CAS 13 : Si oui lesquels ? classer par priorité 1................................................2............................................................

3................................................4.............................................................

5................................................6.........................................................

7................................................8..........................................................

(Problèmes de papiers, problèmes d'accueil, problèmes d'isolement, de stigmatisation, problèmes d'adaptation, problèmes de logement, problèmes d'emploi, problèmes de santé, problèmes psychologiques liés à la guerre, problèmes de scolarisation, problème de rapatriement de corps, problèmes financiers, de scolarité, de nourriture,....)

CAS 14 : Quelle a été votre plus grande difficulté d'adaptation (la langue, la nourriture le logement, la solitude, le système académique racontez ...)

.......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

................................................................................................................

.........................................................................................................................................................................................................................................................................

CAS 15 : Etes vous recensés au niveau de l'ambassade ?................................ ?

1= oui 2=non pourquoi ?..................................................

........................................................................................................................................................................................................................

CAS 16 : Appartenez vous à une association ? ...............................................?

1= oui laquelle.......................................................................2= non

CAS 17 : quelle est sa caractéristique majeure de cette association ?............................?

1=des étudiants de la même faculté ou école 2= des ressortissants de la même région 3= des étudiants 4= autre à préciser.............................

CAS 18 : Vous sentez vous proche d'un parti politique ivoirien? .........................?

1= oui lequel.................................................................. 2=non CAS 19: Appartenez vous à un mouvement d'action de votre religion ? .................?

1= oui lequel.................................................................. 2=non

CAS 20 : Qui solliciter vous pour la résolution de vos problèmes ? .....................?

1= personne 2= parents 3= conjoint(e) 4=tuteurs 5= amis

6= associations/mouvements 7= ambassade 8= autre..........................

CAS 21 : Quelle est la nature de cette aide ?..................................................................?

1= financière 2= morale 3= spirituelle 4= autre .....................

CAS 22 : Etiez vous satisfaits ? 1= non 2= oui ...............................?

CAS 23 : Quelles sont vos attentes par rapport à l'ambassade dans la résolution de certains problèmes ?:.................................................................................

...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

CAS 24 : Etes vous au parfum de l'actualité de Côte d'Ivoire par rapport à la crise ? ?

1= nullement 2= rarement 3= souvent (1/mois) 4= fréquemment (1/sem)

5= Quand il y a des évènements 6= Ne sait pas

CAS 25: si oui par quel moyen vous avez principalement ces information? ............?

1= par la radio 2= par la télévision ivoirienne (Africable) 3= par les autres chaînes de télévision 4= par l'Internet 5 = par les journaux 7= par le téléphone

8= par des amis 9= par les rumeurs 10= autre................................................

5- CARACTERISTIQUES UNIVERSITAIRES

CAU 01 : Quel est votre niveau d'étude universitaire?................................................. ?

1=BAC 2= 1ére année 3=2ème année 4= licence 5= maîtrise 6= BAC+5 7= bac +6 8= BAC +7

CAU 02 : Dans quel établissement êtes vous ?...................................................

CAU 03 : Avez-vous interrompu vos études depuis votre arrivée ?.............................. ?

1= non 2= oui...pendant combien de temps ? ...........................

CAU 04 : Si oui dire pourquoi ?......................................................................

CAU 05 : Avez-vous changé de filière à votre arrivée ?............................................... ?

1= non 2= oui

CAU 06 : Si oui dire pourquoi ?..................................................................................

............................................................................................................

...........................................................................................................

............................................................................................................

6- CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES AU SENEGAL

CES 01 : Qui finance vos études et votre séjour au Sénégal ? ............................?

1= père/mère 2= conjoint 3=autre parents 4= vous-même

5= connaissances (amis, copains) 6= institution 7= autre...............

CES 02 : Quelle est l'occupation actuelle de cette personne  ?................................

CES 03 : Quelle est la source principale de ce financement ? .............................?

1=aide financière/bourse 2= revenus parents 3= activités génératrices de revenus propres 4= rémunération propre 5=autres...............................

CES  04 : Quelle occupation avez-vous en plus de vos études ? ..............................

CES 05 : A combien s'élèvent vos charges mensuelles ?. ....... ???????

CES 06: Combien de personnes avez- vous à charge ?................. ................................. ??

CES 07 : Vous avez : (cochez la case correspondante)

1= portable ? oui ? non 2= meubles/salon ? oui ? non

3= appareil audio ? oui ? non 4= télévision ? oui ? non

5= un VCD/DVD ? oui ? non 6= ventilateur ? oui ? non

7= réfrigérateur ? oui ? non 8= climatiseur ? oui ? non

9= gazinière ? oui ? non 10= cuisinière ? oui ? non

11= ordinateur ? oui ? non

CES 08 : Combien de fois êtes vous retournez au pays depuis votre arrivée ?............. ?

CES 09 : Pour personne ayant fait plus d'un an, si vous n'êtes jamais retourné en CI dire pourquoi ? .............................................................................................

.....................................................................................................................................................................................................................

...........................................................................................................

7- CARACTERISTIQUES DES PROJETS

CAP 01 : Envisagez- vous rentrer en Côte d'Ivoire à la fin de vos études?................. ?

1=oui 2=non 3=je ne sais pas

CAP 02 : Si oui, dans combien de temps envisagez vous y retourner ?................ an(s)

CAP 03: Etes vous en transit vers un autre pays ?........................................................ ?

1=oui lequel ......................................... 2=non 3=je ne sais pas

CAP 04 : Quels sont vos projets pendant votre séjour au Sénégal ?

1= terminer vos études ? oui ? non 2= avoir un mari/ femme ? oui ? non

3= rester au Sénégal après les études ? oui ? non

4= trouver un emploi au Sénégal ? oui ? non 5= autre ..........................

CAP 05: Si la situation de crise en Côte d'Ivoire se décante que comptez vous faire?

................................................................................................................

..................................................................................................................

.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

...............................................................................................................

Annexe au questionnaire

 

Région

Départements

1

Région des Lagunes

Abidjan, Alépé, Dabou, Grand-Lahou, Jacqueville, Tiassalé

2

Région du Sud-Comoé

Aboisso, Adiaké, Grand-Bassam

3

Région de l'Agnéby

Agboville, Adzopé

4

Région du Haut-Sassandra

Daloa, Gagnoa, Issia, Vavoua

5

Région des Savanes

Korhogo, Boundiali, Ferkessédougou, Tengrela

6

Région de la Vallée du Bandama

Bouaké, Béoumi, Dabakala, Katiola, Sakassou

7

Région du Moyen-Comoé

Abengourou, Agnibilékro.

8

Région des Montagnes

Man, Bangolo, Biankouma, Danané, Duékoué

9

Région des Lacs

Yamoussoukro, Tiébissou, Toumodi

10

Région du Zanzan

Bouna, Bondoukou, Tanda

11

Région du Bas-Sassandra

San-Pedro, Sassandra, Tabou, Soubré

12

Région de Worodougou

Mankono, Séguéla, Touba

13

Région du Denguélé

Odienné

14

Région du Sud-Bandama

Divo, Lakota

15

Région N'Zi Comoé

Bongouanou, Bocanda, Daoukro, M'Bahiakro, Dimbokro

16

Région de la Marahoué

Sinfra, Bouaflé, Zuenula

17

Région du Fromager

Gagnoa, Oumé

18

Région du Moyen-Cavally

Ofékoué, Guiglo, Toulepleu

19

Région du Bafing

Touba

GUIDE D'ENTRETIEN

1. Depuis quand êtes vous au Sénégal et pourquoi y êtes vous venus?

...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................

2. Le plus grand nombre d'étudiants inscrits à l'université ( UCAD) sont en faculté des sciences médicales, quels sont selon vous les motivations de cette tendance ?

.........................................................................................................................................................................................................................................................................................

3. Pensez vous que la situation de crise en Côte d'Ivoire à des répercussions sur la vie des étudiants ivoiriens à Dakar ?

............................................................................................................................................................................................

4. Quels sont les facteurs qui influencent les échecs aux examens de certains ivoiriens ?

......................................................................................................................................................................................................

5. Appartenez vous à l'amicale des élèves, étudiants et stagiaires ivoiriens au Sénégal (AMEESIS)?

......................................................................................................................................................................................................

6. Quelles sont vos attentes par rapport à l'AMEESIS ?

..........................................................................................................................................................................................................

ANNEXES II

CARTES

Répartition des groupes ethniques

Source: http/ www.tlfq.ulaval.ca/AXL/afrique/cotiv

Carte de la Côte d'Ivoire en guerre (2003)


SIGLES

CESTI : centre d'étude des sciences et technique de l'informatique

ESP : école supérieure polytechnique

FASEG : faculté des sciences économiques et de gestion, de l'éducation et technologiques et de la formation

FASTEF : faculté des lettres et sciences humaines

FMPOS : Faculté de médecine, pharmacie et odontostomatologie

FSJP : faculté des sciences juridiques et politiques

FST : faculté des sciences et techniques

FLASH faculté des lettres et sciences humaines

* 1 http:/www.educanet.org

* 2 Données statistiques enregistrées au niveau du service informatique de l'UCAD

* 3 Réussir http : / www.csdm.qc.ca

* 4 Chronologie des mouvements étudiants en France depuis 1945à nos jours Mouvements- étudiants fr.wikipedia.org/wiki/Mouvementsétudiants

* 5 Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Rapport mensuel sur la situation humanitaire en Côte d'Ivoire du 15 octobre au 15 novembre 2005

* 6 Réussir http : / www.csdm.qc.ca

* 7 CEDEAO communauté des états de l'Afrique de l'ouest

* 8 Baccalauréat qui représente le diplôme de fin d'études secondaires abrégé BAC

* 9 Ces résultats ont été obtenus à partir des données collectées lors de l'enquête et ont été exploitées à grâce aux logiciels SPSS et Excel.

* 10 Voir carte groupes ethniques en Côte d'Ivoire en annexes 2

* 11 la localisation nord /sud est fonction de la région d'origine selon que l'on se trouve au nord ou au sud de la zone d'interposition .

* 12 Rassemblement des Républicains

* 13 Parti Démocratique de Côte d'Ivoire

* 14 Front Populaire Ivoirien

* 15 In Fraternité Matin du 13 Juin 2006, Côte d'Ivoire: « Crise dans le supérieur : les revendications de la CNEC examinées en conseil de gouvernement aujourd'hui »

* 16 Lettre ouverte N° 9719 in Fraternité Matin du jeudi 7 avril 2005 « Le président de l`Université d`Abobo-Adjamé s`insurge contre les ennemis du tronc commun »

* 17 Amicale des Elèves, Etudiants et Stagiaires Ivoiriens Au Sénégal.

* 18 voir commentaire tableau 2 : motifs de départ

* 19 voir questionnaire numéro 37






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera