IV.2.d. Conscience de la promiscuité vécue par
les prisonniers
86.6 % des détenus sont conscients de la
promiscuité vécue et répondent reconnaître les
conditions de promiscuité dans lesquelles ils vivent contre 13.4% qui
ne le sont pas (Tableau 9)
Cet établissement pénitentiaire de Ngozi n'a
cependant pas le monopole de la surpopulation carcérale malgré
son taux d'occupation qui est plus élevé avec 519.75% en 2004
[11].
Un rapport de la direction générale des
affaires pénitentiaires du ministère de la justice fait
état de quelques 9254 détenus dans les prisons du Burundi alors
que la capacité d'accueil réelle, au niveau national ne
dépasse pas 4050 places.
La prison centrale de Bujumbura accueillerait aujourd'hui 2619
détenus pour une capacité d'accueil de 800 places.
La prison de Gitega, compte actuellement 1183 détenus
pour une capacité d'accueil acceptable de 400 places [32].
Ainsi, les prisons les plus peuplées au monde sont
selon un rapport de la CICR, cité par l'OIP en 2003, celles des Etats
unis d'Amérique avec plus de deux millions de détenus, suivie de
Chine et de Russie avec respectivement un million et demie et huit cents mille
détenus [5].
Les délais très longs dans l'administration de
la justice et des peines excessivement longues pour des délits mineurs
aggravent la surpopulation, sans parler de l'incapacité de la police de
prévenir les crimes plutôt qu'à les détecter et les
sanctionner. Nous avons maintenant un aperçu de la surpopulation et ses
conséquences dans la prison centrale de Ngozi, c'est une institution
où des hommes sont et doivent partager l'espace avec des rats, des
chauves souris, des cafards, des mouches, des moustiques et beaucoup d'autres
choses vivantes visibles ou invisibles. Nombreuses d'entre elles sont
extrêmement pathogènes.
En effet, le risque le plus grave d'exposition à ces
agents de nuisance est notamment qu'ils sont vecteurs de nombreuses maladies
infectieuses, mais également à l'origine de certains incidents
techniques : incendie, court circuit, ..., ils peuvent également
altérer la qualité des denrées alimentaires.
L'étude montre des punaises de lit dans 44.4% des cas,
des poux dans 25.4% des cas, de chiques et de tics respectivement dans 19.7%
et 10.5% des cas (Tableau 11). Par ailleurs, comme les autres insectes
piqueurs, ils affectent le confort et l'efficacité des individus par
l'irritation, les démangeaisons, la perte de sommeil et
l'énervement dont ils sont la source.
Bien que beaucoup de prisonniers aient entendu ce
problème, ils en ignorent peut être les conséquences et les
implications sanitaires. Il est admis que la surpopulation de cette prison est
largement due à l'incarcération des personnes accusées de
délits graves comme les attaques à mains armées, des
meurtres, des viols, du trafic des stupéfiants...et auxquels il est
difficile d'obtenir des libérations sous caution ou de transferts et par
conséquent sont obligés de purger de longues peines.
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