Etude du phénomène des produits audiovisuels de contrefaçon en Côte d'Ivoire : le cas de la ville d'Abidjan.( Télécharger le fichier original )par Didier BOHUIT Université de Cocody-Abidjan - Maitrise universitaire en criminologie 2006 |
2. Les oeuvres cinématographiques.A. Un secteur en forte croissance.Alors que les oeuvres cinématographiques n'étaient pas très concernées, jusqu'à une date récente par la piraterie à grande échelle, la révolution dans le domaine des nouvelles technologies, notamment avec l'avènement du numérique va favoriser l'exploitation de ce genre d'oeuvres par les pirates. Aujourd'hui, les catalogues des grands studios américains constituent les oeuvres les plus copiées sur support CD ou DVD et sont, également, les plus répandus (cf. tableau 1 sur la part des produits de contrefaçon dans les ventes totales par secteur d'activité). Tableau 1 : Part des produits de contrefaçon dans les ventes totales du secteur.
Source : Rapport de l'OCDE sur les incidences économiques de la contrefaçon (1998)8(*). Selon l'Organisation de Coopération et de Développement Economique(OCDE), en 1996, la contrefaçon touchait déjà une large gamme de produits dont les produits audiovisuels dans leur ensemble (oeuvres musicales, vidéo, logiciels,...). Et toujours d'après ces statistiques, le pourcentage, pour l'ensemble des produits de la catégorie était supérieur ou égale à 33%. Ce qui revient à dire que plus de 1 produit audiovisuel commercialisé sur 3 était contrefait. Ainsi, les vidéogrammes se classent-ils en première position avec 50% de part de marché dans son secteur (soit 1 produit sur 2 issu de la contrefaçon), suivi du secteur des logiciels avec 43% de part de marché et enfin, par les oeuvres musicales avec une part de marché de 33%. B. Des produits de qualité supérieure.L'avènement du numérique a révolutionné l'industrie du divertissement. Chose à laquelle se sont adaptés les pirates. Contrairement aux actes de contrefaçon d'oeuvres analogiques (technologie précédente utilisée dans la fabrication des lecteurs de magnétoscopes), la copie de créations numériques n'entraîne aucune perte de qualité au niveau des images. En outre, les frais de reproduction d'oeuvres en ligne, par le biais d'Internet, sont insignifiants du fait que cette forme de piraterie ne nécessite pas une logistique importante. Il suffit juste d'avoir une connexion Internet et de disposer d'un ordinateur muni d'une grande capacité de stockage de données ainsi que de logiciels performants pour la gravure. Mieux encore, les contrefacteurs ont la possibilité de recourir à des techniques leur permettant d'agir anonymement, en effaçant toute trace de leur passage d'un serveur à un autre, à partir d'un cyberespace donné. Le fichier est simplement stocké, dans un premier temps, sur le disque dur de l'ordinateur ou sur un disque amovible de grande capacité (clé USB ou Pen Drive) puis est par la suite, utilisé à des fins commerciales par le biais de la gravure sur CD ou DVD. * 8 Hema VITHLANI : Les incidences économiques de la contrefaçon ; rapport du Bureau d'enquêtes sur la contrefaçon de la Chambre de Commerce International(CCI) pour la Division de l'industrie, Direction de la science, de la technologie et de l'industrie, OCDE(1998), p.10. |
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