MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
Union -
Discipline - Travail
UNIVERSITE DE COCODY - ABIDJAN
UFR CRIMINOLOGIE
ANNEE ACADEMIQUE
2005 -
2006
THÈME :
ÉTUDE DU PHÉNOMÈNE DES PRODUITS
AUDIOVISUELS DE CONTREFAÇON EN CÔTE D'IVOIRE : LE CAS DE LA
VILLE D'ABIDJAN
Produit et présenté
par :
Didier BOHUIT
Licencié es - Criminologie
Sous la Direction de :
Pr. Alain SISSOKO
Pr. Titulaire de Sociologie et
Doyen de l'UFR de Criminologie
Et La Supervision de :
Dr YEBOUE B. Henry
Enseignant à l'UFR de Criminologie
SOMMAIRE
SOMMAIRE
2
Définitions des abréviations
contenues dans ce mémoire.
4
DEDICACE
5
REMERCIEMENTS
6
INTRODUCTION
7
PROBLEMATIQUE
9
METHODOLOGIE
15
Première partie : NORMES DE
PRODUCTION DES OEUVRES AUDIOVISUELLES : Nature des produits contrefaits et
ampleur du phénomène
19
CHAPITRE I : NORMES DE PRODUCTION ET
DE FABRICATION DES OEUVRES AUDIOVISUELLES.
20
Section 1 : Normes requises au plan
international.
20
1. Systèmes d'identification
ou d'authentification de phonogrammes.
20
2. Moyens d'identification et
d'authentification des vidéogrammes.
21
Section 2 : Normes de production au
plan national.
22
1. Mentions visibles sur les
phonogrammes.
22
2. Mentions visibles sur les
vidéogrammes.
23
CHAPITRE II : NATURE DES PRODUITS
CONTREFAITS
24
Section 1 : Une classification des
produits
24
2. Les produits portant sur les
oeuvres musicales.
25
A. Les contrefaçons des
oeuvres audio.
25
B. Les contrefaçons des
vidéogrammes.
26
2. Les oeuvres
cinématographiques.
26
A. Un secteur en forte
croissance.
26
B. Des produits de qualité
supérieure.
28
3. Les logiciels
28
Section 2 : L'origine des produits et
leur entrée sur le territoire.
29
1. L'origine de ces produits
29
A. L'Asie orientale.
29
B. Afrique occidentale.
31
2. Leur entrée sur le
territoire ivoirien
32
A. Les zones de
prédilection.
32
B. Répartition des centres
commerciaux de ces produits au sein de la capitale économique.
32
CHAPITRE III :AMPLEUR DU
PHENOMENE
34
Section 1 : Mode de
commercialisation
34
1. La gravure sur commande
34
2. La location
35
3. La vente.
35
Section 2 : Importance des oeuvres
saisies.
36
1. Le Service de Lutte contre la
Piraterie du BURIDA.
36
2. Les suites des saisies.
38
DEUXIEME PARTIE : CAUSES ET
CONSEQUENCES DU PHENOMENE
39
CHAPITRE I : FACTEURS
EXPLICATIFS
40
Section 1 : Le contexte
socio-économique.
40
1. La paupérisation
avancée.
41
2. L'évolution technologique
ajouté à la forte évolution des échanges au plan
mondial.
42
Section 2 : Les dysfonctionnements ou
défaillances des structures chargées du contrôle et de la
répression.
43
1. Les limites du BURIDA
43
2. Le laxisme des agents
chargés du contrôle et de la répression.
44
Section 3 : L'absence de
législation réglementant la commercialisation des oeuvres
audiovisuelles en Côte d'Ivoire.
45
CHAPITRE II : LES
CONSEQUENCES
46
Section 1 : Au niveau du recouvrement
des taxes par l'Etat.
46
1. Au titre des divers impôts
à prélever sur les oeuvres.
46
2. Les taxes à
prélever au niveau de l'industrie du divertissement
47
Section 2 : Manque à gagner au
niveau du BURIDA et de toute la chaîne de production.
47
1. Manque à gagner au niveau
du BURIDA.
48
2. Au niveau de la chaîne de
production de l'industrie locale du divertissement.
48
Section 3 : Impact sur les
activités de l'industrie du divertissement.
49
1. Désertion et fermeture de
salles de cinéma.
50
2. La baisse des ventes des produits
originaux.
50
TROISIEME PARTIE : MESURES EN VIGUEUR
ET PERSPECTIVES DE LUTTE
52
CHAPITRE I : MESURES EN
VIGUEUR
53
Section 1 : Les dispositions
légales.
53
1. Les textes de loi en vigueur.
53
2. Les peines encourues à
l'encontre des contrevenants.
54
Section 2 : Les dispositions internes
au BURIDA.
55
1. Les actions entreprises
jusqu'ici.
55
2. Les résultats obtenus.
56
CHAPITRE II : PERSPECTIVES DE
LUTTE.
58
Section I : Perspectives de lutte au
niveau des pouvoirs publics.
58
1. Au niveau du Ministère de
la Culture et de la Francophonie en association avec le Ministère du
Commerce.
59
2. Au niveau du Ministère de
l'Economie et des Finances.
60
3. Au titre du Ministère de
la Sécurité intérieure conjointement avec celui de la
Défense.
61
Section 2 : Perspectives de lutte au
niveau du BURIDA.
61
CONCLUSION
63
BIBLIOGRAPHIE
GENERALE.
65
ANNEXES
67
Définitions des
abréviations contenues dans ce mémoire.
ADPIC : Aspects des Droits de
Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce.
AIA : Association Industrielle
Africaine.
BADA : Bureau Africain du Droit
d'Auteur.
BURIDA : Bureau Ivoirien du Droit
d'Auteur.
CD : Compact Disc.
CISAC : Confédération
Internationale des Sociétés d'auteurs et Compositeurs
DPSD : Direction de la Police des
Stupéfiants et des Drogues.
DVD : Digital Versatile Disc ou Digital
Video Disc.
IFPI : Fédération
Internationale des Industries du Phonogramme.
OCDE : Organisation de Coopération
et le Développement Economiques.
OMC : Organisation Mondiale du Commerce.
UNIFAB : Union
des Fabricant
DEDICACE
A ma Famille,
A ma Mère et mon Père sans qui je ne serai
là aujourd'hui pour leur sens du devoir vis-à-vis de ma personne,
A mes soeurs et mon frère pour qui j'ai une pensée
particulière,
A mon amie Nabihntou OUATTARA,
A mes ami(e) s de toujours pour leur assistance de tous les
instants ;
A mes condisciples avec lesquels j'ai passé quatre belles
années pour leur soutien moral et pour leurs encouragements. Je pense
ici à : Jeanne Laura ABOLE, Sylvaine AWOH, Didier BLE,
Désiré DIE, Jean Luc DJROU, Gisèle GOGO, Roger B. KOUADIO,
Mohamed OUATTARA, Stéphane SEY et Flora YAPO.
A tous ceux qui n'ont pas été cités ici, ce
travail vous est aussi dédié.
REMERCIEMENTS
Sincères et particuliers
à l'ensemble de mes formateurs de l'UFR Criminologie ;
A Monsieur
SISSOKO, Doyen de ladite UFR au moment de notre
arrivée à l'Université, pour ses conseils avisés,
sa capacité de persuasion qui nous a donné, à la fois,
l'envie de poursuivre notre cursus dans cette discipline que nous
découvrions et susciter en nous le désir de nous
intéresser au domaine de la recherche.
A Monsieur
YEBOUET, qui a bien voulu accepter de suivre ce
travail, pour ses critiques et ses encouragements.
Au BURIDA,
son organe dirigeant ainsi qu'à l'ensemble de son personnel pour sa
disponibilité malgré l'ambiance qui y a prévalue tout au
long de notre stage.
A mon ami et frère
BOGNONKPE A. Didier, pour son assistance dans la
réalisation pratique de ce travail.
INTRODUCTION
Pour entendre parler de droit d'auteur, il faut remonter
à l'antiquité avec la conception de l'individualité dans
la Grèce antique qui reconnaissait l'unicité de l'auteur et de
son oeuvre1(*).
Toutefois, la loi anglaise appelée "Statute
of Anne" de 1710 est fréquemment cité comme la
première loi moderne sur le droit d'auteur. Mais deux
évènements historiques : l'indépendance
américaine de 1776 et la révolution française de 1789 ont
marqué la naissance du droit d'auteur sous sa forme contemporaine sous
la base de deux principes fondamentaux. Concernant le premier, un droit de
propriété monnayable était accordé pour la
première fois par la constitution américaine de 1787. Ce qui
revient à dire que tout auteur d'une oeuvre devait désormais
percevoir une somme d'argent en échange de son travail. Le second
principe est le fait de la France et de l'Allemagne qui développaient
l'idée de la personnalité unique de l'auteur (une oeuvre ne peut
être produite que par un auteur et pas plus) ; s'inspirant du
philosophe allemand Kant, selon lequel : « une oeuvre d'art
ne peut être séparée de son auteur2(*)».
Toutefois, on ne peut évoquer le droit d'auteur sans
s'en référer à la piraterie qui constitue une atteinte
délibérée à ce droit.
En Côte d'Ivoire, elle est et demeure un souci permanent
pour les autorités qui initièrent à travers le
décret n°81-232 du 15 Avril 1981
la mise sur pied du Bureau Ivoirien du Droit d'Auteur
(BURIDA) ; organisme national de gestion collective et de
protection du droit d'auteur en remplacement du Bureau Africain du Droit
d'Auteur (BADA) qui avait lui, un caractère régional.
De la copie pirate3(*) à l'origine qui était la forme la plus
connue dans notre pays durant les années 80 à 90, la piraterie
s'est désormais étendue à la contrefaçon qui est
elle aussi une forme de piraterie mais qui tend dans toutes ses
caractéristiques à ressembler autant que possible à
l'oeuvre originale.
L'état des lieux dans le secteur de l'industrie
culturelle, à la faveur de la crise que vit la Côte d'Ivoire
montre une percée sans cesse croissante des produits contrefaits sur le
marché local. Mais qu'en est-il des produits de contrefaçon
audiovisuels de façon beaucoup plus spécifique ? C'est ce
à quoi nous nous attèlerons à trouver réponse tout
au long de cette étude.
Pour faciliter la compréhension de notre contribution,
nous l'organiserons autour de trois axes majeurs : nous évoquerons
d'abord les normes qui régissent la production d'oeuvres audiovisuelles,
la nature des produits concernés concrètement et l'ampleur du
phénomène de contrefaçon. Nous nous attarderons ensuite
sur les facteurs explicatifs de ce phénomène ainsi que ses
répercussions au plan national et nous parlerons enfin des mesures en
vigueur et des perspectives de lutte pour assainir le secteur de la
commercialisation des oeuvres du divertissement.
PROBLEMATIQUE
I- JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME
La contrefaçon est une forme d'atteinte au droit de
propriété intellectuelle. Encore trop souvent
considérée comme une infraction mineure, la contrefaçon
représentait déjà en 1998, 5 à 9% de part de
marché dans les échanges commerciaux mondiaux4(*). Cette forme de
criminalité n'a pas que des conséquences au plan mondial, elle a
inévitablement des répercussions au niveau national.
Le choix de ce thème se justifie donc par le
fait que ce sujet ait été très peu abordé.
II- PERTINENCE DU
SUJET
A-
Pertinence scientifique
Le phénomène de contrefaçon reste encore
méconnu au plan national, d'où le quasi inexistence de
productions scientifiques concernant cette forme d'atteinte au droit de
propriété intellectuelle. La forme d'atteinte aux droits de
propriété intellectuelle la plus connue et la plus
étudiée reste, jusqu'ici, l'atteinte au droit d'auteur vu sous
l'angle de la piraterie. Nous avons étendu notre étude à
la contrefaçon.
Au plan mondial, les produits audiovisuels constituent l'une
des catégories de produits les plus contrefaits. Il s'avérait
donc important à travers notre étude, d'en cerner les contours et
d'en maîtriser le mécanisme au plan local afin d'y apporter les
réponses appropriées face à la percée de ce
phénomène en Côte d'Ivoire.
B- Pertinence sociale
Cette étude répond au souci d'attirer à
nouveau l'attention des pouvoirs publics (Ministère de l'Economie et des
Finances - Ministère du Commerce - Ministère de l'Industrie -
Ministère de la Culture et de la Francophonie) sur les malversations qui
ont cours dans le domaine de la fabrication et de la commercialisation des
oeuvres musicales et audiovisuelles dans leur ensemble.
Or, dans la grave crise que traverse la Côte d'Ivoire,
il est inconcevable que seules les activités portuaires et agricoles
soient les principales pourvoyeuses de devises de ce pays. Tous les secteurs
d'activité de la vie économique sont concernés, même
les milieux culturels et artistiques. Ne dit-on pas qu'il existe une
économie de la culture avec les marchés du livre, de la musique,
de la peinture, du théâtre,...
Nous avons décidé d'aborder ici l'audiovisuel
parce que les précédents travaux de recherche n'avaient pour
objet d'étude que les oeuvres musicales uniquement (sur support
cassettes audio). Or, cette contrefaçon dépasse aujourd'hui le
cadre musical pour s'étendre aux images, donc aux oeuvres
audiovisuelles. Ses conséquences socio-économiques sont à
observer au niveau des pertes fiscales pour l'Etat, des pertes d'emploi pour
les professionnels de l'industrie du divertissement et, à la fois sur le
vécu et le rendement des artistes.
III- DEFINITION DES CONCEPTS
A-
Concepts explicites
· Produit : Richesse, bien
économique issu de la production d'objet, d'articles manufacturés
(Larousse 2001).
· OEuvre audiovisuelle :
toute oeuvre consistant dans des séquences animées d'images,
sonorisées ou non (Article 6 alinéa 5 de la loi n°96-564 du
25/07/96 relative à la protection des oeuvres de l'esprit et aux droits
des auteurs, des artistes interprètes et des producteurs de phonogrammes
et de vidéogrammes).
· Audiovisuel : Adjectif se
disant de ce qui appartient à la méthode active qui utilise la
présentation d'images, de films et d'enregistrements.
· Contrefaçon :
Action de contrefaire une oeuvre littéraire, artistique, industrielle au
préjudice de son auteur, de son inventeur ; résultat de
cette action (Petit Robert - Juin 1996).
- oeuvre qui est l'imitation ou la reproduction frauduleuse
d'une autre.
- En droit pénal, c'est le fait pour un autre que le
titulaire d'un droit de propriété intellectuelle ou son
licencié de porter atteinte au monopole de ce titulaire. La
contrefaçon est une infraction pénale et constitue toujours un
fait générateur de responsabilité civile (Lexique des
termes juridiques, 7ème édition, 1989, Dalloz).
· Appauvrissement des
populations :
B-
Concepts implicites.
· Fraude : Action
révélant chez son auteur la volonté de nuire à
autrui ou de contourner certaines prescriptions légales.
· Piraterie : Toute
infraction délibérée aux droits de propriété
intellectuelle à l'échelle commerciale. Dans le secteur de
l'industrie du disque, ce terme se réfère à la copie non
autorisée.
· Logiciel : C'est un
programme informatique réalisé et conçu par des
développeurs informatiques. Un logiciel est donc une suite
d'instructions décrivant à l'ordinateur un traitement logique
à effectuer.
· Copie pirate : Il s'agit
de reproductions non autorisées d'enregistrements originaux pour des
buts lucratifs et sans le consentement du ou des propriétaires du droit
d'auteur. Il s'agit là des types les plus courants de produits
illégaux.
REVUE DE LITTERATURE
Nous nous sommes inspirés de sources aussi diverses que
variées dans le processus de mise sur pied de ce travail de recherche.
Nous nous sommes intéressés à des articles de journaux
publiés par des quotidiens nationaux (Fraternité Matin, Notre
Voie et Soir Info). Ces articles faisaient cas le plus souvent des saisies
réalisés par le service de lutte contre la piraterie du BURIDA.
Au niveau des productions scientifiques disponibles à
la bibliothèque de notre UFR, nous nous sommes inspirés de
publications suivantes :
Dans Approche criminologique de la piraterie
musicale en Côte d'Ivoire : le cas de la ville
d'Abidjan, ANOH K. Antoine a démontré dans quelle
mesure, la discipline qu'est la criminologie, pouvait être
déterminante dans la lutte contre la piraterie en Côte d'Ivoire.
Quand N'GUESSAN K. Julien, présentait dans La piraterie des
oeuvres musicales, une des manifestations de la piraterie en
Côte d'Ivoire. A côté, un secteur comme celui de
l'informatique n'était pas épargné par ces produits
délictueux et c'est ce qu'exprimait AKOUE Yao Claude dans Le
piratage informatique à Abidjan.
Au niveau des publications institutionnelles, nous y avons
accéder par le biais de l'Internet et émanaient de la
Confédération Internationale des Sociétés d'Auteurs
et Compositeurs (CISAC), de la Fédération Internationale des
Industries du Phonogramme (IFPI), de l'Organisation de Coopération et de
Développement Économiques (OCDE) et de l'Union des Fabricants
(UNIFAB).
La CISAC, nous a relaté l'historique du droit d'auteur
depuis le Statute of Anne jusqu'à la Convention de Berne. Quand
des experts de l'OCDE, conduits par Mme VITHLANI, publiaient en 1998, un
rapport sur les incidences économiques de la contrefaçon.
L'Union des fabricants pour la protection internationale de la
propriété industrielle et artistique, dans La
contrefaçon et criminalité organisée,
mettait en relation l'activité des groupes criminels organisés
avec les activités de contrefaçon à l'échelle
industrielle.
QUESTIONS DE RECHERCHE
Dans le cadre notre objet d'étude, les
principales interrogations qui posent à nous sont :
· Comment se caractérisent les produits
contrefaits ?
· Qu'est - ce qui a favorisé l'invasion du
marché culturel par ces produits ?
· Qu'en est - il des mesures jusqu'ici mises place pour
contrer ou juguler la piraterie ?
· Quelles perspectives de lutte efficace ?
METHODOLOGIE
Justification du choix du
terrain d'enquête
La contrefaçon est un phénomène qui
prend de l'ampleur à l'échelle mondiale (elle représente 5
à 9% du commerce), il y a donc nécessité d'en
connaître la réalité en Côte d'Ivoire puisque notre
pays constitue un pôle économique très important dans le
commerce de la région ouest africaine.
La Côte d'Ivoire, de par sa position
géographique favorable, ses infrastructures économiques que sont
les ports et aéroports ainsi que son dense réseau de
communication constitue un lieu de transit pour les nombreux produits
destinés aux pays de l'hinterland.
Dans les faits, ces nombreux produits normalement
destinés aux pays de la sous région se retrouvent sur le
marché local (national). Cela peut s'expliquer par le fait que notre
pays, avec une population estimée à plus de 16 millions
d'habitants, constitue un important marché de consommation et où
les populations ont un pouvoir d'achat encore élevé par rapport
à celles de la sous région.
Aussi pour des raisons d'ordre économique et
surtout en raison de la situation de crise que traverse notre pays, ce travail
est-il circonscrit à la ville d'Abidjan où l'activité
économique est la plus importante.
Egalement, du fait de cette situation, l'essentiel
des activités économiques est concentrée dans la capitale
économique. En raison, aussi de la migration des populations vers
Abidjan, cette ville semble renfermer toutes les composantes et toutes les
caractéristiques de la population ivoirienne.
Les données alors obtenues pourront être
étendues à l'échelle nationale.
Population d'enquête
Notre population d'enquête est
constituée de :
· Le BURIDA : Organisme de gestion et de protection
des droits d'auteur en Côte d'Ivoire ;
· Les revendeurs (appréhendés) de ces
produits ;
· Les services de la Direction Générale des
Douanes et de la Police Economique ;
· Les consommateurs.
L'échantillon de la
population
Pour constituer l'échantillon de la population
de notre étude, nous avons eu accès à quatre (4) agents de
différents services du BURIDA, des huit (8) revendeurs
appréhendés lors de notre unique mission de ratissage et de
répression avec le service Lutte contre la Piraterie du BURIDA à
travers la ville d'Abidjan et de consommateurs.
Techniques de recueil de
données
Dans l'optique du recueil d'informations requises pour l'objet
de notre étude, nous avons d'abord opté pour l'étude
documentaire à partir d'informations contenues dans des mémoires
de recherche disponibles à la bibliothèque de notre UFR et
d'informations tirées sur Internet.
Au niveau de l'enquête d'interrogation, nous
avons procédé par entretien libre et par un guide d'entretien.
Nous avons finalement eu recours à l'observation participante lors de
notre sortie sur le terrain dans le cadre de missions de ratissage et de
répression avec le service Lutte contre la Piraterie du BURIDA.
Méthodes d'analyse
des données
A ce niveau, nous avons usé de la méthode
quantitative à travers les statistiques mises à notre disposition
par les services du BURIDA.
Les approches
disciplinaires
L'approche criminologique a été retenue. En
effet, la criminologie est une science pluridisciplinaire qui s'est
inspirée de la sociologie, la psychologie et du droit pénal en
particulier.
Au plan social, nous avons cherché à
comprendre les mécanismes sociaux qui favorisent la présence sur
le marché local de produits audiovisuels de contrefaçon.
Au sens strict de la loi, la contrefaçon est
une forme d'atteinte au droit de propriété intellectuelle, donc
une forme d'infraction. Nous chercherons à savoir si des mesures
anti-contrefaçon existent au plan national, à mesurer leur
efficacité si elles existent et enfin, à entrevoir, si possible,
des perspectives de lutte appropriées afin de juguler ce
phénomène.
Difficultés
rencontrées.
Ce travail de recherche n'a pu bénéficier de
financement.
Obtenir une réponse à nos différents
courriers déposés auprès de structures ou institutions
ressources dans le cadre de notre étude ne fut pas chose aisée.
Nous avons finalement obtenu réponse favorable de la part du BURIDA en
nous y rendant personnellement au mois de Décembre 2004.
Notre stage au sein de cette structure s'est
déroulé du 10 Janvier au 28 Février 2005. Mais que de
difficultés rencontrées. En effet, la date de début de
notre stage coïncida avec la décision du personnel de maintenir les
locaux de ladite structure clos parce que craignant pour la préservation
de leur emploi suite à un arrêté du ministre de tutelle, en
l'occurrence le ministère de la Culture et de la Francophonie
démettant trois chefs de service.
L'atmosphère tendue et de méfiance, durant toute
la période de notre stage ne nous a pas permis d'avoir accès
à la Direction Générale ainsi qu'au Secrétariat
Général.
Sur le terrain, nous avons eu des difficultés
pour accéder aux revendeurs en vue de leur administrer nos
questionnaires, ceux-ci nous prenant pour un espion du BURIDA.
Notons également que nous n'avons pu avoir
accès à certains membres de notre population
d'enquête ; à savoir, les services de la Direction
Générale de la Douane ainsi que des services de la Police
économique.
Première
partie : NORMES DE PRODUCTION DES OEUVRES AUDIOVISUELLES : Nature des
produits contrefaits et ampleur du phénomène
CHAPITRE I : NORMES DE
PRODUCTION ET DE FABRICATION DES OEUVRES AUDIOVISUELLES.
Il existe des normes à travers le monde pour
protéger les marques de fabrique, de commerce et les noms commerciaux.
Ainsi, la fabrication ou la mise à disposition du public d'oeuvres
audiovisuelles doit répondre à certains critères. Il
s'agit, en fait, de mentions qui doivent être visibles sur chaque type
d'oeuvre. Ces mentions sont en vigueur, au plan international, le sont
également en Côte d'Ivoire.
Section 1 :
Normes requises au plan international.
Les produits audiovisuels bénéficient
de la protection en matière d'atteinte au droit de
propriété intellectuelle. Et tout comme les marques, les brevets,
dessins et modèles, le droit d'auteur fait partie de l'Accord sur les
Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au
Commerce (ADPIC). De fait, les pays membres de l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC) sont engagés par ledit
accord à mettre en place des systèmes efficaces d'identification
des produits authentiques, que ce soit les phonogrammes comme les
vidéogrammes.
1. Systèmes d'identification ou
d'authentification de phonogrammes.
La fabrication ou la mise à disposition du public de
produits audiovisuels doit répondre à certains critères.
Il s'agit de mentions qui doivent apparaître à la fois sur
l'étui ou la jaquette du produit concerné et le support
utilisé, qu'il s'agisse d'une cassette audio ou d'un compact disque.
Dans le cas des phonogrammes, il est recommandé
l'apposition du symbole (P) et des mentions suivantes :
· Le symbole (c) ou le
mot « Copyright » ou encore
l'abréviation « Copr. »
· L'année de première publication de
l'oeuvre ;
· Le nom du titulaire du copyright de l'oeuvre, ou une
abréviation de ce nom, ou encore tout autre désignation
alternative au moyen de laquelle le nom du titulaire peut être
reconnu.
Egalement, une mise en garde doit être
mentionnée à l'encontre de tout potentiel contrevenant.
2. Moyens d'identification et
d'authentification des vidéogrammes.
Tout comme les phonogrammes, les vidéogrammes sont
tenus de comporter certaines mentions légales. Ces mentions doivent
également apparaître sur les jaquettes et les supports que ce soit
une cassette vidéo (VHS) ou un disque numérique versatile
(DVD).
Ici, il est recommandé l'apposition du symbole
(C) ainsi que les mentions énumérées plus haut concernant
les phonogrammes ((c), Année de première publication, nom du
titulaire du copyright de l'oeuvre,...).
Mais, ici, la mise en garde doit apparaître
à la fois dans le film et sur la jaquette du produit. Elle est
généralement rédigée en anglais.
Section 2 :
Normes de production au plan national.
En Côte d'Ivoire, les industriels du
divertissement sont tenus de s'inspirer des normes en vigueur au plan
international.
1. Mentions visibles sur les phonogrammes.
Les maisons de duplication et de distribution, en
Côte d'Ivoire, se sont inspirées des dispositions en vigueur au
plan international. Ainsi, chacune d'entre elles a décidé
d'apposer à la fois sur le support concerné (cassette audio ou
compact disque) et sur le boîtier de protection le symbole (C) pour
signifier que c'est un produit audio. D'autres mentions telles
que le logo de la structure éditrice du produit, celui du BURIDA et
l'année de première publication sont également visibles
sur le support de même que sur la jaquette du produit.
Une mise en garde à l'encontre de tout
potentiel contrevenant est aussi visible sur le support et est libellée
comme suit : « Tous droits du producteur phonographique
et/ou du propriétaire de l'oeuvre enregistrée,
réservés. Sauf autorisation, la duplication, la location, le
prêt ou l'utilisation de cette bande pour exécution publique et
radiodiffusées sont interdites. »
En plus de ces mentions ci-dessus
énumérées, des dispositifs sécuritaires sont
ajoutés sur les jaquettes des différents produits pour
prévenir la piraterie. Il s'agit du «Sticker" et du "Code barre"
qui sont, eux, apposés par le BURIDA.
2. Mentions visibles sur les
vidéogrammes.
Notre pays n'est pas un grand producteur de films de
cinéma, encore moins un éditeur. Et même si certaines
personnes s'y essaient, leurs productions sont encore minimes par rapport
à ceux qui nous viennent de l'occident. Les éditeurs locaux de
films cinématographiques, quand il en existe, sont tenus eux aussi de se
prescrire aux normes en vigueur au plan international. Les mentions (C) pour le
droit d'auteur et autres prescriptions légales doivent être
visibles à la fois sur la bande du film et sur la jaquette du film.
Comme mentionné plus haut, notre pays ne
produit pas assez de films. Des personnes, tant physiques que morales, en
importent, surtout les productions des grands studios hollywoodiens. Mais avant
de procéder à leur commercialisation, ces entités doivent
bénéficier d'une autorisation délivrée par les
services compétents du BURIDA. Les oeuvres importées doivent donc
passer par le service Sticker qui y apposera les sticker et code barre avant de
les restituer à leur propriétaire qui pourra alors les
commercialiser.
CHAPITRE II : NATURE
DES PRODUITS CONTREFAITS
Les produits en question ici sont des produits audiovisuels.
Et comme l'indique leur appellation, c'est l'ensemble des oeuvres comportant ou
du son, ou des images ou des deux à la fois.
Le terme audiovisuel se dit de tout ce qui appartient
à la méthode active qui utilise la présentation des
images, de films et d'enregistrements.
Ainsi, les produits audiovisuels concernés par
notre étude apparaissent sous divers types avec des origines
variées.
Section 1 : Une
classification des produits
Les produits concernés, à l'origine,
par la contrefaçon étaient beaucoup plus portés sur les
oeuvres musicales, avec comme support d'enregistrement les cassettes audio.
C'étaient les copies pirates5(*), les
bootlegs6(*) et la contrefaçon.
Depuis bientôt une décennie, et
grâce aux progrès technologiques, le numérique a fait son
apparition. Au niveau de la piraterie, de la copie pirate, l'on est
passé à la contrefaçon qui passe mieux. Mais cette
contrefaçon ne se limite plus aux oeuvres musicales uniquement, elle
comprend désormais les oeuvres cinématographiques. Le support
utilisé par les contrefacteurs s'est mis au goût du jour ; la
cassette audio a cédé la place au compact disque
(CD) et au disque numérique versatile
(DVD).
2. Les produits portant sur les oeuvres
musicales.
A. Les contrefaçons des oeuvres
audio.
Originellement recopiée sur support cassette
audio, la musique aujourd'hui piratée est copiée sur disque
numérique versatile audio (DVD audio), compact disque (CD). Elle est
téléchargée depuis Internet sous le format
Mp3 (format de compression numérique permettant par son
gain de place, sa rapidité et sa facilité de
téléchargement, l'enregistrement d'une centaine de titres soit
l'équivalent de onze albums originaux).
Dans sa présentation, la jaquette est une
copie scannée de la présentation officielle du produit
concerné. D'autres fois, cette jaquette est réalisée par
le contrefacteur lui-même. Elle est réalisée à
partir d'un montage d'images ou d'informations relatives à l'artiste
concerné par l'oeuvre piratée. Il n'est pas rare d'y rencontrer
de nombreuses fautes d'orthographe à la fois sur le nom de l'artiste
concerné et dans l'énumération de la pléthore de
titres figurant sur l'album officiel.
Dans d'autres cas, ces oeuvres sont tirées de
la copie à usage privé. Et sous couvert, de nombreux
gérants de cyberespaces7(*) ou de simples particuliers disposant d'une connexion
à Internet se livrent ainsi à une production et une
commercialisation parallèles à l'insu des artistes
concernés et des organismes de droit d'auteur. En Europe et aux
Etats-Unis, des internautes se sont spécialisés dans le
téléchargement pour copie privée sous format
Mp3, ce qui facilite les échanges et ce, à
moindre frais de nombreux fichiers musicaux.
B. Les contrefaçons des
vidéogrammes.
Le procédé utilisé par les
contrefacteurs est le même que le précédent. Il s'agit
généralement de clips vidéo d'artistes
nord-américains de même que des images de leurs concerts.
Ces images sont copiées à partir
d'émissions diffusées sur le satellite par des chaînes de
télévision internationales spécialisées dans le
domaine musical (MTV, MCM, Trace Tv, VH-1,
BET,...).
Notons également que les clips vidéo
d'artistes ivoiriens sont aussi mis en cause sous forme de compilations des
meilleures variétés du moment et sont commercialisés dans
les milieux africains des grandes capitales européennes.
2. Les oeuvres cinématographiques.
A. Un secteur en forte croissance.
Alors que les oeuvres cinématographiques
n'étaient pas très concernées, jusqu'à une date
récente par la piraterie à grande échelle, la
révolution dans le domaine des nouvelles technologies, notamment avec
l'avènement du numérique va favoriser l'exploitation de ce genre
d'oeuvres par les pirates.
Aujourd'hui, les catalogues des grands studios
américains constituent les oeuvres les plus copiées sur support
CD ou DVD et sont, également, les plus répandus (cf. tableau 1
sur la part des produits de contrefaçon dans les ventes totales par
secteur d'activité).
Tableau 1 : Part des
produits de contrefaçon dans les ventes totales du
secteur.
Secteur
|
Part des biens de contrefaçon en pourcentage du
chiffre d'affaire
|
Montres
|
5% de part de marché dans le secteur
|
Médicaments
|
6% de part de marché dans le secteur
|
Parfums
|
5% de part de marché dans le secteur
|
Pièces détachées d'avion
(SUP)
|
10% de part de marché dans le
secteur
|
Jouets
|
12% de part de marché dans le
secteur
|
OEuvres musicales
|
33% de part de marché dans le
secteur
|
Vidéo
|
50% de part de marché dans le
secteur
|
Logiciels
|
43% de part de marché dans le
secteur
|
Source : Rapport de
l'OCDE sur les incidences économiques de la contrefaçon
(1998)8(*).
Commentaire du
tableau
Selon l'Organisation de Coopération et de
Développement Economique(OCDE), en 1996, la contrefaçon touchait
déjà une large gamme de produits dont les produits audiovisuels
dans leur ensemble (oeuvres musicales, vidéo, logiciels,...). Et
toujours d'après ces statistiques, le pourcentage, pour l'ensemble des
produits de la catégorie était supérieur ou égale
à 33%. Ce qui revient à dire que plus de 1 produit audiovisuel
commercialisé sur 3 était contrefait.
Ainsi, les vidéogrammes se classent-ils en
première position avec 50% de part de marché dans son secteur
(soit 1 produit sur 2 issu de la contrefaçon), suivi du secteur des
logiciels avec 43% de part de marché et enfin, par les oeuvres musicales
avec une part de marché de 33%.
B. Des produits de qualité
supérieure.
L'avènement du numérique a
révolutionné l'industrie du divertissement. Chose à
laquelle se sont adaptés les pirates.
Contrairement aux actes de contrefaçon d'oeuvres
analogiques (technologie précédente utilisée dans la
fabrication des lecteurs de magnétoscopes), la copie de créations
numériques n'entraîne aucune perte de qualité au niveau des
images. En outre, les frais de reproduction d'oeuvres en ligne, par le biais
d'Internet, sont insignifiants du fait que cette forme de piraterie ne
nécessite pas une logistique importante. Il suffit juste d'avoir une
connexion Internet et de disposer d'un ordinateur muni d'une grande
capacité de stockage de données ainsi que de logiciels
performants pour la gravure. Mieux encore, les contrefacteurs ont la
possibilité de recourir à des techniques leur permettant d'agir
anonymement, en effaçant toute trace de leur passage d'un serveur
à un autre, à partir d'un cyberespace donné. Le fichier
est simplement stocké, dans un premier temps, sur le disque dur de
l'ordinateur ou sur un disque amovible de grande capacité (clé
USB ou Pen Drive) puis est par la suite, utilisé à des fins
commerciales par le biais de la gravure sur CD ou DVD.
3. Les logiciels
Le piratage informatique se mesure au niveau des logiciels
installés sur un ordinateur. Or, depuis un moment déjà, un
commerce se développe : celui des ordinateurs de seconde main. Les
acquéreurs de ces produits sont tentés d'y installés des
versions beaucoup lus récentes de systèmes d'exploitation9(*) et autres logiciels. Ces
versions sont copiées sur CD pour être revendus au marché
noir à un prix minimum de 5.000 f CFA.
Section 2 :
L'origine des produits et leur entrée sur le territoire.
D'après nos sources, il ressort que les
produits contrefaits sont fabriqués et proviennent essentiellement de
l'Asie, particulièrement d'Asie orientale avant de transiter dans les
capitales de la sous région ouest africaine pour finalement
apparaître sur le marché après être passés par
les voies maritime et terrestre.
1. L'origine de ces produits
A. L'Asie orientale.
Même si la contrefaçon se pratique plus
ou moins sur toute la surface du globe terrestre, l'Asie de l'Est, et,
notamment la Chine, est souvent dénoncée comme la principale
origine du faux 10(*)(voir
figure 1). Avis du reste partagé par M. MAGNE Pierre, DG de la SITAB
(Société Ivoirienne de Tabac), quand il affirmait dans un
quotidien de la place que : « C'est une
nouvelle forme d'industrie souterraine qui se crée dans les pays
asiatiques pour inonder tous les marchés avec des produits contrefaits.
(...) la Chine est de nos jours, l'endroit principal de la contrefaçon
dans le monde entier ». Ces produits sont aussi
fabriqués en Asie du Sud Est, dans la région des dragons, plus
précisément de la Thaïlande et de la Malaisie. Cela
s'explique par le fait de l'existence de zones franches industrielles dans ces
pays.
Ainsi, en raison de la présence sur ces terres
d'industries spécialisées dans le domaine technologique, une
forme de piraterie à échelle industrielle est elle aussi apparue.
Les lecteurs de CD vidéo y sont fabriqués pour être
revendus dans les pays sous développés, plus
particulièrement en Afrique noire.
Figure n°1 : Graphique
présentant les principales zones de provenance des produits de
contrefaçon saisis par les douanes européennes en
2003.
Répartition par origine et par nombre
d'articles saisis en 2003.
55025132
60%
5638494
6%
2691985
3%
2004808
2, 5%
1620000
2%
1774723
2%
9560706
10, 5%
13902762
14%
Chine
Hong Kong
Malaisie
Taiwan
Bénin
UAE
Not com
Autres
Source :
Contrefaçon et piraterie, mémo publié par l'Union
Européenne, 2005
Commentaire
Sur cette représentation graphique, on
constate que les produits issus de la contrefaçon saisis par les
services de douane dans l'ensemble de l'Union européenne, pour
l'année 2003, proviennent essentiellement de pays asiatiques. Fait
unanimement reconnu au niveau international.
Au rang des pays asiatiques cités, la
Chine se classe en 1ère position avec un taux de saisi
estimé à 60%, suivi de Hong Kong (6%), la Malaisie (3%), Taiwan
(2,5%) et les Emirats Arabes Unis (2%).
Un pays africain figure également sur
cette liste, il s'agit du Bénin avec près de 2% des saisies
réalisées.
B. Afrique occidentale.
Les pays les plus en vue lorsque l'on évoque les
produits audiovisuels contrefaits dans la sous région sont : le
Nigéria, le Togo et le Ghana.
Concernant le Nigéria, ce pays en raison de l'anarchie
régnant au niveau des activités économiques, mais aussi et
surtout en raison des progrès technologiques ces dernières
décennies, constitue lui aussi une des zones de provenance des CD
vidéo contrefaits. Ceux-ci, au niveau caractéristique,
diffèrent de ceux produits en Asie. Au plan technique, la surface
lisible de leur CD est de couleur verte alors que ceux produits en Asie ont une
surface argentée. Les productions locales sont mêmes transcrites
sur support CD. De là, ces produits sont acheminés vers les
principales capitales ouest africaines que sont : Cotonou, Lomé,
Accra et finalement Abidjan.
Le Togo et le Ghana ne produisent ni ne fabriquent les CD
vidéo. Ils constituent des lieux de transit pour les produits
contrefaits. C'est de là que des commerçants pompeusement
appelés "hommes" ou "femmes" d'affaire et bénéficiant de
réseaux de distribution bien en place affrètent ces produits vers
la Côte d'Ivoire par les voies classiques (routes, air et mer). Ces
produits sont revendus par lots et chaque lot varie entre quarante cinq mille
(45.000) et soixante mille (60.000) francs
CFA pour ceux en provenance de Lomé et autour de soixante dix mille
(70.000) francs CFA pour ceux en provenance du Ghana.
2. Leur entrée sur le territoire
ivoirien
A. Les zones de prédilection.
L'approvisionnement du marché ivoirien est le
fait d'hommes ou de femmes d'affaire. Dans les faits, ce sont des
commerçants qui bénéficiant d'un réseau de
distribution vaste et étendu, font pénétrer ces produits
sur le territoire par les voies de communications classiques (route, air et
mer). Mais les principales zones de prédilection de ces produits restent
les postes de frontière. Les frontières terrestres sont les plus
exploitées ; à savoir, la frontière sud-est avec le
Ghana par le biais du poste de Noé. Un peu plus au Nord-est de la
Côte d'Ivoire, les passeurs les font entrer par les villes d'Abengourou
et de Bondoukou. Plus au Sud, à Grand-Bassam particulièrement,
les contrevenants utilisent la voie maritime.
Une des principales zones de prédilection est
également la partie nord du pays où l'administration publique est
quasi inexistante.
B. Répartition des centres
commerciaux de ces produits au sein de la capitale économique.
Une cartographie sommaire de la ville d'Abidjan nous
permet de repérer les principaux points de commercialisation de produits
audiovisuels de contrefaçon. Ce sont les communes de : Abobo,
Adjamé, Cocody, Plateau, Treichville et Yopougon.
Dans la commune d'Abobo, on les retrouve devant les
locaux de la mairie et au principal
marché de ladite commune.
A Adjamé, on peut les localiser principalement
au "Black Market" ainsi qu'aux différentes
issues du terminus des autobus de la SOTRA (Gare
nord). Ils sont également exposés au quartier
"220 logements" entre l'ex-cinéma
"Liberté" et la station service TEXACO.
A Cocody, les principaux contrefacteurs ont
élu domicile sur le campus universitaire. Les revendeurs, eux, sont
visibles sur le boulevard des martyrs entre les "2
Plateaux", aux environs de l'hypermarché SOCOCE et le
quartier "Aghien". Ils sont également
présents devant l'Ecole Nationale de Police, du côté qui
donne sur la Rue des Jardins.
Dans la commune du Plateau, ces produits sont
exposés aux alentours de l'espace de rencontre appelé la
"Sorbonne".
A Treichville, on les retrouve à l'ex-gare de
Bassam, également devant le palais des sports et à la
célèbre Rue 12.
Dans le cas de Yopougon qui est la plus grande
commune du district d'Abidjan, les principaux sites de commercialisation
répertoriés sont : le carrefour
"Siporex", les environs de l'espace
"Ficgayo" et l'espace appelé
"Lavage" au quartier Sicogi.
CHAPITRE III :
AMPLEUR DU PHENOMENE
Pour mesurer l'ampleur du commerce des produits
audiovisuels contrefaits, nous nous attarderons sur leur mode de
commercialisation d'une part, et sur le nombre d'oeuvres saisies d'autre
part.
Section 1 : Mode
de commercialisation
Il en existe trois formes essentiellement. A
savoir : la gravure sur commande, la location-vente et la vente
directe.
1. La gravure sur commande
Elle est le fait de personnes disposant de
matériels informatique dotés de logiciels performants permettant
le téléchargement de nombreux fichiers musicaux depuis Internet
chez des fournisseurs de musique en ligne tels Napster, Kazaa, E
donkey, Musicmatch,...
Des millions de fichiers musicaux illicites sont
accessibles sur les réseaux en ligne à travers le monde, avec une
qualité d'écoute proche de celle du CD audio du commerce. Ces
fichiers sont alors stockés sur le disque dur des ordinateurs. Les
auteurs de ces pratiques, en général, des gestionnaires de
cyberespaces ou de simples particuliers, sous le couvert du principe de la
copie privée, les utilisent à des fins commerciales en les
gravant sur CD.
Le procédé est le suivant : le
client désireux de disposer d'une compilation comprenant les derniers
titres en vogue, à la demande, se les fait graver moyennant
rémunération. Cette rémunération revient huit
à dix fois moins chère que l'original au client qui en
général ne s'intéresse pas à tous les titres de
l'album. Le prix du produit gravé à la commande varie selon que
l'auteur de la gravure fournit lui-même le CD à 1.000 francs CFA.
Et quand c'est le client qui fournit lui-même le CD, il est
facturé à 500 francs CFA. Notons que les oeuvres
cinématographiques sont de plus en plus concernées par ce
phénomène.
2. La location
Elle porte sur les compacts disques
déjà finalisés (comportant des données) et partant
sur les oeuvres cinématographiques essentiellement même si les
clips vidéo d'artistes chanteurs y figurent également.
Comment fonctionne-t-elle ?
A l'image des vidéothèques classiques
exerçant dans un cadre légal défini, celle-ci porte
également sur les oeuvres cinématographiques et à une
durée n'excédant pas les 24 heures. Ici, le demandeur( ou client)
verse une somme variant entre 150 francs et 250 francs CFA et doit
obligatoirement laisser une pièce d'identité au gérant.
C'est le plus sûr moyen pour lui (puisque exerçant dans
l'informel) de rentrer en possession de son produit d'autant plus que le client
aura besoin de récupérer sa pièce d'identité.
3. La vente.
La vente, elle se fait de deux façons. La
première se fait de façon directe après déballage
des cartons contenant les CD. Le prix varie entre 1.000 francs et 1.300 francs
CFA. Le prix peut évoluer jusqu'à 2.500 francs CFA lorsqu'il
s'agit des exclusivités.
Dans le second cas, le CD vidéo est revendu
après plusieurs locations à un prix à la convenance du
commerçant (un prix généralement inférieur à
1.000 francs CFA).
Section 2 :
Importance des oeuvres saisies.
Depuis Avril 2003, une lutte sans
merci contre les pirates et autres fossoyeurs du droit d'auteur est
menée par le BURIDA. Pour y parvenir, le BURIDA, à travers son
service de Lutte contre la Piraterie, procède à des saisies de
vidéogrammes et de phonogrammes frauduleux ainsi que de toute la
logistique utilisée par les spécialistes de la gravure selon un
mode opératoire bien déterminé.
1. Le Service de Lutte contre la
Piraterie du BURIDA.
L'équipe de Lutte contre la Piraterie est
composée de quatre (4) agents et est placée sous la tutelle
administrative du Secrétariat Général du BURIDA.
Dans son aspect pratique, ce service fonctionne de la
manière suivante. Une prospection ou contrôle de routine est
effectuée par trois éléments de l'équipe (la
quatrième jouant un rôle administratif) dans la ville d'Abidjan en
vue de repérer les cyberespaces qui s'adonnent à la gravure ainsi
que les zones où pullulent les nombreux revendeurs de CD tant audio que
vidéo de contrefaçon. Cette prospection a pour cible les
disquaires, les détaillants et les vendeurs ambulants.
Dans d'autres cas, c'est sur dénonciation
d'indics auprès dudit service que ces espaces sont localisés pour
opération ultérieure de saisie. Un contact est alors
établi avec les services de police du commissariat du
30ème Arrondissement qui mettent
à la disposition du BURIDA des agents afin de sécuriser les
opérations de saisie (un officier de police assisté de trois
sous-officiers). Nous devons faire remarquer que cette équipe concentre
pour l'heure, l'essentiel de ses opérations dans la ville d'Abidjan et
dans les villes environnantes telles que Bingerville, Grand-Bassam,
Aboisso,...
Durant la mission, sont saisis les phonogrammes et
vidéogrammes frauduleux, les appareils servant à la gravure de
ces produits de même que les individus qui s'y adonnent comme
activité.
Au titre des résultats de
2003, l'on a enregistré la saisie de près de
quatre vingt dix milles (90.000) phonogrammes et vidéogrammes frauduleux
avec leur destruction le 19 Décembre 2003 au cimetière municipal
d'Abobo.
Pour l'année 2004, comme
principal point fort au titre des activités, il y a eu l'interception
à la gare routière d'Adjamé d'un camion contenant vingt
cinq ballots de CD, DVD et VCD non stickés en provenance de
Lomé. Au total, pour l'année 2004, le service de Lutte contre la
Piraterie a saisi près de cent soixante treize mille neuf cent soixante
cinq (173.965) phonogrammes et vidéogrammes frauduleux.
Ainsi, de 2002 à
2005, ce sont au total près de
379.165 oeuvres frauduleuses11(*) qui ont été
saisies par le BURIDA, aux dires de son directeur général (voir
Tableau 2).
Tableau 2 : tableau
récapitulatif des oeuvres saisies depuis 2003.
Années d'exercice
|
2003
|
2004
|
2005
|
Total
|
Nombre d'oeuvres saisies
|
90.000
|
173.965
|
115.200
(au mois d'Octobre 2005)
|
379.165
|
Source : Service de Lutte
contre la Piraterie du BURIDA.
Commentaire du tableau
Un bilan établit par la direction
générale du BURIDA fait état de 379.165
vidéogrammes et phonogrammes frauduleux saisis entre 2003 et le mois de
Septembre 2005. Le nombre d'oeuvres saisies en 2004 a connu une croissance de
près de 93% par rapport à l'année 2004 en raison des
tensions qui règnent au sein même du BURIDA.
2. Les suites des saisies.
Elles sont de deux ordres ou du moins elles ont deux
conséquences. D'abord au niveau des individus appréhendés,
une suite judiciaire est prévue à leur encontre. Ceux-ci font
l'objet d'une garde-à-vue dans les locaux du commissariat du
30ème Arrondissement (aux 2 Plateaux à la Rue des
Jardins) suite à une plainte formulée à leur encontre par
le BURIDA. Ces derniers doivent verser une contravention à ladite
structure dans les 48 heures faute de quoi, ils seront
déférés devant les tribunaux et jugés. Ainsi, pour
l'année 2004, un bilan des activités, établit par la
Direction Générale, permet de voir que le Service Lutte contre la
Piraterie a appréhendé près de 244 individus12(*). Sur ce total, 181 se sont
acquittés de la contravention requise par le BURIDA quand les 63 autres
ont été déférés.
Quant aux produits saisis, ils sont conservés en vue de
leur destruction ultérieure. Pour le matériel informatique saisi,
il est restitué à son propriétaire après paiement
d'une amende qui oscille entre 300.000 et 1.500.000 francs CFA mais sans le
graveur.
DEUXIEME PARTIE :
CAUSES ET CONSEQUENCES DU PHENOMENE
CHAPITRE I : FACTEURS
EXPLICATIFS
Le phénomène de commercialisation des
produits audiovisuels contrefaits, au plan national, peut s'expliquer par le
contexte socio-économique difficile qui a un impact sur les attitudes et
les conduites des populations. A côté de l'aspect
économique, il faut noter que ce phénomène peut être
également favorisé par les dysfonctionnements et les
défaillances des structures chargées du contrôle et de la
répression mais surtout en raison de l'ignorance des textes.
Section 1 : Le
contexte socio-économique.
La Côte d'Ivoire est engluée dans une
crise économique depuis le début des années 90
marquée par la détérioration des termes de change des
principaux produits d'exportation. Depuis au plan interne, ce pays est
secoué par des remous politiques dont les principaux sont le
soulèvement militaire de Décembre 1999 et la tentative de
renversement des institutions de la République qui dure depuis Septembre
2002. Cette dernière, qui perdure, a entamé le pouvoir d'achat
des populations ivoiriennes et favorisé la pratique de certains
comportements.
Mais au-delà des difficultés
économiques, il faut aussi voir la révolution
opérée dans le domaine des nouvelles technologies avec
l'avènement du numérique et l'intensification du commerce
international marqué par l'apparition de nouveaux produits dont les
produits audiovisuels qui attirent les "hors-la-loi" (les contrefacteurs).
1. La paupérisation
avancée.
Il est important de signaler que le
phénomène de contrefaçon préexistait avant la
survenue de la grave crise qui affecte la Côte d'Ivoire depuis Septembre
2002. Cette contrefaçon portait le plus sur les cassettes audio et
vidéo.
Cette crise, qui perdure, a un impact au plan
économique avec l'amenuisement du pouvoir d'achat des populations. Or,
en période de crise comme celle que nous traversons, il existe des
états de nécessité. Et comme pour paraphraser les
économistes, « la nécessité est
mère de l'invention ». Le terme invention doit
être perçu dans tous les sens du terme puisque en période
de crise ou de guerre, les populations n'obéissent désormais
qu'à leur instinct et ne cherchent qu'à assurer leur survie,
d'où l'adoption de conduites ou de comportements qui vont à
l'encontre des normes prescrites.
Au plus fort de la crise que nous traversons depuis
2002, marquée à ses débuts par d'interminables
couvre-feux, les populations n'avaient plus que pour objet de divertissement
que le petit écran. Or la télévision nationale n'arrivant
pas à assurer le minimum. Elles (les populations) se tournent
massivement vers l'industrie du divertissement ; tout le monde n'ayant pas
la possibilité de s'offrir des chaînes de télévision
à péage ou même de se rendre dans les salles de
cinéma. De même, elles ne peuvent s'offrir de lecteurs DVD qui
coûtent encore assez chers, encore moins le support DVD qui est lui aussi
assez onéreux (entre 8.500 et 12.500 francs CFA).
Un marché parallèle de l'industrie du
divertissement va donc apparaître au grand dam des professionnels du
secteur. Ce marché va donc jouer sur le faible pouvoir d'achat des
populations et prospérer en Côte d'Ivoire. Ainsi, en raison de
leur faible pouvoir d'achat, les ivoiriens ont favorablement accueilli un
produit assez récent et provenant essentiellement d'Asie : le CD
vidéo dont le prix oscille entre 1.000 et 1.500 francs CFA. L'appareil
qui permet la lecture de ce support est lui aussi assez accessible. Son prix
variant entre 18.000 et 25.000 francs CFA.
Au plan musical, du fait du coût très
élevé des CD audio originaux dont le prix est compris entre 8.000
et 10.000 francs CFA mais aussi et surtout du fait que tous les titres de
l'album original n'intéressent pas les mélomanes. Ceux-ci se font
réaliser des compilations (gravure de CD sur commande) des principaux
artistes en vogue et ce, dans des cybercafés ou par des particuliers qui
en ont fait une activité commerciale en violation des dispositions
réglementaires et à l'insu du BURIDA.
2. L'évolution technologique
ajouté à la forte évolution des échanges au plan
mondial.
Depuis son accession à l'indépendance,
les autorités ivoiriennes ont toujours prôné le
libéralisme économique et créé des conditions
incitatrices pour l'investissement tant des nationaux que des étrangers.
Et la Côte d'Ivoire, qui ne veut rester à la traîne dans
cette ère dite des nouvelles technologies, va autoriser la vulgarisation
de l'outil informatique et la commercialisation d'appareils
électroniques. Les contrefacteurs vont donc profiter de cette
libéralisation des échanges pour étendre leurs
activités à toutes les régions du monde et plus
particulièrement en Côte d'Ivoire.
Il devient de nos jours, de plus en plus facile
d'avoir accès aux outils des nouvelles technologies de l'information et
de la communication. Les offres d'accès à Internet deviennent,
elles aussi, plus alléchantes avec un temps réduit de
téléchargement. L'avènement du numérique a
bouleversé le secteur de l'industrie du divertissement avec le Cd
destiné aux productions audio et le Dvd destiné à la fois
et aux productions audio et vidéo. L'outil informatique est
désormais au coeur de la réalisation des oeuvres audiovisuelles.
Et les contrefacteurs, qui s'adaptent très vite aux progrès
technologiques, vont à leur tour s'intéresser à ces
produits de nouvelle génération.
Section 2 : Les
dysfonctionnements ou défaillances des structures chargées du
contrôle et de la répression.
Ces dysfonctionnements ou défaillances sont
imputables d'une part au BURIDA lui-même et d'autre part au laxisme des
fonctionnaires d'Etat chargés du contrôle et de la
répression.
1. Les limites du BURIDA
Le Bureau Ivoirien du Droit d'Auteur (BURIDA) est un
organisme de gestion collective à caractère pluridisciplinaire,
s'occupant de toutes les catégories professionnelles d'auteur
(littérature, cinéma, musique, sculpture, théâtre et
bien d'autres encore).
Placé sous la tutelle du Ministère de
la Culture et de la Francophonie, il a pour objet de promouvoir et
défendre les intérêts matériels et moraux de tous
les créateurs d'oeuvres de l'esprit et de leurs ayants droits. Il est
donc seul habilité sur le territoire national à assurer
l'exploitation et la protection des droits d'auteur (Article 62 de la loi
n°96-564 du 25 Juillet 1996 relative à la protection des oeuvres de
l'esprit et des droits d'auteur, des artistes interprètes et des
producteurs de phonogrammes et vidéogrammes).
Et c'est dans ce cadre qu'il a pour mission entre
autre de lutter contre la piraterie sous toutes ses formes. Mais dans les
faits, cette structure ne dispose pas de ressources humaines suffisantes
à l'échelle nationale (l'équipe de Lutte contre la
Piraterie est composée de quatre (4) agents seulement) de même que
de moyens logistiques (manque de véhicule propre à ce service) et
réglementaires (compétences à adapter à
l'évolution dans le domaine de la contrefaçon et la
piraterie).
Il est donc clair, avec ces défaillances, que
le fléau perdure et prenne de l'ampleur sur l'ensemble du territoire
puisque des actions simultanées et de grande envergure ne peuvent
être réalisées. Ayant effectivement constaté la
présence de produits contrefaits notamment les Vcd, le BURIDA se trouve
dans l'incapacité de percevoir des droits sur ces produits puisque
ceux-ci sont commercialisés de façon clandestine. Mme VIEIRA,
directrice générale du BURIDA, à cet effet,
dira : « La lutte contre la piraterie, telle
qu'elle est menée, sans budget et avec de maigres moyens, est un
véritable travail de titan. »13(*) Sa structure se sent d'autant
plus impuissante face au fait que le marché se trouve
réapprovisionné après que les oeuvres concernées
aient été saisies par ses services.
2. Le laxisme des agents chargés
du contrôle et de la répression.
Ces agents, dont la mission première est la
sécurisation des biens et des personnes et partant garant de la
prospérité économique, semblent avoir
démissionné. C'est du moins ce que laisse apparaître leur
conduite puisque les produits contrefaits empruntent les voies classiques de
communication pour entrer sur le territoire national.
Quand ces agents ne se rendent pas complices des
commerçants en les aidant à faire entrer ces produits sans payer
de taxes, ils se font tout simplement flouer par les commerçants qui
camouflent ces produits au milieu de leurs marchandises en ne les mentionnant
pas au dédouanement. C'est à juste titre que Mme VIEIRA ajoutera
qu' « Il importe d'interpeller ceux-ci sur la
nécessité de combattre le fléau en mettant la pression
à nos postes de frontières (terrestres, aériennes et
maritimes) ».
Parler de laisser-aller ou de laxisme serait traiter
assez sévèrement nos agents des forces de défense et de
sécurité et services de douane. A la vérité,
ceux-ci ignorent dans leur grande majorité que les produits
concernés sont frauduleux.
Section 3 :
L'absence de législation réglementant la commercialisation des
oeuvres audiovisuelles en Côte d'Ivoire.
Un tour auprès du service documentation du
Ministère du Commerce nous a permis de savoir qu'il n'existe, en
Côte d'Ivoire, aucun texte réglementant la commercialisation des
oeuvres audiovisuelles en Côte d'Ivoire. Or, un fait est établi un
peu partout où sévit le phénomène de
contrefaçon, les contrefacteurs exploitent les vides juridiques partout
où ils existent. C'est l'une des faiblesses de nos Etats africains
où les produits issus de la contrefaçon sont de plus en plus
présents. Les pays dits développés ont, eux,
commencé à mettre en place des dispositifs afin de parer à
toutes atteintes de droits de propriété intellectuelle sur leur
territoire. Ce qui pousse donc les contrefacteurs à se rabattre vers nos
pays où la législation, en matière de production et de
commercialisation des produits audiovisuels, est quasi inexistante. Et si elle
existe, elle a nécessairement besoin de toilettage.
CHAPITRE II : LES
CONSEQUENCES
Il est clair que la commercialisation de produits
audiovisuels contrefaits a des incidences importantes au plan économique
avec l'impossibilité pour l'Etat de recouvrer les taxes qui lui sont
dues. Il en est également de même pour l'organisme national de
gestion collective du droit d'auteur et de toute la chaîne de production
de l'industrie du divertissement.
Section 1 : Au
niveau du recouvrement des taxes par l'Etat.
Ces taxes ont trait aux divers impôts à
prélever sur les oeuvres proprement dites et celles au niveau de
l'industrie du divertissement.
1. Au titre des divers impôts
à prélever sur les oeuvres.
Selon ANOH K. Antoine et appliqué au contexte
présent, les produits audiovisuels pirates et de contrefaçon
étant des produits qui entrent de façon frauduleuse sur le
territoire national, ses auteurs ne reversent pas à l'Etat de Côte
d'Ivoire, au titre des diverses taxes : le transport et les
droits de douane14(*), de même que la
TVA15(*) -
l'Acompte Sur Divers Impôt (ASDI)16(*) à prélever sur les
supports utilisés par l'industrie du divertissement. A côté
des taxes à prélever sur les supports utilisés dans la
fabrication des produits audiovisuels, il y a également la
Taxe à Valeur Ajoutée17(*) à prélever sur le produit
final. La non perception de ces taxes a un impact sur les moyens
dérisoires alloués au Ministère de la Culture et de la
Francophonie car il est de notoriété que l'on n'investit que dans
un secteur productif. C'est ce que constatait le Directeur
Général Adjoint des Impôts, au mois de Juin 2005, lors
d'une table ronde organisée à l'occasion de la
célébration de la fête de la musique quand il
affirmait : « A peine 120 millions de francs
CFA ont été recouvrés par le régie
financière de 2003 à 2005, au niveau de l'industrie musicale en
Côte d'Ivoire18(*) ». On peut donc dire que
cette forme d'atteinte au droit d'auteur entrave le développement
économique car elle favorise l'évasion et la dissimulation
fiscales.
2. Les taxes à prélever au
niveau de l'industrie du divertissement
A ce niveau, l'on évoquera l'Impôt sur
le Bénéfice et l'Impôt sur l'exercice des structures
opérant dans le milieu du divertissement depuis les maisons de
production, de distribution jusqu'aux espaces sonorisés.
S'il existe une industrie du divertissement au plan
local, c'est qu'elle emploie du personnel. Et ce personnel percevant une
indemnité pour le travail effectué, l'Impôt sur le salaire
de chaque employé peut également être
prélevé. Il en est de même pour le revenu des artistes.
Section 2 :
Manque à gagner au niveau du BURIDA et de toute la chaîne de
production.
Au plan des structures concernées par des
manques à gagner dus à la contrefaçon, on trouve
également le BURIDA, qui est au plan national l'organe chargé de
la perception et de la gestion collective du droit d'auteur d'une part et
d'autre part, toute la chaîne de production de l'industrie du
divertissement.
1. Manque à gagner au niveau du
BURIDA.
De son côté, le BURIDA, à l'image
de l'Etat n'arrive pas à percevoir sur les oeuvres frauduleuses le Droit
d'auteur qui lui est du de même que la Redevance producteur et le montant
prévu pour la promotion et la publicité. Cette structure se
trouve ainsi confrontée à des difficultés tant au plan du
paiement des droits dus aux artistes qu'à son autofinancement.
Au-delà de ces manques à gagner au plan
national, de sérieuses menaces pèsent sur cette structure de
gestion collective de droit d'auteur au niveau international. En effet, en
raison de la présence de plus en plus croissante de produits pirates et
de contrefaçon sur le marché, il y a la menace de rupture du
contrat de réciprocité entre le BURIDA et les autres organismes
de gestion de droits d'auteur à travers le monde en vertu de la
ratification par la Côte d'Ivoire de la convention ayant trait à
la protection du droit d'auteur (la Convention de Berne).
En cas de rupture de ce contrat de
réciprocité, les artistes ivoiriens paieront un lourd tribut
puisque leurs oeuvres ne bénéficieront plus d'un droit de regard
dans les autres pays quand on sait que les productions ivoiriennes sont de plus
en plus prisées à l'étranger ces dernières
années.
2. Au niveau de la chaîne de
production de l'industrie locale du divertissement.
La réalisation d'une oeuvre discographique,
par exemple, nécessite en Côte d'Ivoire, un investissement moyen
de cinq millions (5.000.000) de francs CFA19(*). Et un difficile décollage commercial du
produit peut mettre à mal le recouvrement de l'investissement du
producteur. Il faut que ces produits soient vendus à plus de 25.000
exemplaires puisqu'il perçoit sur chaque oeuvre une redevance de 200
francs CFA. Egalement, l'invasion du marché local du divertissement par
des produits contrefaits ne peut qu'entamer à la longue la bonne
volonté de potentiels producteurs et décourager du coup, tous
ceux qui s'y adonnent déjà de toute initiative ultérieure.
Face à une telle situation, l'artiste, lui ne pourra percevoir ce qui
lui revient que si le producteur a recouvré ses fonds. Cela peut donc
agir sur sa carrière en provoquant, de sa part, une démotivation
et d'autre part toute envie de poursuivre une quelconque activité dans
le milieu artistique. Pire encore, il se retrouve dans le dénuement
total. Il devient un "indigent permanent" vivant dans un
"provisoire" qui devient "définitif". Et cela se voit,
généralement, au moment du décès des artistes.
Or, il ne peut y avoir d'industrie du divertissement
sans artistes et sans producteurs. L'existence de ces premiers maillons
conditionnant celle de toute la chaîne.
Section 3 :
Impact sur les activités de l'industrie du divertissement.
L'invasion du marché local du divertissement
par des produits contrefaits a eu pour conséquence la désertion
et la fermeture de nombreuses salles de cinéma en raison des nombreux
couvre-feux ; la baisse des ventes des produits originaux tant audio que
vidéo entraînant du coup l'impossibilité de percevoir des
dividendes en vue du refinancement des productions locales.
1. Désertion et fermeture de
salles de cinéma.
Les populations ivoiriennes, dans leur ensemble, ne
fréquentent pas assez souvent les salles de cinéma. Les nombreux
couvre-feux découlant de la crise sociopolitique que vit la Côte
d'Ivoire ajouté au sentiment d'insécurité
généralisé qui anime les populations, ont eu pour
conséquence le repli sur soi de celles-ci. Elles vont donc
délaisser les salles de cinéma, désormais
transformées en lieu de culte, au profit du divertissement à
domicile. La télévision nationale n'arrivant pas à combler
le vide causé par la privation de liberté du aux interminables
couvre-feux.
La présence des produits de contrefaçon
audio et vidéo, timide à ses débuts, va connaître un
coup d'accélérateur avec la situation dans laquelle baigne la
Côte d'Ivoire. Cette situation est favorisée par le sentiment
d'insécurité ambiant ; aussi par le souci d'échapper
au stress engendré par cette crise sans fin et surtout par
l'avènement de produits audiovisuels accessibles pour les populations
à faible revenu.
2. La baisse des ventes des produits
originaux.
La population ivoirienne est un important
marché de consommation et l'avènement de nouveaux produits attise
les convoitises. Aussi, dans le secteur du divertissement, un produit nouveau
a-t-il fait son apparition : le CD vidéo. Un produit
dérivé des nouvelles technologies. En effet, les
micro-ordinateurs de seconde main, de même que les appareils
électroniques notamment ceux équipés de graveurs et de
lecteurs de Cd deviennent de plus en plus accessibles par les
économiquement faibles.
Ainsi, les supports traditionnels qu'étaient
la cassette audio et la cassette vidéo, ont-ils cédé la
place aux compacts disques et autres disques numériques versatiles tant
dans leur version audio que vidéo. Désormais, il n'y a, en
général, que les copies pirates et autres compilations de
contrefaçon qui inondent le marché local du divertissement. Cela
se voit à travers les saisies de vidéogrammes et de phonogrammes
frauduleux, réalisées par la Cellule lutte contre la piraterie du
BURIDA qui sont passées de plus de 90.000 en 2003 à près
du double en 2004.
TROISIEME PARTIE :
MESURES EN VIGUEUR ET PERSPECTIVES DE LUTTE
CHAPITRE I : MESURES
EN VIGUEUR
Ces mesures sont de deux ordres, c'est-à-dire
des mesures d'ordre réglementaires constituées de décrets
et d'arrêtés et les mesures d'ordre institutionnelles, propres au
BURIDA.
Section 1 :
Les dispositions légales.
Par dispositions légales, nous entendons les
textes en vigueur d'une part et d'autre part, les peines prévues en cas
d'atteinte au droit d'auteur.
1. Les textes de loi en vigueur.
De prime abord, il faut évoquer le
décret n°81-232 du 15 Avril 1981 portant
création du Bureau Ivoirien du Droit d'Auteur (BURIDA) en remplacement
du Bureau Africain du Droit d'Auteur (BADA).
Il y a, ensuite, la loi
n°96-564 du 25 Juillet 1996 relative à la protection
des oeuvres de l'esprit et aux droits des auteurs, des
artistes-interprètes et des producteurs de phonogrammes et
vidéogrammes en son article 62 qui donnait mandat au BURIDA pour
percevoir et gérer le droit d'auteur des artistes ivoiriens ainsi que la
possibilité de poursuite envers tout contrevenant.
Enfin, face aux progrès réalisés
par les contrefacteurs, il y a eu la prise de l'arrêté
n°47 par le Ministre de la Culture en date du 19 Août 1999
qui autorisait désormais le BURIDA à apposer un sticker sur les
jaquettes des produits audiovisuels dans leur ensemble (cassettes audio et
vidéo, CD et DVD) pour attester de leur originalité et de leur
légalité.
2. Les peines encourues à
l'encontre des contrevenants.
Le Code pénal, en son article 319, dispose, en effet,
que : «Toute personne qui fait usage d'une marque sans
autorisation du propriétaire de ladite marque, toute personne qui
détient sans motif légitime des produits qu'elle sait
contrefaits, toute personne qui vend, met en vente, fournit ou offre des
produits contrefaits est poursuivie d'une amende allant de
100.000 à 1.000.000 f CFA et d'une
peine d'emprisonnement de 3 mois à 3 ans ou de l'une de
ces peines».
Egalement, la loi n°96-564 du 25 Juillet 1996 relative
à la protection des oeuvres de l'esprit et aux droits d'auteur, des
artistes-interprètes et des producteurs de phonogrammes et
vidéogrammes, en son article 100 alinéa 1er,
dispose : «Est puni d'un emprisonnement de 3 mois
à 2 ans et d'une amende de 100.000
f à 5.000.000 f CFA ou de l'une de ces peines
seulement toute fixation, reproduction, communication ou mise à
disposition du public, à titre onéreux ou gratuit, ou toute
télédiffusion d'une prestation, d'un phonogramme ou
vidéogramme ou de l'entreprise de communication audiovisuelle, ainsi que
le défaut de versement de la rémunération due à
l'auteur, à l'artiste-interprète ou au producteur de phonogramme
ou de vidéogramme au titre de copie privée ou de communication
publique et de la télédiffusion des phonogrammes».
En son alinéa 2, sont punies des peines prévues
à l'article précédent, toutes infractions aux dispositions
de l'article 97 de la même loi : « Toute importation
ou exportation de phonogrammes ou de vidéogrammes réalisés
sans l'autorisation du producteur ou de
l'artiste-interprète. »
(...) « En cas de récidive, les peines
encourues sont portées au double. »
Section 2 :
Les dispositions internes au BURIDA.
Elles sont à observer tant au niveau des
actions menées jusqu'ici qu'au niveau des résultats obtenus.
1. Les actions entreprises jusqu'ici.
Entre 1989 et 1990, le BURIDA a
bénéficié du soutien financier de l'IFPI
(Fédération Internationale des Industries du Phonogramme),
à hauteur de 40. 000 dollars US20(*), dans le cadre de ses actions de lutte contre la
piraterie. Mais suite à des remous internes au sein de ladite structure,
ce fonds va lui être retiré au profit de la Police
économique qui continue jusqu'à ce jour de procéder
à des actions de saisie de produits audiovisuels frauduleux.
Désormais, le BURIDA ne doit compter que sur
ses propres fonds pour mener ses actions de lutte. A cet effet, il y a eu la
mise sur pied d'une structure interne, en l'occurrence le service de Lutte
contre la Piraterie.
Aussi, depuis la prise de l'arrêté
n°47 du 09 Août 1999, le BURIDA est-il désormais
autorisé à apposer sur toute oeuvre audiovisuelle produite ou
commercialisée en Côte d'Ivoire un dispositif sécuritaire
en vue d'attester de son originalité et de sa légalité. Ce
dispositif sécuritaire, en l'occurrence, est le
«Sticker» (un hologramme apposé à
chaud sur la jaquette de toute oeuvre audiovisuelle destinée à la
commercialisation). De même, tout opérateur
désireux d'importer ou d'assurer la distribution de ces produits doit
bénéficier d'une autorisation délivrée par le
BURIDA afin d'exercer dans la légalité.
Suite à des défaillances
constatées dans l'apposition du Sticker sur les produits originaux, les
contrefacteurs s'y étant adaptés ; le BURIDA décida
d'adjoindre à celui-ci un autre dispositif sécuritaire : le
Code-barres. Ce dernier dispositif permet désormais au BURIDA de mieux
suivre les oeuvres produites et commercialisées mais surtout d'en
maîtriser le nombre afin de mieux procéder à la perception
et à la répartition des revenus destinés aux
artistes ; ce, depuis décembre 2003.
2. Les résultats obtenus.
La piraterie est un fléau social au même
titre que la drogue, la prostitution... Malgré les mesures prises
jusqu'ici, elle progresse sous d'autres formes. Le BURIDA, avec ses faibles
moyens, continue chaque semaine de procéder à ses actions de
saisies de phonogrammes et de vidéogrammes frauduleux dans le district
d'Abidjan et dans les villes environnantes.
Aussi, en raison de l'insuffisance de moyens
logistiques, c'est-à-dire tant au niveau des ressources humaines, de
moyens de communication qu'en moyens de locomotion, cette structure consacre
l'essentiel de ses opérations à la ville d'Abidjan et ses
environs.
En dépit de ces difficultés, des
raisons permettent d'espérer du fait que l'arrestation de nombreux
individus (plus de 244 personnes), la publicité faite dans les
média autour des opérations de saisies réalisées,
les gardes à vues et quelquefois la condamnation, le paiement d'amendes
lourdes font tâche d'huile.
Pour l'heure, une campagne de sensibilisation, par le
biais de RTI Music, est en train d'être menée sur la
commercialisation de ces produits au caractère frauduleux.
A côté de ces différentes
interventions du BURIDA, se greffent celles de la Police économique et
ces derniers temps, celles des services de douane. Ces derniers, sous
l'impulsion de leur directeur général, ont décidé
de s'attaquer sans relâche à toute forme de fraude dont celle
portant sur les produits audiovisuels de contrefaçon.
CHAPITRE II :
PERSPECTIVES DE LUTTE.
A l'image des mesures en vigueur, nous évoquerons les
perspectives de lutte sous deux angles ; d'abord, au niveau des pouvoirs
publics où il est plus qu'impérieux de fédérer les
efforts ( au niveau des Ministères de la Culture et de la Francophonie,
de la Sécurité intérieure conjointement avec celui de la
Défense et celui de l'Economie et des finances qui a sous sa tutelle les
services de douane) afin de mettre en place une législation qui s'adapte
aux nouvelles formes d'atteinte aux droits d'auteur et autres droits de
propriété intellectuelle.
A côté des pouvoirs publics, des
propositions seront faites à la structure de gestion collective du droit
d'auteur, en l'occurrence le BURIDA, afin qu'elle puisse jouer
véritablement son rôle : percevoir les droits d'auteur et les
redistribuer aux artistes, mais également lutter contre les formes de
piraterie.
Section I :
Perspectives de lutte au niveau des pouvoirs publics.
Nous avons identifié des ministères
stratégiques pour lesquels des propositions peuvent être faites. A
savoir : celui de la Culture et de la Francophonie en association avec
celui du Commerce, celui de l'Economie et des finances et celui de la
Sécurité intérieure conjointement avec celui de la
Défense.
1. Au niveau du Ministère de la
Culture et de la Francophonie en association avec le Ministère du
Commerce.
Il est certes clair que le gouvernement actuel a
d'autres priorités mais il est également impérieux voire
même urgent pour ce ministère, en cette période, de
soumettre un projet de loi qui s'adapte à la situation qui
prévaut actuellement dans le domaine de la protection du droit d'auteur.
Il faut pour se faire :
ü Renforcer la législation en matière de
lutte contre la piraterie et la contrefaçon.
Par renforcement de la législation, nous entendons la
mise en place d'un outil juridique pénalisant lourdement la
contrefaçon. La contrefaçon étant une forme d'atteinte
à plusieurs droits de propriété dont le droit d'auteur, de
marque et de modèle. Elle doit être considérée comme
un crime vu ses conséquences socio-économiques
caractérisées par la dissimulation et l'évasion fiscales,
les pertes d'emploi qu'elle engendre et les manques à gagner pour les
industriels du divertissement et pour tous les acteurs qui y exercent. Dans les
faits, elle est punie moins sévèrement que le vol simple. La
peine maximale prévue pour acte de contrefaçon est de 3 ans de
prison quand le vol simple est puni de 10 ans maximum. Et cette peine maximale
de 3 ans reste la même selon que l'individu puni est soit un revendeur au
détail ou un grand importateur d'oeuvres contrefaites ou même une
personne qui s'adonnant à la gravure à des fins
pécuniaires quand pour le vol, il y a une hiérarchie de sanctions
selon que c'est un vol simple ou aggravé.
ü Egalement, en association avec le Ministère du
Commerce, soumettre incessamment un projet de loi réglementant la
fabrication et la commercialisation des oeuvres audiovisuelles dans notre pays.
Pour qu'il y ait un changement véritable en
matière de lutte contre la piraterie, il faut une volonté
politique. Celle-ci doit être marquée par une sensibilisation du
public afin de susciter une prise de conscience sur les dangers de la piraterie
pour qu'elle ne soit plus socialement acceptée. Il s'agit de
développer la pédagogie de la propriété
intellectuelle. Il est également nécessaire pour les
ministères ci-dessus énumérés de sensibiliser, dans
le cadre régional de l'UEMOA, les ministères en charge des
mêmes portefeuilles en vue d'harmoniser les textes pour une lutte
d'envergure dans cette ère de mondialisation et de coopération
économique.
2. Au niveau du Ministère de
l'Economie et des Finances.
Ce ministère, cheville ouvrière de l'Etat, joue
un rôle très important dans la santé économique de
notre pays à travers ses structures sous tutelle que sont la Direction
générale des impôts (DGI), la Direction
générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
(DGTCP) et de la Direction générale des Douanes (DGD). Et c'est
de cette dernière qui doit être sensibilisé à
travers la divulgation des textes réglementant l'importation et la
commercialisation de tous supports musicaux et audiovisuels qui transitent par
les postes transfrontaliers.
Il est, en effet, admis par l'industrie du divertissement que
les principaux problèmes que pose la lutte contre la contrefaçon
viennent de l'absence de contrôles efficaces aux frontières. Vu
l'ampleur du phénomène de la piraterie, il devient
nécessaire pour cette structure étatique (le ministère) de
réviser à la baisse les divers taxes et droits de douane sur les
différents types de supports (cassettes, compacts disques, disques
numériques versatiles,...). Ce qui aura, à terme, une incidence
sur le prix de ces produits et incitera à l'achat de produits
originaux.
3. Au titre du Ministère de la
Sécurité intérieure conjointement avec celui de la
Défense.
Ce ministère doit mettre à la
disposition du BURIDA son unité de la police économique
chargée de la lutte contre la piraterie afin de coordonner les actions
de lutte sur le terrain et de donner de l'envergure à celles-ci. Elle
fonctionnera un peu comme la DPSD (Direction de la Police des
Stupéfiants et des Drogues) sur l'ensemble du territoire ou dans les
régions réputées comme zones criminogènes par
excellence en vue de combler le vide laissé par le BURIDA (sous
équipé en ressources humaines).
De même, nous préconisons des actions
simultanées de saisies sur l'ensemble du territoire. Par actions
simultanées, nous entendons ceci : dès qu'une date est
arrêtée par les services du BURIDA, elle saisit les responsables
de la police économique qui actionne ses relais à
l'intérieur du pays afin de les tenir informés des dates et
heures prévues pour ces actions.
Quant au ministère de la Défense, ses
agents de la gendarmerie, en service à l'intérieur du pays,
doivent porter assistance à ceux de la police et de la douane aux
différents barrages positionnés sur les principaux axes routiers
du pays.
Section 2 :
Perspectives de lutte au niveau du BURIDA.
En vue de réaliser de meilleurs résultats, le
BURIDA doit :
ü Doter sa cellule de lutte contre la piraterie de
moyens, à savoir de ressources humaines en nombre
conséquent ; des véhicules propres à ce service pour
ses missions afin d'éviter certains dysfonctionnements ainsi que de
moyens de communication permettant des actions beaucoup plus coordonnées
sur le terrain ;
ü Coopérer avec les services de douane en mettant
à leur disposition des éléments leur permettant
d'identifier les produits audiovisuels de contrefaçon ;
ü Requérir les services de l'OMPI (Organisation
Mondiale de la Propriété Internationale) et de l'IFPI
(Fédération Internationale des Industries du Phonogramme) en vue
de la formation et de l'information de ses agents sur les évolutions
constatées dans le domaine de la piraterie.
ü Sensibiliser les consommateurs de même que les
fonctionnaires en service à nos postes de frontière à
travers toutes les voies de communication possible (télévision,
radio, presse écrite) sur les textes en vigueur et sur les mesures
répressives prévues en cas d'infraction ;
ü Bénéficier de textes de loi interdisant
désormais l'importation et la commercialisation de lecteurs
VCD ;
ü Prendre attache avec la police économique en vue
de coordonner les opérations de saisie ;
ü S'offrir les services d'un conseil qui sera
chargé de suivre la procédure judiciaire depuis l'arrestation du
contrevenant, son déferrement en cas de non paiement de l'amende requise
jusqu'au prononcé de la sanction.
CONCLUSION
Au total, notre étude révèle que
la contrefaçon, forme d'atteinte aux droits de propriété
intellectuelle reste une forme d'infraction encore méconnue au plan
national. Elle touche tous les secteurs d'activité économique
dont l'industrie du divertissement. Ainsi, au niveau culturel, a-t-on vu
apparaître sur le marché local du divertissement des oeuvres de
natures variées et à la qualité douteuse : des
oeuvres de contrefaçon.
La piraterie a pris une forme nouvelle,
encouragée en cela par la révolution opérée dans le
domaine des nouvelles technologies avec l'avènement du tout
numérique. Des individus sont, aujourd'hui, capables d'offrir des
produits qui, dans leurs caractéristiques, n'ont rien à envier
aux oeuvres originales et ce, à moindre coût. Ces produits sont
soit importés, soit réalisés sur place.
Un commerce parallèle de produits audiovisuels
s'est instauré au plan national, encouragé en cela par la
situation de crise que nous vivons et par le laxisme des fonctionnaires
chargés du contrôle et de la répression.
Vu l'importance des saisies jusqu'ici
réalisées, il est clair que les auteurs de cette activité
engrangent des profits énormes au détriment de l'Etat auquel ils
ne reversent aucune somme à titre d'impôt. Ils portent
également atteinte au BURIDA qui ne perçoit aucune redevance, aux
artistes qui voient leur revenu diminuer au fil des ans ainsi qu'à
l'industrie locale du divertissement.
A terme, il est souhaitable que soit mis fin à
ce phénomène dans notre pays. Il faut pour se faire, que cela
relève, en priorité des pouvoirs publics, à travers la
prise de mesures vigoureuses en vue de sanctionner la contrefaçon au
même titre que les infractions pénales. Et comme cette infraction
relève également du domaine civil, il est nécessaire
d'imposer des amendes lourdes à ses auteurs à titre de
dommages-intérêts à reverser aux artistes qui en sont
victimes. Les agents des services de police, de gendarmerie et de douane,
à l'échelle nationale, doivent être formés à
l'identification des produits de contrefaçon et doter en
équipements appropriés pour les opérations de saisie.
Enfin, une campagne d'information et de
sensibilisation, à l'attention du public, doit être
effectuée assez souvent pour lui faire comprendre le bien-fondé
d'acheter, de commercialiser ou de consommer des produits originaux. En le
faisant, le public contribue, ainsi, à la promotion de la culture, au
bien-être des artistes qui vivront alors décemment de leur
activité et partant, au développement économique de notre
pays.
Pour cela, il faut pouvoir compter sur le bon sens et
l'esprit patriotique de tout un chacun.
BIBLIOGRAPHIE
GENERALE.
1 - Documentation générale
d'actualité
Composée essentiellement de quotidiens nationaux
ivoiriens que sont Fraternité Matin,
Notre Voie et Soir Info.
Des dictionnaires Le Larousse Illustré(2001) et le Petit Robert
(1996).
De même, les autres principales sources de documentation
ont été :
· Les sites Internet de la
Confédération Internationale des
Sociétés d'Auteur Compositeur (CISAC), de
l'AEDEV, des Acteurs et Technologies de
Lutte Anti-contrefaçon et enfin celui de
l'Association des Industriels Africains (AIA).
· La lettre des acteurs et technologies de Lutte
Anti-contrefaçon.
· Une copie de la conférence prononcée en
Août 1992 par l'ex-Pca du Burida et portant sur la Lutte contre la
Piraterie en Côte d'Ivoire.
2 - Sur les aspects juridiques
Nous nous sommes inspirés du Code Pénal
Ivoirien et du Journal Officiel de la République de
Côte d'Ivoire de la loi N°96 - 564 du 25 Juillet 1996
relative à la Protection des oeuvres de l'esprit et aux droits des
auteurs, des artistes-interprètes et aux producteurs de phonogrammes et
de vidéogrammes.
3 - De mémoires de recherche et
rapport d'enquête :
· ANOH Kouao Antoine, Approche
criminologique de la piraterie musicale en Côte d'Ivoire,
mémoire de maîtrise, UFR Criminologie, Université de Cocody
(1996).
· AKOUE Yao Claude, Le piratage
informatique à Abidjan, mémoire de maîtrise, UFR
Criminologie, Université de Cocody (2001).
· N'GUESSAN Koffi Julien, La
piraterie des oeuvres musicales, mémoire de maîtrise, UFR
Criminologie, Université de Cocody (2001).
· MOUBOYO Ulrich De Dieu :
Lutter contre la piraterie à l'ère numérique en
Afrique, mémoire en Propriété Intellectuelle,
Septembre 2004 et disponible sur le site Internet suivant :
www.aedev.org
· Hema VITHLANI : Les
incidences économiques de la contrefaçon, rapport du Bureau
des Enquêtes sur la Contrefaçon de la Chambre de Commerce
Internationale (CCI) pour la Division de l'Industrie, Direction de la Science,
de la Technologie et de l'Industrie, OCDE, 1ère Edition,
1998.
4 - Ouvrage
méthodologique
Le principal document dont nous nous sommes inspirés
pour ce travail reste l'ouvrage synthétique suivant :
N'DA Paul, Méthodologie de la
recherche : de la problématique à la discussion des
résultats, EDUCI, Juin 2002.
ANNEXES
GUIDE D'ENTRETIEN BURIDA
Nom :
.................................................................................................... ...
Prénom (s) :
................................................................................................
Fonction :
...................................................................................................
1. Qu'est - ce que le BURIDA ?
..............................................................................................................................................................................................................................
2. Depuis quand existe - t - il ?
...............................................................................................................
3. Quelles sont ses principales attributions ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4. Vu le titre II de la loi 96 - 564 du 25 Juillet 1996,
quelles sont les oeuvres protégées par votre structure ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5. Quels sont les champs d'intervention du BURIDA ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6. Ses compétences se limitent - elles aux seules
oeuvres produites en Côte d'Ivoire ?
...............................................................................................................
7. Si non, comment s'y prend votre structure pour les produits
hors Côte d'Ivoire ?
..............................................................................................................................................................................................................................
8. Quelles sont les actions concrètes menées par
votre structure vis-à-vis des produits piratés ?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
9. De quels moyens dispose le BURIDA pour mener à bien
ses actions ?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10. L'ensemble du personnel est - il engagé dans la
lutte contre le phénomène de piraterie et de
contrefaçon ?
................................................................................................................................................................................................................................
11. Si non, existe - t - il une unité
spécialisée au sein de votre structure dédié
à cette fin ?
................................................................................................................
12. De combien de membres est - elle composée ?
...............................................................................................................
13. Ont - ils reçu une formation
particulière ?
..............................................................................................................................................................................................................................
14. Cette unité dispose - t - elle de moyens
adéquats ? Si oui, lesquels ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
15. Quel est de nos jours, la forme ou le genre le plus
piraté ?
? Musique
? Cinéma
? Autre, précisez
..........................................................................................
16. Quels sont généralement les supports
utilisés ? (avec des estimations chiffrées si possible)
..............................................................................................................................................................................................................................
17. Comment parvenez - vous à différencier les
produits originaux de ceux contrefaits ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
18. Avez - vous une idée précise des techniques
utilisées par les contrevenants ?
.....................................................................................................................
19. Comment procèdent - ils ?
..............................................................................................................................................................................................................................
20. Avez - vous une idée de l'origine de ces
produits ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
21. Les oeuvres saisies par vous ne sont - elles pas
protégées par les organismes d'auteur des pays
d'origine ?
..............................................................................................................................................................................................................................
22. Existe - t -il un partenariat entre vous et les organismes
d'auteur des autres pays ?
..............................................................................................................................................................................................................................
23. Le support CD vidéo, aujourd'hui
commercialisé en Côte d'Ivoire, l'est-il à l'échelle
internationale ?
..............................................................................................................................................................................................................................
24. Le phénomène de contrefaçon est-il le
fait de :
? Groupes de personnes
? Réseaux spécialisés
? autres,
précisez..........................................................................................
25. Avez-vous une idée de leur lieu de
résidence ?
...............................................................................................................
26. Quelles peuvent être selon vous les raisons qui
justifient la perpétuation et la progression de ce
phénomène chez nous ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
27. Peut - on avoir une idée de vos actions de lutte
contre ce phénomène, à l'heure actuelle ?
(estimations chiffrées si possible)
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
28. Quelles mesures envisagez-vous mettre en place pour
contrer ce phénomène ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
29. Les dispositions de la loi 96-564 du 25 Juillet 1996, vous
donnent - elles toutes les compétences et les moyens nécessaires
pour mener à bien votre mission ?
..............................................................................................................................................................................................................................
30. Combien de maisons de pressage et de distribution sont -
elles affiliées à votre structure ?
.................................................................................................................
31. Quels sont leurs engagements vis-à-vis de votre
structure ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
32. Comment suivez-vous leurs activités ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
GUIDE D'ENTRETIEN SERVICE STICKERS
Nom :
Prénom(s) :
Fonction :
1- À quand remonte la mise sur pied de votre
service ?
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2- Depuis quand y êtes -vous en service ?
...............................................................................................................
3- En quoi consiste votre mission dans ce service ?
..............................................................................................................................................................................................................................
4 - À quelle fin répondait la mise sur pied de ce
service ?
..............................................................................................................................................................................................................................
5 - Comment se présente un sticker ?
..............................................................................................................................................................................................................................
6 - L'avènement du sticker a-t-il permis de réduire
le phénomène de piraterie ?
..............................................................................................................................................................................................................................
7 - Qu'est -ce -qui explique donc la mise sur pied du code
barre ?
..............................................................................................................................................................................................................................
8 - A quand remonte l'apposition des stickers sur les
produits ?
...............................................................................................................
9 - Sur quels supports apposez -vous les stickers et les codes
barre ?
..............................................................................................................................................................................................................................
10 - Les vidéo CD sont -ils concernés par le
sticker et le code barre ?
...............................................................................................................
11- Si non, pourquoi ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
12 - Les dispositifs sécuritaires (stickers -codes barre)
sont -ils apposés par le BURIDA ou par les maisons de
distributions ?
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13 - Quels sont vos rapports avec les maisons de productions et
de distribution ?
..............................................................................................................................................................................................................................
14 - Quel est le volume de production
journalière :
Ø Pour les stickers :
Ø Pour les codes barres :
* 1 Historique du droit
d'auteur : Consultable sur le site
www.cisac.org
* 2 Historique du droit
d'auteur : Consultable sur le site
www.cisac.org
* 3 Copie
pirate : il s'agit de reproductions non autorisées
d'enregistrements originaux pour des buts lucratifs et sans le consentement des
propriétaires du ou des droits d'auteur.
* 4 Hema
VITHLANI, Les incidences économiques de la
contrefaçon, rapport du bureau d'Enquêtes sur la
contrefaçon de la Chambre de Commerce International (CCI) pour la
Division de l'Industrie, Direction de la Science, de la Technologie et de
l'Industrie, OCDE. Vol. I, 1998.
* 5Copie
pirate : Il s'agit de reproductions non autorisées
d'enregistrements originaux pour des buts lucratifs et sans le consentement du
ou des propriétaires du droit d'auteur. Il s'agit là des types
les plus courants de produits illégaux
* 6
Bootlegs : Enregistrements non autorisés de
concerts en direct ou de concerts radio télédiffusés.
* 7
Cyberespaces : Espaces où l'on peut avoir
accès à un système de réalité virtuelle et
au réseau Internet.
* 8 Hema
VITHLANI : Les incidences économiques de la
contrefaçon ; rapport du Bureau d'enquêtes
sur la contrefaçon de la Chambre de Commerce International(CCI) pour la
Division de l'industrie, Direction de la science, de la technologie et de
l'industrie, OCDE(1998), p.10.
* 9Système
d'exploitation : C'est ce qui fait tourner l'ordinateur en
faisant le lien entre les différentes composantes et autres logiciels
installés. Ils sont généralement pré
installé à l'achat de tout nouvel ordinateur.
* 10 Contrefaçon
et riposte n°1 : Lettre des acteurs et technologies de la
lutte anti-contrefaçon. Téléchargeable depuis le site
www.filactu.com/pdf/contrefaçon_riposte_n1.pdf
* 11 Interview accordée
à Cyprien TIESSE in Fraternité Matin
n°12286 du Jeudi 20 Oct. 2005 par Mme Irène VIEIRA, Directrice
Générale du BURIDA.
* 12
Focus in Education et Communication n°39 du
quotidien Fraternité Matin du Mercredi 14 Octobre 2004.
* 13 Rémi
COULIBALY, Plus de 70.000 oeuvres saisies in
Fraternité Matin n°11810 des Samedi 20 et Dimanche 21 Mars 2004.
* 14 ANOH Kouao
Antoine : Approche criminologique de la piraterie
musicale en Côte d'ivoire, Mémoire de
Maîtrise de recherche, UFR Criminologie, Université de Cocody
(1996).
* 15 Id.
* 16 Id.
* 17 ANOH Kouao
Antoine : Approche criminologique de la piraterie
musicale en Côte d'ivoire, Mémoire de
Maîtrise de recherche, UFR Criminologie, Université de Cocody
(1996).
* 18 Rémi
COULIBALY : On en parle in
Fraternité Matin n°12.186 du Jeudi 23 Juin 2005.
* 19 ANOH Kouao
Antoine : Approche criminologique de la piraterie
musicale en Côte d'ivoire, Mémoire de
Maîtrise de recherche, UFR Criminologie, Université de Cocody
(1996).
* 20 Copie de la
Conférence prononcée par M. Norbert ETRANNY (Ex Pca du BURIDA),
1992
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