II- 4 Cadre de
l'étude
L'étude en question a été menée
auprès des jeunes issus du milieu scolaire, principalement de quatre
établissements secondaires, de la région de Dakar. Elle pose la
problématique de la sexualité des jeunes lycéens avec ses
corollaires comme les IST, les grossesses précoces, le VIH/SIDA
principalement, et par conséquent, l'usage des services du
dépistage volontaire.
Elle met aussi en évidence l'influence du milieu
scolaire sur le niveau de connaissance des élèves à propos
des risques qu'ils encourent par rapport à leur sexualité, leurs
appréhensions, leurs comportements sexuels et leurs perceptions face
à la sexualité. Autrement dit, elle s'intéresse non
seulement aux comportements sexuels des jeunes en milieu scolaire mais aussi,
au niveau de connaissances de ces jeunes par rapport à l'infection du
VIH /SIDA et à l'impact de ces connaissances sur ces comportements
sexuels.
Les élèves ciblés sont ceux issus des
classes de seconde des quatre (4) établissements suivants à
savoir : le Lycée blaise Diagne, le Lycée Moderne de
Rufisque, le Lycée des Parcelles Assainies, et le collège
Sacré -coeur. Ces lycées ont la particularité d'être
les lycées mixtes où l'on retrouve des élèves de
différents sexes. Ces lycées offrent donc un cadre
approprié où l'on peut étudier la sexualité car ils
proposent déjà une proximité des sexes propice à
une évolution et à une évaluation de la sexualité.
Aussi, avons nous choisi le cadre scolaire parce que les
jeunes issus de ce milieu sont plus exposés aux risques de la
sexualité, et cela pour les raisons suivantes :
Ø Ces jeunes passent plus de temps à
l'école avec des groupes de pairs dont l'influence est plus forte que
celle de la famille où le contrôle social e idéologique est
assuré avec des valeurs traditionnelles.
Ø Dans le cadre familial, les jeunes ne
bénéficient pas d'une éducation sexuelle exhaustive ;
les parents n'abordant pas ouvertement le sujet de la sexualité.
Ø Ces jeunes qui n'ont encore aucune expérience
de la sexualité et qui ne disposent d'aucune éducation sexuelle
ni à l'école de manière formelle, ni à la maison,
disposent généralement d' informations inadéquates pour
vivre une sexualité sans risques et pourtant, paradoxalement, ils sont
animés par un désir pressant de connaître la
sexualité par eux-mêmes.
Ø La mixité notée dans ces
établissements favorise l'activité sexuelle de ces jeunes par le
voisinage et la disponibilité du sexe opposé.
Ø Dans le cadre de leur scolarité, ces jeunes
ont plus de possibilité que les jeunes des autres milieux d'utiliser les
TIC et les médias par le biais des cybers et des salles d'informatique
à l'école (Internet, les journaux, le cinéma) pour
côtoyer la sexualité. En cela, ils sont plus exposés aux
risques car animés par la curiosité.
De plus, les élèves des classes de seconde ont
été choisis parce qu' à ce stade de la scolarité,
les jeunes lycéens se croient plus expérimentés car ils
viennent de rejoindre le lycée, un espace, qui pour eux est
réservé aux « grandes personnes ». Ils se
croient dans ce cas, assez « grands » pour faire tout ce
qui est réservé à cet univers qu'ils viennent
d'intégrer. De plus, pour beaucoup d'élèves qui viennent
de rejoindre le lycée, c'est la première fois qu'ils partagent
les mêmes salles de classe avec des camarades du sexe opposé vu la
mixité des établissements choisis, mixité dont ils ne
jouissaient pas dans leur collège d'origine.
Ce changement peut en effet avoir des conséquences
auprès des comportements de ces jeunes qui viennent d'empocher leur
diplôme.
La ville de Dakar a été choisie pour accueillir
cette recherche car d'après les EDS Sénégal IV, les
rapports sexuels à hauts risques sont plus fréquents en milieu
urbain (9 % parmi les femmes et 50 % parmi les hommes) qu'en milieu rural
(respectivement, 4 % et 32 %).
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