IV- présentation
du projet
Ce projet pilote intitulé « Promouvoir la
réponse du milieu scolaire contre le VIH/SIDA et promotion des Droits
Humains et de la Communication », est financé par Open
Society Initiative for West Africa (OSIWA), et
commandité par le Réseau Africain de l'Education pour la
Santé (RAES) et l'Association pour la Promotion de la
Citoyenneté et du Développement (
Asprocide) qui en sont également les principaux
bénéficiaires de fonds.
L'objectif général de cette enquête est de
procéder à une évaluation pré-intervention d'un
projet d'amélioration de la réponse au VIH/SIDA en milieu
scolaire par la réduction des comportements sexuels à risques, la
promotion du dépistage volontaire, des droits humains et de
l'utilisation des techniques de l'information et de la communication. Il s'agit
dans un premier temps d'évaluer les comportements sexuels des cibles
mais aussi les connaissances relatives au VIH/SIDA et IST, disponibles afin de
pouvoir mesurer l'impact du projet qui s'étale sur une durée de
deux années successives. Concrètement, le projet en tant que tel
s'articule autour d'une formation de certaines des cibles de l'enquête,
appelées ici « des éducateurs pairs »
à travers des séminaires. A travers cette formation, ces
« éducateurs pairs » vont bénéficier
de l'encadrement de professeurs spécialisés en IST/VIH/SIDA et au
sortir de la formation, ces élèves cibles vont faire profiter de
leurs camarades dans les lycées et dans les autres écoles du
Sénégal, les informations acquises, par la sensibilisation
à travers des messages lancés dans les médias
(télévision, radio, Internet, journaux).
La méthodologie de l'évaluation repose sur la
combinaison des étapes suivantes : L'enquête quantitative avec un
questionnaire auto-administré aux élèves des classes de
seconde des établissements cibles et l'enquête qualitative avec
des discussions de groupe menées, auprès de plus de 120
élèves, à l'aide de guides d'interviews. Les
établissements cibles sont le Lycée des Parcelles Assainies, le
Lycée Blaise Diagne, le Collège Sacré-Coeur et le
Lycée Moderne de Rufisque. Le nombre d'élèves qui ont
rempli le questionnaire s'élève à 2174.
Les résultats montrent qu'un pourcentage remarquable
d'élèves a déclaré avoir eu un ou des rapports
sexuels (21,5%) et parmi ces élèves la grande majorité
sont des célibataires. Les garçons sont les plus nombreux parmi
ceux qui ont déjà eu un ou des rapports sexuels. L'utilisation du
préservatif est acceptée pendant les rapports sexuels. Toutefois,
il est inquiétant qu'un nombre de 102/251 élèves qui ont
eu un ou des rapports sexuels entre 2006-2008 (89 garçons et 13 filles)
n'aient pas demandé l'utilisation du préservatif.
Par ailleurs, ce sont les filles qui éprouvent
d'énormes difficultés, d'ordre culturel et moral, pour proposer
ou demander à leur partenaire l'utilisation du préservatif. La
notion de séropositivité est, parfois, confondue avec la
manifestation des signes du SIDA maladie. Des attitudes de tolérance, de
sympathie et de soutien sont notées vis-à-vis des personnes
infectées par le VIH/SIDA. En revanche, certains élèves
craignent de partager une structure de santé destinée aux
élèves avec un élève atteint de SIDA et la
présence d'un professeur atteint de SIDA qui dispense ses cours. Les
lieux qui offrent des services de dépistage anonyme et gratuit du
VIH/SIDA sont peu connus, 48,1% des élèves interviewés
ignorent l'existence d'un lieu de dépistage, même si la
majorité des élèves ont émis le souhait de faire le
test de dépistage et de recevoir les résultats.
Globalement, les attitudes et les comportements
préconisés en cas de résultat positif d'un test sont
à moindres risques de propagation du SIDA. Beaucoup
d'élèves (48,5%) associent souvent le SIDA à une
« punition de Dieu ». Une telle conception porte les germes
d'une attitude de stigmatisation, de rejet ou de discrimination
vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH.
La violence sexuelle est une pratique connue par la plupart
des élèves et, en majorité, ils rejettent l'usage de la
force physique ou d'une forme de contrainte quelconque pour avoir un ou des
rapports sexuels avec une fille. En revanche, beaucoup d'élèves
(41,7%) admettent qu'un homme a le droit d'obliger sa femme à avoir des
rapports sexuels avec lui et un autre pourcentage plus élevé
(81,9%) soutiennent que la femme mariée n'a pas le droit de refuser
d'avoir des rapports sexuels avec son mari. La radio, la
télévision, les journaux et l'internet sont des moyens admis par
les élèves pour recevoir ou diffuser des informations sur le
SIDA. Ce qui dénote un certain engouement pour la sensibilisation par
les canaux des moyens de communication classiques.
TROISIEME PARTIE :
ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE
Troisième partie : Analyse et interprétation
des résultats de l'enquête
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