La sexualité en milieu scolaire dakarois: comportements, connaissances et perceptions liés au VIH/SIDA( Télécharger le fichier original )par Ndeye Ami Niang Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 1 recherche 2007 |
Chapitre III : Aperçu du VIH/SIDA Décrit pour la première fois en 1981, le SIDA est aujourd'hui entré en l'espace de quelques années dans le cercle des maladies infectieuses les plus redoutables et redoutées de cette fin de millénaire. C'est aux Etats Unis que cette maladie a été identifiée pour la première fois et à l'époque, il ne s'agissait que d'une infection inconnue, encore que son origine reste jusqu'à ce jour très discutée. A ce titre, certains scientifiques parlent d'une transmission du virus des primates à l'homme qui se serait faite en Afrique Centrale dans les années 30 tandis que pour d'autres, l'infection proviendrait de l'homme spécialement des homosexuels. Toutefois, l'ampleur que prend la maladie est de plus en plus grande vers le mois d'Août de la même année puisque le nombre de cas recensés augmente abruptement et l'année suivante de son apparition, cela s'intensifie vers d'autres couches de la société (toxicomanes, Haïtiens, travailleuses du sexe). Cette tendance amène les médecins à abandonner des qualificatifs comme « gay Syndrom » ou « gay related » pour s'accorder sur l'appellation de « AIDS » plus large et moins restrictif qui signifie « Acquired Immuno Deficiency » Syndrome qui veut dire en français Sida ou Syndrome d'Immunodéficience Acquise ou encore VIH. L'impact du VIH sur le développement, l'économie et la société a amené les autorités internationales et nationales à le traiter non pas comme une simple maladie mais comme un grave obstacle au développement. La question du rythme de propagation interroge non seulement les spécialistes mais aussi les chercheurs, les chefs de gouvernements et les actionnaires des sociétés civiles. Aujourd'hui le concept de SIDA est associé à des termes comme pandémie mondiale, crise mondiale, ou épidémie. III -1 Historique de la lutte contre le VIH/SIDA au SénégalLa réponse à l'épidémie du VIH au Sénégal a été précoce. Cette réponse à l'épidémie du VIH est marquée par le succès enregistré dans la prévention après plus d'une dizaine d'années. Dés le dépistage des premiers cas de Sida en 1986, les autorités ont mis en place le Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS). A l'époque, la lutte contre le SIDA était coordonnée au sein du Ministère chargé de la Santé qui avait élaboré un Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS). Le programme avait mis l'accent sur la prévention en général et sur la promotion des comportements à moindres risques telle que l'utilisation de préservatif, l'abstinence, ou la fidélité. Ainsi, l'utilisation du condom a connu une augmentation importante avec la participation de la société civile dans la promotion et la distribution grâce à l'appui des partenaires au développement. En 1998, le Sénégal a mis sur pied la première initiative Gouvernementale d'accès aux antirétroviraux (ARV) en Afrique. Celle - ci a démontré la faisabilité et l'efficacité des traitements antirétroviraux dans le contexte de pays comme le Sénégal. Après une phase pilote, la décentralisation aux ARV a été opérée en mettant en place des équipes compétentes au niveau des régions. « La surveillance sentinelle démarrée dés 1989 a permis de suivre annuellement l'évolution de la prévalence du VIH chez les groupes cibles dont les femmes enceintes, et a montré un niveau stable de la prévalence du VIH chez les femmes enceintes autour de 1% et chez les prostituées autour de 20%. »49(*) L'appel des Chefs d'Etats à la session Spéciale des Nations Unies sur le SIDA de 2001, les acquis tirés des deux premières décennies du programme ont permis le renforcement du leadership dans la lutte contre le VIH. En 2001, la coordination de la lutte contre le VIH/SIDA jusque là sous la tutelle du Ministère de la Santé, a été élevée au niveau de la Primature avec la mise en place du CNLS sous la présidence du Premier ministre. Cette réforme institutionnelle a permis de renforcer le leadership politique, étatique et communautaire et a rendu plus effective l'appropriation de la riposte à l'épidémie par les autres secteurs du Gouvernement impliquant dans la mise en oeuvre les Ministères en charge de la Jeunesse, de la Santé , des élèves, des militaires, des femmes et des travailleurs. * 49 Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS)/Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida : Plan Stratégique de Lutte contre le Sida 2007-20011.p.19 |