SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE....................................................................................
4
PREMIERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE
ET METHODOLOGIQUE..................
6
CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE
6
1. LA PROBLÉMATIQUE :
6
2. LES OBJECTIFS DE
L'ÉTUDE :
6
3. HYPOTHÈSE DE TRAVAIL
7
4.APPROCHE CONCEPTUELLE :
7
CHAPITRE II : LE CADRE
METHODOLOGIQUE
9
1.CADRE DE L'ÉTUDE :
9
2.CHAMP DE L'ÉTUDE :
9
3.TECHNIQUES D'INVESTIGATION :
9
4.DIFFICULTÉS
RENCONTRÉES :
9
DEUXIEME PARTIE : L'ENVIRONNEMENT DU
MARCHE DE CHANGE
10
CHAPITRE I : LES DIFFERENTES
COMPOSANTES DU MARCHE DE CHANGE
11
SECTION 1 : LE MARCHÉ AU
COMPTANT (SPOT)
13
SECTION 2 : LE MARCHÉ DE
DÉPÔT (MARCHÉ INTERBANCAIRE)
16
2.1. LES PARTICIPANTS AU MARCHÉ DES CHANGES
INTERBANCAIRE
16
2.1.1. Les banques commerciales et
d'investissement
17
2.1.2. Les banques centrales
17
2.1.3. Les institutions financières non
bancaires
18
2.1.4. La clientèle privée
19
2.1.5. Les entreprises multinationales
19
2.1.6. Les courtiers
20
2.2. LES ACTIFS NÉGOCIÉS SUR LE
MARCHÉ DES CHANGES INTERBANCAIRE AU COMPTANT
21
2.2.1. Transfert de dépôt
bancaire
21
2.2.2. Les principales devises
négociés
21
2.2.3. Les opérations de change au sein
des pays de la zone CFA
22
2.2.4. Les sigles monétaires
internationaux
24
2.2.5. Comment sont cotées les
devises ?
25
2.2.6. Les transactions sur le marché
des changes
26
2.2.7. La variation des cours sur le
marché des changes
28
2.3. LE FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ DES CHANGES
INTERBANCAIRE AU COMPTANT
30
2.3.1. Le Rôle des Cambistes
30
2.3.2. Unités de cotation
32
2.3.3. Les deux (2) niveaux du marché
des changes interbancaires
33
2.3.4. Cas particulier du taux euro/dollar
34
2.3.5. Les opérations sur le
marché des changes
35
2.3.6. Le taux de change au comptant
39
2.3.7. Les caractéristiques du
marché des changes
45
SECTION 3 : LE MARCHÉ À
TERME
49
3.1. LES CONTRATS À TERME
49
3.2. LES CONTRATS D'OPTION
51
3.3. LE CONTRAT DE SWAP
53
3.3.1. Le swap de taux
d'intérêt
53
3.3.2. Les utilisateurs de swap de taux
d'intérêt
54
3.3.3. Le swap de devises
55
3.3.4. Le swap de matières
premières
59
CHAPITRE II : LES FACTEURS QUI
ENTRAINENT LE RISQUE DE CHANGE
60
SECTION 1 : LES RISQUES DE CHANGE
LIÉS AUX OPÉRATIONS
COMMERCIALES.......................................................................
61
SECTION 2 : LES RISQUES LIÉS
AUX OPÉRATIONS FINANCIÈRES
61
SECTION 3 : LES RISQUES DE CHANGE
LIÉS AUX INVESTISSEMENTS
TRANSFRONTALIERS.........................................................................
61
SECTION 4 : LES RISQUES DE CHANGE
LIÉS AUX OPÉRATIONS ÉCONOMIQUES
62
SECTION 5 : L'APPARITION DU RISQUE DE
CHANGE
62
CHAPITRE III : LES REGIMES DE
FLUCTUATION DES MONNAIES
65
SECTION 1 : LE RISQUE DE
TRANSACTION
65
1.1.LA GENÈSE DU RISQUE DE TRANSACTION
65
111. La politique de couverture
67
112.La détermination des seuils de
tolérance
67
1.2. LA POSITION DE CHANGE
67
1.3. L'ESTIMATION DE L'ÉVOLUTION DES TAUX DE
CHANGE
71
131.L'analyse économique
71
132.L'analyse statistique
72
133.L'analyse monétaire
72
SECTION 2 : LE RISQUE DE PERTE DE
COMPÉTITIVITÉ
72
2.1. CAS DE L'EXPORTATEUR
73
2.2. CAS DE L'IMPORTATEUR
74
2.3. LES RÈGLES GÉNÉRALES
74
2.3.1. A court terme
74
3.3.2. A moyen et long terme
75
TROISIEME PARTIE : LES TECHNIQUES DE
COUVERTURE DU RISQUE DE CHANGE
76
CHAPITRE I : LES TECHNIQUES INTERNES A
L'ENTREPRISE
76
SECTION 1 : LE CHOIX DE LA MONNAIE DE
FACTURATION
77
SECTION 2 : LE TERMAILLAGE :
79
SECTION 3 : LES CLAUSES D'INDEXATION
DANS LES CONTRATS :
81
SECTION 4 : LES COMPENSATION
INTERNES :
82
SECTION 5 : LE SWAP
82
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES EXTERNES
A L'ENTREPRISE
83
SECTION 1 : LA COUVERTURE SUR LE
MARCHÉ MONÉTAIRE :
84
1.1. LES PRÊTS EN DEVISES
84
1.2. LES FACTEURS DÉCISIONNELS
84
SECTION 2 : LES MARCHÉS
D'OPTIONS DE DEVISES :
85
2.1. OPTION D'ACHAT (CALL) :
85
2.2. OPTION DE VENTE (PUT) :
86
SECTION 3 : CHANGE À
TERME : CONTRATS À TERME
88
SECTION 4 : LA POLICE
D'ASSURANCE :
90
SECTION 5 : LE CHOIX D'UNE TECHNIQUE
DE COUVERTURE :
93
CONCLUSION :
95
INTRODUCTION GENERALE
Les problèmes monétaires internationaux figurent
régulièrement à la une de l'actualité. Si dans le
passé on considérait que de tels problèmes devraient
être confiés aux seuls spécialistes ou experts, il n'en va
plus de même aujourd'hui. L'expérience aidant, des citoyens de
plus en plus nombreux tentent de reconnaître les retombées
concrètes en terme d'activités économiques, d'emploi, des
dérèglements monétaires internationaux et donc à
exprimer le besoin d'une information accrue sur de telles questions.
Ce changement de perception est relativement nouveau et tient
sans aucun doute à la profusion de l'histoire monétaire
internationale de ces 30 dernières années et au formidable
transformation socio-économique qu'elle a accompagné :
l'abandon de la convertibilité or, du dollar en 1971, l'avènement
du flottement généralisé des monnaies en 1973, la
démonétisation de l'or rendue officielle en 1978, la naissance du
système européen en 1979 ou à l'éclosion du projet
de monnaie unique européenne.
Les différentes économies nationales sont
dotées de monnaies différentes. Dès lors qu'existent entre
elles des opérations économiques (commerce international,
mouvement de capitaux) un problème de règlement se pose entre les
différents espaces monétaires.
L'activité des entreprises, des banques, des
investisseurs institutionnels et des institutions financières non
bancaires est de plus en plus orientée vers l'international.
Pour les uns et pour les autres, les opérations en
dehors du territoire national sont une source de contraintes et
d'opportunités des techniques financières plus ou moins complexes
sont progressivement apparues pour réduire les premières et tirer
profit des secondes.
La confrontation au marché des changes est la
première manifestation de la réalité internationale. Toute
entreprise qui exporte ou qui importe, tout particulier qui se rend à
l'étranger, toute institution financière ou non financière
qui prête, place ou emprunte sur les marchés étrangers ou
internationaux se heurte immédiatement à un problème de
change.
Observer l'évolution quotidienne des cours des devises
pourrait conduire à penser que l'irrationalité est le seul
déterminant des taux de change. La réalité est plus
complexe et nuancée, les taux d'intérêt et leur
volatilité, les taux d'inflation, les principaux soldes de la balance
des paiements, les différentiels entre les valeurs de ces variables dans
les différents pays sont les principaux déterminants des taux de
change qu'il s'agisse du taux au comptant, des taux à terme ou du prix
des options.
Depuis l'abandon du système des parités fixes,
en août 1971, la plupart des entreprises ont dû faire face aux
risques de change entraînés par l'instabilité permanente du
cours des monnaies.
Aujourd'hui, avec la libéralisation de
l'économie mondiale marquée par une forte concurrence, du
décloisonnement des marchés, de la mondialisation des capitaux et
des technologies, du développement des moyens de communication et de
transport qui plus est, des mouvements importants de personnes à
l'échelle planétaire, l'activité des entreprises, des
banques, des investisseurs institutionnels et des institutions
financières non bancaires est de plus en plus orientée vers
l'international.
Toute entreprise qui exporte ou importe, tout particulier qui
se rend à l'étranger, toute institution financière ou non
financière qui prête, place ou emprunte sur les marchés
étrangers ou internationaux se heurtent immédiatement à un
problème de change.
Le marché des changes devient ainsi la première
manifestation concrète de la réalité internationale.
Dès lors, la gestion des risques de change se pose avec
acuité. Elle consiste à identifier toutes les sources du risque
de change pouvant menacer les objectifs stratégiques de l'entreprise ou
inversement, représenter des opportunités susceptibles de
procurer un avantage concurrentiel. En d'autres termes, il s'agit de
détecter la nature du risque, l'environnement dans lequel l'entreprise
évolue en permanence et de proposer des politiques et stratégies
de gestion des risques de change pouvant même accroître les
performances de l'entreprise.
PREMIERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : LE CADRE
THEORIQUE DE L'ETUDE
Section 1 : Revue critique de la
littérature :
Au fil des années, de nombreux spécialistes se
sont penchés sur cette branche de la finance internationale, toujours
d'actualité, le marché des changes qui est le lieu de
confrontation des offres et des demandes (achats/ventes) de devises, les moyens
de paiement des différents pays.
C'est ainsi que, dans son livre intitulé
« Marché des Changes »,
paru aux éditions Pearson Education Universitaire B&E
(24 août 2008), Patrice Fontaine, professeur à
l'Université de Grenoble et directeur de l'Institut Européen de
données financières, aborde de manière pédagogique
le sujet d'abord. Il présente l'ensemble des produits notamment les
produits dérivés c'est-à-dire dont la vente se fait
à terme. Il explique aussi les différentes théories
utilisables pour la prévision des taux de changes avant d'envisager les
différentes techniques pour se couvrir des risques de changes.
Ensuite Yves Simon, dans son livre
« Marché des changes et gestion du risque de
change », paru aux éditions Dalloz
(décembre 1997), décrit de manière
détaillée, illustrée d'exemples, l'environnement du
marché des changes ainsi que de la gestion des risques de change.
Enfin, le livre de Pierre-Antoine Dusoulier
« Investir et gagner sur le marché des
devises », paru aux éditions Maxima
(décembre 2007), s'annonce comme un guide, un manuel. Un
livre qui offre une formation complète sur les rouages du
marché des devises. Il présente et explique les quatre
étapes essentielles à connaître :
- Définition complète du Forex et du
marché des changes ;
- Comment spéculer sur le marché /
fonctionnalités ;
- Savoir analyser et comprendre le marché des
changes ;
- Gagner de l'argent en gérant au mieux son
portefeuille de devises.
Section 2 : La
Problématique :
Le risque de change apparaît dès lors que les
nations et les entreprises ont recours à une devise
étrangère pour traiter des opérations commerciales ou
financières transfrontalières du fait de l'appréciation ou
a dépréciation de la monnaie nationale ou bien la monnaie de
référence par rapport à celle étrangère
c'est-à-dire la devise qui plus est, de la volatilité de la
monnaie de référence par rapport à la devise.
En effet, des variations des cours de changes vont
entraîner des fluctuations de valeurs de ces éléments
libellés dans une devise différente de celle que l'entreprise
utilise pour établir des documents financiers. Dans ce cas, des gains et
des pertes de change vont apparaître.
Dès lors, les techniques de gestion du risque de change
apparaissent comme une condition sine qua non pour les entreprises
essentiellement de faire face aux risques liés au change et même
d'en tirer profit.
Section 3 : Les
Objectifs de l'étude :
Cette étude, nous le souhaitons pourrait être un
repère et un recours pour les différents acteurs du marché
des changes, du commerce international, afin de mieux appréhender cet
environnement et essayer d'en tirer profit.
L'évolution des taux de change peut donc influer sur la
santé économique et financière des politiques
gouvernementales mais aussi sur l'entreprise.
Le commerce international est régi par des
difficultés importantes qui obéissent non seulement à des
législations nationales dont certaines obligations peuvent être
contradictoires mais aussi des difficultés de gestion de risque de
change.
Pour développer leurs activités, accroître
leur marge bénéficiaire, s'adapter à la concurrence bref,
pour leur performance et leur compétitivité, les entreprises sont
confrontées à des fluctuations de monnaie.
Aussi, les politiques de gestion des risques de change
s'avèrent imminentes pour mieux appréhender l'environnement du
marché des changes.
Les idées dégagées dans notre
introduction, nous amène à l'importance et, en
général, à l'intérêt d'une politique de
gestion des risques de change pour les différents acteurs du
marché des changes et de l'entreprise, en particulier.
Dès lors, le défit majeur lancé aux
entreprises modernes est d'établir et de consolider une politique de
couverture des risques de change viable dans un environnement économique
et financier en plein boom et tout ce, dans un environnement de change en
constante évolution.
Conscient de l'impact des risques de changes dans les
transactions commerciales et financières des nations et des entreprises,
en particulier, ou tout simplement au particulier voyageur, nous nous sommes
intéressés à l'approfondir dans le cadre de cette
étude et nous souhaitons que ce document soit :
ü un outil de travail pour le gestionnaire ;
ü un guide pour les différents acteurs du
marché des changes ;
ü notre contribution à l'étude de la gestion
des risques de change que les générations futures pourront
s'approprier et approfondir ;
ü enfin, une consolidation de nos connaissances sur les
théories de gestion que renferment les politiques de gestion de risques
de change.
Section 4 :
L'Hypothèse de travail :
L'entreprise est une unité de production qui
crée qui présente deux aspects : création des biens
et des services destinés à la vente sur le marché (aspect
physique), création des valeurs ajoutées (aspect
économique). Ainsi, l'objectif de l'entreprise est la
rentabilité. Dès lors, l'entreprise doit prendre toutes les
garanties pour mieux sécuriser ses transactions
transfrontalières.
Les travaux élaborés par les gestionnaires et
les ratios pour déterminer la performance de l'entreprise semblent
ignorer ou bien ne semblent pas mettre en évidence l'impact des risques
de changes.
Par conséquent, les performances enregistrées
par les entreprises seraient en partie liées à la pertinence de
sa stratégie de recouvrement contre la volatilité de la monnaie
de référence par rapport à une devise qui accroît le
rendement de ces entreprises.
CHAPITRE II : LE CADRE
METHODOLOGIQUE
Section 1 : Cadre de
l'étude :
Du plus modeste exportateur au plus grand groupe mondial, le
recouvrement est la clé de voûte de l'entreprise exportatrice.
Cette situation très préoccupante pour de
nombreuses entreprises lorsqu'on pense à l'évolution galopante du
potentiel recouvrement du fait de l'instabilité des monnaies et leur
faculté à s'adapter aux situations.
A l'heure de la globalisation et de la mondialisation, les
entreprises ont l'obligation de s'adapter à un environnement sensible
qui est celui de recouvrement des transactions transfrontalières.
Ainsi, tous les acteurs du commerce international doivent
prendre en compte cette donne qui du reste, est capitale pour toute entreprise
qui se veut performante.
Section 2 : Champ de
l'étude :
Notre étude s'articule autour du change, des risques de
change, des déterminants du taux de change et des politiques de gestion
de ces risques de change.
Section 3 : Techniques
d'investigation :
Dans cette étude, nous avons fait recours à
différentes techniques d'investigation.
Nos supports de cours nous ont d'abord servi de
bréviaire, ensuite nous avons eu recours à des livres de gestion,
des études de mémoires, la presse spécialisée,
magazine économique et financier et, enfin, au moteur de recherche
google.
Section 4 : Approche
conceptuelle :
Gestion :
Selon le Petit Larousse 2007, est un nom féminin qui
vient du latin gestio.
La gestion est l'action de gérer, d'administrer et le
temps que dure cette action :
Ø en finance : commission de
gestion : commission perçu en rémunération de la
gestion de titres ou de capitaux confiée par un tiers (agency fee en
anglais).
Ø en économie : gestion
de trésorerie : ensemble des techniques permettant au
trésorier d'un groupe d'entreprises d'obtenir la meilleure gestion
possible des flux monétaires et financiers de celui-ci (cash management
en anglais).
Risque :
Selon le Petit Larousse 2007 est un danger, un
inconvénient, une perte et un préjudice éventuel le plus
souvent garanti par une assurance.
Change :
Nom masculin qui vient du latin cambiare qui veut
échanger selon le Petit Larousse 2007. Il peut être vu sur
plusieurs angles, notamment :
1. Opération qui consiste à vendre ou à
acheter la monnaie d'un pays contre celle d'un autre pays ; taux auquel se
fait cette opération.
- Contrôle des changes : interventions de l'Etat
qui régularise les opérations de change sur les devises
étrangères.
- Marché des changes : marché où se
font les offres et les demandes de devises.
- Lettre de change (traite) : effet de commerce
transmissible par lequel un créancier donne l'ordre à son
débiteur de payer à une date déterminée la somme
qu'il lui doit, à l'ordre de lui-même ou à l'ordre d'un
tiers.
2. Perdre ou gagner au change : le fait d'être
désavantagé ou avantagé par un échange.
DEUXIEME PARTIE :
L'ENVIRONNEMENT DU MARCHE DE CHANGE
Les entreprises sont confrontées au risque de change
lorsqu'elles effectuent des opérations commerciales ou
financières en devises. Ce risque est lié à la
volatilité des devises sur le marché des changes.
Un aperçu de l'environnement du marché des
changes, et plus particulièrement de ses différentes composantes
et des régimes qui coordonnent les fluctuations des monnaies entre
elles, permet de mieux appréhender le sujet.
Ces fluctuations de monnaies peuvent affecter l'entreprise sur
deux (2) niveaux :
- les opérations d'exportation et d'importation
comportent généralement des délais de paiement ou de
règlement. Pendant ces délais, les fluctuations de change peuvent
affecter de façon sensible le montant des factures converties en monnaie
nationale : ce risque est appelé risque de
transaction ;
- une variation des taux de change d'une monnaie par rapport
à une monnaie étrangère peut affecter la
compétitivité des produits, les rendant plus ou moins chers pour
les acheteurs étrangers selon que le pays dévalue ou
réévalue sa monnaie : ce risque est appelé risque
de compétitivité.
Ainsi, pour comprendre comment l'entreprise s'expose au risque
de change, il est important de se poser quelques interrogations à
savoir :
· quels sont les facteurs qui entraînent le risque
de change ?
· à partir de quel moment doit-on tenir compte du
risque de change ?
· comment mesurer le risque de change ?
CHAPITRE I : LES DIFFERENTES COMPOSANTES DU MARCHE DE
CHANGE
Le marché des changes est la première
manifestation concrète e la réalité internationale.
Toute entreprise qui exporte ou importe, tout particulier qui
se rend à l'étranger, tout traiteur ou emprunteur en devises est
immédiatement confronté à un problème de change.
Le marché des changes encore appelé FOREX (pour
Foreign Exchange) est le marché le plus grand du monde.
A la différence des marchés boursiers, qui ont
une localisation géographique précise, il n'existe qu'un seul
marché des changes.
Les transactions sur les devises se font de gré
à gré, aussi bien à Paris qu'à Londres, New York ou
Tokyo.
Compte tenu du décalage horaire entre les
différentes places financières, le marché des changes
fonctionne en continu, 24h/24 du dimanche soir au vendredi soir. Ainsi,
à n'importe qu'elle heure, il est toujours possible pour un
opérateur d'acheter de l'euro, du dollar ou n'importe quelle autre
devise.
Le volume journalier moyen des transactions sur le
marché des changes représente trois (3) plus le volume de tous
les marchés futures et actions mondiaux combinés. En 2007,
c'était l'équivalent de 3 500 milliards de dollars qui ont ainsi
été échangés chaque jour sur le marché des
changes.
Les volumes échangés ont connu une croissance
très rapide à la fin des années 1990 avec la
création de l'euro et le développement de l'Internet
haut-débit qui a rendu l'accès à ce marché beaucoup
plus simple pour les investisseurs, qu'ils soient institutionnels ou
particuliers.
Les supports utilisés sur le marché des
changes, sont en dehors des billets de banques, les lettres de change et
surtout les virements interbancaires.
Il s'agit dans ce dernier cas, d'envoyer un ordre de
débiter un compte libellé dans une devise X pour créditer
simultanément un autre compte libellé en devises Y.
Il est possible de traiter plus de 170 paires de devises
différentes sur le marché des changes mais les devises les plus
traitées sont le dollar américain (USD), le yen japonais (JPY),
la livre sterling (GBP), le franc suisse (CHF), le dollar canadien (CAD), le
dollar australien (AUD) et, plus récemment, l'euro (EUR). Ces devises
sont communément appelées les « majors », par
opposition aux « minors » ou
« émergentes » et même aux devises
« exotiques », qui représentent l'ensemble des
autres devises négociables sur le FOREX.
Le marché des changes comprend plusieurs
compartiments :
Sur le marché au comptant, l'échange des devises
est effectif, on parle de marché spot. Ce marché n'est cependant
pas le plus utilisé.
C'est sur le marché des changes à terme que l'on
compte le plus grand nombre d'opérations. Sur ce marché, il
s'agit alors de négocier aujourd'hui l'échange de deux devises
mais pour une date de livraison ultérieure. Ce marché est
très utilisé par tous les agents qui veulent se couvrir contre le
risque de change.
Enfin, il existe aussi un marché des produits
dérivés de change sur lequel s'échange notamment les
contrats Futures sur devises et les options sur devises.
Le marché des changes est réservé aux
banques centrales, aux banques commerciales et aux institutions
financières qui interviennent pour leur propre compte ou pour celui de
leurs clients. Il est donc indispensable pour un opérateur privé
de faire appel à un organisme financier pour procéder à
toute opération de change. Afin de bénéficier d'un
meilleur accès à ce marché, plusieurs grands groupes
industriels créent des filiales financières ou bancaires dont
l'objectif principal est de réaliser au meilleur coût de
nombreuses opérations de change des différentes filiales du
groupe.
Les banques centrales interviennent également sur le
marché des changes. Le but de ces ordres est d'exécuter des
ordres de leur clientèle captive telle que les administrations ou les
organismes internationaux mais également et surtout de contrôler
le marché des changes local et de tenter d'influencer l'évolution
du taux de change de la monnaie nationale.
Les principales devises cotées sur le marché
des changes au comptant sont le dollar américain, l'euro, le yen
japonais et le deutschemark. La livre sterling, le franc suisse et le dollar
canadien sont également cotés sur l'ensemble des places
financières mais de manière moins continue. Le dollar
américain reste la monnaie de référence puisque les
cotations directes sont font contre le dollar et que les cotations des autres
devises entre elles se font se font avec le dollar comme monnaie de
référence.
Le marché des changes est un marché à
part entière, où l'offre et la demande se confrontent.
Toutefois, le développement des échanges
internationaux et les progrès enregistrés dans le domaine des
nouvelles technologies de l'information et de la communication ont
modifié son fonctionnement. On parle de
marché-réseau.
Le marché des changes est caractérisé
par :
· le marché au comptant ;
· le marché du dépôt ;
· le marché à terme ;
· un marché planétaire ;
· un marché continu ;
· un marché gigantesque.
Section 1 : Le
marché au comptant (Spot)
Le marché au comptant, appelé aussi
« marché spot », est le marché sur lequel les
devises sont échangées entre banques. Le marché est
qualifié de comptant : les opérations d'achat et de vente
s'effectuent ou jour du cours de la transaction mais les livraisons de devises
s'effectuent dans les deux jours ouvrables (48 h).
Il existe deux types d'opérations sur le marché
des changes au comptant : les opérations de change au comptant et
les opérations de crédit en devise. Les opérations de
crédit en devises sont effectuées de gré à
gré sur le marché international des capitaux. Il n'existe pas de
marché organisé pour ce type d'opérations alors que le
marché des échanges de devises bénéficie d'un
marché organisé.
Le marché des changes assure la confrontation des
offres et des demandes de devises et révèle leur cours en terme
de monnaie nationale.
Les devises sont échangées contre la monnaie
nationale sur toute les places financières du monde. De ce fait, le
marché des changes n'est pas géographiquement limité. Par
exemple, le compartiment de l'euro comprend non seulement les transactions de
la monnaie européenne contre les autres devises réalisées
sur les places financières de l'Europe des 12 mais également
comme le dit Kindlberger « les marchés des changes actuels
suivent le trajet du soleil autour du globe par l'intermédiaire des
satellites de télécommunications. C'est pour l'on dit que le
marché des changes est un marché transnational.
Les premières transactions de la journée sont
enregistrées à Sydney (Australie), Wellington (Nouvelle
Zélande), s'ouvrent ensuite les marchés d'Asie du Sud-Est avec la
place de Tokyo, Hong Kong, Singapour puis ceux du Moyen Orient. Les
marchés de Londres, Paris, Frankfort, Zurich et de toutes les autres
places européennes de moindre importance prenant le relais après
la fermeture des marchés asiatiques.
Les transactions débutent à New York et à
Montréal avant la fermeture des marchés européens.
Elles sont ensuite relayées par celles qui se
déroulent à Chicago et Toronto. Quand les marchés de Los
Angeles et de San Francisco s'arrêtent, s'ouvrent alors à
Wellington et Sydney une nouvelle journée de transaction.
On comprend dans ces conditions que le marché est
continu et fonctionne 24h/24 sur les différentes places
financières et 5jours/7. Pendant le week-end, les transactions sont
ralenties car seules les tables de change du monde arable sont actives.
Fondamentalement, jusqu'au milieu de la décennie 1990,
le marché des changes était un marché inter-bancaire.
Les transactions étaient décentralisées
auprès de nombreuses institutions financières ; chacune
d'elles étant soumise à l'intense concurrence de toutes les
autres.
Le marché des changes inter-bancaires était le
marché de gré à gré « over the counter
market ».
Il serait faux cependant de croire que le marché se
réduisait à des échanges entre banques pour au moins 2
raisons :
- en premier lieu, les intervenants sur le marché des
changes se sont diversifiés et de nombreux opérateurs
particulièrement actifs aujourd'hui sur le marché des changes
n'ont pas un statut bancaire ;
- en deuxième lieu, de nouveaux compartiments se sont
développés au début de la décennie 1970. Ces
compartiments sont des marchés boursiers (on utilise parfois
l'expression (marché organisé pour les opposer au marché
de gré à gré considéré aussi comme
organisé). Ils sont dotés d'une chambre de compensation et c'est
en leur sein que sont négociés des contrats à terme
(future contracts) et options sur les contrats à terme (options ou
futures).
Depuis 1995, l'introduction de la technologie dans le
marché des changes au comptant (courtiers électroniques,
plate-forme de transaction Internet) en a profondément transformé
la physionomie. De gré à gré qu'il était, le
marché est devenu un marché quasi boursier.
Décentralisées qu'elles étaient, les transactions
électroniques d'une telle qualité que le marché
interbancaire des produits dérivés est à son tour l'objet
de la même transformation.
Le marché des
euro-devises :
Le marché international des capitaux sur lequel se
contracte l'essentiel des crédits en devises repose sur les ressources
en euro-devises des institutions financières. Le marché des
devises constitue l'ensemble des devises que l'on peut emprunter en dehors du
pays d'émission de cette monnaie.
Le marché des euro-dollars porte sur l'ensemble des
crédits en dollars qu'il est possible de contracter hors des Etats-Unis.
Ce marché s'est développé à partir des
pétrodollars des monarchies du Golfe qui, au cours des années
1970, ont trouvé une meilleure rémunération pour leur
placement en dollars à Londres qu'aux Etats-Unis, d'où
l'appellation d'euro-dollar. Sur cette base s'est développé un
marché d'euro-devises essentiellement localisé à
Londres.
Ce marché des euro-devises est un marché
interbancaire à court terme sur lequel sont échangés des
emprunts en devises. Les opérations sont cependant standardisées
et portent sur les échéances de 1 jour à 6 mois, avec un
taux prêteur et un taux acheteur.
Le cours d'une devise représente le prix d'une devise
par rapport à une autre. Cette cotation résulte de la
confrontation des demandes (par les importateurs, les emprunteurs de devises,
les touristes qui se rendent à l'étranger, les investisseurs
à l'étranger) et des offres (par les exportateurs, les
prêteurs de devises, les touristes qui viennent dans le pays, les
investisseurs qui rapatrient des fonds).
Le cours d'achat est le prix auquel la banque est prête
à acheter des devises. Inversement, le cours de vente est le prix
demandé par la banque pour vendre de la devise.
Néanmoins, ce marché étant totalement
délocalisé et non organisé, le risque de contre-partie
existe toujours.
Le marché des changes au comptant est organisé
à la fois autour d'un marché interbancaire
délocalisé sur lequel les principales devises sont
réalisées en continu et autour d'un marché organisé
où la cotation au fixing des devises donnent lieu à une livraison
différée de 48 heures après la transaction. Cependant,
pour les transactions entre le dollar canadien et le dollar américain,
les livraisons doivent avoir lieu au plus tard 24 heures après
l'opération.
Section 2 : Le
marché de dépôt (marché interbancaire)
C'est le marché sur lequel se traitent les
opérations de trésorerie en devises sous forme d'emprunts et de
prêts. Ce marché appelé aussi marché interbancaire
est organisé selon des règles précises quant aux taux, aux
durées et aux calculs d'intérêts.
Le marché des changes interbancaire
bénéficie d'une grande liquidité grâce à la
diversité de ses intervenants. Selon leurs objectifs, leur aversion au
risque et leurs horizons temporels, il est possible de distinguer six
catégories d'agents sur ce marché.
2.1. Les participants au
marché des changes interbancaire
Le marché des changes est réservé aux
institutions financières. A l'origine, le marché était
strictement interbancaire et les entreprises opéraient toujours par
l'intermédiaire des banques. Par la suite, les investisseurs
institutionnels et les entreprises sont devenues de très importants
opérateurs intervenant pour certains d'entre eux directement sur le
marché. Tous ces acteurs agissent pour leur propre compte et pour celui
de leur clientèle. Ils peuvent négocier directement entre eux ou
bien passer par l'intermédiaire de courtier.
2.1.1. Les banques
commerciales et d'investissement
Les banques commerciales qui sont des acteurs historiques de
ce marché avec 50 % des transactions enregistrées aujourd'hui.
Elles sont les plus grands opérateurs sur le marché des changes.
Il s'agit pour la plupart d'entre elles de banques commerciales mais aussi de
banques d'investissement. Elles sont généralement l'interlocuteur
final des autres intervenants du marché et cherchent à
réaliser des profits en faisant du « market
marking », c'est-à-dire en proposant à tout moment des
prix acheteur et vendeur à leurs clients, et « en
margeant » plus ou moins certains de leurs clients en
exécutant les transactions. « Marger » signifie
prendre un tout petit profit sur le prix auquel le market marker vend ou
achète une devise à son client par rapport au prix auquel il
achète ou vend lui-même cette devise sur le marché.
Pour faciliter leurs opérations, les banques ont des
dépôts auprès d'institutions financières
étrangères qui jouent le rôle de correspondant.
Les banques opèrent sur le marché des changes
par l'intermédiaire de spécialistes appelés cambistes.
Toutes les banques sont habilitées à traiter des
opérations de change mais en pratique elles sont peu nombreuses à
intervenir en permanence sur ce marché. Celles qui le font sont de
très grandes institutions.
2.1.2. Les banques
centrales
Les banques centrales n'interviennent pas
régulièrement sur le marché des changes, mais quand elles
le font c'est généralement de manière massive.
Elles interviennent en général pour gérer
leurs réserves en devises et en papiers d'Etat. Les transactions des
Banques Centrales représentent environ 5 à
10 % du total des volumes réalisés sur le
marché des changes.
On opérant sur le marché, une Banque Centrale
remplit 2 fonctions :
- elles exécutent les ordres de sa
clientèle : administration, banque centrale
étrangère, organismes internationaux ;
- elles cherchent à influencer l'évolution du
taux de change pour des raisons de politiques économiques internes,
d'une part, pour faire respecter certains engagements internationaux formels
(le traité de Bretton Woods) ou informels (les accords dits du G7),
d'autre part.
En intervenant sur le marché des changes, les Banques
Centrales ont également pour objectif de régulariser
l'évolution des cours de devises. Ces interventions ont toutefois,
toujours font l'objet de controverses.
Certaines Banques Centrales ont toujours refusé
d'intervenir estimant que ces achats et ces ventes déstabilisent le
marché des changes. Telle a été la position des
autorités monétaires américaines jusqu'en septembre 1985.
Elle s'est sensiblement modifiée depuis (par exemple intervention sur la
chute du dollar par le dirigeant de la Fed Alan Greenspan ou la politique de
relance du secrétaire américain au trésor Henry Paulson
pour recapitaliser les banques suite à la crise financière de
2008). Les autres Banques Centrales sont moins hostiles à ces
interventions, elles y recourent quand des turbulences et des incertitudes
provoquent les fluctuations des taux de changes qu'elles estiment
dénuées de justifications économiques.
2.1.3. Les institutions
financières non bancaires
Depuis le début de la décennie 1990, les
institutions financières non-bancaires (filiales de groupes industriels
et investisseurs institutionnels) sont devenus des opérateurs externes
et actifs sur le marché des changes (MC).
Les filiales financières non-bancaires des groupes
industriels interviennent pour le compte de leur maison mère et de ses
filiales, mais ces groupes (internationaux pour la plupart) continuent à
travailler avec les banques car leurs filiales financières n'ont pas
toujours les fonds suffisants pour effectuer de très grosses
transactions et la technicité requise pour réaliser certaines
opérations.
Les investisseurs institutionnels sont les plus importants
participants non-bancaires.
Cet ensemble regroupe les fonds de pension, les caisses de
retraite, les sociétés d'assurance, les fonds gérés
par le compte des tiers, les fonds d'investissements (mutual funds
américains et OPCVM pour les français et les Unit trusts pour les
anglais, les hedge funds) et les départements de banques commerciales de
banques chargées de la gestion de fortune de leur clientèle
privée (bank trust departments).
Les plus importants d'entre eux opèrent sur le
marché des changes mais ils sont encore très nombreux à
recourir aux sources de l'intermédiation bancaire.
Les investisseurs institutionnels interviennent sur le
marché des changes pour couvrir des positions sur leurs portefeuilles
d'actions et d'obligations.
Leurs transactions représentent 30 % du total des
transactions effectuées sur le marché. Certains investisseurs
institutionnels, en revanche, gèrent uniquement des portefeuilles de
devises. L'objectif est donc uniquement de générer de la
performance en prenant des positions spéculatives sur les devises.
2.1.4. La clientèle
privée
La clientèle privée n'intervient pas directement
sur le marché des changes, elle achète et vend des devises en
s'adressant aux banques commerciales qui ont une activité importante sur
ce marché. La clientèle privée regroupe 3
catégories d'opérateurs :
- les investisseurs particuliers : avec
l'avènement de l'Internet et des plateformes de trading facilement
accessibles partout et à tout moment, et du fait aussi de l'effet de
levier qui est offert par ces plateformes, les volumes de transactions des
investisseurs particuliers représentent aujourd'hui 5 % du volume total
des transactions réalisées sur le marché des
changes ;
- les entreprises industrielles et
commerciales (corporates) et les institutions financières qui
ne disposent pas de fonds propres requis pour participer directement à
ce marché.
Ces opérateurs interviennent sur le marché des
changes pour satisfaire des besoins en devises induit par des opérations
commerciales et financières internationales (vente et achat, prêt
et emprunt en devises). Ils interviennent également pour des motifs de
spéculation.
2.1.5. Les entreprises
multinationales
Elles interviennent en général sur le
marché des changes dans le but de payer un fournisseur étranger
ou de rapatrier des profits faits dans d'autres devises.
Elles interviennent aussi fréquemment sur le
marché pour gérer le risque de changes auquel elles sont
exposées. Certaines grandes entreprises multinationales disposent de
véritables salles de marché et cherchent également
à effectuer des plus-values sur le marché.
2.1.6. Les courtiers
Les courtiers permettent l'accès au marché. Ils
informent les opérateurs des cours auxquels se vendent et
s'achètent les différentes monnaies.
Ils servent par ailleurs d'intermédiaires et mettent
en contact les acheteurs et les vendeurs de devises. Il est en
conséquence, plus facile pour un cambiste d'utiliser leur source
plutôt que de contacter plusieurs banques susceptibles de lui vendre la
devise qu'il cherche ou de lui acheter celle dont il veut se
débarrasser.
Le courtier est particulièrement utile pour la
négociation des devises qui ne font pas l'objet de change très
fourni.
Les courtiers ne sont jamais obligés de dévoiler
le nom des banques qu'ils mettent en relation. Cette discrétion est
très utile pour les institutions qui ne veulent pas faire
apparaître en un moment donné leur position acheteuse ou vendeuse
dans telle ou telle devise.
Une fois la transaction effectuée, le courtier
relève à chaque cambiste le nombre de sa contrepartie pour que
chacun puisse enregistrer dans ses comptes l'opération
réalisée.
La fonction d'un courtier est de rendre le marché plus
efficace et plus fluide en étant un contact permanent avec ce nombreuses
contreparties.
La qualité d'un courtier s'apprécie à la
qualité et à la quantité des relations qu'il entretient
avec les institutions financières actives sur le marché des
changes.
Les courtiers traditionnels (boys brokers) qui ont
dominé l'activité de courtage jusqu'au milieu des années
1990 ont été soumis à la concurrence des courtiers
électroniques.
Le développement du courtage électronique a
trois (3) conséquences importantes :
- les cambistes peuvent accéder directement et
instantanément à de nombreuses banques ;
- les courtiers électroniques permettent aux cambistes
de réaliser des transactions en rapprochant automatiquement les ordres
d'achat et les ordres de vente et en fournissant une confirmation
immédiate de la transaction ;
- toutes les banques clientes d'un système de courtage
électronique peuvent accéder quelque soit leur taille aux
meilleurs cours effectués sur les écrans.
Les deux (2) plus importants courtiers électroniques
sont : Reuter et EBS (Electronic Bankerage System).
2.2. Les actifs
négociés sur le marché des changes interbancaire au
comptant
Le transfert de dépôt bancaire est le principal
actif utilisé dans les transactions sur le marché des changes. Le
numéraire ne constitue qu'un élément accessoire.
2.2.1. Transfert de
dépôt bancaire
Le transfert de dépôt bancaire est un ordre de
débiter un compte libellé dans une devise A et de créditer
simultanément un autre compte libellé en devise B.
Les comptes débités et crédités
pourront appartenir à une même personne ou à deux (2)
opérateurs différents.
Exemple : un exportateur français disposant
d'un compte à l'agence BNP Paribas à New York peut demander
à cette de vendre 500 000 $ par transfert de dépôt bancaire
et créditer simultanément son compte à la
Société Générale de Paris ou dans n'importe qu'elle
autre banque.
Suite à cette opération, le compte de
l'exportateur à Paris sera crédité en euros de 500 000 $
valorisé au tri du marché à la date de l'opération.
La rapidité est le principal avantage du transfert des
dépôts bancaires.
2.2.2. Le numéraire
Cet actif es un peu utilisé en comparaison des masses
échangées par le transfert de dépôt bancaire. Le
marché des billets est un secteur très marginal du marché
des changes, la demande des touristes oblige cependant les banques en a
détenir dans leur caisse.
2.2.3. Les principales devises
négociées
Il existe une graduation dans l'importance des
différentes devises utilisées sur le marché des
changes.
Le Dollar Américain (USD) constitue la monnaie de
référence. En effet, c'est contre la devise américaine que
s'effectue la plus grande partie des transactions sur toutes les places
financières.
L'Euro (EUR) et le Yen (JPY) ont une véritable
dimension internationale. Ces devises font l'objet d'une concurrence contre le
Dollar sur pratiquement toutes les places financières
internationales.
La Livre Sterling (GBP), le Franc Suisse (CHF), le Dollar
Canadien (CAD), le Dollar Australien (AUD) et les autres devises de statut
comparable sont négociées sur l'ensemble des places
financières internationales mais de façon plus ou moins
continue.
Les autres devises convertibles ne sont cotées que
lorsque la place financière émettrice est ouverte.
Les devises convertibles ne font pas l'objet d'un
véritable marché et les cours sont déterminés par
la Banque Centrale et les autorités monétaires locales.
2.2.4. Les sigles
monétaires internationaux
L'ISO (Organisation Internationale de Standardisation) a
normalisé les sigles monétaires internationaux au moyen d'un code
alphabétique constitué de deux caractères servant à
identifier le pays et d'un indicateur de l'unité monétaire.
Voici quelques exemples :
Tableau 1 : Les sigles
monétaires internationaux :
Monnaies
|
Sigles
|
Franc CFA
|
XOF
|
Euro
|
EUR
|
Riyal Saoudien
|
SAR
|
Dollar Australien
|
AUD
|
Dollar Canadien
|
CAD
|
Dollar Américain
|
USD
|
Dollar de Hong Kong
|
HKD
|
Livre Israélienne
|
ILP
|
Yen Japonais
|
JPY
|
Livre Sterling
|
GBP
|
Couronne Norvégienne
|
NOK
|
Couronne Suédoise
|
SEK
|
Franc Suisse
|
CHF
|
Source :
wikipédia
2.2.5. Comment sont
cotées les devises ?
Le marché des changes est un marché financier
sur lequel s'effectuent des transactions sur les principales devises (monnaies
nationales). Les devises sont identifiées par un code de 3 lettres :
· EUR l'euro,
· USD le dollar des Etats Unis,
· GBP la livre sterling,
· JPY le yen,
· CHF le franc suisse, etc.
Une opération sur le marché des changes consiste
en l'achat, ou la vente, d'une devise au moyen d'une autre devise. Bien
sûr, acheter des euros (EUR) contre des dollars (USD) revient à
vendre des dollars contre des euros ; seuls le montant et le prix sont
exprimés différemment.
Le cours de change (appelé aussi taux de change) est le
prix d'une unité d'une devise, exprimé dans une autre devise. Si
le cours de l'euro contre dollar, noté EUR/USD, est égal à
0,9100, 1 million d'euros s'échangent contre 910 000 dollars. On
peut bien entendu en déduire que le cours du dollar en euro, USD/EUR,
est égal à 1/0,9100 = 1,0989 et que 1 million de dollars
s'échangent contre 1 098 900 euros.
En raison de l'importance du dollar dans les échanges
internationaux, l'usage veut que l'on publie en priorité le cours de
chaque devise contre le dollar, le sens de cotation n'étant pas
nécessairement le même. Ainsi, on affiche :
· EUR/USD l'euro contre le dollar,
· GBP/USD la livre contre le dollar,
· USD/JPY le dollar contre le yen,
· USD/xxx le dollar contre les autres devises.
Un échange entre 2 devises autres que le dollar
s'effectue à un cours, dit croisé, qui se déduit des 2
cours de ces mêmes devises contre le dollar. La règle des
fractions s'applique. Ainsi, par exemple :
· GBP/EUR = (GBP/USD) / (EUR/USD),
· EUR/JPY = (EUR/USD) * (USD/JPY),
CHF/EUR = 1 / [ (USD/CHF) * (EUR/USD) ].
2.2.6. Les transactions sur le
marché des changes
Il existe, en toute généralité, deux
grandes catégories de marchés financiers :
· les marchés dirigés par les ordres ;
· les marchés dirigés par les prix.
Dans le premier cas, les intervenants communiquent les ordres
d'achat ou de vente, en précisant la quantité
négociée (le montant) et, éventuellement, un prix limite
(prix maximum pour un achat, minimum pour une vente). L'offre et la demande se
rencontrent au sein du carnet d'ordres, le plus souvent, aujourd'hui,
géré par un ordinateur central.
Dans un marché dirigé par les prix, et c'est le
cas du marché des changes, les ordres d'achat et de vente ne sont pas
transmis immédiatement. Auparavant, l'information sur le niveau du prix
est requise.
Certains intervenants, les market makers (teneurs de
marché), ont en effet pour charge d'informer les autres participants sur
le niveau des prix qu'ils pratiquent et d'accepter toute transaction à
ces niveaux de prix, pour des quantités qui doivent toutefois se situer
dans un ordre de grandeur standard (par exemple de 1 à 10 millions de
dollars sur le marché des changes).
Cette information sur les prix peut être transmise soit
de manière orale, à la demande d'une éventuelle
contrepartie (souvent par téléphone), soit de manière
électronique pour alimenter un écran de cotation.
Les market makers, à la fois acheteurs et vendeurs
potentiels, ne peuvent pratiquer le même prix dans les deux sens. Il
affichent en réalité, pour chaque demande, 2 prix, en fourchette
:
· le prix auquel ils sont prêts à acheter,
le plus faible (bid) ;
· le prix auquel ils sont prêts à vendre, le
plus élevé (ask).
Pour le marché des changes, la cotation en fourchette
se communique de la manière suivante :
EUR/USD : 0,9110 / 30
Cet affichage signifie que le market maker propose :
· d'acheter des euros contre dollar à 0,9110 ;
· de vendre des euros contre dollar à 0,9130.
Son interlocuteur, après avoir reçu cette
information, peut, s'il le souhaite, effectuer l'une des 2 transactions, pour
un montant standard, mais il sera bien sûr, contrairement au market
maker, du mauvais coté de la fourchette. Il achètera des euros au
prix fort de 0,9130 ou les vendra au prix faible de 0,9110.
Remarque 1 : Une cotation de 0,9190 / 20
correspond à une fourchette de 0,9190 à 0,9220
Remarque 2 : Un market maker peut interroger
un autre market maker pour obtenir une cotation et, éventuellement,
déclencher une transaction. (voir ci-dessous le tableau suivant).
Tableau 2 : Taux de change entre
monnaies
Source :
wikipédia
2.2.7. La variation des cours
sur le marché des changes
Il n'existe pas de cours unique, ou de fourchette de cours
unique, sur le marché des changes, puisque chaque market maker peut
afficher librement une fourchette de prix différente. Le
mécanisme de la concurrence va cependant réduire les
écarts de prix observés.
Deux fourchettes de prix ne peuvent être
disjointes :
Si deux market markers 1 et 2, affichent deux fourchettes de
prix, [A1,V1] et [A2,V2]
disjointes, avec V1<A2 un intervenant arbitragiste
peut s'enrichir (jusqu'à la ruine des market makers) en achetant au prix
V1 et vendant au prix A2.
Figure 1 : Le cours du change
Source : Forex
Une fourchette ne peut être trop large
Le premier market maker, qui affiche la fourchette
[A1,V1], n'est jamais appelé.
Figure 2 : Le cours du change
Source : Forex
Un courtier (traditionnel ou électronique) peut
extraire le meilleur prix
La meilleur fourchette [A,V] est constituée du prix
d'achat du deuxième market maker et du prix de vente du
troisième.
Figure 3 : Exemple de baisse du cours du
change
Source : Forex
Supposons que se développe sur le marché, un
mouvement de vente généralisé de l'euro contre le dollar.
Les premiers market makers sollicités acceptent les ordres de vente et
achètent au niveau du prix d'origine. N'ayant pas pour vocation de
constituer leur richesse en euros (d'être "long" en euros), ces market
makers vont, à leur tour essayer de vendre des euros à des
collègues ce qui propage le mouvement de vente.
Pour arrêter réellement ce mouvement, chaque
maket maker, pour ne plus être sollicité à l'achat, doit
baisser sa fourchette (ne plus être compétitif), mais la
généralisation de ce comportement provoque, cette fois, le
mouvement de baisse générale de l'euro.
2.3. Le fonctionnement du
marché des changes interbancaire au comptant
Le marché des changes au comptant est un marché
totalement délocalisé. Les transactions entre les participants se
font par téléphone ou par réseau électronique. De
ce fait,, le marché est animé par des teneurs de marchés
(market makers) qui en assurent la liquidité.
Les banques et les autres acteurs interviennent sur ce
marché par l'intermédiaire de cambistes.
2.3.1. Le Rôle des
Cambistes
Ceux qui effectuent des opérations de change à
titre professionnel sont appelés cambistes.
Les banques en particulier ont des équipes de
cambistes, tant pour réaliser les opérations propres de ces
institutions sur le marché que pour satisfaire les besoins de change de
leurs clients, par exemple, concernant les entreprises, pour leurs
opérations de commerce. Ils agissent comme market marker,
c'est-à-dire qu'ils « font des prix », pour une
quantité soit standard soit spécifiée, et fournissent
à la fois celui où ils achètent (bid, en anglais)
et celui auxquels ils vendent (ask, en anglais), par exemple : 1
EUR = 1.2343 / 1.2346 USD.
Les cambistes doivent être en mesure de comprendre,
d'analyser, critiquer et d'utiliser la théorie économique et
financière. Ils doivent être dotées de qualités qui
permettent la réussite.
La fonction de cambiste est claire : traiter au meilleur
prix, anticiper, pressentir les fluctuations.
Sa mission en quelques secondes et sans la moindre signature
passer des ordres c'est-à-dire engager quotidiennement sa banque pour
plusieurs millions de dollars voire plusieurs dizaines de millions de dollars.
Ce profil correspond à celui de traders ou des teneurs de marché
(market markers) ce qui achètent et vendent des devises pour le
compte de la banque. Toutefois, nous notons plusieurs dérives qui ont
coûté cher à certaines banques, nous prenons le cas de la
Société Générale qui a essuyé une perte de
plus 2 milliards d'euros d'où l'urgence pour les autorités
monétaires et financières d'assainir ce milieu si l'on sait que
cela peut comporter des conséquences néfastes.
A leur côté, travaillent d'autres
opérateurs :
- en premier lieu, on trouve les cambistes
clientèles : ils servent d'interface entre les teneurs de
marché et les trésoriers d'entreprise ou d'institutions
financières non bancaires. Ces derniers ne pouvant accéder
directement aux traders et aux teneurs de marché ;
- les vendeurs (sales)
constituent une troisième catégorie de cambistes. Ce sont des
commerciaux qui essaient de vendre à leur clientèle les
différents produits qui pour les plus complexes d'entre eux auront
été élaboré par les ingénieurs
financiers.
Parfois, ce sont les cambistes clientèles qui jouent le
rôle de vendeur mais dans les salles de marchés des grandes
institutions bancaires, la distinction est de plus en plus faite entre les
vendeurs et les cambistes-clientèles ;
- les ingénieurs financiers : ils
créent de nouveaux instruments ou adaptent des produits traditionnels
afin de mieux répondre aux besoins des acheteurs. Ces produits sont
vendus par les sales et les cambistes-clientèle.
- plus éloignés des salles de changes (y compris
dans leur implantation au sein des banques) mais indispensables au
fonctionnement d'une table de marché, on trouve les opérateurs du
back office dont le métier est de s'assurer du bon
déroulement (sur le plan administratif) des transactions et ceux du
middle office dont le métier de procéder au
contrôle des transactions. Les deux (2) fonctions (back office et middle
office) pourront être regroupées.
Les cambistes travaillent sur des tables de change qui sont de
véritables bijoux sur le plan de la communication de l'informatique et
des télécommunications.
Chaque poste de travail comporte :
- 1 ou 2 terminaux fournissant une information en temps
réel sur les cours de change et les taux d'intérêt. Les
plus utilisés sont ceux de Reuter, Bloomberg,
Telerate. Leur présence permet de relier entre elles toutes les
salles de change du monde.
- plusieurs téléphones digitaux ;
- plusieurs lignes directes afin de pouvoir joindre
instantanément les filiales étrangères, les banques, les
courtiers et les clients les plus importants ;
- un système d'information donnant en temps réel
la position de la banque dans chaque devise ;
- un micro-ordinateur doté de logiciels d'aide à
la décision permettant des calculs rapides en vue d'effectuer des
opérations d'arbitrage, de placements, de spéculations, de
couverture sur la base de décision de plus en plus souvent
suggérées par l'ordinateur.
2.3.2. Unités de
cotation
Les cambistes expriment l'unité de cotation d'un taux
de change portant sur un couple de devises en points appelés
pips. Pip est l'acronyme anglais de "price interest
point", ou « point de swap » en
français. À l'origine, comme son nom l'indique, celui-ci
désignait l'unité de « déport » ou
« report » du change à terme mais a fini par
être appliqué à l'unité du marché au
comptant. Il désigne la dernière décimale
utilisée :
· dans le cas de l'Euro, c'est la quatrième
décimale. Une cotation sur trois "pips", qui est la norme sur le
marché interbancaire de l'euro/dollar, sera ainsi dans le premier
exemple (1 EUR = 1,2345 USD) du paragraphe 1 ci-dessus : 1 EUR = 1,2343 -
1,2346 USD.
· dans le cas du Yen, ce sera la deuxième
décimale, et une cotation sur quatre "pips" sera alors, toujours pour
l'exemple ci-dessus, 1 USD = 110,93 - 110,97 JPY.
Le pip représente donc un pourcentage
différent et non fixe pour chaque parité. Cet écart
dépend :
1. de la devise dans laquelle on choisit par convention
d'exprimer le taux de change (l'« incertain » de la
comparaison), l'autre étant prise pour unité de marchandise (le
« certain »).
2. du nombre de décimales de la cotation.
Ces écarts entre les cours
« acheteur » et « vendeur » d'une
devise contre une autre sont très inférieurs à ceux qu'un
particulier peut constater lorsqu'il souhaite réaliser une
opération de change dans une officine de change (ou à sa banque)
pour un montant modeste.
Dans le premier exemple, la quotité (quantité
minimale) d'une opération de change sur le FOREX étant de 100 000
euros (la transaction standard étant plutôt en dizaines de
millions), on notera qu'un pip pour une telle quantité
échangée vaut 10 dollars. Dans le deuxième exemple, la
quotité d'une opération de change étant de 100 000
dollars, un pip pour cette quantité vaut 1 000 yens (soit
environ 9 dollars).
2.3.3. Les deux (2) niveaux du
marché des changes interbancaires
Les transactions sur le marché des changes s'effectuent
à deux niveaux complémentaires :
- sur le premier (de très loin le plus important quant
au volume des transactions) se retrouvent uniquement les très grandes
banques internationales traitant entre elles et avec les banques centrales
(lorsqu'elles interviennent sur le marché).
Les banques actives sur ce compartiment sont peu nombreuses.
De 50 à 80 au grand maximum. Ces institutions remplissent une fonction
de dealers ou de market markers. Elles sont
en permanence présentes sur le marché par l'intermédiaire
de leurs cambistes et sont en mesure d'offrir à tout instant un cours
acheteur et un cours vendeur sur un très grand nombre de devises.
Les banques les plus actives sur le marché des
changes :
§ les banques françaises :
Société Générale, BNP Paribas, Crédit
agricole Indosuez, Natexis Banque Populaire ;
§ les banques internationales :
Citibank, Bank of America, Deutsch Bank, Crédit Suisse, Royal Bank of
Canada ;
- à côté de ces grandes institutions
financiers opèrent des banques de moindre envergure qui sont très
actives sur certaines devises ou certaines places financières mais
n'assurant pas nécessairement un rôle de teneur de marché
sur toutes les devises ou toutes les places financières. Le
deuxième niveau est celui du marché des détails. C'est
là où se nouent les transactions entre les banques et leurs
clients et plus particulièrement les relations entre les banques et les
corporates qui n'accèdent pas directement au marché ou
qui pour y accéder préfèrent intervenir pour des raisons
qui leur sont assurées par les cambistes clientèles.
La distinction autrefois nette entre les deux niveaux a
tendance à s'atténuer car certaines grosses
sociétés non financières et de nombreux investisseurs
institutionnels accèdent désormais directement aux teneurs de
marché des plus grandes banques sans passer par les
cambistes-clientèles. Cet accès direct est facilité par le
fait que les sociétés non financières et les investisseurs
institutionnels sont de plus en plus nombreux à posséder leur
propre table de change.
Sur le marché au comptant s'effectue des achats et des
ventes de devises qui doivent être livrées au plus tard 2 jours
ouvrables après la date de conclusion de la transaction.
Ne font exception à cette règle que les
transactions entre le dollar canadien et le dollar américain devises
pour lesquelles la livraison se fait dans un délai de 24h.
Le jour de négociation du prix est appelé
« la date de transaction », le jour de
livraison des devises est « la date de valeur de
l'opération ».
2.3.4. Cas particulier du taux
euro/dollar
Le taux de change dit euro/dollar est le cours de l'euro
chiffré en dollar américain, d'où la barre de fraction (ne
pas confondre avec les eurodollars).
C'est l'instrument financier le plus actif et le plus
traité du monde. Sa valeur est donc un indicateur suivi en permanence
non seulement par les milieux économiques et financiers, mais aussi par
les médias, tant spécialisés que
généralistes, du monde entier.
Cette définition est en fait, la valeur externe de
l'euro par rapport au dollar américain.
2.3.5. Les opérations
sur le marché des changes
Les opérations de change sont le fait des banques et
des institutions financières qui interviennent directement sur le
marché des changes pour leur propre compte. Ces opérations sont
également initiées par les intervenants extérieurs au
marché pour le compte desquels ces institutions et plus
particulièrement les banques achètent et vendent des devises. La
clientèle des banques regroupe pour l'essentiel les investisseurs
institutionnels et les entreprises (corporates) qui ne possèdent pas de
table de change et les institutions financières qui n'accèdent
pas directement au marché.
Les banques qui interviennent sur le marché des changes
exécutent les opérations de couverture et de spéculation
initiées par le client. Elles remplissent, ce faisant, le rôle
d'un intermédiaire. Leur action va cependant bien au delà, elles
agissent en effet, pour leur propre compte en effectuant des opérations
de couverture, de spéculation et
d'arbitrage.
Les mêmes opérations sont effectuées par
tous les autres acteurs qui disposent d'une table de change et peuvent de ce
fait intervenir directement sur le marché.
L'objectif des opérations de couverture est de
protéger les créances et les dettes commerciales et
financières contre les risques de baisse ou de hausse de cours des
devises dans lesquelles elles sont libellées.
Les transactions réalisées par les banques sont
très souvent la conséquence des opérations de protection
initiées par les exportateurs, les importateurs, les prêteurs et
les emprunteurs qui se couvrent contre les risques de change en le transmettant
à une banque.
Les opérations de spéculations ont un objectif
opposé à celui des opérations de couverture. Leur
finalité es de tirer profit d'une évolution anticipée du
taux de change.
Les opérations d'arbitrage permettent aux
opérateurs qui accèdent directement au marché de tirer
profit d'une divergence non justifiée dans l'évolution des taux
de changes (soit 2 taux relatifs à une même devise, soit 2 taux
relatifs à 2 devises) ces opérations sont réservées
aux institutions qui interviennent directement sur le marché, car elles
exigent une très grande rapidité de réaction et
d'exécution et ne peuvent être entreprises que par des
opérateurs disposant d'une table de change.
Les opérations de couverture
Considérons un importateur français d'automobile
allemande devant payer dans 6 mois en DEM le fabricant fournisseur qui
l'alimente régulièrement. Au moment où la facture de 3 000
000 DEM est établi, les parties du contrat connaissent le taux de change
au comptant 1 DEM = 3,3770 FRF. A ce taux la facture de l'importateur
français s'élève à 3,3770 x 3 000 000 = 10 131 000
FRF.
Le règlement de cette facture ne poserait aucun
problème particulier à l'importateur si ce dernier était
sûr à l'échéance de pouvoir échanger ces
francs à ce même taux bilatéral, hors dans la pratique, ce
taux varie et à l'horizon de 6 mois l'importateur est bien démuni
pour anticiper le sens et l'ampleur de ces variations. Cette incertitude
véhicule un risque particulier qui pèse sur lui : il s'agit
du risque de change.
Si à l'échéance, le FRF s'est
apprécié par rapport au DEM passant par exemple de 1 DEM = 3,3650
FRF, alors la facture ne sera plus que de 3,3650 x 3 000 000 = 10 107 000
FRF.
L'importateur enregistre ainsi une plus-value de change d'une
situation qui lui est très favorable. Mais, si à
l'échéance le franc français se dépréciait
par rapport au DEM passant par exemple à 1 DEM = 3,3810 FRF, la facture
s'établira à 3,3810 x 3 000 000 = 10 143 000 FRF.
L'importateur doit débourser d'une plus grande
quantité de francs à ses engagements libellée en DEM, il
subit une perte de change, une situation qui apparaît quant à elle
très défavorable à l'importateur.
Ces deux situations constituent les termes d'un vrai
dilemme :
- soit fort de ses anticipations, l'importateur assume le
risque de change et espère empocher le bénéfice d'une
plus-value ;
- soit il refuse ce risque et cherche à se couvrir.
Dans le premier cas, l'importateur spécule (en
l'occurrence, il spécule sur la hausse du FRF vis-à-vis du
DEM).
Dans le deuxième cas, l'importateur adopte un
comportement de dedging (refuser de prendre le risque). S'il refuse la
spéculation, 2 modalités de couverture lui sont
offertes :
· la couverture au comptant ;
· la couverture à terme.
Pour se couvrir au comptant, l'importateur doit acheter
immédiatement les DEM dont il aura besoin dans 6 mois et placer ces
devises sur le marché monétaire correspondant.
Pour se couvrir à terme, l'importateur doit se porter
sur un règlement particulier du marché à terme et
achète les DEM au terme convenu avec son créancier (soit 6
mois).
L'importateur achète donc aujourd'hui les devises qui
lui seront nécessaires dans 6 mois : ce faisant, le prix de
l'acquisition de ces devises contre le FRF es fixé, le risque de change
disparaît.
Sur tous les marchés sur lesquels les prix fluctuent
librement sont appelés dedgers, ceux qui refusent d'assumer les
risques inhérents aux fluctuations des cours. Mais pour que ces agents
puissent se couvrir à terme il faut qu'il subit en mesure de trouver sur
le marché d'autres agents prêts à couvrir les risques ou
refusent. Ces autres agents sont des spéculateurs.
Les opérations de
spéculation
Spéculer sur le marché des changes au comptant
est extrêmement simple. Il faut cependant distinguer 2 cas de figures,
celui dans lequel le spéculateur dispose d'avoir dans les devises sur
lesquels il veut opérer et celui dans lequel il en est
donné :
1. l'investisseur dispose d'une
trésorerie
- l'investisseur qui anticipe une hausse du $ sur €
achète la première devise et vend la seconde en attendant
d'être revendu, la devise américaine est placé sur le
marché monétaire américain ou plus simplement celui des
euro-dollars ;
- l'investisseur qui anticipe une baisse du $ sur € vend
la devise américaine et achète l'euro. En attendant d'être
revendu, celui-ci est placé sur le marché monétaire
européen ou sur le marché international de l'euro.
Au différentiel de taux d'intérêt
près (la différence entre les taux des marchés
européen et américain), le profit ou la perte du
spéculateur est égal à la différence entre le prix
auquel il achète la devise et celui auquel il revend la devise ;
2. l'investisseur ne dispose pas de
trésorerie
- Un spéculateur anticipe la baisse de l'euro sur le
dollar à l'horizon d'un mois souhaitant tirer profit de ses
anticipations mais ne disposant pas d'avoirs en euro, il emprunte la devise
européenne, la vend contre du dollar sur le marché au comptant et
place la devise américaine sur le marché monétaire. 1 mois
plus tard, le spéculateur vend le dollar contre l'euro sur le
marché de change au comptant et rembourse l'emprunt qu'il avait
réalisé un mois plus tôt.
Au différentiel du taux d'intérêt
près (la différence entre le taux d'emprunt de l'euro et le taux
de placement du dollar), le résultat du spéculateur est
égal à la variation du taux de change au comptant de l'euro par
rapport au dollar que l'on multiplie par le montant de la transaction. Si ce
taux a baissé, il réalise un gain. Si le taux de change a
évolué en faveur de l'euro (contrairement à ces
anticipations), il enregistre une perte ;
- s'il anticipe la hausse de l'euro, le spéculateur
emprunte le dollar qu'il vend contre l'euro sur le marché au comptant.
Ce dernier étant placé sur le marché monétaire
avant d'être revendu 1 mois plus tard contre le dollar sur le
marché de change au comptant ce qui lui permet de rembourser l'emprunt
réalisé 1 mois plus tôt et de dégager un profit si
ces anticipations sont vérifiées, il enregistre, en revanche, une
perte si elles ne sont pas.
Les opérations d'arbitrage
Les opérations susceptibles d'être mises en
oeuvre sont des arbitrages spatiaux ou des arbitrages triangulaires
1. Arbitrages spatiaux
Le principe de l'arbitrage spatial est simple. Il consiste
à acheter un actif en l'occurrence une devise là où il est
peu cher et la revendre là où il est plus cher.
Exemple : le Zloty polonais est coté contre le
dollar à Varsovie sur la base USD1 = 4,2429 PLZ . A Londres, au
même instant la cotation reçoit à USD1 = 4,2450 PLZ.
Un cambiste percevant la différence des cours vend du
dollar à Londres et l'achète simultanément à
Varsovie. Si la transaction porte sur USD 1 000 000, le profit maximum auquel
peut prétendre le cambiste (en négligeant les coûts de
transactions) est égal à : (4,2450 - 4,2429) x 1 000 000 = 2
100 PLZ.
Dès que les cours sont en équilibre,
c'est-à-dire identiques sur les 2 places financières,
l'arbitragiste solde son opération en achetant du dollar à
Londres et en le vendant à Varsovie ; 3 possibilités sont
envisageables :
- le cours d'équilibre = USD1 = 4,2450 PLZ : dans
cette hypothèse le profit est égal à 2 100 PLZ et il est
réalisé à Varsovie ;
- le cours d'équilibre = USD 1 = 4,2429 PLZ : dans
cette hypothèse le profit est toujours égal à 2 100 PLZ
à Londres ;
- le cours d'équilibre se situe entre :
· USD 1 = 4,2429 PLZ et
· USD 1 = 4,2450 PLZ
- supposons que USD 1 = 4,2429 PLZ : dans cette
hypothèse, de loin la plus réaliste des 3, le cambiste
réalise un profit à Londres et à Varsovie :
· A Londres = (4,2450 - 4,2440) x 1 000 000 = 1 000
PLZ
· A Varsovie = (4,2440 - 4,2429) x 1 000 000 = 1 100
PLZ
Le cambiste n'est pas obligé d'attendre que les cours
soient identiques à Londres et à Varsovie pour solder son
arbitrage. Dans cette hypothèse le profit qu'il obtient est
nécessairement inférieur à 2 100 PLZ.
2 considérations expliquent la décision de
l'arbitragiste :
- la première est que les taux de change sur 2 places
financières sont rarement tout à fait identiques ;
- la deuxième est que l'arbitrage étant
réalisé sur le marché au comptant, les achats et les
ventes de devises sur chacune des 2 places financières doivent
être réalisées le même jour au plus tard à la
fermeture du marché pour la deuxième transaction à un
moment où la convergence des taux de change n'est pas encore
achevé.
Supposons que le cambiste solde son opération
d'arbitrage au moment où les cours sont :
- A Londres : USD 1 = 4,2442 PLZ
- A Varsovie : USD 1 = 4,2435 PLZ,
Le profit obtenu à Londres dans ce cas = (4,2450 -
4,2442) x 1 000 000 = 800 PLZ
Le profit obtenu à Varsovie dans ce cas = (4,2435 -
4,2429) x 1 000 000 = 600 PLZ
Au total le bénéfice = 800 PLZ + 600 PLZ = 1 400
PLZ
Les arbitrages ainsi réalisés ont tendance
à régulariser les prix en faisant baisser le cours du Zloty
à Varsovie et en l'augmentation à Londres. Les arbitrages cessent
quand les cours sont identiques sur les 2 places financières. A
défaut de l'être, la différence entre les cours va
être inférieur ou égal au cours des transactions.
La liquidité du marché des changes est la
présence de nombreux cambistes prêts à saisir toutes
opportunités susceptibles de se présenter, ont pour
conséquence que les arbitrages dans l'espace n'existent pratiquement
plus sur les grandes devises internationales car les taux de change ne
présentent plus de différence d'être arbitrés. Sur
les devises de moindre importance et les monnaies des pays émergents, la
réalité en est une autre, mais la liquidité et la
profondeur du marché ne sont pas toujours suffisantes pour initier les
opérations de grande ampleur.
1. Arbitrages triangulaires
Quand une banque intervient sur le marché des changes
pour le compte de sa clientèle, elle procède en règle
générale à des achats et à des ventes directes de
devises.
Elle peut également passer par une devise tierce dans
la mesure où cet arbitrage triangulaire lui donne la possibilité
d'obtenir au profit supplémentaire.
Exemple : une banque est chargée de vendre 1 000
000 EUR provenant d'exportations effectuées par une entreprise
canadienne, quand la banque reçoit l'ordre de vendre les euros, les taux
sur le marché sont les suivants :
1 CAD = 0,5582 - 0,5637 EUR 1 EUR = 1,7740 - 1,7914 CAD
USD 1 = 1,5274 - 1,5312 CAD
USD 1 = 0,8554 - 0,8609 EUR 1 EUR = USD 1,1616 - 1,1690
- la première possibilité qui s'offre à
la banque est de vendre directement 1 000 000 EUR en supposant qu'il existe un
marché direct « cross » entre le le dollar canadien
et l'euro on aura : 1 000 000 x 1,7740 = 1 774 000 CAD ;
- la seconde solution est de passer par une devise tierce en
l'occurrence le dollar américain : le cambiste vend dans ces
conditions 1 000 000 EUR contre des dollars américains et achète
simultanément des dollars canadiens contre les dollars
américains, on aura : 1 000 000 x 1,1616 x 1,5274 = 1 774 227,8
CAD.
Par rapport à la vente directe, le passage par une
devise tierce dégage un profit de 227,8 CAD = 1 774 227,8 - 1 774
000.
La réalisation d'un arbitrage triangulaire exige une
grande célérité car les taux de change varient très
rapidement et le cambiste risque de se faire coller si en effet pendant la
première partie de l'arbitrage (la vente des euros contre des dollars
américains) le taux de change entre le dollar américain et le
dollar canadien passe de 1,5274 à 1,5271 dans ce cas, le résultat
global de l'opération sera de :
1 000 000 x 1,1616 x 1,5271 = 1 773 879,36 CAD, ce qui n'est
plus suffisant pour couvrir les frais de transactions.
Le cambiste ne peut plus déboucher son opération
avec profit, il est « collé » avec des dollars
américains, ainsi 2 solutions se présentent à
lui :
· soit il achète immédiatement des dollar
canadiens quitte à dégager des pertes ;
· soit il attend quelques minutes ou quelques heures en
espérant une évolution favorable du taux du dollar
américain par rapport au taux du dollar canadien.
Ce faisant, en prenant le risque d'accroître ses pertes
au cas où l'évolution lui serait défavorable.
Dans l'exemple précédent, la banque était
supposé recevoir un ordre de la clientèle, il est évident
que les cambistes n'ont pas besoin d'avoir les ordres de la clientèle.
Ils effectuent ces arbitrages de leur propre initiative et pour le compte de la
banque. Dire qu'ils décèlent la possibilité d'obtenir un
gain, les opérations d'arbitrage pour compte propre constituent une
perte significative des transactions du marché de devises. Elles
dégagent des profits unitaires relativement faibles mais non
négligeables lorsque les cambistes interviennent pour des sommes
importantes.
Si le cambiste avait travaillé avec 10 000 000 EUR au
lieu d'opérer sur 1 000 000 EUR, le solde serait ressorti à 2 278
$ dont il aurait fallu toujours enlever 27,8 $ pour obtenir un profit net de 2
250,2 CAD.
Ces arbitrages triangulaires tout comme les arbitrages directs
ont tendance à régulariser les cours de change de sorte qu'il est
difficile pour les cambistes de réaliser des gains d'arbitrage.
Quand les cours sont en équilibre, il est possible de
calculer le taux du change entre 2 devises à partir des taux de ces 2
devises exprimées dans une monnaie tierce, le taux entre le dollar
américain et le dollar canadien d'une part, entre le dollar
américain et l'euro, d'autre part, étant en
équilibre :
USD 1 = 1,5273 CAD
USD 1 = 0,8608 EUR
Il était possible de déterminer le taux du
dollar canadien par rapport à l'euro en effectuant le rapport de ces 2
taux de change :
1 CAD = 0,8608 / 1,5273 = 0,5636 EUR 1 CAD = 0,5636 EUR
1 EUR = 1,5273 / 0,8608 = 1,7743 CAD 1 EUR = 1,7743 CAD
2.3.5. Les opérations de
change au sein des pays de la zone CFA
L'avènement de l'Euro le 1er janvier 1999,
bien que purement formel, a bouleversé nos habitudes et doit nous
inciter à la plus grande attention lors des opérations de
change.
Le franc CFA étant historiquement lié au franc
français par une parité fixe, il en résulte que les
règles précédentes s'appliquent ipso facto aux
opérations de change pratiquées dans les pays de la zone CFA sous
réserve des adaptations nécessaires, et notamment de la
parité fixe : 1 FRF = 100 XOF qui permet de déterminer la
parité euro - CFA : 1 EUR = 655,957 XOF.
Toutes les opérations de conversion doivent s'effectuer
en euro. Ainsi, par exemple, pour convertir du dollar en francs CFA, la somme
en dollars doit d'abord être convertie en euros et ensuite le nombre
d'euros obtenu sera converti en francs CFA selon la parité fixe de 1
euro pour 655,957 XOF.
Les opérations de change : CFA - devises hors Zone
Euro
Le cours de ces devises variant quotidiennement, le banquier
supporte un risque de change contre lequel il se prémunit en appliquant
aux opérations d'achat un cours inférieur à celui
pratiqué pour la vente.
Exemple : cours du franc suisse (CHF)
Achat : 1 EUR = 1,6373 CHF
Vente : 1 EUR = 1,5451 CHF
A ce différentiel de cours s'ajoute une commission
assortie généralement d'un minimum de perception.
Afin d'expliciter ce différentiel de cours et les
techniques de conversion exposées précédemment, il peut
être utile de raisonner sur deux exemples pour lesquels nous retiendrons
les cours « achat » et « vente »
supposés ci-dessus et une commission de 3 % (à laquelle s'ajoute
la TPS « Taxe sur Prestation de Service » de 10 %).
- Change de 1 000 CHF en XOF
La banque achète les francs suisses et
doit donc retenir le cours « achat »
1 000 CHF = 1 000 / 1,6373 = 610,76162 EUR
610,76162 EUR = 610,76162 x 655,957 = 400 633,360 XOF
Résultat final arrondi au franc le plus proche, soit
400 633 XOF
Commissions HT 400 633 x 3 % = 12 019
TPS : 12 019 x 10 % = 1 202
Net à payer au client : 400 633 - (12 019 + 1 202)
= 387 412 XOF
- Change de 400 000 XOF en CHF
La banque va vendre des francs suisses au
client et doit donc retenir le cours « vente ».
L'opération s'effectue en deux temps :
- un calcul estimatif pour déterminer la somme exacte
en CHF qu'il sera possible de délivrer au client ;
- un calcul définitif pour déterminer le
coût de l'opération.
2.3.6. Le taux de change au
comptant
Le taux de change est le prix d'une devise en terme d'une
autre monnaie.
Le taux de change peut être coté de deux (2)
manières différentes :
- dans la première : le taux de change est le prix
d'une unité de devises étrangères (le plus souvent le
dollar américain) en terme de monnaie nationale. Exemple : le 9
mars 2005 : 1 $ = 1,2086 CAD à Montréal et à
Zurich USD 1 = 1,1622 CHF.
Cette modalité de cotation est dite
« à l'incertain ». Elle est
utilisée sur toutes les places financières du monde à
l'exception de celle du Royaume-Uni, Irlande, Australie, Nouvelle
Zélande et de quelques autres pays influencés par la culture et
les traditions britanniques ;
- dans la seconde formulation dite cotation
« au certain », le taux de change est le
prix d'une unité monétaire nationale en termes de monnaies
étrangères. A Londres par exemple, le 2 septembre 2003, la Livre
Sterling cotait 1 GBP = USD 1,9214.
Les deux (2) modes de cotation traduisent une même
réalité et sont parfaitement identiques. A un instant
donné, le produit de ces 2 cotations pour 2 devises est égal
à 1 ; on passe donc de la première cotation à la
seconde (de la seconde à la première) en faisant le rapport 1 /
le cours.
Exemple : le 9 février 1999 coté
à l'incertain le CAD valait USD1 = 1,4948 CAD, coté au certain,
il se négociait à : 1 CAD = USD 0,6690.
On peut vérifier que le produit de ces 2 cotations est
égal à 1.
Les cotations sur le marché au comptant sont faites
sous la forme de 2 prix :
- un cours acheteur et,
- un cours vendeur.
Le cours acheteur est le prix auquel la banque se propose
d'acheter les devises,
le cours vendeur est le prix auquel la banque se propose de
les vendre.
Exemple : au lieu d'avoir USD 1 = 1,4948 CAD, on a
en réalité :
USD 1 = 1,4948 - 1,4956 CAD.
Lorsqu'une banque annonce cette fourchette, cela signifie
qu'elle est prête à acheter du dollar américain sur la base
de USD 1 = 1,4948 CAD et à le vendre au prix de USD1 = 1,4956 CAD.
Ce qui est vrai du dollar américain par rapport au
dollar canadien l'est également de toutes les autres couples de
devises.
La différence entre le cours vendeur et le cours
acheteur représente la marge de la banque (on parle également de
« spread » ou de fourchette). Cet
écart varie légèrement d'un établissement à
l'autre. La plus ou moins grande agressivité de la banque est sa
position dans la devise considérée.
La différence entre les cours offerts et les cours
demandés est généralement bien faible et inférieur
à une « figure ». Ce terme est
utilisé par les cambistes pour définir le 2e chiffre
après la virgule.
Lorsque le taux de change passe de USD 1 = 0,6550 CAD à
USD 1 = 0,6750 CAD, on dit qu'il a varié de 2 figures. Elle peut
cependant s'accroître sensiblement lorsque les marchés deviennent
nerveux, étroits ou illiquides, la fourchette peut alors atteindre
plusieurs figures.
Bien que les cours soient exprimés avec une fourchette,
il est toujours possible et facile de passer d'une cotation à
l'incertain du dollar canadien à Montréal à une cotation
au certain et réciproquement.
Soit la cotation à l'incertain du dollar canadien
à Montréal à partir de la cotation USD1 = 1,4940 - 1,4956
CAD, il est possible d'évaluer le prix du dollar canadien par rapport au
dollar américain (c'est-à-dire obtenir une cotation au certain du
dollar canadien).
Le cours acheteur du dollar canadien est obtenu en inversant
la valeur du cours vendeur du dollar américain.
Exemple : cours acheteur CAD = 1 / 1,4956
= 0,6686
cours vendeur CAD = 1 / 1,4940 = 0,6693
Ainsi, au certain on aura : 1CAD = USD 0,6686 -
0,6693.
Ces écarts entre le cours acheteur et le cours vendeur
se retrouvent sur le marché des billets mais les fourchettes
appliquées sont très supérieures à celles du
marché interbancaire. Elles sont par ailleurs, différentes d'une
banque à l'autre à un même moment du temps.
Taux de change fixe ou flottant
Le taux de change d'une monnaie est :
· soit fixe, autrement dit constant par rapport
à une monnaie de référence (en général le
dollar américain ou l'euro), par décision de l'Etat qui
émet cette monnaie. Le taux ne peut alors être modifié que
par une décision de dévaluation (ou de
réévaluation) de cet Etat. Un Etat ne peut cependant pas
décider d'adopter n'importe quel taux de change de sa monnaie. S'il fixe
ce taux de change à un niveau trop haut ou trop faible, le taux de
change pourra être « attaqué » sur le
marché des changes. Si les autorités monétaires n'arrivent
pas à faire face (grâce à leur réserve de change),
elles devront modifier leur parité.
· soit flottant et déterminé
à chaque transaction par l'équilibre entre offre et demande sur
les marchés des changes. Il s'agit d'un marché mondial
interbancaire des monnaies, de moins en moins centralisé sur des lieux
spécifiques de cotation et d'échanges, car reposant sur des
liaisons informatiques entre banques.
Le taux de change est :
· soit un cours « spot »,
c'est-à-dire « au comptant », pour les achats et
ventes immédiats de devises,
· soit un cours « forward »,
c'est-à-dire « à terme », pour les
opérations de change à échéance future.
Les analyses de la volatilité des taux de
change :
Certains économistes avancent que l'évolution
des taux de change répond à certaines variables fondamentales,
alors que d'autres préfèrent expliquer les fluctuations de taux
de change à partir d'autres arguments.
A - Les variables fondamentales déterminant
le taux de change :
1. Le solde de la balance des transactions
courantes
Une balance des transactions courantes excédentaire
devrait se traduire par une appréciation du taux de change ;
inversement dans le cas d'une balance des transactions déficitaires.
2. La parité des pouvoirs d'achat
(PPA)
Au cours des années 1920, un économiste
suédois Gustav Cassel met en évidence la relation entre le taux
d'inflation entre deux pays et le taux de change de leur monnaie. Ainsi, ce
dernier doit s'établir de telle sorte que le prix national et les prix
des produits étrangers soient identiques.
Ainsi, un pays qui subit une inflation plus forte que celle de
ses partenaires commerciaux devrait voir sa monnaie
dépréciée.
Baisse des exportations
Dépréciation du taux de change
Déficit de la balance des transactions courantes
Inflation
Hausse des importations
Ce mécanisme a longtemps fonctionné pour le
franc français qui se dépréciait par rapport au mark
notamment pendant les années 1980, le taux d'inflation en France
étant supérieur à celui de l'Allemagne, surtout avant la
réunification allemande.
Exemple : si un bien se vend 3 400 FRF en France,
1 000 DM en Allemagne. Selon la théorie des parités des pouvoirs
d'achat, le taux de change d'équilibre doit être de 3 400 / 1 000,
soit 1 DM = 3,40 FRF. Si le taux d'inflation est de 5 % en France et de 2 % en
Allemagne, le nouveau taux d'équilibre s'établira à :
(3 400 x 1,05) / (1 000 x 1,02), soit 1 DM = 3,50 FRF.
3. L'influence des taux
d'intérêt
Un placement doit théoriquement avoir la même
rémunération, le même rendement quel que soit le pays
considéré. Un investisseur place ses capitaux à
l'étranger car il espère obtenir un gain soit de change, soit
d'intérêt. Donc, la différence entre les taux de change
doit compenser la différence entre les taux d'intérêt pour
rendre l'investisseur indifférent entre les deux pays pour placer ses
capitaux.
Si un pays désire augmenter le taux de change de sa
monnaie, il peut le faire en attirant les capitaux, c'est-à-dire en
relevant le taux d'intérêt.
La hausse des taux d'intérêt entraîne moins
de sortie de capitaux nationaux, une diminution de l'offre nationale et une
hausse du taux de chante.
B - Les autres déterminants du taux de
change
1. La théorie du portefeuille
Les titres (étrangers ou nationaux) qui ont le meilleur
rendement vont être achetés par les détenteurs de capitaux,
ce qui entraîne l'appréciation de la monnaie du pays où le
titre a le meilleur taux d'intérêt.
2. La théorie de la surréaction des taux
de change
Les variations précédentes peuvent expliquer
assez convenablement les variations des taux de change à long terme,
mais certainement pas à court terme.
Selon certains économistes, l'instabilité des
taux de change provient de ce que les vitesses d'ajustement sont
différentes sur les marchés financiers et les marchés des
biens et services. En fait, les prix (cours) sur les marchés financiers
(actions, obligations, devises) s'ajustent instantanément aux variations
de l'offre et de la demande alors les prix des biens et des services sont
beaucoup plus rigides à court terme.
Ainsi, les mouvements des taux de change à court terme
sont plus importants par rapport à ce qu'ils auraient été
à long terme.
3. La théorie de la bulle
spéculative
L'idée de base est qu'il peut y avoir des écarts
durables entre les cours constatés et ceux qui découleraient des
variables fondamentales, sans pour autant que les opérateurs soient
irrationnels.
Dans cette logique, il s'agit d'étudier comment les
anticipations et le comportement des opérateurs agissent sur la
détermination des taux de change. Il suffit que la majorité des
opérateurs prévoient un cours, et agissent en fonction de ce
pronostic, pour qu'il soit réalisé, ce qui renforce
l'anticipation. Le cours correspond dès lors à sa valeur
anticipée ; on dit que les anticipations sont
autoréalisées : la « bulle » se
forme.
Mais les « bulles » finissent par
éclater car, selon le même principe de mimétisme qui avait
prévalu lors de la formation de la « bulle », les
rumeurs annoncent un jour le revirement des cours et les anticipations se
portent alors vers la baisse.
Aujourd'hui, les facteurs financiers ont une plus grande
influence sur le taux de change que les facteurs économiques.
Puisque la devise d'un pays est à la base une
créance détenue sur la banque centrale de ce pays, la
détention d'une devise étrangère peut être vue comme
la détention d'une créance « à vue »
sur le pays qui l'a émise.
Sur le court terme
Les taux de changes varient fortement au cours d'une
même journée, ces variations ne peuvent pas être
expliquées par la théorie de la Parité du Pouvoir d'Achat
(PPA). Dans ce cadre d'analyse de court terme, il est nécessaire de se
référer à d'autres explications.
Ces variations quotidiennes reposent sur la notion de
rentabilité anticipée des dépôts en
devises. Les agents économiques détermineront leur demande
des différentes devises en fonction de la rentabilité qu'ils
anticipent de dépôts dans ces devises.
Imaginons un agent vivant dans la Zone Euro, il se demande
s'il est plus rentable de détenir des dépôts en euros ou
des dépôts en dollars.
Ses dépôts en euros lui rapporteront un taux
d'intérêt anticipé id (taux
d'intérêt sur les dépôts dans la Zone Euro). Donc la
rentabilité anticipée Rd de ces
dépôts est en euros vaut :
D'un autre côté, s'il compte placer ses
dépôts en dollars, ils lui rapporteront un taux
d'intérêt anticipé if (taux
d'intérêt sur les dépôts aux Etats-Unis),
c'est-à-dire cette fois le taux d'intérêt américain.
La différence est que, comme notre agent est européen, il
désirera les retrouver en euros, d'où la nécessité
de les reconvertir dans cette devise. Par conséquent, il doit aussi
prendre en compte la variation du taux de change entre les devises sur la
période de son dépôt. Il aura donc cette fois une
rentabilité anticipée :
avec et le taux de change actuel (à
l'instant t) de l'euro par rapport au dollars et
et + 1 le taux de change anticipé de
l'euro par rapport au dollars lorsqu'il retira son dépôt (à
l'instant t + 1).
Ansi est
la variation anticipée mesurée en euros de la valeur des
dépôts liée à la variation du taux de change euro /
dollar sur cette période.
Notre agent va donc arbitrer entre ces deux rendements
(c'est-à-dire choisir le meilleur). Un agent américain ferait la
même chose mais à l'inverse.
Cet arbitrage, effectué par l'ensemble des agents et
dans le cadre d'une circulation parfaite et libre des capitaux, nous
amène à une égalisation de ces deux rentabilités
(due aux choix de détention des différentes devises). Cette
égalisation implique l'équation suivante, nommée
condition de parité des taux d'intérêt
(PTI) :
C'est-à-dire : Rd =
Rf
Ces rentabilités dépendent, comme nous venons de
le voir, en premier lieu des taux d'intérêt anticipés et de
la valeur anticipée du taux de change. L'évolution des taux
d'intérêt (et donc des taux de change) dépend des
données suivantes :
· l'inflation anticipée relative
· les variations des barrières commerciales
relatives
· les variations de demande de biens relatives
· de la croissance anticipée relative
Toutes ces valeurs sont considérées comme
relatives car elles sont à considérer à chaque fois
relativement à l'autre économie. Plus clairement, si l'inflation
anticipée est de 2 % aux Etats-Unis et dans la Zone Euro,
l'inflation anticipée relative est nulle, donc aucun effet.
Sur le long terme
Figure 1 : Reconstitution du taux
de change euro-dollar de janvier 1972 à janvier 1999 à partir des
taux de change du Franc Français ou du Deutschemark.
A long terme, les monnaies doivent théoriquement se
rapprocher des parités d'équilibre obtenues à partir de
paramètres structurels. Les déséquilibres et, beaucoup
plus rarement, les équilibres, dans la valorisation des devises, se
mesurent à partir des parités de pouvoir d'achat (PPA). Il s'agit
d'un exercice statistique complexe, qui consiste à comparer dans la
durée le pouvoir d'achat d'un consommateur-type dans un pays et une
gamme de produits de consommation donnée avec celui d'un autre
consommateur-type dans un pays différent et pour une gamme de produits
de consommation voulue proche, mais correspondant toutefois à d'autres
habitudes locales en matière de mode de vie et de structure des
coûts. En pratique, on utilise généralement le dollar
américain comme devise de l'indice commun et on va ainsi à chaque
fois comparer le pouvoir d'achat d'un consommateur-type d'un pays X et celui
d'un consommateur-type américain.
La parité de pouvoir d'achat, si elle est utile pour
les comparaisons internationales de niveau de vie, où des marges
d'erreur de quelques pourcents ne sont pas significatives, son utilisation pour
l'analyse du marché des changes doit être effectuée avec la
plus grande prudence.
Rôle économique des taux de change
Les taux de change (et les taux d'intérêts, qui
leur sont étroitement liés) agissent bien entendu sur les prix
à l'importation et à l'exportation. Ils ont une influence sur le
sens des flux de capitaux entre zones économiques.
De ce fait, les pays et zones économiques peuvent
être tentés d'agir sur les taux de change, sous prétexte
souvent d'éviter la spéculation (en fait ces manipulations ont
plutôt tendance à l'encourager), et dans le but d'améliorer
(baisse du taux de change) :
· la compétitivité-prix de leurs biens et
services ;
· leur attractivité en matière de flux
d'IDE.
Cette baisse du taux de change aura également des
effets négatifs (renchérissement des importations, etc.), elle
n'est pas forcément souhaitable.
2.3.7. Les
caractéristiques du marché des changes
Le marché des changes se tient tous les jours ouvrables
entres les cambistes des établissements de la place soit directement de
banque à banque soit indirectement par l'intermédiaire des
courtiers. Les opérations se font également avec les
correspondants étrangers.
Le marché des changes fonctionnement en continu ce qui
veut dire qu'il est toujours possible pour un opérateur d'acheter ou de
vendre des devises pendant les heures d'ouverture du marché.
Le dollar américain occupe une place centrale car il
sert de pivot à l'ensemble des transactions.
Toutes les devises sont cotées contre le dollar alors
qu'elles ne sont pas nécessairement cotées entre elles de sorte
qu'un banquier vendant des yens pour acheter des francs suisses doit
nécessairement passer par le dollar.
Il vend par exemple des Yens contre des dollars et revend ces
dollars pour obtenir des Francs Suisses.
Il est en effet pratiquement impossible de vendre directement
du Yen contre le franc suisse faute de marché direct entre ces 2
devises.
Cette procédure est générale et concerne
de très nombreuses devises négociées sur le marché
des changes.
Toutefois, depuis 1987, il faut noter l'apparition de
transactions directes entre 2 devises dont l'une n'est pas le dollar. Ces
transactions qualifiées de
« cross » dans la terminologie des
opérateurs représentait en 1997 près de 15 % des
échanges réalisés sur le marché. Ces
« Cross » étaient pour l'essentiel le fait des
monnaies européennes (FRF / DEM ; DEM / CHF ; Florin /
DEM ; le Shilling autrichien / DEM).
Leur importance a fortement décrue en 1998
consécutivement à la réduction de la volatilité des
devises européennes associées à la création de
l'Euro.
L'exécution des opérations de la
clientèle diffère selon que les ordres sont
« au mieux » ou à
« cours limité ».
Les autres sont exécutés immédiatement
par le cambiste au meilleur cours pouvant être obtenu sur le
marché de l'achat comme à la vente.
Dans le cas de transactions à cours limité, le
donneur d'ordre fixe un seuil au delà ou en deçà duquel le
cambiste ne doit pas aller. Il demande par exemple de vendre 5 millions $
à un cours supérieur à USD1 = 1,0250 EUR. Les achats
peuvent également se faire à un cours limité.
L'opérateur demande par exemple au cambiste de lui
acheter 10 millions $ à un cours inférieur à USD1 = 1,0440
EUR.
De nombreuses devises ont un rôle marginal dans le
financement du commerce international et ne sont pas cotées sur toutes
les places financières. Elles font l'objet de transactions sur le
marché national et sur une ou deux places internationales entretenant
des relations privilégiées avec le pays de la devise en question.
Pour acheter ou pour vendre ces monnaies, les opérateurs s'adressent aux
principales banques de la place financière ou aux établissements
internationaux spécialisés dans leur cotation.
Le marché des changes n'ayant aucune localisation
géographique, les cambistes peuvent s'adresser aux différentes
places financières.
Ils communiquent grâce à des instruments modernes
de transmission (telex, téléphone...), des réseaux
spécialisés (Reuters, Telerate) et des systèmes
informatiques qui leur permettent d'effectuer et d'enregistrer rapidement les
opérations.
Le marché des changes est aussi
caractérisé par un marché continu c'est-à-dire qui
fonctionne à travers le monde entier 24h/24.
En outre, nous pouvons
noter que le marché des changes est un marché gigantesque du fait
du volume de transactions qui peut avoisiner 1 000 milliards de dollars par
jour.
Un marché-réseau dominé par
quelques places financières
A la différence des marchés boursiers, qui ont
une localisation géographique précise, le marché des
changes ne connaît pas de frontières : il y a un seul
marché des changes dans le monde. Les transactions sur devises se font
aussi bien et en même temps à Paris, Tokyo, Londres ou New
York.
De par son caractère planétaire, le
marché des changes est donc une organisation économique sans
véritable réglementation : elle est auto-organisée
par les instances publiques et privées qui y interviennent.
Le marché des changes est géographiquement
très concentré sur les places financières de quelques
pays : Royaume-Uni, Etats-Unis, Japon, Allemagne, France.
Un marché dominé par quelques
monnaies
Les opérations sur les marchés des changes sont
concentrées sur un petit nombre de monnaies, et très
majoritairement sur le dollar. L'euro occupe également une part
importante des transactions internationales, viennent ensuite le Yen et la
Livre Sterling.
Un marché dominé par les
banques
Trois groupes d'agents opèrent sur le marché des
changes : le premier groupe est constitué par les entreprises, les
gestionnaires de fonds et les particuliers, le deuxième réunit
les autorités monétaires (banques centrales), le troisième
groupe rassemble les banques et les courtiers qui assurent le fonctionnement
quotidien du marché. Les agents du premier groupe n'agissent pas
directement mais transmettent aux banques des ordres dits « de
clientèle » pour l'achat ou la vente de devises. C'est le
marché de détail (transactions entre les banques et leurs
clients) les autorités monétaires interviennent sur le
marché pour réguler les cours (achat et vente de devises) et
éventuellement réglementer les opérations de changes
(contrôle de change). Les cambistes des banques et les courtiers sont les
seuls intervenants privés à opérer directement sur le
marché des changes. Pour cette raison le marché des changes est
d'abord un marché interbancaire de gros où près de 90 %
des opérations cambiaires sont réalisées entre les banques
et les autres intermédiaires financiers.
Un marché risqué dominé par
les opérations à terme
Le risque de change est le risque de perte en capital
lié aux variations futures du taux de change.
Depuis les années 1970, ce risque s'est fortement accru
avec le flottement généralisé des monnaies et le
développement des transactions commerciales et financières
internationales.
L'existence de variations de changes entraîne deux types
d'attitude différentes de la part des intervenants sur le
marché : certains groupes ne souhaitent pas parier sur ce que
seront les taux de change dans le futur. Ils sont exposés à un
risque de change dans le cours de leurs activités ordinaires et
recherchent une couverture à leur position créditrice et
débitrice. D'autres groupes estiment pouvoir prendre une position
exposée au risque à un risque de change pour réaliser un
gain. Il y a alors spéculation sur l'évolution future des changes
au moyen d'opérations d'arbitrages. Dans la réalité, les
opérations cambiaires mêlent à des degrés divers
couverture et spéculation et les mêmes individus peuvent adopter
ces deux attitudes.
Le contrat de change à terme est le principal moyen de
se couvrir ou de spéculer sur le marché des changes. Ce qui
explique pourquoi il domine le contrat de change au comptant : en 1998, 63
% des opérations des marchés de changes sont des
opérations à terme et 37 % seulement des opérations au
comptant. Un contrat de change à terme est un accord pour
échanger une monnaie contre une autre à une date future à
un prix fixé aujourd'hui, le taux de change à terme. Il existe
différents contrats de change à terme : les contrats
basés sur les opérations traditionnelles, terme bancaire et
« swap » sont les plus répandus ; ceux
basés sur les autres produits dérivés,
« futures » et options sur devises restent marginaux.
Section 3 : Le
marché à terme
Le marché des changes à termes est un
marché dont les conditions de la transaction (quantité et cours)
sont immédiatement déterminées, mais dont la livraison et
le paiement interviendront à une échéance convenue et
prédéterminée.
Ce marché peut être utile pour un exportateur qui
va recevoir des devises à une échéance donnée et
qui souhaite dès maintenant figer le cours de change de son exportation
afin de garantir le produit de ses ventes en devises nationales.
On peut bien évidemment appliquer le même
raisonnement à un importateur qui veut fixer d'avance le coût de
son approvisionnement.
On retrouve également sur le marché des changes
à terme l'existence des contrats de Swaps (d'échanges) de
devises. Ceux-ci constituent un engagement d'acheter (ou de vendre) au comptant
un montant de devises et de revendre (ou racheter) à terme ce même
montant de devises.
3.1. Les caractéristiques du taux de change
à terme
Lorsque le taux de change à terme
(généralement exprimé avec 4 chiffres après la
virgule) d'une monnaie est supérieur à son taux de change au
comptant, le taux de change à terme est en report. Dans la situation
inverse, il est en déport. Le report (ou le premium) est l'écart
entre le taux de change à terme et le taux de change au comptant. Par
exemple si le taux de change au comptant est de 5 FRF et le taux de change
à terme es de 5,0500 FRF le report est de 0,05. il est aussi possible de
rire qu'il y a 500 points de terme ou encore que le taux implicite du terme es
de 4 %. Dans ce cas, le calcul suivant est effectué : [(0,05/5) *
(12/3)]. Les cambistes de banque ont aussi l'habitude de coter le taux de
change à terme en fonction du taux de change au comptant. De ce fait, le
taux de change au comptant et les points de terme sont exprimés. Le
signe est implicite : il y a report si les points à terme sont plus
faibles pour le cours acheteur que pour le cours vendeur (le cours acheteur est
le cours qui est exprimé en premier) et inversement pour le
déport.
La généralisation et la formalisation de la
détermination du taux d'intérêt présentée
dans l'exemple précédent permettent d'aboutir à
l'expression du taux de change à terme en fonction du taux de change au
comptant.
3.2. Le marché à terme et le risque de
change
L'exportateur qui a signé un contrat commercial en
devises étrangères redoute une baisse du cours de sa devise de
facturation. S'il veut se couvrir contre le risque de change à l'aide du
marché interbancaire à terme, dès la signature du contrat,
il va vendre à terme sa créance. Ainsi, dès ce jour, il va
connaître la somme en FRF qu'il recevra à terme
(c'est-à-dire lors du règlement par son client). De ce fait, il
est insensible aux éventuelles fluctuations des cours de change entre la
date de la signature de son contrat et le moment de l'encaissement de sa
créance.
L'importateur qui effectue des achats en devises
étrangères et qui bénéficie d'un certain
délai de règlement, lui, craint, une hausse du cours de sa devise
de facturation. En effet, cette hausse se traduirait pour lui par un
renchérissement du coût de ses achats. De ce fait, s'il veut se
couvrir contre le risque de change, dès la conclusion de son contrat
d'achat, il peut acheter à terme les devises qui lui seront
nécessaires pour régler sa dette.
Ainsi, il connaîtra immédiatement le montant de
son achat en FRF en ayant recours au cours à terme.
Remarques :
· un achat à terme de devises ne nécessite
pas de sorties de fonds. Le transfert de fonds n'intervient qu'à
l'échéance, ce qui est un avantage conséquent par rapport
à un achat au comptant de devises ;
· le coût de ce type de couverture apparaît
à travers l'expression du taux de change à terme qui est
dépendant du taux de change au comptant. Ainsi, lorsqu'il y a report, le
taux de change à terme étant supérieur au taux de change
au comptant, le coût d'achat des devises à terme est plus
élevé que le coût d'achat de devises au comptant (mais dans
ce cas, la vente à terme de devises est plus intéressante que la
vente de devises au comptant). En revanche, en situation de déport le
coût d'achat à terme de devises est plus faible que le cours
d'achat au comptant de devises. Par conséquent, le coût d'une
couverture sur le marché interbancaire à terme est
dépendant du différentiel de taux entre le cours au comptant et
le cours à terme.
3.3. Les contrats à
terme
Un contrat à terme correspond à une position
ferme sur un marché organisé de prendre livraison ou de donner
livraison à une date donnée d'un produit sous-jacent à un
prix prédéterminé.
Les produits sous-jacents d'un contrat à terme peuvent
être des actifs financiers, tels que des indices boursiers ou des
obligations, ou encore des marchandises ou des matières premières
telles que les produits pétroliers, les céréales ou les
métaux. Ces contrats standardisés précisent la
quantité et la qualité des actifs qui constituent le sous-jacent
du contrat.
L'intérêt des contrats à
terme :
Un contrat à terme sur un marché organisé
consiste à prendre une position ferme d'achat ou de vente d'un
sous-jacent à un prix fixé à l'avance, à une
échéance déterminée et pour une quantité
donnée. A titre d'exemple, on peut citer les contrats à terme qui
portent sur les obligations de première signature ou les contrats
à terme de marchandises tels que les contrats de blé ou de
cuivre, d'aluminium et de zinc. Ces contrats permettent de fixer un prix
d'achat ou de vente pour une échéance future. Ils offrent une
possibilité de gestion du risque de prix de marchandises ou du risque du
taux d'intérêt.
Ø Le producteur de
céréales
Lors d'une décision de production d'un champ de
blé ou de maïs, le critère véritablement
sélectif est celui du plan de production. Une fois la production
imposée, le producteur est dans l'obligation de prendre une
décision de valorisation. Dans une telle situation, il dispose de deux
stratégies de base :
· ne rien faire et attendre afin de valoriser la
production dans le futur. Cette stratégie est fréquemment
utilisée. Elle est fortement spéculative compte tenu de la
volatilité des prix sur le marché des
céréales ;
· la valorisation immédiate de la production par
une vente à terme. Cette stratégie fixe définitivement le
prix, protège le producteur d'une baisse des cours mais ne lui permet
pas de profiter d'une hausse des cours.
Chaque stratégie peut être
préférable à l'autre pour différentes conjonctures
et selon l'anticipation de l'évolution des cours par le producteur. La
stratégie optimale consiste donc en une combinaison des ces trois
stratégies au cours du temps.
Ø Le raffineur de produits
pétroliers :
Les critères de décision du raffineur reposent
sur la quantité de produits à transformer, sur la date d'achat du
brut et sur l'horizon de raffinage. Le plan de raffinage est essentiel afin
d'assurer la marge bénéficiaire. Les produits pétroliers
sont en effet des matières premières difficiles à stocker.
Il est alors intéressant pour le raffineur de mettre en place une
stratégie de stockage virtuel sur les marchés à terme. Les
coûts de stockage étant souvent supérieurs aux marges de
raffinage, cette méthode permet de réduire la marge de raffinage
sans diminuer pour autant la marge bénéficiaire. En fait,
l'ensemble des raffineries fonctionne en flux tendus et dispose de la
stratégie de valorisation suivante :
· l'achat à terme d'une quantité de brut
à 3 mois qui correspond à la capacité de raffinage de
l'entreprise ;
· la valorisation immédiate de la production par
une vente à terme de contrat de fioul domestique et/ou d'essence sans
plomb compte tenu du plan de raffinage fixé en fonction de la demande
sur le marché.
Ces deux opérations sur le marché à terme
des produits pétroliers permettent au raffineur de fixer à
l'avance sa marge bénéficiaire sans avoir à se soucier de
son approvisionnement en brut dans les 3 mois ni de la vente de ces produits
raffinés à l'échéance.
A l'échéance des 3 mois, le raffineur sera en
mesure de bénéficier de son opération de couverture. Si le
prix du brut a augmenté, le bénéfice qu'il
réalisera sur le marché à terme lui permettra
théoriquement de compenser cette hausse des prix. Si le prix du brut sur
le marché au comptant s'est déprécié, alors le gain
qu'il réalisera sur l'achat du brut lui permettra de rembourser la perte
enregistrée sur le marché à terme. En cas de rupture des
stocks, le raffineur aura toujours la possibilité de se fournir en brut
en prenant livraison sur le marché à terme. A la fin du processus
de raffinage, si le marché ne lui offre pas de meilleurs
débouchés que les contrats de vente à terme, il aura la
possibilité de livrer son stock sur le marché à terme et
de conserver ainsi sa marge de raffinage.
3.4. Les contrats
d'option
Un contrat d'option offre le droit et non l'obligation
d'acheter ou de vendre un actif sous-jacent à un prix
prédéterminé au moment de la transaction. Il existe deux
(2) types d'options : l'option dite européenne ne permet d'exercer
ce droit qu'à la maturité du contrat, alors que l'option dite
américaine permet d'exercer le droit d'achat ou de vente tout au long de
la durée de vie de l'option. Les contrats d'option sont en
général émis sur des marchés organisés
où les caractéristiques de l'actif sous-jacent sont
standardisées.
L'intérêt des contrats
d'option :
Dans de nombreux cas, l'arbitrage en couverture d'actif
constitue une valorisation. Dans cette situation, les contrats à terme
ont un intérêt limité puisqu'ils aboutissent uniquement
à figer, à un moment donné, la valeur ou le rendement d'un
actif. Les contrats d'option permettent la mise ne oeuvre de stratégies
évolutives tout en assurant une meilleure maîtrise du risque.
Les contrats d'option offrent des opportunités
d'arbitrage plus adaptées aux activités économiques qui
comportent un grand nombre de clauses conditionnelles. Il est en effet
très courant, en matière commerciale ou financière de
donner des avantages aux contreparties ou à l'inverse d'en obtenir. Ces
pratiques peuvent être analysées en termes de positions
conditionnelles. Ainsi, alors que l'instrument privilégié
permettant de protéger une position ferme sera le contrat à
terme, une positon conditionnelle obtiendra une meilleure protection avec
l'utilisation de contrats d'option.
Afin d'illustrer une position conditionnelle, nous choisirons
le cas d'un distributeur décidant de répondre à un appel
d'offre pour la livraison d'un changement de cacao à une industrie
chocolatière. Dans ce cas particulier, la position du distributeur est
une position conditionnelle qui dépend de la réponse de
l'adjudicateur. Lorsque la réponse est positive, la date de l'appel
d'offre et la date de la réponse, des variations du cours de cacao
peuvent survenir et fausser ainsi les données de l'offre. Le
distributeur dispose de trois stratégies :
· ne rien faire et attendre l'adjudication de l'offre.
Cette stratégie engendre, pour le distributeur, le risque de ne plus
être en conformité avec le marché ;
· la valorisation immédiate de la proposition par
un achat à terme. Cette stratégie fixe définitivement le
prix, mais le distributeur prend le risque de se retrouver à
découvert sur le marché à terme si l'adjudication ne lui
revient pas ;
· l'achat d'une option d'achat. Cette stratégie
offre une protection contre une hausse des cours, tout en permettant le
maintien des caractéristiques originales de l'offre. Son coût doit
toutefois être intégré dans la proposition de prix, ce qui
peut nuire à la compétitivité de l'offre. La prime de
l'option (son coût) est définitivement perdue si le distributeur
n'obtient pas l'adjudication.
Le caractère conditionnel se retrouve dans
différentes activités marchandes. Le marché des options
constitue un outil indispensable pour la gestion du risque de prix des
matières premières, du risque de taux d'intérêt et
du taux de change.
3.5. Le contrat de swap
Le terme de swap signifie
« échange » en langue anglaise. Le contrat de swap
s'apparente à l'échange entre deux parties d'un flux variable
contre un autre flux fixe. Ce contrat peut s'appliquer à tout actif
financier, qu'il s'agisse de taux d'intérêt, de taux de change,
d'actions ou de matières premières. Le contrat de swap
est un instrument hors bilan qui permet aux gestionnaires de couvrir les
différents risques de marché que peuvent contenir leurs
positions. Dans un premier temps, il a permis de contourner les nombreuses
réglementations de change entre les pays. Les premiers swaps
ont donc porté sur le marché des devises. Bien que les devises
soient à l'origine du développement plus important car il
répond aux besoins de couverture contre le risque de taux et à la
gestion des émissions obligataires auxquels sont de plus en plus
confrontées les entreprises.
3.5.1. Le swap de taux
d'intérêt
Le principe du swap de taux
Considérons le cas de deux entreprises A et B qui ont
contracté chacun 1 000 000 EUR remboursable en fin de période de
5 ans. L'entreprise A emprunte au taux de 7 % et l'entreprise B à un
taux variable égal au TAM1(*). Les deux entreprises contractent à swap TAM
contre 7 %, portant sur un nominal de 1 000 000 EUR. A la fin de la
première année si le TAM est à 6 %, l'entreprise A versera
à l'entreprise B les intérêts de 1 000 000 EUR sur une base
de 6 % soit 60 000 EUR alors que l'entreprise B versera à l'entreprise A
les intérêts sur la base de 7 % soit 70 000 EUR. L'entreprise A
aura donc reçu de B les charges d'intérêts à taux
fixe de 7 % sur son emprunt de 1 000 000 EUR, et aura versé un taux
variable à B, ce qui revient, pour elle, à contracter un emprunt
à taux variable. Pour B, c'est la situation inverse : B
reçoit de la part de A de quoi régler ses charges
d'intérêts variables et paye des intérêts fixes en
échange. Si, à la fin de la seconde année, le TAM est
à 7,5 %, l'entreprise A payera cette fois 75 000 EUR à B alors
que B payera toujours 70 000 EUR à A. En fait, les deux entreprises
s'échangent leur engagement en intérêts.
La figure ci-dessous représente les échanges de
flux qui ont lieu entre les deux sociétés.
Entreprise B
Entreprise A
TAM sur 1 MEUR
7 % sur 1 MEUR
Figure 2 : Swap entre A et B
La contrepartie qui paie le taux fixe et reçoit le taux
variable est définie comme l'emprunteur du swap alors que l'autre
contrepartie est définie comme le prêteur.
3.5.2. Les utilisateurs de swap
de taux d'intérêt
Les contrats de swap d'intérêt sont les plus
usités actuellement. Par les différents utilisateurs, il est
possible de citer les banques, les sociétés industrielles ou les
gérants de fonds. Leur recours aux contrats de swap s'expliquent par
différentes raisons. Les sociétés industrielles ont pour
objectif de répliquer un emprunt à taux fixe, les banques
apportent de la liquidité à travers ces contrats et les
gestionnaires de fonds obligataires sont désireux de réaliser des
profits en anticipant une baisse des taux d'intérêt.
Un grand nombre d'entreprises industrielles trouvent des
difficultés à contracter auprès des banques des emprunts
à taux fixe. Cela peut avoir pour cause la faiblesse de leur surface
financière ou un endettement déjà important. Elles
contractent donc des emprunts à taux variable auprès d'une banque
A qu'elles couvrent par un swap de taux auprès d'une banque B. cette
opération leur permet de dupliquer un emprunt à taux variable en
contrepartie d'un spread de taux.
La figure ci-dessous détaille le mécanisme de
l'opération.
Figure 3 : swap de taux (exemple 1)
ENTREPRISE
BANQUE A
BANQUE B
Swap sur Emprunt
de
1 million à 7 %
1 million
contre TAM à
TAM
Les grandes entreprises n'ont pas recours aux emprunts
auprès des banques mais font appel au marché par
l'émission d'emprunts obligataires à long terme. La majeure
partie de ces émissions es réalisée à taux fixe car
la liquidité sur ce type d'obligation est plus grande. Lorsque les
entreprises anticipent une baisse des taux, une des manières d'en tirer
profit est de contracter un swap de taux auprès d'une banque
sur le capital restant de leur émission.
INVESTISSEURS
ENTREPRISE
BANQUE
Swap sur Emprunt
de
10 millions taux fixe
10 millions
contre taux variable
à 7 %
Figure 4 : swap de taux (exemple 2)
Les contrats de swap étant des produits financiers hors
bilan, cela leur permet d'améliorer leur ratio de liquidité
à court terme. Les banques transforment les dépôts à
court terme en financement à long terme, ce qui dégrade leur
ratio de liquidité à court terme.
3.5.3. Le swap de devises
Le principe du contrat de swap de devises est analogue
à celui des swaps de taux, mais les emprunts contractés par les
deux contreparties ne sont libellés dans la même monnaie.
Principe :
Un swap de devises correspond à l'échange entre
deux contreparties d'un emprunt dans deux devises différentes, pour une
même contre valeur.
Le contrat de swap de devises donne lieu entre les deux
parties à :
- un échange du montant de l'emprunt entre les deux
contreparties à l'initiation du contrat ;
- un échange des intérêts portant sur
chaque emprunt au moment des échéances ;
- un échange final, à la maturité de
l'emprunt de sa valeur de remboursement (cf figure 5).
Figure 5 : swap de devises (exemple 1)
ENTREPRISE B
ENTREPRISE A
100 millions d'EUR à
5,5 % sur 5 ans
110 millions d'USD
à 5,1 % sur 5 ans
Il existe trois (3) types de contrats de swap de
devises :
· les swaps de devises au taux fixe contre taux
fixe : le contractant emprunte à taux fixe dans une monnaie et
échange cet emprunt contre un autre emprunt à taux fixe dans une
autre monnaie ;
· les swaps de devises à taux fixe contre taux
variable : le contractant emprunte à taux fixe dans une monnaie et
échange cet emprunt contre un autre emprunt à taux variable dans
une autre monnaie ;
· les swaps de devises à taux variable contre taux
variable : le contractant emprunte à taux variable dans une monnaie
et échange cet emprunt contre un autre emprunt à taux variable
dans une autre monnaie.
Les utilisateurs de swap de devises
Les swaps de devises sont devenus des outils de gestion
indispensables pour le commerce international. Ils ont pour fonction principale
la gestion du risque de change des entreprises et le financement des filiales
à l'étranger des grands groupes financiers et industriels.
La première utilité du contrat de swap de
devises est la gestion du risque de change. Les entreprises canadiennes en
offrent un très bon exemple. Une entreprise domiciliée au Canada
obtiendra les meilleures conditions de financement en CAD alors qu'une grande
partie de son chiffre d'affaires peut être réalisée aux
Etats-Unis en USD. Son activité est donc exposée à un fort
risque de change. Plusieurs possibilités s'offrent alors à cette
entreprise. Elle peut recourir au marché à terme, mais elle peut
également « swaper » son financement en CAD
contre un prêt en USD qui lui permettra d'éliminer le risque de
change engendré par son activité.
Les banques émettrices d'emprunts à long terme
peuvent également recourir aux contrats de swap pour couvrir leur risque
de change. Ce fut le cas en 1995 pour la Banque Centrale de Tunisie. Dans le
cadre de son financement extérieur, la Banque Centrale de Tunisie a
obtenu de meilleures conditions de financement sur le marché des
Samouraïs2(*) à
Tokyo que sur le marché des Yankees3(*) à New York. Elle a donc émis sur ce
marché un Samouraï sur 10 ans. Cependant, 50 % de ces recettes
extérieures sont libellées en USD.
Afin de ne pas subir de risque de change sur son
émission, la Banque Centrale de Tunisie a
« swapé » son émission en JPY contre les USD
auprès de plusieurs grandes banques américaines.
Figure 6 : Swap de devises (exemple 2)
BANQUE US
BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
INVESTISSEURS ET MAISONS DE TITRES JAPONAIS
Swap du montant de
émission d'un
L' émission de JPY en USD
Samouraï
Les filiales à l'étranger des grands groupes
industriels sont souvent confrontées à des difficultés de
financement. En effet, ces filiales ne disposent pas, dans le pays où
elles sont installées, de la surface financière de leur
société mère. Dans ce contexte, les conditions de
financement sont beaucoup moins favorables que celles que peut obtenir la
holding sur son marché domestique. Le financement de la filiale se fait
donc par un emprunt sur le marché domestique de la maison mère.
Cependant, afin de ne pas exposer les activités de la filiale à
un risque de change qui pourrait nuire à sa rentabilité, la
société-mère contracte parallèlement un swap de
devises. Le mécanisme est le suivant :
- la société-mère emprunte sur son
marché domestique à des conditions
préférentielles ;
- la société-mère contracte un swap de
devises dans la monnaie du pays de sa filiale afin de se couvrir contre le
risque de change ;
- la société-mère prête le montant
en devises à sa filiale aux conditions préférentielles
qu'elle a pu obtenir auprès des banques.
Figure 7 : Swap de financement
INVESTISSEURS US
SOCIÉTÉ-MÈRE
BANQUE B
Swap 11 millions USD
Emprunt
10 millions EUR
11 millions USD
Emprunt
10 millions EUR
SOCIÉTÉ FILIALE
Ce type de financement offre un double avantage aux grands
groupes industriels.
Outre le fait de bénéficier de conditions de
financement plus favorables pour les filiales, l'ensemble des risques de taux
d'intérêt et de taux de change de groupe est centralisé au
niveau de la holding, ce qui permet une gestion plus optimale. Plusieurs grands
industriels, tels que USINOR4(*) ou ELF, disposent d'une salle de marché dont la
fonction est de gérer de façon centralisée le risque de
taux et de change de l'ensemble du groupe.
3.5.4. Le swap de
matières premières
Un commodity swap ou swap de matières
premières correspond à un contrat entre deux parties : la
première s'engage à acheter (ou à vendre) à
échéances fixes et durant une période
déterminée une matière première à un prix
fixe. La deuxième s'engage quant à elle à acheter ou
à vendre dans les mêmes conditions la même matière
première à un prix de marché variable, qui sera
déterminé à chaque échéance.
Les swaps de matières premières sont
fréquemment utilisés par les entreprises industrielles qui se
fournissent régulièrement en matières premières.
Ces commodity swaps contractés généralement
auprès des banques leurs offres une couverture contre le risque de
change de prix de ces matières premières et leur permet de
conserver leur marge bénéficiaire.
Figure 8 : Swap de matières
premières
Producteur de cuivre
BANQUE
Groupe industriel
Commodity swap achat
régulier de
cuivre
au prix du marché
Sur l'aluminium prix fixe /
prix du marché
Les industries
métallurgiques, qui consomment de grandes quantités de
métaux tels que l'aluminium ou le cuivre, en sont une bonne
illustration, mais le marché des swaps de matières
premières le plus actif est celui qui porte sur les produits
pétroliers. La plupart des grandes banques de taille internationale sont
présente sur le marché des swaps de pétrole qui offrent
aux producteurs, aux raffineurs et aux distributeurs une couverture essentielle
contre le risque de prix.
Le succès des contrats de swaps a permis de
développer ce marché et de l'appliquer à d'autres actifs
financiers tel que les equity swaps qui portent sur les indices
boursiers.
CHAPITRE II : LES
FACTEURS QUI ENTRAINENT LE RISQUE DE CHANGE
Le risque de change peut résulter des transactions
commerciales ou financières effectuées par l'entreprise au plan
international. Il peut également, dépendre du
développement international de l'entreprise et des investissements
qu'elle a réalisés à l'étranger. Il existe un
risque économique plus général qui peut porter atteinte
à la rentabilité et à la bonne santé de
l'entreprise.
On peut ainsi distinguer plusieurs catégories de
risques de change à savoir :
v les risques résultant des opérations
commerciales ;
v les risques résultant des activités
financières ;
v les risques liés aux investissements à
l'étranger ;
v les risques économiques appelés parfois
risques de compétitivité ou risques induits.
Les risques concernant les opérations commerciales et
certaines opérations financières sont parfois appelés
risques de transaction.
Section 1 : Les risques de change liés aux
opérations commerciales
Toute entreprise qui réalise des transactions
commerciales libellées en devise est soumise à un risque de
change : le règlement financier de cette transaction peut se
réaliser à un cours différent de celui qui a
été retenu au moment de l'engagement de la transaction.
Le risque de change est dû au décalage de temps
qui peut exister entre le règlement de la transaction et de l'engagement
de cette transaction.
Toute entreprise exportatrice de biens ou services,
payés en devise à une certaine échéance, est
exposée à une baisse éventuelle de la devise de
facturation, à l'inverse, l'importateur est confronté à un
risque de change lorsque la devise de facturation croît entre la
période de la commande à celle du règlement du prix
d'importation en devise.
Section 2 : Les risques liés aux opérations
financières
Toute entreprise qui prête ou emprunte en devises
étrangères, à court, moyen ou long terme, s'expose
à un risque de change.
Une entreprise, en empruntant, craint une appréciation
de la devise dans laquelle est libellé son emprunt, car elle pourrait
être amenée à payer un montant plus élevé que
celui qu'elle a contracté.
Egalement, une entreprise qui prête prend le risque de
voir se déprécier la devise dans laquelle elle a libellé
son prêt, ce qui aura pour effet de diminuer le capital qui lui sera
remboursé.
Section 3 : Les risques de change liés aux
investissements transfrontaliers
Le développement international d'une entreprise et les
investissements réalisés à l'étranger peuvent
engendrer plusieurs types de risques. Ces risques de change peuvent porter soit
sur les flux financiers provenant des filiales par exemple, le paiement des
devises ou des redevances, soit porter sur la valeur des actifs
possédés à l'étranger et la conversion de la valeur
de ces actifs en monnaie nationale dans les comptes consolidés.
Notons enfin, qu'il peut exister un risque de change
conditionnel résultant, par exemple, des cautions souscrites en
faveur des filiales à l'étranger.
Section 4 : Les
risques de change liés aux opérations économiques
Le risque de change économique est lié au futur
de l'entreprise. Par définition, il est donc difficile à
apprécier et à mesurer. En effet, il s'agit de prendre en compte
toutes les conséquences que pourra avoir une variation du taux de change
sur une entreprise (c'est-à-dire sur ses coûts de production, sur
son chiffre d'affaires...). La rentabilité de l'entreprise et sa
compétitivité peuvent être remises en cause du fait de
variations de change.
Ce risque de change économique est parfois
appelé risque de compétitivité, risque induit ou encore
risque industriel.
Section 5 : L'apparition du risque de change
Le risque de change apparaît dès lors que
l'entreprise a recours à une devise étrangère pour traiter
des opérations commerciales ou financières.
En effet, des variations des cours de change vont
entraîner des fluctuations de valeur de ces éléments
libellés dans une devise différente de celle que l'entreprise
utilise pour établir ses documents financiers.
Dans ce cas, des gains ou des pertes de change vont
apparaître. De fait, le risque de change est lié à
l'abandon du système de parité fixe en 1971.
Un exemple très simple permet d'illustrer le risque de
change : le 1/06/n un importateur français a passé une
commande de marchandises à un fournisseur américain pour une
valeur de USD 100 000, payable à 3 mois. Le 1/06 de l'année n, le
cours du dollar est à 6,00 FRF. Le 1/09 de l'année n, trois (3)
cas sont envisageables :
- le cours du dollar a baissé, si par exemple le cours
est à 5,50 FRF, l'importateur voit sa dette diminuer puisqu'elle est
désormais de 550 000 FRF (au lieu de 600 000 FRF). L'importateur a ainsi
obtenu un gain de change de 50 000 FRF ;
- le cours du dollar est resté à 6,00 FRF.
L'importateur devra régler 600 000 FRF, somme équivalente
à celle prévue lors de la passation de la commande ;
- le cours du dollar a augmenté et il s'établit
à cette date à 6,40 FRF. L'importateur va devoir régler
640 000 FRF, ce qui signifie qu'il a subi une perte de change de 40 000 FRF.
Ce exemple met en évidence les gains et les pertes de
change liées à une importation.
Lorsqu'il s'agit d'une exportation, l'entreprise subit une
perte de change lorsque la devise étrangère (c'est-à-dire
sa devise de facturation) baisse tandis qu'elle obtient un gain de change si la
devise s'apprécie.
L'étude des différentes catégories de
risques de change révèle que le risque de change ne naît
pas seulement au moment où la comptabilité enregistre une
écriture, ce qui correspond à un risque comptable. Dans de
nombreux cas, il naît en amont, c'est-à-dire avant même
qu'il soit reconnu par la comptabilité.
On peut distinguer plusieurs étapes dans l'existence du
risque de change, ce qui entraîne des risques de change de nature
différente notamment :
* le risque de change aléatoire : il est
aléatoire, lorsqu'il n'y a pas d'engagement ferme ou définitif de
la part des deux contractants. C'est par exemple le cas de la
préparation d'un catalogue ou de la préparation d'une soumission
à un appel d'offre ;
* le risque de change conditionnel : il est
conditionnel, lorsqu'il y a pas un engagement irréversible de la part
d'un partenaire mais que l'autre partenaire n'a pas encore manifesté sa
volonté. La réalisation de l'engagement demeure encore
incertaine, car soumise à la condition que l'autre partenaire accepte
(risque conditionnel ou optionnel) ;
* le risque de change réel ou certain :
il est certain ou réel lorsqu'il résulte de deux engagements
irréversibles et réciproques d'une part de l'exportateur et
d'autre part, de l'importateur. Il devient certain ou réel lors de la
signature d'une commande, ou lorsque la réponse à un appel
d'offre est positive.
CHAPITRE III : LES REGIMES DE FLUCTUATION DES
MONNAIES
Section 1 : Le risque
de transaction
Le risque de change de transaction est le risque de perte
lié aux variations de cours de change. Toutes les entreprises qui
réalisent des opérations commerciales ou financières
engagées en devises sont confrontées à ce risque. Une
variation de quelques points de la parité entre la monnaie nationale,
généralement monnaie de référence, et la devise
étrangère, peut remettre en question la rentabilité de
toute affaire internationale facturée en devise. Ce risque n'est donc
pas à négliger ! Bien au contraire, il implique pour
l'entreprise, pour son trésorier, comptable ou financier, une attention
toute particulière qui sera d'autant plus assidue que le nombre de
transactions avec l'étranger est élevé et que ces
transactions sont diversifiées.
Il est indispensable que l'entreprise définisse dans un
premier temps sa politique générale de couverture à
l'égard du risque de transaction.
Quel niveau de risque l'entreprise est-elle prête
à assumer ? Voudra-t-elle se couvrir en toute circonstance et en
assumer le coût, ou bien adoptera-t-elle une attitude
spéculative ?
Une fois les réponses à ces questions
déterminées, l'entreprise se tournera vers les actions
suivantes :
- elle mesurera le risque auquel elle est confrontée au
travers de la position de change ;
- elle estimera l'évolution probable du cours des
devises mises en jeu ;
- elle analysera les techniques de couverture
existantes ;
- elle fera un choix quant à la technique de couverture
la plus appropriée.
1.1.La genèse du
risque de transaction
L'entreprise doit tenir compte de l'entrée en risque de
change bien avant la connaissance exacte de la teneur du contrat. La gestion du
risque peut se réaliser dès l'émission de l'offre ou du
catalogue des marchandises proposées dans le cas d'opérations
d'exportation, ou de la commande dans le cadre d'activités
d'importation.
ENTRÉE DU RISQUE DE CHANGE
Sortie du risque de change
MISE À DÉPOSITION DES FONDS
PAIEMENT
par le client
FACTURATION
COMMANDE
OFFRE
catalogue
TEMPS
Risque potentiel
Risque certain
Source : Exporter
(COFACE)
Toutefois, tenir compte du risque de change le plus tôt
possible ne signifie passe couvrir systématiquement, mais gérer
activement son risque. Cette gestion conduira le trésorier de
l'entreprise à s'interroger sur la méthodologie de couverture
à mettre en oeuvre. En effet, les techniques de couverture ne doivent
pas s'appliquer de manière indifférente et uniforme aux
différentes opérations internationales. Certaines seront plus
adaptées que d'autres aux circonstances particulières, notamment
par rapport au type de client que nous aurons face à nous (son pays, les
rapports de force,...). Ces techniques, de plus, ont des coûts
variés, qu'il es également important de prendre en compte dans
notre analyse de rentabilité de l'opération concernée.
Le schéma ci-dessus fait apparaître deux (2)
zones :
- avant la commande : si l'entreprise vend en devises, le
risque est potentiel, il ne deviendra certain que si l'offre est
retenue ;
- après la commande : l'entreprise connaît
la devise retenue, le montant et souvent, les délais de livraison ;
le risque est alors certain.
L'enregistrement comptable ne pourra se réaliser que
lorsque les quatre (4) éléments suivantes sont connus : le
montant, la devise, la date « précise » du contrat
et la date prévue du règlement.
Toutefois, il faut tenir compte de l'entrée en risque
de change bien avant la connaissance exacte des quatre données
ci-dessus. La gestion du risque peut se réaliser dès
l'émission de l'offre ou du catalogue voire lors des prévisions
(entrée en risque économique).
111. La politique de
couverture
Dès lors une entreprise entend exercer des
activités internationales, elle doit s'inquiéter de la politique
de couverture à mettre en oeuvre pour se protéger contre le
risque de transaction lié aux ventes futures en devises
étrangères. Le risque de change n'apparaît pas de
manière instantanée au moment de la facturation. Ce risque doit
être pris en compte bien avant, dès l'émission de l'offre,
du catalogue ou de l'appel d'offre qui plus est, il est important que
l'entreprise se fixe des « seuils de tolérance »
face à ce risque.
A partir de quel moment se couvrira-t-elle ? Quel niveau
de risque est-elle prête à assumer ?
112.La détermination des
seuils de tolérance
L'entreprise doit déterminer ses propres seuils de
tolérance face au risque de change de transaction. Trois (3)
possibilités s'offrent à elle selon les situations : la non
couverture du risque, la couverture systématique et la couverture
sélective.
1.2. La position de
change
La position de change de l'entreprise est un inventaire de
toutes les opérations comptables en devises avec l'étranger. Elle
est liée aux avoirs et dettes de l'entreprise exprimés en
devises.
Elle recouvre les créances sur clients, les
dépôts en devises, les achats ou ventes à terme, les dettes
fournisseurs.
Calculée plus ou moins régulièrement
selon la fréquence des opérations commerciales et
financières de l'entreprise, elle peut se présenter sous la forme
suivante (en supposant que les avoirs et engagements arrivent à
échéance au même moment) :
Tableau : Position de change
Libellés des opérations
|
Montant (en 1 000 USD)
|
Cours USD/EUR lors de l'opération
|
Valorisation
|
AVOIRS
|
|
|
|
Créances détenues sur des tiers
|
150
|
0,8652
|
129,78
|
Dépôts ou prêts en devises
|
50
|
0,9710
|
48,55
|
Achats à terme
|
70
|
0,9210
|
64,47
|
(a) Total avoirs valorisés au cours
moyen (1)
|
270
|
0,8992
|
242,80
|
ENGAGEMENTS
|
|
|
|
Dettes clients
|
5
|
0,8715
|
4,36
|
Emprunts en devises
|
40
|
0,8856
|
35,42
|
Vente à terme
|
135
|
0,8652
|
116,80
|
(b) Total engagements valorisés au
cours moyen (1)
|
180
|
0,8699
|
156,58
|
(a) - (b) Position nette
|
90
|
1,0174
|
86,22
|
Source :
Exporter (COFACE)
(1) Cours moyen = moyenne des cours
pondérés
La position de change ainsi déterminée est
dite :
· nulle ou fermée si les engagements sont
égaux aux avoirs ;
· ouverte dès qu'il y a une différence. La
position est appelée « longue » s'il y a un
excédent de créances en devises (ce qui est le cas dans
l'exemple) et « courte » si l'excédent correspond
à des dettes.
Ø Une entreprise en position courte
par rapport à une devise, redoute la hausse de cette devise,
car, en cas de hausse, elle devrait rembourser ses dettes à un cours
supérieur à celui auquel elle a emprunté.
Ø Une entreprise en position longue
craint une baisse de cours de cette devise car se créances lui
seront remboursées à un cours inférieur à celui
auquel elle a prêté.
Une entreprise uniquement exportatrice disposera toujours
d'une position de change dite longue, recouvrant principalement des
créances sur clients. Une entreprise uniquement importatrice, quant
à elle, aura une position de change dite courte,
matérialisée quasi-exclusivement par des dettes fournisseurs.
La position de change détermine réellement le
risque encouru par l'entreprise. C'est sur position que l'entreprise court un
risque de perte suite à une variation défavorable des cours de
change.
Les cours à prendre en compte pour valoriser les
opérations déterminant la position de change peuvent être
les suivants :
· le cours du jour de l'entrée en risque de change
(ordre, commande, facture par exemple) ;
· le cours à terme ;
· le cours de prêt ou de l'emprunt en devise.
La position de change doit répondre à trois (3)
critères :
- elle doit être fiable : toutes les modifications
y sont intégrées dans les plus brefs délais ;
- elle doit être claire : facile à lire et
à mettre à jour ;
- elle doit être actualisée : il doit s'agir
d'un calcul quotidien.
En effet, la position de change d'une entreprise peut
être définie comme un document qui recense, par
échéance et par devises, le montant des devises à recevoir
et à livrer des différents engagements de l'entreprise.
Ces différents engagements peuvent être inscrits
au bilan ou hors bilan.
La monnaie de référence est, en principe, celle
du pays dans lequel est implantée l'entreprise. S'il s'agit d'une
filiale d'un groupe multinational, on peut retenir la monnaie de la
société mère.
Gérer en position de change consiste à
globaliser les différents mouvements relatifs à une devise pour
ne retenir que le solde. C'est ainsi que l'on peut dire que « par
position de change, on entend les soldes en chaque devise à payer ou
à recevoir pour lesquels il n'existe pas de couverture de change et qui
par conséquent, restent exposés au risque de
change ».
L'objectif de la position de change es d'apprécier en
permanence l'exposition au risque de change de l'entreprise ou du groupe. Elle
doit donner une valorisation de ce que résulte aussi bien de la
variation du cours de change que des écarts d'échéances
des éléments qui la compose.
La position de change est construite en deux (2)
étapes :
v on collecte d'abord l'information auprès des
différents services ;
v la synthèse de l'information permet de calculer les
soldes exposés devise par devise.
Les éléments à retenir dépendent
de l'activité et de l'organisation de l'entreprise.
A chaque type d'entreprise peut correspondre un modèle
spécifique de position de change.
Sans prétendre donner une liste exhaustive, on peut
identifier, à titre d'exemple, les éléments
suivants :
q les différents soldes des comptes bancaires en
devises ;
q les achats et les ventes en devises déjà
comptabilisés qui seront inscrits à leur date de règlement
prévu ;
q les commandes passées ou reçues, et les divers
engagements, non encore comptabilisés ;
q les différentes opérations de
trésorerie en devises : achats et cessions de devises, emprunt et
prêts en devises ;
q les opérations financières
réalisées avec les filiales à l'étranger,
prêts et emprunts, versement de capital ou rapatriement de dividendes.
Nous noterons que ces différents éléments
proviennent de sources d'informations dispersées dans l'entreprise. La
construction de la position de change nécessite une bonne circulation
des informations et de nombreuses communications entre les différents
services de l'entreprise.
La position de change est un instrument de gestion du risque
de change. Le trésorier doit retenir et classer les
éléments en fonction de l'activité et de l'organisation
des entreprises. Pour un groupe, par exemple, il peut être important de
distinguer les éléments groupe et hors groupe.
La position de change globale peut s'analyser en deux sous
ensembles : la position « opérationnelle » et
la position « structurelle » :
v la position de change
« opérationnelle », ou « position de
change de transaction », regroupe l'ensemble des opérations
commerciales ou financières qui doivent donner lieu dans un avenir
proche et prévisible à un flux de devises contre francs.
Les écarts de conversion correspondant à des
gains et à des pertes latents de change, sont, de façon
générale, pris en charges ou en produits dans le résultat
de l'exercice ;
v La position de change « structurelle »
regroupe l'ensemble des éléments constituant des investissements
à plus ou moins long terme tels que les investissements immobiliers, et
qui, normalement, ne doivent pas donner lieu dans un futur proche et
prévisible à un flux de devises.
Les écarts de conversion constatés sur les
éléments structurels sont différés et ne sont pas
pris en compte sur le résultat de l'exercice.
La position de change au comptant regroupe
l'ensemble des opérations d'achats et de ventes au comptant de
devises.
La position de change à terme
regroupe, d'une part, l'ensemble des opérations d'achat et de vente
à terme de devises et, d'autre part, les prêts et créances,
les emprunts et dettes, les commandes à livrer et à recevoir
existant à la date d'établissement de la position.
Cette distinction est fréquemment utilisée pour
établir les positions de change des établissements bancaires ou
des entreprises ayant une importante activité financière.
Une fois la position nette au cours du jour
évaluée, il est souhaitable d'estimer l'évolution des taux
de change. Cette estimation, en effet, sert de base aux décisions qui
seront prises en matière de gestion du risque.
1.2. L'estimation de
l'évolution des taux de change
Estimer l'évolution des devises suppose qu'une
structure soit mise en place. Or, dans une entreprise, une telle solution ne
peut s'envisager que si le chiffre d'affaires en devises, pondéré
par le risque de change, atteint un niveau auquel l'espérance de gain
équivaut, au moins, aux coûts de mise en oeuvre de la structure
(salaire et charges sociales du trésorier compris). Cette limite
étant explicitée, l'estimation de l'évolution des taux de
change peut se réaliser à partir de deux (2)
méthodes : l'analyse économique et l'analyse statistique.
113.L'analyse
économique
Elle se fonde sur l'observation des agrégats et des
indices économiques pouvant influencer les cours de change de la devise
étudiée. Par ces variables, quatre (4) sont
particulièrement importantes :
· le différentiel de taux d'inflation entre les
deux pays partenaires. Le pays ayant le taux d'inflation le plus
élevé verra une pression à la baisse de s'exercer sur sa
monnaie afin de conserver la parité des pouvoirs d'achat ;
· l'écart des taux d'intérêt
réel (taux d'intérêt moins taux d'inflation). Les capitaux
ont tendance à se placer dans les monnaies des pays offrant la
rémunération la plus avantageuse. Cet afflux de capitaux a pour
conséquence une hausse de la devise ;
· l'appréciation des situations économique,
sociale, financière et politique du pays. Ce critère inclut un
facteur psychologique important : l'évolution de la capacité
des dirigeants à mettre en oeuvre des politiques économique et
monétaire rigoureuses sans être discrédités aux yeux
de la population ;
· l'excédent de la balance des paiements. Les pays
débiteurs, pour apurer leur position, demandent la monnaie du pays en
excédent, ce qui a pour effet d'apprécier cette
dernière.
Cette méthode est employée pour des
prévisions à moyen terme car les lois économiques doivent
avoir le temps de jouer.
113.L'analyse statistique
C'est une méthode qui a pour objectif de
déterminer des points de retournement de tendance. Plusieurs approches
existent :
- mathématique, avec la recherche de variables
aléatoires sous-jacentes à une évolution des
cours ;
- analytique, fondée sur la moyenne mobile des
cotations durant une période plus ou moins longue (d'une semaine
à un an) ;
- graphique (chartiste), cherchant à reconnaître,
dans les courbes des cours, des figures, liées à des points de
retournement de tendance, qui tendent à se répéter.
Les trois (3) analyses ci-dessus partent du principe que le
passé dispose de données suffisantes pour prévoir l'avenir
et ceci quel qu'en soit le terme : aussi peuvent elles être
utilisées pour des prévisions à brève
échéance.
L'entreprise peut confirmer son évaluation des taux de
change, en utilisant les services de sa banque ainsi que de nombreux organismes
spécialisés.
113.L'analyse
monétaire
Un pays souffrira d'une crise monétaire lorsque la
capacité de rembourser la dette extérieure (publique et
privée) libellée en devise étrangère du pays est
fortement mise en doute (crise de confiance). La sortie de capitaux à
court terme fait alors chuter le taux de change de la monnaie, rendant le
remboursement encore plus difficile.
Ainsi, une entreprise qui se trouve placée dans une
telle situation souffrira également des risques de changes liés
aux opérations économiques.
Section 2 : Le risque
de perte de compétitivité
Une variation des taux de change d'une monnaie par rapport
à une monnaie étrangère peut affecter la
compétitivité de nos produits, les rendant plus ou moins chers
pour les acheteurs étrangers selon que le pays dévalue ou
réévalue sa monnaie. De même, une variation positive ou
négative des cours de change peut affecter le prix de nos importations
de matières premières, affectant de la sorte le coût de
revient de nos produits finaux.
Nous allons étudier le cas de l'exportateur, de
l'importateur et les règles générales.
2.1. Cas de
l'exportateur
La société européenne Graindor exporte
vers l'entreprise américaine Good Morning 30 000 litres d'huile de
tournesol. La remise de prix faite par Graindor au mois de juin est de 500 EUR
les mille litres d'huile, le taux de change étant de USD1 = 1 EUR. Cette
offre était à l'époque plus avantageuse que celle remise
par le principal concurrent de Graindor, une entreprise sud africaine
appelée Foody, qui avait alors fait une remise de 520 EUR les mille
litres, à conditions de vente égales. Voyons comment une
dévaluation ou une réévaluation d'une monnaie par rapport
à une autre peut affecter la compétitivité des produits
proposés par l'entreprise européenne.
Dévaluation de l'EUR par rapport au USD 1 EUR = 0,91
USD
|
1 000 litres d'huile coûtent maintenant
l'équivalent de 910 USD. La dévaluation de l'euro par rapport au
dollar a affecté positivement la compétitivité de
l'entreprise européenne. Les importations d'huile sont devenues
moins chères en dollars qu'auparavant pour les clients de
Graindor.
|
Réévaluation de l'EUR par rapport au USD
1 EUR = 1,1 USD
|
1 000 litres d'huile coûtent 1 100 USD. La
réévaluation du dollar par rapport à l'euro a
affecté négativement la compétitivité de
l'entreprise européenne. Les importations d'huile sont devenues
plus chères en dollars qu'auparavant pour les clients de
Graindor qui auront tendance à se tourner vers le fournisseur sud
africain.
|
2.2. Cas de
l'importateur
Pour fabriquer son huile de tournesol, imaginons que Graindor
doit importer des graines de tournesol des Etats-Unis. Son fournisseur,
l'entreprise Butterfly, lui offre un prix de 1 000 USD la tonne de graines. Les
taux de change au moment où l'offre es acceptée est de 1 EUR = 1
USD. Voyons à nouveau comment Graindor peut être affecté
par une dévaluation ou une réévaluation de l'euro par
rapport au dollar.
Dévaluation de l'EUR par rapport au USD
1 EUR = 0,91 USD
|
1 tonne de graines coûte maintenant la somme de 1 100
EUR. Le prix des importations de matières premières
exprimé en euros est plus élevé pour la
société européenne Graindor suite à la
dévaluation de l'euro par rapport au dollar
|
Réévaluation de l'EUR par rapport au USD
1 EUR = 1,1 USD
|
1 tonne de graines coûte maintenant la somme de 910 EUR.
Le prix des importations de matières premières
exprimé en euros est moins élevé pour la
société européenne Graindor suite à la
réévaluation de l'euro par rapport au dollar.
|
2.3. Les règles
générales
2.3.1. A court terme
· si la devise locale s'apprécie, il est
vraisemblable que les exportations diminueront, car elles seront moins
compétitives. Ainsi, si une firme fabrique surtout pour l'exportation,
une appréciation de la monnaie locale aura un impact négatif sur
les ventes de l'entreprise.
Cependant, si l'entreprise importe une partie importante de
ses matières premières elle verra le prix de ces imputs
diminuer.
L'appréciation de la devise locale entraîne une
diminution des recettes d'exploitation et des dépenses d'exploitation.
Il faudra déterminer si l'impact est plus grand sur les recettes que sur
les dépenses ;
· si la devise locale se déprécie, les
ventes locales devraient augmenter, car les produits fabriqués
deviennent plus compétitifs. Les prix en devises
étrangères, toutes autres choses restant égales,
diminuent.
Cependant, si l'entreprise importe une partie importante de
ses produits, elle verra leur prix augmenter. La dépréciation de
la devise locale entraîne une hausse des recettes d'exploitation et des
dépenses d'exploitation. Il faudra là encore déterminer si
l'impact est plus grand sur les dépenses que sur les recettes.
Le premier effet d'une dévaluation est, par
conséquent, d'accroître les exportations et de diminuer les
importations du pays qui décide de dévaluer. A l'inverse, une
réévaluation entraîne une diminution des exportations et
une augmentation des importations du pays. Cette politique est parfaitement
apte à résorber un déficit ou un excédent de la
balance des paiements. A moyen et long terme, on ne peut cependant, en rester
là et négliger certains effets secondaires de la
dévaluation.
3.3.2. A moyen et long
terme
Même si un pays qui dévalue importe moins, cela
ne signifie pas qu'il n'importe plus du tout. Dans ce pays, le coût des
produits importés, notamment celui des matières premières,
augmente. Les entreprises réagissent à cette hausse des
coûts en augmentant les prix (inflation des coûts). Cet effet
aléatoire est d'autant plus important que le pays en question est petit
et qu'il ne lui est donc pas possible de substituer des produits nationaux aux
produits importés. Il est encore renforcé lorsqu'il existe dans
le pays un système d'indexation automatique des salaires par rapport au
niveau général des prix.
Une politique de dévaluation menée par un
gouvernement en vue de résorber un déficit de la balance des
paiements risque donc d'être accompagnée d'un
phénomène général d'augmentation des prix
(inflation), sauf si, par exemple, le gouvernement applique une stricte
politique de contrôle des prix qui, dans ce cas, nous empêchera de
conserver nos marges bénéficiaires.
Dans le même temps, à l'étranger, le prix
des produits intermédiaires importés diminue. Cette baisse des
coûts de production permet aux entreprises importatrices de faire
pression sur leur propre prix en vue de sauvegarder leur part de marché
momentanément menacée par les importations de produits finis
concurrents devenus chers en devise étrangère.
A l'inverse, dans le cadre d'une réévaluation,
les entrepreneurs étrangers achètent à un prix plus
élevé les produits nationaux. Ils voient donc leur prix
augmenter, alors que le pays qui réévalue enregistre une baisse
des coûts de production des fermes et peut, par conséquent,
maintenir des prix stables. Cette stabilité des prix nationaux,
comparée à la hausse des prix étrangers, finit par
compenser les avantages que l'on a retirés à court terme de la
réévaluation (diminution des exportations).
Une politique de réévaluation menée par
un gouvernement en vue de résorber un excédent de la balance des
paiements risque donc de se voir inutile suite à un
phénomène général de stabilisation des prix
nationaux comparée à la hausse des prix étrangers.
TROISIEME PARTIE : LES
TECHNIQUES DE COUVERTURE DU RISQUE DE CHANGE
CHAPITRE I : LES TECHNIQUES INTERNES A L'ENTREPRISE
Les entreprises importatrices et exportatrices voient leur
rentabilité très influencée par les variations de la
valeur des devises.
Ces influences amènent les entreprises à prendre
en considérations des techniques pour la gestion de leur risque de
change.
Les principales influences sont la mondialisation de
l'économie et l'interdépendance des marchés.
La première ne surprendra personne puisque auparavant,
peu d'entreprises avaient l'opportunité d'ouvrir leurs frontières
au reste du monde.
De nos jours beaucoup d'entre elles font des affaires à
l'échelle internationale.
En effet, ces entreprises voient leur développement
s'accélérer grâce à la vente des biens et services
à l'étranger ou encore à l'importation des matières
premières moins coûteuses et de composants de meilleure
qualité.
C'est ainsi que depuis le début des années 1990,
ces phénomènes ont poussé les entreprises à
s'intéresser davantage à la négociation des devises
internationales.
La deuxième, l'interdépendance des
marchés, réside dans le fait que les marchés de change
peuvent générer des réactions en chaîne qui agissent
sur la valeur des devises. L'exemple patent est la hausse des cours du
pétrole et des matières premières qui est provoquée
par un accès généralisé d'incertitude et de
spéculation.
Au demeurant, les entreprises sont amenées à
prendre en charge le risque de change.
Section 1 : Le choix de la monnaie de
facturation
Toute transaction entre un exportateur et un acheteur
étranger a pour conséquence de mettre automatiquement l'une des
deux parties en position de change. Celle-ci devra effectuer une
opération de change au moment du règlement.
· la facturation en euros : c'est
à l'évidence la solution de facilité pour une entreprise
française. Le risque de change est alors supporté par l'autre
partie contractante. Toutefois, vous devrez être attentif au fait que les
conditions de votre compétitivité par rapport à l'offre
d'un concurrent peuvent être modifiées si son offre est
présentée dans une devise autre que l'Euro.
· La facturation en devises : la
facturation dans la devise de l'acheteur présente un avantage commercial
essentiel, mais elle nécessite toutefois, pour nous de nous couvrir du
risque de change.
Quel que soit notre choix, il devra s'appuyer sur une bonne
connaissance de notre prix en euro.
En choisissant sa monnaie plutôt qu'une devise, une
entreprise peut croire que le risque de change est inexistant.
C'est le cas en effet pour elle mais en fait ce risque est
reporté sur la contrepartie commerciale.
A moins d'être le leader incontesté dans un
domaine, ce transfert de risque peut rendre les négociations
commerciales plus difficiles.
Inversement, en acceptant des transactions en devises,
l'entreprise donne une image de professionnalisme et se retrouve en position de
force pour négocier sur d'autres points.
L'entreprise doit par contre, mettre en place une gestion du
risque de change.
A noter que dans certains cas, une entreprise ne
maîtrise pas le choix de la devise. En effet, ce choix peut lui
être imposé par la législation des changes en vigueur dans
le pays en question, par le fait que la devise en question n'est pas
négociable (on ne peut se procurer la devise) ou encore par habitude (la
Livre Sterling est très utilisée par les pays du
Commonwealth).
L'opérateur international doit tenir de divers
éléments. Les uns lui sont imposés par l'environnement,
les autres sont internes à son entreprises.
Parmi les critères exogènes pouvant influencer
la décision de facturer en devises, trois (3) sont
particulièrement importants :
Ø La législation des
changes : il peut arriver que des pays imposent leur monnaie
nationale dans les opérations commerciales avec l'étranger tant
à l'achat qu'à la vente ;
Ø La zone géographique :
certains pays, soit pour des raisons de proximité, soit par le fait de
relations historiques et/ou financières, ont pour habitude de commercer
dans une devise tierce. Celle-ci est en général, le dollar
américain (USD) dans de nombreux pays d'Amérique Latine, du
Moyen-Orient et d'Asie du Sud-Est, La Livre Sterling (GBP) dans les pays
Commonwealth et l'Euro dans la zone Euro ;
Ø Le marché des changes du pays
acheteur : quelquefois, il n'existe pas dans le pays de
l'acheteur, un marché des changes de la monnaie du vendeur.
Dans ce cas, l'importateur a des difficultés à
se procurer la devise du paiement auprès des banques locales et peut
être amené à refuser la transaction commerciale.
Parmi les critères internes que l'entreprise doit
prendre en compte lorsqu'elle a le choix de la devise de facturation,
l'entreprise peut opter pour celle qui :
- compense une position de sens contraire pour le devise
envisagée, elle annule ainsi son risque de change ;
- lui permet un financement à faible taux
d'intérêt ou bien un cours à terme favorable ;
- augmente ses capacités de négociation
auprès de son banquier qui préfère nombre de transactions
avec d'importants volumes unitaires libellés en une ou deux devises.
Dans tous les cas, le trésorier a intérêt
à :
· facturer et/ou payer eu une
« grande » monnaie transférable et servant aux
paiement internationaux. C'est le cas du Dollar américain, de la Livre
Sterling, du Yen et de l'Euro ;
· faciliter la gestion en utilisant peu de devises car
suivre leur évolution n'est pas aisé et nécessite de
nombreuses informations et du temps pour les traiter.
La tentation d'utiliser l'Euro est grande puisque, dans ce
cas, toutes les difficultés précitées disparaissent. En
fait, celles-ci ne sont pas supprimées mais sont
transférées à la société
étrangère qui en tiendra compte en dernier ressort. Ainsi, il
n'est pas toujours souhaitable d'opter pour la politique qui semble, à
priori la plus simple à mettre en oeuvre, c'est-à-dire la
facturation systématique en Euro.
Section 2 : Le termaillage :
Le termaillage consiste à accélérer ou
retarder les encaissements ou les décaissements des devises
étrangères selon l'évolution anticipée de ces
devises. Cette technique vise donc à faire varier les termes de
paiements afin de profiter de l'évolution favorable des cours.
Les situations suivantes peuvent se présenter :
q si l'exportateur anticipe une appréciation de la
devise de facturation, il tentera de retarder l'encaissement de sa
créance pour bénéficier d'un cours futur plus
avantageux.
A l'inverse, si l'exportateur anticipe une
dépréciation de la devise de facturation, il tentera
d'accélérer l'encaissement de sa créance pour
bénéficier du cours actuel plus avantageux ;
q si l'importateur se trouve face à une tendance
à l'appréciation de la devise du contrat d'achat, il sera
tenté d'anticiper son règlement. Au contraire, si l'importateur
se trouve face à une tendance à la dépréciation de
la devise du contrat d'achat, il tentera de retarder son règlement de
manière à pouvoir bénéficier d'un cours futur plus
avantageux.
Le tableau ci-dessous mentionne les principales
décisions à prendre, compte tenu de la tendance de la
devise :
Tableau 2 : Décision à prendre face
à la tendance de la devise :
|
Importations
|
Exportations
|
La devise
s'apprécie
|
Accélérer le paiement
|
Retarder le paiement
|
La devise se
déprécie
|
Retarder le paiement
|
Accélérer le paiement
|
Les techniques visant à mesurer l'évolution des
cours de change mobilisent des ressources importantes. La technique du
termaillage, basée principalement sur cette estimation de
l'évolution des cours, n'est applicable que dans la mesure où
notre chiffre d'affaires à l'exportation et les pertes potentielles
liées aux variations du cours de change justifient la mise en place
d'une telle structure. De plus, le termaillage présente des limites qui
sont liées au niveau de la trésorerie de l'entreprise et aux
contraintes commerciales.
La procédure dite de
« termaillage » (leads and lags) consiste
à faire varier les termes de paiement afin de bénéficier
de l'évolution favorable des cours de change.
Les leads correspondent aux paiements
anticipés, tandis que les lags sont des paiements
différés.
Le termaillage ne s'agit a proprement parler d'une technique
de couverture du risque de change, mais d'une méthode qui consiste
à tenter de profiter des variations du cours en fonction des
anticipations de l'opérateur.
Lorsqu'un exportateur s'attend à une
appréciation de la devise dans laquelle est libellé son contrat
d'exportation, il cherche à retarder le paiement et l'encaissement de la
créance. S'il anticipe une dépréciation de la devise du
contrat, il tente d'accélérer le paiement et l'encaissement.
L'importateur agira quant à lui de la façon inverse.
Le termaillage peut être limité, voire interdit,
par la réglementation des changes. Toutefois, il est fréquemment
mis en application dans les paiements intergroupes.
Un exportateur peut limiter son risque de change en accordant
un escompte pour paiement anticipé. Le montant de cet escompte
représente le coût de la couverture du risque pour
l'exportateur.
L'escompte pour paiement anticipé présente
plusieurs avantages :
- il accroît la trésorerie de
l'entreprise ;
- il supprime le risque de crédit.
Section 3 : Les clauses d'indexation dans les
contrats :
Les clauses d'indexation rédigées dans les
contrats d'achat ou de vente internationale visent à prévoir
contractuellement les modalités de partage du risque de change de
transaction entre l'acheteur et le vendeur, dans l'hypothèse où
une variation du cours de change de la devise choisie par les parties
interviendrait.
Fruits de négociations, il n'existe pas de clauses
d'indexation que l'on pourrait qualifier de « type ». De
manière non exhaustive, nous citerons quelques exemples de
modalités selon lesquelles celles-ci peuvent être
formulées :
o Clause d'adaptation des prix proportionnelle aux
fluctuations des cours de change : dès la signature du contrat, le
vendeur fixe la valeur des marchandises dans sa monnaie. Si le cours de la
monnaie de facturation du contrat augmente, le prix de l'exportation est
augmenté pour l'acheteur sur base du nouveau taux de change. Le risque
de change est donc totalement supporté par ce dernier.
o Clause d'indexation sur une devise ou un panier de
devises : les contractants lient le montant à payer à une
tierce devise ou à un panier de devises comme le DTS. Cette clause
répercute le risque de change sur les deux (2) parties au contrat.
o Clause de risque partagé : la clause de risque
partagé fait supporter aux deux (2) parties une part du risque de
change. Le contrat prévoit, par exemple, qu'une partie de la variation
de cours intervenant entre la date de facturation et la date de paiement sera
partagée l'exportateur à concurrence de la moitié,
l'importateur supportant l'autre moitié.
o Clauses multidevises : les clauses multidevises ou
clauses de change multiple permettent de libeller le montant du contrat en
plusieurs devises et c'est seulement à l'échéance que
l'une des parties au contrat (l'acheteur ou le vendeur) choisit la devise de
règlement.
o Clause d'option de devises : elle permet à une
partie au contrat d'utiliser une autre devise, déterminée
à l'avance, dans l'hypothèse où la devise du contrat
serait inférieure ou (supérieure) à un certain cours. Par
exemple, les parties peuvent imaginer un règlement en USD sur la base
USD1 = 0,890 EUR et laisser la possibilité de payer en GBP si le cours
du dollar à terme est inférieur à 0,870 EUR.
Le contenu d'une clause d'indexation est souvent difficile
à négocier car ce type de clause reporte tout ou partie du risque
sur l'autre partie du contrat.
Section 4 : Les compensation internes :
La compensation est une technique de couverture par laquelle
une entreprise limite son risque de change en compensant les encaissements et
les décaissements dans une même monnaie.
Ainsi, le règlement d'une créance en devise sera
affecté au paiement d'une dette libellée dans la même
unité monétaire. La position de change ne porte alors que sur le
solde.
Dans cette optique, l'entreprise veille à limiter le
nombre de monnaies de facturation, de manière à pouvoir compenser
un maximum de flux d'argent « entrant » ou
« sortant ».
L'entreprise doit également agir sur les dates de
règlement afin de disposer de suffisamment d'entrées pour payer
les sorties.
La compensation bilatérale peut également
être appliquée les firmes dans des cas exceptionnels. Et, cette
compensation est possible lorsque deux entreprises sont en relation commerciale
et qu'elles effectuent des ventes réciproques. C'est le cas quand une
société vend à un client étranger des produits, ce
client s'approvisionne dans cette même entreprise.
Section 5 : Le Swap
Le Swap de devises est un accord conclu entre deux parties qui
s'échangent un montant déterminé de devises
étrangères et s'engagent mutuellement à effectuer
régulièrement des paiements correspondants aux
intérêts ainsi qu'à se rendre le montant
échangé à une échéance
déterminée. Dans la plupart des cas, une banque sert
d'intermédiaire pour la transaction.
Il existe différents types de swaps :
§ Les swaps exports : sont consentis par des banques
aux exportateurs dans certains pays. Ils représentent en quelque sorte
une avance en devises convertibles dans la Banque Centrale, avance qui sera
remboursée lorsque l'exportateur aura perçu le paiement de ses
ventes ;
§ Le prêt parallèle : permet à
deux entreprises situées dans des pays différents de se mettre
d'accord pour s'accorder mutuellement un prêt dans les monnaies dont
elles ont besoin pour une période déterminée. Au terme de
la période, les deux sociétés remboursent les prêts
qu'elles ont l'une envers l'autre dans leur monnaie respective.
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES EXTERNES A L'ENTREPRISE
Lorsque les techniques internes qui ont été
étudiées en parviennent pas à éliminer le risque de
change, l'entreprise devra alors utiliser d'autres techniques de couverture,
soit en faisant directement appel au marché, soit en s'adressant
à des organismes ou partenaires extérieurs comme les banques. Ces
techniques sont souvent qualifiées de techniques extérieures.
Il existe actuellement un grand nombre de techniques de
couverture du risque de change qui peuvent être regroupées en deux
grandes catégories à savoir :
v les techniques qui ont pour conséquence de
fixer définitivement le cours du change au moment où naît
le risque , telles que le change à terme, les avances en devises. Elles
présentent toutefois, l'inconvénient de ne pas permettre de
profiter d'une évolution favorable du cours du change ;
v les techniques qui protègent l'entreprise contre une
évolution défavorable du cours du change tout en lui conservant
la possibilité de bénéficier d'une évolution
favorable. Il s'agit essentiellement, des techniques reposant sur l'utilisation
des options de change.
Section 1 : La couverture sur le marché
monétaire
Le recours au marché monétaire peut se faire via
deux (2) voies : les prêts et les emprunts en devises. Nous allons
voir ces deux techniques et quels sont les facteurs décisionnels qui
peuvent amener l'entreprise à les choisir plutôt que d'autres
techniques de couverture.
1.1. Les prêts en
devises
Le prêt en devises permet à l'importateur qui a
une position courte (dettes supérieures aux créances) en devises,
d'acheter des devises au comptant ou grâce à un emprunt et de les
placer jusqu'au jour de l'échéance. Le fait d'acheter des devises
le jour de sa commande annule son risque de change. Si la trésorerie de
l'entreprise est insuffisante, l'importateur peut emprunter des Euros sur le
marché et les vendre au comptant contre devises.
L'exportateur peut emprunter les devises correspondant au
montant d'une créance recevoir sur le marché des devises et les
vendre aussitôt sur le marché comptant pour obtenir de la monnaie
nationale. Il remboursera ensuite l'emprunt avec les devises reçues de
son client. L'entreprise annule ainsi le risque de change, et reconstitue sa
trésorerie en monnaie nationale.
L'avance en devises sera d'autant plus intéressante que
le taux d'intérêt de la devise concernée est proche du taux
de crédit de monnaie nationale.
1.2. Les facteurs
décisionnels
La décision de recourir à ces moyens de
couverture du risque de change dépend :
· de l'état de la trésorerie de
l'entreprise : l'entreprise privilégiera cette technique si sa
trésorerie est en bonne santé. Si celle-ci est
déficitaire, il pourra emprunter en monnaie locale le montant qu'il
échangera ensuite en devises qu'il placera. Il multipliera cependant,
les opérations commerciales difficiles à gérer.
L'exportateur quant à lui pourra bénéficier par son
emprunt en devises d'une entrée d'argent dans ses caisses, disponible
immédiatement. Il aura donc peut-être intérêt
à choisir cette technique dans le cas où sa trésorerie est
faible ;
· du différentiel de taux d'intérêt
entre les financements en monnaie et ceux dans la devise : si ce
différentiel est trop important, l'opération de vaudra sans doute
pas la peine d'être mise en place, le cours de change réellement
supporté par l'entreprise étant trop important. Le recours
à cette technique ne se justifiera que si la trésorerie
nécessite d'être renflouée et/ou si la
société exportatrice peut investir les fonds procurés par
l'emprunt à l'intérieur de l'entreprise et obtenir un taux de
rendement élevé.
Le recours au marché monétaire (emprunts et
prêts en devises) sera réservé aux opérations de
gestion de la trésorerie associées à la couverture des
risques de change.
Section 2 : Les marchés d'options de devises
Moyennant le paiement d'une prime, l'option donne le droit,
mais non l'obligation, d'acheter ou de vendre une devise à une date et
un cours déterminés. L'option (utilisée à des fins
de couverture et non de spéculation) fonctionne comme une police
d'assurance. Si les taux évoluent de façon défavorable,
l'acheteur de l'option est protégé ; dans le cas contraire,
il n'exerce pas l'option et peut réaliser un profit.
2.1. Option d'achat (Call) :
Avec une option d'achat, deux scénarios peuvent se
réaliser à l'échéance.
Dans le premier temps, le taux de change à
l'échéance de l'option est au dessus du prix d'exercice alors le
détenteur de l'option peut alors exercer son droit et acheter la devise
au taux prédéterminé avantageux.
Dans le second, le taux de change à l'échange de
l'option est en dessous du prix d'exercice alors le détenteur de
l'option n'a pas avantage à exercer son droit car il peut acheter la
devise moins chère sur le marché. Il se retrouve donc à
perdre uniquement la prime payée pour se procurer l'option
initialement.
2.2. Option de vente (Put) :
Avec une option de vente, il y a également deux
scénarios qui peuvent se réaliser à
l'échéance.
Dans le premier, le taux de change à
l'échéance de l'option est au-dessus du prix d'exercice alors le
détenteur n'a pas avantage à vendre au prix d'exercice car il
peut vendre à un meilleur prix sur le marché. La prime
payée initialement est donc perdue.
Dans le second, le taux de change à
l'échéance de l'option est en dessous du prix d'exercice alors le
détenteur a avantage à exercer son option car il peut vendre la
devise au prix d'exercice qui est alors avantageux.
D'autres types d'options existent et sont offertes par les
cambistes. En fait, une gamme variée et adaptée aux besoins de
chaque entreprise est disponible. L'avantage des produits de couverture contre
les risques de change se situe dans leur malléabilité. Une
stratégie sur mesure est toujours possible et il n'existe d'autre fin
que celle élaborée par notre imagination.
Voici donc quelques exemples d'options disponibles sur le
marché :
q Tunnel (Collar) : un tunnel est une combinaison de deux
contrats pour obtenir un diagramme de profit bien particulier. Il y a deux
façons de construire un tunnel.
La première est réalisable en achetant une
option d'achat et en vendant une option de vente.
La seconde est réalisable en achetant une option de
vente et en vendant une option d'achat.
Dans les deux cas, l'entreprise réussit à
garantir que son taux d'achat ou son taux de vente de USD ne sortira pas d'un
intervalle compris entre les deux prix d'exercices des options comprises dans
le tunnel. Le prix de cette structure équivaut
généralement au montant payé pour acheter une des options
moins le prix reçu pour la vente de la seconde option.
q Tunnel autofinancé (Zéro cost collar) :
il s'agit du même principe qu'un tunnel régulier mais la structure
est redessinée de manière à ce que le prix de l'option
soit nul. Pour ce faire, le détenteur doit cependant, sacrifier une
partie du potentiel de gain de façon à recevoir une prime plus
importante sur l'option qu'il aura vendue. Conséquence : le
détenteur garantit que son taux de change sera limité à un
certain intervalle mais ce dernier représente pour lui un potentiel de
gain moins important.
Exemple de tunnel autofinancé ou collier
gratuit :
Une compagnie exporte des médicaments en Europe et
désire de protéger d'une dépréciation de l'Euro,
mais ne veut pas débourser du tout. Cette compagnie a donc dans son
portefeuille un montant variable d'Euros. Supposons donc que le cours de l'Euro
est actuellement de 1,45 :
· pour répondre à ses demandes
spécifiques, l'entreprise décide de se couvrir par le biais d'un
tunnel autofinancé. Elle achète une option de vente à un
prix d'exercice de 1,4350 pour une échéance de 3 mois et elle
vend une option d'achat à un prix d'exercice de 1,4650 pour une
échéance de 3 mois ;
· la prime de l'option achetée est de 1 500 $. Par
conséquent, la structure ne coût rien à
l'entreprise ;
· la compagnie réussit donc à garantir que
son taux de vente de l'Euro ne sortira pas de l'intervalle (1,4350-1,4650) pour
une période de 3 mois. Elle se débarrasse donc d'une source de
risque.
q Options barrières : ces options ont les
mêmes caractéristiques que les options standards mais elles sont
aussi munies d'une barrière. La barrière peut soit être au
dessus ou en dessous du cours actuel de la devise et elle peut être
activante ou désactivante.
· activante (Knock-in) : l'option est
exerçable seulement si la barrière est franchie avant
l'échéance ;
· désactivante (Knock-out) : l'option est
exerçable dès l'instauration mais elle disparaît
définitivement si la barrière est franchie.
Dans les deux cas, il s'agit que le cours touche ou franchisse
la barrière n'importe quel jour avant l'échéance pour
activer / désactiver l'option.
Il est à noter qu'il existe une option
européenne et une option américaine.
Dans le cas d'une option européenne, l'exercice de
l'option ne peut se faire qu'à l'échéance, tandis que dans
le cas d'une option américaine, l'option peut être exercée
pendant toute la durée de vie du contrat jusqu'à son
échéance. Toutes autres choses restant égales, la prime
d'une option américaine sera plus élevée que la prime
d'une option européenne.
L'option de change est un instrument particulièrement
adapté à la couverture des risques certains mais également
et surtout aux risques incertains.
Notons cependant, que l'utilisation des options n'a
d'intérêt que dans la mesure où l'on a affaire à des
opérations en devises portant sur des montants importants (plusieurs
centaines de milliers d'euros), le gain réalisé devant compenser
le montant de la prime versée.
Section 3 : Contrats à terme
Le change à terme est un des instruments de
prédilection pour la couverture du risque de change. En effet, cet
instrument offre souplesse et liquidité dans les devises courantes. Les
montants et les dates peuvent être accordés à la
transaction commerciale, ce qui permet de ne laisser aucun risque
résiduel. En contrepartie, l'utilisation du change à terme ne
permet pas de profiter d'une évolution favorable des cours d'une
devise.
· Le contrat à terme : consiste en une
entente portant sur la conversion d'une monnaie en une autre. Le montant de la
transaction, le taux de change utilisé par la conversion et la date
future à laquelle s'effectuera l'échéance sont
fixés au moment de la prise du contrat. Certains contrats permettent des
livraisons partielles effectuées durant une période optionnelle
qui peut atteindre 30 jours.
· Le contrat de change à terme avec
participation : est un contrat de change à terme avec lequel
l'exportateur peut bénéficier en partie de l'évolution
favorable du cours de change.
Ce type de contrat fait intervenir deux
éléments :
- un cours de change garanti, dont l'exportateur
bénéficiera en cas d'évolution défavorable du cours
de la devise en dessous de ce taux garanti ;
- un pourcentage de participation, qui permet de profiter,
à concurrence de ce pourcentage, de l'évolution favorable du
cours, c'est-à-dire de la différence (positive) entre le cours
garanti et le cours au comptant.
La différence fondamentale avec l'option de devise est
que l'exportateur n'aura pas à payer une prime, puisque c'est un contrat
de change à terme. Il devra néanmoins, revendre les devises
à terme (pas le choix), mais pourra bénéficier
partiellement d'une évolution favorable des cours.
L'exportateur pourra fixer lui-même le cours de change
garanti. Dans ce cas, cependant, c'est la banque, bien évidemment, qui
fixera le pourcentage de participation. Généralement, il est
possible également que l'exportateur fixe le taux de participation. Dans
ce cas, c'est la banque qui fixera le cours garanti.
La condition pour utiliser un tel contrat est que le cours
garanti soit moins intéressant que le cours à terme. Plus le
cours garanti est relativement peu intéressant, plus le pourcentage de
participation est élevé.
En effet, le contrat à terme de devises a pour
conséquence de fixer aujourd'hui un cours de change sûr et donc de
garantir, par exemple, le montant en francs correspondant à une
créance ou à une somme libellée en devises.
Le change à terme élimine le risque de change
dès sa naissance, en figeant immédiatement le cours de change, ce
qui permet de s'assurer un prix de revient ou une marge commerciale, sans
qu'interviennent d'échanges de devises. C'est pourquoi on le qualifie
parfois de change à terme sec. Le cours du change à terme est,
sauf rares exceptions, différent du cours au comptant. Lorsque la
différence est positive, elle s'appelle un report ; lorsqu'elle est
négative, un déport.
Cours à terme = Cours au comptant + Report/ -
Déport
Le change à terme doit permettre une entreprise qui
doit recevoir où payer des devises à une échéance
à venir, de couvrir auprès d'une banque sa position de change, en
fixant à l'avance le cours auquel se réalisera la vente ou
l'achat de devises avec cette banque.
Section 4 : La police d'assurance :
L'entreprise peut se couvrir contre le risque de change via
des assurances que proposent des organismes externes. Ces assurances ont pour
objet de permettre aux entreprises exportatrices d'établir leur prix de
vente de passer des contrats en devises sans encourir le risque de variation
des cours de change.
Ces opérations sont multiples :
- elles concernent aussi bien des opérations
ponctuelles que des courants d'affaires réguliers ;
- elles peuvent couvrir les variations de change sur un
courant d'affaires à l'import ou à l'export pendant la
période de facturation jusqu'au paiement ;
- ces assurances comprennent parfois des clauses permettant de
bénéficier de l'évolution favorable de la devise, le cours
garanti pouvant être modifié pendant la période de
facturation.
En effet, toutes les entreprises réalisant des
opérations commerciales ou financières engagées en devises
sont confrontées à un risque lié à la variation de
la parité entre les monnaies. Une variation de quelques points de cours
de change peut remettre en question la rentabilité de l'affaire
traitée.
Toute transaction entre un exportateur (ou un importateur)
national et un acheteur (ou vendeur) étranger a pour conséquence
de mettre automatiquement l'une des parties en position de change. Celle-ci
devra effectuer une opération de change au moment du règlement,
mais aussi se couvrir contre le risque de change.
Retrouvons dans le tableau 2 ci-après les avantages (ou
bénéfices) et les inconvénients (ou risques) de chacun des
instruments de gestion de change
Tableau 2 : Avantages et Inconvénients des
techniques de couverture :
Technique de couverture
|
Avantages ou bénéfices
|
Inconvénients ou risques
|
Facturation en monnaie nationale
|
- utilisation simple
- coût nul
- protection complète contre le risque de change
|
· commercialement mauvais car tout le risque est
transposé sur l'acheteur ou le vendeur
· ne permet pas de bénéficier d'une
évolution favorable des cours de change
|
Termaillage
|
- coût quasi nul
- méthode spéculative basée
l'évolution +/- favorable des cours de change
|
· utilisation compliquée : basée sur
l'estimation de l'évolution des cours de change
· nécessite une trésorerie saine
|
Clause d'indexation
|
- utilisation simple
- coût faible
|
· risque souvent partagé entre acheteur et vendeur
· négociation difficile, commercialement pas toujours
apprécié
|
Compensation
|
- risque aléatoire (l'entreprise doit réussir
à compenser les flux entrant et sortant)
- coût lié à la gestion soutenue de la
position de change
|
· nécessite une gestion suivie de la position de
change de l'entreprise
· demande un nombre limité de monnaie de
facturation
|
Police d'assurance de change
|
- la couverture dès que la remise de l'offre est
possible
- possibilité de bénéficier d'un gain de
change pour certaines polices
- risque nul
|
· coût élevé
· réservé aux courants d'affaires
importants
· pas de gain de change dans la formule de base
|
Marché des changes à terme
|
- pas de suivi administratif
- coût nul
- cours connu dès la couverture
|
· peu adapté aux risques aléatoires, le
contrat est irrévocable
· impossible de profiter de l'évolution favorable du
cours
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Avance en devises
|
- trésorerie reconstituée dès
l'expédition
- outil de financement de la trésorerie
- coût lié à l'emprunt (= coût du
financement) mais pas à la couverture
|
· pas de gain de change
|
Option de devises
|
- possibilité d'abandonner l'option et de
bénéficier d'un gain de change : convient bien aux risques
incertains
|
· prime perdue si le risque disparaît (pas de
commande)
· limité à des opérations commerciales
de montants importants
|
Contrats de change à terme avec
participation
|
- possibilité de bénéficier partiellement
d'un gain de change
- coût nul
- cours garanti connu dès la couverture
|
· risque de vendre à un prix inférieur au
cours d'un contrat classique de change à terme
· le contrat est irrévocable
|
Contrat de change à terme
|
- cours connu dès la couverture
- montant élevé
- coûts minimes
- durée de la couverture de 2 jours à 1 an
(possibilité d'une durée plus longue)
|
· impossibilité de profiter d'une évolution
favorable du cours
· garanties peuvent être exigées
· Ne peut être annulé à moins
d'être renversé en prenant une position inverse
|
Swap
|
- permet d'apparier des entrées et des
déboursés dans une même devise
- coûts minimes
- montant élevé
|
· impossibilité de profiter d'une évolution
favorable du cours
· garanties peuvent être exigées
· ne peut être annulé à moins
d'être renversé en prenant une position inverse
|
Option
|
- police d'assurance : permet de se protéger tout en
gardant la possibilité de profiter d'une évolution favorable des
cours
- montant élevé
|
* prime à payer : varie en fonction de plusieurs
facteurs, telles la durée de l'option, la volatilité du taux de
change, etc.
|
Tunnel ou collier
|
- potentiel de gain élevé
- potentiel de perte limité
- prime moins élevée que lorsque seulement une
option est considérée
|
· potentiel de gain plafonné
· des garanties peuvent être exigées
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Tunnel autofinancé ou collier gratuit
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- bon potentiel de gain
- potentiel de perte limité
- aucune prime à débourser
|
- potentiel de gain plafonné
- des garanties peuvent être exigées
|
Options barrières
|
- mêmes avantages q'une option standard
- prime réduite
|
· couverture imparfaite
|
Section 5 : Le choix d'une technique de
couverture :
Selon les situations, nous devons déterminer si nous
avons un besoin de couverture et, si tel est le cas, décider quel
instrument vous convient le mieux. Il nous sera peut-être plus facile de
faire un choix après avoir notamment répondu aux questions
suivantes :
- quel est le pourcentage (%) de nos comptes-clients et/ou de
mes comptes-fournisseurs en devises étrangères par rapport
à notre chiffre d'affaires ?
- quelle est notre sensibilité à la variation du
taux de change, jusqu'où peut aller le taux de change sans que notre
rentabilité en soit menacée ?
- les dates d'échéance de nos comptes-clients et
de nos comptes-fournisseurs dans une même devise, s'il y a lieu,
peuvent-elles être appariées ?
- les montants et dates de nos exportations sont-ils 100 %
certains ?
- pouvons-nous facturer à notre client, par une hausse
de prix, la perte de change encourue ?
- Avons-nous d'importants investissements à faire
à court terme (avons-nous besoin de flux monétaires stables) ou
avons-nous des achats d'équipements (ou autres) étrangers
à effectuer à court terme ?
- Avons-nous la possibilité de prendre une entente avec
nos clients afin de partager avec eux notre risque de change, dans la perte
comme dans le gain ?
Il est important de savoir qu'une stratégie se doit
d'être redessinée. Effectivement, avec le temps, les
données utilisées pour établir notre stratégie
changent. Il se peut alors que nos comptes-clients ne soient plus les
mêmes, que nous ayons maintenant une meilleure couverture naturelle ou
encore que nous ayons une attitude différente face au risque. Dans tous
les cas, une stratégie gagnante doit être revisitée le plus
souvent possible de façon à ce qu'elle reste centrée sur
nos objectifs de croissance, sur notre gestion de la trésorerie de
même que sur l'actualité.
Dépendant de la situation financière de notre
entreprise (capacité de prendre des risques) et de notre
tolérance aux risques, voici quelques exemples de stratégie
génériques :
Tableau 3 : Exemples de
stratégies :
Objectifs de l'entreprise
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Stratégies proposées
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Fixer dès aujourd'hui le cours futur de nos devises
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Le contrat de change à terme
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Optimiser la gestion de notre trésorerie globale
multidevises
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Le swap
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Nous assurer un cours minimum/maximum tout en
bénéficiant de l'évolution favorable de la devise
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L'option sur devises
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Nous assurer un prix plafond de même qu'un prix plancher
sur la devise, question de gérer efficacement notre trésorerie
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Tunnel
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CONCLUSION :
Toute opération de marché sur instrument
financier à terme comporte des risques, du fait notamment des variations
de taux d'intérêts, des taux de change, des cours ou des prix des
actions ou des obligations, des indices boursiers, des prix des marchandises ou
des denrées.
Au regard de ces risques, tout exportateur et importateur doit
disposer des connaissances et de l'expérience pour évaluer les
caractéristiques et les risques de chaque opération.
Lorsque l'on débute, surtout si le marché est
une période haussière, on perçoit très bien les
possibilités de gain, mais plutôt mal les risques. Avec
l'expérience on comprend qu'il faut s'intéresser au couple
rendement/risque plutôt qu'au rendement seul.
Nous sommes alors confrontés à un triple
problème : celui de la nature du risque, celui de sa mesure ou de
sa quantification et celui de sa gestion.
* 1 TAM : Taux
d'intérêt redéfini annuellement.
* 2 Le Samouraï est
l'émission d'un emprunt en JPY sur le marché domestique japonais
par une institution étrangère
* 3 Le Yankee est
l'émission d'un emprunt un USD sur le marché domestique
américain par une institution étrangère
* 4 L'organisation de USINOR,
entreprise française de métallurgie, est très bon exemple
de l'activité importante qui règne sur le marché des swaps
devises. En effet, la holding a mis en place une salle de marché pour la
gestion de risque de change de l'ensemble du groupe avant de centraliser la
gestion du risque de prix de matières premières.
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