II.8.5. Mobilité de la
population à travers la zone métropolitaine de Port-au-Prince
face à la problématique de l'eau
Les 2.164.207 habitants de
Port-au-Prince passent le plus clair de leur temps à la recherche de
l'eau potable. Plus de 60% d'entre eux n'ont accès ni à un
branchement personnel, ni à une fontaine publique. Seulement 12% des
familles bénéficient d'un branchement particulier (BONHOMME et
ROCK., 2001). Les bidonvilles qui abritent près de la
moitié de la population de la ville ne bénéficient pas
tous des services de la CAMEP. Plusieurs fois par jour, les habitants doivent
aller chercher l'eau hors de la maison; certains font même des
kilomètres pour s'approvisionner aux fontaines. Cette mobilité
des gens pour la quête de l'eau explique l'interconnection qu'il y a
entre les différentes zones. Par conséquent, une eau
contaminée dans un point bien spécifique peut avoir des
répercussions sur une population de loin supérieure à
celle de son environnement immédiat. Par hypothèse on peut dire
que ce n'est pas uniquement la zone où l'on a identifié le danger
qui représente un risque d'exposition pour la population, ce serait
plutôt toute la population de la zone métropolitaine de
Port-au-Prince qui est alimentée par ce réseau qui constitue donc
la population à risque.
Tenant compte de la surpopulation de la Région
Métropolitaine de Port-au-Prince, de la dégradation sans cesse
croissante du réseau de distribution de la CAMEP et enfin de la
mobilité de cette population pour la quête de l'eau, l'ampleur du
danger devient évident, d'où l'importance que revêt la
conduite d'une estimation quantitative des risques sanitaires.
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