La réadaptation professionnelle est, selon le
Bureau International du Travail, une phase du processus continu et
coordonné d'adaptation et de réadaptation. Il comporte la mise
à disposition des handicapés des services propres à leur
permettre d'obtenir et de conserver un emploi convenable. Ces moyens comportent
l'orientation professionnelle, la formation professionnelle et le placement
sélectif. Elle s'intègre dans le dispositif général
du reclassement professionnel des travailleurs handicapés. Ces derniers
bénéficient d'une formation spécifique.
Un Centre de Réadaptation Professionnelle est
une institution médico-sociale de formation professionnelle des
travailleurs handicapés. Ils dispensent une formation professionnelle
accélérée, leur permettant d'exercer un métier, de
s'adapter à un nouveau métier ou d'acquérir une
qualification professionnelle de niveau supérieure. C'est une formation
permettant un entraînement ou un réentrainnement au travail. Il
peut également avoir pour objet de former des moniteurs aptes à
assurer cette formation ainsi que les sélectionneurs nécessaires
aux services de main-d'oeuvre, ajoute le décret numéro 46-2511 du
9 novembre 1946, relatif aux centres de réadaptation
professionnelle.
IL accueille les personnes adultes en situation de
handicap qui lui sont confiées par la COTOREP pour des actions
d'évaluation, de réentraînement, de préformation, de
formation et d'accompagnement à leur insertion sociale et
professionnelle. La formation constitue l'une des bases des missions d'un
Centre de Réadaptation Professionnelle. Ses actions s'inscrivent dans le
cadre d'une démarche globale d'accueil, d'accompagnement, de formation
et d'insertion.
L'accompagnement médico-psycho-social signe la
spécificité de ces institutions. Il vise à
développer l'autonomie de la personne afin qu'elle puisse prendre en
charge elle même son intégration socioprofessionnelle. L'accent
est mis sur la prise de confiance en soi, sur la capacité à
développer des stratégies de compensation sur la connaissance de
ses droits et la capacité à les faire valoir, et sur la
connaissance des partenaires et services spécialisés d'appuis.
L'accompagnement vise également à aider la personne en
reconversion dans sa confrontation avec de nouveaux repères
professionnels.
Le stagiaire en formation doit obligatoirement s'impliquer
dans cette démarche pour permettre à l'établissement
d'être à même de remplir pleinement les missions qui lui
sont dévolues. Il doit également se conformer à l'ensemble
des obligations mises à sa charge par le règlement de
fonctionnement, lequel est à la base du contrat passé entre
l'établissement et les stagiaires accueillis. En contre partie le CRP
met en oeuvre des moyens humains et matériels adaptés et
compétents pour le bon déroulement de sa réinsertion
professionnelle.
Ils doivent répondre à l'agrément du
Ministère du travail. Les stages offerts doivent être
agréés par l'Etat ou la région. Le contrôle
pédagogique est assuré par l'Association nationale pour la
Formation Professionnelle des Adultes (AFPA).
B. CONTENU ET OBJECTIFS DES GRANDS SECTEURS
D'ACTIVITÉ DE LEURS FORMATIONS.
Dans le cadre du travail, la formation professionnelle est un
droit dont jouit tous les citoyens. Mais la formation professionnelle dans les
C.R.P. est, quand à elle, un droit ouvert aux personnes en situation de
handicap. Le but est d'assurer la reconversion des travailleurs
handicapés, qui ne peuvent plus exercer leur ancien métier
à la suite d'une maladie ou accident de travail, ou une formation
lorsqu' aucune qualification n'est acquise.
Le contenu des formations dispensées dans les CRP
s'étale sur une période préparatoire allant de trois
à six mois. Ensuite une formation qualifiante ou diplômante et des
périodes d'application durant lesquelles le candidat passe un stage dans
une entreprise. La durée de ces stages varient également entre
trois et vingt semaines. Les formations sont de divers ordres, elles sont
professionnelles et ou qualifiantes. La durée va de cinq à trente
mois et est à temps complet du lundi au vendredi. Les formations sont,
évidemment rémunérées.
Prés de 180 métiers sont enseignés dans
les CRP, ils couvrent neuf secteurs d'activités :
ü Horticulture,
ü Bâtiment - ameublement,
ü Métallurgie,
ü Mécanique - contrôle qualité -
horlogerie,
ü Electricité industrielle électrotechnique,
électronique, automatisme et informatique industriels
ü Habillement - cuire et peaux,
ü Chimie- Biologie- Biochimie,
ü Techniques ou fonction du tertiaire.
Cette discipline est composée de trente quatre
métiers dont celui d'Agent Administratif d'Entreprise (A.A.E.), et
Secrétaire Médico-Sociale (S.M.S.)
ü Tertiaire, composé des services et commerce.
Parmi ces différents secteurs, le neuvième est,
de loin le plus riche en métiers. Il totalise prés de
soixante-dix métiers, selon l'annuaire de l'orientation et de la
formation pour l'insertion des personnes handicapées.
La formation dispensée et validées dans les
C.R.P. est sanctionnée par un titre professionnel délivré
par le Ministère du travail. Ce titre est présenté en vue
de validation à la Commission Paritaire Consultative. Il est
classé par référence à la nomenclature nationale
interministérielle des niveaux de formation par arrêté
d'homologation. Différents niveaux sont attribués à ces
formations :
Le Niveau II correspond au personnel occupant des
emplois exigeant normalement une formation de niveau égal ou
supérieur à celui d'une licence ou des Ecoles
d'Ingénierie.
Le Niveau III correspond au personnel occupant des
emplois exigeant normalement une formation du niveau de Brevet de Technicien
Supérieur ou de diplôme des Instituts Universitaires de
Technologie, ou de fin de Premier Cycle de l'enseignement supérieur.
Le Niveau IV correspond au personnel occupant des
emplois de maîtrise ou possédant une qualification d'un niveau
équivalent à celui du Baccalauréat Technologique ou
Professionnel, du Brevet Professionnel, du Brevet de Maîtrise ou du
Brevet de Technicien.
Le Niveau V quand à lui, correspond au
personnel occupant des emplois exigeant normalement un niveau de formation
équivalent à celui du Brevet d'Etudes Professionnelles (B.E.P.)
ou du Certificat d'Aptitude Professionnelle (C.A.P.).
Le niveau V bis enfin, correspond au personnel
occupant des emplois supposant une formation courte d'une durée maximum
d'un an conduisant notamment au Certificat d'Education Professionnelle ou
à toute autre attestation de même nature.
C. Le dispositif d'insertion
professionnelle.
Le reclassement et l'emploi de travailleurs handicapé
constituent un élément de la politique de l'emploi. Ils sont
l'objet de concertation notamment avec les organisations représentatives
des employeurs et les organisme et associations spécialisées. En
plus de l'orientation, la réadaptation et la formation professionnelle,
cette politique comporte un dispositif d'aide à la recherche d'emploi.
Toujours est-il que, trouver un emploi, pour une personne en situation de
handicap est parfois un véritable parcours de combattant. C'est ce qui
justifie l'existence des institutions et organismes chargés
d'accueillir, informer, et accompagner les travailleurs handicapés afin
de faciliter leur insertion.
Comme tout demandeur d'emploi, les personnes en situation de
handicap, à la recherche d'emploi, peuvent s'inscrire à l'ANPE. A
l'issu de cette inscription elles obtiennent le statut de demandeur d'emploi,
et bénéficient d'un certain nombre de services. L'Etat et les
partenaires sociaux ont confié à l'ANPE la mise en place du
programme d'action personnalisée pour un nouveau départ dont
bénéficient les personnes en situation de handicap. Le code du
travail fait même obligation à l'ANPE d'apporter son concours, en
partenariat avec la COTOREP, à l'orientation et au placement des
travailleurs handicapés. L'ANPE a
également signé une convention avec l'AGEFIPH, dont l'objet est
de développer des actions pour l'emploi et la formation des personnes
présentant des handicaps dans le cadre de l'emploi. Elle a
également signé une convention avec des associations, des
entreprises et d'autres organismes dont l'objet est l'insertion professionnelle
des travailleurs handicapés. L'objectif est d'accompagner 120 000
demandeurs d'emplois handicapés par an vers l'emploi.
Le réseau Cap Emploi, avec ses 118 agences
implantées sur tout le territoire, agit dans le cadre de la mission de
service public en complément de l'action de l'ANPE. Il s'adresse
spécifiquement aux personnes en situation de handicap, et aux
entreprises qui bénéficient du financement de l'AGEFIPH. Sa
mission est le placement durable des travailleurs handicapés en milieu
ordinaire du travail. Il assure également leur suivi et favorise leur
maintien dans l'emploi. Il travaille en constante collaboration avec les
COTOREP, l'ANPE et l'ensemble des partenaires dans le cadre des programmes
départementaux d'insertion professionnelle des travailleurs
handicapés (PDITH). Son objectif est d'accompagner 60 000 demandeurs
d'emploi handicapé par an, vers l'emploi. Il a permis d'accueillir 31
994 travailleurs handicapés en 2001, selon l'AGEFIPH.
figure 2 : Les placements réalisés par le
réseau cap emploi par type de contrat en 2001.
Sources: AGEFIPH 2002.
Figure 3 : évolution des placements
réalisés par le réseau cap emploi.
Sources : AGEFIPH 2002.
Figure 4 : Evolution des emplacements
réalisés par le réseau cap emploi.
Sources : AGEFIPH 2002.
Les Equipes de Préparation et de Suite de Reclassement,
EPSR, créées dans le cadre de la loi d'orientation en faveur des
personnes en situation de handicap du 30 juin 1975, ont pour mission de mettre
en place une démarche globale d'insertion professionnelle et sociale,
des travailleurs handicapés. Elles assurent aussi leur placement et leur
suivi en milieu ordinaire du travail.
A ces structures s'ajoutent également d'autres
organismes d'insertion et de placement (OIP). Ils interviennent directement
dans le placement des travailleurs handicapés en milieux ordinaires du
travail. Des organismes privés comme le groupement interprofessionnels
régionaux pour la promotion de l'emploi des personnes en situation de
handicap. Sa vocation est de sensibiliser les entreprises à l'insertion
des personnes en situation de handicap en milieu ordinaire sous forme
d'assistances techniques et conseil. Des associations d'insertion
professionnelle comme OH?-PROMETH?, qui oriente, forment et placent les
travailleurs handicapés en milieu ordinaire. Citons également la
Ligue pour l'Adaptation du Démuni Physique et d'autres associations qui
agissent pour les mêmes objectifs.
Par leur connaissance du terrain, les associations de
personnes en situation de handicap sont des partenaires essentiels pour
l'insertion professionnelle. Elles sensibilisent les entreprises, dispensent
des conseils sur la recherche d'emploi, et accompagnent les demandeurs d'emploi
dans leurs démarches... ADECCO,
société de travail temporaire, est devenu le
premier employeur privé de travailleurs handicapés en France.
Enfin les services de suite en établissement CAT et foyers, qui assurent
le placement professionnel et le suivi des personnes en situation de
handicap.
CONCLUSION PARTIELLE.
Revenu de cette excursion dans le monde du handicap, on
constate qu'il perd progressivement l'image négative qu'on lui
connaissait. Le législateur s'est montré préoccupé
par la question des personnes en situation de handicap. Les lois
adoptées en leur faveur ont oeuvré pour définir la
personne porteuse d'un handicap, évaluer ses besoins et l'accompagner
vers une insertion socioprofessionnelle. Le but est d'acquérir une
autonomie et de mener une vie normale. Il convient de noter qu'il n'existe pas
encore une définition unique applicable à tous les handicaps. De
la diversité des définitions résulte une
méconnaissance et une imprécision du nombre des personnes en
situation de handicap.
Les rôles attribués aux différentes
commissions départementales et divers organismes, en leur faveur,
viennent renforcer la défense des personnes en situation de handicap,
après avoir longtemps vécu dans l'indifférence et
l'exclusion. Aujourd'hui le souci gagne l'Union européenne, le but est
de briser les barrières et mettre fin à toutes formes de
discrimination à l'égard des personnes en situation de handicap.
L'emblème de cette démarche est matérialisé par la
déclaration de l'année 2003 comme l'année
européenne des handicapés. Il convient de noter que le traitement
des personnes en situation de handicap est différent dans les pays de
l'Union européenne. Les CRP, à titre d'exemple ne sont
créés qu'en France.
La personne en situation de handicap est aujourd'hui, un
citoyen à part entière, et un travailleur de droit commun. En
raison de la fragilité, mentale ou physique qui la caractérise,
il y' a nécessité de lui apporter aide, assistance et
accompagnement. Toutefois le but est de lui permettre d'évoluer vers une
autonomie et vers une participation à la vie active: économique,
sociale, culturelle, sportive...
En dépit de la lente évolution des
mentalités à l'égard des travailleurs handicapés,
les résultats obtenus sur le terrain sont encourageants. Ils laissent
entrevoir un futur prometteur pour les personnes en situation de handicap. Mais
le dispositif de rééducation professionnelle qui leur est
réservé ne répond qu'à une petite partie de leurs
besoins. Il ne profite qu'à une minorité des travailleurs
handicapés, environ 8 à 9 % des handicapés ont
accès à une formation professionnelle dans un CRP. En outre, il
manque assez de places dans ces établissements. D'où la naissance
d'une volonté certains de ces centres, de créer des centres de
pré orientation.
Cette rééducation touche à la fois la
réhabilitation corporelle et celle de l'esprit. Elle est davantage
centrée sur la réintégration de l'individu en lui
même et de l'individu dans la société. Plutôt qu'une
simple réadaptation avec une certaine prégnance de
l'infirmité acquise, briseuse de vie, dont les emblèmes sont les
fauteuils roulant, béquilles, cannes etc...
Quoi qu'elle est liée à la notion de handicap
inscrite dans l'individu, elle demeure quasi naturelle même si, du
coté du travailleur handicapé adulte, tout porte à
socialiser et faire accepter la déficience. La réadaptation
professionnelle est enfin une part de la prise en compte des facteurs qui
constituent la condition handicapée. Celle-ci est
caractérisée par des barrières sociales de tous ordres,
qui jonchent la route de la personne en situation de handicap.
C'est justement ces obstacles que la réadaptation
professionnelle doit lever, par le biais de la formation professionnelle. Une
formation spécialisée dispensée par des
établissements adaptés dans un environnement
médicalisé qu'on connaît sous le nom de Centres de
Réadaptation Professionnelle. Leurs missions consistent à
accueillir, orienter, évaluer, former et accompagner les travailleurs
handicapés vers une réussite de leurs cursus professionnel en
milieu ordinaire du travail.
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