2.2. Applications
A travers son programme de coopération en faveur du
commerce Sud-Sud (voir CCI, 2003), le CCI a appliqué sa
méthodologie à l'identification des opportunités
commerciales intra et interrégionales de plusieurs pays et regroupements
régionaux concernant la plupart des PED. Ces travaux ont presque tous
révélé d'énormes potentialités.
En Afrique sub-saharienne, l'Analyse statistique des flux
des échanges commerciaux intra et inter-régionaux de la CEMAC et
de l'UEMOA (CCI, 2003) utilise les données du commerce
extérieur de chacun des pays de la CEMAC et l'UEMOA en 2000 et ressort
un énorme potentiel intra et inter régional comme on peut le
constater à travers le tableau 2-1 suivant :
Tableau 2-1 : Commerce potentiel
intra et inter-régional de la CEMAC et l'UEMOA en 2000 (en milliers de
US $)
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Commerce actuel
|
Potentiel d'exportation total
|
Principaux groupes de produits
complémentaires
|
Commerce intra-régional de la
CEMAC
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124
|
489
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Produits agroalimentaires, Tissus de coton et coton brut,
ouvrages en métaux
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Commerce intra-régional de
l'UEMOA
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847
|
903
|
Produits agroalimentaires, Bois d'oeuvre, Produits de l'industrie
chimique, Tissus de coton
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Source : CCI, 2003.
La même méthodologie est appliquée pour le
cas de l'Union du Maghreb arabe (UMA) réalisée en 2002 et aussi
entre l'Inde et l'Union Douanière d'Afrique australe (SACU) en 2001.
2.3. Les limites de l'approche
Le CCI présente un certain nombre de limites
inhérentes au calcul des indicateurs qu'il propose.
F plusieurs facteurs importants ne sont pas pris en compte
dans l'analyse ; en effet la compétitivité à
l'exportation, les préférences à la consommation locale,
les coûts de transports, les barrières commerciales tarifaires et
non tarifaires ou même les évènements politiques peuvent
grandement limiter les échanges entre entités et donner lieu
à l'observation d'un potentiel très élevé ;
l'interprétation des résultats doit donc s'effectuer avec la plus
grande attention.
F le potentiel de commerce obtenu par cette méthode est
généralement surestimé du fait de nombreux facteurs :
la nature agrégée des flux analysés (même au niveau
le plus désagrégé, les produits inclus au sein des
différents groupes de la nomenclature SH ne sont pas des substituts
parfaits) ; les statistiques commerciales contiennent des réexportations
(biens réexpédiés, matériels envoyés pour
réparation) et des accumulations de stocks des années
précédentes.
De plus, les données du commerce extérieur sont
rarement exhaustives ; le commerce informel (contrebande) ainsi que
certains services (le commerce des services n'est disponible que sous forme
agrégée et peu précise) ne peuvent malheureusement pas
être saisis.
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