2.1.3. Agroalimentaire aujourd'hui
L'industrie agroalimentaire contemporaine reflète
l'ensemble de ces aspects et de ces tendances. Les transformations primaires
anciennes correspondant aux industries agricoles classiques, minoterie,
laiterie et fromagerie, sucrerie, brasserie, salaisonnerie, conserverie
persistent, mais sous forme d'un nombre réduit d'unités de plus
en plus performantes.
Le dernier secteur à avoir évolué est
celui de la viande, où a longtemps persisté une forme artisanale
d'abattage des animaux. Il est à son tour organisé en grandes
unités, qui restent cependant des manufactures : la
« machine à désosser », par exemple.
2.1.4. Situation mondiale
Actuellement, les cent premières entreprises
du monde de l'industrie agroalimentaire représentent le quart du total
estimé de la production de cette activité. Quarante environ sont
européennes (la majorité des grandes firmes agroalimentaires de
l'Union européenne étant, d'une part, françaises et,
d'autre part, britanniques) ; on en compte presque autant aux
États-Unis et une douzaine au Japon. Il s'agit donc d'un secteur
concernant majoritairement les pays industrialisés et riches, où
subsistent, parfois non sans succès, de petites et moyennes entreprises.
Aujourd'hui, le principal défi de l'industrie
agroalimentaire est de faire face à l'accroissement de la population
mondiale (5,3 milliards d'individus en 1990), à laquelle s'ajoutent
chaque année quelque 90 millions de personnes. La situation est
d'autant plus préoccupante qu'une part non négligeable de la
population mondiale souffre déjà de malnutrition ou de
sous-alimentation, particulièrement dans les pays en voie de
développement.
La production agricole mondiale étant toutefois en
expansion, le problème majeur reste la répartition des ressources
alimentaires, à la résolution duquel travaillent des organismes
telle l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO).
L'Afrique, qui connaît une très forte croissance
démographique, se voit confrontée non seulement à la
faiblesse de l'intensification de la production alimentaire mais plus encore au
développement des cultures d'exportations (ou cultures de rente) au
détriment des cultures vivrières, pourtant nécessaires
à la population. C'est ainsi que certains auteurs, comme François
RAMANDE, pense pour sa part que : « l'explosion
démographique du tiers monde constitue par elle-même la
première des catastrophes écologiques qui affectent
l'humanité » et renchéri en disant que « le
trop grand nombre des hommes ne peut qu'engendrer une destruction du couvert
végétal qui est à l'origine des inondations, des
érosions des sols, de l'aridification du climat et même de la
désertification ».
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