La production et la consommation locale des produits agroalimentaires face à la mondialisation: Cas des produits vendus dans les supers marchés et alimentations de la ville de Goma( Télécharger le fichier original )par Mukamba Kyalondawa MARDOCHEE WAWA UNIGOM - Licencié en Sciences économiques dans l'option Gestion financière 2007 |
2.1.5. En RD CongoLe problème de l'alimentation est aujourd'hui intimement lié aux capacités de la planète à nourrir une population en constante augmentation ; c'est pourquoi certains spécialistes évoquent une « course » entre démographie et ressources alimentaires. C'est au cours de 18 et 20ème siècle qu'on a constaté une augmentation inquiétante de la population ; et c'est là que T.R. MALTHUS intervient par la loi dite de la population qui stipulait que « la population croît géométriquement alors que les ressources croissent arithmétiquement». Peu après, au cours des trois dernières décennies, la croissance de la production alimentaire a excédé celle de la population, car sur le long terme le taux de croissance du capital est égal au taux de croissance de la population, auquel s'ajoute un effet lié au progrès technique15(*). Néanmoins, les évolutions restent encore une fois très contrastées d'un hémisphère à l'autre (l'axe Nord-Sud) ou d'un continent à l'autre. De même, au sein des pays en voie de développement (PVD) comme c'est le cas pour la R.D Congo, l'état des lieux en matière d'alimentation et de démographie montre des écarts sensibles. Ainsi, en RD. Congo, l'agriculture occupe près de 75% de la population active et sa contribution au PIB était de 32% en 1987 et aujourd'hui elle de 60% parce qu'elle est devenue une activité de survie après la destruction des autres secteurs ; pendant la même année, elle était de 11,6% en valeur alors qu'elle était de 36,4 en 1959 et de 17% en 1966. Pour la première fois, en 1993, la balance agricole a enregistré un déficit de 163 millions de dollars. Bien que les terres du bassin congolais soient fertiles, 3% seulement de la superficie totale du pays sont consacrés à la culture. La production annuelle se compose essentiellement de manioc, principale culture vivrière, de maïs et d'arachide. Le café constitue la principale culture commerciale, avant le caoutchouc, le coton et le cacao. En 2003, le bétail comprenait 19,6 millions de volailles, 4 millions de caprins, 765 000 bovins, 897 000 moutons et 953 000 porcs. L'élevage bovin est concentré sur les hauteurs, en raison de la forte présence de la mouche tsé-tsé dans les plaines. La pêche, pratiquée surtout en eau douce, fournit une partie importante de l'alimentation. Au cours de cette même année, la production de bois était de 72,2 millions de m3, principalement utilisés comme combustible domestique, l'acheminement du bois vers la côte étant extrêmement difficile. Pour ce qui est de la province du Nord-Kivu l'agriculture est la principale activité de la population de cette province ; elle héberge environ 3.200.000 habitants, sur une superficie de 59 483 km², soit une densité moyenne de 55 hab/km². Le secteur primaire intervient pour environ 49,7% dans le PIB provincial résorbant environ 80% de la population. Pour un taux évalué à 60,1% du secteur de l'emploi. Le système de production reste essentiellement intensif faisant un paradoxe avec l'explosion démographique et le système foncier du type féodal sous les caprices d'une écologie en dégradation avec le rythme du déboisement, dernièrement accéléré par la présence des réfugiés rwandais entre Juillet 94 et Novembre 96. La régénération du couvert végétal se faisant lors lentement, les difficultés de transport et de communication en milieu de production découragent de plus en plus les producteurs non encore encadrés, abandonnées à eux-mêmes. Après avoir présenté, la province du Nord-Kivu, il sied de parler de l'agriculture, domaine qui intéresse notre étude. Il convient de donner quelques notions y afférentes pour établir son rôle et son importance dans l'économie. La fonction première de l'agriculture consiste traditionnellement à alimenter les hommes. En tant que facteur de production, elle fournit de la main d'oeuvre aux secteurs, dans un premier temps parce qu'il existe un surplus de main d'oeuvre à faible productivité et ensuite grâce à l'amélioration continue de la productivité agricole. Le déplacement des produits agricoles vers des activités à productivité plus élevée doit avoir un effet favorable sur la croissance. L'agriculture fournit la nourriture permettant d'alimenter toutes les productions des secteurs secondaire et tertiaire. Elle produit également les matières 1ères qui seront transformées par l'industrie. Une agriculture productive fournira des produits agricoles à bon marché et réduira les coûts salariaux, ce qui permettra de faciliter l'accumulation du capital dans les autres secteurs. Si au contraire la productivité agricole stagne, les prix alimentaires vont s'élever, ce qui entraînera la hausse des salaires nominaux et la baisse des profits et de l'investissement industriel.16(*) Le secteur agricole peut être à l'origine d'une demande des produits industriels. Là encore, la prospérité de l'agriculture est nécessaire afin de fournir des débouchés croissants à l'industrie. Les produits constituent l'essentiel des exportations dans les premières phases de développement et fournissent les devises nécessaires à l'importation des machines et matière 1ère dont l'industrie a besoin. L'agriculture peut économiser les devises en substituant les devises auparavant importées. Au Nord Kivu, principalement dans la ville de Goma cependant, le marché des produits agroalimentaires présente des caractères qui le rapproche du marché idéal de la théorie : il s'agit d'un marché qui met en présence des nombreux acheteurs et des nombreux vendeurs, où l'on rencontre des conditions de concurrence classique : le monopole (quand il y a un seul offreur face à une multitude des demandeurs, ici consommateurs) ou oligopole (quand il y a un petit nombre des vendeurs face à un même produit différencié). * 15 F. TEULON, Croissance, crises et développement, PUF, Paris, 2006, p.114 * 16 KAMBALE SINGEBE : Analyse du processus de production et consommation d'un produit agricole sucrier au Nord-Kivu TFC inédit, FSE CUEG, 2002 |
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