1.1.2. Le producteur
La théorie de la firme étudie le choix de
l'agent économique agissant comme producteur. L'hypothèse de
base, correspondant à celle qui est évoquée dans la
théorie de la demande, et selon laquelle le consommateur cherche
à atteindre une utilité maximale, et l'entreprise cherche
à maximiser son profit.
Cette recherche s'effectue en tenant compte d'une
fonction de production, qui traduit la relation existant entre production
maximale et quantité utilisée des différents facteurs de
production (essentiellement le travail et le capital), relation dans laquelle
intervient également la contrainte technologique qui conditionne toute
activité. À partir de cette fonction de production, on peut
établir l'ensemble des combinaisons de facteurs de production pour
lequel la production reste inchangée et déterminer si les
facteurs sont substituables, et dans quelle mesure : cela permet de
déterminer, par exemple, combien de capital supplémentaire il
sera nécessaire de mobiliser pour conserver le même niveau de
production, si on utilise une heure de travail en moins.
Au vu de ces données, l'entreprise
est en mesure de décider de la combinaison de facteurs qu'il convient de
privilégier, sachant qu'elle cherche de manière constante
à minimiser ses coûts et à maximiser son profit, ce dernier
étant bien entendu dépendant du prix de vente de la production
réalisée. Théoriquement, l'entreprise aura avantage
à augmenter sa production tant que le coût engendré par la
fabrication d'une unité supplémentaire sera inférieur au
profit généré par la vente de cette unité sur le
marché. En définitive, l'entreprise peut fixer le volume de sa
production optimale et, grâce à la théorie de la firme, la
quantité qu'elle devra offrir sur un marché donné.
La théorie de la firme est assez
pertinente à court terme et permet des prévisions relativement
précises sur le volume de production d'une entreprise et sur
l'utilisation qu'elle compte faire de différents facteurs de production,
au moins dans des conditions de concurrence parfaite. Des hypothèses
raisonnables peuvent être émises sur les relations
générales entre les variations des facteurs de production et les
variations de la production.
En revanche, le comportement à long
terme des entreprises est plus difficile à prévoir. Cette
incertitude tient à l'étendue des variations des capacités
de production, à la difficulté d'établir des
hypothèses fiables sur les économies d'échelle et
l'évolution de la technologie, et au caractère arbitraire de la
période choisie lorsqu'on s'écarte de la durée
précise pendant laquelle les conditions de pleine capacité ont
été jugées plus ou moins remplies.
Si utile soit-elle, cette théorie est
souvent critiquée parce qu'elle ne tient pas compte du fonctionnement
réel de l'entreprise. En effet, seuls ses aspects économiques et
technologiques sont pris en compte, alors que certains facteurs semblent
échapper au strict calcul économique. Ces considérations
recouvrent aussi bien les motivations des dirigeants, qui peuvent avoir comme
objectif l'augmentation de leurs rémunérations, voire la
progression de leur pouvoir ou de leur prestige, facteurs qui dépendent
autant de la taille de l'entreprise et de sa croissance externe que de la
rentabilité de ses activités, que la manière dont les
entreprises gèrent leurs relations sociales et leur politique
salariale.
Toutefois, il semble que, sur la longue
durée, l'entreprise se conforme à un modèle de
maximisation des profits. C'est entre autre ces genres de difficultés
que se heurtent nos producteurs en produits agroalimentaires de la ville de
Goma.
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