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estime de soi et performances scolaires chez des adolescents (Togo)

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par Ibn Habib BAWA
Université de Lomé - DESS 2007
  

Disponible en mode multipage

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RESUME

L'estime de soi est une dimension très importante de la personnalité de l'adolescent, car pour qu'il apprenne `'quelque chose'', il faut qu'il se sente encouragé, compris, soutenu respecté bref aimé. Malheureusement, les recherches autour de l'adolescent concernant cette dimension sont rares en général, et presque inexistantes au Togo dans le domaine scolaire.

Le présent travail essaie d'établir un lien entre l'estime de soi et les performances scolaires chez des adolescents. A cet effet, il porte sur un échantillon de 48 élèves adolescents âgés de 14, 15 et 16 ans issus de toutes les classes socio-professionnelles et des deux sexes. L'estime de soi est évaluée à l'aide du SEI de Coopersmith. Quant aux performances scolaires, elles correspondent à la moyenne pondérée de toutes les matières à la fin du deuxième trimestre.

Les résultats ont montré qu'il y a une relation significative entre l'estime de soi et les performances scolaires. Autrement dit, les adolescents qui ont une estime de soi positive ont un fort taux de réussite plus que les élèves à estime de soi négative. Les adolescents à estime de soi négative sont plus enclins à l'échec scolaire.

INTRODUCTION

L'école en tant que système, institution idéologique pour les uns, socioculturel pour les autres, ne saurait se soustraire des modèles de conduite sociale adoptés par l'Homme. Les problèmes pouvant se poser à l'Homme, trouvent leurs résolutions le plus souvent dans celle des contradictions, des clivages sociaux, dans la répartition des tâches, leur assomption quotidienne. Parmi ces problèmes, figure celui de l'échec scolaire : problème de société ou d'organisation et d'assimilation des connaissances, l'échec scolaire n'en demeure pas moins un fait contemporain étroitement lié à la place, aux fonctions attendues de l'école dans la société. C'est pourquoi Perrenoud (1995) se demande si l'échec de l'élève n'est-il pas l'échec de l'école ? Même si l'école est pour quelque chose dans la genèse de l'échec scolaire, l'essentiel des raisons se retrouve chez l'élève lui-même - cause rarement appréhendée - car pour que l'on puisse parler `'apprendre quelque chose'', il faudrait « se sentir compris et soutenu dans les moments de ras-le-bol, de fatigue, d'échec », « se sentir reconnu, respecté comme personne et comme membre d'une famille et d'une communauté », « savoir qu'on vous fait confiance, qu'on vous imagine capable et désireux d'y arriver », mieux encore, « sentir que l'on vous aime. » Toutes ces conditions décrivent l'estime de soi.

L'estime de soi en tant que dimension fondamentale de la personnalité influençant la construction de l'individu a gagné du terrain au sein du monde scientifique.

En milieu scolaire, les recherches qui sont à notre suffrage ont su montrer que l'estime de soi a une influence sur les performances scolaires (Bloom, 1979 ; Crohn, 1983 ; Gerardi, 1990 ; Briffore et Parsons, 1983 ; McGuire, Furjioka et McGuire, 1979 ; Wiggins, Schatz et West, 1994). Elles ont prouvé que lorsque l'élève a une estime de soi valorisée, il réussit. Par contre lorsque celle-ci est dévalorisée, l'élève échoue.

La plupart de ces recherches essentiellement occidentales, se sont préoccupées de l'enfant ou du préadolescent. Les études sur l'adolescent sont rares. Le comble, c'est qu'il n'en existe même pas au Togo. Et pourtant Dolto, Dolto-Tolitch et Percheminer (1989) reconnaissent que l'adolescent vit tout un remue-ménage de tous ordres et manque de confiance en soi ; Pour cela, Therme (1991) nous invite à discuter et à étudier ce mal contemporain. C'est à partir de là que notre étude prendra tout son sens puisque nous tenterons de monter que l'estime de soi influence les performances scolaires chez les adolescents togolais.

Pour conduire à bien notre travail, nous allons l'organiser autour de trois principaux axes :

D'abord, nous indiquerons une problématique. Celle-ci s'attachera à poser le problème de recherche en se fondant sur les facteurs qui influencent le développement de l'estime de soi. Dans le but de nous référer à une théorie pour interpréter nos résultats et faire reposer notre hypothèse sur les résultats d'autres recherches, nous nous attacherons, respectivement, à présenter une analyse théorique et à faire une revue des travaux qui portera sur des études dans les domaines de l'estime de soi et des performances scolaires.

Ensuite nous présenterons une approche méthodologique qui servira à éprouver notre hypothèse. Elle comportera la présentation des variables, la population d'étude, les instruments de la recherche, la procédure de recueil et les techniques de traitement des données.

Enfin, le troisième axe portera sur la présentation, l'analyse, l'interprétation et la discussion des résultats.

PREMIERE PARTIE

CONSIDERATIONS

THEORIQUES

CONSIDERATIONS TEORIQUES

I- PROBLEMATIQUE

Depuis quelques années, que ce soit en Afrique ou en Occident, la société a tendance à accorder une importance croissante au bien-être psychique et à

l'épanouissement personnel. Dès lors, le développement harmonieux de l'enfant est devenu une préoccupation qui concerne aussi bien les parents que les professionnels de l'éducation. Quel est le fondement de ce développement ? Selon Ki-Zerbo (1978, P.458) : « l'éducation est la locomotive du développement. »

L'éducation peut être formelle ou informelle. L'éducation formelle tient une place de choix dans le processus d'intégration des enfants à travers l'école. L'école offre aux enfants un cadre propice pour l'apprentissage des connaissances, des normes sociales et une formation de qualité. Compte tenu de cette grande utilité, pouvoirs publics et parents ne cessent de mobiliser les ressources nécessaires pour assurer l'éducation des enfants. Il y a même des parents qui vont jusqu'à s'endetter lorsqu'il s'agit de la scolarisation de leur progéniture. Malheureusement les performances scolaires que réalisent les enfants ne comblent pas toujours leurs attentes. Les mauvaises performances scolaires sont fréquentes.

Une performance, selon De Landsheer (1979, P.198) est « une activité destinée à accomplir une tâche. Le résultat de cette activité... La performance désigne aussi un résultat individuel (performance scolaire d'un élève), par opposition au rendement, résultat collectif. » Quant à Hotyat et Délpine-Messe (1973, P.230), une performance correspond aux « données précises sur le niveau maximal atteint par un apprentissage à un moment donné. Selon la nature de l'activité en cause, elles peuvent être numériques ou descriptives. » Perçue comme résultat individuel dans une activité, la performance scolaire est donc le résultat qu'obtiennent les élèves dans les différentes matières scolaires. Mais en fait, pourquoi certains élèves réalisent de bonnes performances et d'autres de mauvaises performances ?

En effet, la mise en avant des disparités naturelles dans la distribution des aptitudes intellectuelles, et par conséquent de la réussite scolaire, est la première invoquée pour expliquer les différences de réussite scolaire. On trouve, par exemple, que ceux qui échouent sont handicapés intellectuellement. C'est ainsi que pour Deschamps et al (1981), l'échec scolaire est un problème individuel, résultant d'un handicap intellectuel. Ils montrent une corrélation forte entre intelligence et réussite scolaire. De même Burt, Claparède et Jadouille (cité, par Reuchlin, 1970) trouvent des corrélations allant de .65 à .75, entre les résultats positifs aux tests d'intelligence et la réussite scolaire. Jensen (1969) et Hernstein (1971) non seulement adoptent la même position mais précisent aussi que les insuffisances intellectuelles sont héritées génétiquement.

Pour certains auteurs, des caractéristiques individuelles dont les déficiences sensorielles et les blocages psychoaffectifs sont à l'origine de l'échec scolaire. A cet effet, Scheifer et Bayley (1963) établissent qu'une atmosphère chaleureuse centrée sur l'affectivité des parents pour les enfants est plus associée à l'évolution intellectuelle de l'enfant. Motaze (1999) a montré que les élèves qui réussissent sont ceux qui bénéficient d'un climat affectif positif.

Avanzini (1977, P.78), pour sa part, estime que dans un climat affectif familial caractérisé par la mésentente entre les parents, le sentiment de méfiance, d'insécurité, l'élève développe un sentiment de culpabilité, de crainte et de frustration qui le prédispose à l'échec. Il affirme que « une sorte d'indisponibilité d'esprit, un affaiblissement des intérêts scolaires l'affecte puisque tout se passe comme si une telle situation provoquait chez lui une ankylose intellectuelle. »

Dans une étude de Crandall (cité par Tchable, 1999) menée sur 120 garçons et filles d'âge scolaire et leurs parents, les résultats montrent des corrélations significatives entre les attitudes des parents et les performances de leurs enfants. Les parents qui donnent plus d'affection à leurs enfants les voient réussir bien à l'école, alors que pour ceux qui n'en témoignent pas ou pas assez, leurs enfants sont confrontés à l'échec scolaire ou à des résultats médiocres. Enfin, Marcos (cité par Gokounous, 2000) soutient fermement que les enfants qui réussissent le plus à l'école sont ceux-là qui ont des parents plus affectueux.

D'autres auteurs, à travers de nombreuses recherches, ont établi une liaison entre performances scolaires et l'origine sociale des élèves.

Baudelot et Establet (1971) ont clairement montré que la répartition des élèves dans les différentes filières de l'institution scolaire était fortement corrélée avec leur position socio-économique.

Deschamps, Lorenzi-Cioldi et Meyer (1982) ont présenté une analyse des mécanismes sélectifs de systèmes d'enseignement, et ont constaté que le poids des variables socio-économiques et culturelles est fort et handicape davantage les enfants des milieux sociaux bas.

Caglar (1983, P.22) pour sa part, trouve une influence décisive des facteurs sociaux sur la réussite scolaire. A cet effet, il écrit qu' : « à la fin de la première année à l'école primaire, les résultats scolaires de l'élève portent l'empreinte des caractéristiques culturelles et familiales. La durée, la qualité des études de l'enfant vont dépendre en grande partie de son origine sociale. »

Vandenplast-Holper (cité par Motaze, 1999) montre que les enfants issus des familles socialement favorisées réussissent mieux à l'école que ceux issus des familles socialement défavorisées ; ceci à cause des conditions matérielles d'existence et de la plus grande stimulation intellectuelle rencontrées dans les familles.

De même, la dimension culturelle, l'action des sous-cultures juvéniles sur les comportements (Champagnol, 1986), les systèmes de valeurs différents suivant la classe sociale et les enjeux que suppose l'acculturation (Longchamps, 1985) lorsqu'on appartient à une culture subordonnée, concourent à fragiliser certains enfants par rapport à l'école et ses demandes. Dans la droite ligne de cette thèse, Bourdieu et Passeron (1964) estiment que les enfants issus des milieux favorisés où ils parlent et écrivent déjà la langue de travail scolaire ont moins de difficultés pour réussir. Par contre ceux issus des milieux défavorisés subissent une acculturation et échouent plus.

En adoptant un point de vue sociolinguistique, Bernstein (1971) montre qu'il existe une corrélation entre les modes d'expression cognitive et la structure de la classe dans ses dimensions sociales et culturelles. Au niveau langagier, il met en évidence deux types de langage présents à des degrés divers dans chaque groupe social : le code élaboré, formel à symbolisme abstrait permettant un accès plus aisé aux opérations logiques formelles utilisé par les classes favorisées, et le code restreint à symbolisme concret utilisant des concepts insuffisamment précis et différenciés limitant l'accès à la pensée formelle, utilisé par les classes défavorisées. Il va sans dire qu'à l'école, il y a des situations conflictuelles, des malentendus entre les enfants issus des classes socialement défavorisées et le maître qui utilise le code élaboré. Ainsi, très précocement, les enfants des classes populaires auront du mal à maîtriser la pensée hypothético-déductive. Or, l'évaluation scolaire ne garantit pas une valorisation de l'élève qui utilise une expression fautive.

Le handicap socio-économique et culturel caractérisé par la pauvreté économique et des conditions de vie est évoqué par certains chercheurs pour expliquer l'échec scolaire des élèves. Ainsi, Deble (1980) montre que les conditions sociales caractérisées par la pauvreté et tout son cortège de malnutrition, taudis, dégradation morale constitue le facteur le plus important de la déperdition scolaire. Houedanou (1981) trouve qu'au Bénin, la pauvreté reste un facteur essentiel des échecs et des abandons scolaires. Gnoukouya (1989) trouve que les échecs en classe de 3è sont remarquables parmi les enfants d'agriculteurs et d'artisans. Lawson-Body (1993) révele aussi que le statut socio-économique du père est en relation significative avec les performances scolaires.

D'autres chercheurs, eux, impliquent l'école elle-même dans l'origine des échecs des élèves. A ce sujet, Cherkaoui (cité par Gokounous, 2000) soutient que l'école est un facteur plus déterminant dans la réussite que l'origine sociale.

Rousvoal et Zapata (2001) estiment que l'enseignant sous l'effet de son statut social et de son histoire, se construit une représentation sociale (de l'écolier, idéal et/ ou du mauvais) qui se traduit en attentes. Celles-ci vont moduler leurs interactions et agir sur la qualité des performances scolaires. Dans le même sens, Rosenthal et Jacobson (1968) montrent que les enseignants sont sous l'influence des préjugés sur les élèves. Et lors de la correction des copies, ces préjugés les influencent quelle que soit leur personnalité. A partir du moment où « chaque maître reçoit à travers le langage et les attitudes de son élève des informations sur sa culture d'origine » (Pourtois et al, cité par Rousvoal et Zapata, 2001, P.70), l'enfant socialement désavantagé et catalogué. Quoique donc l'évaluation des connaissances cherche à vérifier l'atteinte des objectifs, on s'aperçoit qu'elle est source d'échecs des élèves. Piéron (1963, P.191) écrit que : « la notation du correcteur dépend de certaines caractéristiques qu'il utilise, de son ampleur et de son centrage et plus encore de la modalité de la réaction subjective traduite en chiffre. » Grisay (1984) est du même avis.

Quant à Perrenoud (1984 ; 1992), il montre que la situation pédagogique est assujettie à un certain nombre de contraintes liées au moment au cours duquel elle se déroule : lieu, temps de l'activité, le temps imparti pour l'exécution d'une tâche, la gestion et l'organisation pédagogique, et les contraintes du programme. Elles influencent le réseau de communication instauré par l'enseignant et les stratégies d'apprentissage des élèves.

L'inexpérience et la sous-qualification professionnelle des enseignants (Kougblenou, 1995), les effectifs pléthoriques des classes, l'insuffisance d'équipement, de matériels didactiques et manuels scolaires, la faiblesse de l'encadrement des élèves par les maîtres, le manque de motivation des enseignants (Lawson, 1997) sont aussi accusés d'être à l'origine des mauvaises performances. Heynaman (cité par Gokounous, P.25) conclut en ces termes : « la réussite dépend de la disponibilité des manuels et autres matériels imprimés... On a relevé une relation de cause à effet entre la disponibilité de manuels et de livres et les bons résultats des étudiants. »

Les travaux de Loubat et Maftouh (1989) et Rousvoal (2000) mettent en évidence l'importance de l'emplacement occupé par l'élève dans l'acquisition des savoirs. Au fur et à mesure que celui-ci s'éloigne de l'enseignant, il y a décroissance de la portée de son message et cela se traduit par une baisse notable des performances scolaires entre les élèves du devant et ceux du fond de la classe.

En somme, aucun des facteurs ne justifie, lui seul, les performances scolaires. Chacun a sa raison d'être selon la situation environnementale dans laquelle se trouve l'élève. Rousvoal et Zapata (2001, P.70) insistent sur le fait que : « la qualité des performances scolaires n'est donc plus simplement liée à des facteurs internes ou externes à l'école. Elle relève désormais d'un processus interactioniste dont les actions sont co-responsables. » C'est pourquoi, il nous semble pertinent de penser comme Fortin et Strayer (2000) pour qui l'adaptation et la réussite scolaire sont le fruit d'un processus interactif entre facteurs personnels et facteurs environnementaux.

En Afrique et au Togo en particulier, peu d'efforts sont consentis pour investir les facteurs personnels ou psychologiques pour comprendre la genèse des performances scolaires. Cela se remarque par la carence des travaux consacrés à cet aspect. Nous ne pouvons citer que Bawa (2002), Holu (2003), Kassouwa (2003). Ce qui fait que lorsque l'Etat, conscient de l'ampleur de taux d'échecs, voudrait améliorer le système éducatif, l'acteur `'élève'' est laissé pour compte. Un regard sur les mesures prises, par l'Etat togolais, depuis 1975, nous le prouve :

- augmentation des investissements en matière d'éducation,

- augmentation du nombre d'établissements,

- réduction des frais scolaires pour les parents,

- création des ENI (Ecole Normale d'Instituteurs), de l'ENS (Ecole Normale Supérieure), ENIJE (Ecole Normale des Institutrices de Jardins d'Enfants), DIFOP (Direction de la Formation Permanente),

- recrutement régulier d'enseignants.

Or, prendre en compte les caractéristiques psychologiques de l'enfant et de l'adolescent dans l'origine des performances scolaires est plus important que s'acharner sur les facteurs environnementaux face auxquels l'enfant est impuissant. Et l'une des caractéristiques psychologiques fondamentales à considérer est l'estime de soi, car elle est la base du développement global de l'enfant et de l'adolescent (Harter, 1990, Leonard et Gottsdanker-Willekens, 1987). 

Chez les adolescents, elle est plus essentielle car ils sont en quête d'autonomie et de maturité. Claes et Poirier (1998, P.102) écrivent que : « l'affirmation de l'autonomie constitue une des tâches majeures de l'adolescent. Prendre des décisions par lui-même sans se référer à l'autorité des parents, se démarquer de leurs idées et de leurs intérêts, affirmer son individualité et ses particularités, voilà autant de démarches qui garantissent le passage progressif vers la maturité adulte. L'adolescence est ce temps de la vie où les individus doivent se dégager des liens de dépendance envers les parents, pour gagner leur autonomie et affirmer leur identité propre. Mais, ce mouvement d'affirmation de soi s'opère en creusant des distances, car l'autonomie se gagne quotidiennement au prix de discussion, de confrontation et de réajustement. » Dès lors, nous comprenons que l'adolescence constitue un moment privilégié pour expérimenter des réalités nouvelles en dehors du contrôle familial. Selon Jessor, Donovan et Costa (1991) certains adolescents qui font fi du contrôle parental, s'engagent dans une constellation de conduites déviantes et courent des risques de sérieuses difficultés. Et ce sont ces difficultés qui engendrent ultérieurement des échecs ou les mauvaises performances et l'abandon scolaires, les perturbations des conduites délinquantes. Selon Claes (2001), trois principaux facteurs familiaux contribuent à l'éclosion et au maintien de ces problèmes. Il s'agit de la piètre qualité de l'attachement parental, de la présence de conflits sévères entre adolescents et parents, et de l'exercice inadéquat du contrôle parental. Dans cet ordre d'idées, Grootevant et Cooper (1986) affirment que l'accès à l'autonomie, la construction de l'identité et les bonnes performances scolaires à l'adolescence se réalisent adéquatement dans un cadre de support et d'acceptation parentale.

En milieu scolaire, l'estime de soi est, plus que tout, déterminante. Car, à l'école, l'élève n'est motivé à apprendre, à réussir que s'il a la conviction d'être capable de réaliser ce qu'on attend de lui au cours de l'acte pédagogique. A partir de là, il développe une image positive ou négative de lui-même en tant que sujet apprenant. Cette représentation de soi ayant une certaine prégnance sur son engagement et ses résultats (Bawa, 2002). Dès lors, composante essentielle de la construction identitaire, l'estime de soi donne à l'identité personnelle, sa tonalité affective et à ce titre, elle apparaît comme un fondement de la réussite à l'école. C'est pourquoi Lavoie (1993, P.131) affirme que : « le concept de soi constitue une réalité centrale liée à la réussite académique. »

Lorsqu'on aborde le sujet de l'estime de soi dans la littérature scientifique, on se trouve face à une multitude de termes utilisés de façon plus ou moins synonyme. Ainsi, on parle de conscience de soi, de perception de soi, de concept de soi, de représentation de soi, d'image de soi, voire d'identité de soi pour n'en citer que les plus courants. A priori, l'ensemble de ces termes a pour intérêt principal de définir le `'soi'' en tant que construction psychique complexe, mettant toutefois différemment en valeur certains mécanismes sous-jacents.

La conscience de soi décrit des processus psychologiques permettant à un ensemble de phénomènes, sensation, désirs, craintes... de s'organiser en un ensemble nommé le Moi.

Le terme perception de soi met l'accent sur les mécanismes en jeu lorsqu'on perçoit un objet : perception visuelle, tactile, kinesthésique.

Le concept de soi, essentiellement utilisé par les auteurs anglophones (self concept) est issu du courant cognitiviste tendant à faire du Moi un objet de connaissance comme d'autres, c'est-à-dire un objet construit, avec le risque de sous-estimer son originalité en tant qu'univers d'affects, de sentiments et d'angoisses animé par toute une dynamique inconsciente.

La représentation de soi, terme retenu par Perron (1991) pour son aspect polysémique, appartient au langage courant. La représentation, c'est ce que l'évocation donne à revoir de la perception, dans l'espace psychique interne, en l'absence actuelle de l'objet évoqué. Elle désigne donc à la fois une opération et son résultat. A cela s'ajoute un deuxième sens en liaison avec le monde du spectacle : donner une représentation, jouer un personnage. Toute représentation de soi peut être la perception de sa propre personne qu'en jouant un ensemble de rôles on donne, souhaite ou croit donner à autrui... et à soi-même.

L'identité de soi en tant que phénomène complexe et multidimensionnel est un système de représentations et de sentiments de soi. Elle renvoie au sentiment d'individualité, de singularité du sujet et de continuité de soi. Ce système n'est ni donné, ni statique car l'identité évolue et se transforme durant toute la vie.

L'image de soi, selon Argyle (1994) est l'ensemble des idées qu'un individu a sur lui-même, y compris son rôle (métier, classe sociale...), ses traits de caractères et son corps. Ces images propres sont alors composées de caractéristiques que les sujets attribuent de façon plus ou moins conscientes et qu'il intègre progressivement comme partie constituante de son Moi.

Quant à l'estime de soi, les chercheurs la considèrent comme la perception qu'une personne a d'elle-même (Shavelson, Hubner et Stanton, 1976). L'estime de soi ou concept de soi englobe la connaissance et l'évaluation de soi (Héroux et Ferell, 1985) et la description que la personne pense que les autres font d'elle (Muller, 1978). Cette image ou description comprend les capacités, les émotions, les croyances, les valeurs, les intérêts. En bref, l'estime de soi est l'évaluation globale de la valeur de soi en tant que personne, c'est-à-dire le degré de satisfaction de soi-même. Elle oriente la prise de conscience de soi et de connaissance de soi par l'appréciation positive ou négative que le sujet porte sur lui-même. Cette évaluation ne se fait pas uniquement par l'intermédiaire de connaissance de soi, car l'important n'est pas la réalité des choses, mais la conviction que l'on a d'être porteur de qualités ou de défauts, de potentialités ou limitations (André et Lelord, 1999).

Mais quel terme adopter ? Puisque d'après L'Ecuyer (1978, P.29), toutes ces notions, en fait, se réfèrent au même contenu : « ensemble de traits, d'images, de sentiments que l'individu reconnaît comme faisant partie de lui-même influencé par l'environnement et organisé de façon plus ou moins consciente », nous adoptons le terme estime de soi ; en le faisant, nous pensons accorder simplement un certain intérêt à l'aspect évaluation en tant que jugement de valeur, ce qui est d'autant plus pertinent si l'on considère que l'évaluation et la transmission de certaines valeurs sont des tâches essentielles de l'école.

Toutefois, la construction de l'estime de soi est un processus dynamique et continu qui commence bien avant la naissance et qui se prolonge tout au long de la vie. Son développement est fortement tributaire de la qualité des contextes (familiaux, scolaires), des interactions et des communications que toute personne arrive à engager dans ses différents milieux de vie, l'appréciation qu'elle portera sur ses réussites et ses difficultés.

Il va sans dire que les liens privilégiés créés dans le contexte familial et l'amour inconditionnel des parents constituent la base de l'estime de soi. Dépendant de ses parents, le petit enfant se sent comme il pense que les parents le voient. C'est leur regard, son premier miroir, qui lui reflète une image de lui plus ou moins favorable qu'il va progressivement intérioriser. Ainsi son estime de soi est intimement liée à la nature de ces premières interactions. Un enfant dont les parents sont capables de l'accepter dans sa différence et d'encourager ses efforts, qui sont disponibles et aimants a de fortes chances de construire un modèle de soi aimant et compétent. En revanche, un manque de renforcements positifs induirait un besoin croissant d'approbations externes qui entraîne à son tour une certaine dépendance vis-à-vis de l'extérieur, une dépendance liée à un manque d'identité qui peut se traduire, à l'âge de l'adolescence, par des comportements à risque.

Kellerhals et al (1992) ont montré qu'il existe un lien significatif entre l'estime de soi et le style éducatif et plus particulièrement la qualité de communication entre parent-enfant.

Eu égard à cela, on se rend compte que l'enfant arrive à l'école muni d'une estime de soi qui reflète l'intériorisation des attentes parentales et on pourrait penser qu'il possède une certaine prédisposition à la réussite ou à l'échec scolaire. A l'école, les variables telles que réussite ou échec, style pédagogique, attitude de l'enseignant, relation au groupe... peuvent avoir un impact sur l'estime de soi. Cet impact est d'autant plus fort que nous accordons une grande importance aux connaissances intellectuelles. De plus, `'être un bon élève'' ou `'réussir sa scolarité `'correspond implicitement à `'réussir dans la vie'' voire `'réussir sa vie'' et de ce fait, reflète les attentes parentales et le projet familial en rapport avec le devenir de l'enfant.

Pour susciter l'émergence d'une estime de soi positive, l'enseignant doit créer de bonnes conditions à chaque fois qu'il aborde une notion nouvelle ; ce sont ces conditions qui donnent à l'enfant l'envie de l'assimiler. L'enseignant doit être un interlocuteur privilégié sur lequel l'enfant reporte des affects liés à son vécu. Comme tel, il va créer un espace sécurisant qui aide l'enfant à aborder de nouvelles situations et qui favorise une relation de confiance. Cette dimension, si elle n'est pas prise en compte, compromet les efforts de l'enseignant et empêche l'apprentissage.

Chapman (1988) montre que la perception négative de soi déterminerait des attitudes négatives et comportements d'évitement face aux tâches scolaires. Ce qui réduirait la capacité de l'élève à les réaliser (Cooley et Ayres, 1988).

Bariaud et Bourcet (1998) montrent qu'une estime de soi élevée est associée à des comportements plus adaptés et plus positifs tels que la confiance en soi, l'anticipation positive de l'avenir, la recherche du soutien social, la confrontation active à la difficulté, la réussite scolaire ; en revanche, une estime de soi faible induit des attitudes dysfonctionnelles : tristesse, fatalisme, anticipation négative de l'issue de la difficulté, évitement, passivité, déni, échec scolaire.

Lamia (1998), quant à lui, dans son étude montre qu'une bonne estime de soi, résultant d'une auto-évaluation positive, facilite l'adaptation sociale de l'enfant à l'environnement scolaire et lui permet de se retrouver dans une situation de réussite scolaire, telle qu'elle est définie par les enseignants et le système scolaire. A l'opposé, une mauvaise estime de soi rend difficile, voire empêche une bonne adaptation sociale à l'environnement scolaire et amène l'enfant vers une situation de difficulté scolaire qui peut aboutir à des échecs scolaires.

Ces quelques travaux du monde occidental qui sont à notre suffrage, peu nombreux soient-ils, ont le mérite au moins d'exister et surtout d'avoir considéré l'estime de soi comme base des performances scolaires. Au Togo, l'estime de soi est un des parents pauvres en matière de recherche. Les études que l'on pourrait citer sont celle de Gbati (1988) qui a montré que les succès et insuccès scolaires ont une conséquence notable sur l'estime de soi (perspective contraire à la nôtre) chez les élèves des classes de troisième et celle de Bawa (2002) qui a montré que l'estime de soi est un facteur de réussite scolaire. Toutefois Bawa (op. cit.) n'a pas investi davantage précisément autour des adolescents quand on sait que tout le remue-ménage de toute leur personne se répercute sur l'estime de soi (Dolto, Dolto-Tolitch et Percheminier, 1989). Et comme les adolescents manquent de confiance en soi, Therme (1991) recommande beaucoup de discuter et d'étudier ce mal-être contemporain de l'adolescent.

C'est au regard de tout ce qui précède que nous pensons qu'il y a d'une part une portée théorique, et d'autre part une portée pratique à conduire la présente étude. La prise en compte de l'estime de soi, comme base de la réussite scolaire, nous permet d'apporter à la littérature psychologique en général et celle togolaise en particulier, un ensemble d'informations, qui pourrait concourir à une compréhension des performances scolaires. Sur l'autre plan, la présente étude pourrait permettre, d'une part aux parents de prendre conscience de l'importance de l'estime de soi dans leurs pratiques éducatives parentales, d'autre part aux enseignants d'améliorer les performances scolaires en créant les conditions valorisantes des adolescents, enfin aux adolescents eux-mêmes de connaître leurs forces, habiletés, qualités, limites personnelles afin de poser un jugement positif sur cette connaissance.

L'objectif poursuivi est l'étude de la relation qui pourrait exister entre l'estime de soi et les performances scolaires chez les adolescents.

II- ANALYSE THEORIQUE

La psychologie a pour rôle de décrire des comportements et d'en proposer des explications véritables. Ces explications se fondent sur des données théoriques qui constituent des cadres de référence.

Notre étude dont le but est de comprendre l'influence de l'estime de soi sur les performances scolaires des adolescents fait appel à des théories qui placent au centre de leur préoccupation l'estime de soi. Même si selon Harter (1998, P. 57) : « la plupart des professionnels définissent l'estime de soi comme l'évaluation globale de la valeur de soi en tant que personne. Il s'agit de l'évaluation qu'un individu fait de sa propre valeur, c'est-à-dire de son degré de satisfaction de lui-même », quant à savoir comment l'individu s'évalue, quels sont les éléments qui sont pris en considération, les avis divergent parfois. C'est pourquoi, nous regroupons ces avis en deux tendances :

- Estime de soi, construction personnelle et unidimensionnelle,

- Estime de soi, construction sociale et multidimensionnelle.

A- ESTIME DE SOI, CONSTRUCTION PERSONNELLE ET UNIDIMENSIONNELLE

Selon Tap (1998, P. 17), James est un des premiers auteurs à avoir considéré l'estime de soi comme résultant d'une construction personnelle depuis 1890. A cet effet, il pense que l'estime de soi est « la conscience de la valeur du Moi, met l'accent sur la dynamique intrapersonnelle et intrapsychique, sur la diversité des Moi (s) sur le rôle éminent des émotions dans la construction de soi et l'émergence de la valeur personnelle, sur l'importance de l'articulation entre le Moi actuel et les aspirations. Il s'intéresse à la personnalité en tant que structure, rigide ou souple, aux frontières précises ou diffuses. » Dans cette optique, l'articulation entre le Moi actuel et les aspirations d'un sujet jouerait un rôle primordial. Ainsi, plus la distance entre le soi réel et le soi idéal est grand, dans le sens que les succès ne correspondent pas aux ambitions, plus un individu aurait tendance à avoir une estime de soi ternie.

De même, Harter (1998, P. 59) estime que le rapport entre les réussites et les échecs déterminent l'évaluation globale défendue par James : « un individu aurait une haute estime de lui-même dans la mesure où ses succès seraient égaux ou même supérieurs à ses aspirations. Si, à l'inverse, les aspirations dépassent les réussites effectives, alors son estime de soi sera faible. » Elle précise qu'il ne s'agit pas d'effectuer un simple calcul mathématique, étant donné que certaines réussites auront davantage d'impact sur l'estime de soi, que d'autres pourront être perçues comme anodines...Cela dépend de l'importance que l'individu accorde au domaine concerné.

B- ESTIME DE SOI, CONSTRUCTION SOCIALE ET MULTIDIMENSIONNELLE

C'est à Cooley (1902) que revient le mérite d'apporter une nouvelle perspective avançant l'hypothèse selon laquelle le sentiment de valeur de soi serait une construction sociale façonnée par les interactions avec l'entourage, et cela dès l'enfance. Cooley parle alors de l'effet de miroir social (looking glass self) : c'est le regard des autres qui renvoie des indications permettant au sujet de connaître l'opinion qu'ils ont de lui. Cette opinion serait par la suite incorporée à la perception de soi, une perception qui dépendrait donc étroitement de la façon dont le sujet est perçu ou pense être perçu pas les autres. Dubar (2000) parle d'identité pour soi et d'identité par autrui.

A partir du début des années 80, les chercheurs (Harter, 1982 ; L'Ecuyer, 1981 ; Marsh, 1984 ; Muller, 1979 ; Shavelson et Bolus, 1982) ont adopté le modèle de Shavelson, Hubner et Stanton (1976) qui présente le concept de soi comme une structure multidimensionnelle parce que selon Pierrehumbert (1992, P.184) : « l'idée sous-jacente [...] est que l'image de soi, en particulier l'estime de soi n'est pas une réalité psychologique une et indivisible. Elle correspondrait au contraire à une multiplicité d'impressions, de sentiments relatifs à différents domaines du vécu quotidien, dans lesquels on peut être confronté à ses propres compétences et se trouver plus ou moins satisfait de soi-même. » C'est pourquoi, chaque personne développe un concept de soi global qui représente sa perception générale. Elle tend à organiser ses expériences et ses perceptions afin de leur donner un sens. Cette organisation se fait selon des domaines variés qui reflètent un système de catégories adopté par la personne ou partagé par un groupe. Shavelson, Hubner et Stanton (1976) indiquent que les enfants et les adolescents regroupent dans un premier temps ces informations en deux : le concept de soi scolaire et le concept de soi non scolaire. Dans un deuxième temps, chacun de ces concepts de soi se subdivise en un certain nombre de concepts spécifiques. Ainsi le concept de soi scolaire inclut un concept de soi spécifique à chacune des matières comme les mathématiques ou le français. Le concept de soi non scolaire inclut des domaines comme les relations avec les autres, les états émotionnels et affectifs, l'apparence et les capacités physiques. Enfin, à la base de la hiérarchie se trouvent la description et l'évaluation du comportement dans des situations spécifiques. Les recherches démontrent que le concept de soi se complexifie avec l'âge, et qu'il tend à devenir moins positif au profit d'un plus grand réalisme. En vieillissant, l'enfant démontre une plus grande capacité à adapter sa perception de soi selon les réactions et les niveaux de performances des autres. Les divers éléments du soi sont pondérés, hiérarchisés et combinés selon des équations extrêmement complexes (L'Ecuyer, 1994) dont l'individu n'a probablement pas conscience (Rosenberg, 1979).

Les résultats des équipes de recherches de Harter, de Marsh et de Shavelson indiquent que tous ces concepts de soi seraient relativement indépendants les uns des autres, car la description et l'évaluation que fait l'individu de son comportement peut varier d'un domaine à l'autre. Par conséquent, il semble que la modification d'un domaine du concept de soi (exemple social) n'a que très peu ou même pas d'effet sur d'autres domaines (exemple scolaire) (Muller, Chambliss et Muller, 1983), ni sur le concept de soi global (Sorsdahl et Sanche, 1985).

Selon Bandura (1997), l'estime de soi peut provenir d'auto-évaluations basées sur la compétence personnelle, mais aussi sur la possession de caractéristiques personnelles investies de valeurs positives ou négatives selon la culture (statut social...). C'est dans ce sens que l'estime de soi est multidimensionnelle (travail, vie sociale...). De plus, il précise qu'il n'y a pas de lien systématique entre le sentiment d'efficacité personnelle et l'estime de soi. Il existe des domaines qui favorisent ou défavorisent l'estime de soi. Par exemple, quelqu'un s'évaluant mauvais mathématicien mais qui n'accorde pas d'importance à cette activité n'en tire pas de conclusion négative sur sa valeur personnelle. Inversement, une personne peut s'estimer très compétente professionnellement, et en tirer une valeur négative par la nature de l'activité (huissier, prostitution...)

Selon Rosenberg (1979), le sentiment de compétence correspond au sentiment qu'à chacun de sa propre valeur, et à l'évaluation qu'il fait de ses compétences sur plusieurs dimensions spécifiques du soi. Celui-ci intervient dans les domaines d'activités dans lesquels s'investit quotidiennement le sujet qui subit alors l'influence de l'altérité. La compétence personnelle est relativisée par rapport à celle des autres. La dimension sociale est donc une composante importante qui influe sur le sentiment de compétence dans chacun des secteurs d'activités. Nous sommes alors plus ou moins satisfaits de nous-mêmes selon les secteurs. C'est au centre de ces domaines de compétences que se situe l'estime de soi.

Harter (1982) a effectué ses travaux en partant des thèses de James (1890) qui considèrent que l'estime de soi se renforce dans les situations de réussite et de Cooley (1902) qui pense que l'estime de soi se construit en fonction des interprétations que l'on fait des réactions de l'entourage à notre égard. Elle a trouvé l'effet du sentiment de compétence dans les différents domaines sur l'estime de soi globale et l'influence du soutien social sur le sentiment de compétence. Elle conclut que l'estime de soi se construit en fait en fonction de l'expérience subjective vécue par l'individu.

Lawrence (1988) et Harter (1982) proposent le modèle théorique du développement de l'estime de soi en classe suivant :

CONCEPT DE SOI

Image de

DIVERGENCE

EVALUATION

Compétences académiques : Compétences sociales : Compétences physiques :

Rendement scolaire Relation avec ses pairs Capacités athlétiques

Conduite à l'école Apparence physique

Soi Idéal :

Ce que l'enfant aimerait être

Image de soi :

Ce qu'est l'enfant

ESTIME DE SOI

Modèle théorique du concept de soi

selon Harter (1982) et Lawrence (1988)

Pour Lawrence (1988), l'estime de soi se définit par l'évaluation individuelle de la divergence entre image de soi et le soi idéal. Pour lui, l'enfant doit être en mesure de percevoir et d'évaluer ses caractéristiques et son potentiel personnels. A l'aide des travaux de Harter (1982), portant particulièrement sur la perception et l'évaluation des caractéristiques personnelles d'un enfant, il tire une certaine conclusion : l'enfant qui s'évalue de façon négative au niveau de ses compétences dans un domaine particulier, n'affecte pas pour autant le sentiment global de satisfaction qu'il peut ressentir par rapport à sa valeur personnelle.

Duclos, Laporte et Ross (1995) proposent un modèle impliquant l'estime de soi, la motivation, l'engagement et le sentiment d'efficacité dans le processus d'apprentissage. En effet, selon eux, en se concentrant sur le processus d'apprentissage, en corrigeant ses erreurs et en ajustant ses stratégies en cours de route, l'adolescent en vient inévitablement à connaître des succès. Il se sent alors efficace, étant conscient qu'il a adopté les bonnes attitudes et qu'il a choisi les bonnes stratégies. Il éprouve de la fierté qui nourrit l'estime de lui-même. Plus un adolescent réussit ce qu'il entreprend, plus il se sent efficace et fier, et plus il développe graduellement sa compétence. Se sentir compétent, c'est être convaincu que l'on peut relever avec succès n'importe quels défis si l'on adopte les attitudes favorables et les bonnes stratégies. Ce sentiment donne à l'adolescent de l'espoir et lui donne accès à de multiples apprentissages (Duclos, Laporte et Ross,1995). Toute cette conception est illustrée par le schéma suivant :

Estime de soi
Motivation

Sentiment d'efficacité

et de fierté

Engagement et persévérance dans l'activité

Modèle théorique de l'Estime de soi selon

Duclos, Laporte et Ross (1995)

Concernant les travaux d'Israël (1960) et de Korman (1966), ils traduisent la théorie de la balance de Heider. L'estime de soi y est considérée comme une fonction des sentiments personnels d'adéquation du sujet, ainsi que comme une résultante de la mesure dans laquelle celui-ci fut apte, par le passé à satisfaire des besoins personnels. Dans cette perspective, l'estime de soi peut devenir un prédicateur des performances futures de l'individu. Ainsi, selon Korman (1966), en présence d'une tâche, l'individu sera motivé à réaliser une performance consistante avec son image de soi. Si l'estime de soi est élevée, seule une performance de haut niveau permettra de déboucher sur une cognition consistante, et dès lors, le sujet sera motivé à réussir la tâche. Korman (1966) a ainsi pu montrer que le niveau d'estime de soi est associé au caractère plus ou moins approprié des objectifs choisis, au succès remporté dans la réalisation de ces objectifs, ainsi qu'à l'évaluation de ces objectifs. Il a également montré que les sujets dont l'estime de soi est élevée sont, davantage que les autres, capables de choisir des tâches dans lesquelles leurs chances de succès sont grandes.

En somme, nous constatons que les deux modèles théoriques mettent l'accent sur deux aspects importants qui interviennent dans le développement de l'estime de soi, tout en leur attribuant un statut différent. Si James (1890) valorise les processus internes au sujet, Cooley (1902), pionnier du modèle social s'intéresse davantage aux aspects inter-sujets, aux interactions sociales. Au lieu d'opposer ces différentes approches, il paraît actuellement plus utile d'étudier l'articulation de ces deux dimensions qui déterminent la construction de l'estime de soi, c'est-à-dire le développement d'une personne et de son psychisme en situation et donc en interaction. C'est ainsi qu'on s'accorde aujourd'hui pour dire que l'estime de soi est à la fois le résultat d'une construction cognitive et sociale. Cela signifie que l'estime de soi se construit progressivement et que son développement est un processus dynamique et continu. Si l'estime de soi semble être socialement déterminée, au niveau psychologique, elle s'opère à travers les processus d'identification, d'intériorisation et d'appropriation. Et la famille, l'école et les pairs restent les acteurs importants. Préférentiellement, nous adoptons le modèle multidimensionnel pour interpréter nos résultats quantitatifs car à l'école, l'adolescent est sous l'influence permanente des acteurs susmentionnés. Quant aux résultats qualitatifs, la théorie de la dissonance cognitive est la plus appropriée.

III- REVUE DES TRAVAUX

La présente étude se propose de mettre en évidence la relation qui pourrait exister entre l'estime de soi et les performances scolaires chez les adolescents. Pour mieux organiser notre démarche à cet effet en vue d'une meilleure compréhension, il paraît nécessaire, voire indispensable, de faire l'état des travaux qui ont un rapport plus ou moins étroit avec le présent travail.

Ainsi, l'examen des travaux qui sont à notre suffrage nous fait constater que, pour certains auteurs, ce sont les performances scolaires qui influencent l'estime de soi et pour d'autres, c'est plutôt l'estime de soi qui influence les performances scolaires.

Nous allons présenter les deux tendances de travaux dans l'intention de justifier plus loin l'orientation que nous donnons à la relation estime de soi et performances scolaires dans le cadre de cette étude.

A- LES PERFORMANCES SCOLAIRES INFLUENCENT L'ESTIME DE SOI

Un certain nombre de travaux ont montré que le fait de réussir ou d'échouer peut avoir un impact sur la construction des images de soi : les difficultés scolaires sont souvent liées à une image négative de soi, tandis que la réussite est plutôt associée à une image positive de soi (Compas, 1991 ; Perron, 1991 ; Harter, 1998).

Gilly (1968) a conduit une étude avec les enfants de neuf ans en classe de cours moyen deuxième année d'âge canonique de neuf ans. Il a pu montrer que les élèves qui ont les meilleurs résultats ont tendance à se représenter de façon beaucoup favorable que les élèves faibles. Un résultat similaire a été obtenu par Fink (1972) chez les enfants légèrement plus âgés de 14 à 15 ans.

Leonardi et Rodriguez (1976) ont mené une étude auprès de 320 élèves des classes de sixième et de cinquième engagés dans les différentes filières des collèges d'enseignement secondaire dans le but de savoir s'il existe une relation entre l'évaluation scolaire et l'estime de soi des élèves. Ils ont émis l'hypothèse que l'appartenance à une filière pesait d'une manière différenciée sur le niveau de soi des élèves. En considérant les rapports entre estime de soi et le rang de l'élève dans la classe, ils ont constaté que les élèves se perçoivent d'autant plus conforme à leur propre hiérarchie de valeurs qu'ils sont mieux `'classés'', donc les `'excellents et bons élèves'' ont une estime de soi plus positive que `'les médiocres et mauvais élèves''.

L'étude de Meyer (1987) s'est intéressée à l'influence de l'image de soi sur le statut scolaire. Il s'est limité aux déterminants extérieurs à l'élève tels que les attitudes éducatives parentales (Investigation A) et les méthodes pédagogiques de l'enseignant (Investigation B) susceptibles d'influencer l'image de soi. Il émet l'hypothèse que les élèves à bon statut scolaire présentent une image de soi plus valorisée que ceux qui ont un mauvais statut scolaire ; ceci étant d'autant plus marqué qu'il s'agit de l'image de soi scolaire. Il a mené son enquête auprès de 116 sujets de CM2 (soit 58 bons élèves et 58 mauvais élèves) pour l'investigation A. Pour l'investigation B, l'échantillon de la population est composé de 80 élèves de CM1 et de CM2 (soit 40 bons élèves et 40 mauvais élèves). Comme instrument d'enquête, il s'est inspiré du modèle du self concept de Shavelson et al (1976) pour construire une échelle de 24 items faisant référence à l'image de soi sous ses sous-dimensions générale, scolaire et non scolaire. Cette étude lui a permis de constater que les bons élèves qui estiment que leurs parents s'intéressent à leur travail ont, quelles que soient les images, une meilleure opinion d'eux-mêmes que les mauvais élèves qui disent rencontrer de l'indifférence. En plus, sans le degré de compétition scolaire, les bons élèves ont une image de soi meilleure par rapport aux mauvais élèves. C'est au regard de ces résultats que Meyer (1987, P. 938) conclut que : « des attitudes familiales opposées (intérêt ou indifférence vis-à-vis du travail scolaire de l'enfant) et des méthodes pédagogiques contrastées (classes très ou pas compétitives) entraînent des différences dans l'image de soi du bon élève et du mauvais élève, accentuant ou atténuant ainsi les distinctions liées au seul statut scolaire. »

Quant à Doraï (1988), il a effectué son étude sur un groupe de 641 enfants (290 élèves de CM1 et 351 élèves de CM2) décrit par rapport à des variables sociologiques (appartenance socio-économique, groupe d'âges, de sexe) et des variables psychologiques (motivation, sentiment de réussite, satisfaction). A l'aide de l'analyse en segmentation à partir des performances scolaires des élèves, la hiérarchie interactive des différents facteurs sociologiques et psychologiques, il a obtenu les résultats suivants : les enfants qui appartiennent aux classes sociales favorisées obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les enfants des classes sociales défavorisées ; en plus, il constate que les élèves les plus forts se distinguent des autres au plan psychologique (sentiment de force, besoin d'aide). Il obtient le même résultat dans une étude réalisée auprès de 348 élèves de différentes nationalités (Africains, Espagnols, Portugais, Français) scolarisés dans les collèges français (Doraï, 2005).

De leur côté, Pierrehumbert et al. (1988) soumettent les questionnaires de Locus de contrôle et d'estime de soi (le SPP) à 366 élèves de 9 à 13 ans présentant un retard scolaire, mais insérés dans la filière ordinaire, élèves insérés dans des classes spécialisées et élèves suivant le cursus normal. Selon ces auteurs, le Locus de contrôle et l'estime de soi sont des composantes psychologiques de toute évidence de la réussite et de l'échec scolaire. C'est pourquoi, ils affirment que : « la réussite paraît en effet indissociable de l'investissement de soi, de ses propres capacités et de la conviction de contrôler les événements, réciproquement, l'échec pourrait affecter ces mêmes sentiments » (Pierrehumbert et al., 1988, P. 334). Persuadés de l'effet de dévalorisation de soi chez les enfants en échec scolaire, ils se demandent si cet effet est semblable chez les enfants appartenant au cursus retard et spécial. Les résultats obtenus laissent voir que les enfants en cursus spécial qui bénéficient d'un certain relâchement des exigences scolaires, donc de la confrontation à l'échec se montrent plus optimistes avec une image de soi positive. Ces résultats concordent avec ceux de Perron (1969) qui ont montré que les élèves intellectuellement déficients insérés dans un circuit spécialisé s'évaluent de façon plus optimiste, notamment dans le domaine scolaire que ceux qui sont restés dans le circuit ordinaire. Pierrehumbert et al (1988, P. 344) concluent alors que : « Les élèves en échec scolaire surévaluent leurs capacités».

Gbati (1988) a étudié la relation entre statut scolaire, estime de soi et représentation de l'avenir auprès de 202 élèves de classes de troisième.

Il émet l'hypothèse que les bons élèves ont une image de soi plus positive que celle des mauvais élèves. Il utilise le SEI de Coopersmith pour évaluer l'estime de soi. A l'aide de la technique d'analyse factorielle, il constate que les bons élèves sont plus nombreux (73,5%) à avoir une estime de soi positive et peu nombreux (26,4%) à avoir une estime de soi négative ; les mauvais élèves sont plus nombreux (69%) à avoir une estime de soi négative et peu nombreux (31%) à avoir une estime de soi positive. Face à ces résultats, il conclut que les succès et les insuccès scolaires ont une conséquence notable sur l'estime de soi chez les élèves au Togo.

Lee-Nowacki (2002) étudie les aspects psychologiques de la représentation de soi chez l'enfant déficient intellectuel à l'aide de l'Echelle toulousaine d'Estime de Soi (ETES), version `'enfant'' élaborée par Oubrayrie (1997). La recherche a porté sur deux groupes d'enfants : le premier est composé de trente enfants de CM2 (15 filles et 15 garçons) d'âge moyen de dix ans six mois. Ces enfants suivent la scolarité dite `'normale''. Le second groupe est composé de trente enfants déficients intellectuels légers de la même tranche d'âge, avec un QI qui se situe entre 50 et 70. Lee- Nowacki (op. cit) a voulu vérifier si l'enfant déficient intellectuel en classe d'intégration scolaire ne montrait pas d'indice global de l'estime de soi différent de celui de l'enfant qui suit le cursus normal. Enfin de compte, il remarque que les enfants en cursus normal présentent une estime de soi globale plus élevée que les déficients intellectuels. Déjà Cooley et Aures (1988) et Kloomok et Cosden (1994) avaient obtenu les mêmes résultats et conclu que les apprenants en difficulté ont un concept de soi plus faible que les autres élèves.

B- L'ESTIME DE SOI INFLUENCE LES PERFORMANCES SCOLAIRES

Dans le champ des études de l'influence de l'estime de soi sur les performances scolaires, les résultats de bon nombre de recherches ont montré qu'il existe une relation significative entre le concept de soi et le rendement scolaire (Bloom, 1966 ; 1979 ; Crohn, 1983 ; Gerardi, 1990 ; Briffore et Parsons, 1983 ; McGuire, Furjioka et McGuire, 1979 ; Skaalvik, 1983 ; Wiggins, Schatz et West, 1994).

Alles-Jardel, Metral et Scopellitti (2000) pour leur part se sont centrés sur l'influence que pouvaient avoir les pratiques éducatives parentales et l'estime de soi sur la réussite scolaire en sixième, période propice à l'apparition de problèmes d'adaptation. Cette étude a porté sur une population de 96 enfants composés de deux échantillons de 48 élèves de sixième et de leurs parents. Les pratiques éducatives parentales ont été appréhendées au moyen d'un questionnaire inspiré des travaux de Lautrey qui a permis de distinguer trois types de structuration familiale (souple, rigide et faible). L'estime de soi a été évaluée grâce à l'inventaire d'estime de soi de Coopersmith (1967). Elles ont mis en relation les pratiques éducatives parentales avec le niveau d'estime de soi et la réussite scolaire. Les résultats ont mis en évidence l'existence d'une influence significative des pratiques éducatives parentales sur l'estime de soi non directement sur la réussite scolaire. D'autre part, il apparaît que la réussite scolaire est influencée par le niveau d'estime de soi scolaire ainsi que par certaines variables différentielles (appartenance socioculturelle, niveau d'études de la mère et taille de la famille).

Bawa (2002) a aussi étudié l'influence de l'estime de soi sur les résultats scolaires auprès de 231 élèves du collège âgés de neuf à dix-huit ans. Il a cherché, en utilisant l'Inventaire de l'estime de soi de Coopersmith, à vérifier si l'échec des élèves du secondaire est dû au fait que ceux-ci ont une estime de soi dévalorisée alors, que leur réussite est plus tributaire d'une estime de soi valorisée. Cette hypothèse a été opérationnalisée en tenant compte des sous-dimensions scolaire, familiale, sociale et personnelle. Des résultats obtenus, il ressort qu'effectivement les élèves à estime de soi valorisée réussissent plus que ceux qui ont une estime de soi dévalorisée. Cette différence est significative au seuil de P<. 001 au test de khi-deux. S'agissant des sous-dimensions, il a constaté que l'estime de soi scolaire, familiale et sociale détermine plus la réussite que l'échec scolaire. L'estime de soi personnelle n'influence ni la réussite ni l'échec scolaire. Pour ces raisons, Bawa (2002, P. 58) conclut que : « l'estime de soi est facteur de réussite scolaire.»

Plus récemment, Caille et O'Prey (2006) étudient l'estime de soi et la réussite scolaire sept ans après l'entrée en sixième. En effet, ils constatent que sept ans après l'entrée en sixième, l'estime de soi des jeunes dans les domaines physique, social et de la confiance en soi apparaît relativement affranchie des différences de réussite scolaire et de milieu social. En revanche, les filles présentent une estime de soi nettement plus faible que celle des garçons. L'image que le jeune a de lui-même est aussi sensible à la qualité relationnelle de son environnement : elle est plus forte quand il communique fréquemment avec ses parents ou juge positivement son lycée, notamment en matière de relations entre élèves. Si l'image de soi du jeune est peu influencée par son passé scolaire, sa réussite ultérieure ne semble en revanche pas indépendante de son degré d'estime de soi. Les candidats au baccalauréat général présentent une réussite et une ambition d'autant plus élevées que leur confiance en eux est forte. Une relation inverse apparaît avec l'image de soi sociale, comme si une estime de soi dans ce domaine se forgeait essentiellement avec les exigences de la scolarité.

Enfin, Dicko (2006) étudie, pour sa part, l'estime de soi et le support social chez 192 pré-adolescents de CM2 en situation d'échec scolaire. Comme hypothèse, il a cherche à vérifier si la situation d'échec scolaire du pré-adolescent est due en partie à une baisse de l'estime de soi. Il utilise l'Inventaire d'estime de soi de Coopersmith pour évaluer l'estime de soi auprès des pré-adolescents. Comme résultat, il se rend compte que l'estime de soi a un impact sur la probabilité d'échouer si et seulement si elle est associée au support social (par effet d'interaction).

Au terme de l'analyse de ces quelques travaux qui sont à notre suffrage, plusieurs faits retiennent notre attention. Nous remarquons que le premier axe de recherches s'est fié à l'idée que « le concept de soi est déterminé par la performance scolaire » (Muller et al, 1988, P. 343). A cet effet, ces recherches ont abordé le concept de soi comme la conséquence de la qualité des performances scolaires. Le deuxième axe de recherches, par contre, s'est développé autour de l'idée que « le concept de soi est une des bases essentielles à partir desquelles l'enfant réussit à l'école » (Muller et al, 1988, P. 53). Dans ce cas, le concept de soi est la cause de la qualité des performances scolaires. Au juste, qu'est-ce qui est cause ? Qu'est-ce qui est conséquence ? L'estime de soi ou les performances scolaires ? A ce sujet, Pierrehumbert et al (1988, P. 343) reconnaissent que « dans l'étude des relations entre échec scolaire et image de soi, il est évidemment difficile de distinguer les causes des conséquences. » Il va sans dire que la relation estime de soi et performances scolaires est double et ambivalente :

(1)

Estime de soi Performances scolaires

(2)

« Si l'échec peut vraisemblablement avoir comme conséquence une dépréciation de soi (2), o n peut supposer en retour qu'un enfant au départ ayant peu d'estime de lui-même, se trouve désavantagé dans ses apprentissages scolaires (1) » (Pierrehumbert, 1992, P. 199).

Pour notre part, il nous paraît plus judicieux de considérer l'estime de soi comme cause des performances scolaires car avec pertinence, Shaw et Alves (1963) et Quimby (1967) ont montré que l'estime de soi chez les étudiants est un facteur déterminant dans le redoublement, la poursuite ou l'abandon des études supérieures. De même, Bodwin et Bruck (1962) et Bledsoe (1964) ont montré que l'estime de soi est une composante de la réussite dans les domaines mathématiques et littéraires : les enfants ayant une bonne estime d'eux-mêmes obtiennent de meilleurs résultats. Cette façon de concevoir nous permet d'étudier pour la première fois l'influence de l'estime de soi sur les performances scolaires en insistant auprès des adolescents. C'est pourquoi, nous formulons les hypothèses suivantes :

HYPOTHESE GENERALE :

Il existe une relation entre l'estime de soi et les performances scolaires des adolescents.

HYPOTHESE OPERATIONNELLE

Les adolescents qui ont une estime de soi positive ont un taux de réussite supérieur à celui des adolescents qui ont une estime soi négative.

DEUXIEME PARTIE:

CONSIDERATIONS METHODOLOGIQUES

C

IV- METHODOLOGIE

La présente étude vise à examiner la relation qui pourrait exister entre l'estime de soi et les performances scolaires chez les adolescents.

Pour atteindre cet objectif, nous allons décrire les variables de la recherche, présenter la population sur laquelle l'étude est orientée, présenter les instruments de la recherche, la procédure pour sélectionner les sujets et recueillir les données, et enfin présenter les techniques utilisées pour traiter ou quantifier la relation entre nos variables.

A-PRESENTATION DES VARIABLES

Une variable est un `'objet'' susceptible de changer souvent et de prendre plusieurs formes distinctes. Autrement dit, une variable est un facteur susceptible de se présenter sous deux aspects différents au moins. Ici, il s'agit pour nous de mettre en évidence deux types de variables dont un sert à expliquer l'autre. On distingue ainsi la variable explicative ou indépendante, et la variable à expliquer ou dépendante sur laquelle porte la mesure. Nous allons de façon plus pratique considérer l'objectif émis plus haut pour présenter respectivement l'estime de soi et les performances scolaires.

1- L'ESTME DE SOI

La variable indépendante est la variable qui est isolée afin d'examiner la nature de la relation qui pourrait la lier à la variable mesurée. Etudiant donc la relation entre estime de soi et les performances scolaires, la variable indépendante ici est précisément l'estime de soi.

Le monde de l'éducation reconnaît l'importance de l'estime de soi (Héroux et Farell, 1985 ; Obiakor, 1985) et de ses effets sur le développement global de l'enfant (Harter, 1990 ; Leonard et Gottsdanker-Willekens, 1987). Mais en fait, qu'est-ce que l'estime de soi ?

L'estime de soi est une composante psychologique. Ce concept se réfère à la perception, positive ou négative, que chacun a de sa propre valeur (Coopersmith, 1967 ; Rosenberg, 1979), au sentiment plus ou moins favorable que chacun éprouve envers ce qu'il est, ou ce qu'il pense être.

Selon Lawrence (1988), l'estime de soi est l'évaluation personnelle du décalage entre le soi idéal et l'image de soi. Quant à Harter (1990), il s'agit de voir dans quelle mesure chacun s'aime, s'accepte et se respecte en tant que personne.

En ce qui concerne Paradis et Vitaro (1992), l'estime de soi est le regard global sur soi, renvoie à un jugement de valeur personnelle. Ce jugement est possible dès lors que l'individu s'est élaboré une `'image de soi'', c'est-à-dire une connaissance de ses caractéristiques personnelles.

Dès l'enfance, les individus se forgent une image d'eux-mêmes, fondée essentiellement sur la manière dont les traitent les personnes jouant un rôle important dans leur vie : parents, enseignants, camarades. C'est, d'une part, l'appréciation positive ou négative de cette image de soi qui constitue l'estime de soi (CPA, 1984). D'autre part, l'estime de soi se définit comme un ensemble d'attitudes et d'opinions que les individus mettent en jeu dans leurs rapports avec le monde extérieur. Croire en sa réussite personnelle, se mobiliser en fonction d'un but à atteindre, ressentir plus ou moins profondément un échec, améliorer ses performances en mettant à profit les expériences antérieures sont des attitudes directement liées à l'estime de soi. En d'autres termes, l'estime de soi recouvre une disposition mentale qui prépare l'individu à réagir selon ses attentes de succès, son acceptation et sa détermination personnelle.

Plus loin, le CPA (1984, P.6) précise que « l'estime de soi est l'expression d'une approbation ou d'une désapprobation portée sur soi-même. Elle indique dans quelle mesure un individu se croit capable, valable, important. C'est une expérience subjective qui se traduit aussi bien verbalement que par des comportements significatifs. » Cette définition nous fait remarquer que l'estime de soi est axée sur une évaluation relativement durable et non sur des variations ponctuelle et transitoire ; ensuite que l'estime de soi doit prendre en compte les variations dues aux expériences individuelles, au sexe, à l'âge et autres aspects fixant les rôles.

Enfin, l'estime de soi repose sur la notion d' `'auto-évaluation''. Ce terme renvoie à un processus de jugement par lequel l'individu considère ses résultats, ses capacités, ses qualités selon un système de valeurs et de normes personnel, et porte un jugement sur son mérite personnel. Ces attitudes envers soi-même ne sont pas de nature différente des attitudes envers d'autres objets : il s'agit d'une orientation positive ou négative vers un objet ou un fait, et d'une prédisposition à répondre favorablement ou défavorablement à ceux-ci et à tout ce qui s'y rattache (Horland et Janis, 1959). Ces attitudes peuvent être conscientes ou inconscientes et porteuses de connotations affectives positives ou négatives et étroitement liées à des processus cognitifs et motivationnels.

Selon Meyer (1987, P.953), l'estime de soi est « l'ensemble de savoirs sur

soi à valence positive ou négative, est le résultat d'une construction psychique et le produit d'une activité cognitive. Ces savoirs sont alimentés par des informations provenant des milieux de vie (familiaux et scolaires) auxquels l'enfant attribue des significations diverses. » Dans le même sens Doraï (1988, P. 56) pense que l'estime de soi « est l'idée que l'enfant forme de lui-même après intériorisation des jugements issus de l'environnement. »

L'estime de soi oriente donc la prise de conscience et la connaissance de soi, par l'appréciation positive ou négative que le sujet porte sur lui-même, en comparaison avec les éléments de son environnement (parents, enseignants). Son influence ne se limite pas seulement aux réactions sur le moment, mais contribue à orienter les décisions et l'investissement pour l'action future en motivant ou en démobilisant la personne (Pierrehumbert, 1992).

A travers toutes ses définitions, nous observons que l'estime de soi renvoie à une auto-évaluation par un sujet de ses capacités, ses qualités et ses résultats dans les différents domaines où il exerce ses compétences. Cette auto-évaluation qui est un jugement peut être positif ou négatif. Pour notre part, nous entendons par estime de soi le portrait qu'une personne fait de ses capacités qui orientent ses attitudes et ses comportements. Elle peut, bien sûr, être positive ou négative.

Par ailleurs, la diversité des expériences de la vie affecte tel ou tel aspect de la personne, ce qui se traduit par le caractère multidimensionnel de l'estime de soi qui a longtemps été négligé au profit de la dimension globale. Cette tendance s'est inversée, amenant les chercheurs à prendre en compte les dimensions spécifiques ou sous-dimensions du soi.

C'est pourquoi, Shavelson et al (1976) distinguent quatre sous-dimensions du soi :

- le concept de soi scolaire,

- le concept de soi social,

- le concept de soi émotionnel,

- le concept de soi physique.

De même, le CPA (1984) trouve quatre sous-dimensions qui sont :

- l'estime de soi générale ou personnelle,

- l'estime de soi scolaire,

- l'estime de soi familiale,

- l'estime de soi sociale.

Pemartin (1986) s'inspirant des travaux de l'Ecuyer identifie, quant à lui, douze sous-dimensions ou catégories de la représentation de soi qui sont :

soi identité familiale ; soi possessif ; soi corporel ; soi scolaire ; soi actif ; structure soi non soi ; soi abstrait ; soi professionnel ; soi adaptatif ; soi par rejet ou opposition ; soi relatif ou multiple et le soi explicite.

Kellerhalls et al (1992) dégagent deux sortes d'estime de soi chez les adolescents :

- la `'self-efficacy'' : l'évaluation que le sujet donne de ses aptitudes à réussir certaines actions ( par exemple choisir ses amis, résoudre un problème scolaire...),

- la `'self-worth'' ou le sentiment de valeur personnelle : c'est l'évaluation comparative que le sujet fait de sa personnalité : il se juge bon ou mauvais, fort ou faible, stupide ou vif d'esprit, avare ou généreux... par rapport à son environnement.

Harter (1998), elle, distingue chez les enfants préscolaires et scolaires de quatre à douze ans, six domaines principaux où émerge l'estime de soi : l'école, le social, le `'physique'' (qui se réfère aux compétences sportives), l'apparence physique, la conduite et le sentiment de valeur propre.

L'Ecuyer (2000), quant à lui, trouve dans ses études cinq sous-dimensions à savoir : le soi matériel, le soi personnel, le soi adaptatif, le soi social et le soi non-soi.

Qu'elle soit globale ou spécifique, l'estime de soi présente deux modalités, au regard des définitions susmentionnées : positive ou négative. L'une ou l'autre marquent profondément la vie du sujet.

Selon le CPA (1984, P.7), « adopter une attitude positive envers soi-même a été, depuis longtemps, considéré comme un facteur important par un grand nombre de théoriciens de la personnalité mais rares sont ceux qui en ont réellement étudié les conséquences ». Et pourtant, différentes observations révèlent que l'estime de soi influence le comportement des enfants à l'école. Lorsque l'estime de soi est élevée ou positive, l'enfant est plutôt content de lui-même, et montre une certaine confiance en lui et en ses capacités de réaliser de bonnes performances. Par contre, lorsqu'elle est faible ou négative, l'enfant manque généralement de confiance en lui-même, ce qui se traduit souvent par une attitude timide et effacée ou, au contraire par un comportement agressif qui ne favorise pas son intégration dans le groupe classe.

Les études de Lamia (1998, P.111) montrent qu'une bonne estime de soi, résultant d'une auto-évaluation positive, facilite l'adaptation sociale de l'enfant à l'environnement scolaire, et lui permet dans une situation de réussite scolaire, telle qu'elle est définie par les enseignants et le système scolaire. A l'opposé, une mauvaise estime de soi rend difficile, voire empêche une bonne adaptation sociale à l'environnement scolaire et amène l'enfant vers une situation de difficulté scolaire dans sa vie de tous les jours. Dans le même sens, Roberge-Blanchet (1996) considère, eu égard aux différentes recherches, qu'un faible niveau d'estime de soi peut entraîner des troubles de comportement ; d'où l'importance de recourir à différentes formes d'interventions pour favoriser le développement positif de l'estime de soi. Ce développement est très important, car l'estime de soi que les élèves ont d'eux-mêmes influence leurs activités mentales. Dans le même sens Toczek-Capelle et Martinot (2004) montrent qu'au cours de la vie, en effet, l'individu intègre en mémoire autobiographique d'innombrables réussites ou échecs, lesquels peuvent ressurgir accompagnées de leur charge émotionnelle dans certaines situations, avec des conséquences plus ou moins heureuses sur les fonctionnements cognitifs. L'estime de soi est partie intégrante de ce même système de mémoire. Dès lors, l'estime de soi positive conduit l'enfant à adopter des conduites associées à une haute motivation scolaire, donc à réaliser de bonnes performances dans les apprentissages alors que l'estime de soi négative est associée à une baisse de motivation entraînant de mauvaises performances scolaires.

En appliquant les considérations qui précèdent à notre travail, nous associerons à l'estime de soi positive les comportements suivants :

- l'élève ne se fait pas de soucis,

- l'élève prend facilement la parole en classe,

- l'élève a une bonne opinion de lui-même,

- l'élève se sent bien apprécier par les jeunes de son âge,

- l'élève se sent bien à l'aise en classe comme à la maison,

- l'élève est fier de ses résultats.

Par contre, l'estime de soi négative est caractérisée par les comportements tels que :

- l'élève se fait beaucoup de soucis,

- l'élève déteste prendre la parole en classe,

- l'élève est toujours inquiet,

- l'élève se laisse décourager,

- l'élève a le sentiment que ses parents attendent trop de lui,

- l'élève regrette souvent ce qu'il fait.

2- LES PERFORMANCES SCOLAIRES

La variable dépendante, la performance scolaire, constitue le terme principal à expliquer. En général, c'est elle qui est mesurée et soumise au traitement statistique pour évaluer son lien avec la variable explicatrice. Sa variation serait en quelque sorte en relation avec les variations de la variable indépendante.

D'abord, selon Sillamy (1983, P.506), la performance est la « mise en oeuvre d'une aptitude et le résultat de cette action à partir duquel on peut déduire les possibilités d'un sujet dans un domaine particulier. » Ainsi, il distingue au niveau de l'évaluation, les performances sportives, les performances à un test psychologique des performances scolaires.

En ce qui concerne les performances scolaires, selon Hotyat et Delepine-Messe (1973, P.230), elles correspondent à des « données précises sur le niveau maximal atteint par un apprentissage à un moment donné. Selon la nature de l'activité en cause, elles peuvent être numériques ou descriptives. »

Seme (2002, P. 4) distingue deux sortes de performances scolaires : «la performance globale et la performance partielle. La première concerne l'ensemble des matières en classe et elle est obtenue grâce aux moyennes pondérées des différentes matières de classe. La seconde se réfère à une catégorie de matières ou à une discipline particulière et elle représente la moyenne obtenue dans cette matière. » Nous allons considérer les performances scolaires sous leur aspect global, car nous ne comptons pas catégoriser l'estime de soi selon les différentes matières étudiées en classe.

Dans tous les cas, qu'elles soient globales ou partielles, on parle de bonnes performances et de mauvaises performances.

Les notions de bonnes ou mauvaises performances renvoient aux concepts de réussite ou d'échec scolaire.

Pour Villars (1972), l'échec scolaire est une manifestation d'une inadaptation au travail scolaire qui se traduit par un retard scolaire évalué en année scolaire. Ce retard est le résultat d'une comparaison entre le niveau qui devait être celui de l'élève considéré en raison de son âge et celui de son niveau scolaire réel.

Avanzini (1977, P.16), pour sa part, pense que « est en situation d'échec, soit l'élève dont les performances sont inférieures à celles qu'exigent le niveau officiel de sa classe ou de son cours ou les normes de l'examen qu'il prépare, soit celui par voie de conséquence qui est placé dans des classes, sections peu estimées. »

Pour Jamati (citée par Rouvoal et Zapata, 2001, P.55), « l'élève qui échoue est celui qui n'a pas acquis dans le délai prévu les nouvelles connaissances et les nouveaux savoir-faire que l'institution, conformément aux programmes, prévoit qu'il acquiert. »

Selon Alles-Jardel et al (2001, P.13)  « l'échec est décrété par rapport à une norme et la réussite scolaire pourrait être mesurée comme l'atteinte d'un objectif scolaire dans un temps considéré comme normal. Tout élève qui obtient une mauvaise note, qui redouble sa classe, qui échoue aux examens ou qui est affecté dans une section autre que celle à laquelle il aspirait, est en échec du point de vue de l'institution scolaire. »

Comme nous pouvons le constater, ces définitions varient d'un auteur à un autre selon les critères de l'échec considérés. Dans le cadre du présent travail, il y a échec scolaire lorsque l'élève n'a pas obtenu sa moyenne globale, ou au contraire, réussite, s'il a obtenu cette moyenne.

Au secondaire, la moyenne globale, résultat de la pondération des différentes matières de classe, se calcule à la fin des premier, deuxième et troisième trimestres.

Au premier trimestre, la plupart des élèves ne sont pas assidus au plan travail scolaire. Ils restent encore attachés à leurs objets de distraction des vacances (vidéo, football, sorties nocturnes...), à telle enseigne que les notes qu'ils obtiennent se trouvent affectées par leur manque d'application. Par conséquent, la moyenne du premier trimestre ne reflète pas leurs capacités. C'est pourquoi nous ne considérons pas la moyenne du premier trimestre.

Au troisième trimestre, nous constatons que la plupart des parents viennent solliciter l'aide de certains enseignants pour modifier les notes de leurs enfants contre parfois de l'argent. Dès lors, on voit que la moyenne du troisième trimestre peut ne pas refléter la vraie valeur de l'élève. Des enfants qui devraient échouer, voire être exclus pour insuffisance de travail, se retrouvent avec de fortes moyennes et passent en classe supérieure. C'est aussi au troisième trimestre que le conseil de fin d'année accorde énormément d'indulgence aux élèves : des élèves avec de faibles moyennes peuvent être déclarés admis. Toutes ces raisons nous ont poussé à ne pas prendre en compte la moyenne du troisième trimestre.

La moyenne du deuxième trimestre nous paraît plus fiable et crédible, car elle seule semble `'saine'' et indépendante de toute influence.

De tout ce qui précède, notre variable dépendante représentée par les performances scolaires est matérialisée par la moyenne du deuxième trimestre. Par conséquent :

- est considéré être en réussite scolaire ou avoir réalisé de bonnes performances scolaires, l'élève qui obtient une moyenne supérieure ou égale à dix sur vingt ;

- est considéré être en échec scolaire ou avoir réalisé de mauvaises performances scolaires, l'élève qui obtient une moyenne inférieure à dix sur vingt.

B- POPULATION D'ETUDE

Le terme `'adolescent'' n'est entré dans le langage courant qu'à la fin du 19è siècle, et c'est dans les années quarante qu'il est devenu populaire. Cela dit, l'étymologie du terme remonte à l'Antiquité, puisqu'il est composé de la racine latine `'adolescere'' qui, au participe présent, s'écrit `'adolescens'' et signifie `'en train de grandir'', et au participe passé `'adultus'' ou `'qui a fini de grandir''.

Aujourd'hui, définir l'adolescent, ses critères et ses limites d'âge ne fait pas l'unanimité parmi les chercheurs.

En effet, se référant aux transformations physiologiques qui surviennent à cette période, l'adolescence est généralement entendue comme la période de vie qui s'étend de la puberté à l'âge adulte (Audétat et Voirol, 1997). Cette période de la vie est caractérisée par des transformations qui marquent le passage de l'enfance à la maturité du point de vue biologique.

Ces transformations éveillent des intérêts et des émotions. Elles provoquent inquiétudes et une hypersensibilité à l'apparence physique.

Selon Claes (1993), les transformations physiologiques et les remaniements du schéma corporel apparaissent comme le point de départ de la crise pubertaire, et provoquent un sentiment de changement chez l'adolescent. Pour s'affirmer à la fin de sa construction identitaire, l'adolescent choisit de s'opposer aux autres. Les parents sont les premières victimes. La famille, telle que perçue par l'adolescent, se caractérise par des rapports contradictoires de coopération et d'opposition. L'opposition peut s'exprimer sous des formes différentes : opposition ouverte ou agression chez les garçons, résistance plus discrète mais néanmoins résolue chez les filles. Cette opposition se prolonge à l'école vis-à-vis des enseignants.

Sur le plan cognitif, de nouvelles possibilités de pensée prennent la place des `'opérations concrètes'' : la pensée formelle. Celle-ci permet à l'adolescent de réfléchir sur des situations abstraites, détachées des objets concrets. Ceci donne lieu à de nombreuses interrogations du type `'qui suis-je ?'', `'pourquoi suis-je ici ?''. La pensée formelle domine donc à ce stade du développement, et on assiste à une augmentation des périodes de réflexion ou de rêverie (Bazilashe et al, 1995).

Par ailleurs, les études de Simmons et Rosenberg (1968) auprès de 1917 enfants et adolescents américains répartis en trois groupes d'âges (huit - onze ans / douze-quatorze ans / quinze ans et plus) ont montré que l'image positive de soi décline au début de l'adolescence (groupe de douze-quatorze ans) pour se stabiliser, voire s'améliorer par la suite.

Dolto (1988) fait remarquer que l'adolescent se montre vulnérable aux remarques dépréciatives émanant d'autres adultes qui ont pour rôle d'encadrer les jeunes. Au cours de cette mutation, il reproduit une fragilité du bébé qui naît, extrêmement sensible à ce qu'il reçoit comme regard et entend comme propos le concernant. L'auteur affirme que si les adolescents sont blessés affectivement au cours de cette période de vulnérabilité, ils en portent les cicatrices pour toujours. Dolto (1988) souligne le rôle très important que peuvent jouer `'les personnes latérales'' (enseignants, animateurs de groupes de jeunes) pour les fortifier, c'est-à-dire favoriser la confiance en soi, le dépassement du sentiment d'impuissance et de découragement. D'où notre intérêt pour cette période de la vie. Mais en fait, quelles sont les étapes de cette période de vie ?

Selon Débesse (1960), on peut distinguer la prime adolescence de la grande enfance. En d'autres termes l'adolescence pubertaire, de la 12è et à la 16è année, où dominent les transformations organiques, et l'adolescence juvénile de la 16è à la 20è année, où les apprentissages sociaux et culturels passent au premier plan.

Audétat et Voirol (1997) admettent que généralement l'adolescence commence aux alentours de 12 ans et se poursuit jusqu'aux environs 18-20 ans, quand les principales transformations biologiques, psychologiques, et sociales sont accomplies.

Quant à Claes (2001), la période de l'adolescence se situe entre 12 et 18 ans.

Quel que soit le découpage, Dolto (1988) pense que c'est entre 14 et 16 ans que l'estime de soi des adolescents est très sensible aux influences, et les difficultés des échanges entre les adolescents et les adultes sont très nettes et plus nombreuses. Pour ces raisons, il nous paraît plus judicieux, dans le cadre de notre étude, de ne prendre en compte que les adolescents de 14-16 ans.

Selon Kellerhals, Montadon et Ritshard (1992), les styles éducatifs utilisés par les parents dépendent de leur classe sociale. Par conséquent, les échanges affectifs dans chacune des classes à travers les styles éducatifs permettent à l'enfant d'élaborer une confiance de base à partir de ses relations avec les parents, ses proches, de s'appuyer sur ceux-ci et de se référer à eux dans l'élaboration de sa propre personne (Osterieth, 1970). Il va sans dire que la classe sociale des parents influence l'estime de soi des enfants. Par ailleurs, et dans le souci de réduire les difficultés d'ordre matériel, nous limitons notre étude à la commune d'Atakpamé où nous résidons.

Au Togo, la scolarité débute à partir de 5 ans. Entre 14-16 ans, l'élève est censé être au secondaire. A Atakpamé, les établissements qui disposent à la fois du premier et du second cycles du secondaire sont : le Collège St Albert, le Collège Notre Dame d'Afrique, le Lycée Agbonou. Préférentiellement, le recrutement au Collège Notre Dame d'Afrique privilégie les filles par rapport aux garçons. Le Lycée Agbonou quant à lui, est un établissement public. Or, les établissements publics sont fréquentés en général par les enfants issus des classes moyenne et défavorisée. Conséquemment, nous choisissons le Collège St Albert, établissement confessionnel, où nous pouvons trouver des élèves issus de toutes les catégories socio-professionnelles.

Nous ne tenons pas compte du sexe de nos sujets car Bawa (2002) a montré que l'estime de soi n'est pas liée au sexe.

En définitive, notre échantillon comprend à priori les adolescents de 14 -16 ans le Collège St Albert de la commune d'Atakpamé. Sur la base de ces critères, nous avons recensé 48 élèves, obtenus à la suite d'un tirage au hasard, sur une population de 210 élèves.

C- INSTRUMENTS DE LA RECHERCHE

Les études effectuées dans le domaine des sciences humaines sont complexes et donc difficiles à cerner. Cette complexité est liée à leur objet d'étude. En effet, dans ce domaine et particulièrement en psychologie où le psychologue doit examiner son semblable, il se pose le problème d'objectivité d'une telle démarche. Pour palier cette difficulté, les psychométriciens ont introduit dans ces recherches des instruments de mesure qui sont fonction des caractéristiques des sujets étudiés et de l'objectif du chercheur. Ainsi, pour examiner la relation qui pourrait exister entre l'estime de soi et les performances scolaires, nous avons recours à des instruments de mesure. Il s'agit des instruments qui permettent d'évaluer l'estime de soi, variable psychologique et ses différentes modalités. Dans cette partie, nous allons décrire les instruments utilisés pour recueillir nos données.

1- L'EPREUVE PSYCHOLOGIQUE

Une épreuve psychologique est une épreuve qui mesure une fonction psychologique. En général, elle permet de quantifier cette fonction afin d'exprimer sa contribution dans la réalisation des tâches sous-tendues par celle-ci. Ainsi, l'estime de soi est une fonction psychologique qu'on peut évaluer à travers des tests psychologiques. Ces tests sont des tâches dont la réalisation traduit la manifestation de cette fonction.

La subjectivité est un élément important dans l'estime de soi, ce qui rend ce concept d'autant plus complexe et son observation et sa mesure plus délicates.

L'étude de la littérature, concernant les différents instruments de mesure du concept de soi, laisse apparaître que les questionnaires sont des instruments les plus fréquemment employés. Ces questionnaires déterminent le degré de satisfaction de soi de façon générale (questionnaire de Coopersmith) ou en fonction des compétences spécifiques (questionnaire de Harter). C'est donc dire que mesurer l'estime de soi revient ou à mesurer l'estime de soi globale ou à prendre en compte l'aspect multidimensionnel en découpant en domaines. Selon Tap (1998, P.27), « la personne a des identités multiples, chacune associée à un rôle (de sexe, d'âge, scolaire, familial, professionnel) à des pratiques et des lieux de vie. » Harter (cité par Pierrehumbert, 1992, P.181) adopte à peu près ce point de vue lorsqu'elle déclare que : « l'estime de soi ne constitue pas un objet psychologique unique : ce concept renverrait au contraire à une multiplicité de perceptions, relatives à différents domaines de l'expérience quotidienne, où l'individu est confronté à ses propres capacités, ses propres compétences d'où la notion de SPP : Self Perception Profile. »

Ce qui est mis en question dans la mesure de l'estime de soi, concerne l'honnêteté de l'individu qui s'évalue en fonction du contexte dans lequel intervient cette mesure : qui fait passer ce questionnaire ? Dans quel lieu cela se déroule-t-il ? Peut-on considérer les résultats d'une telle introspection comme fiables ? Il paraît très évident à Pierrehumbert (1992, P.182) de poser ces inquiétudes, car : « il faut reconnaître qu'il est difficile de savoir si l'enfant exprime, au travers de ces questionnaires, ce qu'il ressent vraiment sans qu'un désir d'apparaître favorablement aux autres ne vienne biaiser ses réponses. » Ainsi se pose le problème de désirabilité sociale (tendance à adopter, en présence des autres, les comportements supposés conformes à leur attente). Face à ce problème, Pierrehumbert (1987, P.300) pense que : « l'estime de soi évaluée par un questionnaire consiste avant tout en une image, image que le sujet veut bien présenter aux autres, probablement en compromis avec les sentiments plus intimes, et qui échappent au questionnaire. Mais elle est malgré tout, une image et à ce titre, avec toutes les précautions qui s'imposent, elle mérite un examen critique. »

Toutes ces observations parce que « nous admettons [...] et il est important de le noter avant d'examiner les données, que ce type de questionnaire pose des problèmes de méthodes » (Pierrehumbert, 1992, P.182).

Quant à nous, nous privilégions un instrument anglo-saxon traduit, adapté puis validé par le Centre de Psychologie Appliquée (CPA), puisqu'il fait une grande place au domaine scolaire. Il s'agit de l'Inventaire de l'Estime de soi de Coopersmith (SEI). Ce choix est motivé par le fait que le SEI est une mesure directe dont la fidélité et la validité ont été testées sur des enfants et adolescents français de 12 à 24 ans. Elle est, eu égard aux résultats déjà recueillis, particulièrement adapté aux études de l'estime de soi à l'école. En plus, cette échelle a été élaborée pour comparer des individus selon leurs expériences, leur sexe et les aspects fixant les rôles sociaux. Vu la construction et les items qui la composent, elle peut être appliquée à n'importe quelle population scolaire, quitte à en dégager des tendances qui lui sont propres. Enfin, les résultats à cette échelle peuvent être appréciés en termes d'estime de soi valorisée ou dévalorisée, car nous avons des items négatifs et des items positifs.

1.1- DESCRIPTION DE L'INVENTAIRE D'ESTIME DE SOI DE COOPERSMITH (LE SEI)

Le SEI s'inscrit dans le souci actuel d'approfondir les recherches concernant la structure et le développement de la personnalité, la crédibilité, le fonctionnement cognitif et les comparaisons entre les groupes sociaux ou spécifiques. Ainsi, on pourrait, par exemple, mieux comprendre les attitudes ou les conduites passagères ou permanentes adoptées par les individus dans diverses situations.

Selon Coopersmith (cité par le CPA, 1984, P.10) « le terme estime de soi renvoie au jugement que les individus portent sur eux-mêmes, quelles que soient les circonstances. C'est, en ce sens, une expression de l'assurance avec laquelle un individu croit en ses capacités de réussite, en sa valeur sociale et personnelle, qui se traduit par les attitudes adoptées face à des situations de la vie courante (vie sociale, familiale et professionnelle). »

Le SEI a donc été élaboré pour fournir une mesure fidèle et valide de l'estime de soi. Il comprend deux formes : la forme adulte et la forme scolaire.

La forme adulte s'applique à des personnes insérées dans la vie professionnelle, sociale et familiale qui est habituellement celle de l'adulte.

La forme scolaire s'applique à des enfants et adolescents scolarisés. C'est elle que nous avons retenue pour le présent travail.

Elle comprend deux parties :

- la partie (I) : le sujet fournit les informations relatives à son nom, prénoms, âge, sexe, classe, nom, à la profession du père, de la mère ou du tuteur et l'adresse de l'établissement fréquenté puis la date de l'examen.

- la partie (II) comprend les items qui sont au nombre de cinquante huit items, décrivant des sentiments, des opinions ou des réactions d'ordre individuel, auxquels le sujet doit répondre en cochant une case : `'Me ressemble'' ou `'Ne me ressemble pas''.

C'est donc une échelle bipolaire dont la composition est la suivante :

- Echelle générale ou personnelle : 26 items.

(Items n° 1, 3, 4, 7, 10, 12, 13, 15, 18, 19, 24, 25, 27, 30, 31, 34, 35, 38, 39, 43, 47, 48, 51, 55, 56, 57)

- Echelle sociale: 8 items.

(Items n° 5, 8, 14, 21, 28, 40, 49, 52)

- Echelle scolaire : 8 items.

(Items n° 2, 17, 23, 33, 37, 42, 46, 54)

- Echelle de mensonge : 8 items.

(Items n° 26, 32, 36, 41, 45, 50, 53, 58)

Les notes aux différentes sous-échelles, ainsi que la note totale permettent d'apprécier dans quel domaine et dans quelle mesure les sujets ont une image positive d'eux-mêmes.

1.2- ADMINISTRATION ET CORRECTION DU SEI

L'administration du SEI peut être individuelle ou collective. En tenant compte du nombre important de sujets, mais surtout du fait que les items font appel à des réponses strictement personnelles qui sont difficilement influençables, nous optons pour l'administration collective pour gagner du temps. La forme scolaire du SEI que nous avons adoptée s'applique aux enfants et adolescents scolarisés de 8 ans et plus. Comme le CPA (1984, P.19) reconnaît que « la grande sensibilité de l'estime de soi aux variations personnelle, environnementale ou sociale conduit à recommander la construction de normes locales et spécifiques adaptées aux diverses populations », nous avons tenu à adapter et valider le SEI avant de l'appliquer à notre population. Au cours de la pré-enquête pouvant nous permettre d'adapter le SEI, nous nous sommes rendu compte que nos sujets mettaient 25-30 minutes pour répondre aux items au lieu de dix minutes comme le prévoit le CPA (1984). En plus, des mots tels que `' contrarié, intimider, harceler, rêvasser'' ont paru difficiles à nos sujets. Pour remédier à ces problèmes, nous avons pris soin d'écrire l'explication de chacun de ces mots au tableau et de prendre une durée de trente minutes pour l'administration, d'autant plus qu'il s'agit de comparer seulement entre eux nos sujets.

Le SEI se corrige rapidement à l'aide d'une grille de correction en comptant un point par croix apparaissant à travers les repères. Les notes ainsi obtenues sont inscrites sur la feuille de réponse. La note totale d'estime de soi s'obtient en sommant les notes aux quatre échelles : Générale, Familial, Social, Scolaire. La note à l'échelle de mensonge n'entre pas dans le total. Une note élevée à cette échelle peut simplement indiquer une attitude défensive vis-à-vis du test, ou un désir manifeste de donner une bonne image de soi. L'interprétation de la note totale d'estime de soi devra donc être modulée selon le résultat obtenu à cette échelle. Notons que la note maximum est de 26 pour l'échelle Générale, de 8 pour les autres échelles. Elle est de 50 pour la note totale d'estime de soi.

Le CPA (1984) recommande qu'une note totale de dix huit au moins pour les scolaires soit considérée comme une estime de soi basse.

2- L'ENTRETIEN

Matalon (1998) distingue les entretiens selon le caractère plus ou moins directif, du mode d'intervention du chercheur. Cet auteur met en évidence trois niveaux de directivité que sont l'entretien non directif, l'entretien semi-directif et l'entretien directif.

L'entretien non directif se caractérise par le fait d'être une approche qui accorde une certaine liberté au sujet. L'interviewer ne dirige pas l'entretien. C'est l'interviewé qui, compte tenu de la liberté de ses réponses, `'mène'' le débat. La technique d'entretien non directif va donc consister à relancer la conversation à partir des déclarations faites par l'interviewé, et en évitant d'introduire des éléments extérieurs au débat. L'interviewer évitera de se prononcer sur les dires de l'interviewé. Toutefois, sa réalisation engendre le plus souvent le problème de perception sélective et l'erreur de substitution. Cela voudrait dire que le chercheur a du mal à sélectionner les éléments pertinents pour son étude ; compte tenu de l'importance des informations qui sont débitées par l'enquêté à tel point que des confusions pourraient naître dans son esprit. L'entretien non directif n'est pas standardisé et exige une analyse de contenu qui nécessite une bonne maîtrise de la technique.

En ce qui concerne l'entretien directif, les thèmes à aborder, leur succession et l'énonciation des réponses sont définis par le chercheur. Celui-ci offre l'avantage d'être invariable ou standardisé. Les sujets sont placés dans les mêmes conditions. Mais, plusieurs éléments peuvent entacher la crédibilité de cet entretien : les préjugés du chercheur avant l'interview, l'effet de halo, les erreurs d'estimation et de sous-estimation (pas assez d'importance à un élément), les erreurs de surestimation (trop d'importance à un élément), les erreurs de transposition de l'expérience du chercheur vers celles de l'interviewé.

Enfin, l'entretien semi-directif est une des techniques qui permet de centrer le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes définis au préalable par l'interviewer et consignés dans un guide d'entretien. Ce type d'entretien permet de compléter les résultats obtenus par un sondage quantitatif en apportant une richesse et une précision plus grandes dans les informations recueillies, grâce notamment à la puissance évocatrice des citations et aux possibilités de relance et d'interaction dans la communication entre interviewé et interviewer. Sans pouvoir chiffrer précisément dans quelles proportions tel jugement ou telle manière de vivre et de s'approprier un espace se répète, l'entretien semi-directif révèle souvent l'existence de discours et de représentations profondément inscrits dans l'esprit des personnes interrogées et qui ne peuvent que rarement s'exprimer à travers un questionnaire. Les questions restent ouvertes et les réponses libres.

Quels que soient les efforts pour obtenir une mesure fiable de l'estime de soi, Lamia (1998, P.113) souhaite qu'elle soit complétée par des « interviews individuelles de type semi-directif ». C'est pourquoi nous avons opté, pour compléter les données recueillies à l'aide du SEI, de réaliser des entretiens semi-directifs. A cet effet, nous avons élaboré un guide d'entretien semi-directif que nous allons soumettre à chacun des sujets de notre population.

Le SEI est un questionnaire. Or l'entretien semi-directif a des objectifs similaires à ceux du questionnaire. C'est ainsi que, par exemple, si le SEI vise à appréhender l'estime de soi, le guide d'entretien, dans le cadre de notre travail, ne saurait s'éloigner de cet objectif. Par conséquent, l'essentiel de l'ossature du SEI devrait être identique à celui du guide. Ainsi pour élaborer notre guide, les domaines de définition de l'estime de soi selon le CPA (1984) à savoir domaines Général, familial, Social et Ecole et leurs indicateurs ont été retenus d'une part et d'autre part, nous nous sommes inspiré des items du SEI pour poser des questions ouvertes. Questions ouvertes parce que non seulement elles constituent le fondement d'un guide d'entretien semi-directif, mais aussi parce qu'elles permettent à nos sujets de s'expliquer, d'argumenter autour des assertions pour lesquelles il fallait effectuer un choix forcé entre deux réponses (Me ressemble - Ne me ressemble pas). Le choix de poser telle ou telle question plutôt que telle ou telle autre est délibéré car toutes les questions s'équivalent au sein du SEI.

Pour réaliser l'entretien, nous allons rencontrer les élèves de notre échantillon selon leur disponibilité un à un. Etant donné que les témoignages par entretien sont la contrepartie nécessaire à une enquête de type quantitatif (questionnaire, données statistiques...) et qu'ils permettent d'illustrer des résultats chiffrés, de les rendre vivants ou de les nuancer (Romuald, 2007), les réponses recueillies seront exploitées dans l'analyse et l'interprétation de nos résultats

D- PROCEDURE DE RECUEIL DES DONNEES

Dans la présente partie, nous exposons les étapes qui nous permettent d'aboutir à la collecte des données tout en tenant compte de l'objectif poursuivi.

Pour la collecte des données, les exigences de notre variable indépendante nous ont amené à retenir les adolescents de 14 -16 ans de toutes les catégories socio-professionnelles. En vue d'obtenir les sujets sur la base de ces critères, nous administrerons d'abord l'Inventaire de l'Estime de soi de Coopersmith en réunissant tous les élèves de notre échantillon dans une salle de classe du Collège St Albert. Ensuite, nous organiserons l'entretien semi-dirigé avec chacun des élèves en les recevant individuellement quelques jours après l'administration du SEI, et ceci en fonction de la disponibilité de ces élèves. Grâce à ces deux étapes, nous pouvons disposer de deux groupes : l'un présentant l'estime de soi positive et l'autre l'estime de soi négative. Après les compositions du deuxième trimestre, nous allons nous référer au bulletin de notes individuel de chaque élève pour recueillir la moyenne du trimestre.

E- TECHNIQUES DE TRAITEMENT DES DONNEES

En appliquant le SEI, nos données se présentent sous forme de fréquence et constituent donc des données quantitatives. Notre souci étant d'étudier la relation entre l'estime de soi et les performances scolaires, il nous faut comparer des fréquences du groupe à estime de soi positive à celles du groupe à estime de soi négative. Ces deux groupes sont indépendants. Dans ce cas, l'application du Khi carré est le test statistique approprié.

Les données recueillies à l'aide du guide d'entretien semi-directif sont des données qualitatives, car elles résultent des questions ouvertes. Pour ce fait, l'analyse de contenu nous paraît pertinente comme technique de traitement de ce type de données.

TROISIEME PARTIE :

PRESENTATION, ANALYSE, INTERPRETATION

ET DISCUSSION DES RESULTATS

V- PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

L'administration du SEI nous a permis d'obtenir des scores d'estime de soi (ES) des sujets de notre échantillon permettant de les classer selon le cas en estime de soi positive (ES+) ou en estime de soi négative (ES-). Rappelons que les performances scolaires (PS) représentent la moyenne obtenue par chaque élève au deuxième trimestre. Cette moyenne s'obtient par la somme pondérée des notes reçues par l'élève au cours des évaluations durant ce trimestre. Lorsque l'élève a une moyenne = 10 sur 20, il est classé parmi les élèves en situation de réussite scolaire (R). Par contre s'il a une moyenne < 10 sur 20, il est classé parmi les élèves en situation d'échec scolaire (E). De là, nous avons obtenu des données chiffrées auxquelles nous pouvons appliquer un traitement statistique. Nous avons aussi obtenu des données basées sur les réponses de nos sujets à l'entretien semi-directif. A partir de ces données, nous allons effectuer une analyse qualitative (analyse de contenu).

En prenant en compte tout ce qui précède, nous avons recueilli des données qui feront l'objet d'une analyse quantitative et d'une analyse qualitative.

A- ANALYSE QUANTITATIVE

Tableau 1- Répartition des sujets en fonction de leur estime de soi.

ES
 

ES+

ES-

Total

22

(45,83%)

26

(54,17%)

48

Au sein de nos sujets, nous constatons que ceux qui ont une estime de soi positive sont moins nombreux (45,83%) que ceux qui ont une estime de soi négative (54, 17%).

Tableau 2 - Répartition des sujets en fonction de leurs performances

scolaires.

PS
 

R

E

Total

36

(75%)

12

(25%)

48

Par rapport aux performances scolaires, nos sujets qui sont en situation de réussite représentent 75% ( les plus nombreux) alors que ceux en situation d'échec représentent 25% (les moins nombreux).

Notre objectif étant d'étudier la relation qui pourrait exister entre l'estime de soi et les performances scolaires chez les adolescents, nous avons formulé l'hypothèse opérationnelle suivante : « les adolescents qui ont une estime de soi positive ont un taux de réussite supérieur à celui des adolescents qui ont une estime de soi négative. »

Dès lors, il nous faut, pour vérifier cette hypothèse, croiser l'estime de soi avec les performances scolaires.

Tableau 3- Relation entre estime de soi et performances scolaires

 
ES
 
ES+
ES-

Total

PS
R

20

(41,67%)

16

(33,33%)

36

E

2

(04,17%)

10

(20,83%)

12

Total

22

26

48

X2c = 4,026 ddl = 1 P < . 02 DS

Ce tableau indique que :

- l'estime de soi positive entraîne un fort taux de réussite (41,67%) plus que l'estime de soi négative (33,33%).

- l' estime de soi négative entraîne un fort taux d'échec (20,83%) plus que l'estime de soi positive (04,17%).

En appliquant le test X2c à ces résultats, nous remarquons que ces différences sont significatives au seuil P < . 02 au degré de liberté

(ddl) = 1. Cela prouve qu'il existe un lien très fort entre l'estime de soi et les performances scolaires.

Notre hypothèse est confirmée.

B- ANALYSE QUALITATIVE

Le tableau 3- nous fait constater que :

- 41,67% de nos sujets à estime de soi positive réussissent (Groupe A),

- 04,17% de nos sujets à estime de soi positive échouent (Groupe B),

- 33,33% de nos sujets à estime de soi négative réussissent (Group C),

- 20,83% de nos sujets à estime de soi négative échouent (Groupe D).

Lorsque nous considérons le Groupe A, nous constatons que les scores des sujets au SEI concordent, en grande partie, bien avec leurs déclarations au cours de l'entretien. Ils s'aiment et aiment bien leurs parents. Ils sont fiers de leurs notes et apprécient beaucoup leurs professeurs. Pour le sujet A3A, par exemple, « J'aime beaucoup mes parents parce qu'ils sont toujours à mon écoute, ils me donnent ce que je veux » et puis « Mes professeurs, je les trouve sympathiques avec moi, je veux être professeur un jour », « Entre amis, je me sens à l'aise. Je suis même celui qui traite les exercices aux autres. » Le sujet K3B, pour sa part, déclare : « J'adore mes parents et pour rien au monde je vais les changer. Avec eux, je m'entends très bien », « Je suis le modèle dans mon groupe d'amis parce que je suis calme et sérieux. »

Le Groupe B présente le même état d'esprit que le Groupe A. les sujets se déclarent satisfaits de leurs parents, professeurs et pensent que s'ils n'ont pas de bonnes notes, c'est parce que tout est difficile pour eux. « Jamais j'ai eu de bonnes notes avec le professeur de maths. Il pose toujours des exercices difficiles. Il me donne zéro là où il a accordé le point aux autres » dit le sujet N3A. « J'apprends bien. Quand j'arrive en classe au cours des devoirs, les choses se compliquent et je ne me retrouve pas. Les professeurs pensent que nous nous connaissons comme eux. Ils nous compliquent la vie. »

Quant au Groupe C, les sujets, paradoxalement, se déclarent fiers de leurs notes, contents de leurs parents et professeurs et se sentent à l'aise parmi leurs différents groupes d'amis. Ils estiment pour la plupart que leur réussite est due à la facilité des épreuves et à l'aide que leur apportent les autres camarades de classe au cours des devoirs voire à la chance.

« Je vais prier beaucoup pour avoir de la chance si non je vais échouer à la fin d'année avec ce que les professeurs me donnent comme notes » estime D3A à l'interview.

Avec le Groupe D, nous nous sommes rendu compte, après analyse des discours, que les sujets ont de la difficulté à nommer leurs forces et leurs faiblesses. Ils se reconnaissent difficilement des habiletés. Ils sont insécures face à leur environnement (familial comme scolaire) et à leurs relations sociales. Ils réagissent avec peu de confiance face aux défis et aux problèmes. Ils se fixent difficilement des buts et leur motivation est faible. Leurs déclarations sont très dévalorisantes surtout par rapport à la famille et à l'école. Par exemple, le sujet S3B déclare : « les parents manquent de compréhension et de respect pour moi » et est « sûre que d'un jour à l'autre ils changeront de comportements envers moi (S3B). » Pour le sujet N3C, les parents « ne sont pas gentils avec moi. Quand tu veux quelque chose, ils refusent. Lorsqu'ils finissent par te donner ce que tu veux, c'est avec des insultes » ; pour cela, il est prêt à changer de parents parce qu'il est « fatigué d'eux à la maison. » Le sujet B3A n'aime pas ses professeurs parce qu'ils l' « harcèlent trop avec des questions » parce que lorsqu'il n'arrive pas à répondre à ces questions, il a « honte. » « J'aime tous mes professeurs sauf le professeur de maths qui crie sur moi et me donne de faibles notes. Lui, on doit l'affecter. »

Eu égard à ces résultats, quelle explication donner ?

L'explication ou l'interprétation des résultats, voilà de quoi va traiter le chapitre suivant.

VI- INTERPRETATION DES RESULTATS

Le chapitre précédent a permis de confirmer notre hypothèse de recherche et l'acceptation de l'idée qu'il existe une relation entre l'estime de soi et les performances scolaires. Plus précisément, nous avons pu nous rendre compte que l'estime de soi positive est beaucoup plus à l'origine de forts taux de réussite que l'estime de soi négative, et que l'estime de soi négative est par contre la cause du fort taux d'échec plus que l'estime de soi positive. Comment expliquer ces différences observées entre nos sujets ?

Outre les explications basées sur la théorie multidimensionnelle de l'estime de soi, nous nous référerons au guide d'entretien pour éclairer davantage l'interprétation des résultats.

En effet notre étude porte sur des adolescents de 14, 15, et 16 ans. Dans la perspective de Piaget (1967), ils sont du stade des opérations formelles, donc capables de spéculer verbalement sur des données totalement intériorisées, selon des énoncés du type : `'si..... alors''. Les données à intérioriser peuvent provenir des différents domaines ou contextes dans lesquels se trouve ou vit l'adolescent. C'est pourquoi, nous pensons comme Pierrehumbert (1992, P. 1984) que : « ...l'estime de soi n'est pas une réalité psychologique une et indivisible. Elle correspondrait au contraire à une multiplicité d'impressions, de sentiments relatifs à différents domaines du vécu quotidien, dans lesquels on peut être confronté à ses propres compétences et se trouver plus ou moins satisfait de soi-même » et comme Jendoubi (2002, P. 11) pour qui : « l'estime de soi est dorénavant influencée par la manière dont l'enfant puis l'adolescent perçoit ses compétences dans des domaines où la réussite est considérée comme primordiale... Au fil des recherches, la perspective multidimensionnelle selon laquelle un sujet s'évalue différemment en fonction des différents domaines, s'est avérée être la plus adéquate. Cette distinction de domaines dans lesquels un enfant évalue ses compétences évolue parallèlement au développement cognitif. » Et les domaines où l'adolescent peut intérioriser les données de son environnement sont l'école, la famille et le groupe de pair car selon Lamia (1998, P. 110) : « Parents, enseignants, amis et camarades sont autant de personnes qui ont vis-à-vis de l'enfant un comportement soit négatif, soit positif, au cours de son existence, laissant en lui l'empreinte d'une image de soi qui découle de ces comportements différentiels. L'appréciation de cette image constitue l'estime de soi », et selon Coopersmith (1967), c'est à travers l'interaction avec ses enseignants, ses pairs et parents que l'enfant prend conscience de sa valeur en tant que personne.

Il va sans dire que chaque personne est un être social qui se développe au contact des autres. La perception qu'il a de lui-même se forge dès ses premières années de vie. Enfant, ce que ses parents, ses amis diront, les façons dont ils agiront avec lui auront une influence directe sur sa perception de lui-même, son estime de soi. Adolescent, son environnement et l'image qu'il aura de lui-même nourriront également son estime de soi, son sentiment d'avoir une valeur ou non. Adulte, l'environnement joue encore un rôle important dans l'estime de soi en plus des évènements du passé (succès, erreurs, échecs...).

A l'école, les enfants entreprennent leur cheminement scolaire plutôt confiants et déterminés à apprendre et à réussir (Harter, 1992 ; Wigfried et Eccles, 1994). En conséquence, ils manifestent alors un niveau plutôt élevé d'engagement et de persévérance dans les tâches scolaires et abordent généralement les activités d'apprentissage avec enthousiasme. Ils sont même contents, et fiers lorsqu'ils reçoivent leurs premiers devoirs. Malheureusement, pour de nombreux élèves, ces bonnes dispositions ne durent que fort peu de temps. En fait, les enfants se rendent compte que l'école n'est pas seulement un lieu pour apprendre, que c'est aussi un endroit où l'on est évalué. L'école installe tout autour de l'enfant des miroirs qui lui renvoient une image très nette de lui-même (Tardif, 1992). Cette image porte sur ses capacités et son intelligence. Plusieurs enfants acceptent mal cette image d'eux-mêmes réfléchie par l'école ; certains sont même profondément blessés. C'est ainsi que, cette situation provoquant une importante diminution de l'estime de soi, certains enfants modifient les buts qu'ils poursuivent à l'école : leur priorité n'est plus l'apprentissage (puisqu'ils échouent massivement) mais la préservation de l'estime de soi en évitant les situations pouvant l'altérer davantage (Boileau, 1999, Wigfield et Eccles, 1994).

De même, à l'école, le savoir est médiatisé par l'enseignant qui l'incarne. Dans sa relation avec les élèves, il « joue le rôle le plus déterminant dans la réussite et la construction de l'image chez l'élève et donc ses conduites » (Gbati, 1988, P. 462). Son attitude à l'égard de l'élève est un paramètre important. Pour l'enfant, il est un interlocuteur privilégié sur lequel il reporte des affects liés à son vécu (Goumaz, 1991). Dès lors, ses jugements ont donc un impact considérable sur les sentiments de valeur personnelle de l'élève. C'est pourquoi selon Ruggeri (1986), l'image de l'élève se façonne sur l'image que lui renvoient les enseignants. Cette image de soi dépend des jugements que porte l'enseignant sur lui-même. Ces jugements sont authentifiés par les notations chiffrées des exercices scolaires et, lorsqu'ils sont décourageants et ironiques, ils peuvent cristalliser le choix d'une profession, la dévalorisation de l'élève et l'installation définitive dans l'échec de l'élève (Le Gat, 1965).

C'est dire que le maître, s'il a des attitudes négatives vis-à-vis de l'élève, détruit l'estime de soi que l'élève a de lui-même et le prédispose à l'échec scolaire. Tout se passe selon le schéma de causalité circulaire suivant : le maître me juge mal - je ne vaux rien - je ne sais pas.

Beaucoup de théoriciens affirment que le concept de soi se forme à partir des interactions avec les autres (Wylie, 1979) et que le soutien des parents et des pairs est essentiel à la formation de l'estime de soi positive (Coopersmith, 1967). Comment cela se passe ?

En effet, dans la famille, la qualité et la nature de l'amour, de la sécurité et de l'acceptation qu'un enfant reçoit de ses parents influencent profondément son développement émotionnel, sa vulnérabilité aux frustrations, sa confiance en lui-même et face aux autres. Les parents anxieux, par exemple, face à des enfants inconstants et instables de leur discipline, inquiets sont susceptibles de développer des enfants sujets à une estime de soi dévalorisée qui cause l'échec. Une situation stressante ou éprouvante à la maison (deuil, divorce, par exemple) nuit aux interactions entre un enfant et ses parents. Or, les interactions positives sont le fondement d'une bonne estime de soi. En situation de stress, les parents peuvent avoir du mal à procurer un climat de confiance dont les enfants ont besoin pour vivre leurs réussites et leurs échecs (Fiorentino, 2005). Habituellement, les enfants inadaptés à l'école sont issus des parents mal adaptés. Lorsque la mère ou le père, ou les deux sont mal à l'aise dans leurs rôles respectifs, les enfants développent plus facilement divers problèmes de comportement. De même, si les parents ignorent leurs enfants et leur consacrent peu de temps, ceux-ci sont susceptibles de développer une estime de soi dévalorisée qui rejaillit dans leurs performances scolaires.

Les études de Kellerhalls et al (1992) ont montré que les styles éducatifs agissent sur l'estime de soi des adolescents. Le style contractualiste caractérisé par l'importance accordée à la créativité de l'enfant, à son autorégulation, qui fait référence à l'aptitude de l'enfant à se donner des fins, à y adopter les moyens adéquats, l'autorité négociatrice et non coercitive entraine une estime de soi positive qui influence à son tour la facilité avec laquelle le sujet effectue divers apprentissages, s'adapte aux diverses relations et tisse des relations sociales. Ce qui est destabilisant pour l'enfant, et donc source de remise en question de sa valeur, ce sont des réactions éducatives incompréhensibles et imprévisibles pour lui, car dans ces cas, il n'arrive pas à trouver dans ses relations un minimum de stabilité et de reconnaissance, source d'assurance et de confiance en soi. C'est donc tout d'abord une qualité d'éducation globale qui est à la base du développement de l'estime de soi et qui, par voie de conséquence, est le meilleur prédicateur de réussite scolaire (Bolognini et Prêteur, 1998). Une réussite à long terme et pas seulement une manifestation momentanée et localisée à un domaine spécifique d'excellence.

D'après Meyer (1987), les enfants dont les parents manifestent de l'intérêt pour le travail scolaire ont une estime de soi valorisée et réussissent plus à l'école.

Enfin, il va sans dire que « de bonnes relations familiales permettent un meilleur développement de l'estime de soi, de bons ajustements et une adaptation scolaire et sociale » (Cloutier et Renaud, 1984, P. 12).

Au sein du groupe de pair, la confiance du groupe est un stimulant à une estime de soi valorisée qui peut entraîner la réussite à l'école. Tout commence dans la famille. En effet, c'est par le biais des relations parent - enfant que les enfants apprennent à composer avec les standards, les moeurs et les traditions du groupe, et à coopérer avec les autres. Les foyers où règne une atmosphère démocratique et où existent des relations harmonieuses entre les membres de la famille favorisent le développement des valeurs socialement acceptables et une estime de soi valorisée. Par contre lorsque les relations familiales sont marquées de désaccords, de punitions sévères et de règles autocratiques, l'enfant est prédisposé davantage à des modes d'agression socialement inacceptables et à une estime de soi dévalorisée. Ce qui agira inéluctablement sur ses performances scolaires.

A présent, quelle interprétation donnée aux différents témoignages obtenus par entretien au sein de chacun des groupes ?

En effet, l'attitude des sujets du Groupe A qui a manifesté un haut niveau d'estime de soi s'expliquerait par leur désir de paraître bons aux yeux de l'interviewer. C'est la désirabilité sociale qui consiste à adopter des comportements supposés conformes à l'attente des autres présents. Souvent, c'est l'attitude de tout homme `'normal''.

Les sujets du Groupe B échouent malgré leur estime de soi positive. Ils attribuent tout ce qui leur arrive à la difficulté des tâches qui leur sont demandées N'est-ce pas une manière de fuir la réalité ? En effet cette attitude trouve sa place dans la dissonance cognitive : placé devant des faits qui viennent contredire une idée, celle que l'on se fait de soi-même, l'homme a tendance à chercher des excuses pour expliquer la contradiction. C'est ce que fait nos sujets qui ont une bonne estime d'eux-mêmes mais pour expliquer leur échec invoquent des facteurs qui leurs sont externes : la difficulté des épreuves par exemple.

Quant au Groupe C, les sujets de ce groupe ont une estime de soi dévalorisée mais réussissent. Normalement avec une estime de soi dévalorisée, ils devraient échouer. Nous pensons que cela pourrait s'expliquer par leur résilience qui correspond selon Terrisse (1998, P.1994) « ... à la capacité d'un individu à s'adapter à un environnement social, scolaire, professionnel en dépit des conditions défavorables, voire menaçantes... Elle est le résultat des interactions complexes, dynamiques et évolutives entre facteurs de risque et de protection. » Le fait qu'ils renvoient leur réussite à l'aide des autres, à la facilité voire à la chance s'explique par la dissonance cognitive également car au lieu de penser qu'ils sont bons, ils justifient leur sort par des causes qui leurs sont externes : la chance par exemple.

Les déclarations des sujets du Groupe D traduisent des climats familial et scolaire très tendus, très négatifs. C'est pourquoi ces sujets ont développé des sentiments de culpabilité, d'auto-dépréciation ou même de dépression et accordé peu d'importance à leurs performances scolaires. Nos sujets pour la plupart présentent un état d'anxiété parce que nous avons observé une inadaptation entre leur sentiment d'échec et leurs aspirations. Comme l'anxiété et l'estime de soi sont étroitement liées, si une menace déclenche l'anxiété, c'est l'estime de soi qui est menacée.

En somme, nous constatons que la théorie multidimentionnelle de l'estime de soi et les réponses issues de l'entretien semi-directif nous ont permis d'expliquer et de donner une interprétation à l'idée selon laquelle l'estime de soi influence les performances scolaires. Cette interprétation aura tout son sens si nous confrontons nos résultats avec ceux d'autres chercheurs. C'est l'objet du chapitre suivant : discussion des résultats.

VII- DISCUSSION DES RESULTATS

Les résultats de notre étude suggèrent qu'il y a une étroite relation entre l'estime de soi et les performances scolaires. En d'autres termes, les élèves qui réussissent sont ceux qui ont une estime de soi positive, et les élèves qui échouent sont ceux qui ont une estime de soi négative.

Ces résultats sont en accord avec les études de Bloom (1979), Crohn (1983), Gerardi (1990), Briffore et Parsons (1983), McGuire, Furjioka et McGuire (1979), Wiggins, Schatz et West (1994). Toutes ces études concluent qu'il existe une relation significative entre concept de soi et le rendement scolaire.

Les travaux de Alles-Jardel, Metral et Scopelliti (2000) confirment aussi nos résultats. En effet, elles ont étudié l'influence des pratiques éducatives parentales et de l'estime de soi sur la réussite scolaire en classe de sixième. L'étude a porté sur deux échantillons de 48 élèves et leurs parents. L'estime de soi a été mesurée grâce au SEI de Coopersmith. Même si cette étude ait porté sur des préadolescents, il apparaît que la réussite scolaire est influencée par le niveau d'estime de soi.

Nous pouvons citer aussi Caille et O'Prey (2006) qui ont abouti à des résultats similaires aux nôtres. Ils ont effectué leurs travaux avec des adolescents de 17-18 ans plus âgés que les nôtres. Ils constatent enfin de compte que si l'image de soi du jeune est peu influencée par son passé scolaire, sa réussite ultérieure ne semble pas indépendante de son degré d'estime de soi.

Enfin, les résultats de Dicko (2006) corroborent les nôtres. Il porte son attention sur 192 préadolescents en situation d'échec scolaire, sur l'estime de soi et le support social. A l'aide de SEI de Coopersmith, il évalue l'estime de soi et aboutit à la conclusion que l'estime de soi a un impact sur la probabilité d'échouer.

Par contre, les travaux de Helmke et van Aken (1995), Hoge, Smit et Crist (1995), Caslyn et Snow (1977), Maruyama, Rubin et kingsburg (1981), Pottebaum, Keith et Eyly (1986), Scheirer et Kraut (1979) ont abouti à des résultats qui vont dans le sens contraire des nôtres. Ils concluent unanimement qu'il n'y a aucun lien apparent entre l'estime de soi et le rendement scolaire. Cela ne nous étonne pas parce que ces travaux, essentiellement occidentaux, sont effectués dans des contextes socioculturels différents des nôtres. Ces contextes influencent tellement l'estime de soi. Le CPA (1984) le reconnaît lorsqu'il affirme que l'estime de soi est sensible aux variations personnelles, environnementales ou sociales. Pour cela, il recommande « la construction de normes locales et spécifiques adaptées aux diverses populations étudiées » (CPA, 1984, P.19). C'est pourquoi, nous avons essayé d'adapter le SEI de Coopersmith avant de le passer à nos sujets. Ce qui expliquerait cette divergence.

Cependant nous notons que, malgré tout, notre travail pourrait comporter des limites qui nous empêchent toute généralisation, avec ferme conviction, nos conclusions. Ces limites sont liées à la taille de notre échantillon qui n'est pas extensif et à notre instrument de collecte des données, le SEI de Coopersmith, qui présente le défaut d'être bipolaire, ce qui mettait nos sujets dans un embarras de choix.

Malgré ces limites, nous pensons que l'objectivité de notre travail demeure intacte.

CONCLUSION

L'objectif de notre recherche est de mettre en évidence l'influence de l'estime de soi sur les performances scolaires. A cet effet, nous avons administré l'épreuve dite SEI de Coopersmith et réalisé des entretiens semi-directifs. Le test statistique (Khi carré corrigé) révèle que nos résultats sont significatifs, ce qui confirme notre hypothèse. C'est ainsi qu'à l'aide de la théorie multidimentionnelle et des réponses recueillies suite à l'entretien, nous avons tenté d'expliquer comment l'estime de soi joue un rôle important dans les performances scolaires. Enfin, la confrontation de nos résultats avec ceux d'autres chercheurs a permis de donner un sens à nos résultats.

PERSPECTIVES

D'après Seme (2002, P.46), « la science évolue par rupture épistémologique. Elle ouvre en fait d'autres horizons sensés déboucher sur d'autres recherches. » C'est dire que tout travail scientifique n'est jamais définitif. Il est toujours appelé à être amélioré. Le nôtre n'est pas du reste.

En effet, notre étude s'est évertuée à mettre en relation l'estime de soi et les performances scolaires en considérant celles-ci sous leur aspect global. Elle aurait pu prendre compte plutôt de l'aspect partiel des performances scolaires c'est-à-dire les notes dans chacune des matières, les mathématiques ou le français par exemple, parce que nous pensons qu'à l'école, le jugement qu'un élève porte sur lui-même dépend de l'importance accordée aux différentes matières à la fois par lui-même et par son entourage. Lorsque le sentiment d'incompétence touche une matière particulièrement valorisée, les mathématiques par exemple, l'estime de soi risque d'être ébranlée.

En plus, si propositions ou mesures pratiques il y a à faire au terme de ce travail, c'est pour remonter l'estime de soi négative de ceux qui éprouvent des difficultés d'apprentissage. Maltais et Herry (1997) estiment que pour le faire, il faut d'abord avoir de l'intérêt pour le modèle multidimentionnel du concept de soi, car celui-ci permet de tracer un portrait global du concept de soi des élèves éprouvant des difficultés d'apprentissage. Ensuite, on pourrait identifier avec précision les domaines associés à une perception négative de soi et mieux cerner les interventions aux plans cognitif, émotionnel et social afin d'aider ces élèves. Malgré que nous ayons adopté le modèle multidimentionnel tout au long de notre travail, nous ne pouvons pas élaborer un tel portrait (parce que ce n'est pas notre objectif). N'est-ce pas là une autre éventuelle piste de recherche ?

Par ailleurs, notre étude s'est centrée à montrer l'importance de l'estime de soi dans les performances scolaires. Lorsque celle-ci fait défaut (négative), l'élève est désorienté, désorganisé et voit ses performances affectées c'est-à-dire réduites. Que faire alors pour avoir ou maintenir une estime de soi positive, source de bonnes performances ?

S'inscrivant dans le cadre des recherches appliquées à l'éducation, nous allons faire des propositions pratiques de conduites à tenir à tous les partenaires de l'école : pouvoirs publics, enseignants, parents d'élèves et élèves eux-mêmes en espérant que les actions conjuguées de tous contribueront à développer chez les élèves une bonne estime de soi. Dès lors :

- il va sans dire que le développement de l'estime de soi des élèves ne peut se concevoir de façon indépendante du regard que l'enseignant porte sur lui-même. Pour porter un regard bienveillant et valorisant sur l'autre, il faut tout d'abord se sentir en confiance avec soi-même afin d'être disponible psychiquement dans la relation enseignant-enseigné. C'est pourquoi, les autorités ou pouvoirs publics en charge de l'éducation doivent créer des conditions qui `'mettent à l'aise'' l'enseignant à savoir :

· fournir aux enseignants le matériel et le support moral indispensables pour l'exercice de leur métier,

· reconnaître et valoriser les qualités et les points forts des enseignants,

· initier régulièrement des rencontres entre autorités et enseignants où les plaisirs et les déboires du métier d'enseignant sont discutés,

· créer le poste de psychologue de l'éducation dans les écoles. Celui-ci pourrait être une référence pour l'enseignant et les élèves en cas de difficultés scolaires ou de conflits dans la relation enseignant-enseigné.

- L'école est source de gratification et de dépréciation à la fois. C'est un lieu où la compétition et la comparaison sociale sont très importants et où l'échec entraîne des souffrances qui ternissent l'estime de soi. L'enseignant en tant qu'interlocuteur privilégié de l'enfant joue un rôle stratégique. C'est à lui qu'incombe la transposition des objectifs scolaires au niveau des activités quotidiennes et sa gestion sur le plan des interactions enseignant-enseigné (Jendoubi, 2002). C'est pourquoi nous pensons qu'il est le mieux placé pour aider l'élève à avoir une estime de soi positive en adoptant les attitudes suivantes:

· différencier ses actions pédagogiques. Pour cela, l'enseignant doit identifier les différentes stratégies d'apprentissage de ses élèves avant de choisir les mesures pédagogiques adéquates. Il s'agit, en fait, d'adapter l'enseignement aux caractéristiques individuelles des élèves.

· reconnaître les erreurs des élèves. L'erreur est porteuse de signification. Elle renvoie l'élève à ses capacités, à ses difficultés, à sa façon de raisonner et d'utiliser ses connaissances (Guignard, 1988). La psychologie cognitive a montré que l'erreur, lorsqu'il y a prise de conscience, est génératrice de progrès. C'est pourquoi l'élève doit se sentir autorisé à s'aventurer dans des découvertes tout en sachant que le risque de se tromper est considéré comme partie intégrante de ce processus et non comme un accident aberrant.

· évaluer dans le but d'adapter l'enseignement aux différentes caractéristiques des élèves et non à faire ressortir l'état des connaissances de chaque élève (évaluation certificative). L'enseignant doit évaluer pour déterminer ce que l'élève est capable de faire et non pas seulement ce qu'il ne sait pas et ce sur quoi il peut s'appuyer pour aller de l'avant. Ainsi, il serait inutile de faire prendre conscience à l'enfant qu'il a des capacités si l'enseignant ne lui donne pas l'occasion de vivre de petites réussites ou des succès dans ses activités. Puisque, dès qu'il vit une réussite, cela lui procure un sentiment de fierté et d'efficacité qui se transforme en une estime de soi positive (Duclos, 1997). Ainsi va la dynamique de l'apprentissage au coeur duquel l'estime de soi est le pilier de base.

Pour Graner (2003), l'enseignant doit adopter ce qu'il appelle `'une attitude authentique pédagogique'' : ne pas oublier de souligner ce qui va bien sans jamais considérer que cela va de soi, au lieu de toujours souligner de qui va mal.

· développer la communication et la socialisation. Aujourd'hui, un bon élève ne doit pas seulement réussir dans les matières scolaires, mais également dans le domaine social en étant sociable, bien intégré dans sa classe et sachant gérer ses conflits avec ses pairs. Encourager les échanges entre les élèves et les activités en groupes devient une priorité au même titre que l'apprentissage de la grammaire ou des mathématiques. Mettre les élèves en situation leur permet de préciser leurs pensées, leurs questions et leur point de vue, les amène à se confronter à l'autre, différent de soi. Apprendre à travailler en groupe, c'est d'abord se forger son identité personnelle et sociale, tout en développant le sens des valeurs telles que le respect mutuel, la tolérance, l'esprit de solidarité et de collaboration. Se sentir reconnu dans son identité ne peut qu'augmenter la confiance en soi des adolescents qui auraient tendance à se sentir humiliés et exclus à cause de leur différence.

· éviter au maximum les punitions et promouvoir les éloges. Depuis les travaux des béhavioristes, nous savons que les punitions sont moins efficaces que les récompenses et féliciter les élèves peut aider à la construction de leur estime d'eux-mêmes et à l'établissement de relations amicales entre eux. Nous savons également, avec les cognitivistes que les corrélations entre l'emploi des éloges et les gains d'apprentissage sont faibles et vont dans plusieurs directions. Les éloges seraient efficaces lorsqu'ils sont spécifiques plutôt que globaux, s'ils sont utilisés avec les élèves dépendants et anxieux, s'ils sont donnés en privé plutôt qu'en public, s'ils ne sont pas fréquents, s'ils sont crédibles et s'ils sont liés au contexte.

- Selon Coopersmith (1967), la qualité de la relation parent-enfant a des conséquences directes sur l'estime de soi. Dès lors, les comportements des adultes (parents) sont les tous premiers facteurs qui influencent l'estime de soi des adolescents. Les adolescents qui jouissent d'un attachement sécurisant sont mieux en mesure de développer une bonne estime de soi, l'autonomie, et la débrouillardise. Par contre, les adolescents qui n'ont pas un attachement sécurisant de leurs parents ont plus le risque de développer de la dépendance affective. Leurs interactions avec les parents étant moins positives et moins chaleureuses. Outre fournir aux adolescents un attachement sécurisant, les parents doivent :

· respecter les adolescents,

· valoriser, lorsqu'elles sont manifestées, les attitudes positives de l'adolescent : effort, courage, ténacité, créativité, coopération,

· répondre fiablement aux besoins de l'adolescent,

· valoriser les succès et les forces de l'adolescent,

· soutenir l'adolescent dans ses difficultés et dans sa recherche de solutions,

· employer un langage positif et valorisant,

· manifester de l'intérêt pour le travail scolaire de l'adolescent,

· accepter ses erreurs,

· valoriser leurs initiatives et leur créativité,

· définir des règles de vie de la famille claires, constantes, et sécurisantes en collaboration avec l'adolescent,

· faire vivre à l'adolescent des conséquences logiques suite aux manquements de ces règles.

- L'estime de soi est une attitude intérieure basée sur la perception de soi-même et celle que l'environnement reflète. C'est cette petite flamme qui brille à l'intérieur de soi lorsque l'on est fier de soi. L'estime de soi, c'est croire en sa valeur propre, à son droit à l'amitié, à l'amour et au bonheur. Elle influence toute la vie : les pensés, les actions et les sentiments. S'estimer, c'est prendre conscience de son unité pour avoir des relations plus harmonieuses et positives avec autrui. L'adolescent n'est pas du reste. C'est pourquoi, il doit :

· reconnaître ses propres qualités et ses limites, être réaliste, s'accepter et s'apprécier comme il est,

· reconnaître que l'on est digne d'être aimé pour ce que l'on est : un être humain qui fait de son mieux avec les capacités et les limites qu'il a,

· éviter de transformer chaque erreur en défaut,

· éviter de ruminer ses défauts, ses faiblesses et ses erreurs. Ce sont des pensées qui empoisonnent la vie et détruisent l'estime de soi,

· ne pas avoir des préjugés défavorables envers soi-même. Il ne faut pas se dénigrer. Garder l'esprit ouvert,

· ne pas se sacrifier dans le but de plaire à tous et en tout temps, cela est impossible et n'est pas nécessaire,

· ne se sentir responsable que pour des choses sur lesquelles l'on a un certain contrôle, se traiter comme un ami, se faire plaisir.

A tout un chacun des acteurs de l'éducation susmentionnés, nous tenons à préciser que toutes les propositions faites ne constituent pas des formules magiques efficaces instantanément. C'est par un apprentissage quotidien que chacun pourra intégrer, dans ses objectifs, ces moyens et attitudes indispensables à l'émergence d'une estime de soi positive chez les adolescents. /.

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ANNEXES






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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire