III- LA DELINQUANCE
Dans le cadre de notre recherche, comme nous l'avons
mentionné plus haut, nous avons construits de nouvelles variables en vue
de pouvoir tester nos différentes hypothèses que nous avons
émis.
Il s'agit de trois nouvelles variables, que nous avons
construits en tenant compte de « l'indice moyen »,
c'est-à-dire que nous sommes partis de l'idée qu'il faille avoir
par individu au moins les deux tiers des réponses aux questions
concernées. Ces trois variables sont le lien affectif construit avec les
items 1(si je devais déménager le quartier me manquerait) et
3(j'aime mon quartier) de la question 47 ; les items 8 (il y a beaucoup
d'immeubles vides et abandonnés) et 9 (il y a beaucoup de graffitis dans
mon quartier) pour la dégradation du quartier et les items 2 (mes
voisins remarquent quand je fais des bêtises et me le disent), 10 (les
gens du quartier sont disposés à aider leurs voisins), 11 (les
gens du quartier sont très liés), 12 (on peut pas faire confiance
aux personnes de mon quartier) pour la cohésion sociale.
Lorsque nous construisons ces nouvelles variables, nous
obtenons pour le lien affectif 2493 individus qui ont un fort lien affectif
avec leur quartier soit 69.4% contre 1097 individus soit 30.6%.
Pour ce qui en est de la dégradation du quartier, ceux
qui estiment que leur lieu de résidence connaît une forte
dégradation sont au nombre de 60 soit 1.7% contre 3531 pour ceux qui
pensent le contraire soit 98.3%.
Pour la cohésion sociale, 1342 individus soit 38.2%
estiment avoir une forte cohésion dans leur quartier, 1056 personnes
soit 30.1% estiment que dans leur quartier elle est moyenne. Tandis que 1116
individus soit 31.8% estiment que la cohésion est faible dans leur
quartier.
Pour essayer de voir et comprendre l'influence que chacune de
ces nouvelles variables aura sur la délinquance ou la victimisation,
nous utiliserons les tableaux croisés. Il s'agira pour nous de mettre en
relation chacune de ces trois variables avec soit l'accomplissement d'un acte
délinquant, soit le fait d'avoir été victime. Nous
commencerons par faire nos analyses avec la délinquance comme variable
dépendante.
Dans cette première partie, nous ne nous
intéresserons qu'à le délinquance en tant variable
dépendante. Ensuite dans une seconde partie nous nous
intéresserons à la victimisation en tant que variable
dépendante.
Hypothèse 1 : Plus un jeune a des liens
affectifs avec son quartier de résidence, moins il sera impliqué
dans la délinquance.
3.1- Lien affectif et consommation de
substances
Dans cette partie, nous essayerons de voir l'influence du lien
affectif sur la consommation de substances telle que le haschisch et les
drogues dures. Nous disposons de la prévalence vie et de la
prévalence-dernier mois. Nous ne présenterons que les
résultats qui ont une relation statistique entre la variable
indépendante et la variable dépendante.
3.1.1- La prévalence vie
Tableau 1 : lien entre le lien affectif et la
consommation de haschisch
Lien affectif en deux
catégories
|
Consommation de
haschisch
|
|
Fort lien
(N=2493)
|
Faible lien
(N=1097)
|
|
Jamais commis
|
2114
84,8%
|
852
77.7%
|
X²= 26.493
p-value= 0.000
G =0.231
Phi=0.086
|
Commis au moins une fois
|
379
15,2%
|
245
22.3%
|
Total
|
2493
100%
|
1097
100%
|
|
A la lecture de ce tableau, nous constatons qu'il existe une
relation statistique entre le lien affectif qu'a un jeune avec son quartier et
la consommation de haschisch. En effet, 22.3% des jeunes qui ont un faible lien
affectif avec leur quartier consomment du haschisch contre 15.2% des jeunes qui
ont un fort lien affectif avec leur quartier.
Cependant, la force de la relation est faible
En ce qui concerne la consommation de drogues dures, nous
obtenons des résultats non significatifs.
3.1.2- La prévalence- dernier mois
Tableau 2 : lien entre le lien affectif et la
consommation de haschisch
Lien affectif en deux
catégories
|
Consommation de
haschisch
|
|
Fort lien
(N=2493)
|
Faible lien
(N=1097)
|
|
Jamais commis
|
2340
93.9%
|
994
90.6%
|
X²= 12.560
p-value=0.000
G=0.231
Phi=0.059
|
Commis au moins une fois
|
153
6.1%
|
103
9.4%
|
Total
|
100%
|
100%
|
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En ce qui concerne la prévalence dernier mois, nous
constatons qu'il existe aussi une relation statistique significative entre le
lien affectif et la consommation de haschisch. 9.4% des jeunes ayant un faible
lien affectif avec leur quartier en ont déjà consommé
contre 6.1% des jeunes qui ont un fort lien affectif avec leur quartier.
Cependant, la force de la relation est faible.
Concernant la consommation de drogues dures, nous obtenons une
p-value supérieure à 0.05 donc à 5% ce qui montre qu'il
n'existe pas de relation statistique significative.
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